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- O Captain !Je viens de m'inscrire !
Bonjour à tous.
Je suis lycéenne en Terminale ES, et il me faudra bientôt formuler des voeux d'admission post-bac. J'ai une idée très précise du métier que je veux exercer : professeur d'histoire-géographie dans le secondaire. Seulement, je ne sais pas par quel "chemin" passer pour arriver au CAPES : on m'a conseillé de faire soit une fac soit une prépa littéraire, mais je suis un peu perdue :gratte: .
Quelles études avez-vous faites ? Et que me conseilleriez-vous ?
(Je précise que je suis en région parisienne, avec une moyenne générale proche de 16 dans un bon lycée.)
Merci pour votre aide.
Je suis lycéenne en Terminale ES, et il me faudra bientôt formuler des voeux d'admission post-bac. J'ai une idée très précise du métier que je veux exercer : professeur d'histoire-géographie dans le secondaire. Seulement, je ne sais pas par quel "chemin" passer pour arriver au CAPES : on m'a conseillé de faire soit une fac soit une prépa littéraire, mais je suis un peu perdue :gratte: .
Quelles études avez-vous faites ? Et que me conseilleriez-vous ?
(Je précise que je suis en région parisienne, avec une moyenne générale proche de 16 dans un bon lycée.)
Merci pour votre aide.
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"On n'est pas sérieux, quand on a dix-sept ans" Arthur Rimbaud
- Nightcrawler1Niveau 7
Il vaut mieux si tu y arrives passer par une prépa littéraire (pas forcément dans une prépa prestigieuse).
Tu y acquéreras des méthodes de travail qui te permettront (même si tu n'intègres pas une école prestigieuse, ce dont personne ne peut préjuger à l'heure actuelle tant que tu es au lycée) de négocier plus facilement la préparation du CAPES et, pourquoi pas, de l'agrég.
Au pire, si la prépa ne te plait pas une fois l'année commencée, tu peux facilement la plaquer pour retourner à la fac avec une équivalence.
Tu y acquéreras des méthodes de travail qui te permettront (même si tu n'intègres pas une école prestigieuse, ce dont personne ne peut préjuger à l'heure actuelle tant que tu es au lycée) de négocier plus facilement la préparation du CAPES et, pourquoi pas, de l'agrég.
Au pire, si la prépa ne te plait pas une fois l'année commencée, tu peux facilement la plaquer pour retourner à la fac avec une équivalence.
- O Captain !Je viens de m'inscrire !
Merci, c'est effectivement ce que l'on me conseille le plus souvent, mais j'avoue que la prépa me fait un peu peur ...
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"On n'est pas sérieux, quand on a dix-sept ans" Arthur Rimbaud
- Nightcrawler1Niveau 7
Pour avoir enseigner à la fac et en connaitre donc un peu les coulisses, je peux te garantir que s'il y a un endroit dont les lycéens devraient avoir peur, c'est bien la fac!
- ShajarVénérable
C'est un peu sybillin, Nightcrawler1... Tu développes ?
(Ben oui, j'aimerais bien enseigner à la fac aussi...)
(Ben oui, j'aimerais bien enseigner à la fac aussi...)
- Nightcrawler1Niveau 7
Absence de suivi (voire mépris des étudiants), chaos organisationnel, grèves, blocages, profs incapables d'accepter le niveau de leurs ouailles qui se passent les nerfs sur eux, anonymat, horaires débiles, locaux amiantés., ultra spécialisation des savoirs, cloisonnement disciplinaire, absence de liberté pédagogique quasi totale pour les moniteurs...
