- SergeMédiateur
Bonjour, pourrions-nous mettre en synthèse ici les étapes successives marquant les ruptures progressives avec les formes de la poésie classique ?
(La création du vers libres, du poèmes en prose, de l'abandon de la ponctuation, le calligramme, les jeux d'Oulipo, etc.
Peut-on considérer, par exemple, que le goût de verlaine pour les vers impairs entre dans une forme de rupture avec la tradition ou pas ?
Voyez-vous d'autres choses à ne pas oublier de mentionner ?
(La création du vers libres, du poèmes en prose, de l'abandon de la ponctuation, le calligramme, les jeux d'Oulipo, etc.
Peut-on considérer, par exemple, que le goût de verlaine pour les vers impairs entre dans une forme de rupture avec la tradition ou pas ?
Voyez-vous d'autres choses à ne pas oublier de mentionner ?
- User5899Demi-dieu
Moi je dirais oui. Quand on lit Les Fleurs du Mal puis Poèmes saturniens, ce qui frappe, il me semble, c'est l'armature rhétorique de l'alexandrin carré, pour causer Totor, et Verlaine travaille sur cela, comme Rimbaud d'ailleurs (Le bateau ivre est encore corseté au possible). Dès les Fêtes galantes, il y a un changement de ton prodigieux, dû en grande partie au mètre, pas nécessairement impair, d'ailleurs. Mais Verlaine est aussi en rupture, pour moi, par son écriture suggestive : souvent, il ne dit pas. Et cela, Apollinaire s'en souvient très bien.
- MareuilNeoprof expérimenté
Cripure a écrit:Moi je dirais oui. Quand on lit Les Fleurs du Mal puis Poèmes saturniens, ce qui frappe, il me semble, c'est l'armature rhétorique de l'alexandrin carré, pour causer Totor, et Verlaine travaille sur cela, comme Rimbaud d'ailleurs (Le bateau ivre est encore corseté au possible). Dès les Fêtes galantes, il y a un changement de ton prodigieux, dû en grande partie au mètre, pas nécessairement impair, d'ailleurs. Mais Verlaine est aussi en rupture, pour moi, par son écriture suggestive : souvent, il ne dit pas. Et cela, Apollinaire s'en souvient très bien.
Sur ce sujet, lire La vieillesse d'Alexandre de Jacques Roubaud.
- CelebornEsprit sacré
Rappelons que Totor présente déjà une rupture avec l'alexandrin classique : rejets audacieux, trimètre romantique. Ça me paraît indispensable d'en parler dans le processus.
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
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- User5899Demi-dieu
Oui, c'est vrai, bien sûr. Mais il est moins en rupture avec le "dire" franc et net, non ?Celeborn a écrit:Rappelons que Totor présente déjà une rupture avec l'alexandrin classique : rejets audacieux, trimètre romantique. Ça me paraît indispensable d'en parler dans le processus.
- CelebornEsprit sacré
Cripure a écrit:Oui, c'est vrai, bien sûr. Mais il est moins en rupture avec le "dire" franc et net, non ?Celeborn a écrit:Rappelons que Totor présente déjà une rupture avec l'alexandrin classique : rejets audacieux, trimètre romantique. Ça me paraît indispensable d'en parler dans le processus.
Tout à fait. C'est le début d'un processus qui ira bien plus loin, et chez Hugo, c'est surtout formel, je trouve. Mais il fallait oser !
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- NadejdaGrand sage
C'est plus anecdotique mais je pense aussi à Corbière, grand défaiseur du vers, et à Jean-Paul Toulet, inventeur de la contrerime.
- moonGrand sage
Cripure a écrit: Dès les Fêtes galantes, il y a un changement de ton prodigieux, dû en grande partie au mètre, pas nécessairement impair, d'ailleurs. Mais Verlaine est aussi en rupture, pour moi, par son écriture suggestive : souvent, il ne dit pas. Et cela, Apollinaire s'en souvient très bien.
C'est Verlaine qui a été je crois le plus attentif à l'adéquation entre le mètre et le propos. Toute sa poésie repose là-dessus, ainsi que sur la musique et la peinture.
Autre rupture : le surréalisme et la fin de la poésie signifiante ?
- CelebornEsprit sacré
moon a écrit:[
C'est Verlaine qui a été je crois le plus attentif à l'adéquation entre le mètre et le propos.
Ahem...
La Fontaine, quelqu'un ? L'hétérométrie adaptée au propos, c'est une des bases de la poétique lafontainienne. Vers impairs compris.
Il ne s'agit pas de dire que La Fontaine et Verlaine partageraient une même vision de la modernité poétique. Mais quelques textes de La Fontaine, ça peut remettre en perspective certaines "innovations" de la "modernité".
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
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- MareuilNeoprof expérimenté
+1Celeborn a écrit:moon a écrit:[
C'est Verlaine qui a été je crois le plus attentif à l'adéquation entre le mètre et le propos.
Ahem...
La Fontaine, quelqu'un ? L'hétérométrie adaptée au propos, c'est une des bases de la poétique lafontainienne. Vers impairs compris.
Il ne s'agit pas de dire que La Fontaine et Verlaine partageraient une même vision de la modernité poétique. Mais quelques textes de La Fontaine, ça peut remettre en perspective certaines "innovations" de la "modernité".
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