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- JohnMédiateur
http://www.lemonde.fr/enseignement-superieur/article/2012/07/05/un-quart-des-universites-en-faillite-virtuelle_1729596_1473692.html
Selon nos informations, près d'un quart des universités pourraient se trouver en grave déficit en 2012, suivant la tendance déjà enregistrée en 2011. La Cour des comptes estime qu'il manque 120 millions d'euros dans le budget de l'enseignement supérieur. La trésorerie des établissements est particulièrement tendue, souvent inférieure à un mois de fonctionnement. Les investissements ont été sérieusement revus à la baisse, y compris les crédits de mise en sécurité des bâtiments.
Même les universités les plus prestigieuses doivent diminuer leurs dépenses. "Nous sommes obligés de retarder certains investissements, notamment des innovations pédagogiques, ce qui est très dommageable", explique Jean Chambaz, le président de l'université parisienne Pierre-et-Marie-Curie. "2012 est difficile, mais 2013 sera terrible", prédit Denis Varaschin, le président de l'université de Savoie.
La Conférence des présidents d'université a alerté la ministre de l'enseignement supérieur : "Il serait impensable qu'un gouvernement de gauche mette les universités à la diète budgétaire", avertit Jean-Loup Salzmann, alors que le gouvernement travaille sur le budget 2013.
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- CondorcetOracle
Inquiétante conjoncture et conjonctions de mauvaises augures sur l'université française...
- OlivariusNiveau 4
Dans tous les secteurs, on ne pourra plus, comme on l'a fait depuis au moins 20 ans, faire vivre une nation à un taux d'endettement qu'aucune famille ni même aucun individu ne supporterait, tout en disant, pour ne fâcher personne : "La dette ? Quelle dette ? On trouvera toujours les sous pour la rembourser et continuer comme avant plus tard !"
Ca m'a coûté en septembre dernier le poste de P.rag sur lequel je devais remplacer deux P.rag à temps complet ! La première année de lettres classiques a été fermée par la même occasion et heureusement pour les collègues de l'Université, l'un d'eux a pris sa retraite cette année. Les autres ne seront pas en sous-service en 2013...
Ceux d'entre vous qui invoquent le gouvernement de gauche pour l'argent qu'il n'a pas veulent poursuivre cette logique aveugle et absurde.
Ca m'a coûté en septembre dernier le poste de P.rag sur lequel je devais remplacer deux P.rag à temps complet ! La première année de lettres classiques a été fermée par la même occasion et heureusement pour les collègues de l'Université, l'un d'eux a pris sa retraite cette année. Les autres ne seront pas en sous-service en 2013...
Ceux d'entre vous qui invoquent le gouvernement de gauche pour l'argent qu'il n'a pas veulent poursuivre cette logique aveugle et absurde.
- CondorcetOracle
Pourquoi ne pas emprunter auprès de ses compatriotes (à la manière du Japon) plutôt qu'auprès d'investisseurs internationaux ? La logique aveugle et absurde consiste à accorder des exonérations fiscales favorisant une société duale au lieu d'assurer les missions essentielles de l'Etat.
- stenchMonarque
Mon poste risque également de sauter.
- CondorcetOracle
Stench
- stenchMonarque
Ce n'est qu'un complément, mais malgré tout c'est triste. Autour de moi, on peut dire que l'ambiance est morose...
- OlivariusNiveau 4
Sans être économiste, je crois savoir que le Japon est aussi endetté que nous, et surtout que les choses ne se décident plus tant au niveau des Etats qu'à un niveau supérieur (celui des grands ensembles comme l'est l'Europe, ensembles "continentaux" dont les interactions imposent autant leurs logiques que le bon sens). Condorcet n'a qu'une réponse : emprunter, encore emprunter...
Pour être positif, je pencherai pour un effort d'imagination autant que de rigueur budgétaire. Comment nous adapter sans perdre notre qualité d'enseignement au public estudiantin venu d'ailleurs et qui apporte aussi un financement et peut accroître l'aura de l'enseignement français ?
