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- OlympiasProphète
Je te laisse imaginer la collection d'études de cas dans les manuels de géo...avec documents mal choisis (certains éditeurs multiplient les photos catalogue sans aucun intérêt !), et questions coconnes ou mal adaptées aux documents de la page.Elyas a écrit:Olympias a écrit:C'est incroyable le nombre de tâches complexes que mes 1ères font sans le savoir
On ne va pas revenir sur ce point, la tâche complexe a une définition du point de vue de la psychologie cognitive et une institutionnelle, définitions complémentaires car l'institutionnelle s'appuie sur celle de la psychologie cognitive. Le fait est que depuis environ 30 ans tout est fait pour déstructurer les tâches complexes au sens de la psychologie cognitive, amenant à la fin de la dissertation et à l'avènement de la restitution objective de connaissance (oups, on dit composition en HG) au lycée et de la micro-activité et de la fiche d'activités au collège. Tu mets une tâche complexe au bac ou au DNB, peu importe la définition que tu lui donnes, et tout le monde s'évanouit. Il suffit de se souvenir de la question de développement construit en histoire du DNB 2014 qui demandait de passer d'un exemple à la mise en perspective, exercice qui a été une catastrophe (33% de non-réponse, moyenne nationale 1,5/5).
Demander aux élèves de 6e en début d'heure de "Raconter l'épopée d'Alexandre avec les documents X, Y et Z avec le langage et la rigueur historiques" donne des sueurs froides à de nombreux collègues adeptes de la fiche d'activité. Le fait est que les élèves de 6e y arrivent très bien, une fois explicitement formés et avec la possibilité de cheminer selon sa différence pour parvenir à la fin de l'année à un résultat conventionnel. Tu imagines, on pourrait demander aux élèves de 2de de composer sur le sujet : "Religion et politique à Athènes", ce serait terrible !
L'un des principaux problèmes de la fiche d'activité est la pauvreté de connaissances qu'elle induit, le manque de chair historique et géographique... Bref, la question de l'érudition à portée de main.
Je suis obligée de mettre mes élèves de seconde par groupe avec des atlas pour qu'ils manient ces ouvrages (certains ne savent ni utiliser un index, ni un sommaire ! :shock: ) parce qu'ils n'ont aucune connaissance en géographie physique
- Isis39Enchanteur
Ah ben la géographie physique, à mon grand regret, a été évacuée des programmes.
- HonchampDoyen
Isis39 a écrit:
Édit : l'ancien paragraphe argumenté n'était pas forcément défendable. Mais au moins le travail de rédaction valait 10 points. Les élèves bossaient vraiment dur pour y arriver.
Effectivement, au moins, cela valait 10 points.
Avant la réforme du DNB, une IPR avait dit lors d'une inspection que le paragraphe argumenté était une tâche complexe
(Elyas va protester ? , ) , et que nous n'avions pas à nous inférioriser par rapport aux SVT.
Tâche complexe car :
pour traiter un "paragraphe argumenté" , il fallait :
- comprendre les docs et en extraire les réponses aux questions.
- apporter des connaissances tirées du cours .
- Tirer éventuellement des docs d'autres infos, des exemples...
- Mettre tout cela en forme dans un développement avec des parties, une intro, une petite conclusion.
Du coup, je ne l'ai pas abandonné :
tous mes "gros contrôles", dès la 5 ème (je n'ai pas de 6ème), sont bâtis sur le même schéma :
I. Questions de connaissances simples ou plus longues. Rédigées, ou bien système de flèches, schéma...
II. Un doc + questions. Rédigées.
III. Un "petit texte" à rédiger en faisant des paragraphes, souvent sous-entendus dans le sujet. Avec consigne de réemployer les réponses aux questions I et II + apporter des connaissances tirées de la leçon.
Pour ce qui est de noter, je suis du style bienveillant et positivant.
On voit aussi l'intérêt de faire un brouillon, avec les mots clefs.
On corrige avec le TBI, je fais un système d'étiquettes qui représentent ces mots-clefs, énumérés de manière linéaire, et quelques élèves passent au tableau pour les réorganiser selon le plan sous-entendu.
En cours d'année, pour les "débrouillés", je ne sous-entend plus le plan.
Bref, je continue à considérer que c'est une forme de tâche complexe, "IPR inside".
Bon, je ne voudrais pas faire dévier le fil.
_________________
"Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi, assise par terre comme ça.."
