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- JohnMédiateur
http://www.charliehebdo.fr/politique.html#701
Extrait d'un article de Bernard Maris daté du 05 février 2013 :
Dans la suite de l'article, Bernard Maris rappelle que le thème de l'éducation est primordial pour la gauche, devant l'économie même, et il invite à la lecture du roman L'Affaire Jean Zay par Maurice Lapierre.
La suite est à lire ici : http://www.charliehebdo.fr/politique.html#701
Extrait d'un article de Bernard Maris daté du 05 février 2013 :
Pour les profs, l'école et les vaincus
Charlie, journal des vaincus. Oui, Charlie qui venge les vaincus. C’est une prouesse: ne pas être un journal du ressentiment, de l’envie, tout en portant haut la cause des vaincus, dans cette société de «gagneurs», «compétiteurs», «marcheurs de l’avant» «écraseurs des autres» et «vainqueurs» divers. Et parmi les vaincus de ces vingt dernières années, les profs. Que dis-je: de ces trente dernières années! La dernière fois où les parents respectèrent les profs qui relevaient la tête, c’est en 1983, au temps d’Alain Savary. Savary, Compagnon de la Libération, héros du débarquement en Provence, osa démissionner du gouvernement Guy Mollet quand Ben Bella fut arrêté. Un homme comme Savary ne souhaitait que le ministère de l’Éducation nationale. Il voulut refonder le primaire, faire respecter la laïcité: manif des parents. Il fut désavoué par Mitterrand. Il démissionna encore. Depuis, les profs se sont enfoncés dans la morosité, méprisés par les parents d’élèves, mal payés, mal formés, confrontés à des élèves violents — ça fait beaucoup. Dans la dialectique de la mauvaise éducation, aux deux sens du terme, celle des élèves a fait boule de neige avec celle des profs. Vincent Peillon a compris une chose: il faut refonder l’école, et, pour ça, commencer par le primaire. Pour former des élèves qui ne soient pas à 18 ans des illettrés (10% d’illettrés complets dans la population des 18-65 ans) et, peut-être, des citoyens, c’est une bonne idée. Pour favoriser l’attention des élèves, éviter qu’ils aient des journées trop chargées, il propose de passer de quatre jours à quatre jours et demi d’enseignement. Tollé chez les enseignants. Et puis diminuer le temps des vacances. Super tollé des mêmes. Le seul intérêt de l’enseignement, dans ce métier dévalorisé, c’est de ne pas enseigner. Le ministre revient donc en arrière sur les vacances, mais tient bon sur les rythmes scolaires.
Dans la suite de l'article, Bernard Maris rappelle que le thème de l'éducation est primordial pour la gauche, devant l'économie même, et il invite à la lecture du roman L'Affaire Jean Zay par Maurice Lapierre.
La suite est à lire ici : http://www.charliehebdo.fr/politique.html#701
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"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- CeladonDemi-dieu
Superbe texte, on n'en attendait pas moins de Maris.
- StephCNiveau 2
Bonsoir,
Merci pour ce lien.
Une vision de la situation actuelle de l'école qui sème le doute plutôt qu'elle ne rassure.
Le courage politique de Vincent Peillon qui doit faire face au "tollé chez les enseignants"...
Cette confusion est sans doute le fruit d'un aveuglement idéologique. Ou bien d'une simple paresse intellectuelle ? Il suffirait pourtant de lire les textes nom d'une pipe !
Difficile après tout pour certains d'admettre que le parti socialiste, à travers ce projet de loi d'orientation, ne fait qu'appliquer les consignes de l'UE. Et ce, en toute conscience, avec le plus parfait cynisme et la plus grande hypocrisie. Au nom de l'intérêt de l'enfant ! Misère...
On en oublierais presque le dernier paragraphe pourtant plein de justesse et de poésie.
Je suis sans doute un peu las, ce soir.
:gratte:
Merci pour ce lien.
Une vision de la situation actuelle de l'école qui sème le doute plutôt qu'elle ne rassure.
Le courage politique de Vincent Peillon qui doit faire face au "tollé chez les enseignants"...
Cette confusion est sans doute le fruit d'un aveuglement idéologique. Ou bien d'une simple paresse intellectuelle ? Il suffirait pourtant de lire les textes nom d'une pipe !
