France 3 : le lycée Corot de Savigny sur Orge s'engage contre le redoublement.

http://videos.francetelevisions.fr/video/73530132

Le reportage est à 15'25''.

Point de départ : "Le proviseur dresse un constat d'échec du redoublement".

La solution proposée : "En juillet et en août il y a 10 jours de stage".

Conclusion : "En 4 ans, ce lycée a fait chuter son taux de redoublement de 17% à 1%, tout en augmentant ses résultats au bac".

Nous aussi en cinq ans le taux de redoublement est passé de 20% à 5% tout en faisant presque des sans fautes au baccalauréat.
Et, on est encore plus fort, nous n'avons même pas mis en place des stages.

Conclusion ?

Oui, j'ai vu ce reportage sur FRance 3 tout à l'heure.

Je leur tire mon chapeau pour la régression phénoménale du taux de redoublement depuis qu'ils ont institué... la suppression du redoublement !
C'est quand même grand.
Ca me fait un peu penser à ceux qui annoncent que le niveau ne baisse pas en évaluant le niveau... de ce qui a été vu et revu depuis 4 ans.

Ce qui m'interpelle évidemment, c'est la progression des résultats au bac : cela prouve bien qu'il n'y a plus besoin d'avoir un bon niveau pour l'avoir.
Et j'imagine très bien un certain nombre de secondes très faibles pouvoir décrocher ce bac tellement les épreuves n'ont plus de sens.
En revanche, je me demande si les concepteurs géniaux de ce procédé se sont inquiétés de ce que devenaient leurs élèves les plus faibles avec ce bac. Comme ils ne sont pas du tout préparés au supérieur, il y a toutes les chances qu'ils y échouent en perdant des années précieuses, qu'ils auraient pu mettre à profit en s'orientant vers des cursus plus adaptés.

Il y a déjà 6 ans, lorsque j'avais protesté vigoureusement contre mon proviseur qui faisait passer tout le monde en arguant qu'ils avaient leur bac de toute façon, il m'avait répondu : "Mais c'est la responsabilité des familles. Ce qu'ils deviennent après le bac, j'ai envie de dire, ce n'est pas notre problème, et ce n'est donc pas le vôtre."
Tout était dit.

Honnêtement,les redoublants de seconde, c'est la plaie. C'est bien mieux de faire passer dans une série souhaitée, ça les dynamise et ça donne souvent des résultats surprenants.
Il y a des exceptions

Cela dépend quel bac passent les élèves qui auraient du redoubler...
Si un élève ne passait pas auparavant en 1°L et redoublait pour s'ouvrir les portes du bac général l'année suivante, et qu'aujourd'hui on l’envoie "de force" en Série technologique, on obtient de meilleures statistiques.
Pour autant, avons nous rempli nos missions?

Bientôtlesud a écrit:Cela dépend quel bac passent les élèves qui auraient du redoubler...
Si un élève ne passait pas auparavant en 1°L et redoublait pour s'ouvrir les portes du bac général l'année suivante, et qu'aujourd'hui on l’envoie "de force" en Série technologique, on obtient de meilleures statistiques.
Pour autant, avons nous rempli nos missions?

Chez nous passent en 1re L ceux qui n'ont paspu aller ailleurs, notamment STMG.

Et ça donne des résultats surprenants...

Paddy a écrit:Et ça donne des résultats surprenants...

Non, pas du tout. Mais la L est condamnée, la lecture est morte,du moins en l'état des choses, et de toutes façons, ils sont nuls en français, mais ont des résultats brillants en anglais et en espagnol, ce qui suffit à justifier leur passage. Les redoublants de seconde sont un fléau dont il faut se débarrasser. Comme on ne peut pas virer les trois-quarts des élèves, qui ne sont pas à leur place, il faut leur donner l'orientation qu'ils veulent, pour une sortie par le haut la moins pire possible.

Cripure a écrit:

Paddy a écrit:Et ça donne des résultats surprenants...

Non, pas du tout. Mais la L est condamnée, la lecture est morte,du moins en l'état des choses, et de toutes façons, ils sont nuls en français, mais ont des résultats brillants en anglais et en espagnol, ce qui suffit à justifier leur passage. Les redoublants de seconde sont un fléau dont il faut se débarrasser. Comme on ne peut pas virer les trois-quarts des élèves, qui ne sont pas à leur place, il faut leur donner l'orientation qu'ils veulent, pour une sortie par le haut la moins pire possible.

une année, je me retrouve TZR en lycée, avec un service de 3 classes de 2nde; deux des classes étaient à 36 élèves, la troisième n'en comportait que 16....90% étaient redoublants....l'année a été sympathique.....et facile

Juste une petite disgression : souvenir, souvenir, ce lycée JB Corot a été mon lycée de la 2nde à la terminale dans les années 70 ! :lol!:

pour l'andectote : en général, en grève des vacances de février à Pâques de façon récurrente.... programmes jamais finis.... (en histoire, on est passé de Napoléon 1er ... à la guerre de 14 l'année suivante : j'ai de grosses lacunes en 19ème siècle !) - cela n'a en rien gêné la suite....

