- Crazy CowFidèle du forum
Ici, un discours du vice-rectorat m'avait déjà fait tiqué au début de l'année : "Ne donnez pas de devoirs à vos élèves car cela aggrave les inégalités entre les communautés." Soit. Mais là où je n'ai plus rien compris c'est quand on nous a dit le projet du rectorat : " favoriser l'esprit de travail chez nos élèves"
Un peu dubitative, j'ai essayé de donner quand même des devoirs à mes élèves. Après un mois à m'arracher les cheveux car bien sûr aucun travail n'était fait, j'ai abandonné (la FCPE serait fière de nous ici! ) mais du coup, comment leur donner l'envie de travailler s'ils font tout en classe et jamais rien chez eux, tous seuls??
Un peu dubitative, j'ai essayé de donner quand même des devoirs à mes élèves. Après un mois à m'arracher les cheveux car bien sûr aucun travail n'était fait, j'ai abandonné (la FCPE serait fière de nous ici! ) mais du coup, comment leur donner l'envie de travailler s'ils font tout en classe et jamais rien chez eux, tous seuls??
- roxanneOracle
Certains parents sont aussi très attachés aux devoirs.Après il faut rester dans le raisonnable.Je suis toujours étonnée quand des amis sérieux qui suivent bien leurs enfants me disent passer une heure (voir plus ) chaque soir pour des enfants de primaire (dès le CE1) avec tous les conflits que ça engendre.Il me semble que le temps des devoirs ne devrait pas dépasser un quart d'heure-20 minutes pour les petites classes (CP CE1 CE2) et une demi-heure en CM;
- thalianeNiveau 6
ADRIANA a écrit:Que la FCPE s'occupe de l'éducation de ses rejetons
Tous les parents adhérents FCPE que je connais personnellement s'occupent de l'éducation de leurs enfants. Peut-être pas parfaitement mais je ne connais pas personnellement de parents parfaits.
Et, en tant que parents délégués, leur rôle est aussi de représenter les autres parents.
Le débat sur les devoirs à la maison a lieu à toutes les réunions organisés avec les parents. Parce que, pour beaucoup de parents, c'est source d'angoisses : angoisse de ne pas bien accompagner son enfant et angoisse du conflit quotidien avec l'enfant. Mais beaucoup disent aussi qu'il faut que les enfants aient un bon niveau ce qui passe par du travail. Et ce sont souvent les mêmes. Bref, le débat n'est pas simple.
- thalianeNiveau 6
roxanne a écrit:Certains parents sont aussi très attachés aux devoirs.Après il faut rester dans le raisonnable.Je suis toujours étonnée quand des amis sérieux qui suivent bien leurs enfants me disent passer une heure (voir plus ) chaque soir pour des enfants de primaire (dès le CE1) avec tous les conflits que ça engendre.Il me semble que le temps des devoirs ne devrait pas dépasser un quart d'heure-20 minutes pour les petites classes (CP CE1 CE2) et une demi-heure en CM;
Oui, beaucoup de parents sont très attachés aux devoirs. C'est d'ailleurs l'argument des enseignants quand d'autres réclament qu'il n'y en ait pas. Mais il faut savoir : ce sont les parents qui décident ou les enseignants ?
Quant au temps passé, je pense que tous les enseignants calibrent les devoirs selon les durées que vous mentionnez. Sauf que, dans la réalité de la maison, parfois à 18h30 ou plus tard après la fatigue d'une journée pour l'enfant comme le parent, dans la cuisine pendant la préparation du dîner, ou avec un ou plusieurs autres enfants qui jouent à côté, ajoutez à ça un moment de crise où il faut envoyer l'enfant se calmer dans sa chambre (généralement après un "mais la maîtresse, elle m'a dit qu'il fallait pas faire comme çaaaaa !"), ou une digression parce que l'enfant va raconter ce qui s'est passé à la récré avec copain truc et méchante machine, ça peut durer le double voire le triple parce que la concentration n'est pas très bonne (euphémisme).
Si, au moins, ce qui est un calvaire pour beaucoup de parents pouvait leur faire toucher du doigt la difficulté du métier d'enseignant, il y aurait une vertu. Mais ce n'est pas le cas parce que, encore plus que l'absence de méthode pédagogique des parents, ce qui rend les devoirs difficiles, c'est qu'ils sont hyper chargés affectivement.
- thalianeNiveau 6
Petite précision : quand je dis "à 18h30", ce n'est pas seulement parce que les parents travaillent ou parce que les enfants ont des activités (même si c'est souvent le cas et, ma foi, les parents doivent travailler et je trouve plutôt sain que les enfants aient d'autres activités que l'école), ça peut être aussi parce qu'en sortant de l'école à 16h30, leur mère (ça peut être leur père aussi même si c'est plus rare) les emmène au arc ou au square à côté ou les laisse jouer dans le jardin. C'est important aussi qu'ils se défoulent et qu'ils prennent l'air, non ? Et il vaut mieux le faire à 16h30 qu'à 17h30 quand le soleil baisse et qu'il fait frais (et, souvent, les squares ferment à 18h au printemps).
Je sais bien que les enseignants sont soumis à une pression très forte. C'est vrai aussi des parents qui reçoivent plein d'injonctions contradictoires : un "bon" parent, c'est celui qui, dans la même soirée, se débrouille pour que son enfant ait
- fait une activité qui le défoule physiquement (sinon, en cas de problèmes de comportements à l'école, vient inévitablement la question "mais est-ce qu'il fait un sport pour se défouler à l'extérieur ?")
