Rapport de l'inspection générale de l'EN sur la réforme du lycée d'enseignement général et technologique

"Suivi de la mise en œuvre de la réforme du lycée d'enseignement général et technologique"
Rapport de la mission de suivi de la réforme du lycée d'enseignement général et technologique

Les parcours des élèves
L’accompagnement personnalisé
Des lycées plus autonomes : les responsabilités nouvelles et complexes des chefs d’établissement
La mutation du pilotage académique
Conclusions

Résumé ici : http://www.education.gouv.fr/cid59570/presentation-du-rapport-suivi-de-la-mise-en-oeuvre-de-la-reforme-du-lycee-d-enseignement-general-et-technologique-par-les-inspections-generales.html

A lire en intégralité ici : http://www.education.gouv.fr/cid59572/suivi-de-la-mise-en-oeuvre-de-la-reforme-du-lycee-d-enseignement-general-et-technologique.html

Merci John.

L’accompagnement personnalisé a souvent été défini "en creux", par ce qu’il n’était pas. Le rapport fait une tentative de définition de la personnalisation. Celle-ci ne dépend ni de la constitution des groupes, ni de leur taille, ni du support de travail. Elle dépend totalement de la capacité à écouter les élèves, de l’attention portée à leurs démarches, à leurs erreurs. Elle suppose donc que l’on consacre du temps à l’explicitation par les élèves, avec leurs mots, et à l’explicitation, parle professeur, du sens des activités et du vocabulaire utilisé.

Du génie pur !

La personnalisation n'a rien à voir avec le nombre d'élèves ! C'est plus une "capacité à écouter", qu'on n'a pas dans un cours normal bien évidemment... Moi je personnalise à fond : j'écoute le brouhaha de trente-quatre élèves !

S’il n’existe pas de modèle type de l’accompagnement personnalisé, il apparaît que son efficacité et sa réussite reposent sur deux facteurs clefs : la posture du professeur vis-à-vis des élèves et de leurs besoins, l’utilisation par le professeur de son indispensable expertise disciplinaire pour développer chez les élèves des compétences transférables à d’autres situations disciplinaires.

:Gné:

Des lycées plus autonomes : les responsabilités nouvelles et complexes des chefs d’établissement
(...) Un management de plus en plus complexe et des modes de pilotage en mutation

J'ai hâte d'être managé. Pour le mode de pilotage, il est automatique : attention au crash !

Page 22.

Inspecteurs généraux a écrit:Les professeurs ont appris à transmettre une discipline, pas à enseigner. Ils déplorent le manque de cadrage de l’AP, mais dès qu’une proposition formelle émerge elle est vertement critiquée. Ils n’ont pas perçu l’AP comme une compétence à exercer dans le cadre du métier d’enseignant, d’où une certaine insistance pour qu’elle soit assurée
uniquement par des enseignants volontaires, position motivée du fait « ’un travail spécifique (sic) », qui serait celui des professeurs principaux et des assistants pédagogiques en particulier pour le soutien.
- Une autre catégorie, au contraire, se félicite de cet « espace de liberté » qui leur permet enfin d’exercer leur véritable métier de professeur. Ces professeurs font preuve d’un haut niveau de professionnalisme et d’un fort investissement.

Il faut quand même une sacrée dose de cynisme pour écrire ça, quand on est inspecteur général et, à ce titre, responsable des programmes des concours de recrutement desdits enseignants. Ils découvrent la poudre : eh oui, les enseignants recrutés il y a quelques années, il y a quelques décennies, ont une autre projection de leur métier que l'animation pour éviter des redoublements coûteux. Est-ce vraiment leur faute ?
Je suis indigné par cette formulation.

Un rapport indigne pour une réforme indigne

Inspecteurs généraux a écrit:- Une autre catégorie, au contraire, se félicite de cet « espace de liberté » qui leur permet enfin d’exercer leur véritable métier de professeur. Ces professeurs font preuve d’un haut niveau de professionnalisme et d’un fort investissement.

On sait déjà à qui va bénéficier la réforme de l'évaluation. Aux plus dociles.

Vous pourrez faire les meilleurs cours du monde, tant que vous ne faites pas de l'accompagnement, vous n'atteignez pas "un haut niveau de professionnalisme". Et réciproquement.