Je continue? Pendant mes trois années à la fac, j'y ai toujours eu honte de mes cours alors que depuis que je suis dans le secondaire, je fais des cours d'un niveau plus élevé (ben oui) en ayant l'impression de pouvoir aider des élèves et je suis heureux. :lol:
Je continue? Pendant mes trois années à la fac, j'y ai toujours eu honte de mes cours alors que depuis que je suis dans le secondaire, je fais des cours d'un niveau plus élevé (ben oui) en ayant l'impression de pouvoir aider des élèves et je suis heureux. :lol:
- Marie LaetitiaBon génie
Nightcrawler1 a écrit:Absence de suivi (voire mépris des étudiants), chaos organisationnel, grèves, blocages, profs incapables d'accepter le niveau de leurs ouailles qui se passent les nerfs sur eux, anonymat, horaires débiles, locaux amiantés., ultra spécialisation des savoirs, cloisonnement disciplinaire, absence de liberté pédagogique quasi totale pour les moniteurs...
Je continue? Pendant mes trois années à la fac, j'y ai toujours eu honte de mes cours alors que depuis que je suis dans le secondaire, je fais des cours d'un niveau plus élevé (ben oui) en ayant l'impression de pouvoir aider des élèves et je suis heureux. :lol:
euh... Ahum... Je me fâche tout de suite ou j'attends?
_________________
Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- alberto79Habitué du forum
Marie Laetitia a écrit:Nightcrawler1 a écrit:Absence de suivi (voire mépris des étudiants), chaos organisationnel, grèves, blocages, profs incapables d'accepter le niveau de leurs ouailles qui se passent les nerfs sur eux, anonymat, horaires débiles, locaux amiantés., ultra spécialisation des savoirs, cloisonnement disciplinaire, absence de liberté pédagogique quasi totale pour les moniteurs...
Je continue? Pendant mes trois années à la fac, j'y ai toujours eu honte de mes cours alors que depuis que je suis dans le secondaire, je fais des cours d'un niveau plus élevé (ben oui) en ayant l'impression de pouvoir aider des élèves et je suis heureux. :lol:
euh... Ahum... Je me fâche tout de suite ou j'attends?
Moi je me fâche tout de suite mais je ne veux pas recommencer le conflit. Nightcrawler1, vous avez l´air d´avoir quelques comptes à régler avec votre ancienne fac. Vous étiez moniteur et on vous a méprisé ?
- Nightcrawler1Niveau 7
Non, je ne cherche pas spécialement le conflit mais c'est ma vision de la fac.
J'y ai été moniteur, cela s'est d'ailleurs très bien passé pour moi au point qu'ils me demandaient de rester. C'est juste que j'ai été témoin de comportements de la part du corps professoral inimaginables dans un lycée et d'un désespoir des étudiants devant l'inadéquation entre leurs attentes et ce qui leur était proposé.
J'avoue que j'avais déjà connu ce sentiment de manière diffuse lors de mon bref passage en tant qu'étudiant mais que la réalité était pire que je l'avais imaginé alors.
Il n'y a d'ailleurs pas tellement à s'étonner quand on sait que la France est l'un des pays qui dépense le moins par étudiant au niveau de l'université.
J'y ai été moniteur, cela s'est d'ailleurs très bien passé pour moi au point qu'ils me demandaient de rester. C'est juste que j'ai été témoin de comportements de la part du corps professoral inimaginables dans un lycée et d'un désespoir des étudiants devant l'inadéquation entre leurs attentes et ce qui leur était proposé.
J'avoue que j'avais déjà connu ce sentiment de manière diffuse lors de mon bref passage en tant qu'étudiant mais que la réalité était pire que je l'avais imaginé alors.
Il n'y a d'ailleurs pas tellement à s'étonner quand on sait que la France est l'un des pays qui dépense le moins par étudiant au niveau de l'université.
- alberto79Habitué du forum
Nightcrawler1 a écrit:
Il n'y a d'ailleurs pas tellement à s'étonner quand on sait que la France est l'un des pays qui dépense le moins par étudiant au niveau de l'université.
Sur ce point on est d´accord.