- fait une activité qui le nourrit intellectuellement (réviser son piano, lu un moment, dessiner...)
- joué (mais attention exclusivement avec des kaplas, legos, playmobils, jeux de société)
- révisé ses leçons et fait ses devoirs
- dîné sainement de plats préparés à partir de produits frais et contenant impérativement au moins un légume et un fruit. En ayant pris soin de vérifier que le menu est bien complémentaire de la cantine
- soigné son hygiène bien sûr
- discuté avec ses parents
- éteint la lumière à 20h au plus tard, idéalement 19h30 pour les moins de 8 ans pour garantir une bonne nuit de sommeil
Et évidemment tout ça avec ses côtés Papa - Maman fermes et zen en même temps, n'élevant jamais la voix mais se faisant obéir au doigt et à l'oeil.
Ben moi j'avoue : quand j'arrive à faire une soirée parfaite comme celle-là dans le trimestre, je n'en reviens pas et m'auto-congratule pendant des semaines. Et j'ai pourtant la chance d'avoir pu aménager mon activité pour être disponible très souvent de 16h30 à 20h (en retravaillant après mais ça, ici, je sais que vous connaissez le principe)...
Je sais bien que les enseignants sont soumis à une pression très forte. C'est vrai aussi des parents qui reçoivent plein d'injonctions contradictoires : un "bon" parent, c'est celui qui, dans la même soirée, se débrouille pour que son enfant ait
- fait une activité qui le défoule physiquement (sinon, en cas de problèmes de comportements à l'école, vient inévitablement la question "mais est-ce qu'il fait un sport pour se défouler à l'extérieur ?")
- fait une activité qui le nourrit intellectuellement (réviser son piano, lu un moment, dessiner...)
- joué (mais attention exclusivement avec des kaplas, legos, playmobils, jeux de société)
- révisé ses leçons et fait ses devoirs
- dîné sainement de plats préparés à partir de produits frais et contenant impérativement au moins un légume et un fruit. En ayant pris soin de vérifier que le menu est bien complémentaire de la cantine
- soigné son hygiène bien sûr
- discuté avec ses parents
- éteint la lumière à 20h au plus tard, idéalement 19h30 pour les moins de 8 ans pour garantir une bonne nuit de sommeil
Et évidemment tout ça avec ses côtés Papa - Maman fermes et zen en même temps, n'élevant jamais la voix mais se faisant obéir au doigt et à l'oeil.
Ben moi j'avoue : quand j'arrive à faire une soirée parfaite comme celle-là dans le trimestre, je n'en reviens pas et m'auto-congratule pendant des semaines. Et j'ai pourtant la chance d'avoir pu aménager mon activité pour être disponible très souvent de 16h30 à 20h (en retravaillant après mais ça, ici, je sais que vous connaissez le principe)...
- thalianeNiveau 6
Au temps pour moi, j'ai dit une erreur : sur son fil twitter, la FCPE nationale veut appliquer la fin des devoirs aussi au collège
Qu'il y ait une réflexion à mener sur le type de devoirs au collège et/ou sur les conditions pour les faire, pourquoi pas. De là à les supprimer... (si mes enfants ne font jamais de rédaction à la maison, personnellement, je vais pleurer : je crois que ça fait partie de mes meilleurs souvenirs de collège, écrire ma rédac dans ma chambre et la lire fiérotte à mes parents qui jouaient parfaitement le jeu de l'émerveillement)
Qu'il y ait une réflexion à mener sur le type de devoirs au collège et/ou sur les conditions pour les faire, pourquoi pas. De là à les supprimer... (si mes enfants ne font jamais de rédaction à la maison, personnellement, je vais pleurer : je crois que ça fait partie de mes meilleurs souvenirs de collège, écrire ma rédac dans ma chambre et la lire fiérotte à mes parents qui jouaient parfaitement le jeu de l'émerveillement)
- NitaEmpereur
Je ne peux guère parler pour les enseignants du primaire, parce que mon expérience est celle d'un professeur de collège (et, abomination, de parent de l'élève le plus paresseux que la terre ait porté, ou presque) et même, je suis prête à admettre qu'il faut réfléchir au temps passé sur les devoirs.
Encore qu'un diablotin me souffle régulièrement, quand j'entends certains discours :
"Nita, mon petit, tu as fait tes devoirs seule, tu as porté un sac lourd, tu as appris des déclinaisons dans trois langues conçues pour la déconfiture des cerveaux enfantins, tu as appris par coeur des nomenclatures, du vocabulaire et des théorèmes, tu n'allais pas en classe pour t'amuser, et tu t'y es parfois ennuyée sans surprise ni angoisse -et quand tu as dû conjuguer le verbe "bavarder", ça ne t'a pas tellement pas traumatisée, et même le passage aux bases 2, 3, 4 et autres n'ont pas déclenché chez toi une phobie scolaire, quoiqu'il y aurait eu de quoi, aussi, je te le dis, mon petit : t'es une guerrière !" :diable:
Ah ? Vous aussi, vous avez survécu à votre scolarité ? Oh. Bon.