Pour être positif, je pencherai pour un effort d'imagination autant que de rigueur budgétaire. Comment nous adapter sans perdre notre qualité d'enseignement au public estudiantin venu d'ailleurs et qui apporte aussi un financement et peut accroître l'aura de l'enseignement français ?
- CondorcetOracle
Olivarius a écrit:Sans être économiste, je crois savoir que le Japon est aussi endetté que nous, et surtout que les choses ne se décident plus tant au niveau des Etats qu'à un niveau supérieur (celui des grands ensembles comme l'est l'Europe, ensembles "continentaux" dont les interactions imposent autant leurs logiques que le bon sens). Condorcet n'a qu'une réponse : emprunter, encore emprunter...
Pour être positif, je pencherai pour un effort d'imagination autant que de rigueur budgétaire. Comment nous adapter sans perdre notre qualité d'enseignement au public estudiantin venu d'ailleurs et qui apporte aussi un financement et peut accroître l'aura de l'enseignement français ?
Qu'en savez-vous ?
- CondorcetOracle
Olivarius a écrit:Sans être économiste, je crois savoir que le Japon est aussi endetté que nous, et surtout que les choses ne se décident plus tant au niveau des Etats qu'à un niveau supérieur (celui des grands ensembles comme l'est l'Europe, ensembles "continentaux" dont les interactions imposent autant leurs logiques que le bon sens). Condorcet n'a qu'une réponse : emprunter, encore emprunter...
Pour être positif, je pencherai pour un effort d'imagination autant que de rigueur budgétaire. Comment nous adapter sans perdre notre qualité d'enseignement au public estudiantin venu d'ailleurs et qui apporte aussi un financement et peut accroître l'aura de l'enseignement français ?
Essentiellement vis-à-vis de ses ressortissants, ce qui induit une différence considérable.
- CondorcetOracle
L'endettement des universités est la conséquence directe de la LRU et de leur sous-financement par l'Etat.
- OlivariusNiveau 4
Ma réponse était un commentaire de votre seule et très courte suggestion (non de votre pensée et de ses nuances, que je ne connais pas). Simplement, le verbe employé à l'amorce de votre première phrase me semblait significatif de notre aveuglement, comme votre analyse de la LRU, d'ailleurs. Mais je ne vous ferai pas perdre de temps en débat sur ces sujets. Les dernières élections ont encore montré que les Français sont bien divisés sur la compréhension d'une situation qui ne s'arrête pas aux Pyrénées et aux Alpes (on se rassure comme on peut, surtout quand on pense que l’État, même endetté comme jamais, est la grande réponse aux problèmes)... D'ailleurs les socialistes vont arranger tout ça, eux qui n'ont pas cru ou voulu annoncer clairement que le temps des vieilles recettes était fini, et qui vont pourtant employer des remèdes sans doute plus difficiles à supporter que ceux de la droite ! Je "ris" en pensant aux collègues qui seront peut-être contraints de retourner dans le secondaire, où le nouveau ministre compte renforcer le collège unique et le lycée qui en est la suite logique. Le Monde rapporte que beaucoup de profs de philo (qui n'enseignent pourtant qu'en terminale) rêvent d'une "fuite" vers l'enseignement supérieur, où les étudiants et donc les postes manquent de plus en plus. Les philosophes ne sont pas les seuls, après un certain temps passé à faire de son mieux à un niveau "inférieur". Mais le collège unique arrange autant les pieuses consciences de "l'égalité des chances" que les finances publiques. Dans bien des disciplines, il nous faudra donc bel et bien faire preuve de patience ou d'imagination pour nous adapter ou pour trouver d'autres voies personnelles et collectives.
Amicalement.
Amicalement.
- IgniatiusGuide spirituel
Mais Olivarius, nous sommes bien nombreux à ne pas nous satisfaire du collège unique : tout le monde a conscience qu'il faudra trouver d'autres financements pour l'école et le supérieur.
Et que ce n'est sans doute pas la gauche élue qui améliorera quoi que ce soit de la dramatique situation laissée par l'UMP.