Difficile après tout pour certains d'admettre que le parti socialiste, à travers ce projet de loi d'orientation, ne fait qu'appliquer les consignes de l'UE. Et ce, en toute conscience, avec le plus parfait cynisme et la plus grande hypocrisie. Au nom de l'intérêt de l'enfant ! Misère...
On en oublierais presque le dernier paragraphe pourtant plein de justesse et de poésie.
Je suis sans doute un peu las, ce soir.
:gratte:
- StephCNiveau 2
... ça se confirme, je suis las et j'en oublie mon orthographe...
- IgniatiusGuide spirituel
Ca me fait tjrs plaisir de lire les gens intelligents de gauche qui tapent sur les écrans et l'absence du livre.
Merci oncle Bernard !
Merci oncle Bernard !
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"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion."
St Augustin
"God only knows what I'd be without you"
Brian Wilson
- User5899Demi-dieu
+1Igniatius a écrit:Ca me fait tjrs plaisir de lire les gens intelligents de gauche qui tapent sur les écrans et l'absence du livre.
Merci oncle Bernard !
Et si vous aimez Charlie, pensez à l'acheter
(le "vous" n'est pas spécialement Igniatius, bien sûr)
- PseudoDemi-dieu
Il n'est pas tout à fait faux que désormais le seul avantage à être prof, c'est les vacances et les journées de libre.
Je suis souvent stupéfaite de constater le manque totale d'entrain de mes collègues, la passivité forcenée de beaucoup, le seul objectif semblant être "tenir jusqu'aux vacances" en limitant son investissement au minimum.
Et je ne leur jette pas la pierre, je reconnais que le système fabrique tout ça. Moi-même, par moment, j'en suis là aussi. Pas à cause des gamins cela dit, preuve, s'il en était besoin que le problème n'est pas là.
Je suis souvent stupéfaite de constater le manque totale d'entrain de mes collègues, la passivité forcenée de beaucoup, le seul objectif semblant être "tenir jusqu'aux vacances" en limitant son investissement au minimum.
Et je ne leur jette pas la pierre, je reconnais que le système fabrique tout ça. Moi-même, par moment, j'en suis là aussi. Pas à cause des gamins cela dit, preuve, s'il en était besoin que le problème n'est pas là.
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"Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse" Nietzsche
- User5899Demi-dieu
Ecoutez, Pseudo, je n'ai aucun problème avec les élèves, ils sont gentils, pas agressifs pour deux sous, disciplinés. Et pourtant, et chaque année davantage, je cherche à tenir jusqu'aux vacances suivantes. Parce que je n'en peux plus de devoir boucler des programmes d'examen dont ils ne comprennent rien, dont ils ne retiennent rien, dont ils ne cherchent à rien retenir. Toujours de nouvelles réformes empilées, pas évaluées, des réunions qui se multiplient, des journées de 12 ou 13h qui deviennent monnaie courante... Difficile de s'investir tout en restant sain d'esprit.Le seul salut devient la fuite, je trouve, et pourtant, ce n'est pas vraiment mon style. Je songe déjà à reprendre des BTS l'an prochain, afin, grâce à la pondération ajoutée à la 1re chaire, de pouvoir tomber à 13h/sem à temps complet, parce que j'en ai marre. Il y a de plus en plus de matins où ma première envie en arrivant au lycée est d'aller aux toilettes pour vomir.
Et je ne suis pas enceint...
Et je ne suis pas enceint...
- JPhMMDemi-dieu
Oh Cripure... :|Cripure a écrit:Il y a de plus en plus de matins où ma première envie en arrivant au lycée est d'aller aux toilettes pour vomir.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Cripure a écrit:
Et je ne suis pas enceint...
Ronub est rassuré :lol:
Pour le reste
- leyadeEsprit sacré
Cripure, alléger votre nombre d'heures face aux zapprenants semble en effet une piste à suivre...
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Maggi is my way, Melfor is my church and Picon is my soutien. Oui bon je sais pas dire soutien en anglais.
LSU AP ENT HDA PAI PAP PPMS PPRE ULIS TICE PAF
- C'est pas fauxEsprit éclairé
Et arrêter les moules-frites-mayo au petit-déj.