Mon problème vis à vis de l'application de la directive sur l'interdiction des devoirs écrits (faire un exercice, vérifier qu'il est juste et, peut-être, se tromper, le recopier proprement, prendre le temps de réfléchir à ce qui est demandé et à ce qu'on a fait), c'est qu'elle renforce l'inégalité : les enfants auxquels les PE imposent des devoirs arrivent en 6e en sachant (plus ou moins) ce qu'est le travail personnel, et en sachant qu'il y en a à faire, forcément. Ils sont dans une routine : goûter/jeux/devoirs/douche/dîner/dodo qui se poursuit.
Ceux dont les PE ont respecté la circulaire ne savent pas travailler. Ils ont tendance, même, à considérer que cette exigence est insupportable.
Alors, je suis prête à croire que, parfois, les enfants ont vraiment trop de devoirs, et je SAIS que les devoirs peuvent être un grand moment de lutte entre les enfants et les parents, générateurs de conflits et de frustrations de part et d'autre, mais je suis persuadée qu'il n'est pas besoin de "savoir" pour aider un enfant à faire ses devoirs. Il faut admettre la coercition et l'éventuelle punition, valoriser la réussite, relativiser les échecs, ne pas critiquer l'enseignant devant l'enfant - quelle que soit l'opinion qu'on ait... Voilà qui me paraît réellement nécessaire.
Quand à l'idée de supprimer les devoirs au collège, voilà qui permettra aux enfants des CSP favorisées de s'en sortir (les parents pallieront d'une façon ou d'une autre), quant aux autres, ils grossiront la masse des exclus.
Encore qu'un diablotin me souffle régulièrement, quand j'entends certains discours :
"Nita, mon petit, tu as fait tes devoirs seule, tu as porté un sac lourd, tu as appris des déclinaisons dans trois langues conçues pour la déconfiture des cerveaux enfantins, tu as appris par coeur des nomenclatures, du vocabulaire et des théorèmes, tu n'allais pas en classe pour t'amuser, et tu t'y es parfois ennuyée sans surprise ni angoisse -et quand tu as dû conjuguer le verbe "bavarder", ça ne t'a pas tellement pas traumatisée, et même le passage aux bases 2, 3, 4 et autres n'ont pas déclenché chez toi une phobie scolaire, quoiqu'il y aurait eu de quoi, aussi, je te le dis, mon petit : t'es une guerrière !" :diable:
Ah ? Vous aussi, vous avez survécu à votre scolarité ? Oh. Bon.
Mon problème vis à vis de l'application de la directive sur l'interdiction des devoirs écrits (faire un exercice, vérifier qu'il est juste et, peut-être, se tromper, le recopier proprement, prendre le temps de réfléchir à ce qui est demandé et à ce qu'on a fait), c'est qu'elle renforce l'inégalité : les enfants auxquels les PE imposent des devoirs arrivent en 6e en sachant (plus ou moins) ce qu'est le travail personnel, et en sachant qu'il y en a à faire, forcément. Ils sont dans une routine : goûter/jeux/devoirs/douche/dîner/dodo qui se poursuit.
Ceux dont les PE ont respecté la circulaire ne savent pas travailler. Ils ont tendance, même, à considérer que cette exigence est insupportable.
Alors, je suis prête à croire que, parfois, les enfants ont vraiment trop de devoirs, et je SAIS que les devoirs peuvent être un grand moment de lutte entre les enfants et les parents, générateurs de conflits et de frustrations de part et d'autre, mais je suis persuadée qu'il n'est pas besoin de "savoir" pour aider un enfant à faire ses devoirs. Il faut admettre la coercition et l'éventuelle punition, valoriser la réussite, relativiser les échecs, ne pas critiquer l'enseignant devant l'enfant - quelle que soit l'opinion qu'on ait... Voilà qui me paraît réellement nécessaire.
Quand à l'idée de supprimer les devoirs au collège, voilà qui permettra aux enfants des CSP favorisées de s'en sortir (les parents pallieront d'une façon ou d'une autre), quant aux autres, ils grossiront la masse des exclus.
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A clean house is a sign of a broken computer.
- thalianeNiveau 6
Ne peut-on garder la routine simplement avec des leçons à réviser ?
Peut-être que la tension autour des devoirs est, en partie, due à la perception de "compétition scolaire", cette impression qu'il faut absolument y arriver sous peine d'échec irrémédiable ? Peut-être à mettre en lien avec ce que les parents vivent dans leur vie professionnelle (devenue très insécurisante pour beaucoup) ?
Je réfléchis à voix haute hein, parce qu'effectivement, j'ai du mal à comprendre comment c'est devenu si problématique en une génération. Mais, de fait, ça l'est. Même pour des parents bien éduqués et qui ont du temps (et c'est évidemment encore pire pour les autres. Sauf à s'en détourner complètement parce que c'est la seule manière de gérer ?...).
Peut-être que la tension autour des devoirs est, en partie, due à la perception de "compétition scolaire", cette impression qu'il faut absolument y arriver sous peine d'échec irrémédiable ? Peut-être à mettre en lien avec ce que les parents vivent dans leur vie professionnelle (devenue très insécurisante pour beaucoup) ?
Je réfléchis à voix haute hein, parce qu'effectivement, j'ai du mal à comprendre comment c'est devenu si problématique en une génération. Mais, de fait, ça l'est. Même pour des parents bien éduqués et qui ont du temps (et c'est évidemment encore pire pour les autres. Sauf à s'en détourner complètement parce que c'est la seule manière de gérer ?...).
