- MareuilNeoprof expérimenté
GuillaumeCaron a écrit:Mareuil a écrit:egomet a écrit:"On ne pourra rien changer si l’on ne traite pas le problème des programmes... La persistance du choix multiséculaire des disciplines scolaires cloisonnées, sédimentées par niveaux, sans rapport facilement perceptible avec les savoirs sociaux et avec les compétences nécessaires pour vivre aujourd’hui et demain, explose aujourd’hui et ne résistera pas longtemps encore". Pierre Frackowiak revient sur la crise du collège et prévoit "la catastrophe annoncée".
La seule chose sur laquelle on soit véritablement d'accord, c'est que la situation présente est mauvaise.
Tout le monde le dit, au fond, et c'est bien la preuve que c'est vrai.
En revanche l'échelle de temps qu'indique Frackowiak m'amuse beaucoup. De quand date cette crise?
Le point de départ, c'est la décision, consécutive à création du collège en 1963, d'alléger les programmes du primaire au prétexte que
1- ces programmes étaient trop exigeants et produisaient 50% de retards scolaires (Nathalie Bulle a montré que les statistiques qui prétendaient montrer cela étaient fausses) ;
2- que puisque les études étaient dorénavant prolongées pour tous ( et le "dorénavant" est encore une arnaque puisque les chiffres officiels montrent que en 1960 près de 80% des enfants entraient en sixième), ce qu'ils n'apprendraient pas au primaire, ils l'apprendraient après.
Voilà, c'est cela le point de départ, le cassage d'une école primaire, certes non-exempte de défaut mais qui était depuis 1882 la base de tout l'édifice éducatif.
Que préconisez vous donc pour l'école primaire ? Et le collège ?
Pour le primaire, la remise en place de programmes exigeants, riches et progressifs. C'est même la position fondamentale du GRIP. Et tant que cela n'est pas fait, il n'y a aucune solution pour le collège.
Si vous voulez en savoir plus, allez sur instruire.fr
- egometDoyen
Mareuil a écrit:
Le point de départ, c'est la décision, consécutive à création du collège en 1963, d'alléger les programmes du primaire au prétexte que
1- ces programmes étaient trop exigeants et produisaient 50% de retards scolaires (Nathalie Bulle a montré que les statistiques qui prétendaient montrer cela étaient fausses) ;
2- que puisque les études étaient dorénavant prolongées pour tous ( et le "dorénavant" est encore une arnaque puisque les chiffres officiels montrent que en 1960 près de 80% des enfants entraient en sixième), ce qu'ils n'apprendraient pas au primaire, ils l'apprendraient après.
Voilà, c'est cela le point de départ, le cassage d'une école primaire, certes non-exempte de défaut mais qui était depuis 1882 la base de tout l'édifice éducatif.
Merci pour ces précisions historiques. Peut-on dire finalement que la crise est largement due à une sorte de paranoïa qui dégénère? Autrement dit, la croyance, que quelques-uns avaient, dans l'inefficacité du système aurait finalement rendu le système inefficace.
_________________
Primum non nocere.
Ubi bene, ibi patria.
Mes livres, mes poèmes, réflexions pédagogiques: http://egomet.sanqualis.com/
- egometDoyen
Mareuil a écrit:GuillaumeCaron a écrit:Mareuil a écrit:egomet a écrit:"On ne pourra rien changer si l’on ne traite pas le problème des programmes... La persistance du choix multiséculaire des disciplines scolaires cloisonnées, sédimentées par niveaux, sans rapport facilement perceptible avec les savoirs sociaux et avec les compétences nécessaires pour vivre aujourd’hui et demain, explose aujourd’hui et ne résistera pas longtemps encore". Pierre Frackowiak revient sur la crise du collège et prévoit "la catastrophe annoncée".
La seule chose sur laquelle on soit véritablement d'accord, c'est que la situation présente est mauvaise.
Tout le monde le dit, au fond, et c'est bien la preuve que c'est vrai.
En revanche l'échelle de temps qu'indique Frackowiak m'amuse beaucoup. De quand date cette crise?
Le point de départ, c'est la décision, consécutive à création du collège en 1963, d'alléger les programmes du primaire au prétexte que
1- ces programmes étaient trop exigeants et produisaient 50% de retards scolaires (Nathalie Bulle a montré que les statistiques qui prétendaient montrer cela étaient fausses) ;
2- que puisque les études étaient dorénavant prolongées pour tous ( et le "dorénavant" est encore une arnaque puisque les chiffres officiels montrent que en 1960 près de 80% des enfants entraient en sixième), ce qu'ils n'apprendraient pas au primaire, ils l'apprendraient après.
