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par Madame_Prof Jeu 21 Mar 2013 - 21:08
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par Edgar Jeu 21 Mar 2013 - 21:14
Heureusement que les équipes semblent avoir fait front cette fois ci. Une agression similaire dans mon collège il y a quelques années n'avait pas obtenu de façon claire et spontanée la volonté des collègues de marquer le coup. Il a fallu parlementer un peu pour obtenir des collègues qu'ils refusent de prendre leurs classes seulement un après-midi. Des jeunes collèges surtout.
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par Madame_Prof Jeu 21 Mar 2013 - 21:15
Edgar a écrit:Heureusement que les équipes semblent avoir fait front cette fois ci. Une agression similaire dans mon collège il y a quelques années n'avait pas obtenu de façon claire et spontanée la volonté des collègues de marquer le coup. Il a fallu parlementer un peu pour obtenir des collègues qu'ils refusent de prendre leurs classes seulement un après-midi. Des jeunes collèges surtout.

Tu trouves?! Léger front tout de même... :shock:
Et pour ce que tu racontes, encore une fois, j'ai du mal à comprendre. Vraiment. Je n'ose imaginer le désarroi des collègues agressés alors.

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2017-2025 - 10ème établissement, en poste fixe ! Et, militante (encore, malgré tout...) ! 
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2012-2013 - Année de stage en collège
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par Ergo Jeu 21 Mar 2013 - 21:19
C'est une apathie très souvent incompréhensible et révoltante.
Je ne sais pas si c'est une façon de se voiler la face, d'essayer de faire croire qu'on est dans des conditions acceptables; si c'est lié à un manque de syndicalisation et de politisation de beaucoup de jeunes collègue; si c'est une manière de ne pas faire de vagues pour des raisons obscures; si c'est au fond un soulagement de "ouf, ça m'est pas arrivé, donc je continue"; une manière de se dire que se lever le matin a un sens et que l'absence de sens, le chaos ne doit pas s'imposer, sans quoi on arrête tout...

Des fois, je me demande. Qu'est-ce qu'on accepte ?

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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
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par Edgar Jeu 21 Mar 2013 - 21:36
Ergo a écrit:C'est une apathie très souvent incompréhensible et révoltante.
Je ne sais pas si c'est une façon de se voiler la face, d'essayer de faire croire qu'on est dans des conditions acceptables; si c'est lié à un manque de syndicalisation et de politisation de beaucoup de jeunes collègue; si c'est une manière de ne pas faire de vagues pour des raisons obscures; si c'est au fond un soulagement de "ouf, ça m'est pas arrivé, donc je continue"; une manière de se dire que se lever le matin a un sens et que l'absence de sens, le chaos ne doit pas s'imposer, sans quoi on arrête tout...

Des fois, je me demande. Qu'est-ce qu'on accepte ?

Vous avez exactement les réponses auxquelles je pensais. Tout ceci à la fois, avec en plus une sorte de servilité vis à vis de la hiérarchie avec la peur d'être mal vus, et pire, car je l'ai entendu, l'idée à demi-mots que la victime l'avait un peu cherché car ce n'était pas vraiment une super prof. J'aurais eu peur d'être avec ces gens là en 1940.
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par Madame_Prof Jeu 21 Mar 2013 - 22:07
Oui, sans doute un peu de tout ça Ergo :|

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par Olympias Jeu 21 Mar 2013 - 22:12
L'absence de soutien hiérarchique, l'empilement de réformes idiotes, le management hystérique, le taylorisme que devient l'enseignement au collège.. poussent les gens au repli...Certaines salles des profs sont des lieux de non-communication. L'accueil des jeunes collègues par les anciens de l'établissement devrait etre une priorité. C'est avec ma tutrice que j'ai le plus appris...
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par Ergo Jeu 21 Mar 2013 - 22:34
Oui...
En rangeant, je suis retombée sur le protocole d'accueil des nouveaux arrivants de mon établissement l'an dernier, les réunions avec des collègues déjà en place, les CPE, l'assistante sociale, l'adjointe, le principal le cas échéant.

