présent de narration / d'énonciation

Je voudrais une confirmation des définitions que je donne aux élèves :
Le présent d'énonciation est utilisé dans une autobiographie pour faire des commentaires, au moment où on écrit, des faits passés, pour porter un regard d'adulte, rétrospectif.

Le présent de narration est utilisé dans un récit au passé, une autobiographie, à la place du passé simple pour rendre des actions plus vivantes.

Une collègue me dit que le présent de narration sert à porter un regard d'adulte sur le passé, et je ne suis pas d'accord.

Qu'en pensez-vous ?

Je ne suis pas d'accord avec ta collègue.
Dans un récit au passé (énoncé coupé de la situation d’énonciation), le présent (qu’on appelle alors présent de narration) sert à rendre le récit plus vivant.
Dans le discours (énoncé ancré), le présent d'énonciation correspond au moment de l’énonciation (moment où l'on parle), plus ou moins élargi à la période qui entoure ce moment.

Je suis tout à fait d'accord avec toi et ça me rassure.

Mais pourquoi chercher à le définir in abstracto? Il faudrait voir au cas par cas,non?
et par ailleurs un point qui met en difficulté un professeur est-il bien intéressant ou utile pour un collégien?
Je reste toujours surprise par ces énoncés" ancrés" et"coupé"s dont on se sert si peu au lycée et qui paraissent si essentiels en collège....

notre IPR nous dit d'ailleurs même de laisser tomber les focalisations qui la plupart du temps tombent à plat et à faux et dont il trouve (à mon avis aussi) qu'elles prennent un temps disproportionné dans les apprentissages, pour une utilité très limitée au niveau du secondaire. Qu'ils en aient entendu parler, mais basta...

C'est le genre de choses dont les manuels sont remplis, dont on a été bassinés, imprégnés, et dont on a bien du mal à se défaire (et même à se rendre compte qu'il faut - ou s'il faut - s'en défaire), en particulier dans les premières années d'exercice.

J'ai encore parlé de situation d'énonciation en début d'année à mes 4e. Pas avec toutes les marques et le tralala, juste pour qu'ils prennent l'habitude d'identifier qui parle à qui, quand et pourquoi, donc en rapport étroit avec le sens du texte, mais tout de même, je n'ai pas évacué l'appellation "situation d'énonciation".
(Et l'an dernier, je croyais encore dur comme fer que je devais leur faire avaler les marques de ladite situation.)
Ne serait-ce que parce que le jour du brevet, qui sait comment les questions seront tournées ? Et si on attend comme réponse "présent d'énonciation" ? (surtout qu'alprechac parle peut-être de 3e, puisqu'elle mentionne l'autobiographie)

Pas évident...

(Au passage, les définitions données par alprechac me semblent évidentes, donc je ne considère pas que ça "mette en difficulté" un enseignant. Mais l'évidence est parfois bien subjective...)

Nous sommes 5 collègues à penser, dans le brevet blanc, qu'un des verbes est au présent d'énonciation, tandis qu'une pense que c'est du présent de narration. De ce fait, je m'interrogeais ... On n'est pas vraiment en difficulté sur ce point, si ce n'est qu'on ne sait pas comment dire à notre collègue qu'elle se trompe (l'exemple du sujet n'est pas du tout ambigü).
C'est en effet pour l'autobiographie / récits d'enfance, en 3e, et je trouve intéressant que les élèves comprennent que l'autobio mêle l'évocation de souvenirs et le regard de l'adulte, d'où la distinction entre les deux valeurs du présent.

Oui, LadyC je comprends bien que l'emploi des temps est essentiel dans une écriture autobiographique et je ne parle de "difficulté " que parce qu'il est question de débat entre deux collègues qui ne sont pas d'accord sur la définition,même si ici, Derborence et Alprechac sont d'accord. Mais c'est simplement que je vois bien que pour les élèves, ce n'est pas évident du tout et qu'ils ne retiennent pas vraiment ces "subtilités".
Pour les directives diverses, Clarinette,c'est sans doute un peu ça... Et puis le temps que les instructions montent et redescendent... :lol:
Quand j'ai débuté, un ancien collègue plein d'expérience (un vieux c***,quoi!) disait :
"dans l'éduc, ne jamais bouger aux ordres: toujours attendre le contre-ordre"!