On peut aussi estimer qu'une certaine gabegie a eu cours dans la distribution des thèses ds nombre de disciplines, créant ainsi du ressentiment chez des étudiants qui n'auront jamais le poste qu'ils ont cru abordable un jour.
Mais c'est une autre histoire.
Et que ce n'est sans doute pas la gauche élue qui améliorera quoi que ce soit de la dramatique situation laissée par l'UMP.
On peut aussi estimer qu'une certaine gabegie a eu cours dans la distribution des thèses ds nombre de disciplines, créant ainsi du ressentiment chez des étudiants qui n'auront jamais le poste qu'ils ont cru abordable un jour.
Mais c'est une autre histoire.
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"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion."
St Augustin
"God only knows what I'd be without you"
Brian Wilson
- alberto79Habitué du forum
condorcet a écrit:L'endettement des universités est la conséquence directe de la LRU et de leur sous-financement par l'Etat.
- User5899Demi-dieu
Le problème, c'est que ce qu'on appelle rigueur budgétaire touche, en France, directement une bonne partie de la population au portefeuille. Ce qui touche, par ricochet, l'économie nationale.Olivarius a écrit:Sans être économiste, je crois savoir que le Japon est aussi endetté que nous, et surtout que les choses ne se décident plus tant au niveau des Etats qu'à un niveau supérieur (celui des grands ensembles comme l'est l'Europe, ensembles "continentaux" dont les interactions imposent autant leurs logiques que le bon sens). Condorcet n'a qu'une réponse : emprunter, encore emprunter...
Pour être positif, je pencherai pour un effort d'imagination autant que de rigueur budgétaire. Comment nous adapter sans perdre notre qualité d'enseignement au public estudiantin venu d'ailleurs et qui apporte aussi un financement et peut accroître l'aura de l'enseignement français ?
- AbraxasDoyen
alberto79 a écrit:condorcet a écrit:L'endettement des universités est la conséquence directe de la LRU et de leur sous-financement par l'Etat.
Ce n'est pas faux.
Mais cela vient aussi du fait que les facs (qui ont majoritairement plébisicité la loi, et qui s'en accommodent fort bien, question de pouvoir) n'ont pas compris, à l'époque, qu'une telle loi supposait une réorganisation totale des enseignements. Elles ont pensé que l'on pouvait continuer comme avant, dans des enseignements parfois stériles, des niches de recherche qui n'existent que pour légitimer un poste (et vice versa), tout en coupant les profs de fac (et parfois aussi les maîtres de conf') de la masse des étudiants de L1-L3.
Quand vous finissez par vous accommoder d'un système clairement managérial, i faut aussi réaliser que les exigences sont elles-mêmes managériales. Voir Paris-II, par exemple. Ou Paris-XI, qui ont cherché (et trouvé, pour l'essentiel) des réponses appropriées.
Alignez l'horaire des profs de fac sur celui des profs de prépas, et vous n'avez plus de problème de déficit. C'est la masse salariale qui est le poste le plus lourd. Evidemment, ça stérilisera l'embauche en fac pour de longues années — mais les profs qui font passer des thèses aux étudiants en leur faisant miroiter un poste qu'ils n'auront jamais parce qu'il n'existera pas sont des assassins.
- IgniatiusGuide spirituel
Ok avec la dernière phrase, c'est ce que je répondais à Olivarius plus haut.
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- Marie LaetitiaBon génie
Abraxas a écrit:alberto79 a écrit:condorcet a écrit:L'endettement des universités est la conséquence directe de la LRU et de leur sous-financement par l'Etat.
Ce n'est pas faux.
Mais cela vient aussi du fait que les facs (qui ont majoritairement plébisicité la loi, et qui s'en accommodent fort bien, question de pouvoir) n'ont pas compris, à l'époque, qu'une telle loi supposait une réorganisation totale des enseignements. Elles ont pensé que l'on pouvait continuer comme avant, dans des enseignements parfois stériles, des niches de recherche qui n'existent que pour légitimer un poste (et vice versa), tout en coupant les profs de fac (et parfois aussi les maîtres de conf') de la masse des étudiants de L1-L3.