- ClarinetteGrand Maître
Merci Thaliane, pour tes interventions posées et argumentées.
La raison du petit exercice d'application qui SUIT l'apprentissage de la leçon ? Cela permet à enfants et parents de vérifier le degré d'acquisition de ladite leçon, parce que sinon, une majorité de parents, pensant bien faire, se contentent de faire recracher la leçon par coeur, dans le meilleur des cas, bien sûr.
Mais, je l'ai déjà dit, les devoirs donnés à la maison doivent être réfléchis (répondre à un objectif et un besoin précis) et faisables rapidement (comme l'a dit Roxanne, un gros 1/4 d'heure pour les CP et CE et une demi-heure hyper grand maximum pour les CM). Trop de parents (et même d'enseignants) pensent qu'un instit' qui donne beaucoup de devoirs, c'est un instit sérieux qui a de l'ambition pour ses élèves.
La raison du petit exercice d'application qui SUIT l'apprentissage de la leçon ? Cela permet à enfants et parents de vérifier le degré d'acquisition de ladite leçon, parce que sinon, une majorité de parents, pensant bien faire, se contentent de faire recracher la leçon par coeur, dans le meilleur des cas, bien sûr.
Mais, je l'ai déjà dit, les devoirs donnés à la maison doivent être réfléchis (répondre à un objectif et un besoin précis) et faisables rapidement (comme l'a dit Roxanne, un gros 1/4 d'heure pour les CP et CE et une demi-heure hyper grand maximum pour les CM). Trop de parents (et même d'enseignants) pensent qu'un instit' qui donne beaucoup de devoirs, c'est un instit sérieux qui a de l'ambition pour ses élèves.
- MufabGrand Maître
thrasybule a écrit:La quinzaine sans correction de copies, c est pour quand?
- MufabGrand Maître
thaliane a écrit:Ne peut-on garder la routine simplement avec des leçons à réviser ?
Peut-être que la tension autour des devoirs est, en partie, due à la perception de "compétition scolaire", cette impression qu'il faut absolument y arriver sous peine d'échec irrémédiable ? Peut-être à mettre en lien avec ce que les parents vivent dans leur vie professionnelle (devenue très insécurisante pour beaucoup) ?
Je réfléchis à voix haute hein, parce qu'effectivement, j'ai du mal à comprendre comment c'est devenu si problématique en une génération. Mais, de fait, ça l'est. Même pour des parents bien éduqués et qui ont du temps (et c'est évidemment encore pire pour les autres. Sauf à s'en détourner complètement parce que c'est la seule manière de gérer ?...).
Ce n'est problèmatique que si on veut y voir un problème.
Chez moi (à la maison), le pli est pris : on fait ses devoirs, et point. Et seules, de préférence. Je vérifie si demande. Et tant mieux s'il faut écrire.
Et comme mes filles ont l'habitude de me voir bosser à la maison pour le boulot, il n'y a pas de récriminations de leur part.
Sincèrement, je pense que c'est une habitude à donner progressivement.
- User5899Demi-dieu
La quinzaine d'années ?Aurore a écrit:Et la quinzaine sans la FCPE, c'est pour quand ?
- roxanneOracle
Surtout que je ne suis pas sure que la FCPE soit très représentative de l'ensemble des parents sur ce coup.
- neomathÉrudit
J'ai bien l'impression que, encore une fois , on confond l'effet et la cause :
Ce n'est pas parce qu'il y a des devoirs que les parents sont en conflit avec leurs enfants. C'est parce qu'il y a un problème dans la relation parent-enfant que les devoirs deviennent un lieu de conflit.
Ce n'est pas parce qu'il y a des devoirs que les parents sont en conflit avec leurs enfants. C'est parce qu'il y a un problème dans la relation parent-enfant que les devoirs deviennent un lieu de conflit.
- SapotilleEmpereur
Nita a écrit:Je ne peux guère parler pour les enseignants du primaire, parce que mon expérience est celle d'un professeur de collège (et, abomination, de parent de l'élève le plus paresseux que la terre ait porté, ou presque) et même, je suis prête à admettre qu'il faut réfléchir au temps passé sur les devoirs.
Encore qu'un diablotin me souffle régulièrement, quand j'entends certains discours :
"Nita, mon petit, tu as fait tes devoirs seule, tu as porté un sac lourd, tu as appris des déclinaisons dans trois langues conçues pour la déconfiture des cerveaux enfantins, tu as appris par coeur des nomenclatures, du vocabulaire et des théorèmes, tu n'allais pas en classe pour t'amuser, et tu t'y es parfois ennuyée sans surprise ni angoisse -et quand tu as dû conjuguer le verbe "bavarder", ça ne t'a pas tellement pas traumatisée, et même le passage aux bases 2, 3, 4 et autres n'ont pas déclenché chez toi une phobie scolaire, quoiqu'il y aurait eu de quoi, aussi, je te le dis, mon petit : t'es une guerrière !" :diable:
Ah ? Vous aussi, vous avez survécu à votre scolarité ? Oh. Bon.
