Les poèmes que vous avez appris à l'école/au collège et dont vous vous souvenez encore ?

Bonjour,

Je cherche à me faire une petite anthologie des poèmes qui "marquent" les élèves.... Et pour cela, je me dis que les poèmes que l'on connaît encore à l'âge adulte sont ceux qui nous ont le plus marqués... (je précise que je ne m'adresse pas seulement aux profs de lettres).

Pour ma part :
- Le dormeur du val
- Demain dès l'aube...
- L'albatros
- Le pont Mirabeau
Et j'en oublie sûrement....

Et vous ?
Merci d'avance !

Demain dès l'aube, et je le connais toujours par coeur.
Une émotion intacte, toujours.

Merci Leyade. Oui, je suis d'accord, ce poème est très émouvant

- Le Dormeur du Val (appris en 5e)
- La chauve-souris de R. Desnos (appris au CE1)
- Demain dès l'aube (appris en CM2 je crois)
- L'Albatros (en 4e)
- L'inoxydable tirade "Rodrigue as-tu du coeur" (4e)

Spontanément :
L'enterrement d'une feuille morte et Les derniers beaux jours pour le primaire.
Pour le secondaire, Les Conquérants, la Mort du Loup, Harmonie du Soir + ceux que tu as cités.

idem, demain dès l'aube
l'automne de lamartine que je connais par coeur aussi. sinon je connais quelques strophes pêle mêle.
par contre les scènes de théâtre là oui je me rappelle bien plus mais c'est hors sujet

D'accord, merci... Je vais aller lire L'enterrement d'une feuille morte (je ne connais pas)
Ah oui, La mort du loup, c'est très beau...

Merci Malo21.
Non non, tu n'es pas hors sujet. On peut aussi recenser les scènes de théâtre culte... c'est intéressant

"Mon père, ce héros au sourire si doux
Suivi d'un seul hussard qu'il aimait entre tous
Pour sa grande bravoure et pour sa haute taille
Parcourait à cheval le soir d'une bataille
Le champ couvert de mort sur qui tombait la nuit."

"Comme un vol de gerfaut hors que charnier natal
Fatigués de porter leurs misères hautaines..."

C'est ce qui me vient comme ça...

J'ajoute "Le Printemps" de Charles d'Orléans, et du même, "En regardant vers le pays de France".
La Ballade des pendus de Fr. Villon.
Appris respectivement en CE1 et 5e.

merci Totoro. J'avoue ne pas reconnaître ces vers...

Le Corbeau et le Renard en CP,

Chanson d'automne de Baudelaire en CE2,

Les Conquérants de Hérédia en CM1,

Contre les bucherons de la forêt de Gastine de Ronsard en CM1,

Le Printemps (extraits) de Théophile Gautier en CM2,

Le Vent d'Emile Verhaeren, en CM2.

Je les ai tellement aimés que je ne les ai jamais oubliés, bien que n'ayant pas une mémoire extraordinaire.

Le début de Spleen me hante aussi, tellement je le trouve évocateur, mais je ne me souviens plus de la suite
"Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l'Esprit gémissant en proie aux longs ennuis"

Au primaire :

Beaucoup de Maurice Carême (Notre école, La petite épicerie...) Rétrospectivement, je trouve ça charmant.
Nuit de Neige (de Maupassant)
Dame souris trotte (Verlaine)
Les Sapins (Apollinaire)
Une fourmi de 18 mètres de Desnos
et la Fontaine superstar, naturellement

La cigale et la fourmi, of course, hallucinant comme c'est rentré dans le crâne depuis plus de 20 ans...

Ceux dont je me rappelle par coeur:
Le Cancre et Fleurs et Couronne de Prévert.
Le corbeau et le renard, La cigale et la fourmi, Le renard et les raisins, Le chêne et le roseau de La Fontaine.
Enfance, de Rimbaud
Le Bonheur est dans le pré de Paul Fort
Ballade à la Lune, de Musset.

Ceux dont je me rappelle un peu moins:
Le Vent, Emile Verhaeren (un poème de rentrée, voui, voui, je me souviens bien de ça: "Voici le vent cornant novembre", et je voyais la pluie par la fenêtre de la classe )
Et la neige tombe, tombe, de Samivel.
Point d'exclamation, de Geneviève Carron.
Pour le théâtre, je me souviens surtout de "Monts d'Aragon! Galice! Estramadour! / Oh je porte malheur à tout ce qui m'entoure!" Mais là, c'était déjà le lycée.

Mon année de 6e:
-"moi je suis la tulipe, une fleur de Hollande"
-"l'odeur de mon pays était dans une pomme",
-"je veux lire en trois jours l'Iliade d'Homère",
-"quelqu'un m'est apparu très loin dans le passé"
-"petit âne mendiant et gris, plus désolé"
- et ça qui me revient "...les fenêtres ouvraient sur un grand jardin clair/Et quand je me penchais pour mieux respirer l'air/ humide et pénétré de fraicheur matinales/ ... à nos front pâles/ et nos coeurs se gonflaient comme un ruisseau grossi": de qui?

