enseignements d'exploration

Allez! Pour changer du tout politique, je lance un nouveau débat:
avec le recul, voyez-vous un intérêt aux enseignements d'exploration, en particulier pour les lettreux, la "littérature et société" ?
Et, débat secondaire mais en partie lié: arrivez-vous à boucler (je veux dire avec l'impression raisonnable d'avoir posé les bonnes bases ) le programme de français de seconde?

Pour les enseignements d'exploration, j'étais mitigée sur Littérature et Société jusqu'à cette année, où j'en ai eu la charge avec un collègue, ce qui m'a permis de voir que l'enseignement permettait de toucher des élèves (souvent bons) qui ne se seraient pas destinés à une L et qui finalement changeaient d'avis. Dans les 2 derniers lycées où je suis passée, l'enseignement a permis de recruter davantage de L, et pas forcément des L "par défaut". Ensuite, j'ai conscience que mon champ d'observation est bien maigre...
En revanche, je trouve débile l'absence de notes pour ces enseignements, décrétée dans plusieurs académies... Le plus ridicule étant en SES (mes collègues s'en plaignent beaucoup), où les élèves viennent chauffer les chaises et papoter, alors qu'ils seraient censés apprendre des notions importantes pour ceux qui veulent continuer en 1ES.
Quant au programme de 2nde... j'aurai très probablement 8h pour traiter la poésie, que j'avais gardée pour la fin de l'année, en me disant que les élèves seraient mieux armés... Il est bien évident que 4h pour tout faire (je pense surtout aux exercices écrits), c'est beaucoup trop court ! Mais comme nous ont dit nos IPR, il ne faut pas chercher à faire de LA exhaustives, il faut lire le plus de textes possibles de façon cursive... :shock:

Merci pour ta réponse, Artémis, qui s'accorde tout à fait avec mon sentiment.
J'ai l'impression en plus que l'enseognement d'exploration est très dépendant aussi des conditions locales.
Pour les SES, j'entends les collègues se poser la question des deux options possibles en SES et de l'intérêt de la chose et se plaignent pas mal du désintérêt au fur et à mesure que l'année s'avance.
Pour le programme de français de seconde qui a priori ne me déplaisait pas, je le trouve à l'usage mal cadré avec les heures et le niveau de plus en plus déplorable des élèves qui nous arrivent: c'est infaisable en quatre heures. Je suis comme toi pour le dernier morceau, je manque terriblement d'heures, d'autant qu'avec le printemps de multiples heures sautent pour totalité ou partie des élèves (correspondants étrangers, sorties, opérations diverses , rencontres sportives, j'en passe et des meilleures.)
Même en faisant des textes en cursive: qu'est-ce qu'il en reste si on ne prend pas le temps de vérifier? J'ai aussi depuis cette année de plus en plus d'élèves qui ne lisent pas les oeuvres en dehors de la classe et qui, de fait, ne savent pas lire (ils détachent encore les syllabes en lisant!

Bref, je ne suis pas pour qu'on change les programmes tous les deux ans, mais il me semble que le programme de seconde aurait besoin d'un recadrage et qu'il y a besoin d'un audit des enseignements d'exploration (les choix, la notation absente , je te le confirme, c'est ce qu'on demande chez nous, bref l'organisation générale)

Tout à fait d'accord avec toi !
Pour le programme de 2nde, je trouve aussi qu'il est mal cadré ; justement, quand je regarde la poésie, leur faire avaler toutes les notions d'histoire littéraire demandées alors qu'ils n'ont jamais vraiment lu de poésie, c'est mission impossible ! J'aurais trouvé plus logique d'inverser avec le programme de 1ère : en 2nde, le langage poétique (= qu'est-ce que la poésie ? comment ça fonctionne ?) ; en 1ère, les repères d'histoire littéraire (= pourquoi ces évolutions ? comment ? à quels moments ?). Tout cela me semblerait plus cohérent.
En attendant, je ne sais pas comment je vais traiter en 2 semaines cet objet d'étude...

L'objet "poésie" est effectivement particulièrement déroutant en seconde, on ne sait par quel bout le prendre. Pour ma part, j'ai voulu partir de la poésie romantique, parce que c'était la seule manière de parler de "romantisme" dans mon programme, et du coup, je n'ai pas su comment faire pour le reste ... Et en plus pour le romantisme, j'ai eu l'impression de terriblement le déformer en ne parlant que de poésie, et par exemple pas du théâtre
Impression de n'avoir qu'effleuré quelques pistes qui partent en tous sens....

je me retrouve confrontée actuellement au même problème pour la poésie, que je traite "au lance-pierre" en quelques semaines à peine...je ressens une certaine frustration et l'impression de ne pas être "compétente", de faire tout à la va-vite...

S'agissant du programme de seconde et de l'OE poésie, j'ai commencé par ça. J'y ai passé au moins 3 mois ( ). De mon côté, c'est donc le théâtre que je vais torcher traiter en 1 mois.
Pour véritablement prendre au sérieux la poésie et respecter son enseignement tel qu'il est préconisé par les programmes, je crois qu'il faut faire deux chapitres. Sauf que c'est trèèès long.
Pour ma part, si je devais changer quelque chose, je zapperais mon chapitre sur les incipits de romans réalistes, afin de ne consacrer qu'un chapitre à l'objet d'étude "roman".

iphigénie a écrit:Allez! Pour changer du tout politique, je lance un nouveau débat:
avec le recul, voyez-vous un intérêt aux enseignements d'exploration, en particulier pour les lettreux, la "littérature et société" ?
Et, débat secondaire mais en partie lié: arrivez-vous à boucler (je veux dire avec l'impression raisonnable d'avoir posé les bonnes bases ) le programme de français de seconde?

Non. Non.
Mais j'ai été ravi d'apprendre que le prof d'histoire est consacré prof de société

Artémis a écrit:Mais comme nous ont dit nos IPR, il ne faut pas chercher à faire de LA exhaustives, il faut lire le plus de textes possibles de façon cursive... :shock:

Je sors de 6h de liaison 3e-2e avec notre IPR, et ce n'est pas du tout le discours tenu

oh la la ces périodes de transitions politiques :lol:
mais d'où vient le son de la bonne cloche? :lol:
Il n'y a plus de guide suprême?

iphigénie a écrit:oh la la ces périodes de transitions politiques :lol:
mais d'où vient le son de la bonne cloche? :lol:
Il n'y a plus de guide suprême?

Un IPR TRES bien Qui arrive à placer trois fois "exigences" avec "Brader" à la forme négative dans ses deux premières phrases, qui pousse à l'étude précise et détaillée des textes dès la 6e, qui dans "prise de notes" s'intéresse à la "prise" (enfin !!) plus qu'aux abréviations, et incite à la travailler également dès la 6e, et surtout, qui a tenu 6h durant, le propos d'un enseignant cultivé qui incite et non d'un petit chef qui braille. Un vrai moment de bonheur, et c'est assez rare pour que je le souligne.
Bref :

Ah oui! Vous êtes un heureux homme

iphigénie a écrit:Bref, je ne suis pas pour qu'on change les programmes tous les deux ans, mais il me semble que le programme de seconde aurait besoin d'un recadrage et qu'il y a besoin d'un audit des enseignements d'exploration (les choix, la notation absente , je te le confirme, c'est ce qu'on demande chez nous, bref l'organisation générale)

L'enseignement d'exploration : le seul enseignement où l'élève explore autant que le professeur.