Renart s'il ne fallait choisir que 3 textes

Je suis en retard et je ne peux pas y passer trop de temps, lesquels choisiriez-vous ? J'aimerais faire mon choix dans les manuels TDL ou Fleurs d'encre.
Merci.

- Le vol des bacons / jambons avec Ysengrin.
- Renart et les marchands de poissons.
- Le 3e de tête, je ne me souviens plus...

Il n'y en a pas un où il va dans un puits et Renard le laisse en plan ?

bouh, choix difficile.

- Le vol des poissons
- La pêche à la queue
- Renart et Hersent

Ah, c'est dur... 3 textes !

J'en ferais bien un où Renart est en échec : Renart et la mésange, ou Renart et Tibert... pour montrer qu'il ne s'en tire pas toujours.

Carabas a écrit:J'en ferais bien un où Renart est en échec : Renart et la mésange, ou Renart et Tibert... pour montrer qu'il ne s'en tire pas toujours.

Oui, c'est juste ! Tu peux peut-être en donner en lecture cursive pour compléter l'image de Renart.

Sinon il y a celui avec le corbeau où il est semi-échec (il ne mange que le fromage) et qui peut se rattacher à la fable de La Fontaine. Il y aussi l'histoire de perte de la queue d'Ysengrin, mais là , si tu as des élèves un peu ... (bon je vais être polie) comme mes cinquièmes , ils vont rire. Du coup, je n'aurais pas proposé à cette classe "Renart et Hersent".
Le puits , oui, cela se passe dans un monastère et Renart fait à la base une erreur en voyant son reflet et il s'arrange pour qu'ysengrin prenne sa place dans le seau et le fasse remonter.

Lonie a écrit:bouh, choix difficile.

- Le vol des poissons
- La pêche à la queue
- Renart et Hersent

Ah, c'est dur... 3 textes !

Renart et Hersent, c'est gratiné!
http://www.ralentirtravaux.com/lettres/sequences/cinquieme/renart/renart-hersent.php
j'ai une version moins édulcorée !

Au retour d'Ysengrin "ses fils se plaignent à lui d'avoir été battus et insultés par le rouquin, couverts de pisse et, en plus, traités de fils de *** et de bâtards :"Et il ne s'en est pas tenu là :il a dit que vous étiez cocu." En entendant ainsi accuser sa femme, Ysengrin tremble de colère et frôle l'évanouissement. Il hurle et braille comme un beau diable :"Hersent, je n'ai pas mérité ce qui m'arrive. Sale ***, maudite ordure ! Je vous ai donné tout ce dont vous aviez besoin; je vous ai protégée, nourrie. Et c'est un autre qui vous baise. Tu as le coeur bien changeant pour avoir laissé Renart, ce cochon de rouquin, ce flatteur au petit pied, ce vaurien, te monter comme une jument!"

Et plus loin, c'est encore plus fort quand Hersent est coincée dans le terrier de Renart. je vous laisse imaginer.

C'est sûr que les élèves apprécieraient, ils y retrouveraient eurs expressions favorites, fils de pute et bâtards.

Moi, j'aime beaucoup Renard teinturier et jongleur. le passage où Renard feint d'être anglais est très amusant, et on peut le mettre en relation avec L'écolier limousin de rabelais ou Scapin dans la scène du sac, ou encore avec le prétendu délire de Pathelin.

Oui, c'est bien pour cela que j'ai été étonnée du choix de ce texte que je trouve très limite pour une cinquième.
Je parle bien entendu de l'histoire avec Hersent.

Carabas a écrit:J'en ferais bien un où Renart est en échec : Renart et la mésange, ou Renart et Tibert... pour montrer qu'il ne s'en tire pas toujours.

bien vu Carabas!
Alors je dirais :
- vol des bacons
- vol des anguilles dans la charette
- Renart et la mésange

Pour ma part :
-> Renart piège Ysengrin (épisode du lac gelé) => cruauté de l'animal + sa ruse
-> Renart et Tibert => l'arroseur arrosé (dans Fleurs d'encre)
-> Bagarre entre Renart et Isengrin => parodie du récit de chevalerie (si une séquence sur la chevalerie a été vue précédemment) (dans Fleurs d'encre également)

sorceress a écrit:Oui, c'est bien pour cela que j'ai été étonnée du choix de ce texte que je trouve très limite pour une cinquième.
Je parle bien entendu de l'histoire avec Hersent.

Ce texte marche formidablement, en classe. Les élèves rient franchement et, pour une fois, la parodie est vraiment un truc drôle pour eux aussi, et pas seulement une vague évocation qui les laisse froids. Et puis Renard, c'est aussi cette verdeur. C'est pas mal, de la laisser entrevoir. Faut pas pousser, Renart pissant sur les louveteaux, c'est pas le viol d'Hersent, épisode sulfureux s'il en est.

Moi, je trouve intéressant de leur montrer cette oeuvre pour ce qu'elle est : un truc hyper-décapant, qui ose tout, sans limite (pas même celle du roi, de la reine ou de l'Église).

