- René DescartesNiveau 5
Je fais partie de Sauver les lettres. J'ai été victime d'une discrimination lors d'un entretien professionnel. Je souhaitais changer de discipline et enseigner en terminale la philosophie. Je suis en effet titulaire d'une maîtrise et cela a toujours été mon projet professionnel. L'Inspecteur ne semble pas avoir statué sur mes compétences en philosophie, mais seulement sur mon hostilité à la pédagogie par objectifs. J'estime cette discrimination idéologique, voire politique, extrêmement choquante de la part de quelqu'un qui devrait défendre la philosophie. Je vous livre ci-dessous la lettre envoyée au rectorat et aujourd'hui restée sans réponse. Je pense que je vais démissionner de l'éducation nationale et vivre de mes cours (je pense gagner le double sans me fatiguer autant). Défenseur acharné du public, fils d'enseignants convaincus et très appréciés, si moi je quitte le métier, qui restera-t-il ?
- René DescartesNiveau 5
Monsieur le Recteur,
Vous venez de me délivrer un avis motivé (ci-joint) pour une demande de détachement de professeur de philosophie dans le second degré. Je le reçois aujourd’hui 10 mai et vous remercie de votre envoi. N'étant pas Inspecteur de philosophie, je ne peux contester l'avis en lui-même. Néanmoins, je me dois de vous signifier mon désaccord profond avec la motivation de l'avis, apparemment formulée par M. T., et qui apparaît idéologique, voire politique, et pourrait donc être contraire au droit français sur les discriminations (Article 225-1). Par ailleurs, je regrette que M. T., certes très courtois, n'ait pourtant pas respecté l'impératif kantien "Agis de façon telle que tu traites l'humanité, aussi bien dans ta personne que dans tout autre, toujours en même temps comme fin",-Métaphysique des mœurs, I, Fondation, Introduction, traduction Alain Renaut, page 108-, M. T. n'ayant absolument rien dit durant plus d'une heure d'entretien, de nature à me faire progresser sur quelque plan que ce soit par rapport à la demande que je formulais.
Depuis Socrate et Platon, il existe en effet une tradition philosophique qui invite l’interlocuteur, souvent le plus savant, le plus instruit ou le plus sage, à éclairer son locuteur par un questionnement philosophique judicieux afin de ne le laisser dans l’erreur. Si M. T. a décelé une « erreur » dans « ma » « représentation de la fonction de professeur de philosophie », et une telle erreur qu’elle me vaille un avis défavorable pour le détachement dans le second degré que je demandais, M. T. aurait pu à tout le moins -à défaut de devoir, il n’est certes ni mon professeur, ni mon professeur de philosophie- me faire part de l’erreur commise et ne pas me laisser dans l’état de tromperie dans lequel je suis. J’aurais pu alors, de manière assurée, changer radicalement ma représentation, tant il est certain que je ne prends jamais le faux pour le vrai tant que je ne juge que de ce que j’aperçois clairement et distinctement. M. T. n'étant point trompeur ma faculté de connaître les arguments qu'il m’aurait communiqués n’aurait su faillir, ni même la faculté de vouloir, lorsque je ne l’aurais point étendue au-delà de ce que je connais. Certes, manifestement, il n’est pas toutefois question d’ignorance proprement philosophique, mais d’une vérité toute autre. Mais quand même cette vérité de M. T. n'aurait pas été démontrée, j’aurais été naturellement si enclin à donner mon consentement aux choses que j’aperçois manifestement, que je n’en aurais su douter pendant que je les aurais aperçus de la sorte. Toutefois, chose pour le moins étrange, M. T. ne m’a absolument rien dit. Je reste donc dans l’erreur et une erreur inconnue de moi, malgré toute ma volonté à la corriger.
N’ayant encore jamais enseigné durablement la philosophie en terminale, ma représentation de la fonction de professeur de philosophie est en tous points celle de Jacques Muglioni lorsqu’il était doyen de l’Inspection générale de philosophie, comme j’en ai fait part à M. T. en invoquant « La leçon de philosophie», lettre ouverte à tous les professeurs de philosophie que l’on trouve dans l’Ecole ou le loisir de penser. Ma représentation est en tous points également celle que j’ai pu me forger en assistant aux cours dispensés par un excellent professeur de terminale dans le cadre de la 2ème année d’I.U.F.M. de philosophie (j’avais été exceptionnellement invité à suivre la formation complète au même titre que les lauréats du CAPES, à titre de professeur "déjà dans la maison"), j’en conclus que cette représentation de la fonction de professeur de philosophie est donc à présent obsolète au point d’être « erronée ».