- Nightcrawler1Niveau 7
alberto79 a écrit:Nightcrawler1 a écrit:
Il n'y a d'ailleurs pas tellement à s'étonner quand on sait que la France est l'un des pays qui dépense le moins par étudiant au niveau de l'université.
Sur ce point on est d´accord.
Les deux sont liés.
Je me rappelle d'une collègue moniteur qui avait expliqué à ses étudiants qu'ils étaient une bande d'analphabètes.
D'un de mes tuteurs qui m'avait dit lors de notre première rencontre "de toute façon la première année ils sont bons à rien, faut attendre que les nuls se découragent".
Si les facs avaient des vraies politiques de recrutement et de formation, de tels comportements n'existeraient pas (même si encore je suis conscient qu'il ne faut pas généraliser).
- Marie LaetitiaBon génie
Je me rappelle d'une collègue moniteur qui avait expliqué à ses étudiants qu'ils étaient une bande d'analphabètes.
D'un de mes tuteurs qui m'avait dit lors de notre première rencontre "de toute façon la première année ils sont bons à rien, faut attendre que les nuls se découragent".
C'est vrai que l'on préfère les 2e année, un "tri" est fait. Mais dire à des étudiants qu'ils sont une bande d'analphabètes... (même si cela se révèle vrai...)
Des c***s on en trouve partout. Et pas sûre qu'il y en ait plus dans le sup qu'ailleurs.
Mais l'absence de suivi, le mépris à l'égard des étudiants, l'incapacité de profs à accepter le niveau de leurs ouailles, ultra spécialisation des savoirs, cloisonnement disciplinaire, non, non et non. Et j'ai traîné mes bottes quelques années dans le supérieur.
Un autre regard sur la fac, le mien. La fac fait grandir. Il faut apprendre à être autonome, sinon en effet c'est l'échec. Mais cela apporte beaucoup, cet apprentissage. Il y a quelque chose de fabuleux, qui compense l'absence de pluridisciplinarité, atout majeur d'une prépa, c'est le temps de lire, de butiner, de réfléchir. C'est ce qu'ont regretté mes amies normaliennes par rapport à leurs années de prépa.
À la fac, j'ai découvert l'Amérique. Des professeurs qui ont jeté un regard nouveau sur moi (après que j'ai fait mes preuves, évidemment, après avoir échoué, m'être battue pour réussir), qui m'ont fait confiance, m'ont fait découvrir des milliers de chose, m'ont appris la rigueur (et il y avait du travail :lol: ), ont changé mon regard sur le monde. Des années merveilleuses, dures, incertaines mais merveilleuses.
Côté enseignante, vraiment, je n'ai pas vu de mépris de la part de mes collègues. Je me suis agacée quand certains entonnaient le refrain sur la nullité des étudiants, oui, bon, et après? Moi aussi j'étais nulle. Peu importe. Comme je dis à mes élèves: "on a le droit de ne pas savoir. Mais on n'a pas le droit de ne pas vouloir savoir, de ne pas essayer au moins". Nos élèves sont ce que nous en faisons, au moins ceux de bonne volonté.
C'est vrai que travailler avec des 3e année c'est du bonheur. Les 1° années, à côté... bon, on sort les rames. Mais dans le lot, il y a les futurs 3° années et c'est un beau défi de les aider à progresser.
Pour finir, le cloisonnement disciplinaire ne me semble pas pire que dans le secondaire.
