- lapetitemuExpert
Je compte donner à mes 5e, la semaine prochaine, le sujet d'écriture proposé dans le TDL, à savoir l'écriture d'un sonnet, avec pas mal de contraintes :
- toutes les caractéristiques du sonnet doivent être présentes (les deux quatrains, les deux sonnets, le choix d'un type de vers, décasyllabe ou alexandrin, à maintenir tout au long du poème, un schéma de rimes à choisir dès le départ et à respecter
- pour le contenu : évoquer des souvenirs heureux avec un ami dans les quatrains, et la tristesse liée au départ de cet ami dans les tercets)
- d'autres consignes/conseils sont aussi donné(e)s : comparer les souvenirs heureux avec la belle saison, la tristesse avec l'hiver, jouer sur les sonorités, mettre en place des oppositions...
Pour moi, c'est faisable, à condition :
1°) de faire un barême indulgent pour ce qui est des contraintes formelles (je pense mettre des points pour ceux qui font l'effort d'essayer de maintenir le même nombre de syllabes, le même schéma de rimes, etc..., et d'autres points pour valoriser ceux qui y parviennent complètement, parce qu'on s'est quand même entraînés)
2°) de préparer en amont la rédaction, donc de travailler au brouillon pendant une heure avant de faire la rédaction à proprement parler.
Pendant ce brouillon, ce que j'aimerais, c'est leur donner des exercices d'entraînement, mais sans leur donner le sujet exact de la rédaction (ceci pour éviter que, le jour de la rédac, certains aient fini au bout d'un quart d'heure parce qu'ils auront tout fait la veille, alors que d'autres vont ramer pendant toute l'heure). A la fin de l'heure, je ramasse les brouillons, et les leur rends le lendemain pour faire la rédac.
Mais je bloque pour trouver des exercices qui soient directement utiles mais sans révéler le sujet.
Par exemple : comment leur faire trouver des comparaisons entre les souvenirs heureux et les beaux jours / le départ de l'ami et la saison froide ?
Comment les faire travailler sur les rimes et les décasyllabes/alexandrins en lien avec le sujet ?
Si vous avez des idées, merci d'avance !
- toutes les caractéristiques du sonnet doivent être présentes (les deux quatrains, les deux sonnets, le choix d'un type de vers, décasyllabe ou alexandrin, à maintenir tout au long du poème, un schéma de rimes à choisir dès le départ et à respecter
- pour le contenu : évoquer des souvenirs heureux avec un ami dans les quatrains, et la tristesse liée au départ de cet ami dans les tercets)
- d'autres consignes/conseils sont aussi donné(e)s : comparer les souvenirs heureux avec la belle saison, la tristesse avec l'hiver, jouer sur les sonorités, mettre en place des oppositions...
Pour moi, c'est faisable, à condition :
1°) de faire un barême indulgent pour ce qui est des contraintes formelles (je pense mettre des points pour ceux qui font l'effort d'essayer de maintenir le même nombre de syllabes, le même schéma de rimes, etc..., et d'autres points pour valoriser ceux qui y parviennent complètement, parce qu'on s'est quand même entraînés)
2°) de préparer en amont la rédaction, donc de travailler au brouillon pendant une heure avant de faire la rédaction à proprement parler.
Pendant ce brouillon, ce que j'aimerais, c'est leur donner des exercices d'entraînement, mais sans leur donner le sujet exact de la rédaction (ceci pour éviter que, le jour de la rédac, certains aient fini au bout d'un quart d'heure parce qu'ils auront tout fait la veille, alors que d'autres vont ramer pendant toute l'heure). A la fin de l'heure, je ramasse les brouillons, et les leur rends le lendemain pour faire la rédac.
Mais je bloque pour trouver des exercices qui soient directement utiles mais sans révéler le sujet.
Par exemple : comment leur faire trouver des comparaisons entre les souvenirs heureux et les beaux jours / le départ de l'ami et la saison froide ?
Comment les faire travailler sur les rimes et les décasyllabes/alexandrins en lien avec le sujet ?
Si vous avez des idées, merci d'avance !