- PseudoDemi-dieu
Cripure a écrit:Ecoutez, Pseudo, je n'ai aucun problème avec les élèves, ils sont gentils, pas agressifs pour deux sous, disciplinés. Et pourtant, et chaque année davantage, je cherche à tenir jusqu'aux vacances suivantes. Parce que je n'en peux plus de devoir boucler des programmes d'examen dont ils ne comprennent rien, dont ils ne retiennent rien, dont ils ne cherchent à rien retenir. Toujours de nouvelles réformes empilées, pas évaluées, des réunions qui se multiplient, des journées de 12 ou 13h qui deviennent monnaie courante... Difficile de s'investir tout en restant sain d'esprit.Le seul salut devient la fuite, je trouve, et pourtant, ce n'est pas vraiment mon style. Je songe déjà à reprendre des BTS l'an prochain, afin, grâce à la pondération ajoutée à la 1re chaire, de pouvoir tomber à 13h/sem à temps complet, parce que j'en ai marre. Il y a de plus en plus de matins où ma première envie en arrivant au lycée est d'aller aux toilettes pour vomir.
Et je ne suis pas enceint...
Mais oui, le système est fou et rend fou. Je suis bien d'accord. J'ai bien dit que je ne jetais la pierre à personne, je passe moi aussi par des périodes (parfois longues) ou la seule idée de devoir y aller me fout un bourdon formidable.
Edit : et le plus consternant à mes yeux c'est que les profs s'accrochent souvent à ce qui les rend si malheureux, mais c'est une autre histoire.
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"Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse" Nietzsche
- User5899Demi-dieu
Bon sang !C'est pas faux a écrit:Et arrêter les moules-frites-mayo au petit-déj.
Mais oui, voilà !!
- LefterisEsprit sacré
Eh ben ...! Pour ma part , je n'ai jamais "le bourdon", parce que je sais qu'il faut bien gagner sa croûte, que ce n'est pas mon premier métier et que faire ça ou autre chose, bof... et j'ai une vie à côté , dans tous les sens du terme parce que j'habite à 10 minutes.
Mais ce que je fais ne m'intéresse que très rarement. je pars dans l'idée que je vais voir des élèves inintéressés et inintéressants pour la grande majorité , bruyants, mal élevés, paresseux.
La compensation, puisque les traitements sont m..diques par rapport à ce que je gagnais avant, c'est justement de pouvoir s'organiser,de bosser seul (mais ça, on ne se rend pas compte si l'on n'a jamais bossé dans un bureau, une équipe ...) de ne pas avoir trop la hiérarchie sur la tête, et les vacances pour relâcher la pression née dans la cocotte-minute.
Ma journée d'avant hier pour anecdote, ad usum juventutis : trois heures de cours. 1ère heure, latin . Une minute après l'entrée en cours le premier conflit démarrait . Refus de changer de place, d'enlever le manteau , contestation de l'évaluation que j'avais donnée, refus de se taire.
Heure suivante, français, une classe de dingues : insultes entre élèves pendant plusieurs minutes, paperasses pour punir, retour au calme. 15- 20 minutes perdues. Je fais mon cours. Je commet s l'erreur d'écrire au tableau. j'entends un grand fracas, je me retourne : un élève par terre, l'autre tourné vers lui , il lui avait poussé sa chaise pendant qu'il se balançait. Je me suis précipité, je l'ai soulevé par les épaules et l'ai assis ailleurs pour éviter une bagarre. (Au moins il était tellement surpris et la classe médusée, que j'ai eu un peu la paix).
Heure suivante , latin : 3 élèves avaient fait leur exercice, pas d'affaires pour 2/3 de la classe, constestations. Et le clou : une élève spécialiste de l'infirmerie, insolente , paresseuse, demande à sortir. Je refuse : je le vois se tortiller, avoir des renvois, attitude bizarre . Elle dégueule dans la classe après s'être bien forcée .. on imagine la suite, la surexcitation des autres.
Voilà un échantillon d'un métier super intéressant supposé déclencher les vocations et favoriser l'"investissement" :lol: Donc, ce qui me va très bien, c'est d'être chez moi à 12H10 , ce qui compense d'avoir supporté ces infects.. :censure: . On les subit, mais on a du temps, donnant -donnant. Si je devais passer plus de temps avec eux, tous mes efforts tendraient à aller bosser dans un bureau, à me faire reclasser. 99% de mes collègues disent la même chose.
On comprendrait parfois les politiques qui veulent dévaluer le capes et supprimer l'agrégation, très superflus dans beaucoup de cas, au point où l'EN est arrivée. Des vigiles avec UN BAFA feraient très bien l'affaire ...
