Rentrée 2012 : ce qui attend les élèves - Le Figaro

Rentrée 2012 : ce qui attend les élèves

Par Natacha Polony Mis à jour le 20/08/2012 à 10:16 | publié le 19/08/2012 à 19:17

La rentrée 2012 ne constituera qu'une transition, les véritables changements étant portés par la loi d'orientation qui sera négociée à l'automne.

C'est en septembre 2013 que devraient intervenir les véritables réformes du nouveau gouvernement.

La rentrée des classes n'est que dans une quinzaine de jours, mais c'est cette semaine que les groupes de travail chargés de préparer la loi d'orientation sur l'école de cet automne reprendront leurs réunions. Il devrait être question, entre autres, de la «priorité à l'école primaire» et de la «valorisation de l'enseignement professionnel».

Pour la rentrée 2012, les «nouveautés» sont déjà connues: des vacances de la Toussaint allongées pour s'adapter aux préconisations des chronobiologistes. Mais le raccourcissement des vacances d'été, autre préconisation plus périlleuse politiquement, a été repoussé à plus tard. L'augmentation de l'allocation de rentrée scolaire appartient également à ces cadeaux de rentrée qui font plaisir à tout le monde et ne coûtent qu'au contribuable.

Parmi les promesses rapidement tenues, l'embauche de 1000 professeurs des écoles - recrutés parmi les premiers recalés au concours - et de 6000 autres personnels, notamment 500 assistants chargés de la prévention et de la sécurité (APS), un poste créé pour contribuer à «sensibiliser les élèves au respect de l'autorité ainsi qu'à l'appropriation des règles de vie collective, de droit et de comportement au sein de l'établissement» ainsi qu'à «la prévention des conduites à risques». Les APS seront répartis dans les 10 % d'établissements qui concentrent la majorité des incidents violents et des absences chroniques.

«Transdisciplinarité» et «modularité»

Enfin, parmi les mesures symboliques qui s'appliqueront dès la rentrée 2012, le rétablissement de l'histoire-géographie en terminale S. Une décision d'autant plus politicienne que la réforme du lycée, dont la suppression de l'histoire-géographie n'était qu'un des éléments traduisant l'effacement de l'enseignement des savoirs et des grandes disciplines, demeurera intacte.

Concrètement, la rentrée 2012 ne constituera qu'une transition, les véritables changements étant portés par la loi d'orientation négociée à l'automne. Et là, il suffit de s'intéresser à la teneur des débats pour être dubitatif. Entre deux discours sur la «transdisciplinarité» et la «modularité», il est surtout question d'effacer par de nouveaux programmes toute la refondation du primaire de 2008, principal héritage de l'ère Darcos. Ce qui explique l'activisme des «désobéisseurs», ces «résistants» qui avaient choisi de ne pas appliquer les programmes de 2008 au motif que le «par cœur» et les exercices systématiques imposés aux élèves sont une maltraitance.

Et puisque le choix des personnes est toujours plus significatif que les grandes proclamations, la présence de Nathalie Mons, sociologue et pourfendeuse de l'«élitisme» de l'école française, à la tête du comité de pilotage de la future loi d'orientation vaut tous les discours programmatiques. La chercheuse n'a d'ailleurs pas manqué de rendre hommage au travail de Claude Thélot, figure insubmersible de la Rue de Grenelle, qui avait fait triompher les «projets pédagogiques» et l'interdisciplinarité dans la loi Fillon de 2005.

La rentrée 2012 ne changera rien à l'état de l'école, mais c'est à l'automne que se jouera l'avenir d'une institution dont le déclin ne s'est pas joué, comme le prétendent beaucoup à gauche, sur les cinq dernières années, mais bien depuis trente ans.

groyer a écrit:Natacha Polony aurait pu vérifier ses informations. L'histoire-géographie reste optionnelle en TS. Le gouvernement a simplement rendu obligatoire la présence de l'option dans tous les lycées.Ce n'etait pas le cas sous Chatel puisque les rectorats imposaient une logique de bassin.

Rentrée 2012 : ce qui attend les élèves

Par Natacha Polony Mis à jour le 20/08/2012 à 10:16 | publié le 19/08/2012 à 19:17
[...]

