- Invité8Niveau 9
fugue a écrit:GuillaumeCaron a écrit:Anaxagore a écrit:Guillaume pourriez-vous nous exposer comment vous faites étudier la caractérisation des points de la médiatrice en 6e, et dans quelle progression?
Dans le cadre du projet #geometwitt.. Les élèves avaient pour consigne de créer une figure dans laquelle il y avait au moins un triangle et un cercle dans le but de tweeter ensuite le programme de construction a leurs correspondants ... certains voulaient tracer le cercle circonscrit (sans en connaître le nom) ... ils ont donc cherché dans des ressources à disposition comment ils pouvaient s'en sortir ... ils on pu alors découvrir les médiatrices ... Le groupe en question a eu ensuite à sa charge la réalisation de la diapo "médiatrice" dans le dictionnaire numérique collaboratif et a pu expliquer les trouvailles aux autres !
S'agissait-il d'un travail de groupe? Si oui, quelle évaluation pour s'assurer que chacun a compris?
L'évaluation n'est pas encore faite ... mais évaluation il y aura...
- Invité8Niveau 9
LadyC a écrit:GuillaumeCaron, et les résultats du cours traditionnel, avec ces élèves, sont-ils si décevants ? Vous avez essayé ?
(Encore une fois, ce n'est pas à prendre comme une attaque ; même si j'avoue être moi aussi "scotchée", et assez persuadée que vous marchez sur une route pavée de bonnes intentions.)
Soyons clair, il m'arrive de faire des moments de synthèse même si en 6e j'écris très très peu au tableau ... je peux passez 15 jours sans rien écrire ... mais en 3e, il y a des moments collectifs plus importants ... Le tout est que ce soit minoritaire.
Le cours classique, les élèves que j'ai (combiné peut être à ma personnalité ?) ça fonctionne pas ... ils n'écoutent pas ou peu et surtout pas longtemps ... et au final il ne reste pas grand chose ... c'est le premier aspect.
Second aspect, si je me pose comme transmetteur, mes élèves ne développent pas de compétences de TRAVAIL... pas question pour moi de reporter ça au seul travail à la maison (ou en grande partie). Par ailleurs ils ne pourraient pas mettre en action leurs savoir-faire, connaissance, ni en découvrir d'autre ... ils ont besoin de se questionner, de s'émerveiller, de prendre du plaisir ...
- InstructeurpublicFidèle du forum
GuillaumeCaron a écrit:
Second aspect, si je me pose comme transmetteur, mes élèves ne développent pas de compétences de TRAVAIL... pas question pour moi de reporter ça au seul travail à la maison (ou en grande partie).
Encore une caricature gratuite. Je fais pour ma part du magistral et je ne reporte jamais le travail à la maison. Ce dernier est fait en classe et occupe 10mn/15mn/20mn de mon cours selon les besoins. Il s'agit d'un travail individuel en autonomie mais rigoureusement encadré. Les élèves savent précisément ce qu'ils font et pourquoi ils le font, donc tout le monde bosse et j'entends les mouches.
- AnaxagoreGuide spirituel
@Guillaume
Personne ne vous suggère de devenir un "transmetteur", cessez de vous assimiler à une machine, tout comme vos élèves.
Soyez un professeur de mathématiques, c'est sera une grande source de joie pour les élèves comme pour vous.
Personne ne vous suggère de devenir un "transmetteur", cessez de vous assimiler à une machine, tout comme vos élèves.
Soyez un professeur de mathématiques, c'est sera une grande source de joie pour les élèves comme pour vous.
- ClarinetteGrand Maître
Ca se voit !GuillaumeCaron a écrit:LadyC a écrit:GuillaumeCaron, et les résultats du cours traditionnel, avec ces élèves, sont-ils si décevants ? Vous avez essayé ?
(Encore une fois, ce n'est pas à prendre comme une attaque ; même si j'avoue être moi aussi "scotchée", et assez persuadée que vous marchez sur une route pavée de bonnes intentions.)