- NLM76Grand Maître
Pas des conseils, mais ce que je fais :
Le barème est indulgent tout en étant très strict sur la forme : la versification est comptée en positif. Chaque vers juste compte deux points en plus (pour un sonnet, on peut avoir 28 !).
Mais il faut qu'il soit absolument juste. Que des alexandrins 6+6, ou que des décasyllabes 4+6. Et en réalité, c'est plus facile: composer des hexasyllabes, c'est plus facile que d'avoir à compter jusqu'à 12. (Quelques points en moins, très peu, le cas échéant, pour des rimes inexactes, manquantes...)
Pour la préparation du travail, je demande de l'imitation. Donc, pour l'inventio, recherche (dans le manuel, pour commencer, et aussi explication de texte orientée dans cette idée), d'idées et de tournures à imiter, voire à reproduire telles quelles.
Ensuite, dispositio; établissement, toujours à l'imitation des poètes étudiés ou lus, d'un plan plus ou moins détaillé, et non d'un "brouillon" truffé de fautes. (D'où la nécessité de toujours dresser le plan des textes étudiés.)
Sinon, dans l'idée que tu as, je dévoilerais le sujet, mais pas la versification imposée (octosyllabe, décasyllabe 4+6, Décasyllabe 6+4, alexandrin), de sorte qu'il ne reste plus que l'elocutio à faire le jour du contrôle.
Le barème est indulgent tout en étant très strict sur la forme : la versification est comptée en positif. Chaque vers juste compte deux points en plus (pour un sonnet, on peut avoir 28 !).
Mais il faut qu'il soit absolument juste. Que des alexandrins 6+6, ou que des décasyllabes 4+6. Et en réalité, c'est plus facile: composer des hexasyllabes, c'est plus facile que d'avoir à compter jusqu'à 12. (Quelques points en moins, très peu, le cas échéant, pour des rimes inexactes, manquantes...)
Pour la préparation du travail, je demande de l'imitation. Donc, pour l'inventio, recherche (dans le manuel, pour commencer, et aussi explication de texte orientée dans cette idée), d'idées et de tournures à imiter, voire à reproduire telles quelles.
Ensuite, dispositio; établissement, toujours à l'imitation des poètes étudiés ou lus, d'un plan plus ou moins détaillé, et non d'un "brouillon" truffé de fautes. (D'où la nécessité de toujours dresser le plan des textes étudiés.)
Sinon, dans l'idée que tu as, je dévoilerais le sujet, mais pas la versification imposée (octosyllabe, décasyllabe 4+6, Décasyllabe 6+4, alexandrin), de sorte qu'il ne reste plus que l'elocutio à faire le jour du contrôle.
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- HermionyGuide spirituel
Je ne vais pas t'aider, mais j'ai fait faire ce sujet l'an dernier à mes deux classes de 5e.
Exercices de préparation tout au long de la séquence (écrire un vers, faire une allitération, une personnification, travail sur le lexique des émotions et des sentiments).
Une fois le sonnet écrit (à la maison) j'ai corrigé une première fois, annoté très précisément ...
5 points étaient accordés dans la note finale à la correction de son travail par l'élève (même si imparfaite, qu'au moins l'essentiel ait été corrigé) : très peu ont fait ce travail sérieusement, et les notes ont été une catastrophe (non respect du sujet des quatrains et des tercets, non respect des comparaisons, pas de rimes, pas de strophes... ).
J'ai perdu des heures en correction (2 fois), je ne referai pas.
Je vais terminer la poésie, ils n'auront pas de poème à écrire ou alors juste un quatrain et un tercet et encore....
Exercices de préparation tout au long de la séquence (écrire un vers, faire une allitération, une personnification, travail sur le lexique des émotions et des sentiments).
Une fois le sonnet écrit (à la maison) j'ai corrigé une première fois, annoté très précisément ...
5 points étaient accordés dans la note finale à la correction de son travail par l'élève (même si imparfaite, qu'au moins l'essentiel ait été corrigé) : très peu ont fait ce travail sérieusement, et les notes ont été une catastrophe (non respect du sujet des quatrains et des tercets, non respect des comparaisons, pas de rimes, pas de strophes... ).
J'ai perdu des heures en correction (2 fois), je ne referai pas.