- Isis39Enchanteur
Honchamp a écrit:Isis39 a écrit:
Édit : l'ancien paragraphe argumenté n'était pas forcément défendable. Mais au moins le travail de rédaction valait 10 points. Les élèves bossaient vraiment dur pour y arriver.
Effectivement, au moins, cela valait 10 points.
Avant la réforme du DNB, une IPR avait dit lors d'une inspection que le paragraphe argumenté était une tâche complexe
(Elyas va protester ? , ) , et que nous n'avions pas à nous inférioriser par rapport aux SVT.
Tâche complexe car :
pour traiter un "paragraphe argumenté" , il fallait :
- comprendre les docs et en extraire les réponses aux questions.
- apporter des connaissances tirées du cours .
- Tirer éventuellement des docs d'autres infos, des exemples...
- Mettre tout cela en forme dans un développement avec des parties, une intro, une petite conclusion.
Du coup, je ne l'ai pas abandonné :
tous mes "gros contrôles", dès la 5 ème (je n'ai pas de 6ème), sont bâtis sur le même schéma :
I. Questions de connaissances simples ou plus longues. Rédigées, ou bien système de flèches, schéma...
II. Un doc + questions. Rédigées.
III. Un "petit texte" à rédiger en faisant des paragraphes, souvent sous-entendus dans le sujet. Avec consigne de réemployer les réponses aux questions I et II + apporter des connaissances tirées de la leçon.
Pour ce qui est de noter, je suis du style bienveillant et positivant.
On voit aussi l'intérêt de faire un brouillon, avec les mots clefs.
On corrige avec le TBI, je fais un système d'étiquettes qui représentent ces mots-clefs, énumérés de manière linéaire, et quelques élèves passent au tableau pour les réorganiser selon le plan sous-entendu.
En cours d'année, pour les "débrouillés", je ne sous-entend plus le plan.
Bref, je continue à considérer que c'est une forme de tâche complexe, "IPR inside".
Bon, je ne voudrais pas faire dévier le fil.
Les questions sur les documents n'en font pas une tâche complexe.
- Albert JarlHabitué du forum
Elyas a écrit:kyralina a écrit:Sans le vouloir, j'ai suscité un débat et beaucoup d'interrogations. Quand je parle de "fiches d'activités"; je ne fais pas allusion aux fichiers que l'on trouve dans le commerce mais des montages de différents types de documents et des exercices différents dans l'esprit des épreuves du brevet que je faisais moi-même.
Si cela peut vous rassurer, je faisais aussi des fiches Histoire des arts, des cartes, des croquis, des schémas. J'organisais les débats, surtout en Education civique.J'ai aussi utilisé le vidéoprojecteur numérique. Il y avait toujours une introduction, 3 parties, 3 sous-parties et une conclusion.
Il est vrai que la fiche d'activité permettait de canaliser et de cadrer les élèves les plus en difficultés sans trop les lasser.
Donc, ça correspond bien aux fiches d'activités auxquelles je pensais et donc, non, ça ne me rassure pas du tout. Ce type de travail est ce qui tue notre discipline.
Effectivement, avec ça, les élèves sont "canalisés" mais cela ne participe pas à élever le niveau ou à nourrir culturellement, intellectuellement et avec érudition nos élèves. On reste au basique. Après, il ne faut pas se plaindre si les élèves arrivant en 2de ne savent rien et ne sont capables de pas grand chose. Mais au moins, les collégiens sont occupés avec des exercices différents sauf que ça ne crée pas beaucoup de raisonnement et de maîtrise des connaissances chez les élèves. Les bons élèves s'ennuient (et apprennent plus hors du cours), les moyens voient la forfaiture et les élèves en difficulté ne progressent pas. Donc bavardages et problèmes de discipline. Donc, idée qu'il faut faire des micro-activités pour les occuper. Donc, encore plus de fiches d'activités. La mode zapping dans toute sa puissance, credo des IUFM depuis les années 90 avec ses résultats si impressionnants que le collègues de lycée louent les fiches d'activités et leurs merveilles. :lol: C'est triste à dire mais c'est la pratique massive sur le terrain depuis près de 25 ans. Je vois encore des collègues faire des montages de documents/cartes avec des questions/consignes dessous et c'est leur cours avec une petite trace écrite construite en commun avec les élèves (pratique socioconstructiviste pure cette construction en société de la trace écrite).
