- RobinFidèle du forum
1) Ma contingence dans l'espace et dans le temps :
La contingence est le contraire de la nécessité : je suis né dans tel pays, à telle époque. J'aurais pu naître ailleurs, à une autre époque.
J'éprouve cependant une servitude complète par rapport au temps, mais une certaine liberté à l'égard de l'espace : "L'espace est la forme de ma puissance, le temps de mon impuissance." (Jules Lagneau)
2) Mon impuissance par rapport au temps :
L'espace est réversible, le temps est irréversible : je peux aller de Paris à Bourges et de Bourges à Paris, mais je ne peux pas remonter le temps. L'univers est dans un état de changement perpétuel : "On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve." (Héraclite d'Ephèse)
Peut-on conjurer le caractère irréversible du temps ?
Marcel Proust pense que la magie du souvenir peut nous restituer avec toutes leurs nuances affectives et émotives, les instants privilégiés :
"Mais quand d'un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles, mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l'odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l'édifice immense du souvenir. " (Marcel Proust, La recherche du Temps perdu, Du côte de chez Swann)
La mémoire affective existe-t-elle ? Retrouvons-nous le passé tel que nous l'avons vécu ?
Les anciens Grecs opposaient le caractère éphémère et irréversible de la vie humaine à la nature éternelle. En réalité, nous savons aujourd'hui que la nature vieillit et se transforme : les montagnes s'érodent, les continents dérivent, la terre remplace les océans, le soleil lui-même que les Grecs vénéraient comme un dieu (Hélios) s'éteindra dans quelques milliards d'années.
J'expérimente mon impuissance par rapport au passé sous la forme du remords et par rapport à l'avenir sous la forme du souci et de l'angoisse. L'avenir m'angoisse car il contient ma mort.
3) Ma puissance par rapport à l'espace
Le temps est la forme de l'intériorité (je "suis" le temps), l'espace de mon extériorité ("j'ai" l'espace) ; l'espace est le lieu où s'exerce la technique. La science et la technique transposent dans l'espace les données de l'expérience immédiate (la sensation musculaire de poids par la position d'une aiguille sur une balance, la chaleur par la hauteur d'une colonne de mercure...)
4) La spatialisation du temps :
La mesure du temps se traduit par la mesure d'un espace parcouru par un mobile dont le mouvement est supposé uniforme. Pour Bergson, le temps ainsi mesuré n'est pas le temps.
L'intelligence est au service de l'action, elle est naturellement tournée vers l'espace ; le temps n'est pas une dimension abstraite, mais le mouvement réel, concret et continu de ma vie intérieure que Bergson nomme la durée.
5) L'intelligence déductive et la durée concrète :
Selon Meyerson, expliquer, c'est identifier ; il est donc impossible d'expliquer totalement le monde à cause de son existence temporelle. L'astronomie fait des prévisions exactes car elle réduit la temporalité à des changements de position dans l'espace. Mais il est impossible de "déduire" l'adulte à partir de l'embryon, la vie à partir de la matière inerte, les formes complexes à partir des formes élémentaires. Bergson va jusqu'à dire que l'intelligence se caractérise par une incompréhension naturelle de la vie.
6) Le temps maîtrisé par la conscience :
"Les jugements qui ont pour objet le temps, disait Léon Brunschvicg, sont des jugements hors du temps". Dire "j'ai changé", suppose qu'il y a quelque chose en moi qui n'a pas changé. Je prends du recul par rapport au flux du devenir, j'en sors perpétuellement, je ne me confonds pas avec lui : "L'homme est un être des lointains." (M. Heidegger). Il regrette le passé, il projette ses soucis et ses rêves sur l'avenir... La prise de conscience du temps exprime le dépassement de la temporalité par l'esprit et révèle en l'homme la dimension de la réflexion et de la raison.
La dimension essentielle du temps est le futur. Toute conscience du temps prend appui sur le futur ; tous mes actes présents n'ont de sens que par rapport au futur, le passé ne prend de signification et de valeur qu'à partir des projets par lesquels je vise mon avenir. La conscience du temps est au service de l'action. Je puis prendre conscience du passé et lui donner un sens nouveau (transformer par exemple le remords en repentir), en tirer des leçons pour l'avenir et transformer mon impuissance par rapport au temps en liberté.