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- CondorcetOracle
L'université et la pluridisciplinarité ne sont pas foncièrement antithétiques même si cette dernière est moins aboutie que dans les classes préparatoires. Mon impression à son égard est mitigée : à côté de l'homo academicus, d'autres rencontres marquent les esprits et les coeurs. L'insouciance des premières années contraste assez brutalement avec l'atmosphère de sérieux quasi monacal qui accompagna la fin du doctorat : des derniers souffles de la contestation étudiante héritée de mai 68 - y compris dans la recherche de nouveaux horizons intellectuels - cohabitant avec une érudition parfois hautaine mais stimulante à sa façon à la vision désenchantée, plus technicienne et bureaucratique, rivée vers le temps très présent, qui me semble prévaloir aujourd'hui. A mes yeux, le meilleur de l'université réside dans le bonheur d'apprendre, ce plaisir gratuit, sans échéances très rapprochées, cette capacité d'approfondissement, cet élargissement des régimes de vérité, cette dimension critique. L'université ne m'a pas transformé du tout mais elle m'a permis d'affiner mes aspérités et de m'autoriser des retours réflexifs.
Si tu aimes la compétition et l'émulation collective, un rythme de travail rapide, la classe préparatoire littéraire te donnera beaucoup de méthode, de rigueur, de fonds intellectuel qui fondent la réussite aux concours.
Si tu préfères le butinage en solitaire, sais t'organiser et tenir un calendrier de travail, ne te contentes du cours ni d'une discipline, l'université (avec la possibilité de suivre un double cursus) a de sérieux atouts.
J'oubliais de dire que du DEUG (bac + 2) au doctorat (bac + 8 en théorie), tout mon cursus s'est déroulé à l'université. J'ai eu le CAPES du premier coup mais après avoir échoué à l'agrég l'année précédente.
Si tu choisis la licence d'histoire, ne fais surtout pas l'impasse sur la géographie tout au long de ton cursus (qui compte pour moitié au CAPES, sachant que les 3/4 des candidats sont historiens voire parfois plus faibles en géographie) et continue à pratiquer les langues étrangères (l'anglais est un minimum).
Si tu aimes la compétition et l'émulation collective, un rythme de travail rapide, la classe préparatoire littéraire te donnera beaucoup de méthode, de rigueur, de fonds intellectuel qui fondent la réussite aux concours.
Si tu préfères le butinage en solitaire, sais t'organiser et tenir un calendrier de travail, ne te contentes du cours ni d'une discipline, l'université (avec la possibilité de suivre un double cursus) a de sérieux atouts.
J'oubliais de dire que du DEUG (bac + 2) au doctorat (bac + 8 en théorie), tout mon cursus s'est déroulé à l'université. J'ai eu le CAPES du premier coup mais après avoir échoué à l'agrég l'année précédente.
Si tu choisis la licence d'histoire, ne fais surtout pas l'impasse sur la géographie tout au long de ton cursus (qui compte pour moitié au CAPES, sachant que les 3/4 des candidats sont historiens voire parfois plus faibles en géographie) et continue à pratiquer les langues étrangères (l'anglais est un minimum).
- JohnMédiateur
Va en prépa, et renseigne-toi sur les moyens d'intégrer la fac au cours du premier semestre si ça ne va pas.
Tu peux passer de prépa en fac, alors que l'inverse n'est pas possible.
Tu peux passer de prépa en fac, alors que l'inverse n'est pas possible.
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- O Captain !Je viens de m'inscrire !
Merci beaucoup pour vos conseils éclairés ! J'ai encore du temps pour réfléchir à tout cela, mais avoir une idée plus précise me tranquillise.
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"On n'est pas sérieux, quand on a dix-sept ans" Arthur Rimbaud
- Jiddu KrishnamurtiNiveau 5
Marie Laetitia a écrit:Je me rappelle d'une collègue moniteur qui avait expliqué à ses étudiants qu'ils étaient une bande d'analphabètes.
D'un de mes tuteurs qui m'avait dit lors de notre première rencontre "de toute façon la première année ils sont bons à rien, faut attendre que les nuls se découragent".
C'est vrai que l'on préfère les 2e année, un "tri" est fait. Mais dire à des étudiants qu'ils sont une bande d'analphabètes... (même si cela se révèle vrai...)
Des c***s on en trouve partout. Et pas sûre qu'il y en ait plus dans le sup qu'ailleurs.
