- JohnMédiateur
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Il est intitulé "Projet d'une loi portant défense d'apprendre à lire aux Femmes" et commence ainsi :
PROJET
D'UNE LOI,
Portant défense d'apprendre à lire aux Femmes.
MOTIFS DE LA LOI.
Considérant :
1º. Que l'amour honnête, le chaste hymen, la tendresse maternelle, la piété filiale, la reconnaissance des bienfaits... etc., sont antérieurs à l'invention de l'alphabet et de l'écriture, et à l'étude des langues; ont subsisté, et peuvent encore subsister sans elles.
Considérant :
2º. Les inconvéniens graves qui résultent pour les deux sexes, de ce que les femmes sachent lire.
Considérant :
3º. Qu'apprendre à lire aux femmes est un hors-d'œuvre, nuisible à leur éducation naturelle: c'est un luxe dont l'effet fut presque toujours l'altération et la ruine des mœurs.
Considérant :
4º. Que cette fleur d'innocence qui caractérise une vierge, commence à perdre de son velouté, de sa fraîcheur, du moment que l'art et la science y touchent, du moment qu'un maître en approche. La première leçon que reçoit une jeune fille est le premier pas qu'on l'oblige à faire pour s'éloigner de la nature.
Considérant :
5º. Que l'intention de la bonne et sage nature a été que les femmes exclusivement occupées des soins domestiques, s'honoreraient de tenir dans leurs mains, non pas un livre ou une plume, mais bien une quenouille ou un fuseau.
Considérant :
6º. Combien une femme qui ne sait pas lire est réservée dans ses propos, pudibonde dans ses manières, parcimonieuse en paroles, timide et modeste hors de chez elle, égale et indulgente.... Combien, au contraire, celle qui sait lire et écrire a de penchant à la médisance, à l'amour propre, au dédain de tous ceux et de toutes celles qui en savent un peu moins.....
Ce texte est suivi en commentaire du discours de Condorcet, indispensable à toute séquence sur l'argumentation autour des femmes.
Il est intitulé "Projet d'une loi portant défense d'apprendre à lire aux Femmes" et commence ainsi :
PROJET
D'UNE LOI,
Portant défense d'apprendre à lire aux Femmes.
MOTIFS DE LA LOI.
Considérant :
1º. Que l'amour honnête, le chaste hymen, la tendresse maternelle, la piété filiale, la reconnaissance des bienfaits... etc., sont antérieurs à l'invention de l'alphabet et de l'écriture, et à l'étude des langues; ont subsisté, et peuvent encore subsister sans elles.
Considérant :
2º. Les inconvéniens graves qui résultent pour les deux sexes, de ce que les femmes sachent lire.
Considérant :
3º. Qu'apprendre à lire aux femmes est un hors-d'œuvre, nuisible à leur éducation naturelle: c'est un luxe dont l'effet fut presque toujours l'altération et la ruine des mœurs.
Considérant :
4º. Que cette fleur d'innocence qui caractérise une vierge, commence à perdre de son velouté, de sa fraîcheur, du moment que l'art et la science y touchent, du moment qu'un maître en approche. La première leçon que reçoit une jeune fille est le premier pas qu'on l'oblige à faire pour s'éloigner de la nature.
Considérant :
5º. Que l'intention de la bonne et sage nature a été que les femmes exclusivement occupées des soins domestiques, s'honoreraient de tenir dans leurs mains, non pas un livre ou une plume, mais bien une quenouille ou un fuseau.
Considérant :
6º. Combien une femme qui ne sait pas lire est réservée dans ses propos, pudibonde dans ses manières, parcimonieuse en paroles, timide et modeste hors de chez elle, égale et indulgente.... Combien, au contraire, celle qui sait lire et écrire a de penchant à la médisance, à l'amour propre, au dédain de tous ceux et de toutes celles qui en savent un peu moins.....
Ce texte est suivi en commentaire du discours de Condorcet, indispensable à toute séquence sur l'argumentation autour des femmes.