C'est déprimant.

De la part des IGEN qu'attendre sinon de la langue de bois ?

Luigi_B a écrit:Merci John.

L’accompagnement personnalisé a souvent été défini "en creux", par ce qu’il n’était pas. Le rapport fait une tentative de définition de la personnalisation. Celle-ci ne dépend ni de la constitution des groupes, ni de leur taille, ni du support de travail. Elle dépend totalement de la capacité à écouter les élèves, de l’attention portée à leurs démarches, à leurs erreurs. Elle suppose donc que l’on consacre du temps à l’explicitation par les élèves, avec leurs mots, et à l’explicitation, parle professeur, du sens des activités et du vocabulaire utilisé.

Du génie pur !

La personnalisation n'a rien à voir avec le nombre d'élèves ! C'est plus une "capacité à écouter", qu'on n'a pas dans un cours normal bien évidemment... Moi je personnalise à fond : j'écoute le brouhaha de trente-quatre élèves !

Lundi dernier j'ai osé demandé aux élèves de mon nouveau groupe d'AP ce qu'ils souhaitaient travailler...pour bien répondre à leurs besoins...
Et bien mes élèves sont des carpes...ils n'ont rien répondu...
Quel perte de temps et d'énergie cet AP.

Le rapport, qui fait suite à celui de février 2011, s’appuie sur des entretiens avec les autorités académiques et sur la visite de 40 lycées dans sept académies de novembre à décembre 2011. Au cours de ces visites, les inspecteurs généraux ont rencontré, outre les proviseurs et leurs adjoints, plus de 400 enseignants et presque autant d’élèves. Ils ont observé 120 séances d’accompagnement personnalisé.

120 séances pour les 23 personnes nommées sur le rapport; s'ils ont assisté seuls à ces séances, cela fait 5 à 6 séances chacun . Est-ce objectif ? fiable ? statistique ?

Y a t-il des néo, des académies de Aix-Marseille, Caen, Créteil,
Grenoble, Lille, Nancy-Metz et Rennes, qui ont eu une de leurs séances d'AP avec observation et qui a été décortiquée par les iGEN, recteurs et tout le toutim ?

]La progression du flux de passage de 2nde gt en 1ère gt est significative à cette rentrée (2011 année de la réforme) : elle est
de 2 points, alors qu’elle était en moyenne de 1,1 point les quatre années précédentes.

Ce ne serait pas l'effet de la prime aux cde s'ils limitaient les redoublements plutôt que les effets de l'AP en seconde ?

Je tente une interprétation, qui vaut ce qu'elle vaut, je n'enseigne pas en lycée, mais dès que je lis AP, je frémis pour vous.
Je disais donc : le ministère a mis en place une réforme infaisable et ensuite les enseignants se font taper sur les doigts comme il le faudrait "idéalement" ?

Quel mépris, une fois de plus.

Moi pareil pour l'AP je faisais du français avec les 1ere, entrainement pour l'épreuve anticipée de français, et quand j'ai vu par hasard pendant les vacances des éléments concernant l'AP sur le site de mon académie j'ai pris peur en me disant que je ne faisais pas du tout ce qui fallait.
Donc j'ai demandé aux élèves ce qu'ils souhaitaient faire, un groupe veux faire du disciplinaire et deux autres de l'orientation. En plus ce ne sont pas "mes" classes, donc pas évident.
Encore une belle branculade de la part de l'EN tout ça. Ils deviennent tellement cons qu'un jour ils pourront plus aller plus loin quand même j'espère.

Le ressenti des élèves de 1ère sur l’AP en 2nde l’an dernier est en majorité négatif. Très
souvent, les élèves ouvrent les entretiens par un jugement sans appel : « l’AP ne sert à rien »,
« c’est du temps perdu, alors qu’on ferait mieux de faire – telle ou telle discipline », « les
profs ne savent pas quoi faire, on fait n’importe quoi », « ils font semblant de nous
accompagner »

il y a au moins une chose qui est véridique dans ce rapport. Ne dit-on pas que la vérité sort de la bouche des élèves ?