Mais l'absence de suivi, le mépris à l'égard des étudiants, l'incapacité de profs à accepter le niveau de leurs ouailles, ultra spécialisation des savoirs, cloisonnement disciplinaire, non, non et non. Et j'ai traîné mes bottes quelques années dans le supérieur.
Un autre regard sur la fac, le mien. La fac fait grandir. Il faut apprendre à être autonome, sinon en effet c'est l'échec. Mais cela apporte beaucoup, cet apprentissage. Il y a quelque chose de fabuleux, qui compense l'absence de pluridisciplinarité, atout majeur d'une prépa, c'est le temps de lire, de butiner, de réfléchir. C'est ce qu'ont regretté mes amies normaliennes par rapport à leurs années de prépa.
À la fac, j'ai découvert l'Amérique. Des professeurs qui ont jeté un regard nouveau sur moi (après que j'ai fait mes preuves, évidemment, après avoir échoué, m'être battue pour réussir), qui m'ont fait confiance, m'ont fait découvrir des milliers de chose, m'ont appris la rigueur (et il y avait du travail :lol: ), ont changé mon regard sur le monde. Des années merveilleuses, dures, incertaines mais merveilleuses.
Côté enseignante, vraiment, je n'ai pas vu de mépris de la part de mes collègues. Je me suis agacée quand certains entonnaient le refrain sur la nullité des étudiants, oui, bon, et après? Moi aussi j'étais nulle. Peu importe. Comme je dis à mes élèves: "on a le droit de ne pas savoir. Mais on n'a pas le droit de ne pas vouloir savoir, de ne pas essayer au moins". Nos élèves sont ce que nous en faisons, au moins ceux de bonne volonté.
C'est vrai que travailler avec des 3e année c'est du bonheur. Les 1° années, à côté... bon, on sort les rames. Mais dans le lot, il y a les futurs 3° années et c'est un beau défi de les aider à progresser.
Pour finir, le cloisonnement disciplinaire ne me semble pas pire que dans le secondaire.
Je ne suis pas souvent avec ce que je lis sous la plume de Marie-Laetitia mais là, je suis en total accord, mot pour mot.
Et je rajouterai cher Nightcrawler que tout ce que tu décris de la fac (mépris des étudiants, incapacité des collègues, cloisonnement), je l'ai vécu dans de nombreux établissements du secondaire où je suis passé.
Comme quoi chacun a ses propres expériences et les généralisations trop hâtives sont souvent erronées.
- Nightcrawler1Niveau 7
Oui, mais là on ne compare pas la fac et le secondaire mais la fac avec les prépas et l'on conseille une élève du secondaire qui manifestement a le profil pour s'en sortir dans les deux directions.
Je pense que c'est une grosse erreur de ne pas aller en prépa pour chercher un cadre plus rassurant dans la fac parce qu'on trouve difficilement des cadres plus sordides et plus anxiogènes que ceux des facs, avec souvent des modes de sélection et de réussite aux épreuves assez opaques.
Encore une fois, ce n'est pas la fac en tant que telle qui est à jeter mais ce qu'elle est devenue en France suite à des politiques à courte vue, un manque chronique de moyens et un recrutement privilégiant souvent des gens qui n'ont pas été formés à la fac. J'ai eu la chance d'étudier (et un petit peu enseigner) dans des facs en Allemagne et en Europe de l'Est et rien n'y correspondait à ce que j'ai vu dans les facs françaises, notamment parce qu'il n'y a pas ailleurs ce système à double vitesse prépa/fac.
Je me rappelle d'une matière en 3ème année de licence. Je ne vais à aucun cours du semestre, le prof ne m'a jamais vu. J'ai 14 ce qui me met dans le peloton de tête même si devant moi 4 normaliennes ont 18. Je croise le prof dans les couloirs de la fac, on discute, il apprend par hasard que je suis aussi normalien. Pour la deuxième partie du contrôle continu la semaine d'après, nous serons 5 à avoir 18.