M. T. aurait pu aisément motiver son avis « défavorable » par un manquement à la culture philosophique nécessaire à tout professeur de philosophie, par un manquement à la philosophie tout court, ou par une conception marginale de la philosophie, antithétique à l’enseignement en terminale -il est certes toujours difficile de donner à la philosophie une définition à la fois rigoureuse et complète, qui puisse circonscrire les nombreux champs du savoir qu’elle recouvre-, ou encore par une mauvaise connaissance des notions du programme ou des auteurs ou de la façon de les aborder avec les élèves, etc. J’aurais alors accepté en toute humilité et l’appréciation et la motivation de l’appréciation. Ne pouvant contester l’appréciation qu’en demandant l’avis d’un autre Inspecteur, or votre lettre du 24 avril n’ayant été postée que le 4 mai en tarif lent et arrivant chez moi aujourd’hui le 10 mai m’en dissuade fortement, je vous prie de me permettre donc d’en contester la motivation.
En effet si M. T. semble avoir choisi pour motiver son avis « Votre représentation de la fonction de professeur de philosophie est erronée. », il conviendrait de me répondre en quoi ma représentation est erronée et pourrait nuire aux élèves qui me seraient confiés. Sans réponse de votre part, j’en conclurais que la motivation de l’avis est purement idéologique, voire politique, ce qui apparaîtrait avec clarté comme inacceptable.
Je vous prie de croire, Monsieur le Recteur, en l'assurance de mes respectueuses salutations,
M.M.
Vous venez de me délivrer un avis motivé (ci-joint) pour une demande de détachement de professeur de philosophie dans le second degré. Je le reçois aujourd’hui 10 mai et vous remercie de votre envoi. N'étant pas Inspecteur de philosophie, je ne peux contester l'avis en lui-même. Néanmoins, je me dois de vous signifier mon désaccord profond avec la motivation de l'avis, apparemment formulée par M. T., et qui apparaît idéologique, voire politique, et pourrait donc être contraire au droit français sur les discriminations (Article 225-1). Par ailleurs, je regrette que M. T., certes très courtois, n'ait pourtant pas respecté l'impératif kantien "Agis de façon telle que tu traites l'humanité, aussi bien dans ta personne que dans tout autre, toujours en même temps comme fin",-Métaphysique des mœurs, I, Fondation, Introduction, traduction Alain Renaut, page 108-, M. T. n'ayant absolument rien dit durant plus d'une heure d'entretien, de nature à me faire progresser sur quelque plan que ce soit par rapport à la demande que je formulais.
Depuis Socrate et Platon, il existe en effet une tradition philosophique qui invite l’interlocuteur, souvent le plus savant, le plus instruit ou le plus sage, à éclairer son locuteur par un questionnement philosophique judicieux afin de ne le laisser dans l’erreur. Si M. T. a décelé une « erreur » dans « ma » « représentation de la fonction de professeur de philosophie », et une telle erreur qu’elle me vaille un avis défavorable pour le détachement dans le second degré que je demandais, M. T. aurait pu à tout le moins -à défaut de devoir, il n’est certes ni mon professeur, ni mon professeur de philosophie- me faire part de l’erreur commise et ne pas me laisser dans l’état de tromperie dans lequel je suis. J’aurais pu alors, de manière assurée, changer radicalement ma représentation, tant il est certain que je ne prends jamais le faux pour le vrai tant que je ne juge que de ce que j’aperçois clairement et distinctement. M. T. n'étant point trompeur ma faculté de connaître les arguments qu'il m’aurait communiqués n’aurait su faillir, ni même la faculté de vouloir, lorsque je ne l’aurais point étendue au-delà de ce que je connais. Certes, manifestement, il n’est pas toutefois question d’ignorance proprement philosophique, mais d’une vérité toute autre. Mais quand même cette vérité de M. T. n'aurait pas été démontrée, j’aurais été naturellement si enclin à donner mon consentement aux choses que j’aperçois manifestement, que je n’en aurais su douter pendant que je les aurais aperçus de la sorte. Toutefois, chose pour le moins étrange, M. T. ne m’a absolument rien dit. Je reste donc dans l’erreur et une erreur inconnue de moi, malgré toute ma volonté à la corriger.