Quand j'avais vu l'adjointe à la réunion la première fois (débriefing de rentrée), ça m'avait fait bizarre (et sûrement pas qu'à moi), jusqu'à ce qu'elle nous explique que nos difficultés étaient normales et qu'on était là pour essayer de les réduire.

Quand on va en classe en sachant que les collègues sortiront de leur salle pour vous soutenir en cas de problème, et que des sanctions seront prises immédiatement par la hiérarchie, ça change tout.

En l'absence d'une telle coopération et dès que le doute s'installe, en revanche...

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par Olympias Jeu 21 Mar 2013 - 22:35
Ergo a écrit:Oui...
En rangeant, je suis retombée sur le protocole d'accueil des nouveaux arrivants de mon établissement l'an dernier, les réunions avec des collègues déjà en place, les CPE, l'assistante sociale, l'adjointe, le principal le cas échéant.

Quand j'avais vu l'adjointe à la réunion la première fois (débriefing de rentrée), ça m'avait fait bizarre (et sûrement pas qu'à moi), jusqu'à ce qu'elle nous explique que nos difficultés étaient normales et qu'on était là pour essayer de les réduire.

Quand on va en classe en sachant que les collègues sortiront de leur salle pour vous soutenir en cas de problème, et que des sanctions seront prises immédiatement par la hiérarchie, ça change tout.

En l'absence d'une telle coopération et dès que le doute s'installe, en revanche...
J'ai enseigné dans deux collèges difficiles et je suis sortie de ma salle très souvent, cela me semblait normal
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par Ergo Jeu 21 Mar 2013 - 22:45
Ce n'est pas toujours le cas.

La gestion des couloirs et des bagarres dans la cour quand on va chercher les élèves est tout aussi difficile.

Mais je reste persuadée que les chefs ont l'autorité qu'on leur accorde et que nous avons une grande part de responsabilité dans certains faits parce qu'on ferme les yeux.

J'avais souri au discours du principal lors d'une réunion l'an dernier qui nous avait dit qu'on acceptait beaucoup trop de choses - et que, par exemple, un élève qui répondait "je m'en bats les c***" c'était inacceptable, il fallait l'exclure de cours. Donc acte.

Mais quand je vois à quel point on nivelle par le bas ("il y a pire ailleurs") au lieu de voir qu'il y a mieux ailleurs, je me dis qu'on n'est pas rendu.

La discipline est hautement relative: des faits qui avaient valu un conseil de discipline dans l'établissement de stage d'une amie, et qui auraient valu un conseil de discipline dans mon établissement de stage se retrouvent sanctionnés par quelques heures de colle au mieux. Il faut aller au conflit pour obtenir l'acceptable.

On a peur d'un appel possible des parents pour un conseil de discipline pour jet de chaise (l'élève reconnaissant avoir jeté une chaise en direction d'un autre élève) alors que la question ne se poserait jamais ailleurs, ce serait l'évidence même.

Je plaide coupable également: je sens l'apathie parfois, l'absence d'envie de me battre, le fait de céder à la facilité (bon, il n'a pas enlevé son manteau, mais déjà il a sorti ses affaires, on verra la prochaine fois pour le manteau...ou alors: il dort sur sa table, ben au moins cette fois, il me dira pas "jm'en bats les c***", jvais le laisser dormir...). Et finalement, c'est cela le plus effrayant: petit à petit, c'est nous qui cautionnons, acceptons et repoussons les limites. Parce que se battre tous les jours, à chaque heure, pour les mêmes faits, face aux mêmes élèves ("ouais mais avec M. Machin ou Mme Truc, on peut garder nos manteaux", "wesh, j'ai jamais levé la main pour parler, jvais pas commencer là", pour des exemples softs), face à la même hiérarchie, face aux mêmes dérives, c'est épuisant.