Soyons clair, il m'arrive de faire des moments de synthèse même si en 6e j'écris très très peu au tableau ... je peux passez 15 jours sans rien écrire ... mais en 3e, il y a des moments collectifs plus importants ... Le tout est que ce soit minoritaire.
Le cours classique, les élèves que j'ai (combiné peut être à ma personnalité ?) ça fonctionne pas ... ils n'écoutent pas ou peu et surtout pas longtemps ... et au final il ne reste pas grand chose ... c'est le premier aspect.
Second aspect, si je me pose comme transmetteur, mes élèves ne développent pas de compétences de TRAVAIL... pas question pour moi de reporter ça au seul travail à la maison (ou en grande partie). Par ailleurs ils ne pourraient pas mettre en action leurs savoir-faire, connaissance, ni en découvrir d'autre ... ils ont besoin de se questionner, de s'émerveiller, de prendre du plaisir ...
- Spoiler:
- Désolée, pas pu m'empêcher...
- JPhMMDemi-dieu
Un cours traditionnel en mathématiques au collège n'est pas un cours magistral (et inversement ). Pourquoi nous parlez-vous de cours magistral depuis le début ?GuillaumeCaron a écrit:LadyC a écrit:GuillaumeCaron, et les résultats du cours traditionnel, avec ces élèves, sont-ils si décevants ? Vous avez essayé ?
(Encore une fois, ce n'est pas à prendre comme une attaque ; même si j'avoue être moi aussi "scotchée", et assez persuadée que vous marchez sur une route pavée de bonnes intentions.)
Soyons clair, il m'arrive de faire des moments de synthèse même si en 6e j'écris très très peu au tableau ... je peux passez 15 jours sans rien écrire ... mais en 3e, il y a des moments collectifs plus importants ... Le tout est que ce soit minoritaire.
Le cours classique, les élèves que j'ai (combiné peut être à ma personnalité ?) ça fonctionne pas ... ils n'écoutent pas ou peu et surtout pas longtemps ... et au final il ne reste pas grand chose ... c'est le premier aspect.
Second aspect, si je me pose comme transmetteur, mes élèves ne développent pas de compétences de TRAVAIL... pas question pour moi de reporter ça au seul travail à la maison (ou en grande partie). Par ailleurs ils ne pourraient pas mettre en action leurs savoir-faire, connaissance, ni en découvrir d'autre ... ils ont besoin de se questionner, de s'émerveiller, de prendre du plaisir ...
Un seul exemple : pour l'avoir lu dans un de vos posts précédents, je sais que vous connaissez par exemple la méthode très commune en collège :
1. Activité d'introduction, découverte, construction, démonstration, etc... d'une notion.
2. Rapide inscription dans le cahier d'une synthèse sur la notion en question.
3. Exercices, activités, remédiations, etc.
Cette méthode n'est pas du tout celle du cours magistral (d'autant qu'il est tout à fait envisageable de construire cette synthèse avec les élèves). Ce n'est pas non plus la vôtre. Alors pourquoi penser de façon binaire ? Le tiers n'est pas exclu. Jamais.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- AnaxagoreGuide spirituel
@Guillaume
Avant même de savoir comment vous aller amener les élèves à COMPRENDRE...
la première des choses est de se demander: comment dans le cadre du programme de 6e peut-on démontrer ce résultat? Cela suppose de concevoir une progression. Quels sont les éléments que vous allez poser en premiers? Le programme pousse à s'appuyer sur la symétrie axiale pour développer la géométrie.
"Les problèmes" sont au coeur de tout ceci.
Il ne faut pas être un VRP qui n'a rien à vendre.
Avant même de savoir comment vous aller amener les élèves à COMPRENDRE...
la première des choses est de se demander: comment dans le cadre du programme de 6e peut-on démontrer ce résultat? Cela suppose de concevoir une progression. Quels sont les éléments que vous allez poser en premiers? Le programme pousse à s'appuyer sur la symétrie axiale pour développer la géométrie.
"Les problèmes" sont au coeur de tout ceci.