Voilà, c'est cela le point de départ, le cassage d'une école primaire, certes non-exempte de défaut mais qui était depuis 1882 la base de tout l'édifice éducatif.
Que préconisez vous donc pour l'école primaire ? Et le collège ?
Pour le primaire, la remise en place de programmes exigeants, riches et progressifs. C'est même la position fondamentale du GRIP. Et tant que cela n'est pas fait, il n'y a aucune solution pour le collège.
Si vous voulez en savoir plus, allez sur instruire.fr
Bien d'accord. J'ajouterais aussi de meilleures incitations au travail pour les élèves. Aujourd'hui, tout est fait pour qu'ils se disent que rien n'est grave: sanctions et redoublements incohérents, notes trafiquées, "droit" de tous à la réussite. Et en 5ème vous voyez des gamins très hautains qui prévoient déjà de passer à l'ancienneté.
_________________
Primum non nocere.
Ubi bene, ibi patria.
Mes livres, mes poèmes, réflexions pédagogiques: http://egomet.sanqualis.com/
- MareuilNeoprof expérimenté
egomet a écrit:Mareuil a écrit:
Le point de départ, c'est la décision, consécutive à création du collège en 1963, d'alléger les programmes du primaire au prétexte que
1- ces programmes étaient trop exigeants et produisaient 50% de retards scolaires (Nathalie Bulle a montré que les statistiques qui prétendaient montrer cela étaient fausses) ;
2- que puisque les études étaient dorénavant prolongées pour tous ( et le "dorénavant" est encore une arnaque puisque les chiffres officiels montrent que en 1960 près de 80% des enfants entraient en sixième), ce qu'ils n'apprendraient pas au primaire, ils l'apprendraient après.
Voilà, c'est cela le point de départ, le cassage d'une école primaire, certes non-exempte de défaut mais qui était depuis 1882 la base de tout l'édifice éducatif.
Merci pour ces précisions historiques. Peut-on dire finalement que la crise est largement due à une sorte de paranoïa qui dégénère? Autrement dit, la croyance, que quelques-uns avaient, dans l'inefficacité du système aurait finalement rendu le système inefficace.
L'hypothèse est peu vraisemblable. Antoine Prost, qui fut le grand justificateur des réformes des années soixante siégeait dans les commissions du cinquième et du sixième plans qui les décidèrent. Au titre de la CFDT. Il faut accepter l'idée que l'Instruction publique a des ennemis.
- Luigi_BGrand Maître
On n'a pas d'ailleurs pas assez réduit les horaires de français en primaire et au collège : c'est sans doute la raison pour laquelle certains élèves quittent aujourd'hui la scolarité obligatoire sans savoir ni lire ni écrire après neuf ans d'école. Une grande réussite, le décloisonnement...GuillaumeCaron a écrit:Tout comme c'est réducteur de penser qu'en faisant des sciences, de l'histoire etc on n'apprend pas à lire/écrire/compter !
Je remets le lien vers mes copies de troisième : ça ne peut pas faire de mal, un petit retour dans le monde réel. J'ai remarqué qu'elles avaient tendance à en incommoder certains, mais je vais sans doute me faire qualifier de nostalgique d'un âge d'or qui n'a jamais existé.
- MareuilNeoprof expérimenté
egomet a écrit:Mareuil a écrit:GuillaumeCaron a écrit:Mareuil a écrit:egomet a écrit:
La seule chose sur laquelle on soit véritablement d'accord, c'est que la situation présente est mauvaise.
Tout le monde le dit, au fond, et c'est bien la preuve que c'est vrai.
En revanche l'échelle de temps qu'indique Frackowiak m'amuse beaucoup. De quand date cette crise?
Le point de départ, c'est la décision, consécutive à création du collège en 1963, d'alléger les programmes du primaire au prétexte que
1- ces programmes étaient trop exigeants et produisaient 50% de retards scolaires (Nathalie Bulle a montré que les statistiques qui prétendaient montrer cela étaient fausses) ;
2- que puisque les études étaient dorénavant prolongées pour tous ( et le "dorénavant" est encore une arnaque puisque les chiffres officiels montrent que en 1960 près de 80% des enfants entraient en sixième), ce qu'ils n'apprendraient pas au primaire, ils l'apprendraient après.