Cependant, cette façon de faire est si répandue qu'on ne peut pas te reprocher de l'avoir faite. Ce qui est ironique, c'est qu'en mutant au lycée, tu paniques car tu as peur de ne pas savoir faire un cours à la hauteur. Tu comprends donc qu'il y avait un problème quelque part. Je te rassure, la majorité des élèves que tu auras auront tout à apprendre car ils ont surtout fait des fiches d'activités.
Ce qui arrive à notre discipline au collège est exactement ce qui est arrivé aux Lettres et aux Mathématiques avant nous. J'avoue aussi que ça m'énerve de lire des tas de collègues crier à la chute du niveau et compagnie, fustigeant le socioconstructivisme et critiquant les collègues travaillant autrement (en faisant de l'écriture, des plans de travail, du travail collaboratif, des tâches complexes, de la classe inversée...) alors que beaucoup de ces contempteurs du niveau réel et du pédagogisme font exactement ce qu'ils critiquent ("En ont-ils conscience ?" est une autre question).
Néanmoins, la fiche d'activités peut avoir son utilité ponctuellement ou pour initier les élèves à un type de raisonnement. Mais elle n'est qu'un début, pas une fin (dans tous les sens du terme) ou une façon de faire ponctuelle qui peut souvent être déléguée à la maison.
Cette façon de faire me donne l'impression que pour une partie des collègues, enseigner au collège est un pensum et qu'il faut bien faire avec. En conséquence, l'enseignement en collège voit son niveau s'effondrer et c'est abominable de mon point de vue.
Il y a une réelle responsabilité des IUFM des années 90-début des années 2000 dans cette omniprésence de la fiche d'activités.
Je suis en train de préparer mes bagages car je pars en vacances demain pour une semaine. C'est dommage car j'aurais aimé répondre à ce message bourré de certitudes, préjugés et postures. Après un message pareil, je vais avoir du mal à prendre au sérieux tes appels à la liberté pédagogique. Que celui qui n'a jamais distribué aux élèves "unpaplaravecuneconsignedessus" me jette la première pierre. En fait, tu caricatures une pratique (on se demande bien laquelle d'ailleurs) pour mieux mettre en avant ta propre idéologie. Car si l'alternative que tu proposes c'est les tâches complexes et Cie, non merci ! Et moi aussi je pourrais dire que l'idéologie des compétences abêti les élèves (et surtout les profs d'ailleurs) et on sera bien avancé...
_________________
Si vis pacem, para bellum
- ElyasEsprit sacré
Non, c'est bien une tâche complexe du point de vue de la définition issue de la psychologie cognitive (tâche demandant l'usage d'au moins deux capacité cognitives). Le souci du développement construit version ancien DNB était que les connaissances personnelles ne comptaient pas/plus.
- LaotziSage
Elyas, on est bien d'accord sur le constat. Je déplore fortement que la composition ne soit plus qu'une restitution de connaissances (et de façon totalement dingue, les élèves ont un nombre incroyable de chapitres et donc de connaissances à mémoriser pour le bac, donc forcément on nous demande de la "souplesse" dans la notation de l'examen).
Un sujet comme tu le proposes en seconde (religion et politique à Athènes) serait totalement impossible à traiter actuellement dans le programme actuel (qui prévoit que l'on passe au maximum 4h sur Athènes en gros, et sans traiter vraiment de la religion, à la limite quelques mots sur les Panathénées mais c'était davantage dans le précédent programme). La plupart des élèves de seconde, en tout cas dans mon secteur, arrivent sans savoir rédiger de réponse construite (de type développement construit) et je dirais même que c'est pire depuis l'abandon du paragraphe argumenté (qui n'était pas satisfaisant mais qui obligeait, de par son importance au brevet, à faire un peu rédiger les élèves, même si le résultat était souvent une paraphrase des documents). Et dès le début de la classe de première générale, les épreuves de bac influent fortement sur le travail que l'on fait avec les élèves et donc on les prépare le plus tôt possible à ces compositions qui sont du perroquetage. Heureusement, il y a les études critiques de document pour pousser davantage à la réflexion et à l'autonomie intellectuelle des élèves (sauf lorsqu'on donne au bac, comme cette année en ES/L, des documents très mal fichus et une consigne qui encourage à une paraphrase sans intérêt).
La solution pour nous sauver au lycée : recréer une véritable dissertation (évidemment, on ne va pas exiger une dissertation de prépa, mais au moins un sujet qui ne soit pas le titre du chapitre). Mais pour cela, il faut impérativement deux fois moins de chapitres en terminale afin de ne pas se cantonner à réduire chaque chapitre à une composition modèle, des liens explicites entre eux (pour avoir des sujets sur plusieurs chapitres). Mais ça ne se fera jamais.