Mais ce que je fais ne m'intéresse que très rarement. je pars dans l'idée que je vais voir des élèves inintéressés et inintéressants pour la grande majorité , bruyants, mal élevés, paresseux.
La compensation, puisque les traitements sont m..diques par rapport à ce que je gagnais avant, c'est justement de pouvoir s'organiser,de bosser seul (mais ça, on ne se rend pas compte si l'on n'a jamais bossé dans un bureau, une équipe ...) de ne pas avoir trop la hiérarchie sur la tête, et les vacances pour relâcher la pression née dans la cocotte-minute.
Ma journée d'avant hier pour anecdote, ad usum juventutis : trois heures de cours. 1ère heure, latin . Une minute après l'entrée en cours le premier conflit démarrait . Refus de changer de place, d'enlever le manteau , contestation de l'évaluation que j'avais donnée, refus de se taire.
Heure suivante, français, une classe de dingues : insultes entre élèves pendant plusieurs minutes, paperasses pour punir, retour au calme. 15- 20 minutes perdues. Je fais mon cours. Je commet s l'erreur d'écrire au tableau. j'entends un grand fracas, je me retourne : un élève par terre, l'autre tourné vers lui , il lui avait poussé sa chaise pendant qu'il se balançait. Je me suis précipité, je l'ai soulevé par les épaules et l'ai assis ailleurs pour éviter une bagarre. (Au moins il était tellement surpris et la classe médusée, que j'ai eu un peu la paix).
Heure suivante , latin : 3 élèves avaient fait leur exercice, pas d'affaires pour 2/3 de la classe, constestations. Et le clou : une élève spécialiste de l'infirmerie, insolente , paresseuse, demande à sortir. Je refuse : je le vois se tortiller, avoir des renvois, attitude bizarre . Elle dégueule dans la classe après s'être bien forcée .. on imagine la suite, la surexcitation des autres.
Voilà un échantillon d'un métier super intéressant supposé déclencher les vocations et favoriser l'"investissement" :lol: Donc, ce qui me va très bien, c'est d'être chez moi à 12H10 , ce qui compense d'avoir supporté ces infects.. :censure: . On les subit, mais on a du temps, donnant -donnant. Si je devais passer plus de temps avec eux, tous mes efforts tendraient à aller bosser dans un bureau, à me faire reclasser. 99% de mes collègues disent la même chose.
On comprendrait parfois les politiques qui veulent dévaluer le capes et supprimer l'agrégation, très superflus dans beaucoup de cas, au point où l'EN est arrivée. Des vigiles avec UN BAFA feraient très bien l'affaire ...
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- C'est pas fauxEsprit éclairé
C'est la fête, ce matin !
- LefterisEsprit sacré
Parce que ça te donne aussi envie deC'est pas faux a écrit:C'est la fête, ce matin !
?
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- RoninMonarque
Mais on y arrive Lefteris, des animateurs BAFA au smic, voilà qui fera plaisir à beaucoup de gens. Et une sélection effroyable plus tard, mais chut, faut pas le dire....
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- DinosauraHabitué du forum
Ce texte m'a donné envie d'écrire (mais j'avais depuis longtemps de projet en fait) pour informer mes collègues des enjeux actuels autour de l'éducation, de notre statut etc. Je suis dans un collège de jeunes, si peu au fait des réformes, projets de réformes (ou si peu concernés), et ça me déprime... J'avais envie de mettre un grand coup de pied dans la fourmilière.
Problème : je me demande si mon texte, assez long, et très critique, ne va pas m'apporter des ennuis (je ne suis pas syndiquée), même si bien évidemment je comptais l'afficher en salle des profs de manière anonyme.
Qu'en pensez-vous ? Jugera-t-on un tel texte contraire à l'"éthique du fonctionnaire" ou cela relève-t-il de nos droits syndicaux ?
Je peux mettre le fameux texte en spoiler si vous voulez.
Problème : je me demande si mon texte, assez long, et très critique, ne va pas m'apporter des ennuis (je ne suis pas syndiquée), même si bien évidemment je comptais l'afficher en salle des profs de manière anonyme.
Qu'en pensez-vous ? Jugera-t-on un tel texte contraire à l'"éthique du fonctionnaire" ou cela relève-t-il de nos droits syndicaux ?