Quand vous finissez par vous accommoder d'un système clairement managérial, i faut aussi réaliser que les exigences sont elles-mêmes managériales. Voir Paris-II, par exemple. Ou Paris-XI, qui ont cherché (et trouvé, pour l'essentiel) des réponses appropriées.
Alignez l'horaire des profs de fac sur celui des profs de prépas, et vous n'avez plus de problème de déficit. C'est la masse salariale qui est le poste le plus lourd. Evidemment, ça stérilisera l'embauche en fac pour de longues années — mais les profs qui font passer des thèses aux étudiants en leur faisant miroiter un poste qu'ils n'auront jamais parce qu'il n'existera pas sont des assassins.
coupant les profs de la masse des étudiants... où ça? :shock: ça ferait rire nerveusement pas mal de collègues qui adoreraient avoir un peu plus de temps libre en dehors de la gestion des étudiants. Vous avez récemment mis les pieds dans un département universitaire?
Aligner l'horaire, OK, et la recherche?
Le problème des universités c'est aussi la manière dont les fonds sont utilisés. Or en cela la LRU n'a rien amélioré, sauf que les ressources des universités ne sont plus sans fond, puisque l'État n'est plus systématiquement derrière pour assurer. Le scandale des enveloppes délivrées aux labos, et qui doivent être dépensées intégralement, faute de ne pas être reconduites l'année d'après, est un gabegie qui dure toujours. C'est sur ce genre de chose qu'il faut travailler. Et régler les questions d'egos exacerbées par les regroupements de labos et d'universités.
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- barègesÉrudit
Il était aussi question d'une conséquence d'une "erreur" comptable dans les calculs de transfert de budget aux universités : normalement l'Etat devait allouer une enveloppe correspondant au budget de chaque université, mais à chaque fois il manque au moins les frais d'augmentation de masse salariale (passages d'échelons, promotions, etc.). Du coup, le déficit est automatique.
Autre chose : je ne connais personnellement aucun enthousiaste de la LRU. J'ignore comment la mesure a pu passer en 2007, et surtout comment elle a été présentée. Peut-être comme ECLAIR aux établissements concernés : ou vous devenez autonomes, ou vous serez durablement et sévèrement punis. Avec ce genre de choix...
Autre chose : je ne connais personnellement aucun enthousiaste de la LRU. J'ignore comment la mesure a pu passer en 2007, et surtout comment elle a été présentée. Peut-être comme ECLAIR aux établissements concernés : ou vous devenez autonomes, ou vous serez durablement et sévèrement punis. Avec ce genre de choix...
- alberto79Habitué du forum
Abraxas a écrit:alberto79 a écrit:condorcet a écrit:L'endettement des universités est la conséquence directe de la LRU et de leur sous-financement par l'Etat.
Ce n'est pas faux.
Mais cela vient aussi du fait que les facs (qui ont majoritairement plébisicité la loi, et qui s'en accommodent fort bien, question de pouvoir) n'ont pas compris, à l'époque, qu'une telle loi supposait une réorganisation totale des enseignements. Elles ont pensé que l'on pouvait continuer comme avant, dans des enseignements parfois stériles, des niches de recherche qui n'existent que pour légitimer un poste (et vice versa), tout en coupant les profs de fac (et parfois aussi les maîtres de conf') de la masse des étudiants de L1-L3.
Quand vous finissez par vous accommoder d'un système clairement managérial, i faut aussi réaliser que les exigences sont elles-mêmes managériales. Voir Paris-II, par exemple. Ou Paris-XI, qui ont cherché (et trouvé, pour l'essentiel) des réponses appropriées.
Alignez l'horaire des profs de fac sur celui des profs de prépas, et vous n'avez plus de problème de déficit. C'est la masse salariale qui est le poste le plus lourd. Evidemment, ça stérilisera l'embauche en fac pour de longues années — mais les profs qui font passer des thèses aux étudiants en leur faisant miroiter un poste qu'ils n'auront jamais parce qu'il n'existera pas sont des assassins.