Voilà, c'est cela le point de départ, le cassage d'une école primaire, certes non-exempte de défaut mais qui était depuis 1882 la base de tout l'édifice éducatif.
Que préconisez vous donc pour l'école primaire ? Et le collège ?
Pour le primaire, la remise en place de programmes exigeants, riches et progressifs. C'est même la position fondamentale du GRIP. Et tant que cela n'est pas fait, il n'y a aucune solution pour le collège.
Si vous voulez en savoir plus, allez sur instruire.fr
Bien d'accord. J'ajouterais aussi de meilleures incitations au travail pour les élèves. Aujourd'hui, tout est fait pour qu'ils se disent que rien n'est grave: sanctions et redoublements incohérents, notes trafiquées, "droit" de tous à la réussite. Et en 5ème vous voyez des gamins très hautains qui prévoient déjà de passer à l'ancienneté.
Pour des éléments historiques sur la crise de l'école :
http://www.slecc.fr/GRIP_buisson/01buisson-intro.pdf
- egometDoyen
Mareuil a écrit:
L'hypothèse est peu vraisemblable. Antoine Prost, qui fut le grand justificateur des réformes des années soixante siégeait dans les commissions du cinquième et du sixième plans qui les décidèrent. Au titre de la CFDT. Il faut accepter l'idée que l'Instruction publique a des ennemis.
C'est une accusation très grave. Ce serait donc une subversion? A-t-on des éléments de preuve?
_________________
Primum non nocere.
Ubi bene, ibi patria.
Mes livres, mes poèmes, réflexions pédagogiques: http://egomet.sanqualis.com/
- User5899Demi-dieu
Oedipus non sum.Anaxagore a écrit:Et?...il y en a raz-le-bol que les rôles soient inversés, et surtout que la parole soit confisquée depuis 40 ans comme il a été souligné dans un autre fil.
- User5899Demi-dieu
Voilà, pile poil. Et, en activité, il n'enseignait pas non plus, puisqu'il inspectait.John a écrit:Un IEN honoraire, c'est bien un IEN qui n'enseigne plus depuis des dizaines d'années, et qui n'inspecte plus non plus parce qu'il est à la retraite ?
C'est drôle, mais je suis sûr que si j'étais inspecteur, je saurais trouver des tas de formules pour dire aux autres comment faire ce que j'aurais raté.
- MareuilNeoprof expérimenté
egomet a écrit:Mareuil a écrit:
L'hypothèse est peu vraisemblable. Antoine Prost, qui fut le grand justificateur des réformes des années soixante siégeait dans les commissions du cinquième et du sixième plans qui les décidèrent. Au titre de la CFDT. Il faut accepter l'idée que l'Instruction publique a des ennemis.
C'est une accusation très grave. Ce serait donc une subversion? A-t-on des éléments de preuve?
Oui. Le trucage des statistiques sur les retards scolaires a été démontré par Nathalie Bulle.
Pour le reste, il suffit de lire ce que Prost lui-même écrit quelques dizaines d'années après.
1-Entrée en sixième
Le taux de scolarisation en sixième ( lycées et cours complémentaires) est de 55% en 1962 ; il était de 20,5% en 1945
Antoine Prost, Tome IV de Histoire générale de l'enseignement et de l'Education en France, publié sous la direction de l'Institut National de Recherche Pédagogique (1981), page 377. Enquête de l’INED. Alain GIRARD, Henri BASTIDE et Guy POURCHER, " Enquête nationale sur l'entrée en sixième et la démocratisation de l'enseignement ". Population, 1963, n° 1, pp. 9-48. Alain GIRARD et Henri BASTIDE, " La stratification sociale et la démocratisation de l'enseignement ", ibid., n° 2, pp. 435- 472.
2-passages en seconde de lycée
Les classes de sixième...comptent 12% (d’enfants d’ouvriers) au sortir du conflit...En 1958- 1959, les enfants d’ouvriers représentent 19,4 % des sixièmes des lycées...36,7 % des élèves de CC ... Les évolutions enregistrées jusqu’en 1963-1964 sont à mettre au compte du système scolaire antérieur aux réformes. Or on constate que la proportion d’enfants d’ouvriers passe, entre ces deux dates, de 14,1, à 17,3 % dans les secondes d’enseignement général, et de 10,3% à 12,7 % dans les terminales. C’est l’indice d’une incontestable tendance...