Et ce qu'apprenait pendant ce temps mon frère à l'école de garçons: Verhaeren "Je vous aime, gars des pays blonds, beaux conducteurs/De hennissants et clairs et pesants attelages": avec dessins-vignettes obligatoires tous les 8 ou 10 vers...

J'en ai appris des tas ensuite chaque année, et beaucoup seule, pour le plaisir ou en compétition avec une amie...

J'oubliais, toujours en 6e: "Un souriceau tout jeune et qui n'avait rien vu": je n'ai eu aucun mal pour le retrouver dans ma mémoire cette année...

Edit: plus haut ce sont "les persiennes" et pas "les fenêtres", et c'est de Francis Carco, merci Google!

"Ma Bohème" de Rimbaud

Le cancre , Ode à la joie, le loup et l'agneau, la cigale et la fourmi , en primaire.
Mignonne, allons voir si la rose ; le pont Mirabeau; L'albatros; Demain dès l'aube; le Lac ; la ballade des dames du temps jadis ;Il n'y a pas d'amour heureux; Liberté ( Paul Eluard) au lycée .

Oh oui, "Petit âne mendiant et gris", je l'avais oublié... :lecteur:

On m'avait offert, vers 8 ou 9 ans une anthologie "les fleurs de la verte espérance" que j'ai lue, relue, et apprise en partie (et retrouvée au CDI, en bien meilleure état que mon édition): le choix était inégal, mais cela m'a donné des bases.

J en ai appris beaucoup. Je me souviens de la 1ère de Maurice Carême:"Mon Dieu, que de choses à faire..."
Sinon, ma petite cousine avait appris celle-ci en primaire. Elle l a récitait si bien qu elle avait été choisi pour la présenter au sprctacle de fin d année.
Guy Tirolien,

Seigneur
Je suis très fatigué
Je suis né fatigué
Et j’ai beaucoup marché depuis le chant du coq
Et le morne est bien haut qui mène à leur école
Seigneur je ne veux plus aller à leur école,
Faites je vous en prie que je n’y aille plus.
Je veux suivre mon père dans les ravines fraîches
Quand la nuit flotte encore dans le mystère des bois
Où glissent les esprits que l’aube vient chasser
Je veux aller pieds nus par les rouges sentiers
Que cuisent les flammes de midi
Je veux dormir ma sieste au pied des lourds manguiers
Je veux me réveiller
Lorsque là-bas mugit la sirène des blancs
Et que l’Usine
Sur l’océan des cannes
Comme un bateau ancrée
Vomit dans la campagne son équipage nègre . . .
Seigneur je ne veux plus aller à leur école
Faites je vous en prie, que je n’y aille plus
Ils racontent qu’il faut qu’un petit nègre y aille
Pour qu’il devienne pareil
Aux messieurs de la ville
Aux messieurs comme il faut;
Mais moi je ne veux pas
Devenir comme ils disent,
Un monsieur de la ville
Un monsieur comme il faut.
Je préfère flâner le long des sucreries
Où sont les sacs repus
Que gonfle un sucre brun autant que ma peau brune
Je préfère vers l’heure où la lune amoureuse
Parle bas à l’oreille des cocotiers penchés
Écouter ce que dit dans la nuit
La voix cassée d’un vieux qui raconte en fumant
Les histoires de Zamba et de compère Lapin
Et bien d’autres choses encore
Qui ne sont pas dans les livres.
Les nègres vous le savez, n’ont que trop travaillé
Pourquoi faut-il de plus apprendre dans des livres
Qui nous parlent de choses qui ne sont point d’ici.
Et puis elle est vraiment trop triste leur école
Triste comme
Ces Messieurs de la ville
Ces Messieurs comme il faut
Qui ne savent plus danser le soir au clair de lune
Qui ne savent plus marcher sur la chair de leurs pieds
Qui ne savent plus conter les contes aux veillées
Seigneur je ne veux plus aller à leur école.

Mes élèves continuent à réciter le monologue de l'Avare six mois après, ça doit être bon signe!
Pour moi, rien de rien... On ne m'en a presque pas fait apprendre, et le peu est ressorti, à part "le dormeur du val" et les chansons de Prévert/Montand que me chantait Papa.
En revanche, je rattrape le temps perdu avec tout ce que j'apprends maintenant en même temps que mes élèves, quel plaisir ! L'Avare, la tirade de Perdican sur les femmes et les hommes, Phèdre : "Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue / Un trouble s'éleva en mon âme éperdue...", Aragon, Eluard, Hugo, Verlaine, Rimbaud... On s'en met plein la lampe et ça leur a plu. Ce qu'il en restera... Qui sait ?

En CM2:
Le loup et le chien
Le loup et l'agneau
La tirade du Cid
La tirade de Don Diègue
La tirade du nez de Cyrano
Heureux qui comme Ulysse

Mme Garcia, soyez bénie !