Pour le croquis, c'est peut-être pire. J'ai de la peine, en lisant vos messages, de voir tout le mal que vous vous donnez pour apprendre la méthode du croquis aux élèves depuis la sixième. Au bac, ils ont une liste de sept croquis à apprendre par coeur. C'est juste un pur exercice de mémorisation, sans aucune véritable compétence en terme de cartographie. Même les schémas que l'on peut retrouver dans les compositions de géographie sont de simples recopiages de ceux donnés par le professeur (et on comprend les élèves, ils ne peuvent guère faire autrement vu la masse de connaissances à apprendre par coeur pour le bac).
La classe de seconde nous laisse un peu de liberté mais on est tiraillé entre les élèves très faibles qui seront réorientés en pro (moi, c'est quatre ou cinq par classe), ceux très faibles qui refuseront et redoubleront (même nombre), ceux qui passeront en filière technologique et ne feront jamais de composition ni d'étude critique, et le reste qui passe en série générale (rarement plus de la moitié d'une classe).
Un sujet comme tu le proposes en seconde (religion et politique à Athènes) serait totalement impossible à traiter actuellement dans le programme actuel (qui prévoit que l'on passe au maximum 4h sur Athènes en gros, et sans traiter vraiment de la religion, à la limite quelques mots sur les Panathénées mais c'était davantage dans le précédent programme). La plupart des élèves de seconde, en tout cas dans mon secteur, arrivent sans savoir rédiger de réponse construite (de type développement construit) et je dirais même que c'est pire depuis l'abandon du paragraphe argumenté (qui n'était pas satisfaisant mais qui obligeait, de par son importance au brevet, à faire un peu rédiger les élèves, même si le résultat était souvent une paraphrase des documents). Et dès le début de la classe de première générale, les épreuves de bac influent fortement sur le travail que l'on fait avec les élèves et donc on les prépare le plus tôt possible à ces compositions qui sont du perroquetage. Heureusement, il y a les études critiques de document pour pousser davantage à la réflexion et à l'autonomie intellectuelle des élèves (sauf lorsqu'on donne au bac, comme cette année en ES/L, des documents très mal fichus et une consigne qui encourage à une paraphrase sans intérêt).
La solution pour nous sauver au lycée : recréer une véritable dissertation (évidemment, on ne va pas exiger une dissertation de prépa, mais au moins un sujet qui ne soit pas le titre du chapitre). Mais pour cela, il faut impérativement deux fois moins de chapitres en terminale afin de ne pas se cantonner à réduire chaque chapitre à une composition modèle, des liens explicites entre eux (pour avoir des sujets sur plusieurs chapitres). Mais ça ne se fera jamais.
Pour le croquis, c'est peut-être pire. J'ai de la peine, en lisant vos messages, de voir tout le mal que vous vous donnez pour apprendre la méthode du croquis aux élèves depuis la sixième. Au bac, ils ont une liste de sept croquis à apprendre par coeur. C'est juste un pur exercice de mémorisation, sans aucune véritable compétence en terme de cartographie. Même les schémas que l'on peut retrouver dans les compositions de géographie sont de simples recopiages de ceux donnés par le professeur (et on comprend les élèves, ils ne peuvent guère faire autrement vu la masse de connaissances à apprendre par coeur pour le bac).
La classe de seconde nous laisse un peu de liberté mais on est tiraillé entre les élèves très faibles qui seront réorientés en pro (moi, c'est quatre ou cinq par classe), ceux très faibles qui refuseront et redoubleront (même nombre), ceux qui passeront en filière technologique et ne feront jamais de composition ni d'étude critique, et le reste qui passe en série générale (rarement plus de la moitié d'une classe).
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"Trouvez donc bon qu'au lieu de vous dire aussi, adieu comme autrefois, je vous dise, adieu comme à présent."
- OlympiasProphète
De toute façon, imaginer qu'on peut faire de l'histoire-géo sans que les élèves ne puissent régulièrement se concentrer, se taire et écouter leur professeur leur raconter un certain nombre de faits historiques ou exposer une situation géographique, écouter justement pour apprendre d'autrui ce qu'ils ignorent, c'est se fourvoyer totalement.
En outre, je refuse qu'on m'impose telle ou telle manière de travailler.