Il ne faut pas être un VRP qui n'a rien à vendre.
- frankensteinVénérable
J'ai l'impression d'entendre les discours de l'IUFM...GuillaumeCaron a écrit:LadyC a écrit:GuillaumeCaron, et les résultats du cours traditionnel, avec ces élèves, sont-ils si décevants ? Vous avez essayé ?
(Encore une fois, ce n'est pas à prendre comme une attaque ; même si j'avoue être moi aussi "scotchée", et assez persuadée que vous marchez sur une route pavée de bonnes intentions.)
Soyons clair, il m'arrive de faire des moments de synthèse même si en 6e j'écris très très peu au tableau ... je peux passez 15 jours sans rien écrire ... mais en 3e, il y a des moments collectifs plus importants ... Le tout est que ce soit minoritaire.
Le cours classique, les élèves que j'ai (combiné peut être à ma personnalité ?) ça fonctionne pas ... ils n'écoutent pas ou peu et surtout pas longtemps ... et au final il ne reste pas grand chose ... c'est le premier aspect.
Second aspect, si je me pose comme transmetteur, mes élèves ne développent pas de compétences de TRAVAIL... pas question pour moi de reporter ça au seul travail à la maison (ou en grande partie). Par ailleurs ils ne pourraient pas mettre en action leurs savoir-faire, connaissance, ni en découvrir d'autre ... ils ont besoin de se questionner, de s'émerveiller, de prendre du plaisir ...
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Le billet a été repris par Marianne2 :
http://www.marianne2.fr/Ecole-l-imposture-du-socle-des-competences_a216148.html
http://www.marianne2.fr/Ecole-l-imposture-du-socle-des-competences_a216148.html
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- MareuilNeoprof expérimenté
Cripure a écrit:GuillaumeCaron a écrit:Hum ... c'est précisément l'inverse ... certains ici ironisent d'ailleurs sur ces "tâches complexes" ... J'ai quand même l'impression que la personne qui a écrit ça ne sait pas de quoi elle parle !elle ne fait que prolonger l’habitude d’une grande majorité d’enseignants de décomposer les tâches les plus complexes afin de mener leurs « ouailles », à des rythmes différenciés, vers un même objectif.Claude DUNETON a écrit:Je fais une distinction claire entre le pédagogue et l'enseignant. L'enseignant est quelqu'un qui fait ce qu'il peut, dans des conditions pas toujours faciles, pour instruire des enfants ou de jeunes adultes, afin de leur transmettre des connaissances, des habitudes de travail et de pensée qui sont les siennes, et auxquelles il a un peu réfléchi. Le pédagogue est un monsieur emporté par une sorte de folie, la pédagogie. Il hache, il découpe les éléments vitaux d'un savoir dont il se moque éperdument, mais qui lui sert de prétexte à des numéros personnels qui sont destinés, au fond, à le mettre lui même en valeur. Autrement dit, le pédagogue est un enseignant malade. L'ennui, c'est que les traités de pédagogie dont il se nourrit, au contraire des traités sur la peste ou la syphilis, ne sont pas faits pour essayer de le guérir, mais pour envenimer sa maladie. Parce qu'ils sont conçus par des pédagogues. C'est un peu comme si les traités de psychiatrie étaient écrits par les pensionnaires des asiles d'aliénés. (Claude DUNETON, À hurler le soir au fond des collèges (1983))
Je ne suis pas persuadé que Claude Duneton soit là d'une intelligence transcendante. Il est un de ceux qui ont contribué à mettre en place la fausse opposition pédagogues/anti-pédagogues, fausse opposition qui sert depuis maintenant plus de vingt ans à faire passer Meirieu pour une pédagogue. Pascal Dupré, Double casquette, Véronique Marchais, Cécile Revéret et d'autres sont incontestablement des pédagogues. En face, des gens comme Meirieu et beaucoup d'autres au sein de la technostructure sont des idéologues obscurantistes.
