Souffrance des professeurs de LV en lycée : vote au CHSCT académique Aix Marseille

Souffrance des professeurs de LV : vote au CHSCT académique Aix Marseille (Comité Hygiène, Santé, Conditions de Travail)

La FSU a demandé le vote d’un avis sur les enseignants de langues vivantes :

Le CHSCT académique du 18 décembre dénonce les manquements de l’employeur vis-à-vis des enseignants de Langues Vivantes en lycée.
Il demande que les nouvelles épreuves de langues vivantes pour le baccalauréat soient mises à plat pour la session 2014 avec une prise en compte des modifications des conditions de travail et de leur impact sur la santé des personnels. Il rappelle aussi qu’un cadrage national est demandé pour ces épreuves.
Le CHSCT demande à M. le Recteur de prendre les mesures indispensables et urgentes pour la session 2013.

5 votes pour FSU, 2 abstentions FO et SE-UNSA

voir: http://fsuaixmarseille.blogspot.fr/

1 hallu : il n'y a pas de cadrage national déjà ? :shock: pour une épreuve de bac, qui est un diplôme national ?
1 question : en quoi les conditions de travail des professeurs de LV ont-elles été modifiées par les nouvelles épreuves ? (vraie question, pas du tout une mise en doute) [j'ai regardé le lien sans trouver, ai-je mal cherché ?]

D'après ce que racontent mes collègues, il y a une énorme préparation matérielle pour organiser le passage de tous les candidats (et pas seulement en occupation de salles ; ex. de répercussions : les professeurs ne peuvent pas prendre leurs classes, des élèves s'absentent pour passer...), sans parler de la préparation disciplinaire où tout est à faire...

Nouvelles épreuves de bac LV cette année, l'expression orale et la compréhension orale ne sont plus des "épreuves" mais des "temps d'évaluation" à organiser "dans le cadre habituel de la formation de l'élève", càd bénévolement sauf si on arrive à créer un rapport de force localement pour faire passer tout cela sur les heures de cours (en supprimant donc 3 semaines de cours pour faire passer une classe de 30) ou en HSE (mais encore dans ce cas, volume horaire hebdomadaire insensé si cela s'ajoute aux 18h de cours).
Les collègues sont censés évaluer leurs propres élèves, avec toute la pression engendrée (de la part des élèves, des parents, de l'administration).
A chacun de créer localement son sujet de compréhension orale, refus catégorique du MEN de fournir une banque de sujets nationale ou académique. Chronophage, voire mission impossible, compétences techniques que nous n'avons pas forcément, et surtout rupture totale de l'égalité de traitement des candidats face à un examen censé être national.
Sous la pression (pétitions, motions en CA, courriers syndicaux, audiences), le MEN a fini par publier des sujets zéro... fin novembre pour l'écrit, mais refuse de le faire pour l'oral. Et même pour l'écrit, l'IG d'anglais refuse catégoriquement de publier un véritable sujet zéro : seulement des textes et des "pistes d'exploitation", mais surtout pas les questions, car "il ne faut pas formater l'épreuve".
Les enseignants comme les élèves sont "autonomes et responsables", nous sommes "des experts", à tel point que notre expertise enfin reconnue ne donnera lieu à aucune consigne de rémunération pour rien.
Sentiment d'abandon, surcharge de travail (sans compter la multiplication du nombre de classes due à la diminution des horaires, souvent 2h en 1ère et terminale, faites le compte pour arriver à 18), pressions multiples : pour de nombreux collègues de LV en lycée, le burn-out n'est pas loin !

Pour aller plus loin, voir le forum Langues étrangères, par exemple :
https://www.neoprofs.org/t54297-bac-lv-petition-cr-de-l-audience-snes-au-ministere-31-10-cr-de-l-audience-aplv-23-11

Je suis moi-même prof de LV mais en collège cette année (TZR) donc pas concerné au premier chef, ce qui ne m'empêche pas de me tenir informé des évolutions dans ce domaine. Cette réforme a été pondue une fois de plus dans la précipitation, sans aucune concertation, mettant les collègues en difficulté quant aux modalités d'organisation et d'évaluation. Sans parler du peu de crédibilité qu'on a face aux élèves-candidats lorsqu'on est incapable de parler d'une même voix. Que certains craquent n'a rien de surprenant. Après, on aura beau jeu de les tenir pour responsables de cet échec...

Ce n'est rien de dire que c'est n'importe quoi, et qu'on se fiche (pour rester polie) à la fois des élèves et des enseignants...

Là où j'ai honte, c'est que j'étais censée le savoir, puisque j'avais déjà vu le fil que tu mets en lien (et j'avais signé la pétition). J'ai dû occulter tellement c'est invraisemblable comme situation...

Exact. Injonctions ou préconisations parfois en totale contradiction d'une académie à l'autre, ou d'une langue à l'autre, voire d'un interlocuteur à l'autre.
Notre IPR préconise d'échanger les élèves, de faire des sujets communs, d'anonymer les copies de compréhension orale, d'harmoniser (tout ceci sans vouloir donner une consigne de rémunération : il est là pour la pédagogie, le reste n'est pas de sa compétence); dans le même temps, le rectorat de Poitiers envoie une circulaire aux chefs d'établissement et préconise d'évaluer ses propres élèves, de ne pas anonymer les copies de compréhension orale....

Et les parents ne se révoltent pas eux-mêmes ? Ne serait-ce que pour cette question d'anonymat, qui est hallucinante en soi ? Ils sont si prompts à accuser de favoritisme / saquage...

LadyC a écrit:Et les parents ne se révoltent pas eux-mêmes ?

Chez nous, ils ont adopté au CA la motion proposée par le SNES, et ils ont aussi signé la pétition SNES/APLV : Langues vivantes, stop aux dérives ! http://www.snes.edu/petitions/index.php?petition=24

Eh bien, peut-être qu'eux réussiront à faire bouger les choses... Je croise les doigts, parce que c'est tout bonnement scandaleux

Mais rappelez-vous les propos de notre cher ministre, nous sommes de braves gens, voués corps et âme à leur mission de service public donc ça devrait aller!

Après les maths, les langues, chacun son tour....