Dernière édition par Ergo le Jeu 21 Mar 2013 - 22:49, édité 1 fois

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par Edgar Jeu 21 Mar 2013 - 22:49
Je sais qu'à force d'avoir passé des années en ZEP, je finis par laisser passer de plus en plus de choses qui m'auraient fait faire des rapports et demander des sanctions auparavant. J'ai d'ailleurs remarqué que je commence à voir de moins en moins les limites et à avoir tendance à minimiser un peu tant qu'il n'y a pas mort d'homme. Cela m'inquiète parfois. Je suis un peu las, on s'est battu à un moment mais on perd un peu le peps je trouve avec le temps. C'est d'ailleurs pour cela que je suis mieux maintenant dans un établissement plus civilisé.
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par Madame_Prof Jeu 21 Mar 2013 - 22:56
Oui Ergo, ce que tu dis est comprehensible, humain tout simplement. Comme toujours, la direction a toute son importance la-dedans. Que faire quand elle est laxiste ou incompetente? (Ex. du cas present : grillage non repare, ayant permis a l'agresseur de s'introduire dans le college).

Ceci dit, j'ai du mal a comprendre que l'on puisse laisser passer si vite une telle agression.. Tu parles du quotidien, il s'agit d'un événement grave et tout de même isole (même si tout le reste y contribue lentement mais surement).

(Dsl pour les accents)

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par Madame_Prof Jeu 21 Mar 2013 - 22:58
Et que l'on aurait sans doute pu eviter avec quelques prise de precautions simples. C'est presque le pire dans cette histoire.

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par Ergo Jeu 21 Mar 2013 - 23:00
Exactement. J'ai dévié. Mais tu as raison: l'ensemble de cette histoire montre des failles invraisemblables.

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par Isidoria Jeu 21 Mar 2013 - 23:36
J'ai travaillé 4 ans à Garcia Lorca... Tout mon soutien à la collègue.
Et au début j'ai trouvé ça super, des équipes hyper soudées, un principal extraordinaire, c'était dur mais ça roulait.
Et on a changé de CE... et l'enfer a déboulé: elle nous montait les uns contre les autres, interdisait les réunions, le collège a sombré peu à peu.
Elle nous parlait de rentabilité, et d'audit, nous là bas qui luttions jour après jour.
Et voilà ce que ça a donné, mais ça c'est le choix de l'EN aussi.
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par Condorcet Ven 22 Mar 2013 - 0:00
Edgar a écrit:
Ergo a écrit:C'est une apathie très souvent incompréhensible et révoltante.
Je ne sais pas si c'est une façon de se voiler la face, d'essayer de faire croire qu'on est dans des conditions acceptables; si c'est lié à un manque de syndicalisation et de politisation de beaucoup de jeunes collègue; si c'est une manière de ne pas faire de vagues pour des raisons obscures; si c'est au fond un soulagement de "ouf, ça m'est pas arrivé, donc je continue"; une manière de se dire que se lever le matin a un sens et que l'absence de sens, le chaos ne doit pas s'imposer, sans quoi on arrête tout...

Des fois, je me demande. Qu'est-ce qu'on accepte ?

Vous avez exactement les réponses auxquelles je pensais. Tout ceci à la fois, avec en plus une sorte de servilité vis à vis de la hiérarchie avec la peur d'être mal vus, et pire, car je l'ai entendu, l'idée à demi-mots que la victime l'avait un peu cherché car ce n'était pas vraiment une super prof. J'aurais eu peur d'être avec ces gens là en 1940.

En 1940, tout le monde a eu peur, sans distinction de classe. La seule chose sauvée dans sa quasi intégralité (hormis les oeuvres d'art des musées nationaux et l'Empire) fut l'or : http://theatrum-belli.org/documentaire-lepopee-des-2500-tonnes-dor-de-la-banque-de-france-durant-la-seconde-guerre-mondiale/ (documentaire diffusé par Arte, dimanche dernier).
Si vous désirez passer une nuit paisible, ne lisez pas ce qui suit.
Spoiler:

Une phrase de Marc Bloch me hante : "j'ai été un bon historien mais ai-je un bon citoyen ?". Celui qui se mêle dans la sphère publique de ce à quoi on ne le convie pas, qui ose pointer l'inacceptable, qui pense que l'honneur prime les honneurs, Dans nos sociétés policées, quasi aroniennes, le compromis est vanté(vanité aussi) et paré de toutes les vertus.Louable souci de l'équilibre qui autorise le milieu entre la liberté et la tyrannie, le juste et l'injuste jusqu'au jour où il faut choisir entre son emploi et un salaire décent, une justice équitable ou l'équilibre budgétaire... Mais du compromis à la compromission, le glissement ne revêt pas seulement une connotation sémantique. Combien de ces situations humiliantes avons-nous vécues sans pouvoir et/ou vouloir leur résister ? La résistance contre l'arbitraire n'aurait-elle donc qu'une aimable valeur illustrative ? Apprend-t-on Antigone et Lysistrata pour aussitôt les ignorer ?


Dernière édition par PaoloSarpi le Ven 22 Mar 2013 - 9:38, édité 1 fois
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par tortue Ven 22 Mar 2013 - 9:32
Ergo a écrit:Ce n'est pas toujours le cas.

La gestion des couloirs et des bagarres dans la cour quand on va chercher les élèves est tout aussi difficile.

Mais je reste persuadée que les chefs ont l'autorité qu'on leur accorde et que nous avons une grande part de responsabilité dans certains faits parce qu'on ferme les yeux.

J'avais souri au discours du principal lors d'une réunion l'an dernier qui nous avait dit qu'on acceptait beaucoup trop de choses - et que, par exemple, un élève qui répondait "je m'en bats les c***" c'était inacceptable, il fallait l'exclure de cours. Donc acte.

Mais quand je vois à quel point on nivelle par le bas ("il y a pire ailleurs") au lieu de voir qu'il y a mieux ailleurs, je me dis qu'on n'est pas rendu.

La discipline est hautement relative: des faits qui avaient valu un conseil de discipline dans l'établissement de stage d'une amie, et qui auraient valu un conseil de discipline dans mon établissement de stage se retrouvent sanctionnés par quelques heures de colle au mieux. Il faut aller au conflit pour obtenir l'acceptable.

On a peur d'un appel possible des parents pour un conseil de discipline pour jet de chaise (l'élève reconnaissant avoir jeté une chaise en direction d'un autre élève) alors que la question ne se poserait jamais ailleurs, ce serait l'évidence même.

Je plaide coupable également: je sens l'apathie parfois, l'absence d'envie de me battre, le fait de céder à la facilité (bon, il n'a pas enlevé son manteau, mais déjà il a sorti ses affaires, on verra la prochaine fois pour le manteau...ou alors: il dort sur sa table, ben au moins cette fois, il me dira pas "jm'en bats les c***", jvais le laisser dormir...). Et finalement, c'est cela le plus effrayant: petit à petit, c'est nous qui cautionnons, acceptons et repoussons les limites. Parce que se battre tous les jours, à chaque heure, pour les mêmes faits, face aux mêmes élèves ("ouais mais avec M. Machin ou Mme Truc, on peut garder nos manteaux", "wesh, j'ai jamais levé la main pour parler, jvais pas commencer là", pour des exemples softs), face à la même hiérarchie, face aux mêmes dérives, c'est épuisant.

Quotidien qui devient à un moment justement trop quotidien et face auquel il est humain de se laisser déborder car il faut beaucoup de force intérieure pour faire face continuellement à ce ressac d'incivilités.

Je suis plus circonspect quant au retrait systématique en cas de problèmes survenant au sein de l'établissement....
Si le fait de ne plus assurer les cours doit évidemment être compris comme un soutien collectif et général au prof agressé ainsi que comme une inquiétude quant à l'intégrité physique à laquelle les enseignants ont droit ; la poursuite des cours représente justement un message fort envoyé aux élèves en leur montrant que quoi qu'il arrive, ça ne les perturbe pas et que l'enseignement toujours prévaut ....
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par Ergo Ven 22 Mar 2013 - 9:53
Je crois que le retrait est très rare dans les établissements.
Dans le sujet de départ, il était essentiel. C'est aussi envoyer un message fort aux élèves et à la hiérarchie: on ne laisse pas passer ça.

Quand on voit les réactions qui suivent, avec le témoignage qui a relancé le sujet, c'est effrayant.