Mon problème vis à vis de l'application de la directive sur l'interdiction des devoirs écrits (faire un exercice, vérifier qu'il est juste et, peut-être, se tromper, le recopier proprement, prendre le temps de réfléchir à ce qui est demandé et à ce qu'on a fait), c'est qu'elle renforce l'inégalité : les enfants auxquels les PE imposent des devoirs arrivent en 6e en sachant (plus ou moins) ce qu'est le travail personnel, et en sachant qu'il y en a à faire, forcément. Ils sont dans une routine : goûter/jeux/devoirs/douche/dîner/dodo qui se poursuit.
Ceux dont les PE ont respecté la circulaire ne savent pas travailler. Ils ont tendance, même, à considérer que cette exigence est insupportable.
Alors, je suis prête à croire que, parfois, les enfants ont vraiment trop de devoirs, et je SAIS que les devoirs peuvent être un grand moment de lutte entre les enfants et les parents, générateurs de conflits et de frustrations de part et d'autre, mais je suis persuadée qu'il n'est pas besoin de "savoir" pour aider un enfant à faire ses devoirs. Il faut admettre la coercition et l'éventuelle punition, valoriser la réussite, relativiser les échecs, ne pas critiquer l'enseignant devant l'enfant - quelle que soit l'opinion qu'on ait... Voilà qui me paraît réellement nécessaire.
Quand à l'idée de supprimer les devoirs au collège, voilà qui permettra aux enfants des CSP favorisées de s'en sortir (les parents pallieront d'une façon ou d'une autre), quant aux autres, ils grossiront la masse des exclus.
Merci !!!
- kimyGrand sage
Pas le temps de m'étaler mais juste un constat: si on supprime les devoirs maison, les notes de mes élèves vont bien baisser.
- AbraxasDoyen
J'ai été interviewé sur le sujet pour Europe et Arlette Chabot ce soir, vers 18 heures et quelques…
- thalianeNiveau 6
Je pense qu'il y a plusieurs causes possibles.
Parfois, oui, un refus du conflit potentiel. Une envie de faire autre chose avec son enfant (je fais "travailler" le calcul à mes enfants en faisant la cuisine avec eux : on prend une recette pour 6 personnes, à eux de me trouver les quantités pour 4. Ou on "travaille" le vocabulaire et l'orthographe avec une version aménagée du scrabble)
Dans d'autres cas, pas forcément. Un exemple concret : Dans cet article, intervient une maman que je connais bien Murielle.
"Murielle Gelin, sans travail et venant d'un quartier pauvre de Rennes, est mère de quatre enfants: deux grands qui préparent un bac pro, et deux petits en CE1 et en CE2.
Elle n'est "pas du tout" favorable aux devoirs dans le primaire car les enfants passent déjà de longues heures à l'école. "Les petits n'aiment pas l'école et râler tous les soirs pour que les devoirs soient faits, c'est fatigant. Des fois, c'est le bazar !", ajoute Mme Gelin.
"Mais quand les devoirs ne sont pas faits, ils ne sont pas fiers d'aller à l'école", poursuit-elle, en souhaitant que ses enfants "réussissent. C'est le plus beau cadeau qu'ils peuvent me faire"."
Je peux vous dire qu'elle n'a aucunement peur d'aller au conflit avec ses enfants qui "marchent droit" avec elle. Franchement, y a pas photo : entre les siens et les miens, ce sont les siens qui obéissent au doigt et à l'oeil aux adultes (les miens sont sans doute des "monchérimoncoeur" si j'ai bien décodé les typos ).
Pour autant, les deux petits ont vu les grands être malheureux comme les pierres au collège et décrocher (comme leur mère avant eux, qui peine à lire et à écrire. Et puis c'est difficile la projection "si tu travailles bien à l'école, tu auras un métier" quand on n'a pas d'exemple familial de travail non précaire et/ou non pénible, voire de travail du tout...). Et, malgré toute la volonté de les voir réussir de leur mère, depuis la maternelle, ils vont à l'école à reculons et ont des difficultés (celui de CE2 lit nettement moins bien que ma fille de CE1 et a une écriture indéchiffrable ou presque, et celui de CE1 déchiffre à grand peine). Ce n'est pas de devoirs à la maison en plus dont ont besoin ces enfants, mais d'un Rased qui n'est plus là : reprendre confiance à l'école au lieu d'exporter leur mal d'école à la maison (mal d'école qui n'est pas forcément le fait de l'école hein, mais d'une histoire, d'un contexte).
Bref, tout ça pour dire qu'il y a différents cas. Parfois du laxisme, parfois une non-compétence, parfois une indisponibilité, souvent de l'angoisse.
Bon, on peut tenter la rééducation forcée de tous les parents mais, comme ça, à vue de nez, je suis pas sûre que la proposition trouve preneur.
Parfois, oui, un refus du conflit potentiel. Une envie de faire autre chose avec son enfant (je fais "travailler" le calcul à mes enfants en faisant la cuisine avec eux : on prend une recette pour 6 personnes, à eux de me trouver les quantités pour 4. Ou on "travaille" le vocabulaire et l'orthographe avec une version aménagée du scrabble)
Dans d'autres cas, pas forcément. Un exemple concret : Dans cet article, intervient une maman que je connais bien Murielle.
"Murielle Gelin, sans travail et venant d'un quartier pauvre de Rennes, est mère de quatre enfants: deux grands qui préparent un bac pro, et deux petits en CE1 et en CE2.
Elle n'est "pas du tout" favorable aux devoirs dans le primaire car les enfants passent déjà de longues heures à l'école. "Les petits n'aiment pas l'école et râler tous les soirs pour que les devoirs soient faits, c'est fatigant. Des fois, c'est le bazar !", ajoute Mme Gelin.