La démocratisation est en marche. C’est précisément le moment où intervient la réforme des collèges...Ni les experts gouvernementaux, ni les sociologues, ni les syndicats enseignants ne percevaient qu’une démocratisation effective était en train de se produire.
Prost Éducation et politique. Une histoire de l’enseignement de 1945 à nos jours, Le seuil, 1992.
- Invité8Niveau 9
Mareuil a écrit:GuillaumeCaron a écrit:Mareuil a écrit:egomet a écrit:"On ne pourra rien changer si l’on ne traite pas le problème des programmes... La persistance du choix multiséculaire des disciplines scolaires cloisonnées, sédimentées par niveaux, sans rapport facilement perceptible avec les savoirs sociaux et avec les compétences nécessaires pour vivre aujourd’hui et demain, explose aujourd’hui et ne résistera pas longtemps encore". Pierre Frackowiak revient sur la crise du collège et prévoit "la catastrophe annoncée".
La seule chose sur laquelle on soit véritablement d'accord, c'est que la situation présente est mauvaise.
Tout le monde le dit, au fond, et c'est bien la preuve que c'est vrai.
En revanche l'échelle de temps qu'indique Frackowiak m'amuse beaucoup. De quand date cette crise?
Le point de départ, c'est la décision, consécutive à création du collège en 1963, d'alléger les programmes du primaire au prétexte que
1- ces programmes étaient trop exigeants et produisaient 50% de retards scolaires (Nathalie Bulle a montré que les statistiques qui prétendaient montrer cela étaient fausses) ;
2- que puisque les études étaient dorénavant prolongées pour tous ( et le "dorénavant" est encore une arnaque puisque les chiffres officiels montrent que en 1960 près de 80% des enfants entraient en sixième), ce qu'ils n'apprendraient pas au primaire, ils l'apprendraient après.
Voilà, c'est cela le point de départ, le cassage d'une école primaire, certes non-exempte de défaut mais qui était depuis 1882 la base de tout l'édifice éducatif.
Que préconisez vous donc pour l'école primaire ? Et le collège ?
Pour le primaire, la remise en place de programmes exigeants, riches et progressifs. C'est même la position fondamentale du GRIP. Et tant que cela n'est pas fait, il n'y a aucune solution pour le collège.
Si vous voulez en savoir plus, allez sur instruire.fr
On peut rendre un programme aussi exigeant qu'on veut ... ce qui compte ce sont les acquis des élèves ...
- MareuilNeoprof expérimenté
Sur les chiffres de scolarisation en 6e en 1960, j'ai écrit une sottise. C'est 55% pas 80%. Ce qui ne change rien au reste.
Les données précises sur les années 1960-1970 et les allègements de programmes décidés en 1970 :
http://michel.delord.free.fr/massif.pdf
Les données précises sur les années 1960-1970 et les allègements de programmes décidés en 1970 :
http://michel.delord.free.fr/massif.pdf
- User5899Demi-dieu
+1GuillaumeCaron a écrit:Mareuil a écrit:GuillaumeCaron a écrit:Mareuil a écrit:egomet a écrit:
La seule chose sur laquelle on soit véritablement d'accord, c'est que la situation présente est mauvaise.
Tout le monde le dit, au fond, et c'est bien la preuve que c'est vrai.
En revanche l'échelle de temps qu'indique Frackowiak m'amuse beaucoup. De quand date cette crise?
Le point de départ, c'est la décision, consécutive à création du collège en 1963, d'alléger les programmes du primaire au prétexte que
1- ces programmes étaient trop exigeants et produisaient 50% de retards scolaires (Nathalie Bulle a montré que les statistiques qui prétendaient montrer cela étaient fausses) ;
2- que puisque les études étaient dorénavant prolongées pour tous ( et le "dorénavant" est encore une arnaque puisque les chiffres officiels montrent que en 1960 près de 80% des enfants entraient en sixième), ce qu'ils n'apprendraient pas au primaire, ils l'apprendraient après.
Voilà, c'est cela le point de départ, le cassage d'une école primaire, certes non-exempte de défaut mais qui était depuis 1882 la base de tout l'édifice éducatif.
Que préconisez vous donc pour l'école primaire ? Et le collège ?
Pour le primaire, la remise en place de programmes exigeants, riches et progressifs. C'est même la position fondamentale du GRIP. Et tant que cela n'est pas fait, il n'y a aucune solution pour le collège.
Si vous voulez en savoir plus, allez sur instruire.fr
On peut rendre un programme aussi exigeant qu'on veut ... ce qui compte ce sont les acquis des élèves ...