Il me semble que vous mélangez des choses essentiellement différentes. Les facs n´ont pas plébiscité la LRU si vous considérez qu´une Fac c´est l´ensemble de ses enseignants-chercheurs, enseignants, BIATOSS, etc. Néanmoins, c´est vrai qu´un certain nombre de membres des Cas et surtout des Présidents d´universités ont approuvé la loi en croyant, à raison peut-être, qu´elle leur permettrait de balayer les freins et contrepouvoirs que traditionnellement existaient au sein des universités.
Après vous mélangez les enseignements en M2, plus rarement en M1 très spécialisés et les cours généralistes en L. La plupart des EC que je connais (aussi bien PR que MCF) enseignent en tous ces niveaux. Moi-même j´enseigne en M1 et M2 mais aussi en L2 et en L1. Et c´est tant mieux puisque la clé de l´enseignement supérieur partout dans le monde c´est l´adossement à la recherche des enseignements, qui est d´ailleurs la grande faiblesse des CPGE.
Quant à appliquer aux MCF et PR des horaires des enseignants de prépa, c´est une folie. Les enseignants-chercheurs font pour la moitié de leur service de la recherche, recherche qui enrichit et légitime leurs enseignements d´ailleurs. Par contre on peut se demander si des simples enseignants non chercheurs sont légitimes pour enseigner dans le supérieur, que ce soit en prépa ou en tant que PRAGS. Je dirais que peut-être pour certains matières, mais non pour toutes, à l´image de tous les systèmes d´enseignement supérieur du monde, à l´exception du français. En outre, les prépas, tout en gardant leurs particularités devraient être rattachées aux universités pour permettre un enrichissement mutuel entre les deux systèmes, et la sélection à l´entrée doit urgemment être appliquée à l´université.
Quant au problème du surplus des thésards, ile me semble que c´est un problème mondial…
- alberto79Habitué du forum
Marie Laetitia a écrit:Abraxas a écrit:alberto79 a écrit:condorcet a écrit:L'endettement des universités est la conséquence directe de la LRU et de leur sous-financement par l'Etat.
Ce n'est pas faux.
Mais cela vient aussi du fait que les facs (qui ont majoritairement plébisicité la loi, et qui s'en accommodent fort bien, question de pouvoir) n'ont pas compris, à l'époque, qu'une telle loi supposait une réorganisation totale des enseignements. Elles ont pensé que l'on pouvait continuer comme avant, dans des enseignements parfois stériles, des niches de recherche qui n'existent que pour légitimer un poste (et vice versa), tout en coupant les profs de fac (et parfois aussi les maîtres de conf') de la masse des étudiants de L1-L3.
Quand vous finissez par vous accommoder d'un système clairement managérial, i faut aussi réaliser que les exigences sont elles-mêmes managériales. Voir Paris-II, par exemple. Ou Paris-XI, qui ont cherché (et trouvé, pour l'essentiel) des réponses appropriées.
Alignez l'horaire des profs de fac sur celui des profs de prépas, et vous n'avez plus de problème de déficit. C'est la masse salariale qui est le poste le plus lourd. Evidemment, ça stérilisera l'embauche en fac pour de longues années — mais les profs qui font passer des thèses aux étudiants en leur faisant miroiter un poste qu'ils n'auront jamais parce qu'il n'existera pas sont des assassins.
coupant les profs de la masse des étudiants... où ça? :shock: ça ferait rire nerveusement pas mal de collègues qui adoreraient avoir un peu plus de temps libre en dehors de la gestion des étudiants. Vous avez récemment mis les pieds dans un département universitaire?
Aligner l'horaire, OK, et la recherche?
Le problème des universités c'est aussi la manière dont les fonds sont utilisés. Or en cela la LRU n'a rien amélioré, sauf que les ressources des universités ne sont plus sans fond, puisque l'État n'est plus systématiquement derrière pour assurer. Le scandale des enveloppes délivrées aux labos, et qui doivent être dépensées intégralement, faute de ne pas être reconduites l'année d'après, est un gabegie qui dure toujours. C'est sur ce genre de chose qu'il faut travailler. Et régler les questions d'egos exacerbées par les regroupements de labos et d'universités.