Je peux mettre le fameux texte en spoiler si vous voulez.
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"Le plus esclave est celui qui ignore ses chaînes."
- lene75Prophète
Lefteris a écrit:On les subit, mais on a du temps, donnant -donnant.
Et quand en plus on n'a pas de temps, que ça bouffe les soirées, les we et une partie des vacances, il reste quoi ?
Enfin là où tu as raison, c'est que c'est beaucoup beaucoup mieux depuis que j'ai réussi à me dégager du temps grâce à mon 80% + un ralentissement de mon investissement au boulot : moins de devoirs, réutilisation de cours déjà prêts, préparations faites à l'arrache dans le bus et le matin en sdp (ça fait marrer les collègues quand ça sonne et que j'ai pas fini et ouais, je fais mes devoirs à l'arrache, mais c'est toujours mieux que les élèves qui ne les font pas ). Et quand j'ai une classe sympa (j'ai encore la chance que ça m'arrive, contrairement à certains), ça peut même vraiment devenir un chouette métier Alors s'il passe par la tête d'un ministre de supprimer l'agreg : c'est mon seul espoir d'être "à 80%" toute ma carrière...
En revanche sur la possibilité de bosser seul, bah c'est presque ce qui m'use le plus dans ce boulot, de devoir sans cesse rendre des comptes, rédiger des rapports (ou refuser de les rédiger, ce qui est tout aussi usant), me justifier, batailler pour faire cours comme je l'entends, pour résister jour après jour aux intrusions de la direction mais aussi de collègues bien intentionnés, qui non seulement ne voient que par les projets communs, mais en plus font de l'ingérence dans les matières des autres et mettent des trucs dans la tête des parents et des élèves, par exemple qu'ils devraient réclamer qu'on fasse une progression commune en philo et des sujets de DS systématiquement communs comme ils le font dans leur matière et vont jusqu'à remettre en question notre manière de noter. Toujours plus de trous dans les edt pour nos inciter à bosser ensemble au lycée, plus de réunions bidon pour réfléchir à comment on pourrait travailler ensemble au sein de nos disciplines et en interdisciplinarité, plus de trucs imposés en conseil pédagogique (où il n'y a pas de vote, soit dit en passant...), et bien sûr le sacro-saint AP qui nous oblige à travailler en groupe puisque le créneau horaire est partagé par plusieurs profs. C'est un des points sur lesquels je suis le moins optimiste pour l'avenir, or ma matière est peut-être celle qui est la plus sensible à l'appropriation personnelle de la matière de son cours, où le lien entre la personnalité du prof et son cours est le plus fort.
Mon frère flic dit que dans son métier, ceux qui se suicident sont ceux qui y croyaient : j'ai l'impression que le nôtre prend dangereusement ce chemin, que lâcher prise, ne pas trop s'investir, devient peut-être la meilleure des solutions et des protections, mais alors, quel sens reste-t-il à ce métier s'il doit être exercé dans ces conditions ?
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- DinosauraHabitué du forum
[quote="lene75"]
Et quand en plus on n'a pas de temps, que ça bouffe les soirées, les we et une partie des vacances, il reste quoi ?
Enfin là où tu as raison, c'est que c'est beaucoup beaucoup mieux depuis que j'ai réussi à me dégager du temps grâce à mon 80% + un ralentissement de mon investissement au boulot : moins de devoirs, réutilisation de cours déjà prêts, préparations faites à l'arrache dans le bus et le matin en sdp (ça fait marrer les collègues quand ça sonne et que j'ai pas fini et ouais, je fais mes devoirs à l'arrache, mais c'est toujours mieux que les élèves qui ne les font pas ). Et quand j'ai une classe sympa (j'ai encore la chance que ça m'arrive, contrairement à certains), ça peut même vraiment devenir un chouette métier Alors s'il passe par la tête d'un ministre de supprimer l'agreg : c'est mon seul espoir d'être "à 80%" toute ma carrière...
Tiens, j'ai pensé à la même chose. Sans exagérer, je passe cette année TOUT mon temps "libre" à corriger et à préparer mes cours, je crois que c'est la raison pour laquelle mon divorce d'avec le métier est consommé (en plus du fait que je me tape des élèves infects, tels que ceux mentionnés plus haut par Lefteris), et que, même l'agreg, je suis plus sûre de vouloir la passer, si tant est qu'elle demeure.