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- PoupsSage
- JohnMédiateur
Re: Sylvain Marchal et Condorcet : Les femmes qui lisent sont dangereuses - Séquence 2de sur l'autre
De rien ! ^^
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- JohnMédiateur
Re: Sylvain Marchal et Condorcet : Les femmes qui lisent sont dangereuses - Séquence 2de sur l'autre
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- PoupsSage
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- JohnMédiateur
Re: Sylvain Marchal et Condorcet : Les femmes qui lisent sont dangereuses - Séquence 2de sur l'autre
De rien
Etant donné mes hésitations, j'en appelle aux érudits de ce blog : cette proposition de loi portant défense d'apprendre à lire aux femmes est :
- un texte ironique pour défendre les droits des femmes ?
- une plaisanterie d'époque ?
- un vrai texte conservateur ?
Etant donné mes hésitations, j'en appelle aux érudits de ce blog : cette proposition de loi portant défense d'apprendre à lire aux femmes est :
- un texte ironique pour défendre les droits des femmes ?
- une plaisanterie d'époque ?
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- PoupsSage
Re: Sylvain Marchal et Condorcet : Les femmes qui lisent sont dangereuses - Séquence 2de sur l'autre
On ne connait même pas le nom de l'auteur .... Ne serait-ce pas une ruse de ce dernier ?
On se peut demander pourquoi il se cache ? Et si c'était une provocation ?
J'attends aussi les réponses avec impatience !
Je ne connais que Fénelon ....
On se peut demander pourquoi il se cache ? Et si c'était une provocation ?
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Je ne connais que Fénelon ....
- JohnMédiateur
Re: Sylvain Marchal et Condorcet : Les femmes qui lisent sont dangereuses - Séquence 2de sur l'autre
Si si, l'auteur c'est Sylvain Marechal.
La voici donc en quelques mots : Poète et pamphlétaire, il était compagnon de Gracchus Baboeuf ; c'est un révolutionnaire convaincu, qui préfigure l'anarchisme et la pensée communiste.
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- papillonbleuEsprit éclairé
Re: Sylvain Marchal et Condorcet : Les femmes qui lisent sont dangereuses - Séquence 2de sur l'autre
Ca me paraît évident que c'est ironique, surtout le premier argument, qui enfonce des portes ouvertes (a) que l'amour honnête, le chaste hymen, la tendresse maternelle, la piété filiale, la reconnaissance des bienfaits... etc., sont antérieurs à l'invention de l'alphabet et de l'écriture, et à l'étude des langues; b) ont subsisté) et se termine en sophisme (peuvent encore subsister sans elles).
- AbraxasDoyen
Re: Sylvain Marchal et Condorcet : Les femmes qui lisent sont dangereuses - Séquence 2de sur l'autre
John a écrit:De rien
Etant donné mes hésitations, j'en appelle aux érudits de ce blog : cette proposition de loi portant défense d'apprendre à lire aux femmes est :
- un texte ironique pour défendre les droits des femmes ?
- une plaisanterie d'époque ?
- un vrai texte conservateur ?
Vu que c'est de Sylvain Maréchal, c'est du sérieux. C'est la perversion logique du robespierrisme et du rousseauisme.
On ne trouve de vraie défense des femmes que chez les libertins — Laclos ou Sade (mais si ! Relisez "Juliette"…)
Assez bonne analyse (rapide) sur
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- JohnMédiateur
Re: Sylvain Marchal et Condorcet : Les femmes qui lisent sont dangereuses - Séquence 2de sur l'autre
Au passage, un petit extrait de John Knox : "Dieu a finalement dénié à la femme de pouvoir être en tout état de cause le supérieur d'un homme, pour affirmer en revanche clairement que l'homme est le supérieur de la femme, de même que le Christ est au-dessus de tout homme."
Ca non plus, ce n'est pas ironique du tout.
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- JohnMédiateur
Re: Sylvain Marchal et Condorcet : Les femmes qui lisent sont dangereuses - Séquence 2de sur l'autre
Merci pour vos réponses.
