- JohnMédiateur
Quand les étudiants passeront-ils les futurs concours d'enseignement ?
A la fin de la licence ! répond Philippe Watrelot :
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A la fin de la 1ère année de master 1 ! répond le Sgen-Cfdt
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A la fin de la 2eme année de master 2 ! répondent les directeurs d'IUFM
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Bref : la concertation brasse des idées à plein régime, et le gouvernement devra bien trancher...
A la fin de la licence ! répond Philippe Watrelot :
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2eme scénario : On fait des ESPÉ des établissements réellement autonomes (membres d’un PRES au même titre qu’une autre université, avec une structure unique dans chaque académie). Construits sur un modèle proche des “hautes écoles de pédagogie” suisses, ces écoles recruteraient par concours d’entrée, au plus tard à l’issue de la licence(même si on peut admettre un concours en M1), délivrant des masters professionnels à l’issue de deux années de formation Elle croiserait fortement les ressources en formation d’enseignants du primaire et du secondaire expérimentés, bénéficiant de formation de formateurs, et les ressources de laboratoires universitaires, appuyant des recherche-actions. Elles formeraient à tous les niveaux d’enseignement y compris pour l’enseignement privé sous contrat, comme à d’autres métiers de l’éducation. Elles incluraient une importante formation de formateurs, pour l’accompagnement des débutants, l’analyse de pratiques professionnelles.
C’est pour ma part, la position que je défends (et que le CRAP-Cahiers Pédagogiques défend également) même si celle ci a aussi ses inconvénients (on s’éloigne du modèle universitaire) et ses questions (quel lien avec la recherche ? quelle place pour les autres parcours ?)
Ce scénario a cependant deux avantages.
Il rend plus logique l’autonomie financière et pédagogique de ces écoles. Le statut des ESPÉ est, me semble t-il, directement lié à la place du concours. Si on place en fin de M2 des concours très “disciplinaires”, il est plus logique alors que la formation se fasse dans les UFR et rien ne justifie de créer des structures spécifiques.
Par ailleurs, on peut considérer que le concours quel qu’il soit risque de “polluer” la formation professionnelle et universitaire en conduisant à des formes de bachotage et de récitation d’une supposée “doxa” pédagogique mal intégrée.
Cette question renvoie aussi aux missions des enseignants et à la manière dont on définit son métier. Comment construire une identité professionnelle nouvelle ? Une identité professionnelle qui ne se réfère pas uniquement à l’“amour de la discipline” comme c’est le cas aujourd’hui pour de très nombreux enseignants. C’est un des enjeux de la formation.
- Si l’on place le concours assez tôt (fin de L3) on peut alors proposer, en plus des apports liés à la discipline d’enseignement, une formation qui serait en partie commune à tous les enseignants : connaissance des sciences cognitives, sciences de l’éducation, docimologie…
- Si le concours est placé plus tardivement, comme je le crains, il importe que ces éléments de connaissances soit malgré tout intégrés dans les masters et vérifiés dans les concours. Mais il faut bien admettre que la forme actuelle des concours rend plus difficile la prise en compte des éléments strictement professionnels.
A la fin de la 1ère année de master 1 ! répond le Sgen-Cfdt
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Selon le Sgen-Cfdt, un consensus serait intervenu dans les réunions de la concertation pour poser le concours de recrutement en fin de première année.
A la fin de la 2eme année de master 2 ! répondent les directeurs d'IUFM
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La place et la nature des concours sont déterminantes pour articuler formation et recrutement
Quant au concours, ce serait une erreur manifeste de le placer à la fin de la première année de master : il impliquerait la reproduction d’un partage néfaste entre une approche disciplinaire académique et la dimension professionnelle de la formation ; il viderait les Écoles supérieures du professorat et de l’éducation de leur légitimité au moment même où elles sont créées ; il donnerait à la deuxième année de master un statut impossible puisqu’il faudrait diplômer des enseignants déjà recrutés : on imagine les cas intéressants d’étudiants reçus au concours et collés au master.
Le concours placé en fin de master 2 est assurément la formule la plus lisible et la moins retorse pour articuler le recrutement sur la formation, et à sa suite assez naturellement. Deux clauses complémentaires doivent être présentes : la nature du concours doit être modifiée et des moments de sélection doivent être mis en place avant cette échéance, sous le contrôle de l’université et en lien avec l’employeur. De nombreuses solutions sont disponibles, dans le cadre du pré-recrutement, mais aussi par les voies habituelles de l’orientation, à l’aide de dossiers comme par des épreuves classantes portant sur des connaissances académiques pour réguler les accès au master. Cette régulation est nécessaire et doit se faire dans le respect des principes de l’égalité républicaine, en lien avec les besoins de l’employeur. Elle doit s’effectuer en fonction de ses capacités d’intégration professionnelle qui conditionnent le caractère professionnel du diplôme et la formation en alternance.