"Mais quand les devoirs ne sont pas faits, ils ne sont pas fiers d'aller à l'école", poursuit-elle, en souhaitant que ses enfants "réussissent. C'est le plus beau cadeau qu'ils peuvent me faire"."
Je peux vous dire qu'elle n'a aucunement peur d'aller au conflit avec ses enfants qui "marchent droit" avec elle. Franchement, y a pas photo : entre les siens et les miens, ce sont les siens qui obéissent au doigt et à l'oeil aux adultes (les miens sont sans doute des "monchérimoncoeur" si j'ai bien décodé les typos ).
Pour autant, les deux petits ont vu les grands être malheureux comme les pierres au collège et décrocher (comme leur mère avant eux, qui peine à lire et à écrire. Et puis c'est difficile la projection "si tu travailles bien à l'école, tu auras un métier" quand on n'a pas d'exemple familial de travail non précaire et/ou non pénible, voire de travail du tout...). Et, malgré toute la volonté de les voir réussir de leur mère, depuis la maternelle, ils vont à l'école à reculons et ont des difficultés (celui de CE2 lit nettement moins bien que ma fille de CE1 et a une écriture indéchiffrable ou presque, et celui de CE1 déchiffre à grand peine). Ce n'est pas de devoirs à la maison en plus dont ont besoin ces enfants, mais d'un Rased qui n'est plus là : reprendre confiance à l'école au lieu d'exporter leur mal d'école à la maison (mal d'école qui n'est pas forcément le fait de l'école hein, mais d'une histoire, d'un contexte).
Bref, tout ça pour dire qu'il y a différents cas. Parfois du laxisme, parfois une non-compétence, parfois une indisponibilité, souvent de l'angoisse.
Bon, on peut tenter la rééducation forcée de tous les parents mais, comme ça, à vue de nez, je suis pas sûre que la proposition trouve preneur.
- SapotilleEmpereur
J'avais une réponse imparable pour les parents venant pleurnicher que leur pauvres enfants passaient une heure trente pour accomplir ces fameux devoirs.
Je gardais chaque soir les 3 ou 4 enfants de CP dont les parents ne parlaient pas français, et notre temps était limité.
Le bus de ramassage scolaire embarquait les gamins (sauf ceux qui restaient avec moi), les déposait dans l'autre village, embarquait les petits de maternelle et revenait dans notre village
Là, il reprenait les gamins qui étaient restés avec moi pour faire leurs devoirs.
Nous avions donc 20 mn pour relire la page du jour et écrire de mémoire une quinzaine de mots contenant les syllabes étudiées dans la journée .
Ce qui me permettait de répondre aux mamans qui parlaient des heures passées par leurs enfants devant leurs devoirs.
"20 minutes, madame, c'est tout!"
Les CE1 et les CE2 étaient autonomes et les choses roulaient.
Par contre, de temps en temps, j'annonçais "Ce soir, pas de devoirs, pas de leçons !" et c'était la fête !!!
- thalianeNiveau 6
Sapotille, sincèrement, je ne pense pas que la démonstration soit nécessaire ni suffisante : non une mère n'est pas forcément une répétitrice née (enseigner, c'est un métier quand même, non ? Evidemment il y a une part de bon sens mais pas que. Ou alors les parents seraient fondés à dire aux enseignants comment enseigner, ce qui n'est pas le cas et ouf), certaines ont même zéro patience devant un enfant qui dit "mais je comprends paaas" ou "j'y arriiiiive pas", et oui une salle de classe est un meilleur environnement de travail qu'une cuisine ou même une chambre d'enfants (dans laquelle traînent pleins de jouets tentants).
Et enfin (voire surtout ?), le rapport d'un élève avec sa maîtresse n'est pas le même que celui d'un enfant avec sa mère, du simple fait que l'enjeu affectif n'est pas le même : je fais travailler beaucoup plus facilement les copains de mes enfants qu'on récupère parfois au square que les miens (et pourtant je n'ai pas l'impression que les miens soient plus crétins...).
Et enfin (voire surtout ?), le rapport d'un élève avec sa maîtresse n'est pas le même que celui d'un enfant avec sa mère, du simple fait que l'enjeu affectif n'est pas le même : je fais travailler beaucoup plus facilement les copains de mes enfants qu'on récupère parfois au square que les miens (et pourtant je n'ai pas l'impression que les miens soient plus crétins...).
- SchéhérazadeNiveau 10
Thaliane, cas particulier pour cas particulier, je te soumets le suivant.
Mon premier de classe, dans un établissement difficile où j' ai travaillé, venait d'une famille très modeste. Aucun de ses parents ne savait lire. Sa mère ne parlait pas français. Je me souviens de l'unique entretien que j'ai eu avec ses parents: son père prenait le temps de traduire ce que je disais à sa femme, et de traduire ce qu'elle me disait. Ils avaient 3 enfants. Le soir, au retour de l'école primaire, pour les deux plus jeunes, du collège pour l'aîné, ils travaillaient, sans guillemets, sous la surveillance de leur mère, en silence, sur la table de la cuisine. En rentrant le soir, le père demandait à ce que ses enfants lui récitent les leçons qu'il ne pouvait pourtant pas lire. Et pourtant cet homme avait un métier absolument pénible et épuisant. Les trois enfants réussissaient bien dans leurs classes respectives. Alors je ne vois pas pourquoi l'école doit priver les enfants de ce couple du bénéfice des devoirs. L'existence des Muriel ne justifie pas le sacrifice des autres enfants, qui eux, peuvent tirer parti des devoirs. La solution pour les enfants de Muriel, c'est sans doute les rased, ce n' est sûrement pas l'interdiction des devoirs pour tous les enfants scolarisés en France, qui serait inutile à tous, et nuisible à beaucoup.
