Questionnement sur les barres d'admission du CAPES de Lettres

Bonsoir,

Je constate que les barres d'admission sont différentes pour l'option Lettres modernes (46 points, 7,67/20) et Lettres classiques (49 points, 8,17/20). Ce qui semble très étrange au premier abord, d'autant plus que les précédentes années les barres étaient les mêmes pour les deux options.

En y regardant de plus près, c'est d'autant plus incompréhensible que :
- les concours sont quasiment les mêmes avec une grosse base commune : une épreuve écrite en commun (dissertation), une épreuve écrite de spécialité (grammaire en LM, latin/grec en LC), une épreuve orale commune (analyse de texte + grammaire), une épreuve orale de spécialité (avec plusieurs spécialités possibles en LM dont théâtre et cinéma par exemple). Les oraux sont donc exactement identiques, avec plusieurs options que l'on peut choisir (avec la contrainte qu'en choisissant l'option "Langues et culture de l'antiquité" à l'oral, on est obligés de prendre l'option LC et l'épreuve écrite qui va avec).
- les deux concours n'ont pas rempli les postes ouverts : en LM, 1079 admis pour 1316 postes ; en LC : 68 admis pour 230 postes.

Alors comment justifier, alors que les deux options sont les mêmes à quelques variantes près, qu'on estime qu'un candidat avec 8/20 a le niveau pour être admis en LM et pas en LC ? Volonté d'en finir définitivement avec les langues anciennes ?

Plutarque a écrit:Je constate que les barres d'admission sont différentes pour l'option Lettres modernes (46 points, 7,67/20) et Lettres classiques (49 points, 8,17/20). Ce qui semble très étrange au premier abord, d'autant plus que les précédentes années les barres étaient les mêmes pour les deux options.

Bonjour,
N'est-il pas possible qu'il n'y ait aucun candidat en LC entre 46 et 48 points ? Il suffit que le dernier admis en LC ait 49 et que le suivant ait moins de 46.

Tout d'abord, il me semble que les notes sont toujours entières à l'écrit (coeff 1) et demi-entières à l'oral (coeff 2), donc nécessairement la note finale sur 120 est entière.

On peut en effet supposer que le dernier admis en LC a 49/120 et le premier non admis a 45/120 ou moins, autrement dit que personne n'ait les notes 46, 47 et 48. Sur un échantillon relativement restreint de 99 admissibles, c'est en effet une hypothèse à ne pas exclure.

On peut faire une analyse plus fine dans la mesure où les 3 candidats classés 52ème ont eu 58 points. La répartition des rangs après 55 est le suivant : 55, 56, 57, 58, 58, 60, 60, 62, 62, 64, 65, 65, 67, 67. Dans l'hypothèse des notes entières, toutes les notes sont atteintes :
55 -> 57/120
56 -> 56/120
57 -> 55/120
58 -> 54/120
60 -> 53/120
62 -> 52/120
64 -> 51/120
65 -> 50/120
67 -> 49/120
L'hypothèse d'aucun candidat avec les notes 46, 47 et 48 est alors à mon sens très improbable !

L'idéal serait bien sûr de connaître la note d'un candidat classé entre 69 et 80 pour se faire une idée.

xyz a écrit:

Plutarque a écrit:Je constate que les barres d'admission sont différentes pour l'option Lettres modernes (46 points, 7,67/20) et Lettres classiques (49 points, 8,17/20). Ce qui semble très étrange au premier abord, d'autant plus que les précédentes années les barres étaient les mêmes pour les deux options.

Bonjour,
N'est-il pas possible qu'il n'y ait aucun candidat en LC entre 46 et 48 points ? Il suffit que le dernier admis en LC ait 49 et que le suivant ait moins de 46.

Quand bien même on n'aurait aucun candidat entre 49 et 46, qu'est-ce qui empêcherait le jury de placer officiellement la barre à 46 ?