A l’heure des choix, ne nous trompons pas : il faut créer les Écoles supérieures du professorat et de l’éducation dans la loi d’orientation et les mettre en capacité d’installer dans l’université une formation des enseignants qui, à la manière des facultés d’éducation québécoises, porte la cohérence du dispositif en fédérant toutes les forces qui y contribuent. Il faut installer la formation et le diplôme qui la porte dans les deux années du master et procéder à sa suite à l’opération de recrutement. A ces conditions, nous pourrons parler de refondation.
Bref : la concertation brasse des idées à plein régime, et le gouvernement devra bien trancher...
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- tangoExpert spécialisé
Avant ou après, on s'en fiche, leurs enseignements de "pédagogie" et de "didactique" sont désastreux. Les seuls cours utiles à l'iufm ont été ceux qui préparaient au concours pur et dur. Le reste n'était que perte de temps.
Avant de changer le nom de la formation ou de déplacer dans le temps des "formations" bidons, il faudrait revoir ces formations justement!
pour moi ça ne va pas changer grand chose...
Avant de changer le nom de la formation ou de déplacer dans le temps des "formations" bidons, il faudrait revoir ces formations justement!
pour moi ça ne va pas changer grand chose...
- lebrudu84Niveau 9
Globalement d'accord; le mieux serait d'une part de diminuer encore les heures en stage (moins pour aller à l'IUFM pour s'emm***** que pour se reposer) et aider les stagiaires sur le terrain, c'est-à-dire leur attribuer de vrais bons "tuteurs", disponibles et efficaces. Faire que l'année de stage soit vraiment l'année qui mette le pied à l'étrier, et non l'année qui donne envie de mourir et/ou de démissionner!
- MarcassinHabitué du forum
Pourquoi passer un concours ?
Tout le monde sait que les concours sont une survivance archaïque, négation des enseignements modernes de la docimologie et application sévère de la constante macabre. Et en plus qu'ils justifient les salaires beaucoup trop élevés des enseignants.
Offrons le concours, même si on n'est pas tout à fait sûr de résoudre ainsi la crise du recrutement actuel.
Tout le monde sait que les concours sont une survivance archaïque, négation des enseignements modernes de la docimologie et application sévère de la constante macabre. Et en plus qu'ils justifient les salaires beaucoup trop élevés des enseignants.
Offrons le concours, même si on n'est pas tout à fait sûr de résoudre ainsi la crise du recrutement actuel.
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"Je regarde la grammaire comme la première partie de l'art de penser." (Condillac)
- JohnMédiateur
D'ailleurs, dans le cadre de l'orientation choisie et non subie, ce serait plus juste.Marcassin a écrit:Pourquoi passer un concours ?
Tout le monde sait que les concours sont une survivance archaïque, négation des enseignements modernes de la docimologie et application sévère de la constante macabre. Et en plus qu'ils justifient les salaires beaucoup trop élevés des enseignants.
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- MarcassinHabitué du forum
Voilà encore un de ces titres qui usent d'une subtile rhétorique. Les innovants qui osent inventer d'un côté, comme le courageux M. Watrelot, les conservateurs tétanisés par la nouveauté de l'autre.Formation des enseignants : et si on avait peur d’inventer ?
Au milieu, il n'y a pas de place pour ceux qui portent un jugement critique.
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- JPhMMDemi-dieu
Ça c'est de l'innovation !John a écrit:A la fin de la licence ! répond Philippe Watrelot
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- Presse-puréeGrand sage
Ce que dit M. Watrelot sur le statut des formateurs est en revanche très sensé:
Au risque de me fâcher avec bon nombre de mes collègues, je pense que les formateurs des ESPÉ ne peuvent être uniquement recrutés parmi les formateurs actuels des IUFM. Le statut des ESPÉ devrait ainsi inclure l’obligation d’avoir une proportion conséquente de professeurs “en temps partagé”. Ceux ci pourraient effectuer un tiers de leur service dans un établissement (pour tenir compte de la difficulté à gérer ces deux contraintes) et une moitié dans les ESPÉ. Ces enseignants pourraient ainsi faire mieux le lien entre la formation et le “terrain” et lever certaines critiques faites aux IUFM.