Je suis désolé, mais un prof qui ferait des choses comme cela en prépa ou au lycée aurait très rapidement des ennuis. Je ne généralise pas bien sûr ces débordements mais je suis persuadé que si les lycéens avaient l'occasion d'écouter les conversations dans les salles des profs des prépas et des universités, leur vision de ces deux institutions serait durablement modifiée.
Je pense que c'est une grosse erreur de ne pas aller en prépa pour chercher un cadre plus rassurant dans la fac parce qu'on trouve difficilement des cadres plus sordides et plus anxiogènes que ceux des facs, avec souvent des modes de sélection et de réussite aux épreuves assez opaques.
Encore une fois, ce n'est pas la fac en tant que telle qui est à jeter mais ce qu'elle est devenue en France suite à des politiques à courte vue, un manque chronique de moyens et un recrutement privilégiant souvent des gens qui n'ont pas été formés à la fac. J'ai eu la chance d'étudier (et un petit peu enseigner) dans des facs en Allemagne et en Europe de l'Est et rien n'y correspondait à ce que j'ai vu dans les facs françaises, notamment parce qu'il n'y a pas ailleurs ce système à double vitesse prépa/fac.
Je me rappelle d'une matière en 3ème année de licence. Je ne vais à aucun cours du semestre, le prof ne m'a jamais vu. J'ai 14 ce qui me met dans le peloton de tête même si devant moi 4 normaliennes ont 18. Je croise le prof dans les couloirs de la fac, on discute, il apprend par hasard que je suis aussi normalien. Pour la deuxième partie du contrôle continu la semaine d'après, nous serons 5 à avoir 18.
Je suis désolé, mais un prof qui ferait des choses comme cela en prépa ou au lycée aurait très rapidement des ennuis. Je ne généralise pas bien sûr ces débordements mais je suis persuadé que si les lycéens avaient l'occasion d'écouter les conversations dans les salles des profs des prépas et des universités, leur vision de ces deux institutions serait durablement modifiée.
- CondorcetOracle
Un autre argument plaide contre le choix de l'université en premier ressort : les affres budgétaires dont lesquelles beaucoup d'entre elles sont plongées suite à la LRU. Je profite de ce fil pour dire mon inquiétude devant le peu de perspectives offertes par la nouvelle majorité à cet égard. Le conseil de John est très sensé : Hypokhâgne dans un premier temps et si incompatibilité, université.
- MrBrightsideEmpereur
Je ne rentrerais pas dans le débat fac vs prépa. J'enseigne dans les deux je vois bien les avantages et les limites de chaque système.
Je ne peux que parler de mon expérience personnelle qui va à l'encontre de ce qui a pu être dit/vomit précédemment ( )
Je savais que je voulais être prof d'anglais mais ayant eu un moment de doute en terminale, j'ai changé mes voeux en fin d'année pour rentrer en Fac en LEA dans ce que certains appelleront une "fac de seconde zone." J'ai travaillé et j'ai eu mon année même si la filière ne me convenait pas. Grâce à mes notes j'ai pu intégrer directement une deuxième année de LLCE ou j'ai plutôt bien réussi. Du coup j'ai eu l'occasion de partir en Erasmus en 3è année.
J'ai continué sur un master recherche, fait en trois ans puisque j'ai relâché un peu en deuxième année sachant que j'ai au cours de mon année de M2 décroché un poste d'assistant de langue aux USA (grâce à un de ces profs d'universités immonde et égoiste qui n'a rien à faire de ses étudiants )
J'ai soutenu en novembre après être rentré des US, alors qu'en décembre j'avais changé de fac pour commencer une préparation à l'agreg (pour aller dans une grosse usine à gaz ou selon certains les profs se fichent pas mal de leurs élèves.) Les profs là encore se sont mis en quatre pour nous entraîner et sur un groupe d'une trentaine d'étudiants sérieux et réguliers, nous avons été une quinzaine d'admissible et une demi douzaine d'admis.