Je vais terminer la poésie, ils n'auront pas de poème à écrire ou alors juste un quatrain et un tercet et encore....
- IphigénieProphète
je suis épatée de ce que vous faites en collège. Quand j'ai demandé à mes secondes s'ils savaient ce qu'était un alexandrin (!) ils m'ont dit: "c'est quand il y a douze vers"....
Pourquoi je n'ai jamais vos élèves en seconde
Pourquoi je n'ai jamais vos élèves en seconde
- AëmielExpert
Je l'ai fait faire cette semaine, ça a très bien marché, mais je leur ai demandé de ne pas tenir compte du nombre de syllabes, au moins pour le premier jet.
On a bossé de façon progressive (on avait déjà fait plein de petits exercices d'écriture au cours du chapitre, ainsi que les exercices sur le voc de la joie/tristesse du TDL). On a cherché ensemble les champs lex de la lumière et des ténèbres, ce qu'on associait à la belle saison (soleil, rires, chaleur, ciel bleu et sans nuage, arc en ciel, ...) et à l'hiver (tempête, neige, pluie, brouillard, brume, froid, gel...). On avait étudié le temps a laissé son manteau..., ils ont pas mal piqué dedans, ainsi que dans Ma bohème !
On a cherché ensemble toujours (je crois beaucoup à la mise en commun, pour soutenir les plus faibles) quelles activités pouvaient évoquer l'été et la joie (les feux de camp, jouer dans les vagues, compter les étoiles, ...) et au contraire ce qu'on fait quand on est triste (on reste seul dans sa chambre, on pleure, le coeur est glacé, ...).
A chaque fois, on essaie d'aller vers du concret et factuel vers du plus poétique et allégorique.
Je laisse tout le voc trouvé au tableau.
Ils ont fait un premier jet : une heure.
Ils ont lu, on a corrigé à l'oral, pointé ce qui n'allait pas et ce qui était réussi, précisé quel vocabulaire manquait, les rimes qui ne fonctionnaient pas, quand il manquait une comparaison, quand c'était crétin (on jouait au trampoline avec riri/ c'était mon ami pour la vie), les erreurs de temps.
Deuxième jet + amélioration des vers + au propre : 2è heure.
On a bossé de façon progressive (on avait déjà fait plein de petits exercices d'écriture au cours du chapitre, ainsi que les exercices sur le voc de la joie/tristesse du TDL). On a cherché ensemble les champs lex de la lumière et des ténèbres, ce qu'on associait à la belle saison (soleil, rires, chaleur, ciel bleu et sans nuage, arc en ciel, ...) et à l'hiver (tempête, neige, pluie, brouillard, brume, froid, gel...). On avait étudié le temps a laissé son manteau..., ils ont pas mal piqué dedans, ainsi que dans Ma bohème !
On a cherché ensemble toujours (je crois beaucoup à la mise en commun, pour soutenir les plus faibles) quelles activités pouvaient évoquer l'été et la joie (les feux de camp, jouer dans les vagues, compter les étoiles, ...) et au contraire ce qu'on fait quand on est triste (on reste seul dans sa chambre, on pleure, le coeur est glacé, ...).
A chaque fois, on essaie d'aller vers du concret et factuel vers du plus poétique et allégorique.
Je laisse tout le voc trouvé au tableau.
Ils ont fait un premier jet : une heure.
Ils ont lu, on a corrigé à l'oral, pointé ce qui n'allait pas et ce qui était réussi, précisé quel vocabulaire manquait, les rimes qui ne fonctionnaient pas, quand il manquait une comparaison, quand c'était crétin (on jouait au trampoline avec riri/ c'était mon ami pour la vie), les erreurs de temps.
Deuxième jet + amélioration des vers + au propre : 2è heure.
- lapetitemuExpert
Aaaah ! Déjà, je suis rassurée de voir que je ne suis pas la seule à l'avoir tenté, ce sujet. Même si vous n'avez pas procédé exactement comme je pensais le faire ; mais, d'ailleurs, je vais sans doute revoir mon organisation en m'inspirant de vos expériences.
