- DinosauraHabitué du forum
Voilà, pour faire court, j'avais 5h de cours aujourd'hui, jusqu'à 17h. Or, les deux dernières heures ont été abominables, et là j'en ai plus que marre (encore) de ce boulot et des super conditions dans lesquelles je l'exerce.
Cours de 15h à 16h avec les 3e : ils arrivent au compte-goutte, hyper excités (après une heure de musique), deux élèves ont été particulièrement pénibles, ont été agressifs et insolents à mon encontre, et je les ai exclus tous les deux. L'un des deux m'a même menacée verbalement. Les autres étaient hilares à leurs bêtises. J'ai arrêté le cours tout net, ils ont copié une page du manuel en guise de leçon, et j'ai fait un rapport collectif sur la classe, en insistant en fait surtout sur les deux élèves en question. Ils vont passer en commission éducative.
Comble de tout : un élève (de 6e ! j'aurais pu poster dans le fil "j'hallucine" d'ailleurs) que j'avais collé, et je me suis empêtrée cette fois-ci, car je l'ai collé dans ce cours (moi qui ne colle quasiment jamais sur mes heures de cours, encore moins avec les classes pénibles), qui me répond insolemment aussi au lieu de faire sa retenue ! Je l'ai aussi exclu, et envoyé directement chez le principal adjoint, je l'ai retrouvé en pleurs à la récré à l'administration, grand bien lui fasse !
Bref, après cette heure merdique, cours de 16h à 17h avec mes 5e : en grande forme aussi. Jet de bouts de gomme, en ma direction, évidemment quand j'avais le dos tourné. Et c'est un problème récurrent dans cette classe. Après leur avoir fait rangé leur trousse, puis leur avoir dit que je dicterais au prochain problème, j'ai dicté, et j'ai eu le malheur d'écrire un mot de vocabulaire difficile (vraiment, la fatigue aidant, que d'erreurs de gestion de classe j'ai commises aujourd'hui !), et là, à nouveau, projectiles. Alors, comme avec les 3e l'heure précédente, j'ai arrêté le cours, les ai mis à copier la leçon du livre que j'avais prévu de faire, et puis rapport collectif.
Là, ce soir, je doute, j'ai réagi beaucoup sous le coup de l'émotion, je me suis sentie humiliée et prise pour un paillasson. Mais je me demande si à trop médiatiser mes "problèmes" (càd l'indiscipline de mes élèves) auprès de la direction, je suis pas en train de scier la branche (ou plutôt la bouture) sur laquelle je suis assise. Je me sens mal parce que j'ai le sentiment d'être prise entre deux solutions mauvaises : soit faire intervenir (indirectement) la direction et passer pour une prof sans autorité, soit me contenter de mettre des heures de retenue, me sentir humiliée (et de toute façon, passer pour une prof sans autorité aux yeux des élèves...). Bref, j'ai choisi la première solution, mais je me demande si j'en fais pas trop, si par exemple le rapport collectif sur la classe de 5e était pas de trop...
Désolée pour le pavé, mais qu'auriez-vous fait à ma place ? Et mon sentiment de me sentir humiliée et prise pour un paillasson par les élèves, face à la peur de paraître "sans autorité" aux yeux de la direction, est-il un sentiment légitime ? Ou le problème vient-il de moi, que je prends les choses trop à coeur ?
Cours de 15h à 16h avec les 3e : ils arrivent au compte-goutte, hyper excités (après une heure de musique), deux élèves ont été particulièrement pénibles, ont été agressifs et insolents à mon encontre, et je les ai exclus tous les deux. L'un des deux m'a même menacée verbalement. Les autres étaient hilares à leurs bêtises. J'ai arrêté le cours tout net, ils ont copié une page du manuel en guise de leçon, et j'ai fait un rapport collectif sur la classe, en insistant en fait surtout sur les deux élèves en question. Ils vont passer en commission éducative.
Comble de tout : un élève (de 6e ! j'aurais pu poster dans le fil "j'hallucine" d'ailleurs) que j'avais collé, et je me suis empêtrée cette fois-ci, car je l'ai collé dans ce cours (moi qui ne colle quasiment jamais sur mes heures de cours, encore moins avec les classes pénibles), qui me répond insolemment aussi au lieu de faire sa retenue ! Je l'ai aussi exclu, et envoyé directement chez le principal adjoint, je l'ai retrouvé en pleurs à la récré à l'administration, grand bien lui fasse !