Mon premier de classe, dans un établissement difficile où j' ai travaillé, venait d'une famille très modeste. Aucun de ses parents ne savait lire. Sa mère ne parlait pas français. Je me souviens de l'unique entretien que j'ai eu avec ses parents: son père prenait le temps de traduire ce que je disais à sa femme, et de traduire ce qu'elle me disait. Ils avaient 3 enfants. Le soir, au retour de l'école primaire, pour les deux plus jeunes, du collège pour l'aîné, ils travaillaient, sans guillemets, sous la surveillance de leur mère, en silence, sur la table de la cuisine. En rentrant le soir, le père demandait à ce que ses enfants lui récitent les leçons qu'il ne pouvait pourtant pas lire. Et pourtant cet homme avait un métier absolument pénible et épuisant. Les trois enfants réussissaient bien dans leurs classes respectives. Alors je ne vois pas pourquoi l'école doit priver les enfants de ce couple du bénéfice des devoirs. L'existence des Muriel ne justifie pas le sacrifice des autres enfants, qui eux, peuvent tirer parti des devoirs. La solution pour les enfants de Muriel, c'est sans doute les rased, ce n' est sûrement pas l'interdiction des devoirs pour tous les enfants scolarisés en France, qui serait inutile à tous, et nuisible à beaucoup.
- SapotilleEmpereur
Attention, thaliane, les devoirs ne sont pas "un piège pour maman" ni "un purgatoire pour enfant" ni "une brimade pour apprendre la vie" !!!
C'est une tâche à exécuter pour mieux mémoriser, pour grandir, pour apprendre à se plier à une discipline et ressentir la satisfaction et la fierté du "devoir" accompli !!!
- ClarinetteGrand Maître
Ok, Mufab, mais toi, tu es enseignante, donc tu sais comment t'y prendre. D'ailleurs, tu dis que tes filles te voient bosser à la maison, donc tu leur sers d'exemple, mais la maman qui est secrétaire ou coiffeuse, elle, bosse uniquement sur son lieu de travail.Mufab a écrit:Ce n'est problèmatique que si on veut y voir un problème.thaliane a écrit:Ne peut-on garder la routine simplement avec des leçons à réviser ?
[...] j'ai du mal à comprendre comment c'est devenu si problématique en une génération. Mais, de fait, ça l'est. Même pour des parents bien éduqués et qui ont du temps (et c'est évidemment encore pire pour les autres. Sauf à s'en détourner complètement parce que c'est la seule manière de gérer ?...).
Chez moi (à la maison), le pli est pris : on fait ses devoirs, et point. Et seules, de préférence. Je vérifie si demande. Et tant mieux s'il faut écrire.
Et comme mes filles ont l'habitude de me voir bosser à la maison pour le boulot, il n'y a pas de récriminations de leur part.
Sincèrement, je pense que c'est une habitude à donner progressivement.
Donc ce que l'on peut demander à un parent, c'est de vérifier que l'enfant se met au travail, le lui imposer au besoin, mais quant à corriger réellement des devoirs de CM2 (ou même de CE, parfois), certaines notions sont bougrement compliquées. Ne parlons pas du secondaire.
C'est sans doute une partie de l'explication, en effet.neomath a écrit:J'ai bien l'impression que, encore une fois , on confond l'effet et la cause :
Ce n'est pas parce qu'il y a des devoirs que les parents sont en conflit avec leurs enfants. C'est parce qu'il y a un problème dans la relation parent-enfant que les devoirs deviennent un lieu de conflit.
Même commentaire que pour ce qu'a écrit Mufab : heureusement que nous, enseignants, savons nous y prendre pour faire travailler les élèves... En revanche, si un plombier me demande de réparer une chaudière ou un garagiste un moteur...Sapotille a écrit:
J'avais une réponse imparable pour les parents venant pleurnicher que leur pauvres enfants passaient une heure trente pour accomplir ces fameux devoirs.[...]
Nous avions donc 20 mn pour relire la page du jour et écrire de mémoire une quinzaine de mots contenant les syllabes étudiées dans la journée .
Ce qui me permettait de répondre aux mamans qui parlaient des heures passées par leurs enfants devant leurs devoirs.
"20 minutes, madame, c'est tout!"
Bien sûr, je force un peu le trait, mais il n'est pas inutile de se mettre un peu à la place des parents. Donc, des devoirs, oui, bien sûr, mais en quantité raisonnable, et potentiellement réalisables sans aide parentale.
- thalianeNiveau 6
Ah mais je ne milite pas personnellement pour la suppression des devoirs : c'est vraiment un sujet sur lequel je m'interroge.