- MareuilNeoprof expérimenté
John a écrit:Le billet a été repris par Marianne2 :
http://www.marianne2.fr/Ecole-l-imposture-du-socle-des-competences_a216148.html
Ce qui n'est pas forcément bon signe. Le billet est très faible.
- MareuilNeoprof expérimenté
frankenstein a écrit:J'ai l'impression d'entendre les discours de l'IUFM...GuillaumeCaron a écrit:LadyC a écrit:GuillaumeCaron, et les résultats du cours traditionnel, avec ces élèves, sont-ils si décevants ? Vous avez essayé ?
(Encore une fois, ce n'est pas à prendre comme une attaque ; même si j'avoue être moi aussi "scotchée", et assez persuadée que vous marchez sur une route pavée de bonnes intentions.)
Soyons clair, il m'arrive de faire des moments de synthèse même si en 6e j'écris très très peu au tableau ... je peux passez 15 jours sans rien écrire ... mais en 3e, il y a des moments collectifs plus importants ... Le tout est que ce soit minoritaire.
Le cours classique, les élèves que j'ai (combiné peut être à ma personnalité ?) ça fonctionne pas ... ils n'écoutent pas ou peu et surtout pas longtemps ... et au final il ne reste pas grand chose ... c'est le premier aspect.
Second aspect, si je me pose comme transmetteur, mes élèves ne développent pas de compétences de TRAVAIL... pas question pour moi de reporter ça au seul travail à la maison (ou en grande partie). Par ailleurs ils ne pourraient pas mettre en action leurs savoir-faire, connaissance, ni en découvrir d'autre ... ils ont besoin de se questionner, de s'émerveiller, de prendre du plaisir ...
On lui a demandé plusieurs fois ce qu'il entend par " cours classique" ou "cours magistral". Pas de réponse.
- MareuilNeoprof expérimenté
Instructeurpublic a écrit:GuillaumeCaron a écrit:
Second aspect, si je me pose comme transmetteur, mes élèves ne développent pas de compétences de TRAVAIL... pas question pour moi de reporter ça au seul travail à la maison (ou en grande partie).
Encore une caricature gratuite. Je fais pour ma part du magistral et je ne reporte jamais le travail à la maison. Ce dernier est fait en classe et occupe 10mn/15mn/20mn de mon cours selon les besoins. Il s'agit d'un travail individuel en autonomie mais rigoureusement encadré. Les élèves savent précisément ce qu'ils font et pourquoi ils le font, donc tout le monde bosse et j'entends les mouches.
Qu'appelez-vous le "cours magistral" ?
- User5899Demi-dieu
Trois bouquins de Duneton, excellent jeune prof de base dans les 80'sLadyC a écrit:Cripure a écrit:GuillaumeCaron a écrit:Hum ... c'est précisément l'inverse ... certains ici ironisent d'ailleurs sur ces "tâches complexes" ... J'ai quand même l'impression que la personne qui a écrit ça ne sait pas de quoi elle parle !elle ne fait que prolonger l’habitude d’une grande majorité d’enseignants de décomposer les tâches les plus complexes afin de mener leurs « ouailles », à des rythmes différenciés, vers un même objectif.Claude DUNETON a écrit:Je fais une distinction claire entre le pédagogue et l'enseignant. L'enseignant est quelqu'un qui fait ce qu'il peut, dans des conditions pas toujours faciles, pour instruire des enfants ou de jeunes adultes, afin de leur transmettre des connaissances, des habitudes de travail et de pensée qui sont les siennes, et auxquelles il a un peu réfléchi. Le pédagogue est un monsieur emporté par une sorte de folie, la pédagogie. Il hache, il découpe les éléments vitaux d'un savoir dont il se moque éperdument, mais qui lui sert de prétexte à des numéros personnels qui sont destinés, au fond, à le mettre lui même en valeur. Autrement dit, le pédagogue est un enseignant malade. L'ennui, c'est que les traités de pédagogie dont il se nourrit, au contraire des traités sur la peste ou la syphilis, ne sont pas faits pour essayer de le guérir, mais pour envenimer sa maladie. Parce qu'ils sont conçus par des pédagogues. C'est un peu comme si les traités de psychiatrie étaient écrits par les pensionnaires des asiles d'aliénés. (Claude DUNETON, À hurler le soir au fond des collèges (1983))
Oh c'est très bon, cet extrait... je note comme future lecture ! (quoique, peut-être pas pour m'endormir le soir : promesse de cauchemars...)