Je note donc :
- recherche des idées en commun, laisser le vocabulaire au tableau
- établissement d'un plan du poème : le sujet y invite déjà, en précisant de quoi doivent parler les quatrains/les tercets, mais bon, j'imagine que ça peut rester assez vague pour un collégien, donc travailler l'organisation de chaque strophe
- imitation des poèmes étudiés. Mais on a travaillé la "Ballade des pendus", "Comme on voit sur la branche...", "Heureux qui comme Ulysse", et "Fantaisie" de Nerval. L'étude de ces textes visaient à montrer en quoi la forme choisie pouvait servir les propos du poète, mais ces poèmes portaient tous sur des thèmes/sujets différents. Donc je ne sais pas si mes élèves pourront vraiment s'en inspirer.
Pour ce qui est des exercices d'entraînement au cours du chapitre, on en a fait : étude du vocabulaire de la joie et de la tristesse, écrire un quatrain évoquant la joie éprouvée à l'approche des vacances, exercices pour chercher des comparaisons et métaphores (TDL toujours), écriture d'un quatrain d'alexandrins avec mots imposés. Et toute une série d'exercices sur le décompte des syllabes, les différentes manières de rectifier un alexandrin/décasyllabe incorrect (modifier l'ordre des mots, chercher des synonymes...).
nlm76, je vais peut-être compter en positif, comme toi ! Ca pourrait être un bon moyen de les encourager.
Je note donc :
- recherche des idées en commun, laisser le vocabulaire au tableau
- établissement d'un plan du poème : le sujet y invite déjà, en précisant de quoi doivent parler les quatrains/les tercets, mais bon, j'imagine que ça peut rester assez vague pour un collégien, donc travailler l'organisation de chaque strophe
- imitation des poèmes étudiés. Mais on a travaillé la "Ballade des pendus", "Comme on voit sur la branche...", "Heureux qui comme Ulysse", et "Fantaisie" de Nerval. L'étude de ces textes visaient à montrer en quoi la forme choisie pouvait servir les propos du poète, mais ces poèmes portaient tous sur des thèmes/sujets différents. Donc je ne sais pas si mes élèves pourront vraiment s'en inspirer.
Pour ce qui est des exercices d'entraînement au cours du chapitre, on en a fait : étude du vocabulaire de la joie et de la tristesse, écrire un quatrain évoquant la joie éprouvée à l'approche des vacances, exercices pour chercher des comparaisons et métaphores (TDL toujours), écriture d'un quatrain d'alexandrins avec mots imposés. Et toute une série d'exercices sur le décompte des syllabes, les différentes manières de rectifier un alexandrin/décasyllabe incorrect (modifier l'ordre des mots, chercher des synonymes...).
nlm76, je vais peut-être compter en positif, comme toi ! Ca pourrait être un bon moyen de les encourager.
- AëmielExpert
Je pars du principe que ce que je ne peux faire moi-même de façon satisfaisante, je me vois mal l'imposer aux élèves. Or les obliger à écrire des vers fixes, c'est très dur. Ou alors ce sera au détriment d'un contenu riche. Donc oui, note en positif, valorise ceux qui y parviennent, mais sans pénaliser les autres.
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Auteur
- HermionyGuide spirituel
Aëmiel a écrit:Je pars du principe que ce que je ne peux faire moi-même de façon satisfaisante, je me vois mal l'imposer aux élèves. Or les obliger à écrire des vers fixes, c'est très dur. Ou alors ce sera au détriment d'un contenu riche. Donc oui, note en positif, valorise ceux qui y parviennent, mais sans pénaliser les autres.
+1
J'avais valorisé le contenu et non la forme (juste imposé la présence de rimes), mais même le contenu n'y était pas...
- NLM76Grand Maître
lapetitemu a écrit:
- imitation des poèmes étudiés. Mais on a travaillé la "Ballade des pendus", "Comme on voit sur la branche...", "Heureux qui comme Ulysse", et "Fantaisie" de Nerval. L'étude de ces textes visaient à montrer en quoi la forme choisie pouvait servir les propos du poète, mais ces poèmes portaient tous sur des thèmes/sujets différents. Donc je ne sais pas si mes élèves pourront vraiment s'en inspirer.
