Débat sur newsring : Faut-il laisser plus de place aux parents à l'école ?

Puisqu'on y va d'exemples personnels: oui, j'ai eu des rencontres traumatisantes avec des parents d'élèves (ou un grand frère), bien qu'ayant toujours été accompagnée pour ces rencontres car les familles sont connues, et nous y ayons mis un terme rapide.

Autre exemple: je discutais hier, en sortant du conseil de classe de segpa avec la représentante de parents qui était là: elle a une fille en 5ème type, elle ne connaissait rien à la segpa. Nous en avons donc discuté un certain temps et je lui ai bien évidemment dit que la plupart des enseignants de collège n'avaient pas non plus la moindre idée de ce que signifiait enseigner en segpa. Je lui ai d'ailleurs dit que ma porte était ouverte si elle voulait venir ce qu'était une classe de segpa (et elle va bien se marrer...).

Bien, maintenant que ces exemples n'ont absolument rien apporté au débat car ils ne sont que des exemples, laisser plus de place aux parents...

Sous quelles modalités?
- Par définition, les parents d'élèves ne pourront pas intervenir dans le pédagogique (et même ne doivent absolument pas y intervenir); de même que je n'interviens pas chez eux pour critiquer le menu du soir;

- Par définition, je suis une enseignante, je suis là pour transmettre des savoirs, donc du pédagogique. Et hop, premier blocage.

- Vouloir la réussite des élèves? D'accord: c'est en ça que j'interviens pédagogiquement et que je compte sur les parents pour être des éducateurs (ce que moi, je ne suis pas). Ca veut dire que je fais confiance aux parents pour inculquer des règles à leurs enfants (qui retrouveront un certain nombre de règles communes au collège), leur donner un goût de l'effort et du travail que je relaierai au niveau pédagogique et disciplinaire, en donnant aux enfants les connaissances nécessaires et l'envie d'en apprendre davantage encore.

- Intervenir conjointement parce que Marion se couche à minuit tous les soirs et que l'infirmière scolaire lui a rappelé que pour une élève de 6ème, ce n'était pas judicieux? Nous le faisons déjà lors des réunions parents-profs, surtout en tant que PP (et je trouve ça d'ailleurs aberrant car les parents de Marion doivent bien savoir qu'une enfant de 12 ans a besoin de plus de 7h de sommeil);

- Discuter avec les représentants des élèves de l'avenir des établissements, nous le faisons déjà lors des CA;

- Discuter individuellement des difficultés cognitives de tel ou tel élève et tenter de trouver des solutions, nous le faisons déjà avec le corps médical (PAI), la communauté éducative (PPRE expliqués et signés par les parents) et lors des réunions parents-profs (sachant qu'un parent peut toujours prendre rendez-vous);

- Apprendre aux parents ce qu'est l'école? Quelles sont ses clés et comment les décoder? Nous sommes aussi là pour orienter et nous le faisons. Pour le reste, on ne va quand même pas non plus leur balancer les IO en pleine figure...d'autant que tout cela est disponible sur le net;

- Amener les parents non-francophones, en difficulté dans les établissements: dans les établissements difficiles, cela se fait par l'intermédiaire des médiateurs, notamment.

(Je ne fais aucune confiance à Bruno Julliard pour des raisons de mouvement de 2006. )