J'y vois du bon : encore une fois, moi j'aime ça, même si parfois mes enfants sont à 2 doigts de passer par la fenêtre; et je pense qu'effectivement, pour certains enfants, ça peut être un moyen de rattraper ce que d'autres apprennent plus "naturellement" dans leur environnement familial (ex : conjugaison de finir au présent. Bon, pour mes enfants, c'est fait en 2 secondes, c'est un verbe qu'ils utilisent et entendent utiliser depuis bébé donc finissons - finissez, c'est entré avant même de l'apprendre. Mais pour Eric, le copain chinois de ma fille qui parle chinois chez lui, il faut du temps pour l'apprendre parce que spontanément il dit "nous finons, vous finez". S'il ne l'écrit pas 3 fois, il est handicapé par rapport à mes enfants donc il a besoin de le travailler. C'est d'ailleurs intéressant pour ma fille de le travailler avec lui parce que, du coup, elle comprend bien mieux la spécificité de cette conjugaison, ça l'interroge et ça lui fixe l'information. Raison pour laquelle je suis ravie que mes enfants soient en classe avec aussi des enfants dont la langue maternelle n'est pas le français : ils verbalisent bien mieux les spécificités du français du coup).
Je constate aussi que ça peut souvent très mal se passer et être très mal vécu. Donc voilà je m'interroge. Mais je n'ai pas la réponse.
Ce que je trouve dommage, c'est que, là, j'ai l'impression qu'on prend le problème par le petit bout de la lorgnette : je ne crois pas (mais je répète, c'est une croyance personnelle, je n'ai pas de certitude du tout) que les devoirs soient la source de l'aggravation des inégalités sociales à l'école mais plutôt le symptôme. Donc je ne pense pas que supprimer le symptôme sans traiter la source résoudra quoi que ce soit.
D'ailleurs, c'est en fait l'idée de la FCPE et l'IRCEM (sans doute davantage de l'IRCEM d'ailleurs) : réfléchir à comment se passer de devoirs. Sauf que, pour des raisons de communication, parce que les médias aiment la simplicité, ça se transforme en débat "pour ou contre les devoirs". Ce qui ne fait pas vraiment avancer le schmilblick.
J'y vois du bon : encore une fois, moi j'aime ça, même si parfois mes enfants sont à 2 doigts de passer par la fenêtre; et je pense qu'effectivement, pour certains enfants, ça peut être un moyen de rattraper ce que d'autres apprennent plus "naturellement" dans leur environnement familial (ex : conjugaison de finir au présent. Bon, pour mes enfants, c'est fait en 2 secondes, c'est un verbe qu'ils utilisent et entendent utiliser depuis bébé donc finissons - finissez, c'est entré avant même de l'apprendre. Mais pour Eric, le copain chinois de ma fille qui parle chinois chez lui, il faut du temps pour l'apprendre parce que spontanément il dit "nous finons, vous finez". S'il ne l'écrit pas 3 fois, il est handicapé par rapport à mes enfants donc il a besoin de le travailler. C'est d'ailleurs intéressant pour ma fille de le travailler avec lui parce que, du coup, elle comprend bien mieux la spécificité de cette conjugaison, ça l'interroge et ça lui fixe l'information. Raison pour laquelle je suis ravie que mes enfants soient en classe avec aussi des enfants dont la langue maternelle n'est pas le français : ils verbalisent bien mieux les spécificités du français du coup).
Je constate aussi que ça peut souvent très mal se passer et être très mal vécu. Donc voilà je m'interroge. Mais je n'ai pas la réponse.
Ce que je trouve dommage, c'est que, là, j'ai l'impression qu'on prend le problème par le petit bout de la lorgnette : je ne crois pas (mais je répète, c'est une croyance personnelle, je n'ai pas de certitude du tout) que les devoirs soient la source de l'aggravation des inégalités sociales à l'école mais plutôt le symptôme. Donc je ne pense pas que supprimer le symptôme sans traiter la source résoudra quoi que ce soit.
D'ailleurs, c'est en fait l'idée de la FCPE et l'IRCEM (sans doute davantage de l'IRCEM d'ailleurs) : réfléchir à comment se passer de devoirs. Sauf que, pour des raisons de communication, parce que les médias aiment la simplicité, ça se transforme en débat "pour ou contre les devoirs". Ce qui ne fait pas vraiment avancer le schmilblick.
- Thalia de GMédiateur
Je dois partir faire quelques courses (frigo désespérément vide) Un lien pour réécouter, svp ? Merci d'avance.Abraxas a écrit:J'ai été interviewé sur le sujet pour Europe et Arlette Chabot ce soir, vers 18 heures et quelques…
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- SapotilleEmpereur
Clarinette a écrit:
Même commentaire que pour ce qu'a écrit Mufab : heureusement que nous, enseignants, savons nous y prendre pour faire travailler les élèves... En revanche, si un plombier me demande de réparer une chaudière ou un garagiste un moteur...
Bien sûr, je force un peu le trait, mais il n'est pas inutile de se mettre un peu à la place des parents. Donc, des devoirs, oui, bien sûr, mais en quantité raisonnable, et potentiellement réalisables sans aide parentale.
J'ai pris grand soin de ne donner que des devoirs que les enfants pouvaient faire seuls, bien sûr !!!
Je me souviens que mes enfants avaient beaucoup de devoirs...
Ils étaient en classe avec leurs cousins dont la maman est américaine.
Les cousins se réjouissaient beaucoup de la préparation des dictées parce que la maman, qui ne connaissait pas le français, leur dictait le texte en prononçant toutes les lettres.
Chouette, pour les accords !!!
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