Les nouveaux programmes de lettres au lycée sont infaisables, mais on se donne bonne conscience en affichant des exigences hors de portée.
- egometDoyen
Mareuil a écrit:
Oui. Le trucage des statistiques sur les retards scolaires a été démontré par Nathalie Bulle.
Pour le reste, il suffit de lire ce que Prost lui-même écrit quelques dizaines d'années après.
1-Entrée en sixième
Le taux de scolarisation en sixième ( lycées et cours complémentaires) est de 55% en 1962 ; il était de 20,5% en 1945
Antoine Prost, Tome IV de Histoire générale de l'enseignement et de l'Education en France, publié sous la direction de l'Institut National de Recherche Pédagogique (1981), page 377. Enquête de l’INED. Alain GIRARD, Henri BASTIDE et Guy POURCHER, " Enquête nationale sur l'entrée en sixième et la démocratisation de l'enseignement ". Population, 1963, n° 1, pp. 9-48. Alain GIRARD et Henri BASTIDE, " La stratification sociale et la démocratisation de l'enseignement ", ibid., n° 2, pp. 435- 472.
2-passages en seconde de lycée
Les classes de sixième...comptent 12% (d’enfants d’ouvriers) au sortir du conflit...En 1958- 1959, les enfants d’ouvriers représentent 19,4 % des sixièmes des lycées...36,7 % des élèves de CC ... Les évolutions enregistrées jusqu’en 1963-1964 sont à mettre au compte du système scolaire antérieur aux réformes. Or on constate que la proportion d’enfants d’ouvriers passe, entre ces deux dates, de 14,1, à 17,3 % dans les secondes d’enseignement général, et de 10,3% à 12,7 % dans les terminales. C’est l’indice d’une incontestable tendance...
La démocratisation est en marche. C’est précisément le moment où intervient la réforme des collèges...Ni les experts gouvernementaux, ni les sociologues, ni les syndicats enseignants ne percevaient qu’une démocratisation effective était en train de se produire.
Prost Éducation et politique. Une histoire de l’enseignement de 1945 à nos jours, Le seuil, 1992.
Nathalie Bulle, si je me souviens bien, démontre effectivement que ces statistiques sont fausses ou ont été très mal interprétées, mais cela signifie-t-il pour autant une volonté de subversion? Prost n'a-t-il pas pu agir de bonne foi?
_________________
Primum non nocere.
Ubi bene, ibi patria.
Mes livres, mes poèmes, réflexions pédagogiques: http://egomet.sanqualis.com/
- MareuilNeoprof expérimenté
GuillaumeCaron a écrit:Mareuil a écrit:GuillaumeCaron a écrit:Mareuil a écrit:egomet a écrit:
La seule chose sur laquelle on soit véritablement d'accord, c'est que la situation présente est mauvaise.
Tout le monde le dit, au fond, et c'est bien la preuve que c'est vrai.
En revanche l'échelle de temps qu'indique Frackowiak m'amuse beaucoup. De quand date cette crise?
Le point de départ, c'est la décision, consécutive à création du collège en 1963, d'alléger les programmes du primaire au prétexte que
1- ces programmes étaient trop exigeants et produisaient 50% de retards scolaires (Nathalie Bulle a montré que les statistiques qui prétendaient montrer cela étaient fausses) ;
2- que puisque les études étaient dorénavant prolongées pour tous ( et le "dorénavant" est encore une arnaque puisque les chiffres officiels montrent que en 1960 près de 80% des enfants entraient en sixième), ce qu'ils n'apprendraient pas au primaire, ils l'apprendraient après.
Voilà, c'est cela le point de départ, le cassage d'une école primaire, certes non-exempte de défaut mais qui était depuis 1882 la base de tout l'édifice éducatif.
Que préconisez vous donc pour l'école primaire ? Et le collège ?
Pour le primaire, la remise en place de programmes exigeants, riches et progressifs. C'est même la position fondamentale du GRIP. Et tant que cela n'est pas fait, il n'y a aucune solution pour le collège.
Si vous voulez en savoir plus, allez sur instruire.fr
On peut rendre un programme aussi exigeant qu'on veut ... ce qui compte ce sont les acquis des élèves ...
Ce qu'il y a de certain, c'est que ce qui n'est pas au programme n'a aucune chance d'être enseigné, donc su.