Les miens doivent apprendre la patience de lire et comprendre des textes longs.
En outre, je refuse qu'on m'impose telle ou telle manière de travailler.
Les miens doivent apprendre la patience de lire et comprendre des textes longs.
- Isis39Enchanteur
Elyas a écrit:Non, c'est bien une tâche complexe du point de vue de la définition issue de la psychologie cognitive (tâche demandant l'usage d'au moins deux capacité cognitives). Le souci du développement construit version ancien DNB était que les connaissances personnelles ne comptaient pas/plus.
Je pensais, mais je ne m'y connais pas autant que toi, qu'il fallait une consigne générale.
- OlympiasProphète
Quand j'étais en seconde, nous devions maîtriser la dissertation à la fin de l'année. Mon premier sujet fut : "les élites urbaines et la révolution française". Rédiger intro, conclusion et préparer le plan détaillé.
- Albert JarlHabitué du forum
Olympias a écrit:De toute façon, imaginer qu'on peut faire de l'histoire-géo sans que les élèves ne puissent régulièrement se concentrer, se taire et écouter leur professeur leur raconter un certain nombre de faits historiques ou exposer une situation géographique, écouter justement pour apprendre d'autrui ce qu'ils ignorent, c'est se fourvoyer totalement.
En outre, je refuse qu'on m'impose telle ou telle manière de travailler.
Les miens doivent apprendre la patience de lire et comprendre des textes longs.
Je suis entièrement d'accord avec ça. Et l'autre aspect que beaucoup semblent ignorer royalement, c'est la structure du cahier. Je considère que la famille doit comprendre ce que j'ai fait en classe avec leur enfant.
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Si vis pacem, para bellum
- Dadoo33Grand sage
Laotzi a écrit:Elyas, on est bien d'accord sur le constat. Je déplore fortement que la composition ne soit plus qu'une restitution de connaissances (et de façon totalement dingue, les élèves ont un nombre incroyable de chapitres et donc de connaissances à mémoriser pour le bac, donc forcément on nous demande de la "souplesse" dans la notation de l'examen).
Un sujet comme tu le proposes en seconde (religion et politique à Athènes) serait totalement impossible à traiter actuellement dans le programme actuel (qui prévoit que l'on passe au maximum 4h sur Athènes en gros, et sans traiter vraiment de la religion, à la limite quelques mots sur les Panathénées mais c'était davantage dans le précédent programme). La plupart des élèves de seconde, en tout cas dans mon secteur, arrivent sans savoir rédiger de réponse construite (de type développement construit) et je dirais même que c'est pire depuis l'abandon du paragraphe argumenté (qui n'était pas satisfaisant mais qui obligeait, de par son importance au brevet, à faire un peu rédiger les élèves, même si le résultat était souvent une paraphrase des documents). Et dès le début de la classe de première générale, les épreuves de bac influent fortement sur le travail que l'on fait avec les élèves et donc on les prépare le plus tôt possible à ces compositions qui sont du perroquetage. Heureusement, il y a les études critiques de document pour pousser davantage à la réflexion et à l'autonomie intellectuelle des élèves (sauf lorsqu'on donne au bac, comme cette année en ES/L, des documents très mal fichus et une consigne qui encourage à une paraphrase sans intérêt).
La solution pour nous sauver au lycée : recréer une véritable dissertation (évidemment, on ne va pas exiger une dissertation de prépa, mais au moins un sujet qui ne soit pas le titre du chapitre). Mais pour cela, il faut impérativement deux fois moins de chapitres en terminale afin de ne pas se cantonner à réduire chaque chapitre à une composition modèle, des liens explicites entre eux (pour avoir des sujets sur plusieurs chapitres). Mais ça ne se fera jamais.
Pour le croquis, c'est peut-être pire. J'ai de la peine, en lisant vos messages, de voir tout le mal que vous vous donnez pour apprendre la méthode du croquis aux élèves depuis la sixième. Au bac, ils ont une liste de sept croquis à apprendre par coeur. C'est juste un pur exercice de mémorisation, sans aucune véritable compétence en terme de cartographie. Même les schémas que l'on peut retrouver dans les compositions de géographie sont de simples recopiages de ceux donnés par le professeur (et on comprend les élèves, ils ne peuvent guère faire autrement vu la masse de connaissances à apprendre par coeur pour le bac).