Bref, après cette heure merdique, cours de 16h à 17h avec mes 5e : en grande forme aussi. Jet de bouts de gomme, en ma direction, évidemment quand j'avais le dos tourné. Et c'est un problème récurrent dans cette classe. Après leur avoir fait rangé leur trousse, puis leur avoir dit que je dicterais au prochain problème, j'ai dicté, et j'ai eu le malheur d'écrire un mot de vocabulaire difficile (vraiment, la fatigue aidant, que d'erreurs de gestion de classe j'ai commises aujourd'hui !), et là, à nouveau, projectiles. Alors, comme avec les 3e l'heure précédente, j'ai arrêté le cours, les ai mis à copier la leçon du livre que j'avais prévu de faire, et puis rapport collectif.
Là, ce soir, je doute, j'ai réagi beaucoup sous le coup de l'émotion, je me suis sentie humiliée et prise pour un paillasson. Mais je me demande si à trop médiatiser mes "problèmes" (càd l'indiscipline de mes élèves) auprès de la direction, je suis pas en train de scier la branche (ou plutôt la bouture) sur laquelle je suis assise. Je me sens mal parce que j'ai le sentiment d'être prise entre deux solutions mauvaises : soit faire intervenir (indirectement) la direction et passer pour une prof sans autorité, soit me contenter de mettre des heures de retenue, me sentir humiliée (et de toute façon, passer pour une prof sans autorité aux yeux des élèves...). Bref, j'ai choisi la première solution, mais je me demande si j'en fais pas trop, si par exemple le rapport collectif sur la classe de 5e était pas de trop...
Désolée pour le pavé, mais qu'auriez-vous fait à ma place ? Et mon sentiment de me sentir humiliée et prise pour un paillasson par les élèves, face à la peur de paraître "sans autorité" aux yeux de la direction, est-il un sentiment légitime ? Ou le problème vient-il de moi, que je prends les choses trop à coeur ?
- Marie LaetitiaBon génie
Elle est comment ta direction ? Elle soutient ou elle rampe ? Si elle soutient, tu as fait de mon point de vue la seule chose à faire.
Ne te laisse pas atteindre par ces petits imbéciles. Ils ont eu un comportement odieux, absolument inadmissible. Les chefs sont là pour prendre le relais quand ça va trop loin. L'agressivité et les menaces des premiers, les jets de boulette des seconds, ça va trop loin.
Tu n'as pas de vidéo proj ou de rétroproj? Pour éviter d'écrire ne serait-ce qu'un mot au tableau. Tu n'as pas moyen de savoir lesquels ont lancé les bouts de gomme?
Au prochain cours, tu interdit autre chose que cahier, livre, stylos et règle sur les tables. Tu peux faire déposer les sacs près du tableau ? Tu vas finir par les dompter, ça va aller
Tu es comme moi, nouvelle dans ton bahut, hélas les gamins le savent. Tout le monde me dit que dans un an, ça ira mieux. J'espère :shock:
Ne te laisse pas atteindre par ces petits imbéciles. Ils ont eu un comportement odieux, absolument inadmissible. Les chefs sont là pour prendre le relais quand ça va trop loin. L'agressivité et les menaces des premiers, les jets de boulette des seconds, ça va trop loin.
Tu n'as pas de vidéo proj ou de rétroproj? Pour éviter d'écrire ne serait-ce qu'un mot au tableau. Tu n'as pas moyen de savoir lesquels ont lancé les bouts de gomme?
Au prochain cours, tu interdit autre chose que cahier, livre, stylos et règle sur les tables. Tu peux faire déposer les sacs près du tableau ? Tu vas finir par les dompter, ça va aller
Tu es comme moi, nouvelle dans ton bahut, hélas les gamins le savent. Tout le monde me dit que dans un an, ça ira mieux. J'espère :shock:
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- EdgarNeoprof expérimenté
Demain sera un autre jour. Vous risquez d'être étonnée de voir à quel point les élèves auront peu gardé souvenir de la séance, et peut-être aussi peu pris conscience du désordre qu'ils ont généré.
Nous avons tous des séances calamiteuses comme celle que vous décrivez. Parfois c'est un concours de circonstances externes à votre cours à proprement parler (horaire, événements de la journée, météo, incident dans un autre cours, fatigue, leçon qui ne prend pas) qui déclenche cela, et puis ça part de façon incontrôlée.