- Invité8Niveau 9
Mareuil a écrit:GuillaumeCaron a écrit:Mareuil a écrit:GuillaumeCaron a écrit:Mareuil a écrit:
Le point de départ, c'est la décision, consécutive à création du collège en 1963, d'alléger les programmes du primaire au prétexte que
1- ces programmes étaient trop exigeants et produisaient 50% de retards scolaires (Nathalie Bulle a montré que les statistiques qui prétendaient montrer cela étaient fausses) ;
2- que puisque les études étaient dorénavant prolongées pour tous ( et le "dorénavant" est encore une arnaque puisque les chiffres officiels montrent que en 1960 près de 80% des enfants entraient en sixième), ce qu'ils n'apprendraient pas au primaire, ils l'apprendraient après.
Voilà, c'est cela le point de départ, le cassage d'une école primaire, certes non-exempte de défaut mais qui était depuis 1882 la base de tout l'édifice éducatif.
Que préconisez vous donc pour l'école primaire ? Et le collège ?
Pour le primaire, la remise en place de programmes exigeants, riches et progressifs. C'est même la position fondamentale du GRIP. Et tant que cela n'est pas fait, il n'y a aucune solution pour le collège.
Si vous voulez en savoir plus, allez sur instruire.fr
On peut rendre un programme aussi exigeant qu'on veut ... ce qui compte ce sont les acquis des élèves ...
Ce qu'il y a de certain, c'est que ce qui n'est pas au programme n'a aucune chance d'être enseigné, donc su.
Qu'est ce qui n'est pas au programme du primaire et qui te semble indispensable ?
- MareuilNeoprof expérimenté
egomet a écrit:Mareuil a écrit:
Oui. Le trucage des statistiques sur les retards scolaires a été démontré par Nathalie Bulle.
Pour le reste, il suffit de lire ce que Prost lui-même écrit quelques dizaines d'années après.
1-Entrée en sixième
Le taux de scolarisation en sixième ( lycées et cours complémentaires) est de 55% en 1962 ; il était de 20,5% en 1945
Antoine Prost, Tome IV de Histoire générale de l'enseignement et de l'Education en France, publié sous la direction de l'Institut National de Recherche Pédagogique (1981), page 377. Enquête de l’INED. Alain GIRARD, Henri BASTIDE et Guy POURCHER, " Enquête nationale sur l'entrée en sixième et la démocratisation de l'enseignement ". Population, 1963, n° 1, pp. 9-48. Alain GIRARD et Henri BASTIDE, " La stratification sociale et la démocratisation de l'enseignement ", ibid., n° 2, pp. 435- 472.
2-passages en seconde de lycée
Les classes de sixième...comptent 12% (d’enfants d’ouvriers) au sortir du conflit...En 1958- 1959, les enfants d’ouvriers représentent 19,4 % des sixièmes des lycées...36,7 % des élèves de CC ... Les évolutions enregistrées jusqu’en 1963-1964 sont à mettre au compte du système scolaire antérieur aux réformes. Or on constate que la proportion d’enfants d’ouvriers passe, entre ces deux dates, de 14,1, à 17,3 % dans les secondes d’enseignement général, et de 10,3% à 12,7 % dans les terminales. C’est l’indice d’une incontestable tendance...
La démocratisation est en marche. C’est précisément le moment où intervient la réforme des collèges...Ni les experts gouvernementaux, ni les sociologues, ni les syndicats enseignants ne percevaient qu’une démocratisation effective était en train de se produire.
Prost Éducation et politique. Une histoire de l’enseignement de 1945 à nos jours, Le seuil, 1992.
Nathalie Bulle, si je me souviens bien, démontre effectivement que ces statistiques sont fausses ou ont été très mal interprétées, mais cela signifie-t-il pour autant une volonté de subversion? Prost n'a-t-il pas pu agir de bonne foi?
Je ne sonde ni les coeurs ni les reins. Je constate qu'il appartient à un courant de pensée qui ne compte pas parmi les défenseurs de l'Instruction publique.
- MareuilNeoprof expérimenté
GuillaumeCaron a écrit:Mareuil a écrit:GuillaumeCaron a écrit:Mareuil a écrit:GuillaumeCaron a écrit:
Que préconisez vous donc pour l'école primaire ? Et le collège ?
Pour le primaire, la remise en place de programmes exigeants, riches et progressifs. C'est même la position fondamentale du GRIP. Et tant que cela n'est pas fait, il n'y a aucune solution pour le collège.