Je suis essentiellement d´accord avec vous.
- alberto79Habitué du forum
barèges a écrit:Il était aussi question d'une conséquence d'une "erreur" comptable dans les calculs de transfert de budget aux universités : normalement l'Etat devait allouer une enveloppe correspondant au budget de chaque université, mais à chaque fois il manque au moins les frais d'augmentation de masse salariale (passages d'échelons, promotions, etc.). Du coup, le déficit est automatique.
Autre chose : je ne connais personnellement aucun enthousiaste de la LRU. J'ignore comment la mesure a pu passer en 2007, et surtout comment elle a été présentée. Peut-être comme ECLAIR aux établissements concernés : ou vous devenez autonomes, ou vous serez durablement et sévèrement punis. Avec ce genre de choix...
Non, non. C´était obligatoire. Les universités pouvaient choisir passer aux compétences élargies en 2010, 2011 ou 2012 mais non choisir passer ou non passer…
- AuroreEsprit éclairé
Peut-on sérieusement parler de faiblesse à propos de l'enseignement dispensé en prépa ? Surtout si l'on compare avec le processus de secondarisation en cours à la fac...alberto79 a écrit:
Après vous mélangez les enseignements en M2, plus rarement en M1 très spécialisés et les cours généralistes en L. La plupart des EC que je connais (aussi bien PR que MCF) enseignent en tous ces niveaux. Moi-même j´enseigne en M1 et M2 mais aussi en L2 et en L1. Et c´est tant mieux puisque la clé de l´enseignement supérieur partout dans le monde c´est l´adossement à la recherche des enseignements, qui est d´ailleurs la grande faiblesse des CPGE.
Dans la fac où j'enseigne actuellement (l'exemple n'engage que moi...), la maquette de licence de ma discipline comprend une bonne moitié de cours inutiles, de la méthodo non rattachée à des contenus disciplinaires au recyclage pur et simple des recherches ultra spécialisées - voire localistes - de tel ou tel "chercheur". D'ailleurs, le cours principal de la discipline a été repoussé en L2 : en L1, on ne fait pratiquement plus que de la "remédiation"...
Je vous rejoins en théorie, mais que penser alors de certains "chercheurs", p. ex. en sciences de l'éduc ou en socio ?alberto79 a écrit:
Quant à appliquer aux MCF et PR des horaires des enseignants de prépa, c´est une folie. Les enseignants-chercheurs font pour la moitié de leur service de la recherche, recherche qui enrichit et légitime leurs enseignements d´ailleurs.
Se contenter de citer l'exemple des autres pays sans argumenter davantage s'apparente à l'argument d'autorité. Ce n'est pas parce qu'une majorité procède de la sorte qu'elle a nécessairement raison.alberto79 a écrit:Par contre on peut se demander si des simples enseignants non chercheurs sont légitimes pour enseigner dans le supérieur, que ce soit en prépa ou en tant que PRAGS. Je dirais que peut-être pour certains matières, mais non pour toutes, à l´image de tous les systèmes d´enseignement supérieur du monde, à l´exception du français.
Je ne pense pas que l'adossement à la recherche soit systématiquement nécessaire. Surtout quand on constate une fois de plus l'opportunisme de certains "chercheurs" dans "l'effervescence" provoquée par les directives européennes ou l'autonomie des universités...
En fait, peut-on vraiment généraliser de la sorte ? Tout dépend de la discipline, voire de l'intitulé du cours.
L'exemple même du vœu pieux. Le jour où les prépas seront rattachées à la fac, on n'en gardera au mieux que l'enveloppe et on nivellera les contenus par le bas, démagogie et économies obligent.alberto79 a écrit:En outre, les prépas, tout en gardant leur particularités devraient être rattachées aux universités pour permettre un enrichissement mutuel entre les deux systèmes, et la sélection à l´entrée doit urgemment être appliquée à l´université.