J'ai eu l'agreg du premier coup. Et depuis mon stage, j'enseigne... en prépa.
Je me suis plu à la fac, où je suis allé par choix puisque mes notes au bac m'ouvraient grand les portes des prépa litté. Depuis l'an dernier, grâce à une ancienne prof de prépa agreg, j'ai décroché un poste de chargé de TD à la fac même ou j'ai préparé l'agreg.
J'oppose don mon expérience personnelle et objective à l'expérience personnelle et objective de Nightcrawler
(Ca se voit que j'ai adoré mes années fac?)
Je ne peux que parler de mon expérience personnelle qui va à l'encontre de ce qui a pu être dit/vomit précédemment ( )
Je savais que je voulais être prof d'anglais mais ayant eu un moment de doute en terminale, j'ai changé mes voeux en fin d'année pour rentrer en Fac en LEA dans ce que certains appelleront une "fac de seconde zone." J'ai travaillé et j'ai eu mon année même si la filière ne me convenait pas. Grâce à mes notes j'ai pu intégrer directement une deuxième année de LLCE ou j'ai plutôt bien réussi. Du coup j'ai eu l'occasion de partir en Erasmus en 3è année.
J'ai continué sur un master recherche, fait en trois ans puisque j'ai relâché un peu en deuxième année sachant que j'ai au cours de mon année de M2 décroché un poste d'assistant de langue aux USA (grâce à un de ces profs d'universités immonde et égoiste qui n'a rien à faire de ses étudiants )
J'ai soutenu en novembre après être rentré des US, alors qu'en décembre j'avais changé de fac pour commencer une préparation à l'agreg (pour aller dans une grosse usine à gaz ou selon certains les profs se fichent pas mal de leurs élèves.) Les profs là encore se sont mis en quatre pour nous entraîner et sur un groupe d'une trentaine d'étudiants sérieux et réguliers, nous avons été une quinzaine d'admissible et une demi douzaine d'admis.
J'ai eu l'agreg du premier coup. Et depuis mon stage, j'enseigne... en prépa.
Je me suis plu à la fac, où je suis allé par choix puisque mes notes au bac m'ouvraient grand les portes des prépa litté. Depuis l'an dernier, grâce à une ancienne prof de prépa agreg, j'ai décroché un poste de chargé de TD à la fac même ou j'ai préparé l'agreg.
J'oppose don mon expérience personnelle et objective à l'expérience personnelle et objective de Nightcrawler
(Ca se voit que j'ai adoré mes années fac?)
- ParatgeNeoprof expérimenté
Il ne faut pas généraliser, des gens qui ne font pas leur boulot, des pistonnés ou des profiteurs, il y en a partout.
À la fac, un prof n'est quand même pas autant contrôlé qu'un prof du secondaire : pensons aux parents par exemple. Un prof de fac qui ne fait rien, que risque-t-il ?
J'ai souvenir d'une éminente spécialiste de la France moderne ne se pointant qu'en février et faisant le même cours la semaine suivante, ne s'occupant vraiment que de draguer les blondinettes fragiles.
Dans un lycée, il y aurait plus de sport !
À la fac, un prof n'est quand même pas autant contrôlé qu'un prof du secondaire : pensons aux parents par exemple. Un prof de fac qui ne fait rien, que risque-t-il ?
J'ai souvenir d'une éminente spécialiste de la France moderne ne se pointant qu'en février et faisant le même cours la semaine suivante, ne s'occupant vraiment que de draguer les blondinettes fragiles.
Dans un lycée, il y aurait plus de sport !
- Marie LaetitiaBon génie
MrBrightside a écrit:je vois bien les avantages et les limites de chaque système.