J'ai découvert en même temps Sylvain Maréchal, Rabaut Saint-Etienne et le texte des Chaînes de l'esclavage : je suis ravi. Ca, c'est de la philosophie, ça change des Fondements de la métaphysique des moeurs.
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"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- DanielNiveau 8
Re: Sylvain Marchal et Condorcet : Les femmes qui lisent sont dangereuses - Séquence 2de sur l'autre
Oui, le Maréchal est sérieux !! j'ai le texte en "Mille et une nuits" et la postface est très claire là-dessus...
J'avais fait une sélection d'articles pour des Secondes, ça a permis un débat fructueux !
Considérant : « 1° Que l’amour honnête, le chaste hymen, la tendresse maternelle, la piété filiale, la reconnaissance des bienfaits, etc., sont antérieurs à l’invention de l’alphabet et de l’écriture, et à l’étude des langues, ont subsisté, et peuvent encore subsister sans elles. »
Article V : « La Raison veut que les sexes diffèrent de talents comme d’habits. Il est aussi révoltant et scandaleux de voir un homme coudre, que de voir une femme écrire ; de voir un homme tresser des cheveux, que de voir une femme tourner des phrases… »
Article VI : « La Raison maintient ce vieux proverbe : Les paroles sont des femelles, les écrits sont des mâles. En ce qu’il semble faire des parts et assigner à chacun des deux sexes le talent qui lui convient. NB : Toute la sagesse des nations est dans leurs proverbes. »
Article VIII : « La Raison veut donc que la plume à écrire et le pinceau, le crayon et le burin, soient interdits à la main des femmes ; l’aiguille à coudre et le fuseau, à la main des hommes. »
Article XIV : « La Raison veut que l’on fasse grâce aux femmes de l’étude aride et sèche de la grammaire ; les femmes étant destinées à des occupations plus agréables et moins stériles. »
Article XV : « La Raison veut aussi que l’on dispense les femmes des éléments non moins ingrats de la géographie et de l’histoire ; leur mémoire fragile porte mal le fardeau des dates et d’une lourde nomenclature. »
Article XVI : « La Raison veut que les femmes n’apprennent point à lire aux astres : qu’elles comptent les œufs de la basse-cour, et non les étoiles du firmament ! »
Article XIX : « La Raison souffre de voir les femmes grossir le troupeau des gens de lettres ; elles ont assez déjà des infirmités attachées à leur sexe, sans s’exposer encore à celles de cette profession. »
Article XXXV : « La Raison veut que dans le cérémonial du mariage chez les modernes, on imagine quelque incident du genre de celui-ci pratiqué par les anciens : En Béotie, les nouvelles mariées étaient conduites avec pompe à la maison de leur époux, montées sur un char dont on brûlait l’essieu à la porte, afin de leur faire entendre qu’elles n’en devaient plus sortir. »
Article XLII : « La Raison interdit aux femmes les livres d’église : n’ont-elles pas le chapelet et le rosaire ? »
Article XLV : « La Raison veut que les femmes se contentent d’inspirer les poètes, sans chercher à le devenir elles-mêmes. Le cheval Pégase ne se laisse bien monter que par un homme. Une femme poète est une petite monstruosité morale et littéraire ; de même qu’une femme souverain est une monstruosité politique. »
Article LIV : « La Raison veut qu’une femme puisse voter dans une assemblée de famille ; la Raison désapprouverait fort que les femmes aillent opiner à la tribune d’une assemblée nationale. Le premier des deux sexes, représentant naturel de l’autre, discute et stipule pour les deux ensemble. La voix d’une femme parmi les législateurs ferait nécessairement cacophonie. Qu’elles aillent plutôt au marché ! »
J'avais fait une sélection d'articles pour des Secondes, ça a permis un débat fructueux !