Si vous voulez en savoir plus, allez sur instruire.fr
On peut rendre un programme aussi exigeant qu'on veut ... ce qui compte ce sont les acquis des élèves ...
Ce qu'il y a de certain, c'est que ce qui n'est pas au programme n'a aucune chance d'être enseigné, donc su.
Qu'est ce qui n'est pas au programme du primaire et qui te semble indispensable ?
L'écriture-lecture dés la GS, l'apprentissage simultané des quatre opérations, la règle de trois, par exemple.
- MareuilNeoprof expérimenté
Cripure a écrit:+1GuillaumeCaron a écrit:Mareuil a écrit:GuillaumeCaron a écrit:Mareuil a écrit:
Le point de départ, c'est la décision, consécutive à création du collège en 1963, d'alléger les programmes du primaire au prétexte que
1- ces programmes étaient trop exigeants et produisaient 50% de retards scolaires (Nathalie Bulle a montré que les statistiques qui prétendaient montrer cela étaient fausses) ;
2- que puisque les études étaient dorénavant prolongées pour tous ( et le "dorénavant" est encore une arnaque puisque les chiffres officiels montrent que en 1960 près de 80% des enfants entraient en sixième), ce qu'ils n'apprendraient pas au primaire, ils l'apprendraient après.
Voilà, c'est cela le point de départ, le cassage d'une école primaire, certes non-exempte de défaut mais qui était depuis 1882 la base de tout l'édifice éducatif.
Que préconisez vous donc pour l'école primaire ? Et le collège ?
Pour le primaire, la remise en place de programmes exigeants, riches et progressifs. C'est même la position fondamentale du GRIP. Et tant que cela n'est pas fait, il n'y a aucune solution pour le collège.
Si vous voulez en savoir plus, allez sur instruire.fr
On peut rendre un programme aussi exigeant qu'on veut ... ce qui compte ce sont les acquis des élèves ...
Les nouveaux programmes de lettres au lycée sont infaisables, mais on se donne bonne conscience en affichant des exigences hors de portée.
Non cher Cripure, ils ne sont pas exigeants, ils se donnent l'air. Et je n'appelle pas exigence le fait, par exemple, d'enseigner la philosophie en maternelle. Faut pas confondre exigence et entourloupe.
- MareuilNeoprof expérimenté
GuillaumeCaron a écrit:Mareuil a écrit:GuillaumeCaron a écrit:Mareuil a écrit:egomet a écrit:
La seule chose sur laquelle on soit véritablement d'accord, c'est que la situation présente est mauvaise.
Tout le monde le dit, au fond, et c'est bien la preuve que c'est vrai.
En revanche l'échelle de temps qu'indique Frackowiak m'amuse beaucoup. De quand date cette crise?
Le point de départ, c'est la décision, consécutive à création du collège en 1963, d'alléger les programmes du primaire au prétexte que
1- ces programmes étaient trop exigeants et produisaient 50% de retards scolaires (Nathalie Bulle a montré que les statistiques qui prétendaient montrer cela étaient fausses) ;
2- que puisque les études étaient dorénavant prolongées pour tous ( et le "dorénavant" est encore une arnaque puisque les chiffres officiels montrent que en 1960 près de 80% des enfants entraient en sixième), ce qu'ils n'apprendraient pas au primaire, ils l'apprendraient après.
Voilà, c'est cela le point de départ, le cassage d'une école primaire, certes non-exempte de défaut mais qui était depuis 1882 la base de tout l'édifice éducatif.
Que préconisez vous donc pour l'école primaire ? Et le collège ?
Pour le primaire, la remise en place de programmes exigeants, riches et progressifs. C'est même la position fondamentale du GRIP. Et tant que cela n'est pas fait, il n'y a aucune solution pour le collège.
Si vous voulez en savoir plus, allez sur instruire.fr
On peut rendre un programme aussi exigeant qu'on veut ... ce qui compte ce sont les acquis des élèves ...
Remarquez bien que dans mes réponses précédentes, j'ai évitez la facilité, parce que si on prend pour mesure les acquis des élèves actuels, on est vite renseigné sur tout ce qui ne leur a pas été enseigné.
- Invité8Niveau 9
Mareuil a écrit:GuillaumeCaron a écrit:Mareuil a écrit:GuillaumeCaron a écrit:Mareuil a écrit:
Pour le primaire, la remise en place de programmes exigeants, riches et progressifs. C'est même la position fondamentale du GRIP. Et tant que cela n'est pas fait, il n'y a aucune solution pour le collège.