La classe de seconde nous laisse un peu de liberté mais on est tiraillé entre les élèves très faibles qui seront réorientés en pro (moi, c'est quatre ou cinq par classe), ceux très faibles qui refuseront et redoubleront (même nombre), ceux qui passeront en filière technologique et ne feront jamais de composition ni d'étude critique, et le reste qui passe en série générale (rarement plus de la moitié d'une classe).
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- ElyasEsprit sacré
Albert Jarl a écrit:Olympias a écrit:De toute façon, imaginer qu'on peut faire de l'histoire-géo sans que les élèves ne puissent régulièrement se concentrer, se taire et écouter leur professeur leur raconter un certain nombre de faits historiques ou exposer une situation géographique, écouter justement pour apprendre d'autrui ce qu'ils ignorent, c'est se fourvoyer totalement.
En outre, je refuse qu'on m'impose telle ou telle manière de travailler.
Les miens doivent apprendre la patience de lire et comprendre des textes longs.
Je suis entièrement d'accord avec ça. Et l'autre aspect que beaucoup semblent ignorer royalement, c'est la structure du cahier. Je considère que la famille doit comprendre ce que j'ai fait en classe avec leur enfant.
Tout le monde est d'accord avec ça. Pourquoi faire cette remarque ?
- ElyasEsprit sacré
Olympias a écrit:De toute façon, imaginer qu'on peut faire de l'histoire-géo sans que les élèves ne puissent régulièrement se concentrer, se taire et écouter leur professeur leur raconter un certain nombre de faits historiques ou exposer une situation géographique, écouter justement pour apprendre d'autrui ce qu'ils ignorent, c'est se fourvoyer totalement.
En outre, je refuse qu'on m'impose telle ou telle manière de travailler.
Les miens doivent apprendre la patience de lire et comprendre des textes longs.
On est bien d'accord. La concentration est la base.
- ElyasEsprit sacré
Albert Jarl a écrit:Elyas a écrit:kyralina a écrit:Sans le vouloir, j'ai suscité un débat et beaucoup d'interrogations. Quand je parle de "fiches d'activités"; je ne fais pas allusion aux fichiers que l'on trouve dans le commerce mais des montages de différents types de documents et des exercices différents dans l'esprit des épreuves du brevet que je faisais moi-même.
Si cela peut vous rassurer, je faisais aussi des fiches Histoire des arts, des cartes, des croquis, des schémas. J'organisais les débats, surtout en Education civique.J'ai aussi utilisé le vidéoprojecteur numérique. Il y avait toujours une introduction, 3 parties, 3 sous-parties et une conclusion.
Il est vrai que la fiche d'activité permettait de canaliser et de cadrer les élèves les plus en difficultés sans trop les lasser.
Donc, ça correspond bien aux fiches d'activités auxquelles je pensais et donc, non, ça ne me rassure pas du tout. Ce type de travail est ce qui tue notre discipline.
Effectivement, avec ça, les élèves sont "canalisés" mais cela ne participe pas à élever le niveau ou à nourrir culturellement, intellectuellement et avec érudition nos élèves. On reste au basique. Après, il ne faut pas se plaindre si les élèves arrivant en 2de ne savent rien et ne sont capables de pas grand chose. Mais au moins, les collégiens sont occupés avec des exercices différents sauf que ça ne crée pas beaucoup de raisonnement et de maîtrise des connaissances chez les élèves. Les bons élèves s'ennuient (et apprennent plus hors du cours), les moyens voient la forfaiture et les élèves en difficulté ne progressent pas. Donc bavardages et problèmes de discipline. Donc, idée qu'il faut faire des micro-activités pour les occuper. Donc, encore plus de fiches d'activités. La mode zapping dans toute sa puissance, credo des IUFM depuis les années 90 avec ses résultats si impressionnants que le collègues de lycée louent les fiches d'activités et leurs merveilles. :lol: C'est triste à dire mais c'est la pratique massive sur le terrain depuis près de 25 ans. Je vois encore des collègues faire des montages de documents/cartes avec des questions/consignes dessous et c'est leur cours avec une petite trace écrite construite en commun avec les élèves (pratique socioconstructiviste pure cette construction en société de la trace écrite).
Cependant, cette façon de faire est si répandue qu'on ne peut pas te reprocher de l'avoir faite. Ce qui est ironique, c'est qu'en mutant au lycée, tu paniques car tu as peur de ne pas savoir faire un cours à la hauteur. Tu comprends donc qu'il y avait un problème quelque part. Je te rassure, la majorité des élèves que tu auras auront tout à apprendre car ils ont surtout fait des fiches d'activités.