D'ailleurs, la même chose est en train de se passer avec les conservatoires supérieurs et régionaux de musique. Le rapprochement avec la fac et la création des "pôles supérieurs" (grâce au processus de Bologne) les oblige en effet à :
- aligner les maquettes sur la fac et le système des ECTS, avec l'introduction de matières pipeau comme la méthodologie, l'explosion des "projets personnels" type TPE, transdisciplinarités et autres fausses recherches dès le niveau licence,
- réduire la sélection à l'entrée pour se conformer à la stratégie de Lisbonne,
- mutualiser certains cours au détriment des personnels,
- accroître la lourdeur bureaucratique,
- s'adapter au "contexte local" y compris au niveau des contenus enseignés en multipliant coûte que coûte les "partenariats" avec des institutions sans rapport avec la discipline enseignée, voire avec l'enseignement tout court (toujours grâce à l'autonomie),
etc.
Enfin, vouloir instaurer la sélection à l'université en France en tenant compte du contexte actuel - l'état du primaire et du secondaire, mais aussi les capacités de nuisance de certains syndicats étudiants ou bien les intérêts de la classe politique dans l'affaire - est un doux rêve... A moins que ce ne soit un cauchemar avec l'adoption d'un système à l'américaine, que certains "progressistes" appellent de leurs vœux...
- CondorcetOracle
Cripure a écrit:Le problème, c'est que ce qu'on appelle rigueur budgétaire touche, en France, directement une bonne partie de la population au portefeuille. Ce qui touche, par ricochet, l'économie nationale.Olivarius a écrit:Sans être économiste, je crois savoir que le Japon est aussi endetté que nous, et surtout que les choses ne se décident plus tant au niveau des Etats qu'à un niveau supérieur (celui des grands ensembles comme l'est l'Europe, ensembles "continentaux" dont les interactions imposent autant leurs logiques que le bon sens). Condorcet n'a qu'une réponse : emprunter, encore emprunter...
Pour être positif, je pencherai pour un effort d'imagination autant que de rigueur budgétaire. Comment nous adapter sans perdre notre qualité d'enseignement au public estudiantin venu d'ailleurs et qui apporte aussi un financement et peut accroître l'aura de l'enseignement français ?
Je pense qu'il serait judicieux de ne pas dégarnir inconsidérément les services fiscaux et de contrôle, qui permettent à l'impôt et aux taxes d'arriver jusqu'aux caisses de l'Etat. Il serait aussi souhaitable de ne pas recourir exagérément aux exonérations en tous genres.
- AbraxasDoyen
Sans vouloir polémiquer — ce n'est pas mon genre —, je tiens à dire deux ou trois choses :
- Il y a un univers entre l'enseignement de prépas et celui des facs. De (mauvais) étudiants de prépas rebalancés en fac n'ont pas même l'impression de travailler — et réussissent en moyenne bien mieux, et bien plus facilement, que les étudiants de fac. Et ce, dans toutes les matières (comme quoi, la sempiternelle excuse de la "recherche" gage de performance ne tient pas une demi-seconde).
- la quasi totalité des professeurs d'université que j'ai connus commençaient à enseigner en M1. Aux soutiers (les PRAG…) le rebut de L1 / L2. Les MC sont quelque part entre les deux.
- Par exemple… Combien d'écrits effectifs en fac en une année ? Combien en prépas ? Vous connaissez beaucoup de profs de fac qui s'attelleraient à corriger les copies de prépas, au rythme de la prépa ? Et quand les étudiants se retoruvent à préparer le CAPES ou l'Agreg, combien bénissent l'enseignement reçu en prépa ? Il y a eu ici même pas mal de débats éclairants sur le sujet.
- Les profs de fac (et je parle là des plus compétents) se réfugient derrière leur recherche (très pointue, souvent) comme derrière leur petit doigt pour refuser d'enseigner autre chose. Alors même que, vu l'état dans lequel arrivent les néo-bacheliers, il faudrait des généralistes. Recruter en fac sur le seul critère de la recherche est une aberration. D'autant que les gens recrutés bossent à leur thèse, très souvent, bien plus que pour leurs étudiants.