ça je suis convaincue que les deux systèmes ont leurs qualités et leurs défauts. Pour moi, quelqu'un qui a le choix a intérêt à s'orienter vers une prépa. Et autant aller au bout, tenter le concours de l'ENS. Et après en cas d'échec, orientation en L3 en fac. Mais je voulais dire, et ton expérience prouve la même chose, que dans certaines filières - anglais ou histoire - on peut faire un excellent cursus en fac. Je m'avancerai moins pour d'autres filières comme les lettres.
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- DerborenceModérateur
J'ai fait toutes mes études à la fac (et ce n'était pas une fac prestigieuse !) et ne m'en suis pas mal sortie.Marie Laetitia a écrit:MrBrightside a écrit:je vois bien les avantages et les limites de chaque système.
ça je suis convaincue que les deux systèmes ont leurs qualités et leurs défauts. Pour moi, quelqu'un qui a le choix a intérêt à s'orienter vers une prépa. Et autant aller au bout, tenter le concours de l'ENS. Et après en cas d'échec, orientation en L3 en fac. Mais je voulais dire, et ton expérience prouve la même chose, que dans certaines filières - anglais ou histoire - on peut faire un excellent cursus en fac. Je m'avancerai moins pour d'autres filières comme les lettres.
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"La volonté permet de grimper sur les cimes ; sans volonté on reste au pied de la montagne." Proverbe chinois
"Derborence, le mot chante triste et doux dans la tête pendant qu’on se penche sur le vide, où il n’y a plus rien, et on voit qu’il n’y a plus rien."
Charles-Ferdinand Ramuz, Derborence
- Marie LaetitiaBon génie
Derborence a écrit:J'ai fait toutes mes études à la fac (et ce n'était pas une fac prestigieuse !) et ne m'en suis pas mal sortie.Marie Laetitia a écrit:MrBrightside a écrit:je vois bien les avantages et les limites de chaque système.
ça je suis convaincue que les deux systèmes ont leurs qualités et leurs défauts. Pour moi, quelqu'un qui a le choix a intérêt à s'orienter vers une prépa. Et autant aller au bout, tenter le concours de l'ENS. Et après en cas d'échec, orientation en L3 en fac. Mais je voulais dire, et ton expérience prouve la même chose, que dans certaines filières - anglais ou histoire - on peut faire un excellent cursus en fac. Je m'avancerai moins pour d'autres filières comme les lettres.
c'est-à-dire qu'ici quelques-uns m'en ont dit tellement de mal (enfin, c'était à propos de la fac d'Aix il y a longtemps je crois )
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- DerborenceModérateur
Moi c'était à Rouen, en lettres classiques.Marie Laetitia a écrit:Derborence a écrit:J'ai fait toutes mes études à la fac (et ce n'était pas une fac prestigieuse !) et ne m'en suis pas mal sortie.Marie Laetitia a écrit:MrBrightside a écrit:je vois bien les avantages et les limites de chaque système.
ça je suis convaincue que les deux systèmes ont leurs qualités et leurs défauts. Pour moi, quelqu'un qui a le choix a intérêt à s'orienter vers une prépa. Et autant aller au bout, tenter le concours de l'ENS. Et après en cas d'échec, orientation en L3 en fac. Mais je voulais dire, et ton expérience prouve la même chose, que dans certaines filières - anglais ou histoire - on peut faire un excellent cursus en fac. Je m'avancerai moins pour d'autres filières comme les lettres.
c'est-à-dire qu'ici quelques-uns m'en ont dit tellement de mal (enfin, c'était à propos de la fac d'Aix il y a longtemps je crois )
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"La volonté permet de grimper sur les cimes ; sans volonté on reste au pied de la montagne." Proverbe chinois
"Derborence, le mot chante triste et doux dans la tête pendant qu’on se penche sur le vide, où il n’y a plus rien, et on voit qu’il n’y a plus rien."
Charles-Ferdinand Ramuz, Derborence
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