je suis comme une truie qui doute
A hurler le soir au fond des collèges
Anti-manuel de français
Ce ne sont pas des livres exaltant le passé. Lectures très stimulantes (le 3e est passionnant pour les profs de lettres).
C'est tout au Seuil, col. Points.
- User5899Demi-dieu
Ah oui, très juste. Maschino, Vos enfants ne m'intéressent plus (début des années 80's !!)Instructeurpublic a écrit:A propos de cet extrait de 1983, je suis toujours stupéfait de voir à quel point nos aînés (Duneton, Milner, Maschino, etc.) avaient déjà bien cerné le problème et décrivent finalement à la perfection des attitudes qui ont toujours cours actuellement.
- User5899Demi-dieu
+1 Je travaille en milieu rural et très défavorisé, pas question de compter sur le travail à la maison. Tout se fait en classe pour ce qui ressortit à la pratique. Enfin, je ne dis jamais "compétence TRAVAIL", parce que je n'aime pas les modes.Instructeurpublic a écrit:GuillaumeCaron a écrit:
Second aspect, si je me pose comme transmetteur, mes élèves ne développent pas de compétences de TRAVAIL... pas question pour moi de reporter ça au seul travail à la maison (ou en grande partie).
Encore une caricature gratuite. Je fais pour ma part du magistral et je ne reporte jamais le travail à la maison.
- MareuilNeoprof expérimenté
Cripure a écrit:Trois bouquins de Duneton, excellent jeune prof de base dans les 80'sLadyC a écrit:Cripure a écrit:GuillaumeCaron a écrit:Hum ... c'est précisément l'inverse ... certains ici ironisent d'ailleurs sur ces "tâches complexes" ... J'ai quand même l'impression que la personne qui a écrit ça ne sait pas de quoi elle parle !elle ne fait que prolonger l’habitude d’une grande majorité d’enseignants de décomposer les tâches les plus complexes afin de mener leurs « ouailles », à des rythmes différenciés, vers un même objectif.Claude DUNETON a écrit:Je fais une distinction claire entre le pédagogue et l'enseignant. L'enseignant est quelqu'un qui fait ce qu'il peut, dans des conditions pas toujours faciles, pour instruire des enfants ou de jeunes adultes, afin de leur transmettre des connaissances, des habitudes de travail et de pensée qui sont les siennes, et auxquelles il a un peu réfléchi. Le pédagogue est un monsieur emporté par une sorte de folie, la pédagogie. Il hache, il découpe les éléments vitaux d'un savoir dont il se moque éperdument, mais qui lui sert de prétexte à des numéros personnels qui sont destinés, au fond, à le mettre lui même en valeur. Autrement dit, le pédagogue est un enseignant malade. L'ennui, c'est que les traités de pédagogie dont il se nourrit, au contraire des traités sur la peste ou la syphilis, ne sont pas faits pour essayer de le guérir, mais pour envenimer sa maladie. Parce qu'ils sont conçus par des pédagogues. C'est un peu comme si les traités de psychiatrie étaient écrits par les pensionnaires des asiles d'aliénés. (Claude DUNETON, À hurler le soir au fond des collèges (1983))
Oh c'est très bon, cet extrait... je note comme future lecture ! (quoique, peut-être pas pour m'endormir le soir : promesse de cauchemars...)
je suis comme une truie qui doute
A hurler le soir au fond des collèges
Anti-manuel de français
Ce ne sont pas des livres exaltant le passé. Lectures très stimulantes (le 3e est passionnant pour les profs de lettres).
C'est tout au Seuil, col. Points.