N’ayant encore jamais enseigné durablement la philosophie en terminale, ma représentation de la fonction de professeur de philosophie est en tous points celle de Jacques Muglioni lorsqu’il était doyen de l’Inspection générale de philosophie, comme j’en ai fait part à M. T. en invoquant « La leçon de philosophie», lettre ouverte à tous les professeurs de philosophie que l’on trouve dans l’Ecole ou le loisir de penser. Ma représentation est en tous points également celle que j’ai pu me forger en assistant aux cours dispensés par un excellent professeur de terminale dans le cadre de la 2ème année d’I.U.F.M. de philosophie (j’avais été exceptionnellement invité à suivre la formation complète au même titre que les lauréats du CAPES, à titre de professeur "déjà dans la maison"), j’en conclus que cette représentation de la fonction de professeur de philosophie est donc à présent obsolète au point d’être « erronée ».
M. T. aurait pu aisément motiver son avis « défavorable » par un manquement à la culture philosophique nécessaire à tout professeur de philosophie, par un manquement à la philosophie tout court, ou par une conception marginale de la philosophie, antithétique à l’enseignement en terminale -il est certes toujours difficile de donner à la philosophie une définition à la fois rigoureuse et complète, qui puisse circonscrire les nombreux champs du savoir qu’elle recouvre-, ou encore par une mauvaise connaissance des notions du programme ou des auteurs ou de la façon de les aborder avec les élèves, etc. J’aurais alors accepté en toute humilité et l’appréciation et la motivation de l’appréciation. Ne pouvant contester l’appréciation qu’en demandant l’avis d’un autre Inspecteur, or votre lettre du 24 avril n’ayant été postée que le 4 mai en tarif lent et arrivant chez moi aujourd’hui le 10 mai m’en dissuade fortement, je vous prie de me permettre donc d’en contester la motivation.
En effet si M. T. semble avoir choisi pour motiver son avis « Votre représentation de la fonction de professeur de philosophie est erronée. », il conviendrait de me répondre en quoi ma représentation est erronée et pourrait nuire aux élèves qui me seraient confiés. Sans réponse de votre part, j’en conclurais que la motivation de l’avis est purement idéologique, voire politique, ce qui apparaîtrait avec clarté comme inacceptable.
Je vous prie de croire, Monsieur le Recteur, en l'assurance de mes respectueuses salutations,
M.M.
- GrypheMédiateur
Bonjour,
- Avez-vous la possibilité de passer le CAPES ou l'agreg de philo ? Cela résoudrait la difficulté à laquelle vous êtes confronté.
- Le changement de valence ne dépend pas que de la motivation et des qualités de la personne, il peut dépendre aussi des besoins dans telle ou telle discipline (me semble-t-il), il ne faut pas forcément y voir une discrimination.
- Ce forum, dont plusieurs membres sont proches de Sauver les lettres, ne peut toutefois pas servir d'exutoire à des démêlés avec l'inspection et le rectorat, merci d'y veiller pour la suite de vos messages.
Bon courage.
- Avez-vous la possibilité de passer le CAPES ou l'agreg de philo ? Cela résoudrait la difficulté à laquelle vous êtes confronté.
- Le changement de valence ne dépend pas que de la motivation et des qualités de la personne, il peut dépendre aussi des besoins dans telle ou telle discipline (me semble-t-il), il ne faut pas forcément y voir une discrimination.
- Ce forum, dont plusieurs membres sont proches de Sauver les lettres, ne peut toutefois pas servir d'exutoire à des démêlés avec l'inspection et le rectorat, merci d'y veiller pour la suite de vos messages.
Bon courage.
_________________
Τί ἐστιν ἀλήθεια ;
- René DescartesNiveau 5
Gryphe,
Je vous remercie de votre réponse rapide.