Il me semble qu'il est dans TDL( que je n'ai pas pu malheureusement utiliser pour l'étude de Renart ) et ce, dans sa version plus "soft" que celle dont parlait Retraitée. Je suis d'accord avec tes propos sur le principe, mais j'avais bien précisé lors de mon premier post que cela dépendait des classes. Mes cinquièmes gloussaient bêtement au sujet de la queue d'Ysengrin, alors je n'imagine même pas avec une histoire d 'adultère et de pipi, désolée si je caricature. Ma classe est particulièrement horrible , au point que c'est la première fois que j'ai dû carrément censurer un mot dans un fabliau "Les perdrix".
Je précise que dans ce fabliau- pour ceux et celles qui ne l'ont pas lu- que la femme dit au prêtre que son mari va lui couper les "couilles", j'avais laissé le mot jusqu'à cette année, mais voyant la débilité de ma classe (je sais je suis méchante , mais je ne les supporte plus), j'ai mis la version "oreilles" que j'ai trouvée ailleurs.
Donc voilà, Véronique pourquoi je me permets de dire que pour mes élèves en particulier, et sans doute parce que je n'assure pas avec eux (il y va aussi de ma responsabilité), je ne donne pas ce genre de textes. Avec mes quatrièmes, je le ferais sans souci.
Sinon, si c'était possible mais peut-être en mp , je voudrais te poser une question sur ton topo sur le théâtre au 17ème siècle que j'ai utilisé pour mes élèves, si tu as le temps bien sûr !

retraitée a écrit:Moi, j'aime beaucoup Renard teinturier et jongleur. le passage où Renard feint d'être anglais est très amusant, et on peut le mettre en relation avec L'écolier limousin de rabelais ou Scapin dans la scène du sac, ou encore avec le prétendu délire de Pathelin.

J'adore aussi cet épisode.
N'en retenir que trois, c'est terrible. Je crois que je laisserais de côté les épisodes comme les anguilles, moins truculents.
Peut-être :
1. Les bacons pour poser le personnage.
2. Renart et Hersent (si on le sent avec sa classe )
3. Renart jongleur.

Cela axerait sur les relations avec Ysengrin. En trois textes, c'est peut-être une meilleure solution, pour montrer l'évolution du personnage, que de se disperser. Même s'il va de soi que cela revient à passer sous silence bien des aspects de l'oeuvre.

Sorceress, mon intervention n'a pas pour but de mettre en cause ton travail, mais d'apporter une réponse à ton étonnement et de nuancer ton propos sur "un texte très limite en classe". Comme tu le dis, tout dépend du groupe. Ce peut être un vrai régal, ce texte - et Renard dans son ensemble.

Pour ta question, n'hésite pas, en MP ou ici.

Oui , merci, si tu veux je peux le faire sur ce post bien que totalement HS.
Je te précise que je n'ai vu en aucun cas une remise en cause de mes "capacités " d'enseignante dans tes propos, je suis très douée pour l'autocritique, et cela m'enrage de ne pas pouvoir faire passer certains textes.
Donc voilà au sujet du théâtre, tu dis, je schématise en gros que Molière était metteur en scène, acteur et auteur de ses pièces; et ensuite tu parles de Beaumarchais et implicitement on comprend qu'il faut attendre donc le 18 ème siècle pour l'auteur se "démarque" de sa production. Désolée, je n'ai pas TDL sous les yeux , je l'ai laissé sur le bureau de ma salle de classe, donc je manque de précision.
Alors, je suis restée un peu perplexe parce qu'il me semblait que ni Racine, ni Corneille ne jouaient dans leurs pièces, en quoi étaient-ils plus "impliqués" (je manque de vocabulaire, ce soir, la fatigue) que Beaumarchais que tu cites ? je suppose qu'il y a sans doute autre chose que l'acte de jouer, et là j'ai senti un grand vent d'ignorance dans mon cerveau d'autant plus que comme on l'a dit au CA derrière mon dos, je suis une prof qui n'aime pas le théâtre (honte à moi !).

Tu parles des pages "repères" sur le théâtre au XVIIe siècle et ensuite ?

Ce qu'explique Claire-Hélène (ce chapitre est de sa main érudite), c'est que les auteurs du XVIIe siècle assurent eux-mêmes la direction des acteurs de leur pièce. Beaumarchais est le premier metteur en scène à se revendiquer comme tel, et à distinguer cette partie de son travail de son travail d'auteur. Il fonde la société des auteurs pour faire reconnaître ce travail d'auteur indépendamment de la création des pièces et développer les droits d'auteur.
Si l'on voulait aller plus loin, il faudrait ajouter que metteur en scène devient un métier à part entière, distinct de celui d'auteur, à la fin du XIXe siècle. Je crois que c'est Antoine qui est considéré comme un des premiers en France.

Pour ce genre de choses, je te recommande chaleureusement l'Histoire du théâtre en bande dessinée de Degaine. C'est une mine et un vrai plaisir à lire, qui fourmille d'anecdotes, de petites explications passionnantes.

J'espère avoir répondu à ta question.

Merci !