Considérant : « 1° Que l’amour honnête, le chaste hymen, la tendresse maternelle, la piété filiale, la reconnaissance des bienfaits, etc., sont antérieurs à l’invention de l’alphabet et de l’écriture, et à l’étude des langues, ont subsisté, et peuvent encore subsister sans elles. »
Article V : « La Raison veut que les sexes diffèrent de talents comme d’habits. Il est aussi révoltant et scandaleux de voir un homme coudre, que de voir une femme écrire ; de voir un homme tresser des cheveux, que de voir une femme tourner des phrases… »
Article VI : « La Raison maintient ce vieux proverbe : Les paroles sont des femelles, les écrits sont des mâles. En ce qu’il semble faire des parts et assigner à chacun des deux sexes le talent qui lui convient. NB : Toute la sagesse des nations est dans leurs proverbes. »
Article VIII : « La Raison veut donc que la plume à écrire et le pinceau, le crayon et le burin, soient interdits à la main des femmes ; l’aiguille à coudre et le fuseau, à la main des hommes. »
Article XIV : « La Raison veut que l’on fasse grâce aux femmes de l’étude aride et sèche de la grammaire ; les femmes étant destinées à des occupations plus agréables et moins stériles. »
Article XV : « La Raison veut aussi que l’on dispense les femmes des éléments non moins ingrats de la géographie et de l’histoire ; leur mémoire fragile porte mal le fardeau des dates et d’une lourde nomenclature. »
Article XVI : « La Raison veut que les femmes n’apprennent point à lire aux astres : qu’elles comptent les œufs de la basse-cour, et non les étoiles du firmament ! »
Article XIX : « La Raison souffre de voir les femmes grossir le troupeau des gens de lettres ; elles ont assez déjà des infirmités attachées à leur sexe, sans s’exposer encore à celles de cette profession. »
Article XXXV : « La Raison veut que dans le cérémonial du mariage chez les modernes, on imagine quelque incident du genre de celui-ci pratiqué par les anciens : En Béotie, les nouvelles mariées étaient conduites avec pompe à la maison de leur époux, montées sur un char dont on brûlait l’essieu à la porte, afin de leur faire entendre qu’elles n’en devaient plus sortir. »
Article XLII : « La Raison interdit aux femmes les livres d’église : n’ont-elles pas le chapelet et le rosaire ? »
Article XLV : « La Raison veut que les femmes se contentent d’inspirer les poètes, sans chercher à le devenir elles-mêmes. Le cheval Pégase ne se laisse bien monter que par un homme. Une femme poète est une petite monstruosité morale et littéraire ; de même qu’une femme souverain est une monstruosité politique. »
Article LIV : « La Raison veut qu’une femme puisse voter dans une assemblée de famille ; la Raison désapprouverait fort que les femmes aillent opiner à la tribune d’une assemblée nationale. Le premier des deux sexes, représentant naturel de l’autre, discute et stipule pour les deux ensemble. La voix d’une femme parmi les législateurs ferait nécessairement cacophonie. Qu’elles aillent plutôt au marché ! »
- JohnMédiateur
Re: Sylvain Marchal et Condorcet : Les femmes qui lisent sont dangereuses - Séquence 2de sur l'autre
Daniel, merci pour ta réponse... avec un peu de retard !
Je relis le texte en ce moment, et ce que l'on y lit est un témoignage saisissant de bêtise. C'est l'apologie de l'essentialisme, avec toutes ses erreurs : "apprendre à lire aux femmes est un hors-d'œuvre, nuisible à leur éducation naturelle : c'est un luxe dont l'effet fut presque toujours l'altération et la ruine des mœurs." ; "l'intention de la bonne et sage nature a été que les femmes exclusivement occupées des soins domestiques, s'honoreraient de tenir dans leurs mains, non pas un livre ou une plume, mais bien une quenouille ou un fuseau.".
Ca me rappelle d'ailleurs beaucoup ce que l'on disait dans les années 90 sur d'autres catégories de personnes.