Plutarque a écrit:Bonsoir,

Je constate que les barres d'admission sont différentes pour l'option Lettres modernes (46 points, 7,67/20) et Lettres classiques (49 points, 8,17/20). Ce qui semble très étrange au premier abord, d'autant plus que les précédentes années les barres étaient les mêmes pour les deux options.

En y regardant de plus près, c'est d'autant plus incompréhensible que :
- les concours sont quasiment les mêmes avec une grosse base commune : une épreuve écrite en commun (dissertation), une épreuve écrite de spécialité (grammaire en LM, latin/grec en LC), une épreuve orale commune (analyse de texte + grammaire), une épreuve orale de spécialité (avec plusieurs spécialités possibles en LM dont théâtre et cinéma par exemple). Les oraux sont donc exactement identiques, avec plusieurs options que l'on peut choisir (avec la contrainte qu'en choisissant l'option "Langues et culture de l'antiquité" à l'oral, on est obligés de prendre l'option LC et l'épreuve écrite qui va avec).
- les deux concours n'ont pas rempli les postes ouverts : en LM, 1079 admis pour 1316 postes ; en LC : 68 admis pour 230 postes.

Alors comment justifier, alors que les deux options sont les mêmes à quelques variantes près, qu'on estime qu'un candidat avec 8/20 a le niveau pour être admis en LM et pas en LC ? Volonté d'en finir définitivement avec les langues anciennes ?

Je pense que votre dernière hypothèse est la bonne ! Créer la pénurie, l'alimenter avec une sélectivité accrue et la constater pour justifier la disparition des cursus et le besoin de faire appel à des professeurs de LM pour enseigner les langues anciennes.

Samothrace a écrit:

xyz a écrit:

Plutarque a écrit:Je constate que les barres d'admission sont différentes pour l'option Lettres modernes (46 points, 7,67/20) et Lettres classiques (49 points, 8,17/20). Ce qui semble très étrange au premier abord, d'autant plus que les précédentes années les barres étaient les mêmes pour les deux options.

Bonjour,
N'est-il pas possible qu'il n'y ait aucun candidat en LC entre 46 et 48 points ? Il suffit que le dernier admis en LC ait 49 et que le suivant ait moins de 46.

Quand bien même on n'aurait aucun candidat entre 49 et 46, qu'est-ce qui empêcherait le jury de placer officiellement la barre à 46 ?

Classiquement, dans tous les concours dont je connais les rouages, la barre d'admission correspond au total de points du dernier admis.

Néanmoins, sur le relevé de notes Publinet est mentionné le "seuil d'admission". Donc :
1) soit le jury (via le ministère) entre spécifiquement un seuil dans Publinet, entre toutes les notes des candidats (et l'informatique dit toute seule qui est admis ou refusé)
2) soit le jury entre les notes des candidats et donne le rang du dernier admis (et l'informatique dit toute seule le "seuil d'admission" qui est le total de points du dernier admis).

Ça n'a rien à voir avec le schmilblick, mais un collègue de maths qui prend le pseudo de Plutarque, je pense que ça mérite d'être salué !

PauvreYorick a écrit:Ça n'a rien à voir avec le schmilblick, mais un collègue de maths qui prend le pseudo de Plutarque, je pense que ça mérite d'être salué !

Merci

D'ailleurs, si certains sont en manque d'idées pour un EPI maths/LCA qu'on leur imposerait à la rentrée avec cette satanée réforme, Plutarque mentionne dans Βίοι Παράλληλοι (Vies parallèles) l'un des plus anciens dispositifs de chiffrement qu'est la scytale. Il s'agit avec l'aide d'un bâton au bon diamètre de lire un message sur une lanière de cuir.

Il y a aussi des passages intéressants sur Archimède dans la Vie de Marcellus, bref y'a de quoi faire.

lisette83 a écrit: Créer la pénurie, l'alimenter avec une sélectivité accrue et la constater pour justifier la disparition des cursus et le besoin de faire appel à des professeurs de LM pour enseigner les langues anciennes.

Ou plutôt supprimer les langues anciennes définitivement et délivrer un service exclusivement en français aux enseignants recrutés en lettres classiques.