- La vérité, c'est que c'est aux facs — au moins jusqu'en L3 — à s'aligner sur les prépas. Certainement pas le contraire.
- la justification du très petit nombre d'heures d'enseignement des PU par la "recherche" me fait doucement rigoler. Comme le souligne Aurore plus haut, combien de chercheurs trouvent, pour reprendre la formule de Picasso ? Ou cherchent quoi que ce soit qui fasse sens ?
Anecdote toute fraîche.
Un PE de mes amis choisit de recommencer des études de maths (après avoir fait un master de philo antérieurement — et passé le concours de PE). Sur ses seuls souvenirs de Terminale C (années 90…), il écrase littéralement ses petits camarades. Il y a quinze jours, il doit passer un oral à 9h du matin. 9h, 9h1/2, 10h… Ne voyant personne venir, il passe au secrétariat de la fac (allez, nommons-la, il s'agit d'Avignon), on téléphone à l'enseignant qui avait "oublié" de venir… "Ah oui, Untel ? Mettez-lui 16,5" — sans même le prendre au téléphone.
La secrétaire, habituée à ce genre de comportements, n'a même pas cillé.
J'imagine que le prof faisait de la recherche, chez lui, en cette fin juin…
- Il y a un univers entre l'enseignement de prépas et celui des facs. De (mauvais) étudiants de prépas rebalancés en fac n'ont pas même l'impression de travailler — et réussissent en moyenne bien mieux, et bien plus facilement, que les étudiants de fac. Et ce, dans toutes les matières (comme quoi, la sempiternelle excuse de la "recherche" gage de performance ne tient pas une demi-seconde).
- la quasi totalité des professeurs d'université que j'ai connus commençaient à enseigner en M1. Aux soutiers (les PRAG…) le rebut de L1 / L2. Les MC sont quelque part entre les deux.
- Par exemple… Combien d'écrits effectifs en fac en une année ? Combien en prépas ? Vous connaissez beaucoup de profs de fac qui s'attelleraient à corriger les copies de prépas, au rythme de la prépa ? Et quand les étudiants se retoruvent à préparer le CAPES ou l'Agreg, combien bénissent l'enseignement reçu en prépa ? Il y a eu ici même pas mal de débats éclairants sur le sujet.
- Les profs de fac (et je parle là des plus compétents) se réfugient derrière leur recherche (très pointue, souvent) comme derrière leur petit doigt pour refuser d'enseigner autre chose. Alors même que, vu l'état dans lequel arrivent les néo-bacheliers, il faudrait des généralistes. Recruter en fac sur le seul critère de la recherche est une aberration. D'autant que les gens recrutés bossent à leur thèse, très souvent, bien plus que pour leurs étudiants.
- La vérité, c'est que c'est aux facs — au moins jusqu'en L3 — à s'aligner sur les prépas. Certainement pas le contraire.
- la justification du très petit nombre d'heures d'enseignement des PU par la "recherche" me fait doucement rigoler. Comme le souligne Aurore plus haut, combien de chercheurs trouvent, pour reprendre la formule de Picasso ? Ou cherchent quoi que ce soit qui fasse sens ?
Anecdote toute fraîche.
Un PE de mes amis choisit de recommencer des études de maths (après avoir fait un master de philo antérieurement — et passé le concours de PE). Sur ses seuls souvenirs de Terminale C (années 90…), il écrase littéralement ses petits camarades. Il y a quinze jours, il doit passer un oral à 9h du matin. 9h, 9h1/2, 10h… Ne voyant personne venir, il passe au secrétariat de la fac (allez, nommons-la, il s'agit d'Avignon), on téléphone à l'enseignant qui avait "oublié" de venir… "Ah oui, Untel ? Mettez-lui 16,5" — sans même le prendre au téléphone.
La secrétaire, habituée à ce genre de comportements, n'a même pas cillé.
J'imagine que le prof faisait de la recherche, chez lui, en cette fin juin…
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