Livres très stimulants. Mais sur la citation, je ne change pas d'avis : c'est une connerie. Quelle idée d'écrire que Meirieu et les autres sont des "pédagogues" !
- User5899Demi-dieu
Duneton définit les termes qu'il emploie. Si des andouilles ultérieures se montrent confus et approximatifs dans les mots qu'elles emploient, ce n'est pas sa faute.Je trouve, pour ma part, que Duneton décrit bien la situation, que nous avons d'ailleurs connue en classe quand, comme moi, nous avons fait notre 2e cycle au début des 80's.Mareuil a écrit:Cripure a écrit:GuillaumeCaron a écrit:Hum ... c'est précisément l'inverse ... certains ici ironisent d'ailleurs sur ces "tâches complexes" ... J'ai quand même l'impression que la personne qui a écrit ça ne sait pas de quoi elle parle !elle ne fait que prolonger l’habitude d’une grande majorité d’enseignants de décomposer les tâches les plus complexes afin de mener leurs « ouailles », à des rythmes différenciés, vers un même objectif.Claude DUNETON a écrit:Je fais une distinction claire entre le pédagogue et l'enseignant. L'enseignant est quelqu'un qui fait ce qu'il peut, dans des conditions pas toujours faciles, pour instruire des enfants ou de jeunes adultes, afin de leur transmettre des connaissances, des habitudes de travail et de pensée qui sont les siennes, et auxquelles il a un peu réfléchi. Le pédagogue est un monsieur emporté par une sorte de folie, la pédagogie. Il hache, il découpe les éléments vitaux d'un savoir dont il se moque éperdument, mais qui lui sert de prétexte à des numéros personnels qui sont destinés, au fond, à le mettre lui même en valeur. Autrement dit, le pédagogue est un enseignant malade. L'ennui, c'est que les traités de pédagogie dont il se nourrit, au contraire des traités sur la peste ou la syphilis, ne sont pas faits pour essayer de le guérir, mais pour envenimer sa maladie. Parce qu'ils sont conçus par des pédagogues. C'est un peu comme si les traités de psychiatrie étaient écrits par les pensionnaires des asiles d'aliénés. (Claude DUNETON, À hurler le soir au fond des collèges (1983))
Je ne suis pas persuadé que Claude Duneton soit là d'une intelligence transcendante. Il est un de ceux qui ont contribué à mettre en place la fausse opposition pédagogues/anti-pédagogues, fausse opposition qui sert depuis maintenant plus de vingt ans à faire passer Meirieu pour une pédagogue. Pascal Dupré, Double casquette, Véronique Marchais, Cécile Revéret et d'autres sont incontestablement des pédagogues. En face, des gens comme Meirieu et beaucoup d'autres au sein de la technostructure sont des idéologues obscurantistes.
- MareuilNeoprof expérimenté
Cripure a écrit:Duneton définit les termes qu'il emploie. Si des andouilles ultérieures se montrent confus et approximatifs dans les mots qu'elles emploient, ce n'est pas sa faute.Je trouve, pour ma part, que Duneton décrit bien la situation, que nous avons d'ailleurs connue en classe quand, comme moi, nous avons fait notre 2e cycle au début des 80's.Mareuil a écrit:Cripure a écrit:GuillaumeCaron a écrit:Hum ... c'est précisément l'inverse ... certains ici ironisent d'ailleurs sur ces "tâches complexes" ... J'ai quand même l'impression que la personne qui a écrit ça ne sait pas de quoi elle parle !elle ne fait que prolonger l’habitude d’une grande majorité d’enseignants de décomposer les tâches les plus complexes afin de mener leurs « ouailles », à des rythmes différenciés, vers un même objectif.Claude DUNETON a écrit:Je fais une distinction claire entre le pédagogue et l'enseignant. L'enseignant est quelqu'un qui fait ce qu'il peut, dans des conditions pas toujours faciles, pour instruire des enfants ou de jeunes adultes, afin de leur transmettre des