Tirez un trait sur cette après-midi et lancez une nouvelle activité la prochaine fois pour redémarrer sur un terrain vierge.
Pour ce qui est du rapport à la direction, il y a deux "écoles" (sans jeux de mots) : il y a les CDE qui aident et accompagnent, et qui comprennent que l'on puisse avoir des cours plus difficiles que d'autres, et ceux qui ne veulent pas de vagues, pas de travail en plus, et qui jugent à l'emporte-pièce ceux qui ont le malheur de simplement faire part de certaines difficultés ponctuelles alors que d'autres taisent leurs difficultés quotidiennes.
Restez confiante, faites le point avec des collègues de confiance (c'est-à-dire pas ceux qui vont essayer de surjouer la compassion et vous classer parmi les profs faibles et en difficulté en vous demandant tous les jours si "ça va ? " et vous donner des conseils pour profs débutants, ou ceux qui, fragiles eux-mêmes, vont se dépêcher d'aller raconter que vous avez des problèmes aux autres en se délectant de n'être pas cette fois la victime.)
Parlez-en à des collègues solides professionnellement mais surtout sains et équilibrés mentalement (il y en a quelques uns dans tous les établissements) et de confiance.
Nous avons tous des séances calamiteuses comme celle que vous décrivez. Parfois c'est un concours de circonstances externes à votre cours à proprement parler (horaire, événements de la journée, météo, incident dans un autre cours, fatigue, leçon qui ne prend pas) qui déclenche cela, et puis ça part de façon incontrôlée.
Tirez un trait sur cette après-midi et lancez une nouvelle activité la prochaine fois pour redémarrer sur un terrain vierge.
Pour ce qui est du rapport à la direction, il y a deux "écoles" (sans jeux de mots) : il y a les CDE qui aident et accompagnent, et qui comprennent que l'on puisse avoir des cours plus difficiles que d'autres, et ceux qui ne veulent pas de vagues, pas de travail en plus, et qui jugent à l'emporte-pièce ceux qui ont le malheur de simplement faire part de certaines difficultés ponctuelles alors que d'autres taisent leurs difficultés quotidiennes.
Restez confiante, faites le point avec des collègues de confiance (c'est-à-dire pas ceux qui vont essayer de surjouer la compassion et vous classer parmi les profs faibles et en difficulté en vous demandant tous les jours si "ça va ? " et vous donner des conseils pour profs débutants, ou ceux qui, fragiles eux-mêmes, vont se dépêcher d'aller raconter que vous avez des problèmes aux autres en se délectant de n'être pas cette fois la victime.)
Parlez-en à des collègues solides professionnellement mais surtout sains et équilibrés mentalement (il y en a quelques uns dans tous les établissements) et de confiance.
- IlianaGrand sage
Mais non, tu as absolument bien fait !
Et puis quoi encore, on doit se laisser insulter, ou jeter des projectiles dessus ?
Tu as fait ce que tu avais à faire au regard de la situation, tu n'as pas à douter. Au contraire, tu as annoncé des choses en cas d'aggravation de leur attitude, et tu t'y es tenue, c'est, selon moi, le mieux à faire.
Nos élèves ont le don d'être parfois absolument infects, ce n'est pas à toi de culpabiliser ensuite
Et puis quoi encore, on doit se laisser insulter, ou jeter des projectiles dessus ?
Tu as fait ce que tu avais à faire au regard de la situation, tu n'as pas à douter. Au contraire, tu as annoncé des choses en cas d'aggravation de leur attitude, et tu t'y es tenue, c'est, selon moi, le mieux à faire.
Nos élèves ont le don d'être parfois absolument infects, ce n'est pas à toi de culpabiliser ensuite
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Minuit passé déjà. Le feu s'est éteint et je sens le sommeil qui gagne du terrain.
Je vais m'endormir contre vous, respirer doucement, parce que je sais où nous allons désormais.
Fauve - Révérence
- DinosauraHabitué du forum
Merci pour vos messages.
Oui, je suis nouvelle cette année, collège zep très faible et avec des élèves pas faciles (voyez ma signature). Ma CDE est nouvelle cette année, elle est plutôt du genre à soutenir je trouve, mais vu que c'est pas la première fois que je fais "tomber des têtes" chez les élèves (enfin rapports suivis de journées d'exclusion), alors je pense qu'ils ont déjà beaucoup entendu parler de moi à la direction... M'enfin, j'entre pas dans les détails, je voudrais pas être identifiée.
