- CinnamonNiveau 8
Bonsoir, je ne suis pas prof de lettres classiques, mais j'espère ne pas avoir fait de faute auprès des élèves et des collègues, aussi voici mes questions je remercie celles et ceux qui prendront le temps de les lire et d'y répondre si possible.
1. Connait t -on la prononciation des langues anciennes : le grec et le latin ?
2. J' ai appris à mes élèves et collègues de façon informelle que l'on connaissait la prononciation du latin grâce à des ''graffitis'' retrouvés sur les murs de certains bâtiments écrits phonétiquement par les gens du peuple ? Dois-je demander ma révocation tout de suite ? Dois-je faire le tour de la cour sur un pied ?
Merci pour vos lumières.
1. Connait t -on la prononciation des langues anciennes : le grec et le latin ?
2. J' ai appris à mes élèves et collègues de façon informelle que l'on connaissait la prononciation du latin grâce à des ''graffitis'' retrouvés sur les murs de certains bâtiments écrits phonétiquement par les gens du peuple ? Dois-je demander ma révocation tout de suite ? Dois-je faire le tour de la cour sur un pied ?
Merci pour vos lumières.
- CinnamonNiveau 8
C'est vendredi soir tout le monde est fatigué, même vous Cripure ?
- User5899Demi-dieu
Je confirme :je suis crevé
Il me semble, sans être spécialiste, qu'on connaît la prononciation du grec et du latin grâce à l'étude en labo de l'appareil phonatoire, du fonctionnement des muscles, des tendances pour réduite l'effort physique tout en maintenant le sens, de la mécanique de l'évolution des sons d'une part, d'autre part par l'observation de l'évolution de l'écriture de ces langues, qui est déjà phonétique. On reconstruit la prononciation de cette façon. Cf. le traité de phonétique grecque de Michel Lejeune, la phonétique latine de Chantraine, les éléments de phonologie de Monteil, mais aussi les travaux de Benveniste sur la racine indo-européenne et les Eléments de linguistique générale de Martinet. Après, j'imagine que des spécialistes doivent pouvoir être plus précis. Il y avait, à Aix, un mémoire de maîtrise sur la chronologie relative des changements phonétiques depuis le mycénien jusqu'au grec de lakoinè, mais ce ne sont pas des ouvrages numérisés.
Il me semble, sans être spécialiste, qu'on connaît la prononciation du grec et du latin grâce à l'étude en labo de l'appareil phonatoire, du fonctionnement des muscles, des tendances pour réduite l'effort physique tout en maintenant le sens, de la mécanique de l'évolution des sons d'une part, d'autre part par l'observation de l'évolution de l'écriture de ces langues, qui est déjà phonétique. On reconstruit la prononciation de cette façon. Cf. le traité de phonétique grecque de Michel Lejeune, la phonétique latine de Chantraine, les éléments de phonologie de Monteil, mais aussi les travaux de Benveniste sur la racine indo-européenne et les Eléments de linguistique générale de Martinet. Après, j'imagine que des spécialistes doivent pouvoir être plus précis. Il y avait, à Aix, un mémoire de maîtrise sur la chronologie relative des changements phonétiques depuis le mycénien jusqu'au grec de lakoinè, mais ce ne sont pas des ouvrages numérisés.
- Mona Lisa KlaxonEsprit éclairé
Finalement, Cripure n'est pas si fatigué... (vous l'avez bien méritée, très cher!)
- LefterisEsprit sacré
Oui on connaît l'essentiel de la prononciation officielle et recommandée à des époques données . Ainsi le latin de Cicéron , le grec attique des Vème et IV ème siècleBfred a écrit:Bonsoir, je ne suis pas prof de lettres classiques, mais j'espère ne pas avoir fait de faute auprès des élèves et des collègues, aussi voici mes questions je remercie celles et ceux qui prendront le temps de les lire et d'y répondre si possible.
1. Connait t -on la prononciation des langues anciennes : le grec et le latin ?
2. J' ai appris à mes élèves et collègues de façon informelle que l'on connaissait la prononciation du latin grâce à des ''graffitis'' retrouvés sur les murs de certains bâtiments écrits phonétiquement par les gens du peuple ? Dois-je demander ma révocation tout de suite ? Dois-je faire le tour de la cour sur un pied ?
Merci pour vos lumières.
Sources directes : d'une part, des renseignements nous sont donnés par les auteurs eux-mêmes. Ensuite, la poésie. Il y a également les variantes de graphies phonétiques et les transcriptions dans d'autres langues.
sources indirectes : le comparatisme des langues indo-européennes, les études phonétiques (par exemple on sait que -t peut passer à -s mais pas l'inverse, on connaît la loi générale du relâchement articulatoire,
Mais la musicalité, dont nous sommes certains qu'elle existait et était prise en compte( poésie, rhétorique..) fait l'objet de supputations, d'essais en labo après analyse des gammes de fréquences de diverses langues.
Pour le grec attique , entre le Vème et le IV ème il y a encore dispute sur la fermeture après allongement et prononciation de -ει ou -ou en [ee] / [ei] ou [oo] ]/ [ou] (je suis personnellement partisan de la seconde solution, après très mur examen).
Ce qui semble acquis, c'est que quelqu'un qui serait téléporté et parlerait en tenant compte des découvertes actuelles serait compris , en ayant quand mêeme l'air d'un étranger .
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- CinnamonNiveau 8
Merci pour cet effort Cripure, je vous en suis reconnaissante, mais je dois vous dire que votre érudition dépasse mes facultés de compréhension, et je crois malheureusement pour moi que le jour de la semaine ne changera rien.
Merci aussi à vous Lefteris vos connaissances sont aussi précises.
Vous n'avez donc jamais lu ou entendu parler de ces inscriptions qui reprendraient la phonétique de la langue ? ??
Vraiment je suis
Bonne soirée et bon WE
Merci aussi à vous Lefteris vos connaissances sont aussi précises.
Vous n'avez donc jamais lu ou entendu parler de ces inscriptions qui reprendraient la phonétique de la langue ? ??
Vraiment je suis
Bonne soirée et bon WE
- LefterisEsprit sacré
Pour les inscriptions, les variations indiquent les fluctuations phonétiques et le parler à un moment donné. Les gens quasi analphabètes écrivaient phonétiquementBfred a écrit:Merci pour cet effort Cripure, je vous en suis reconnaissante, mais je dois vous dire que votre érudition dépasse mes facultés de compréhension, et je crois malheureusement pour moi que le jour de la semaine ne changera rien.
Merci aussi à vous Lefteris vos connaissances sont aussi précises.
Vous n'avez donc jamais lu ou entendu parler de ces inscriptions qui reprendraient la phonétique de la langue ? ??
Vraiment je suis
Bonne soirée et bon WE
Par exemple, j'ai vu des dizaines d'inscriptions de cimetières du IVème siècle ou ΕΝΘΑ ΚΕΙΤΑΙ (ici gît , "entha keilltaill" ) est écrit ΕΝΘΑ ΚΙΤΕ ( "entha kitè") ce qui est le reflet de la prononciation qui avait déjà réalisé le iotacisme et réduit les diphtongues. Or la langue savante , et même moderne, conserve la graphie ancienne, et ne nous renseignerait nullement sur la prononciation réelle.
On vérifie le iotacisme dans les mots grec passés en latin comme aliptes (le masseur, pour les sportifs) qui était aleiptès .
On pourrait en écrire des pages ...
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
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