"Avez-vous la possibilité de passer le CAPES ou l'agreg de philo ? Cela résoudrait la difficulté à laquelle vous êtes confronté."
Oui, cela fait des années que je les repasse (surtout le Capes, vu la quantité de travail à fournir pour l'agrégation) et j'ai le plus souvent une copie sur deux "admissible". Cela ne résout pas mon problème pour autant puisque je suis refusé. Très respectueux des deux concours sus-mentionnés, je n'ai fait la demande de détachement qu'après avoir obtenu cette année 8 et 10 à l'écrit (je suis plus performant à l'oral), ce qui m'aurait valu une kyrielle de points d'avance il n'y a pas si longtemps. Mais aujourd'hui, le nombre d'élus est ridicule. Je connais des personnes plusieurs fois admissibles à l'agrégation et jamais au Capes et une qui a son agrégation sans avoir obtenu le Capes, d'où la difficulté de l'obtenir en travaillant devant élèves.
"Le changement de valence ne dépend pas que de la motivation et des qualités de la personne, il peut dépendre aussi des besoins dans telle ou telle discipline (me semble-t-il), il ne faut pas forcément y voir une discrimination."
Sauf que l'avis ne mentionne que cette "erreur de représentation de la fonction de professeur".
"Ce forum, dont plusieurs membres sont proches de Sauver les lettres, ne peut toutefois pas servir d'exutoire à des démêlés avec l'inspection et le rectorat, merci d'y veiller pour la suite de vos messages."
J'en prends bonne note, c'est M. Brighelli qui m'avait conseillé le forum, je cherchais en effet un endroit pour dire toute mon indignation.
Je vous remercie de votre réponse rapide.
"Avez-vous la possibilité de passer le CAPES ou l'agreg de philo ? Cela résoudrait la difficulté à laquelle vous êtes confronté."
Oui, cela fait des années que je les repasse (surtout le Capes, vu la quantité de travail à fournir pour l'agrégation) et j'ai le plus souvent une copie sur deux "admissible". Cela ne résout pas mon problème pour autant puisque je suis refusé. Très respectueux des deux concours sus-mentionnés, je n'ai fait la demande de détachement qu'après avoir obtenu cette année 8 et 10 à l'écrit (je suis plus performant à l'oral), ce qui m'aurait valu une kyrielle de points d'avance il n'y a pas si longtemps. Mais aujourd'hui, le nombre d'élus est ridicule. Je connais des personnes plusieurs fois admissibles à l'agrégation et jamais au Capes et une qui a son agrégation sans avoir obtenu le Capes, d'où la difficulté de l'obtenir en travaillant devant élèves.
"Le changement de valence ne dépend pas que de la motivation et des qualités de la personne, il peut dépendre aussi des besoins dans telle ou telle discipline (me semble-t-il), il ne faut pas forcément y voir une discrimination."
Sauf que l'avis ne mentionne que cette "erreur de représentation de la fonction de professeur".
"Ce forum, dont plusieurs membres sont proches de Sauver les lettres, ne peut toutefois pas servir d'exutoire à des démêlés avec l'inspection et le rectorat, merci d'y veiller pour la suite de vos messages."
J'en prends bonne note, c'est M. Brighelli qui m'avait conseillé le forum, je cherchais en effet un endroit pour dire toute mon indignation.
- User5899Demi-dieu
Je trouve que René Descartes a un style qui n'est pas sans rappeler ce que nous donne à lire Platon de Socrate devant ses juges Et j'apprends avec intérêt qu'il existe une conception erronée de la philosophie, tout en souffrant avec ce bon René qu'on ne nous expliquât point ni en quoi elle l'est ni que faire pour qu'elle cessât de l'être. Je demeure donc dans l'expectative, et je souhaite à mon camarade René Descartes tout le courage nécessaire pour la suite de son parcours.
- René DescartesNiveau 5
Merci Cripure pour cette analogie flatteuse, en tous cas cruellement ressentie par votre serviteur, essoufflé par ses classes, et le manque de discernement hiérarchique... Me cuisiner 3/4 h sur ma "motivation", alors que j'étais prêt à être à 300km de ma famille (deux enfants en bas âge) et sacrifier la totalité de mes grandes vacances pour préparer un très bon premier trimestre...