Le coût d'opportunité est trop important à mon avis, surtout quand le métier de prof est censé être le métier qui permet le plus de concilier vie privée / vie professionnelle, et que je vois qu'en fait je ne profite absolument pas de mes deux petites filles de 3 et 1 an(s) au quotidien, ni même de sorties avec mon mari, parce que je dois toujours corriger, préparer...
Lefteris a écrit:On les subit, mais on a du temps, donnant -donnant.
Et quand en plus on n'a pas de temps, que ça bouffe les soirées, les we et une partie des vacances, il reste quoi ?
Enfin là où tu as raison, c'est que c'est beaucoup beaucoup mieux depuis que j'ai réussi à me dégager du temps grâce à mon 80% + un ralentissement de mon investissement au boulot : moins de devoirs, réutilisation de cours déjà prêts, préparations faites à l'arrache dans le bus et le matin en sdp (ça fait marrer les collègues quand ça sonne et que j'ai pas fini et ouais, je fais mes devoirs à l'arrache, mais c'est toujours mieux que les élèves qui ne les font pas ). Et quand j'ai une classe sympa (j'ai encore la chance que ça m'arrive, contrairement à certains), ça peut même vraiment devenir un chouette métier Alors s'il passe par la tête d'un ministre de supprimer l'agreg : c'est mon seul espoir d'être "à 80%" toute ma carrière...
Tiens, j'ai pensé à la même chose. Sans exagérer, je passe cette année TOUT mon temps "libre" à corriger et à préparer mes cours, je crois que c'est la raison pour laquelle mon divorce d'avec le métier est consommé (en plus du fait que je me tape des élèves infects, tels que ceux mentionnés plus haut par Lefteris), et que, même l'agreg, je suis plus sûre de vouloir la passer, si tant est qu'elle demeure.
Le coût d'opportunité est trop important à mon avis, surtout quand le métier de prof est censé être le métier qui permet le plus de concilier vie privée / vie professionnelle, et que je vois qu'en fait je ne profite absolument pas de mes deux petites filles de 3 et 1 an(s) au quotidien, ni même de sorties avec mon mari, parce que je dois toujours corriger, préparer...
- C'est pas fauxEsprit éclairé
Moi, quand j'en ai marre en fin d'hiver, je m'accroche à l'apparition des premières violettes, aux narcisses qui sortent de terre, et à l'idée des premières fraises qui ne tarderont pas sur les étals.
- JPhMMDemi-dieu
Loi n°1 de la survie en EN : NE JAMAIS SE LAISSER BOUFFER. JAMAIS.lene75 a écrit:Et quand en plus on n'a pas de temps, que ça bouffe les soirées, les we et une partie des vacances, il reste quoi ?
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- C'est pas fauxEsprit éclairé
JPhMM a écrit:Loi n°1 de la survie en EN : NE JAMAIS SE LAISSER BOUFFER. JAMAIS.lene75 a écrit:Et quand en plus on n'a pas de temps, que ça bouffe les soirées, les we et une partie des vacances, il reste quoi ?
Encore faut-il qu'élèves, parents, hiérarchie, et autres sources d'emmerdements demandent son avis au casse-croûte.
- DinosauraHabitué du forum
J'ai oublié de dire qu'en plus, quand tu es prof, non seulement tu passes un temps fou à bosser en fait, mais en plus tu dois te justifier en permanence auprès du Monsieur et Madame Michu (et même des élèves : entendu cette année alors que j'ai en face de moi des professionnels de la glande !) que non, tu ne passes pas ton temps libre à glander...Je le voudrais bien d'ailleurs, ce ne serait que justice face à un boulot fondamentalement ingrat, mais c'est techniquement impossible (vu que je m'en tiens au minimum légal, et que, même comme ça, la charge de travail est démesurément lourde).
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- L'intérêt du détail dans l'enseignement de la littérature
- "Profs, notre métier, c’est d’enseigner, pas d'éduquer !" (tribune de Béatrice Stiennon dans le journal "La libre Belgique")
- Seul adverbe ou adjectif, dans "un seul" ?
- Enseignement privé sous contrat - Enseigner dans le privé au Québec ou au Canada
- Libération : "Urgent - recherche 40000 profs" - "une gageure dans un secteur dévalorisé".
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