Concrètement, la rentrée 2012 ne constituera qu'une transition, les véritables changements étant portés par la loi d'orientation négociée à l'automne. Et là, il suffit de s'intéresser à la teneur des débats pour être dubitatif. Entre deux discours sur la «transdisciplinarité» et la «modularité», il est surtout question d'effacer par de nouveaux programmes toute la refondation du primaire de 2008, principal héritage de l'ère Darcos. Ce qui explique l'activisme des «désobéisseurs», ces «résistants» qui avaient choisi de ne pas appliquer les programmes de 2008 au motif que le «par cœur» et les exercices systématiques imposés aux élèves sont une maltraitance.

Hermione0908 a écrit:Ah ben m*** alors, je maltraite mes élèves. Et j'ai l'intention de continuer. Je vais de ce pas me fouetter avec des orties fraîches.

N'empêche, j'ai très peur de ce qui nous pend au nez...

boris vassiliev a écrit:

groyer a écrit:Natacha Polony aurait pu vérifier ses informations. L'histoire-géographie reste optionnelle en TS. Le gouvernement a simplement rendu obligatoire la présence de l'option dans tous les lycées.Ce n'etait pas le cas sous Chatel puisque les rectorats imposaient une logique de bassin.

Même pas (sauf coup de théâtre à la rentrée) !!!

Pour la prochaine année scolaire, et dans l'attente du rétablissement de l'enseignement d'histoire-géographie en terminale scientifique, l'enseignement facultatif d'histoire-géographie prévu par les textes en vigueur sera proposé à tous les élèves de terminale de cette série.

kensington a écrit:

boris vassiliev a écrit:

groyer a écrit:Natacha Polony aurait pu vérifier ses informations. L'histoire-géographie reste optionnelle en TS. Le gouvernement a simplement rendu obligatoire la présence de l'option dans tous les lycées.Ce n'etait pas le cas sous Chatel puisque les rectorats imposaient une logique de bassin.

Même pas (sauf coup de théâtre à la rentrée) !!!

Pour la prochaine année scolaire, et dans l'attente du rétablissement de l'enseignement d'histoire-géographie en terminale scientifique, l'enseignement facultatif d'histoire-géographie prévu par les textes en vigueur sera proposé à tous les élèves de terminale de cette série.

Je suppose que le rétablissement en S est prévu pour la rentrée 2013.

Que l'option ne puisse pas être proposée à tous à cette rentrée faute d'heures ou d'enseignants, c'est possible ou alors on demandera aux élèves de changer d'établissement peut-être. Sinon ce serait des engagements non respectés dans ce cas mais l'annonce a bien été faite.

source: Lettre du ministre à tous les personnels

l'enseignement facultatif d'histoire-géographie prévu par les textes en vigueur sera proposé à tous les élèves de terminale de cette série.

Janne a écrit:On voyait mal, bien sûr, comment des gens qui ont approuvé depuis tant d’année l’ensemble des grands choix économiques et politiques (qu’ils les aient habillés de couleur plus « sociale » ou plus libérale ») pourraient changer quoi que ce soit à la situation d’un pays qui détruit les emplois industriels par centaines de milliers, qui prétend perpétuer un modèle social, le plus généreux du monde, en le finançant par le travail de quelques uns à qui l’on explique pourtant qu’ils seront de moins en moins bien protégés, qui se targue d’entrer dans « l’économie de la connaissance » en envoyant sur le marché du travail une proportion croissante de « dyslexiques », « dyscalculiques » et autres produits d’une école défaillante, qui, enfin, et peut-être pire que tout, accepte que dans ses rues, il faille se plier à d’autres lois que celles de la République, et parfois baisser les yeux pour ne pas « offenser » quelque nouveau barbare.


C'est très mignon, Natacha. Je te rappelle en passant que les Français ont eu une belle possibilité. Il fallait voter Front de gauche au lieu de cracher sur ce mouvement chez Ruquier et de faire passer Mélenchon aux yeux des Français hébétés pour un inconscient rêvassant et surexcité. Assume la position que tu as tenue pendant la campagne. Non, le PS ne fera rien pour conserver le modèle social que les Français ont arraché avec leurs dents. Et on peut dire que par ton attitude tu as bien participé à l'enfoncement.

Citation du blog Eloge de la transmission.