De quoi peuvent-ils s'inspirer :
"Frères humains" : commencer par une apostrophe. Garder éventuellement "frères"
"Heureux qui... " "qui après nous vivez" : utiliser une relative pour qualifier l'apostrophé.
"les cœurs endurcis" : reprendre l'image
"nous pauvres" : moi pauvre, pauvre de moi...
"Dieu en aura plus tôt... " : élever le poème au plan métaphysique.
"Vous nous voyez" : peindre un tableau, vu du point de vue de l'autre.
"cinq, six" : rendre réaliste et plus (effrayant, poignant...) le tableau par le dénombrement.
etc.
Et je ne compte pas les rimes à copier, hémistiches entiers qu'ils sont en droit de piquer, à condition de les insérer dans la thématique imposée, et de garder la cohérence du discours.
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- NLM76Grand Maître
Aëmiel a écrit:Je pars du principe que ce que je ne peux faire moi-même de façon satisfaisante, je me vois mal l'imposer aux élèves. Or les obliger à écrire des vers fixes, c'est très dur. Ou alors ce sera au détriment d'un contenu riche. Donc oui, note en positif, valorise ceux qui y parviennent, mais sans pénaliser les autres.
Faire des vers, c'est chose très facile :
Il vous suffit de compter jusqu'à six
Facilement, et sans vous faire de bile
Vous saurez faire un quatrain, voire dix.
Tout un chacun, s'il n'est pas fossile,
Réussira à produire des lys
plus ou moins beaux, plus ou moins malhabile :
On ne veut pas qu'ils soient tous des Loüys...
Quant au contenu, il n'est pas moins riche que celui des poèmes faits sans contraintes formelles, qui sont toujours d'une banalité affligeante.
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- AëmielExpert
Vos 5èmes doivent être très doués, dans ce cas, s'ils parviennent à mêler avec succès contraintes formelles et contraintes de fond, en 2h de temps.
Je vous les échange contre les miens avec plaisir.
Je vous les échange contre les miens avec plaisir.
_________________
Auteur
- NLM76Grand Maître
(Ne prenez pas mes propos pour de hautaines leçons : je me sais un professeur tout à fait moyen, et votre méthode est sans aucun doute excellente)
(Je ne pourrai pas vous envoyer mes 5e ; les derniers qui m'endurèrent doivent être maintenant en 1re...)
Mais je viens m'inscrire en faux contre le préjugé qui fait croire qu'écrire en vers est une difficulté insurmontable. En effet, c'est tout à fait faisable quand on a compris la logique musicale de l'affaire (au fait, pour les aider : leur suggérer de choisir une petite mélodie comme sol-la-si-do/sol-la-sol-la-si-do pour écrire les vers; après, ça vient presque tout seul).
C'est d'autre part, plutôt qu'un obstacle, un soutien pour trouver des idées et s'obliger à sortir de la banalité.
Surtout, c'est un moyen extraordinairement efficace pour les amener à prêter attention au choix des mots, à la forme.
Evidemment, nos élèves ne deviendront pas des Villon ou des Baudelaire !
(Je ne pourrai pas vous envoyer mes 5e ; les derniers qui m'endurèrent doivent être maintenant en 1re...)
Mais je viens m'inscrire en faux contre le préjugé qui fait croire qu'écrire en vers est une difficulté insurmontable. En effet, c'est tout à fait faisable quand on a compris la logique musicale de l'affaire (au fait, pour les aider : leur suggérer de choisir une petite mélodie comme sol-la-si-do/sol-la-sol-la-si-do pour écrire les vers; après, ça vient presque tout seul).
C'est d'autre part, plutôt qu'un obstacle, un soutien pour trouver des idées et s'obliger à sortir de la banalité.
Surtout, c'est un moyen extraordinairement efficace pour les amener à prêter attention au choix des mots, à la forme.
Evidemment, nos élèves ne deviendront pas des Villon ou des Baudelaire !