Je relis le texte en ce moment, et ce que l'on y lit est un témoignage saisissant de bêtise. C'est l'apologie de l'essentialisme, avec toutes ses erreurs : "apprendre à lire aux femmes est un hors-d'œuvre, nuisible à leur éducation naturelle : c'est un luxe dont l'effet fut presque toujours l'altération et la ruine des mœurs." ; "l'intention de la bonne et sage nature a été que les femmes exclusivement occupées des soins domestiques, s'honoreraient de tenir dans leurs mains, non pas un livre ou une plume, mais bien une quenouille ou un fuseau.".
Ca me rappelle d'ailleurs beaucoup ce que l'on disait dans les années 90 sur d'autres catégories de personnes.
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- variaHabitué du forum
Re: Sylvain Marchal et Condorcet : Les femmes qui lisent sont dangereuses - Séquence 2de sur l'autre
Quand j'ai vu la page de titre avec comme nom d'auteur S**-M***, j'ai pensé, avant de lire le post plus bas sur le site donnant le vrai nom... "Sacher-Masoch" ! :lol: En effet, pour ce qui est de tendre le bâton pour se faire battre...c'est pas mal !
Avec mes élèves j'ai fait déjà Fénelon et son texte sur l'Education des filles, qui sous couvert d'être plus progressiste que ses prédécesseurs est également assez conservateur... Extrait: "Elles ne doivent ni gouverner l'Etat, ni faire la guerre, ni entrer dans le ministère des choses sacrées ; ainsi elles peuvent se passer de certaines connaissances étendues, qui appartiennent à la politique, à l'art militaire, à la jurisprudence, à la philosophie et à la théologie. La plupart même des arts mécaniques ne leur conviennent pas : elles sont faites pour des exercices modérés. Leur corps aussi bien que leur esprit, est moins fort et moins robuste que celui des hommes ; en revanche, la nature leur a donné en partage l'industrie, la propreté et l'économie, pour les occuper tranquillement dans leurs maisons."
C'est exactement ça : bobonne à la maison.
En parallèle, je leur montre un récapitulatif de l'évolution des droits des femmes en France, trouvé je ne sais plus où sur Internet. Si ça intéresse qqn, je le poste ici !
Avec mes élèves j'ai fait déjà Fénelon et son texte sur l'Education des filles, qui sous couvert d'être plus progressiste que ses prédécesseurs est également assez conservateur... Extrait: "Elles ne doivent ni gouverner l'Etat, ni faire la guerre, ni entrer dans le ministère des choses sacrées ; ainsi elles peuvent se passer de certaines connaissances étendues, qui appartiennent à la politique, à l'art militaire, à la jurisprudence, à la philosophie et à la théologie. La plupart même des arts mécaniques ne leur conviennent pas : elles sont faites pour des exercices modérés. Leur corps aussi bien que leur esprit, est moins fort et moins robuste que celui des hommes ; en revanche, la nature leur a donné en partage l'industrie, la propreté et l'économie, pour les occuper tranquillement dans leurs maisons."
C'est exactement ça : bobonne à la maison.
En parallèle, je leur montre un récapitulatif de l'évolution des droits des femmes en France, trouvé je ne sais plus où sur Internet. Si ça intéresse qqn, je le poste ici !
- InvitéNGrand sage
Re: Sylvain Marchal et Condorcet : Les femmes qui lisent sont dangereuses - Séquence 2de sur l'autre
Abraxas a écrit:John a écrit:De rien
Etant donné mes hésitations, j'en appelle aux érudits de ce blog : cette proposition de loi portant défense d'apprendre à lire aux femmes est :
- un texte ironique pour défendre les droits des femmes ?
- une plaisanterie d'époque ?
- un vrai texte conservateur ?
Vu que c'est de Sylvain Maréchal, c'est du sérieux. C'est la perversion logique du robespierrisme et du rousseauisme.
