Snobisme intellectuel : Pouaaaaaaaah!!!!!

Darcos veut ouvrir une "académie virtuelle". Ouvrons donc un "IUFM" virtuel avec Abraxa en "mentor des études" !

En voilà une idée qu'elle est baroque !
Au fond, je suis persuadé que l'on n'apprend pas à faire classe — sinon par l'exemple. Ma génération était en stage un an, avec de vieux profs confirmés qui expliquaient (ou n'expliquaient pas) leurs trucs — et donnaient l'exemple. Ça surclassait de loin toutes les "sciences de l'éducation" !

Abraxas a écrit:Au fond, je suis persuadé que l'on n'apprend pas à faire classe — sinon par l'exemple.

Ok, Abraxas! Tu nous invites quand, dans ton cours???
:Descartes:

Oui, c'est un peu le problème : il est extrêmement difficile d'assister aux cours d'autres enseignants.

Ça, c'est très vrai. On est très seul dans ce métier. Et c'est surtout quand ça ne va pas qu'on s'en aperçoit.
Mais vous pouvez venir quand vous voulez — prévenez-moi avant, parce que je suis tenu de signaler à l'administration ce genre de visite.
La Vieille néotit est passée — deux fois — en faisant croire qu'elle était… une néo-tit. Un autre à Montpellier il y a deux ans. Je n'ai pas de stagiaires (et aucun IPR ne m'en donnerait, vu mes excellentes relations avec cette institution…), mais c'est tout à fait ouvert — dans la limite des places disponibles : 43 élèves en cours, ça ne laisse qu'une ou deux chaises vides.

Je veux bien rester debout!!!

Ca peut peut-être se faire. Il suffit juste que je consulte les dates de vacances scolaires des différentes zones pour vérifier que je suis bien dans le coin à des dates qui peuvent coller.
Sinon, on peut imaginer des cours enregistrés en vidéo. Parce que tout le monde ne peut pas débarquer dans la classe d'Abraxa...
En attendant je veux bien quelques pistes pour faire lire les classiques à tout coup à mes "sauvageons".

Abraxas, quelle popularité....................... et quel public !!

Félicitations :succes:

Ben Daphné, soit pas jalouse ! Je veux bien venir dans ta classe aussi ! Mais j'ai moins souvent l'occasion d'aller en Franche-Comté, c'est vrai...
Sinon, comme je le disais plus haut, je veux bien que les profs qui arrivent à faire lire les classiques (et même les "jeunesses" devenues classiques) aux pires élèves délivrent leurs "recettes". Parce qu'on va quand même pas faire un tour de France des "profs-qui-savent"... Imaginez, la migration des bulots pas-foutu-de-faire-lire-les-classiques de classe en classe, à travers toute la France...

Je ne suis pas jalouse Pseudo, d'autant moins que je ne recherche pas spécialement un public féminin.........
Quant à mes cours d'anglais où je fais parfois plus de discipline qu'autre chose :colere: suis pas sûre qu'il y aurait foule longtemps :lol!:

Ben, Daphné, un prof est un prof, quelque soit son sexe, non ? De toute façon, je ne suis ni fille ni gars, mais bulot (le sexe du bulot se voit si peu qu'on peut le considérer comme asexué).

Bon, on ne va pas arriver à avoir quelques idées pour devenir meilleur "passeur culturel" alors...

Tolkien était copain avec C.S. Lewis, d'ailleurs, l'auteur du Monde de Narnia, prof aussi.

Autant j'apprécie le Seigneur des Anneaux, autant je déteste Narnia. Ca pue la propagande évangélisto-trado-intégriste, le sexisme à tout crin, la parabole bien-pensante qui nous montre que Dieu existe à condition qu'on y croie et qu'on ne remette pas en cause la foi qu'on a en la divinité. Je me base en particulier sur les films pour dire cela, qui ont fait dire de Disney que l'entreprise versait dans le cinevangelism.

La journaliste Polly Toynbee écrivait dans le Guardian : "Children won't get the Christian subtext, but unbelievers should keep a sickbag handy during Disney's new epic". Ce qui m'a surpris, c'est qu'il n'y a pas que les children qui n'ont pas compris le Christian subtext.

http://www.guardian.co.uk/books/2005/dec/05/cslewis.booksforchildrenandteenagers

c'est vrai que le lion qui se sacrifie, qui ressuscite pour sauver tout le monde, le frère tenté par le mal qi revient ensuite, et l'armée du lion haslan qui gagné contre les armées du mal à la fin...j'avais trouvé le film très crypto évangélique en effet. en contrepoison, allez voir "religolo", avec l'aviateur devenu Jésus dans un parc d'attractions chrétien, et les badauds qui pleurent quand il se fait crucifier...