Le plus drôle c'est que j'ai obtenu un congé de formation pour repasser les concours. C'est les classes moyennes (nous) qui payons !
Le plus drôle c'est que j'ai obtenu un congé de formation pour repasser les concours. C'est les classes moyennes (nous) qui payons !
- CathEnchanteur
J'ai connu un cas similaire, tiens...
Un collègue qui avait une maîtrise mais à qui on a refusé le changement de discipline parce qu'il n'avait pas de deug dans cette matière...
Un collègue qui avait une maîtrise mais à qui on a refusé le changement de discipline parce qu'il n'avait pas de deug dans cette matière...
- Libé-RationGuide spirituel
Si je peux me permettre, la remarque sur la lenteur du courrier risque de piquer ton interlocuteur qui ne t'entendra alors certainement pas. C'est du jugement de l'IPR dont tu te plains, pas d'autre chose.
Je te souhaite bon courage pour être entendu et pour obtenir ce que tu espères.
Je te souhaite bon courage pour être entendu et pour obtenir ce que tu espères.
- René DescartesNiveau 5
Bonne remarque, Libellune.
En fait, l'envoi des dossiers au ministère était fin avril. Comme le courrier est daté du 24 avril et n'est parti que le 4 mai pour moi (et en lent !), faire appel était devenu trop tard. Ils bloquent le dossier au rectorat à partir du seul avis de l'IA. (Mon IEN avait émis un très favorable.) Je les soupçonne d'avoir même modifié (légèrement) la motivation de l'avis. Au téléphone, la secrétaire m'avait parlé de "conception" et non de "représentation". Comme j'ai indiqué au téléphone mon désappointement et mon incompréhension, je crois qu'ils ont retouché l'avis, qui n'est qu'une synthèse de l'avis de l'IA (et je n'ai pas accès à cet avis).
Tout cela aurait été plus simple si l'IA avait joué la carte de la transparence et m'avait mis un avis défavorable pour niveau en philosophie insuffisant pour la terminale.
Ceci dit, ça m'arrange bien , car si avec mon congé de formation, j'arrive à obtenir le Capes ou l'agrégation, je risque fort d'être près de chez moi dans un an.
Mais comme je suis motivé, je repasse pendant cinq ans sans interruption agrégation et Capes, ce qui signifie : perte d'une année de formation par l'éducation nationale, et manque d'efficacité dans mes classes tant que je n'aurai pas le concours, car maintenant je suis décidé à faire passer mes élèves APRES moi. Vu la difficulté du concours, j'avais pensé un temps passer le Capes de math, intégrer un lycée pour y enseigner la philosophie... C'est du grand n'importe quoi pour les recrutements. J'ajoute que quand j'ai manqué le Capes la première fois ma professeur la plus exigeante m'avait demandé de rester et de ne pas partir dans le primaire, de continuer mon grec, qu'ils avaient besoin de gens comme moi à la faculté pour la philosophie ancienne... J'ai préféré manger...
En fait, l'envoi des dossiers au ministère était fin avril. Comme le courrier est daté du 24 avril et n'est parti que le 4 mai pour moi (et en lent !), faire appel était devenu trop tard. Ils bloquent le dossier au rectorat à partir du seul avis de l'IA. (Mon IEN avait émis un très favorable.) Je les soupçonne d'avoir même modifié (légèrement) la motivation de l'avis. Au téléphone, la secrétaire m'avait parlé de "conception" et non de "représentation". Comme j'ai indiqué au téléphone mon désappointement et mon incompréhension, je crois qu'ils ont retouché l'avis, qui n'est qu'une synthèse de l'avis de l'IA (et je n'ai pas accès à cet avis).
Tout cela aurait été plus simple si l'IA avait joué la carte de la transparence et m'avait mis un avis défavorable pour niveau en philosophie insuffisant pour la terminale.
Ceci dit, ça m'arrange bien , car si avec mon congé de formation, j'arrive à obtenir le Capes ou l'agrégation, je risque fort d'être près de chez moi dans un an.