La contingence est le contraire de la nécessité : je suis né dans tel pays, à telle époque. J'aurais pu naître ailleurs, à une autre époque.
J'éprouve cependant une servitude complète par rapport au temps, mais une certaine liberté à l'égard de l'espace : "L'espace est la forme de ma puissance, le temps de mon impuissance." (Jules Lagneau)
2) Mon impuissance par rapport au temps :
L'espace est réversible, le temps est irréversible : je peux aller de Paris à Bourges et de Bourges à Paris, mais je ne peux pas remonter le temps. L'univers est dans un état de changement perpétuel : "On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve." (Héraclite d'Ephèse)
Peut-on conjurer le caractère irréversible du temps ?
Marcel Proust pense que la magie du souvenir peut nous restituer avec toutes leurs nuances affectives et émotives, les instants privilégiés :
"Mais quand d'un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles, mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l'odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l'édifice immense du souvenir. " (Marcel Proust, La recherche du Temps perdu, Du côte de chez Swann)
La mémoire affective existe-t-elle ? Retrouvons-nous le passé tel que nous l'avons vécu ?
Les anciens Grecs opposaient le caractère éphémère et irréversible de la vie humaine à la nature éternelle. En réalité, nous savons aujourd'hui que la nature vieillit et se transforme : les montagnes s'érodent, les continents dérivent, la terre remplace les océans, le soleil lui-même que les Grecs vénéraient comme un dieu (Hélios) s'éteindra dans quelques milliards d'années.
J'expérimente mon impuissance par rapport au passé sous la forme du remords et par rapport à l'avenir sous la forme du souci et de l'angoisse. L'avenir m'angoisse car il contient ma mort.
3) Ma puissance par rapport à l'espace
Le temps est la forme de l'intériorité (je "suis" le temps), l'espace de mon extériorité ("j'ai" l'espace) ; l'espace est le lieu où s'exerce la technique. La science et la technique transposent dans l'espace les données de l'expérience immédiate (la sensation musculaire de poids par la position d'une aiguille sur une balance, la chaleur par la hauteur d'une colonne de mercure...)
4) La spatialisation du temps :
La mesure du temps se traduit par la mesure d'un espace parcouru par un mobile dont le mouvement est supposé uniforme. Pour Bergson, le temps ainsi mesuré n'est pas le temps.
L'intelligence est au service de l'action, elle est naturellement tournée vers l'espace ; le temps n'est pas une dimension abstraite, mais le mouvement réel, concret et continu de ma vie intérieure que Bergson nomme la durée.
5) L'intelligence déductive et la durée concrète :
Selon Meyerson, expliquer, c'est identifier ; il est donc impossible d'expliquer totalement le monde à cause de son existence temporelle. L'astronomie fait des prévisions exactes car elle réduit la temporalité à des changements de position dans l'espace. Mais il est impossible de "déduire" l'adulte à partir de l'embryon, la vie à partir de la matière inerte, les formes complexes à partir des formes élémentaires. Bergson va jusqu'à dire que l'intelligence se caractérise par une incompréhension naturelle de la vie.
6) Le temps maîtrisé par la conscience :
"Les jugements qui ont pour objet le temps, disait Léon Brunschvicg, sont des jugements hors du temps". Dire "j'ai changé", suppose qu'il y a quelque chose en moi qui n'a pas changé. Je prends du recul par rapport au flux du devenir, j'en sors perpétuellement, je ne me confonds pas avec lui : "L'homme est un être des lointains." (M. Heidegger). Il regrette le passé, il projette ses soucis et ses rêves sur l'avenir... La prise de conscience du temps exprime le dépassement de la temporalité par l'esprit et révèle en l'homme la dimension de la réflexion et de la raison.
La dimension essentielle du temps est le futur. Toute conscience du temps prend appui sur le futur ; tous mes actes présents n'ont de sens que par rapport au futur, le passé ne prend de signification et de valeur qu'à partir des projets par lesquels je vise mon avenir. La conscience du temps est au service de l'action. Je puis prendre conscience du passé et lui donner un sens nouveau (transformer par exemple le remords en repentir), en tirer des leçons pour l'avenir et transformer mon impuissance par rapport au temps en liberté.
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