John a écrit:

Tolkien était copain avec C.S. Lewis, d'ailleurs, l'auteur du Monde de Narnia, prof aussi.

Autant j'apprécie le Seigneur des Anneaux, autant je déteste Narnia. Ca pue la propagande évangélisto-trado-intégriste, le sexisme à tout crin, la parabole bien-pensante qui nous montre que Dieu existe à condition qu'on y croie et qu'on ne remette pas en cause la foi qu'on a en la divinité. Je me base en particulier sur les films pour dire cela, qui ont fait dire de Disney que l'entreprise versait dans le cinevangelism.

La journaliste Polly Toynbee écrivait dans le Guardian : "Children won't get the Christian subtext, but unbelievers should keep a sickbag handy during Disney's new epic". Ce qui m'a surpris, c'est qu'il n'y a pas que les children qui n'ont pas compris le Christian subtext.

[url=http://www.guardian.co.uk/books/2005/dec/05/cslewis.booksforchildrenandteenagers

http://www.guardian.co.uk/books/2005/dec/05/cslewis.booksforchildrenandteenagers[/quote[/url]]

J'ai le bouquin dans une belle édition (les sept en un seul gros volume, avec la tête du lion dessus), mais je n'ai pas réussi à maintenir mon intérêt jusqu'à même la fin du premier bouquin. Je laisse de côté pour l'instant, mais en tout cas, je ne verrai pas le film avant.

Abraxas a écrit:En voilà une idée qu'elle est baroque !
Au fond, je suis persuadé que l'on n'apprend pas à faire classe — sinon par l'exemple. Ma génération était en stage un an, avec de vieux profs confirmés qui expliquaient (ou n'expliquaient pas) leurs trucs — et donnaient l'exemple. Ça surclassait de loin toutes les "sciences de l'éducation" !

Exactement ce que je pense ! C'est ce que je disais dans mon sujet sur l'IUFM : ils nous ont formatés à n'enseigner que dans un certain cadre, et ça ne marche pas. Et quand tu te retrouves à vouloir faire autre chose, tu ne sais plus ce que tu sais, tu as l'impression d'avoir la tête farcie de fausses idées, et tu as un mal fou à t'extirper de cette gangue pour en revenir aux choses essentielles.
J'ai eu l'espoir quand le bruit a couru de la disparition des IUFM qu'on allait en revenir à l'équivalent du CPR, mais il n'en est rien, finalement : le stagiaire se démerde avec ses 18 heures, et c'est tout ?

Mince, au passage, on est dans un sujet sur le snobisme intellectuel.Je suis en train de dévier, là.

Oui, moi aussi, j'ai eu cette illusion-là. Et je suis d'autant plus impardonnable que je finis par les connaître, au ministère : ils sont incapables de prendre une décision franche et de s'y tenir ; il faut sans cesse qu'ils flattent tel ou tel groupe de pression, en s'efforçant de faire plaisir à tout le monde — en l'occurrence, les pédagos se sont si bien infiltrés aux commandes qu'il est difficile de les peiner vraiment.
Seconde illusion, j'ai cru qu'ils seraient noyés dans les facs (et c'était à peu près l'idée de Darcos). Mais ils se sont révélés beaucoup plus coriaces que je ne le pensais : c'est un vrai schéma darwinien : ça ne signifie pas qu'ils sont plus forts, mais plus aptes à survivre que les profs de fac, qu'ils vont IUFMiser jusqu'au trognon — et sans beurre.

Abraxas a écrit:Oui, moi aussi, j'ai eu cette illusion-là. Et je suis d'autant plus impardonnable que je finis par les connaître, au ministère : ils sont incapables de prendre une décision franche et de s'y tenir ; il faut sans cesse qu'ils flattent tel ou tel groupe de pression, en s'efforçant de faire plaisir à tout le monde — en l'occurrence, les pédagos se sont si bien infiltrés aux commandes qu'il est difficile de les peiner vraiment.
Seconde illusion, j'ai cru qu'ils seraient noyés dans les facs (et c'était à peu près l'idée de Darcos). Mais ils se sont révélés beaucoup plus coriaces que je ne le pensais : c'est un vrai schéma darwinien : ça ne signifie pas qu'ils sont plus forts, mais plus aptes à survivre que les profs de fac, qu'ils vont IUFMiser jusqu'au trognon — et sans beurre.

J'avais déjà lu ça dans un de tes posts, cette idée sur le "groupe de pression" pédago, mais je me demandais si c'était une image. Pourtant, en toute logique, ils doivent en avoir pris un coup dans l'aile avec les programmes, que ce soient ceux de l'école ou du collège ?