connaissances, des habitudes de travail et de pensée qui sont les siennes, et auxquelles il a un peu réfléchi. Le pédagogue est un monsieur emporté par une sorte de folie, la pédagogie. Il hache, il découpe les éléments vitaux d'un savoir dont il se moque éperdument, mais qui lui sert de prétexte à des numéros personnels qui sont destinés, au fond, à le mettre lui même en valeur. Autrement dit, le pédagogue est un enseignant malade. L'ennui, c'est que les traités de pédagogie dont il se nourrit, au contraire des traités sur la peste ou la syphilis, ne sont pas faits pour essayer de le guérir, mais pour envenimer sa maladie. Parce qu'ils sont conçus par des pédagogues. C'est un peu comme si les traités de psychiatrie étaient écrits par les pensionnaires des asiles d'aliénés. (Claude DUNETON, À hurler le soir au fond des collèges (1983))
Je ne suis pas persuadé que Claude Duneton soit là d'une intelligence transcendante. Il est un de ceux qui ont contribué à mettre en place la fausse opposition pédagogues/anti-pédagogues, fausse opposition qui sert depuis maintenant plus de vingt ans à faire passer Meirieu pour une pédagogue. Pascal Dupré, Double casquette, Véronique Marchais, Cécile Revéret et d'autres sont incontestablement des pédagogues. En face, des gens comme Meirieu et beaucoup d'autres au sein de la technostructure sont des idéologues obscurantistes.
Il peut définir ce qu'il veut ; il contribue à mettre en place une problématique fausse qui profite encore aujourd'hui à l'adversaire. La question éducative est une question éminemment politique et les mots comptent triple. Je ne dis pas cela contre Duneton que j'aime bien, mais parce qu'il serait peut-être temps - s'il n'est pas trop tard - de tirer la leçon de la dégelée qu'a prise le camp "anti-pédagos" à partir de positions aussi fausses, et de rectifier les analyses. Qui fait de la pédagogie ? Buisson, Compayré, SLECC et ceux que j'ai déjà cités. Qui défend l'obscurantisme et s'attaque à la pédagogie ? Meirieu, Legrand, Prost, le Café pédagogique, le recteur Joutard, Claude Thélot, les experts de l'OCDE.
- JPhMMDemi-dieu
Et tant qu'à lire, lire aussi du Korzybski (La carte n'est pas le territoire) et du Morin (Méthode, 6 tomes, et la trilogie sur l'éducation, dont le premier tome est là : http://unesdoc.unesco.org/images/0011/001177/117740fo.pdf ). Ce sont des lectures qui vous éclaireront, je l'espère, sur la notion de complexité en épistémologie — la question "qu'est-ce que la connaissance" étant centrale (avec une ou deux autres) pour tout enseignant.
PS : la date de naissance quasi officielle de la pensée complexe (ou épistémologie complexe) est 1982, avec la sortie du livre "Science avec conscience" ...
PS : la date de naissance quasi officielle de la pensée complexe (ou épistémologie complexe) est 1982, avec la sortie du livre "Science avec conscience" ...
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Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- InstructeurpublicFidèle du forum
Mareuil a écrit:Instructeurpublic a écrit:GuillaumeCaron a écrit:
Second aspect, si je me pose comme transmetteur, mes élèves ne développent pas de compétences de TRAVAIL... pas question pour moi de reporter ça au seul travail à la maison (ou en grande partie).
Encore une caricature gratuite. Je fais pour ma part du magistral et je ne reporte jamais le travail à la maison. Ce dernier est fait en classe et occupe 10mn/15mn/20mn de mon cours selon les besoins. Il s'agit d'un travail individuel en autonomie mais rigoureusement encadré. Les élèves savent précisément ce qu'ils font et pourquoi ils le font, donc tout le monde bosse et j'entends les mouches.
Qu'appelez-vous le "cours magistral" ?