Ce qui arrive à notre discipline au collège est exactement ce qui est arrivé aux Lettres et aux Mathématiques avant nous. J'avoue aussi que ça m'énerve de lire des tas de collègues crier à la chute du niveau et compagnie, fustigeant le socioconstructivisme et critiquant les collègues travaillant autrement (en faisant de l'écriture, des plans de travail, du travail collaboratif, des tâches complexes, de la classe inversée...) alors que beaucoup de ces contempteurs du niveau réel et du pédagogisme font exactement ce qu'ils critiquent ("En ont-ils conscience ?" est une autre question).
Néanmoins, la fiche d'activités peut avoir son utilité ponctuellement ou pour initier les élèves à un type de raisonnement. Mais elle n'est qu'un début, pas une fin (dans tous les sens du terme) ou une façon de faire ponctuelle qui peut souvent être déléguée à la maison.
Cette façon de faire me donne l'impression que pour une partie des collègues, enseigner au collège est un pensum et qu'il faut bien faire avec. En conséquence, l'enseignement en collège voit son niveau s'effondrer et c'est abominable de mon point de vue.
Il y a une réelle responsabilité des IUFM des années 90-début des années 2000 dans cette omniprésence de la fiche d'activités.
Je suis en train de préparer mes bagages car je pars en vacances demain pour une semaine. C'est dommage car j'aurais aimé répondre à ce message bourré de certitudes, préjugés et postures. Après un message pareil, je vais avoir du mal à prendre au sérieux tes appels à la liberté pédagogique. Que celui qui n'a jamais distribué aux élèves "unpaplaravecuneconsignedessus" me jette la première pierre. En fait, tu caricatures une pratique (on se demande bien laquelle d'ailleurs) pour mieux mettre en avant ta propre idéologie. Car si l'alternative que tu proposes c'est les tâches complexes et Cie, non merci ! Et moi aussi je pourrais dire que l'idéologie des compétences abêti les élèves (et surtout les profs d'ailleurs) et on sera bien avancé...
Reprenons calmement ;
1- distribuer un papier avec une consigne n'est pas une fiche d'activités ipso facto (d'ailleurs, pourquoi donner un papier pour une seule consigne ?).
2- tu te focalises sur le mot tâche complexe qui est une notion polysémique pour m'accuser d'idéologie pro-compétences alors que ceux du forum savent que je suis très précautionneux face à la définition officielle issue de la pédagogie par compétences (je suis plus adepte de la définition cognitive qu'institutionnelle, définition qui correspond à ce que demandait la dissertation alors que la composition actuelle est une tâche simple d'une certaine façon mais compliquée du fait de la masse de chapitres au programme -voir message de Laozi un peu plus haut sur ce fil). Pratiquer de temps en temps la TaCo (acronyme de la définition institutionnelle de la tâche complexe) et savoir ce que c'est font-ils de moi un idéologue ? Apparemment, oui.
3- Tu as raison, j'ai parlé maladroitement de la construction de la trace écrite en commun. Maladroitement car je semble la définir comme mauvaise. Il n'en est rien, elle a son utilité. La réalité est que je disais que je ne comprenais pas les gens qui balancent sur le forum honnir le socioconstructivisme et lire dans un message après une pratique qu'ils ont et qui est du socioconstructivisme pur. Tu avoueras que c'est particulier.
4- Ta réaction est très véhémente car tu as dû te sentir critiqué par rapport à mes remarques sur les fiches d'activités. Je suis vraiment navré de t'avoir blessé. Hélas, la fiche d'activités généralisée est un fléau au primaire et au collège. Pose la question à Ronin, tu seras servi. Maintenant, je veux bien connaître objectivement les apports efficaces des fiches d'activités généralisées par rapport aux ambitions d'un enseignement rigoureux, érudit et efficace de l'HG ? Avec des exemples de fiches d'activités permettant de faire une pratique répondant à tout cela. Tu peux me traiter d'idéologue mais quand j'explique d'autres méthodes que la fiche d'activités, je ne cache rien sur le forum, je montre des exemples et même ce que font mes élèves.