Je refuse d'être prise pour un paillasson, mais je suis sensible, et j'ai eu encore la gorge nouée pendant l'heure avec les 3e (sur un ancien post, j'avais déjà parlé d'une heure pourrie où j'avais craqué en cours...). Bon, cette fois, je n'ai pas craqué, mais je me suis demandé si je n'en avais pas fait trop avec les 5e.
Je vais continuer à dicter (ils n'aiment pas ça) et à faire ranger les trousses dans cette classe jusqu'à nouvel ordre. Le vidéoproj, il y en a un, mais il faut prendre un cube tice, ce n'est pas un vidéoprof suspendu au plafond, donc pas pratique.
Ce qui m'inquiète quand même, c'est que vraiment, j'ai le sentiment que, d'une heure à l'autre, toutes les classes peuvent être pénibles. Les 3e étaient corrects pendant un mois et demi, et à nouveau ils sont redevenus pénibles. Pareil pour mes 5e, c'est la meilleure des 3 classes de 5e que j'ai (mais c'est un niveau pénible cette année, ils l'étaient déjà l'année dernière...), et là, sur cette heure-là, le jeudi, qui est mal placée, c'est souvent la lutte.
Oui, je suis nouvelle cette année, collège zep très faible et avec des élèves pas faciles (voyez ma signature). Ma CDE est nouvelle cette année, elle est plutôt du genre à soutenir je trouve, mais vu que c'est pas la première fois que je fais "tomber des têtes" chez les élèves (enfin rapports suivis de journées d'exclusion), alors je pense qu'ils ont déjà beaucoup entendu parler de moi à la direction... M'enfin, j'entre pas dans les détails, je voudrais pas être identifiée.
Je refuse d'être prise pour un paillasson, mais je suis sensible, et j'ai eu encore la gorge nouée pendant l'heure avec les 3e (sur un ancien post, j'avais déjà parlé d'une heure pourrie où j'avais craqué en cours...). Bon, cette fois, je n'ai pas craqué, mais je me suis demandé si je n'en avais pas fait trop avec les 5e.
Je vais continuer à dicter (ils n'aiment pas ça) et à faire ranger les trousses dans cette classe jusqu'à nouvel ordre. Le vidéoproj, il y en a un, mais il faut prendre un cube tice, ce n'est pas un vidéoprof suspendu au plafond, donc pas pratique.
Ce qui m'inquiète quand même, c'est que vraiment, j'ai le sentiment que, d'une heure à l'autre, toutes les classes peuvent être pénibles. Les 3e étaient corrects pendant un mois et demi, et à nouveau ils sont redevenus pénibles. Pareil pour mes 5e, c'est la meilleure des 3 classes de 5e que j'ai (mais c'est un niveau pénible cette année, ils l'étaient déjà l'année dernière...), et là, sur cette heure-là, le jeudi, qui est mal placée, c'est souvent la lutte.
- InvitéMAFidèle du forum
Je trouve que tu as parfaitement réagi. Tu te respectes, et tu ne tolères pas ce genre d'humiliations; eh bien, je trouve que ton attitude est très saine. A mon avis, il ne fallait pas en faire moins.
Je comprends ta peur de "scier la branche" sur laquelle tu te trouves, mais dis-toi bien que si tu laisses passer ces comportements, ils ont plus de chances de se reproduire, et ça finira par se savoir, sauf que tu passeras pour une prof qui ferme les yeux et tolère l'intolérable. Là au moins, on sait que tu poses des limites.
Je crois que tu dois continuer à refuser d'être "prise pour un paillasson" tout en essayant de trouver des techniques pour prendre de la distance sur le moment, afin de ne pas te montrer trop vulnérable devant les élèves.
Peut-être que les néos ont des conseils à ce sujet?
Je comprends ta peur de "scier la branche" sur laquelle tu te trouves, mais dis-toi bien que si tu laisses passer ces comportements, ils ont plus de chances de se reproduire, et ça finira par se savoir, sauf que tu passeras pour une prof qui ferme les yeux et tolère l'intolérable. Là au moins, on sait que tu poses des limites.
Je crois que tu dois continuer à refuser d'être "prise pour un paillasson" tout en essayant de trouver des techniques pour prendre de la distance sur le moment, afin de ne pas te montrer trop vulnérable devant les élèves.
Peut-être que les néos ont des conseils à ce sujet?