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par thrasybule Ven 22 Mar 2013 - 12:27
PaoloSarpi a écrit:
Edgar a écrit:
Ergo a écrit:C'est une apathie très souvent incompréhensible et révoltante.
Je ne sais pas si c'est une façon de se voiler la face, d'essayer de faire croire qu'on est dans des conditions acceptables; si c'est lié à un manque de syndicalisation et de politisation de beaucoup de jeunes collègue; si c'est une manière de ne pas faire de vagues pour des raisons obscures; si c'est au fond un soulagement de "ouf, ça m'est pas arrivé, donc je continue"; une manière de se dire que se lever le matin a un sens et que l'absence de sens, le chaos ne doit pas s'imposer, sans quoi on arrête tout...

Des fois, je me demande. Qu'est-ce qu'on accepte ?

Vous avez exactement les réponses auxquelles je pensais. Tout ceci à la fois, avec en plus une sorte de servilité vis à vis de la hiérarchie avec la peur d'être mal vus, et pire, car je l'ai entendu, l'idée à demi-mots que la victime l'avait un peu cherché car ce n'était pas vraiment une super prof. J'aurais eu peur d'être avec ces gens là en 1940.

En 1940, tout le monde a eu peur, sans distinction de classe. La seule chose sauvée dans sa quasi intégralité (hormis les oeuvres d'art des musées nationaux et l'Empire) fut l'or : http://theatrum-belli.org/documentaire-lepopee-des-2500-tonnes-dor-de-la-banque-de-france-durant-la-seconde-guerre-mondiale/ (documentaire diffusé par Arte, dimanche dernier).
Si vous désirez passer une nuit paisible, ne lisez pas ce qui suit.
Spoiler:

Une phrase de Marc Bloch me hante : "j'ai été un bon historien mais ai-je un bon citoyen ?". Celui qui se mêle dans la sphère publique de ce à quoi on ne le convie pas, qui ose pointer l'inacceptable, qui pense que l'honneur prime les honneurs, Dans nos sociétés policées, quasi aroniennes, le compromis est vanté(vanité aussi) et paré de toutes les vertus.Louable souci de l'équilibre qui autorise le milieu entre la liberté et la tyrannie, le juste et l'injuste jusqu'au jour où il faut choisir entre son emploi et un salaire décent, une justice équitable ou l'équilibre budgétaire... Mais du compromis à la compromission, le glissement ne revêt pas seulement une connotation sémantique. Combien de ces situations humiliantes avons-nous vécues sans pouvoir et/ou vouloir leur résister ? La résistance contre l'arbitraire n'aurait-elle donc qu'une aimable valeur illustrative ? Apprend-t-on Antigone et Lysistrata pour aussitôt les ignorer ?
Merci pour ces paroles justes et effrayantes
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par thrasybule Ven 22 Mar 2013 - 12:30
Ce que tu appelles compromis( avec glissement sémantique vers la compromssion), n'est-ce pas ce qu'on pourrait également appeler tiédeur, qui anesthésie peu à peu l'évidence du refus?
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par Condorcet Ven 22 Mar 2013 - 16:10
Il s'agit d'un calcul des risques encourus avant même d'envisager une action quelle qu'elle fût afin de préserver d'hypothétiques chances d'obtenir un éventuel avantage ou de ne pas le perdre. La lâcheté ne survient pas de manière abrupte mais sourd au fil de petits renoncements qui, accumulés, en deviennent de grands. Lorsque je ne réponds rien à un mandarin qui, visiblement me prend de haut, que suis-je prêt à accepter la prochaine fois ? Ce renoncement redéfinit les conditions du prochain compromis à mon désavantage. Il en va de même pour toute bataille perdue qui rend la prochaine d'autant plus dure à envisager, à mener et à remporter, et rapproche insensiblement du chèque en blanc confié à autrui alors que ses intérêts divergent des vôtres. Ce que l'on aurait considéré comme inacceptable hier (le recul de l'âge de la retraite ou l'allongement de votre durée de travail) devient la norme légitimante.

Edit : c'est tout à fait ce que tu décris, Thrasy
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