- lebrudu84Niveau 9
Comme vous le savez, il faut, au même titre que l'histoire des Arts, insérer des textes de l'Antiquité, surtout pour l'objet d'étude théâtre et pour l'argumentation.
Pour mes Premières je patauge un peu: autant pour la séquence "bonheur", pas de souci, Sénèque et Epicure ou Lucrèce sont déjà programmés ; en revanche, sur ma séquence "oppresseurs et opprimés" (injustices, du XVIe au XXe), j'ai du mal à trouver; une idée toutefois: comme je termine avec un extrait de la pièce de Camus, Caligula, je pourrais proposer un extrait de La vie des 12 Césars de Suetone, avec quelques jolies lignes sur les exactions et autres cruautés de l'empereur. Une fausse bonne idée?
Pour mes Premières je patauge un peu: autant pour la séquence "bonheur", pas de souci, Sénèque et Epicure ou Lucrèce sont déjà programmés ; en revanche, sur ma séquence "oppresseurs et opprimés" (injustices, du XVIe au XXe), j'ai du mal à trouver; une idée toutefois: comme je termine avec un extrait de la pièce de Camus, Caligula, je pourrais proposer un extrait de La vie des 12 Césars de Suetone, avec quelques jolies lignes sur les exactions et autres cruautés de l'empereur. Une fausse bonne idée?
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Bravo, tu as saisi la différence entre l'auxiliaire "être" et l'auxiliaire "avoir"!
- gaisouNiveau 8
En seconde sur la question du pouvoir, j'avais donné en LC un extrait "De la Clémence" de Sénèque:
C'est donc, comme je le disais, par la clémence que la grande différence du roi au tyran se manifeste. Tous deux peuvent également s'entourer d'armes : mais chez l'un, elles sont le rempart de la paix publique ; l'autre les a pour comprimer de puissantes haines par une puissante terreur. Et ces bras même, auxquels il se confie, il ne les voit pas sans effroi ; les ressentiments des peuples accroissent ses ressentiments ; détesté parce qu'il est craint, il veut se faire craindre parce qu'on le déteste, et il adopte l'infernale maxime qui a perdu tant de ses pareils : Qu'on me haïsse, pourvu que l'on tremble. Il ignore quelle explosion s'apprête, quand la mesure des haines est comblée. En effet, une crainte modérée contient les esprits ; mais continuelle, violente, mais si elle met l'homme en face des suprêmes périls, elle relève l'audace des plus abattus et pousse à tout entreprendre. Ainsi une enceinte de cordes et de plumes tient en respect l'animal sauvage ; mais pris à dos par le piqueur dont les traits le harcèlent, il tentera de se faire jour à travers l'obstacle qu'il fuyait et foulera aux pieds l'épouvantail.
Quel est donc le devoir d'un prince ? Celui d'un bon père, qui tantôt reprend ses enfants avec douceur, tantôt les menace, et parfois même frappe pour mieux avertir. Un homme sensé ne déshérite pas son fils au premier mécontentement. A moins que des torts graves et répétés n'aient vaincu sa patience, à moins qu'il n'appréhende des fautes plus grandes que celles qu'il punit, sa main se refuse toujours à signer le fatal arrêt. Il fait d'abord mille tentatives pour rappeler ce caractère indécis des sentiers mauvais où il glisse ; c'est quand tout espoir est perdu, qu'il essaye des moyens extrêmes ; car on n'a recours aux grands châtiments que si tout remède est épuisé.
Cette tâche du père est aussi celle du prince que nous appelons père de la patrie sans qu'une vaine flatterie nous y porte, car ses autres surnoms sont purement honorifiques. Ceux de grand, d'heureux, d'auguste, et tous les titres possibles dont nous surchargeons une fastueuse majesté, sont pour elle un banal tribut ; mais nommer le prince père de la patrie, c'est lui dire que le pouvoir qui lui fut remis est tout paternel, qu'il doit être le plus tempéré de tous, plein de sollicitude pour ses enfants, et placer leurs intérêts avant les siens. Père, il ne se décidera que bien tard à retrancher l'un de ses membres : l'a-t-il retranché, il voudrait pouvoir le remettre en place ; il gémira de la séparation; il aura beaucoup et longtemps hésité. Qui condamne précipitamment est près de condamner avec plaisir, et l'extrême rigueur touche à l'injustice.
C'est donc, comme je le disais, par la clémence que la grande différence du roi au tyran se manifeste. Tous deux peuvent également s'entourer d'armes : mais chez l'un, elles sont le rempart de la paix publique ; l'autre les a pour comprimer de puissantes haines par une puissante terreur. Et ces bras même, auxquels il se confie, il ne les voit pas sans effroi ; les ressentiments des peuples accroissent ses ressentiments ; détesté parce qu'il est craint, il veut se faire craindre parce qu'on le déteste, et il adopte l'infernale maxime qui a perdu tant de ses pareils : Qu'on me haïsse, pourvu que l'on tremble. Il ignore quelle explosion s'apprête, quand la mesure des haines est comblée. En effet, une crainte modérée contient les esprits ; mais continuelle, violente, mais si elle met l'homme en face des suprêmes périls, elle relève l'audace des plus abattus et pousse à tout entreprendre. Ainsi une enceinte de cordes et de plumes tient en respect l'animal sauvage ; mais pris à dos par le piqueur dont les traits le harcèlent, il tentera de se faire jour à travers l'obstacle qu'il fuyait et foulera aux pieds l'épouvantail.
Quel est donc le devoir d'un prince ? Celui d'un bon père, qui tantôt reprend ses enfants avec douceur, tantôt les menace, et parfois même frappe pour mieux avertir. Un homme sensé ne déshérite pas son fils au premier mécontentement. A moins que des torts graves et répétés n'aient vaincu sa patience, à moins qu'il n'appréhende des fautes plus grandes que celles qu'il punit, sa main se refuse toujours à signer le fatal arrêt. Il fait d'abord mille tentatives pour rappeler ce caractère indécis des sentiers mauvais où il glisse ; c'est quand tout espoir est perdu, qu'il essaye des moyens extrêmes ; car on n'a recours aux grands châtiments que si tout remède est épuisé.
Cette tâche du père est aussi celle du prince que nous appelons père de la patrie sans qu'une vaine flatterie nous y porte, car ses autres surnoms sont purement honorifiques. Ceux de grand, d'heureux, d'auguste, et tous les titres possibles dont nous surchargeons une fastueuse majesté, sont pour elle un banal tribut ; mais nommer le prince père de la patrie, c'est lui dire que le pouvoir qui lui fut remis est tout paternel, qu'il doit être le plus tempéré de tous, plein de sollicitude pour ses enfants, et placer leurs intérêts avant les siens. Père, il ne se décidera que bien tard à retrancher l'un de ses membres : l'a-t-il retranché, il voudrait pouvoir le remettre en place ; il gémira de la séparation; il aura beaucoup et longtemps hésité. Qui condamne précipitamment est près de condamner avec plaisir, et l'extrême rigueur touche à l'injustice.
- lebrudu84Niveau 9
Mille mercis!!!!!!!!!!!!!
En pendant à un extrait de Caligula, c'est tout bonnement fabuleux!
En pendant à un extrait de Caligula, c'est tout bonnement fabuleux!
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Bravo, tu as saisi la différence entre l'auxiliaire "être" et l'auxiliaire "avoir"!
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