Oh, on est pas très loin du snobisme intellectuel avec le snobisme pédagogique des IUFM. Car il s'agit bien de snobisme : décréter que l'on est une petite élite à comprendre et savoir, à détenir la vérité, et mépriser la plèbe du haut de son jargon.

Je me demande aussi si le problème des facs ne proviendrait pas aussi en partie d'un certain snobisme, justement. Les profs de fac semblent peu soucieux, dans leur grande majorité, de se coltiner les profs du secondaire. C'est, pour eux, un public de peu de choix. Résultat, ils ont laissé les formateurs de l'IUFM se charger du bébé. Ce qui ne les empêchent pas de faire de la résistance passive en bloquant le montage des maquettes des fameux masters enseignement.
Si on ajoute à cela que certains universitaires (peut-être nombreux ?) ont profités de la création des IUFM pour obtenir des postes de directeur de ceci et de cela (le nombre de directeurs dans ces usines à gaz, c'est effrayant), postes qu'ils auraient pu attendre longtemps dans leurs universités d'origine et que ces dignes aparatchick doivent être, j'imagine, recasés...
Ca fait beaucoup d'occasions de grincements de dents.

Oui — mais voir ce qu'ils tentent de faire passer dans les écoles ! Le refus d'appliquer les programmes, le refus de faire passer des évaluations d'une extrême simplicité (si !)… Bref, ils sont le front du refus, et je ne suis pas loin d'adopter l'idée de Darcos : ils sont le camp du conformisme et du conservatisme — parce qu'ils étaient au pouvoir et sans partage depuis si longtemps. Ils se présentent comme le camp du Bien — exactement comme, dans 1984, le Ministère de la Paix s'occupe de la guerre : ils faut inverser les signes qu'envoient ces bonnes gens. La Droite, la vraie Droite, ce sont eux.
Et ce sont eux qui sont arrivés à convaincre le ministère — contre toutes les convictions de Darcos, je peux en témoigner — qu'il ne fallait surtout pas toucher au collège — ou juste sur la marge (ce qu'ils supportent déjà difficilement), mais en tout cas pas pour toucher au collège unique, qui a fabriqué tant d'inégalités — et d'échecs, en haut et en bas.
Quand je dis "le ministère"… Ils sont en fait en discussion avec Sarkozy soi-même (tout le monde a bien compris que c'était l'Elysée qui prenait les décisions, en matière d'Education, ces derniers temps). Ils sont très écoutés de Dominique Antoine, le conseiller-Education de la présidence. Ils suceraient Le Pen si ça faisait avancer leur cause — la cause de leurs intérêts, pas celle des enfants.

L'art de la métaphore...

Ma chère, qui sera franc du collier quand il sera ministre ? Une certaine duplicité (Darcos est un vrai lecteur de Machiavel, et plus encore de Tacite, sur lequel il a fait un livre, et qui passait, au XVIIème siècle, pour l'initiateur du cynisme en politique — il y a une splendide thèse sur le sujet d'un certain Thuau) est inhérente à la fonction, ne croyez-vous pas ?
Ici et maintenant, sous couvert d'un anonymat plus ou moins relatif (surtout en ce qui me concerne !), chacun dit ce qu'il pense. Mais une fois au pouvoir… Vous vous imaginez ministre ? Et ministre du Petit Nicolas, par ailleurs ?
Et ne me dites pas que si ça ne lui plaît pas, il n'a qu'à reprendre la biographie d'Oscar Wilde qu'il avait commencée quand il a été appelé à cette fonction. Ça ne se quitte pas si facilement que ça — et au fond, il a le sentiment de pouvoir être utile — même si c'est en grande partie une illusion — comme ce que nous faisons ou disons nous-mêmes…

oui, et puis il a certainement quelques ambitions politiques personnelles ; il n'est pas le seul parmi les ministres du petit Nicolas...

En ce moment, récupérer la région Aquitaine. C'est pas tout cuit !

Je me demande aussi si le problème des facs ne proviendrait pas aussi en partie d'un certain snobisme, justement.

Oh, si ! Et plusieurs enseignants d'IUFM ont mille fois plus de valeur que certains enseignants des filières générales de fac !

Et ne me dites pas que si ça ne lui plaît pas, il n'a qu'à reprendre la biographie d'Oscar Wilde qu'il avait commencée quand il a été appelé à cette fonction.

Il écrivait sur Oscar Wilde ? Moi je l'aime bien, ce Darcos... Ca nous change des bouquins sur Henri IV et François Ier.

Abraxas a écrit:En ce moment, récupérer la région Aquitaine. C'est pas tout cuit !

il veut être président de région, comme ségolène?