On ne trouve de vraie défense des femmes que chez les libertins — Laclos ou Sade (mais si ! Relisez "Juliette"…)
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Alors là surprise : abraxas connait le blog féministe d'emelire Le féminin l'emporte . Je vous croyais pourtant un fervent admirateur d'Eric Zemmour
- Reine MargotDemi-dieu
Re: Sylvain Marchal et Condorcet : Les femmes qui lisent sont dangereuses - Séquence 2de sur l'autre
varia a écrit:Quand j'ai vu la page de titre avec comme nom d'auteur S**-M***, j'ai pensé, avant de lire le post plus bas sur le site donnant le vrai nom... "Sacher-Masoch" ! :lol: En effet, pour ce qui est de tendre le bâton pour se faire battre...c'est pas mal !
Avec mes élèves j'ai fait déjà Fénelon et son texte sur l'Education des filles, qui sous couvert d'être plus progressiste que ses prédécesseurs est également assez conservateur... Extrait: "Elles ne doivent ni gouverner l'Etat, ni faire la guerre, ni entrer dans le ministère des choses sacrées ; ainsi elles peuvent se passer de certaines connaissances étendues, qui appartiennent à la politique, à l'art militaire, à la jurisprudence, à la philosophie et à la théologie. La plupart même des arts mécaniques ne leur conviennent pas : elles sont faites pour des exercices modérés. Leur corps aussi bien que leur esprit, est moins fort et moins robuste que celui des hommes ; en revanche, la nature leur a donné en partage l'industrie, la propreté et l'économie, pour les occuper tranquillement dans leurs maisons."
C'est exactement ça : bobonne à la maison.
En parallèle, je leur montre un récapitulatif de l'évolution des droits des femmes en France, trouvé je ne sais plus où sur Internet. Si ça intéresse qqn, je le poste ici !
Disons qu'au 17e siècle il était inconcevable qu'une femme soit élevée pour autre chose que le mariage...fénelon est tout de même assez bienveillant (je ne dis pas progressiste) si on compare par exemple à Rousseau qui clame que les femmes doivent tout subir des hommes y compris leurs injustices...
_________________
Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- InvitéNGrand sage
Re: Sylvain Marchal et Condorcet : Les femmes qui lisent sont dangereuses - Séquence 2de sur l'autre
marquisedemerteuil a écrit:varia a écrit:Quand j'ai vu la page de titre avec comme nom d'auteur S**-M***, j'ai pensé, avant de lire le post plus bas sur le site donnant le vrai nom... "Sacher-Masoch" ! :lol: En effet, pour ce qui est de tendre le bâton pour se faire battre...c'est pas mal !
Avec mes élèves j'ai fait déjà Fénelon et son texte sur l'Education des filles, qui sous couvert d'être plus progressiste que ses prédécesseurs est également assez conservateur... Extrait: "Elles ne doivent ni gouverner l'Etat, ni faire la guerre, ni entrer dans le ministère des choses sacrées ; ainsi elles peuvent se passer de certaines connaissances étendues, qui appartiennent à la politique, à l'art militaire, à la jurisprudence, à la philosophie et à la théologie. La plupart même des arts mécaniques ne leur conviennent pas : elles sont faites pour des exercices modérés. Leur corps aussi bien que leur esprit, est moins fort et moins robuste que celui des hommes ; en revanche, la nature leur a donné en partage l'industrie, la propreté et l'économie, pour les occuper tranquillement dans leurs maisons."
C'est exactement ça : bobonne à la maison.
En parallèle, je leur montre un récapitulatif de l'évolution des droits des femmes en France, trouvé je ne sais plus où sur Internet. Si ça intéresse qqn, je le poste ici !
Disons qu'au 17e siècle il était inconcevable qu'une femme soit élevée pour autre chose que le mariage...fénelon est tout de même assez bienveillant (je ne dis pas progressiste) si on compare par exemple à Rousseau qui clame que les femmes doivent tout subir des hommes y compris leurs injustices...