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- lapetitemuExpert
Pour ma part, je suis tout à fait d'accord avec nlm76. Bien plus facile d'écrire des vers réguliers qu'un poème "libre". Enfin, facile : les élèves savent très bien écrire des poèmes libres... sauf qu'en fait, ce sont tout sauf des poèmes. Comme le dit très bien nlm76 (et bien des écrivains avec lui), la forme est un appui qui permet de sortir quelque chose. En donnant le même sujet sans les contraintes formelles, je m'expose à corriger soit des pages blanches, soit des galimatias sans queue ni tête. Je le vois bien quand je corrige les 6e, puisque le programme nous invite à regarder plutôt du côté des poèmes libres...
Cela ne m'empêche pas de noter en positif ceux qui réussiront parfaitement à équilibrer leurs vers (car ça, ce n'est pas facile, il faut avoir l'oreille musicale), mais je veux pouvoir saquer ceux qui n'auront même pas fait l'effort de compter leurs syllabes.
Ce sujet, c'est aussi un moyen de leur apprendre à suivre des consignes à la lettre - ce qui leur manque souvent en rédaction.
Comme je leur ai dit, s'ils arrivent à faire cette rédaction-là, les autres de l'année (des récits, des dialogues, etc...) leur paraîtront ridiculement faciles à côté
Et puis, j'ai cette idée qu'on apprend à comprendre les textes en écrivant soi-même. Leur faire manipuler eux-mêmes les mots leur fait comprendre pourquoi les poètes se sont enquiquinés à aller chercher ce mot-là et pas un autre.
En revanche, nlm76, ce que tu me proposes avec la Ballade est inapplicable au sujet de la rédaction. Si j'imite des structures, ce sera des choses plus simples.
Cela ne m'empêche pas de noter en positif ceux qui réussiront parfaitement à équilibrer leurs vers (car ça, ce n'est pas facile, il faut avoir l'oreille musicale), mais je veux pouvoir saquer ceux qui n'auront même pas fait l'effort de compter leurs syllabes.
Ce sujet, c'est aussi un moyen de leur apprendre à suivre des consignes à la lettre - ce qui leur manque souvent en rédaction.
Comme je leur ai dit, s'ils arrivent à faire cette rédaction-là, les autres de l'année (des récits, des dialogues, etc...) leur paraîtront ridiculement faciles à côté
Et puis, j'ai cette idée qu'on apprend à comprendre les textes en écrivant soi-même. Leur faire manipuler eux-mêmes les mots leur fait comprendre pourquoi les poètes se sont enquiquinés à aller chercher ce mot-là et pas un autre.
En revanche, nlm76, ce que tu me proposes avec la Ballade est inapplicable au sujet de la rédaction. Si j'imite des structures, ce sera des choses plus simples.
- AëmielExpert
euhhh je n'ai jamais dit qu'il ne fallait pas de contraintes formelles, puisque c'était justement le but de l'exercice. Mes élèves en ont d'ailleurs appliqué une palanquée pour ce poème... J'ai seulement revendiqué une certaine liberté de notation quant à l'emploi de vers réguliers.
_________________
Auteur
- NLM76Grand Maître
Chacun note comme il veut, selon les critères qu'il annonce, heureusement !
Simplement je dis que les vers réguliers, c'est plus facile à faire que ça en a l'air.
Quant à mes propositions, je ne sais en effet dans quelle mesure elles sont utilisables au collège : c'est ce que je fais au lycée.
Simplement je dis que les vers réguliers, c'est plus facile à faire que ça en a l'air.
Quant à mes propositions, je ne sais en effet dans quelle mesure elles sont utilisables au collège : c'est ce que je fais au lycée.
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- lapetitemuExpert
En fait je rebondissais sur ta remarque (quand tu disais que tu n'imposais pas à tes élèves ce que tu n'arrivais à faire toi-même, ce avec quoi je suis tout à fait d'accord, d'ailleurs je m'astreins souvent à faire moi-même les exercices d'écriture que je leur propose) : pour ma part j'arrive bien plus facilement à "pondre" un alexandrin qu'un vers libre.
J'ai essayé de l'expliquer aux élèves, en soulignant l'aspect musical. Je me suis retrouvée à chanter "tatatatatata, tatatatatata"... heureusement que le ridicule ne tue pas
J'ai essayé de l'expliquer aux élèves, en soulignant l'aspect musical. Je me suis retrouvée à chanter "tatatatatata, tatatatatata"... heureusement que le ridicule ne tue pas
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