Mais comme je suis motivé, je repasse pendant cinq ans sans interruption agrégation et Capes, ce qui signifie : perte d'une année de formation par l'éducation nationale, et manque d'efficacité dans mes classes tant que je n'aurai pas le concours, car maintenant je suis décidé à faire passer mes élèves APRES moi. Vu la difficulté du concours, j'avais pensé un temps passer le Capes de math, intégrer un lycée pour y enseigner la philosophie... C'est du grand n'importe quoi pour les recrutements. J'ajoute que quand j'ai manqué le Capes la première fois ma professeur la plus exigeante m'avait demandé de rester et de ne pas partir dans le primaire, de continuer mon grec, qu'ils avaient besoin de gens comme moi à la faculté pour la philosophie ancienne... J'ai préféré manger...
- JohnMédiateur
Je pense que cette situation explique aussi qu'ils sont peut-être très exigeants pour les reconversions en philosophie.Mais aujourd'hui, le nombre d'élus est ridicule. Je connais des personnes plusieurs fois admissibles à l'agrégation et jamais au Capes et une qui a son agrégation sans avoir obtenu le Capes, d'où la difficulté de l'obtenir en travaillant devant élèves.
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- User5899Demi-dieu
Et voilà. Une carrière foutue pour des futilités sans nom ! Vous l'avez bien cherché !René Descartes a écrit:Quand j'ai manqué le Capes la première fois, ma professeur la plus exigeante m'avait demandé de rester et de ne pas partir dans le primaire, de continuer mon grec, qu'ils avaient besoin de gens comme moi à la faculté pour la philosophie ancienne... J'ai préféré manger...
- René DescartesNiveau 5
Pas sûr, pas sûr, Cripure de la raisontique... J'ai fait carrière en un autre domaine, en dehors du travail... Et puis, je connais bon nombre de docteurs et même doubles docteurs qui sont maintenant exploités et ne font toujours pas ce qu'ils auraient aimé faire, et jonglent péniblement avec les vacations...
Si mon Inspecteur m'ennuie, il voit maintenant porte close. Alors que pour les vacataires, c'est l'usine sans syndicats !
Si mon Inspecteur m'ennuie, il voit maintenant porte close. Alors que pour les vacataires, c'est l'usine sans syndicats !
- René DescartesNiveau 5
Oui, raison de plus pour ne pas délivrer des motivations d'avis aussi étranges.John a écrit:Je pense que cette situation explique aussi qu'ils sont peut-être très exigeants pour les reconversions en philosophie.Mais aujourd'hui, le nombre d'élus est ridicule. Je connais des personnes plusieurs fois admissibles à l'agrégation et jamais au Capes et une qui a son agrégation sans avoir obtenu le Capes, d'où la difficulté de l'obtenir en travaillant devant élèves.
Pour que tout soit bien clair et ne pas passer pour un jeune présomptueux, je m'attendais à avoir un avis défavorable car je n'ai guère été plus "fort" durant l'entretien que lorsque j'étais en terminale... Mais bon à l'époque, le professeur demandait aux autres élèves de noter mes questions et complétait s'il le fallait mes réponses... C'est dire que ma conception de l'enseignement en terminale ne doit pas être si erronée...
- User5899Demi-dieu
René Descartes a écrit:Pas sûr, pas sûr, Cripure de la raisontique...
Au fait, dans mon message précédent, je plaisantais. J'espère que c'était assez clair.
- René DescartesNiveau 5
Cripure a écrit:René Descartes a écrit:Pas sûr, pas sûr, Cripure de la raisontique...
Au fait, dans mon message précédent, je plaisantais. J'espère que c'était assez clair.
C'était une remarque tout à fait judicieuse, parfaitement socratique. C'est ce genre de remarques, peu amènes, que j'ai dû essuyer pendant 3/4 h. En définitive, le pauvre Calliclès que je croyais être a trouvé son maître en la personne de M. T. D'où vient votre nom de profil : de la pièce tirée de Sang noir ?
- User5899Demi-dieu
Oui, enfin, du roman d'où la pièce a été ensuite tirée.René Descartes a écrit:Cripure a écrit:René Descartes a écrit:Pas sûr, pas sûr, Cripure de la raisontique...
Au fait, dans mon message précédent, je plaisantais. J'espère que c'était assez clair.