On se permettait des choses qui sont impensables aujourd'hui. Même dans mon LP actuel, je trouve qu'il y a beaucoup plus de surveillance et de discipline !

Le problème des ré-orientations en fin de 2nde, c'est quoi faire des élèves : en LP, nous avons eu beaucoup de demandes qui auraient pu être justifiées, mais LE NOMBRE DE PLACES EST LIMITE. Les possibilités d'accueil sont bien plus faibles que de candidats. (limité au nb de ceux qui ont décroché du LP en seconde, en fait !)
aux élèves de choisir dès maintenant leur réorientation, et un grand nombre de voeux - ce n'est pas en mai-juin qu'il faut commencer à y penser, mais dès la rentrée de janvier pour ne pas être trop déçu parce que voeux mal formulés et formalités faites en catastrophe en dernier délai quand ils ont leurs bulletins... échec garanti.)

Bien maitriser les procédures Affelnet.

Question presque candide .Pourquoi un tel échec des redoublements aujourd'hui ? alors qu'autour de moi, je connais plein de gens de mon âge ou un peu plus jeune qui ont redoublé au collège ou (et parfois les deux ) au lycée et qui s'en sont parfaitement sortis ensuite, ont même fait de brillantes études, ont de bonnes professions aujourd'hui .Alors pourquoi maintenant, le redoublement est effectivement dans 90 % des cas une telle cata ?

C'est le lycée de Philippe Watrelot, l'animateur des Cahiers Pédagogiques.
Ceci explique cela…
Encore un qui finira inspecteur général.

roxanne a écrit:Question presque candide .Pourquoi un tel échec des redoublements aujourd'hui ? alors qu'autour de moi, je connais plein de gens de mon âge ou un peu plus jeune qui ont redoublé au collège ou (et parfois les deux ) au lycée et qui s'en sont parfaitement sortis ensuite, ont même fait de brillantes études, ont de bonnes professions aujourd'hui .Alors pourquoi maintenant, le redoublement est effectivement dans 90 % des cas une telle cata ?

Peut-être que ceux qui redoublent aujourd'hui sont des élèves qui n'auraient jamais accédé au collège ou au lycée auparavant : du coup, il est clair qu'ils ne peuvent y arriver, malgré la simplification des programmes.

Pour le primaire, je n'ai pas trop d'exemples de grande réussite scolaire pour ceux qui y ont redoublé.
Ce qui ne les a pas empêchés de construire une vie tout à fait satisfaisante, bien intégrés malgré l'absence de "promesse démocratique" de l'école classique...

Je rebondis sur ce que disaient Ignatius et Cripure. J'ai vu récemment je ne sais plus trop où un reportage sur les bacheliers L qui pour une très grande majorité se vautrent dans le supérieur parce qu'ils ont été orientés en fin de seconde dans une filière inadaptée pour eux, qui leur a tout de même filé un bac dont ils ne savent que faire.

Ma question est la suivante: quel est l'avenir pour les "humanités", que chaque ministre dit défendre et que chaque ministre plombe allègrement?

Edit:
Pour poursuivre mon raisonnement: de même que la filière L est dans de nombreux cas une filière générale de relégation, les premières années d'"humanités" dans le supérieur en tendent-elles pas à le devenir aussi? Et pourquoi?

Abraxas a écrit:C'est le lycée de Philippe Watrelot, l'animateur des Cahiers Pédagogiques.
Ceci explique cela…
Encore un qui finira inspecteur général.

La coïncidence est au minimum amusante...

J'aimerais bien connaître l'avis global des collègues de l'établissement : on a seulement entendu le Proviseur (qu'en attendre d'objectif ? ) et une prof de maths favorable au truc.
C'est court.

Presse-purée a écrit:Pour poursuivre mon raisonnement: de même que la filière L est dans de nombreux cas une filière générale de relégation, les premières années d'"humanités" dans le supérieur en tendent-elles pas à le devenir aussi? Et pourquoi?

Soyons plus précis : les deux premières années. A partir de L3 arrivent les élèves de prépa.