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- InvitéInvité
Ah oui, là j'adhère complètement.
- JohnMédiateur
Je dirais plutôt : moitié du service en Espé / moitié du service en établissement, avec une décharge d'une heure, comme les collègues affectés sur deux établissements !Au risque de me fâcher avec bon nombre de mes collègues, je pense que les formateurs des ESPÉ ne peuvent être uniquement recrutés parmi les formateurs actuels des IUFM. Le statut des ESPÉ devrait ainsi inclure l’obligation d’avoir une proportion conséquente de professeurs “en temps partagé”. Ceux ci pourraient effectuer un tiers de leur service dans un établissement (pour tenir compte de la difficulté à gérer ces deux contraintes) et une moitié dans les ESPÉ. Ces enseignants pourraient ainsi faire mieux le lien entre la formation et le “terrain” et lever certaines critiques faites aux IUFM.
Parce qu'un tiers de service pour un agrégé, ça ne fait que 5h : on n'a pas une vision claire d'un établissement et de l'enseignement en 5h / semaine.
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- Presse-puréeGrand sage
Vous modifierez l'erreur de vous-même: il faut lire "sensé" et non "censé".
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- InvitéInvité
Peut-être, mais il y a quand même de l'idée. Les formateurs qui enseignaient en partie en établissement m'ont, dans l'ensemble, fait une bonne impression. Si on fait de ce principe la clef de voûte de l'institution qui remplace les IUFM, alors on aura de bonnes chances de repartir d'un bon pied.
- Presse-puréeGrand sage
holderfar a écrit:Peut-être, mais il y a quand même de l'idée. Les formateurs qui enseignaient en partie en établissement m'ont, dans l'ensemble, fait une bonne impression. Si on fait de ce principe la clef de voûte de l'institution qui remplace les IUFM, alors on aura de bonnes chances de repartir d'un bon pied.
Les deux formateurs qui suivaient notre groupe de stagiaires, à l'époque, avaient toujours des classes (un en lycée et un en collège). Du coup je garde un excellent souvenir de mon année, où j'ai appris plein de choses.
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- InvitéInvité
Oui, parce qu'ils donnent quand même des trucs concrets. Bon, j'ai quand même entendu des conneries de leur bouche, mais plutôt moins que de celles des illuminés des formations transversales...
- Presse-puréeGrand sage
Il y a concret et concret. Moi j'ai apprécié (contrairement à plein de petits camarades à l'époque) précisément parce qu'ils ne nous filaient pas des trucs tout cuits dans le bec, mais nous poussaient à faire "à notre sauce". Les autres stagiaires n'étaient pas contents parce qu'ils ressortaient de la session de formation sans cours tout faits.
Et je parle d'un moment où internet n'avait pas la même importance et le même contenu que maintenant. Aujourd'hui, lorsque j'assiste à une formation, si le mec déballe une séquence, je décroche direct. Si je veux des séquences toutes faites, je prends mes dix doigts et je cherche sur le net. Moi, je veux du récit d'expériences (ce genre de concret, quoi) ou du théorique, et de la biblio.
Mais lorsque je vois comment sont les collègues avec moi en formation, je me dis que mes attentes sont particulières.
Le pire étant d'assister à plusieurs formations de suite sur le même thème et de se retrouver avec une présentation de la même séquence ou du même ppt par des personnes différentes - séquence ou ppt parfois trouvable sur le net en trois clics.
Et je parle d'un moment où internet n'avait pas la même importance et le même contenu que maintenant. Aujourd'hui, lorsque j'assiste à une formation, si le mec déballe une séquence, je décroche direct. Si je veux des séquences toutes faites, je prends mes dix doigts et je cherche sur le net. Moi, je veux du récit d'expériences (ce genre de concret, quoi) ou du théorique, et de la biblio.
Mais lorsque je vois comment sont les collègues avec moi en formation, je me dis que mes attentes sont particulières.
Le pire étant d'assister à plusieurs formations de suite sur le même thème et de se retrouver avec une présentation de la même séquence ou du même ppt par des personnes différentes - séquence ou ppt parfois trouvable sur le net en trois clics.
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- InvitéInvité
Oui, nous non plus, nous n'avons pas eu de séquences clé en main. Vu nos conditions de stage, ça aurait pu être souhaitable au début, mais effectivement, on avait plutôt du récit d'expériences ou des trucs techniques pour nous aider à évaluer l'oral par exemple.
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