- DinosauraHabitué du forum
MarieAnne a écrit:Je trouve que tu as parfaitement réagi. Tu te respectes, et tu ne tolères pas ce genre d'humiliations; eh bien, je trouve que ton attitude est très saine. A mon avis, il ne fallait pas en faire moins.
Je comprends ta peur de "scier la branche" sur laquelle tu te trouves, mais dis-toi bien que si tu laisses passer ces comportements, ils ont plus de chances de se reproduire, et ça finira par se savoir, sauf que tu passeras pour une prof qui ferme les yeux et tolère l'intolérable. Là au moins, on sait que tu poses des limites.
Je crois que tu dois continuer à refuser d'être "prise pour un paillasson" tout en essayant de trouver des techniques pour prendre de la distance sur le moment, afin de ne pas te montrer trop vulnérable devant les élèves.
Peut-être que les néos ont des conseils à ce sujet?
Vous visez juste, c'est ce travail personnel que j'ai tant de mal à faire...
- SakeiNiveau 10
Dinosaura a écrit:
Ce qui m'inquiète quand même, c'est que vraiment, j'ai le sentiment que, d'une heure à l'autre, toutes les classes peuvent être pénibles. Les 3e étaient corrects pendant un mois et demi, et à nouveau ils sont redevenus pénibles. Pareil pour mes 5e, c'est la meilleure des 3 classes de 5e que j'ai (mais c'est un niveau pénible cette année, ils l'étaient déjà l'année dernière...), et là, sur cette heure-là, le jeudi, qui est mal placée, c'est souvent la lutte.
Moi ça me rassurerait. Ce n'est donc pas contre toi sinon ils feraient le bazar tout le temps à mon avis, pas que le jeudi
Dans ma ZEP aussi les élèves sont très influencés par le contexte (ce qui s'est passé chez eux, dehors, dans le collège, à la récré, dans le cours précédent, l'heure de cours dans l'emploi du temps etc.) du coup d'une heure à l'autre dans la semaine on ne sait pas trop à quoi s'attendre... et il ne faut pas tout prendre pour soi, y'a des heures voire des périodes de merde c'est comme ça, ça arrive.
Je trouve que c'est moins le cas dans mes collèges hypertranquilles où les élèves arrivent quand même plus à se contrôler et à moins réagir en fonction de leurs humeurs, de l'heure de cours dans l'emploi du temps (j'étais surpris de pouvoir faire cours correctement le vendredi après-midi par exemple dans les collèges normaux après avoir passé une année en ZEP ^^).
Mais bon moi je trouve ça normal parce que je n'arrive pas à faire le dragon et il m'arrive de me faire bordéler Je relativise et me rassure et essaie de m'améliorer
- Emilie974Niveau 5
Je comprends tout à fait ce que tu ressens, moi aussi j'ai passé deux heures pourries cet après midi avec les 5e. Je n'ose plus faire de rapports, j'ai l'impression que le moindre truc qui remontera sera retenu contre moi. Je suis déjà identifiée comme ayant des problèmes de discipline alors maintenant je me tais.
Mais là, vu ce qu'ils t'ont fait, ça ne pouvait pas passer sous silence. Si tu n'as pas de vidéoproj, oui continue de dicter si ça peut les forcer à se calmer pour écouter. Il faut trouver un système pour les faire gratter le plus possible sans avoir besoin d'écrire au tableau.
Mais là, vu ce qu'ils t'ont fait, ça ne pouvait pas passer sous silence. Si tu n'as pas de vidéoproj, oui continue de dicter si ça peut les forcer à se calmer pour écouter. Il faut trouver un système pour les faire gratter le plus possible sans avoir besoin d'écrire au tableau.
- CowabungaHabitué du forum
Je plussoie tout ce qui a été dit précédemment. Il nous arrive à tous d'avoir des heures apocalyptiques, où la colère de ne pouvoir exercer son métier se double d'un intense sentiment d'échec (à maintenir le calme, à être respecté, etc.) Je pense honnêtement que, dans ta situation, j'aurais réagi de la même façon ; et je ne suis ni nouvelle dans mon établissement, ni connue pour avoir des problèmes de discipline (même si, comme tous mes collègues, je considère que j'en ai).
Cela dit, je ne crois pas que la "vulnérabilité" soit forcément un défaut ou un handicap dans notre métier. Ce qui manque souvent aux élèves en difficulté, c'est la faculté de mettre des mots sur des sentiments qui les envahissent ; montrer que tu ressens, que tu nommes et que tu dépasses tes colères et tes frustrations est, à mon sens, un grand acte d'éducation.