Cela veut dire que les choses partent de moi et que je contrôle tout de A à Z : les temps de récit, d'explications, de participation des élèves, d'exercices, d'échanges. J'ai un objectif de transmission de connaissances/méthodes et je mets en place un "scenario" pour les faire acquérir. Il y a parfois des excursus mais par définition ce n'est plus tout à fait mon cours. Je précise que je suis en HG.
- AnaxagoreGuide spirituel
Ce que veut dire Mareuil, c'est qu'à la fac un cours magistral est donné dans un amphi de 1500 personnes et que les TD sont séparés de ce cours.
Ce n'est pas vraiment la situation, même dans votre cas.
Ce n'est pas vraiment la situation, même dans votre cas.
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"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne
"Woland fit un signe de la main, et Jérusalem s'éteignit."
"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
- JPhMMDemi-dieu
Instructeurpublic a écrit:Cela veut dire que les choses partent de moi et que je contrôle tout de A à Z : les temps de récit, d'explications, de participation des élèves, d'exercices, d'échanges. J'ai un objectif de transmission de connaissances/méthodes et je mets en place un "scenario" pour les faire acquérir. Il y a parfois des excursus mais par définition ce n'est plus tout à fait mon cours. Je précise que je suis en HG.
Diable, vous allez être à la mode ! Le scénario pédagogique est dans le vent depuis sept huit ans, du fait de l’émergence des NTIC (cf. LOM : Learning Object Metadata, par exemple, sur le modèle de l'expression informatique programmation orientée objet).
:lol:
_________________
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Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- InstructeurpublicFidèle du forum
JPhMM a écrit:Instructeurpublic a écrit:Cela veut dire que les choses partent de moi et que je contrôle tout de A à Z : les temps de récit, d'explications, de participation des élèves, d'exercices, d'échanges. J'ai un objectif de transmission de connaissances/méthodes et je mets en place un "scenario" pour les faire acquérir. Il y a parfois des excursus mais par définition ce n'est plus tout à fait mon cours. Je précise que je suis en HG.
Diable, vous allez être à la mode ! Le scénario pédagogique est dans le vent depuis sept huit ans, du fait de l’émergence des NTIC (cf. LOM : Learning Object Metadata, par exemple, transposition de l'expression informatique programmation orientée objet).
:lol:
J'étais même pas au courant. Scenario est le mot qui m'est venu un peu par défaut, d'ailleurs j'ai mis des guillemets.
- InstructeurpublicFidèle du forum
Anaxagore a écrit:Ce que veut dire Mareuil, c'est qu'à la fac un cours magistral est donné dans un amphi de 1500 personnes et que les TD sont séparés de ce cours.
Ce n'est pas vraiment la situation, même dans votre cas.
Il est entendu qu'on ne pas parler en monologue pendant une heure non stop à des collégiens. Ceci dit j'en suis capable mais ce serait fatiguant pour moi à la longue
- JPhMMDemi-dieu
Sauf que j'imagine que votre acceptation du mot est plus proche de cette du monde des arts que du monde de l'informatique (on parle de scénario d'un jeu vidéo ou d'un DVD).Instructeurpublic a écrit:JPhMM a écrit:Instructeurpublic a écrit:Cela veut dire que les choses partent de moi et que je contrôle tout de A à Z : les temps de récit, d'explications, de participation des élèves, d'exercices, d'échanges. J'ai un objectif de transmission de connaissances/méthodes et je mets en place un "scenario" pour les faire acquérir. Il y a parfois des excursus mais par définition ce n'est plus tout à fait mon cours. Je précise que je suis en HG.
Diable, vous allez être à la mode ! Le scénario pédagogique est dans le vent depuis sept huit ans, du fait de l’émergence des NTIC (cf. LOM : Learning Object Metadata, par exemple, transposition de l'expression informatique programmation orientée objet).
:lol:
J'étais même pas au courant. Scenario est le mot qui m'est venu un peu par défaut, d'ailleurs j'ai mis des guillemets.
PS : à la fin, dit-on scénarios ou scénarii (ce que je ne comprends toujours pas) ou scenarii (et alors scenario et non scénario) ? je n'ai jamais pu savoir...
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
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