5- Tu veux savoir la vérité : au début, la tâche complexe type institutionnelle me rebutait, je pensais comme toi. Une dizaine d'amis m'ont dit que j'avais tort. Comme j'ai du respect professionnel pour ces personnes, je me suis dit qu'ils ne devaient pas être si stupides que ça et qu'il fallait au moins que j'essaie pour voir. J'ai donc testé une TaCo et là, j'ai vu trois de mes élèves en forte difficulté s'épanouir et bosser tout en constatant que tous mes autres élèves travaillaient avec efficacité. J'a été très dubitatif mais cela avait fonctionné. Maintenant, comme pour tout, comme pour la fiche d'activité, la TaCo n'est qu'un début qui doit amener à une tâche complexe selon la définition cognitive (donc par exemple faire un récit/une synthèse avec une seule phrase de consignes ou une dissertation) à terme. La TaCo ne doit être qu'un outil ponctuel qui permet d'aller plus loin à terme (sans coup de pouce ni scénarisation).
6- De même que la TaCo, la fiche d'activité en elle-même n'est pas le mal. Je l'ai d'ailleurs expliqué dans le message qui t'a conduit à m'écrire un message dur. Ce qui est mal, comme pour les TaCos, c'est sa généralisation, sa systématisation. Un peu comme demander aux élèves d'écrire un récit d'histoire à "je". Utiliser ces outils ne peut être qu'un début, pas un moyen constant et à terme.
7- Nulle part dans mon message, je n'ai parlé de compétences. Donc, je vois mal pourquoi tu évoques ça.
8- Enfin, oui, tu as raison. Il faut se mettre d'accord sur ce qu'on entend par "activités" dans fiche d'activités. Si cela consiste à donner des petits exercices simples et variés qui ont pour but d'occuper les élèves pour faire passer quelques connaissances, c'est bien ce que je critique. Si c'est un travail filé amenant à un raisonnement construit peu à peu par l'élève et qui aboutit à la construction d'un discours cohérent, raisonné et riche en connaissances avec toute la rigueur et toutes les exigences de l'HG comme construire un croquis ou une synthèse à partir des micro-activités de la fiche, oui. Mais là, la fiche d'activités menant à ça a plus de logique à être réalisée à la maison pour privilégier en classe le travail de raisonnement et de réflexion, chose qui a été l'origine de ma réaction.
- Albert JarlHabitué du forum
Salut,
Ma véhémence à ton endroit (toute relative crois-moi) était moins liée à une blessure d'ego qu'à mon esprit justicier vis-à-vis de l'accueil que tu as réservé à kyralina p. 48 (ce qui n'est sans doute pas une meilleure excuse). Celle-ci n'est d'ailleurs pas revenue et on la comprend. Tu as l'air de t'être fait une spécialité de poster des parfois assortis d'un petit commentaire "gentil" dès lors que tu identifies une pratique que tu juges pédagogiquement incorrecte.
Ensuite, tes explications du style "avant j'étais comme toi, puis j'ai vu la lumière..." te donnent un petit côté évangéliste impayable.
Je me dois d'être honnête avec toi Elyas, je goûte très peu ta prose sur ce forum et j'a même songé à te mettre en "ignoré". Mais, à tout perdre, je préfère encore savoir ce que tu racontes pour le cas où ça me concernerait.
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Bon sinon je suis rentré de vacances. C'était court mais la coupure fait du bien !
Je vais pouvoir de nouveau vous embêter avec mes questions sur le lycée et la seconde (sujet de ce topic). Mais ça va je commence à y voir clair sur pleins d'aspects grâce à vous.
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https://www.neoprofs.org/viewtopic.forum?t=112514
Ma véhémence à ton endroit (toute relative crois-moi) était moins liée à une blessure d'ego qu'à mon esprit justicier vis-à-vis de l'accueil que tu as réservé à kyralina p. 48 (ce qui n'est sans doute pas une meilleure excuse). Celle-ci n'est d'ailleurs pas revenue et on la comprend. Tu as l'air de t'être fait une spécialité de poster des parfois assortis d'un petit commentaire "gentil" dès lors que tu identifies une pratique que tu juges pédagogiquement incorrecte.
Ensuite, tes explications du style "avant j'étais comme toi, puis j'ai vu la lumière..." te donnent un petit côté évangéliste impayable.
Je me dois d'être honnête avec toi Elyas, je goûte très peu ta prose sur ce forum et j'a même songé à te mettre en "ignoré". Mais, à tout perdre, je préfère encore savoir ce que tu racontes pour le cas où ça me concernerait.
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Bon sinon je suis rentré de vacances. C'était court mais la coupure fait du bien !
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Si vis pacem, para bellum
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