Cela dit, je ne crois pas que la "vulnérabilité" soit forcément un défaut ou un handicap dans notre métier. Ce qui manque souvent aux élèves en difficulté, c'est la faculté de mettre des mots sur des sentiments qui les envahissent ; montrer que tu ressens, que tu nommes et que tu dépasses tes colères et tes frustrations est, à mon sens, un grand acte d'éducation.
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"La parole est mon domaine, la parole est mon royaume" Paul Ricoeur
- OlympiasProphète
Courage, Dinosaura. Tu as fait ce qu'il fallait. Il faut une réaction pour qu'il comprennent qu'ils ne font pas la loi. Ils ne doivent surtout pas sentir si tu as peur, si tu as envie de craquer. J'ai parfois eu du mal à le faire, mais il faut rester ferme et stoïque ; mais j'ai enseigné dans une ZEP très agitée et je n'ai cédé sur rien. Le problème c'est que dans ces établissements, le cours passe après la discipline. Tu devrais te faire un règlement interne à ta classe, avec ta propre échelle de sanctions. Après il faut qu'ils aient tout le temps quelque chose à faire. Interdire les bavardages et les canaliser de façon constructive : par ex. les faire travailler à 2, mais faire tout le temps le tour de la classe, mettre le rétro vers le fond de la classe, comme ça, leurs dos sont devant toi et tu voies tout. Utiliser la carotte aussi = valoriser tout ce qu'ils font bien. Mais ne rien laisser passer. Plutôt que de crier, te déplacer tout près de l'élève et lui parler très fermement à mi-voix. Occuper ton espace, pour leur faire sentir que tu es le maître.
- OlympiasProphète
tu vois tout, voulais-je dire !!
- DinosauraHabitué du forum
Moi ça me rassurerait. Ce n'est donc pas contre toi sinon ils feraient le bazar tout le temps à mon avis, pas que le jeudi
Dans ma ZEP aussi les élèves sont très influencés par le contexte (ce qui s'est passé chez eux, dehors, dans le collège, à la récré, dans le cours précédent, l'heure de cours dans l'emploi du temps etc.) du coup d'une heure à l'autre dans la semaine on ne sait pas trop à quoi s'attendre... et il ne faut pas tout prendre pour soi, y'a des heures voire des périodes de merde c'est comme ça, ça arrive.
Je trouve que c'est moins le cas dans mes collèges hypertranquilles où les élèves arrivent quand même plus à se contrôler et à moins réagir en fonction de leurs humeurs, de l'heure de cours dans l'emploi du temps (j'étais surpris de pouvoir faire cours correctement le vendredi après-midi par exemple dans les collèges normaux après avoir passé une année en ZEP ^^).
Mais bon moi je trouve ça normal parce que je n'arrive pas à faire le dragon et il m'arrive de me faire bordéler Je relativise et me rassure et essaie de m'améliorer [/quote]
Tu as sans doute raison, je n'y avais pas pensé. Peut-être qu'avec ce genre de "public", les cours sont plus aléatoires, les gamins plus sensibles au contexte.
Dans ma ZEP aussi les élèves sont très influencés par le contexte (ce qui s'est passé chez eux, dehors, dans le collège, à la récré, dans le cours précédent, l'heure de cours dans l'emploi du temps etc.) du coup d'une heure à l'autre dans la semaine on ne sait pas trop à quoi s'attendre... et il ne faut pas tout prendre pour soi, y'a des heures voire des périodes de merde c'est comme ça, ça arrive.
Je trouve que c'est moins le cas dans mes collèges hypertranquilles où les élèves arrivent quand même plus à se contrôler et à moins réagir en fonction de leurs humeurs, de l'heure de cours dans l'emploi du temps (j'étais surpris de pouvoir faire cours correctement le vendredi après-midi par exemple dans les collèges normaux après avoir passé une année en ZEP ^^).
Mais bon moi je trouve ça normal parce que je n'arrive pas à faire le dragon et il m'arrive de me faire bordéler Je relativise et me rassure et essaie de m'améliorer [/quote]
Tu as sans doute raison, je n'y avais pas pensé. Peut-être qu'avec ce genre de "public", les cours sont plus aléatoires, les gamins plus sensibles au contexte.