C'est un des conseils essentiels , en fait: c'est un métier où celui qui est dit "réactionnaire" est en réalité en avance d'une décennie.
:lol!:

On est bien d'accord (et je ne critiquais pas du tout vos propos, Iphigénie et Clarinette ). C'est le un des soucis : du fait du programme de littérature, il faut leur faire comprendre des éléments d'analyse... alors qu'ils ne savent, pour certains, pas lire une consigne / conjuguer un verbe au présent / différencier un adverbe d'un nom commun / mettre une majuscule et un point à une phrase (et un verbe à l'intérieur, tant qu'à faire) / différencier une lettre majuscule d'une lettre minuscule, d'ailleurs / même, écrire des lettres qui soient d'une grosseur comparable (d'où le point précédent)... (ne rayez aucune mention)
*gros soupir*

Je n'ai pas imaginé ne serait-ce qu'une demi-milliseconde que tu critiques mes propos ! J'ai toujours raison, d'abord !

Ah, mais on peut toujours avoir toujours raison, et se voir critiquer : il y a des inconscients qui pourraient ne pas se rendre compte que tu as raison, les malheureux !

iphigénie a écrit:Mais pourquoi chercher à le définir in abstracto? Il faudrait voir au cas par cas,non?
et par ailleurs un point qui met en difficulté un professeur est-il bien intéressant ou utile pour un collégien?
Je reste toujours surprise par ces énoncés" ancrés" et"coupé"s dont on se sert si peu au lycée et qui paraissent si essentiels en collège....

Pour ce qui est des énoncés ancrés, et coupés, un IPR m'a reproché de n'en avoir pas parlé...

Il ne devait pas être bien ancré dans la réalité...

:lol!:

ils ne savent, pour certains, pas lire une consigne / conjuguer un verbe au présent / différencier un adverbe d'un nom commun / mettre une majuscule et un point à une phrase (et un verbe à l'intérieur, tant qu'à faire) / différencier une lettre majuscule d'une lettre minuscule, d'ailleurs / même, écrire des lettres qui soient d'une grosseur comparable (d'où le point précédent)... (ne rayez aucune mention)

Ben oui, LadyC, ça y est j'en suis sûre c'est moi qui ai tes élèves au lycée (de futurs "scientifiques", je pense) :lol!: :lol!: je le reconnais à leurs fautes...tu pourrais faire un effort quand même :lol: :lol:

alprechac2 a écrit:Je voudrais une confirmation des définitions que je donne aux élèves :
Le présent d'énonciation est utilisé dans une autobiographie pour faire des commentaires, au moment où on écrit, des faits passés, pour porter un regard d'adulte, rétrospectif.

Le présent de narration est utilisé dans un récit au passé, une autobiographie, à la place du passé simple pour rendre des actions plus vivantes.

Une collègue me dit que le présent de narration sert à porter un regard d'adulte sur le passé, et je ne suis pas d'accord.

Qu'en pensez-vous ?

D'accord avec votre analyse, à ce détail près que dans un récit au présent de narration, ce dernier sert à la fois pour le premier plan et pour l'arrière plan : il remplace aussi (ou peut remplacer aussi) l'imparfait.

Cripure a écrit:

alprechac2 a écrit:Je voudrais une confirmation des définitions que je donne aux élèves :
Le présent d'énonciation est utilisé dans une autobiographie pour faire des commentaires, au moment où on écrit, des faits passés, pour porter un regard d'adulte, rétrospectif.

Le présent de narration est utilisé dans un récit au passé, une autobiographie, à la place du passé simple pour rendre des actions plus vivantes.

Une collègue me dit que le présent de narration sert à porter un regard d'adulte sur le passé, et je ne suis pas d'accord.

Qu'en pensez-vous ?

D'accord avec votre analyse, à ce détail près que dans un récit au présent de narration, ce dernier sert à la fois pour le premier plan et pour l'arrière plan : il remplace aussi (ou peut remplacer aussi) l'imparfait.

Ah oui ! Effectivement ! Merci pour cette précision.

alprechac2 a écrit:Une collègue me dit que le présent de narration sert à porter un regard d'adulte sur le passé

Ben voyons
On était avec Kevin et Dylan à la galerie marchande, on draguait les meufs, tranquille⁽¹⁾, et d'un seul coup j'entends crier dans mon dos : « Alors les bouffons, ça va ou wak ?! » Je me retourne, et tu sais c'était qui ?! etc.

(1) noter l'adverbe

Le présent de narration, c'est comme le flash back au cinéma. Je reviens au moment où les événements se sont déroulés, pour les rendre plus "vivants".
Les Fables de la Fontaine en contiennent des quantités.