C'était une remarque tout à fait judicieuse, parfaitement socratique. C'est ce genre de remarques, peu amènes, que j'ai dû essuyer pendant 3/4 h. En définitive, le pauvre Calliclès que je croyais être a trouvé son maître en la personne de M. T. D'où vient votre nom de profil : de la pièce tirée de Sang noir ?
- ClarinetteGrand Maître
Ah, y'a une pièce ? Savais pô.
- DhaiphiGrand sage
Clarinette a écrit:Ah, y'a une pièce ? Savais pô.
Moi aussi, je suis inculte... mais je n'en fais pas étalage en place publique ! :lol:
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De toutes les écoles que j’ai fréquentées, c’est l’école buissonnière qui m’a paru la meilleure.
[Anatole France]
J'aime les regretteurs d'hier qui voudraient changer le sens des rivières et retrouver dans la lumière la beauté d'Ava Gardner.
[Alain Souchon]
- lene75Prophète
John a écrit:Je pense que cette situation explique aussi qu'ils sont peut-être très exigeants pour les reconversions en philosophie.Mais aujourd'hui, le nombre d'élus est ridicule. Je connais des personnes plusieurs fois admissibles à l'agrégation et jamais au Capes et une qui a son agrégation sans avoir obtenu le Capes, d'où la difficulté de l'obtenir en travaillant devant élèves.
Il y a des chances pour que ce soit la réelle motivation, motivation qu'il est peut-être difficile d'écrire noir sur blanc.
Pour revenir sur le message d'origine, qu'est-ce que la pédagogie par objectifs ? C'est dire mon ignorance (si ça continue je vais me faire virer :lol: ) et mon étonnement que des IPR de philo puissent soutenir les derniers errements pédagogiques à la mode (puisque j'imagine qu'il s'agit bien de cela) alors que je pensais que nous étions encore tous de vieux - ou jeunes - réacs en philo.
_________________
Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- René DescartesNiveau 5
"Pour revenir sur le message d'origine, qu'est-ce que la pédagogie par objectifs ? C'est dire mon ignorance (si ça continue je vais me faire virer :lol: ) et mon étonnement que des IPR de philo puissent soutenir les derniers errements pédagogiques à la mode (puisque j'imagine qu'il s'agit bien de cela) alors que je pensais que nous étions encore tous de vieux - ou jeunes - réacs en philo."
C'est ce que je croyais aussi avant l'entretien...
Bienheureuse sois-tu de ne connaître la pédagogie par objectifs, contemporaine du taylorisme !
Voilà pour ta gouverne ! http://www.sauv.net/imposture.htm
- René DescartesNiveau 5
[quote="lene75"]
Il y a des chances pour que ce soit la réelle motivation, motivation qu'il est peut-être difficile d'écrire noir sur blanc.
Non, je trouve qu'il est plutôt simple de dire à un candidat pour un détachement : "Vos connaissances en philosophie ne sont pas assez précises pour un enseignement en terminale, votre aptitude à dégager spontanément une problématique devant la classe reste faible, votre élocution est trop lente, trop rapide, etc. Je vous invite à travailler ces points..." Il y a tellement de qualités à maîtriser pour réaliser un cours véritablement achevé, il y a de quoi orienter le travail de tout futur professeur...
John a écrit:Je pense que cette situation explique aussi qu'ils sont peut-être très exigeants pour les reconversions en philosophie.Mais aujourd'hui, le nombre d'élus est ridicule. Je connais des personnes plusieurs fois admissibles à l'agrégation et jamais au Capes et une qui a son agrégation sans avoir obtenu le Capes, d'où la difficulté de l'obtenir en travaillant devant élèves.
Il y a des chances pour que ce soit la réelle motivation, motivation qu'il est peut-être difficile d'écrire noir sur blanc.
Non, je trouve qu'il est plutôt simple de dire à un candidat pour un détachement : "Vos connaissances en philosophie ne sont pas assez précises pour un enseignement en terminale, votre aptitude à dégager spontanément une problématique devant la classe reste faible, votre élocution est trop lente, trop rapide, etc. Je vous invite à travailler ces points..." Il y a tellement de qualités à maîtriser pour réaliser un cours véritablement achevé, il y a de quoi orienter le travail de tout futur professeur...
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