Eh bien marquise je connais un collègue de lettres modernes âgé de 35 ans qui tient de nos jours ce même propos. C'est ce qu'il m'a dit texto : ce que tu considères comme une injustice c'est la condition humaine Nous discutions ( oui il daignait discuter avec moi tout de même ) de littérature et ça démarrait mal car il décrétait que les femmes ne savent pas écrire. Nous avons beaucoup avancé car il a reconnu qu'en fait ce qu'écrivent les femmes ne l'intéresse pas ...qui a dit que le 21 ème siècle était celui des progrès ?
- Reine MargotDemi-dieu
Re: Sylvain Marchal et Condorcet : Les femmes qui lisent sont dangereuses - Séquence 2de sur l'autre
ben faut le muter très vite auprès du CDE fou que j'ai connu et qui, accueillant un collègue homme muté en LM: "ah enfin un homme! ça commençait à faire trop de femmes dans cette équipe de lettres!"
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- InvitéNGrand sage
Re: Sylvain Marchal et Condorcet : Les femmes qui lisent sont dangereuses - Séquence 2de sur l'autre
Oh ça me fait penser à un autre cde adjoint : pour expliquer les difficultés de remplacement et de constitution d'edt : "le problème dans l'E.N c'est qu'il y a trop de femmes "
Le pire c'est qu'il ne plaisantait même pas ( ancien judoka avec un humour aussi développé que celui de david douillet c'est dire )
Le pire c'est qu'il ne plaisantait même pas ( ancien judoka avec un humour aussi développé que celui de david douillet c'est dire )
- A TuinVénérable
Re: Sylvain Marchal et Condorcet : Les femmes qui lisent sont dangereuses - Séquence 2de sur l'autre
Vous savez qu'il y a un livre d'art superbe du même titre, qui est sorti ? Avec toute sortes de peintures expliquées, ce qui peut permettre un pont intéressant vers l'histoire de l'art.
- User5899Demi-dieu
Re: Sylvain Marchal et Condorcet : Les femmes qui lisent sont dangereuses - Séquence 2de sur l'autre
N'étant pas érudit, je ne peux pas répondre à vos interrogations. Je penche pour la 1re possibilité, ça me rappelle la démarche de Voltaire dans le fameux "De l'horrible danger de la lecture", avec en particulier la liste des attendus.John a écrit:De rien
Etant donné mes hésitations, j'en appelle aux érudits de ce blog : cette proposition de loi portant défense d'apprendre à lire aux femmes est :
- un texte ironique pour défendre les droits des femmes ?
- une plaisanterie d'époque ?
- un vrai texte conservateur ?
- retraitéeDoyen
Re: Sylvain Marchal et Condorcet : Les femmes qui lisent sont dangereuses - Séquence 2de sur l'autre
nateka a écrit:Oh ça me fait penser à un autre cde adjoint : pour expliquer les difficultés de remplacement et de constitution d'edt : "le problème dans l'E.N c'est qu'il y a trop de femmes "
Le pire c'est qu'il ne plaisantait même pas ( ancien judoka avec un humour aussi développé que celui de david douillet c'est dire )
Ceci dit, quand on est favorable à la parité, on l'est aussi pour l'EN!
Un peu de cheptel mâle serait le bienvenu, non?
- La JabotteNeoprof expérimenté
Re: Sylvain Marchal et Condorcet : Les femmes qui lisent sont dangereuses - Séquence 2de sur l'autre
Si le sujet vous intéresse (pour vous et pour vos élèves) j'ai lu il y a quelques temps La Femme qui lisait trop, de Bahiyyih Nakhjavani (Iran).
Sans doute un peu ardu pour des élèves, mais fort beau.
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Ne lisez peut-être que l'introduction, je trouve que trop en savoir avant gâche parfois une lecture, car on se construit des attentes infondées. Mais ce n'est que mon avis.
Sans doute un peu ardu pour des élèves, mais fort beau.
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Ne lisez peut-être que l'introduction, je trouve que trop en savoir avant gâche parfois une lecture, car on se construit des attentes infondées. Mais ce n'est que mon avis.
- Bloquage du collège Condorcet de Nîmes : "Les bagarres, les insultes sont quotidiennes ; enseignants et surveillants sont à bout".
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