Oui, puisque même les élèves le disent.
Au début je culpabilisais et puis quand j'ai appris que d'autres collègues faisaient des heures d'étude ou mettaient systématiquement un film...
F**k

Ah et sinon j'avais regardé une brochure d'accompagnement pour l'AP. Un document de 116 pages, qui n'a ni queue ni tête, qui mélange avec une maladresse incroyable l'orientation et le français...
ça parle d'orientation, et tout d'un coup vous avez un chapitre: "La passion de l'attribut du COD", avec des exemples universitaires archicompliqués d'attributs du COD. Les profs et les IA qui ont réalisé ce dossier on dû grammaticalement jouir en écrivant ces conneries.

Ce rapport est inouï, on dirait une épreuve de version dans un concours de recrutement. Tout est dans la traduction.

Enfin, le poids des contraintes d’organisation du temps et de l’espace s’accentue :

La réforme ayant été faite à l'arrache, elle ne prend compte ni des locaux ni des DHG

l’élaboration des emplois du temps est un exercice de plus en plus délicat

De nombreuses prises de bec à cause des emplois du temps, les ambiances deviennent de plus en plus pourries.

mais déterminant pour donner une réalité aux nouveaux dispositifs.

Mais CdE, vous serez notés sur ça, vous savez ce qui vous reste à faire.

La réflexion collective sur les aspects pédagogiques de la réforme progresse dans de nombreux lycées,

Explosion du nombre de réunions, dans lesquelles personne n'est d'accord. La réforme ne dit rien des contenus, à vous de faire le travail.

où les proviseurs ont su créer une dynamique

Comme personne n'est d'accord, c'est le proviseur qui a le dernier mot.

dont la traduction concrète dépend du rythme de chaque lycée.

On a les noms de proviseurs qui ont pas fait ce qu'il faut. A bon entendeur... comme vous noterez les enseignants, vous savez ce qu'il vous reste à faire pour que la traduction concrète soit aussi rapide que possible.

Cette dynamique s’appuie souvent sur les conseils pédagogiques mais peut prendre d’autres formes.

Proviseur, le contenu pédagogique des enseignements est maintenant de votre ressort. Vous hésitiez. N'hésitez plus, vous avez notre aval. Si les enseignants ne veulent pas entendre vos conseils pédagogiques... et bien appliquez les "autres formes" (inutiles de traduire, tout le monde comprend...).

À l’inverse, dans certains lycées, le contenu pédagogique de la réforme est peu piloté avec parfois pour conséquence une reconduction pure et simple des pratiques antérieures.

Certains font de la résistance. C'est le mal. On a les noms on vous dit. On va venir vous voir. Bientôt. Très bientôt.

Merci JPhMM : j'ai bien ri !

Tiens tiens, voilà le LPC qui pointe le bout de son nez :

Si ce sont les professeurs ou l'équipe de direction qui répartissent les élèves en séances d'AP, le diagnostic préalable est rare. Lorsqu'il existe, il peut se fonder sur des tests spécifiques, sur le rythme de travail des élèves, sur leurs résultats aux premiers devoirs de contrôle ou sur des
entretiens individuels. Sinon, c'est la formule du partage des élèves par ordre alphabétique qui est la plus commune. On notera que dans certains établissements, les critères de formation des groupes ne sont même pas connus des élèves. Le livret personnel de compétences du collège
n’est jamais mentionné comme un outil possible d’information sur les acquis des élèves.

Tu m'étonnes

Luigi_B a écrit:Merci JPhMM : j'ai bien ri !

moi aussi. Ta traduction est excellente!

micaschiste a écrit:Lundi dernier j'ai osé demandé aux élèves de mon nouveau groupe d'AP ce qu'ils souhaitaient travailler...pour bien répondre à leurs besoins...
Et bien mes élèves sont des carpes...ils n'ont rien répondu...
Quel perte de temps et d'énergie cet AP.

Grave manque de professionnalisme : tu n'as pas su interpréter leur silence pour déterminer quels étaient leurs besoins.

micaschiste a écrit:

Luigi_B a écrit:Merci JPhMM : j'ai bien ri !

moi aussi. Ta traduction est excellente!

Vi. Mais j'ai pleuré aussi...

JPhMM, je me joins au concert de louanges. Bravo