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"Le plus esclave est celui qui ignore ses chaînes."
- Marie LaetitiaBon génie
oh mais c'est exactement cela, Dinosaura ! Tu n'y es pour rien et tu as fait ce qui était à faire!
Et je trouve les propos d'Olympias très justes: ils manquent souvent de vocabulaire pour exprimer toute leur colère, leur frustration, leurs blessures, alors ça sort autrement...
Et je trouve les propos d'Olympias très justes: ils manquent souvent de vocabulaire pour exprimer toute leur colère, leur frustration, leurs blessures, alors ça sort autrement...
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- DinosauraHabitué du forum
Encore une fois, c'est le système Education Nationale qui rend fou. Car on ne devrait pas culpabiliser, et je suis la première à le dire en plus, quand on ne fait que riposter à des problèmes de discipline (voire aux manquements graves aux règles élémentaires de savoir-vivre) des élèves. Or, le fait de faire beaucoup de rapports comme je le fais, donc de pas jouer le jeu de l'omerta ordinaire qui règne dans la profession, c'est passer pour le prof à problèmes, celui qui ne sait pas se faire respecter (celui qui fait des vagues).
Bon, eh bien, sur ces bonnes résolutions, je vais continuer à m'en tenir à cette ligne de conduite, quoi qu'elle m'en coûte en termes de note administrative/avancement. De toute façon, c'est déjà fait
Et je vais tâcher d'appliquer les conseils donnés pour la gestion de classe (Olympias notamment). Je sais que j'ai encore beaucoup à apprendre pour devenir un bon
Bon, eh bien, sur ces bonnes résolutions, je vais continuer à m'en tenir à cette ligne de conduite, quoi qu'elle m'en coûte en termes de note administrative/avancement. De toute façon, c'est déjà fait
Et je vais tâcher d'appliquer les conseils donnés pour la gestion de classe (Olympias notamment). Je sais que j'ai encore beaucoup à apprendre pour devenir un bon
- Spoiler:
- garde-chiourme
- archebocEsprit éclairé
Edgar a écrit:Demain sera un autre jour. Vous risquez d'être étonnée de voir à quel point les élèves auront peu gardé souvenir de la séance, et peut-être aussi peu pris conscience du désordre qu'ils ont généré.
Ya quand même un gamin qui a chialé dans cette histoire. Ce n'est pas vous directement qui avez réussi ce retournement, mais c'est normal : vous avez un cours à assurer, vous ne pouvez pas non plus garantir 100% de la discipline. C'est pour cela qu'il y a une vie scolaire, et c'est pour cela aussi qu'il y a une direction.
Alors moi je dirais :
- demain sera un autre jour
- les gamins, pour la plupart, auront gardé souvenir que quand on met le doigt dans la sauce, ça brûle.
Après, c'est clair qu'avec certains élèves, la suite restera un combat.
Mais je reviens sur ce que je dis au début : en tant que seul maître après Dieu dans nos classes, nous avons l'impression que nous devons assurer 100% de la discipline. Ce n'est pas vrai. Il y a une équipe derrière, et c'est pour cela que c'est si difficile lorsqu'elle est défaillante. Mais si elle tient la route, il faut en profiter sans complexe.
Je dis "nous", même si pour mon compte, dans le supérieur, les problèmes sont microscopiques. Mais pas totalement absents non plus.
- OlympiasProphète
La notion d'équipe est fondamentale (on ne cesse de nous seriner l'expression équipe pédagogique). En tant que PP, je suis aussi là pour veiller au grain. Les élèves savent que s'ils bougent une oreille dans un cours, l'heure suivante, je le sais...et je ne manque pas de le leur faire savoir. Les collègues savent qu'ils peuvent compter sur moi pour recadrer les élèves qui en ont besoin. J'ai par exemple une élève de 2de qui redouble (changement de lycée, elle a séché un max l'an dernier), les problèmes d'absentéisme ne s'arrangent pas (je la suis tutorat) ; ce matin, j'ai mis les pieds dans le plat à la fin du cours et lui ai dis que si elle recommençait à sécher d'ici aux vacances de février, elle serait collée par mes soins tous les mercredis jusqu'aux vacances de Pâques. Elle était blême...Surtout, mettre les menaces à exécution ; quand je dis, je fais.
Et ne pas permettre le mardi ce qu'on interdit le lundi.
Et ne pas permettre le mardi ce qu'on interdit le lundi.
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