Si vous voulez en savoir plus, allez sur instruire.fr
On peut rendre un programme aussi exigeant qu'on veut ... ce qui compte ce sont les acquis des élèves ...
Ce qu'il y a de certain, c'est que ce qui n'est pas au programme n'a aucune chance d'être enseigné, donc su.
Qu'est ce qui n'est pas au programme du primaire et qui te semble indispensable ?
L'écriture-lecture dés la GS, l'apprentissage simultané des quatre opérations, la règle de trois, par exemple.
La GS ne fait pas partie de l'école obligatoire (je me trompe ?) ...
La règle de trois, parlons en ... combien d'élèves font des règles de trois n'importe comment sans comprendre la proportionnalité qu'il y a derrière ! Super les élèves qui sont des petits robots de la règle de trois ... et qui ne savent pas faire de différence entre les situations où c'est opportun ou non ...
Là on est dans la compétence "savoir traiter/reconnaître les situations de proportionnalité" ... la règle de trois n'est qu'un savoir-faire qu'il peut être utile de mobiliser (pari d'autres d'ailleurs).
C'est assez drôle parce que j'ai des élèves qui ne maîtrisent pas la règle de trois et qui me traite des problèmes de proportionnalité et des élèves qui maîtrisent la règle de trois mais qui ne savent pas traiter en situation ... Lequel est compétent ?
Qu'appelez vous apprentissage simultané des quartes opérations ? Il me semble qu'il y ait une progression non ? Et là aussi le sens des opérations est primordial...
- AnaxagoreGuide spirituel
"La règle de trois, parlons en ... combien d'élèves font des règles de trois n'importe comment sans comprendre la proportionnalité qu'il y a derrière ! Super les élèves qui sont des petits robots de la règle de trois ... et qui ne savent pas faire de différence entre les situations où c'est opportun ou non ...
"
Ils ont du lire la formule dans un document ressource.
(En son temps la règle de trois était un raisonnement à part entière qui ne nécessitait pas le concept de proportionnalité.)
"
Ils ont du lire la formule dans un document ressource.
(En son temps la règle de trois était un raisonnement à part entière qui ne nécessitait pas le concept de proportionnalité.)
_________________
"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne
"Woland fit un signe de la main, et Jérusalem s'éteignit."
"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
- ClarinetteGrand Maître
C'est exactement ça : en réduisant les exigences de l'école en termes de contenus et de rigueur, on renvoie les élèves à leur milieu. C'est la mission de l'école de la République qui est foulée aux pieds.Instructeurpublic a écrit:Et puisqu'on en est à citer Maschino, la seule réponse que l'on peut faire avec ce dernier à l'article déplorable de Fracko est la suivante :
"Le non-sélectionnisme est un hyper élitisme" (Voulez-vous vraiment des enfants idiots, 1984).
En effet, qui ne le voit aujourd'hui.
C'est un peu comme la lecture, que l'on aurait le temps et le droit d'acquérir jusqu'à la fin de CE1...Mareuil a écrit:Le point de départ, c'est la décision, consécutive à création du collège en 1963, d'alléger les programmes du primaire au prétexte que
1- ces programmes étaient trop exigeants et produisaient 50% de retards scolaires (Nathalie Bulle a montré que les statistiques qui prétendaient montrer cela étaient fausses) ;
2- que puisque les études étaient dorénavant prolongées pour tous ( et le "dorénavant" est encore une arnaque puisque les chiffres officiels montrent que en 1960 près de 80% des enfants entraient en sixième), ce qu'ils n'apprendraient pas au primaire, ils l'apprendraient après.Voilà, c'est cela le point de départ, le cassage d'une école primaire, certes non-exempte de défaut mais qui était depuis 1882 la base de tout l'édifice éducatif.
Le problème, c'est qu'à force de penser que les élèves doivent "construire leur savoir" (un peu comme si le garagiste attendait pour réparer ma voiture que j'aie trouvé moi-même l'origine de la panne...), ils finissent par tripatouiller lentement et mal ce qu'ils pourraient acquérir vite et bien.GuillaumeCaron a écrit:La GS ne fait pas partie de l'école obligatoire (je me trompe ?) ...
La règle de trois, parlons en ... combien d'élèves font des règles de trois n'importe comment sans comprendre la proportionnalité qu'il y a derrière ! Super les élèves qui sont des petits robots de la règle de trois ... et qui ne savent pas faire de différence entre les situations où c'est opportun ou non ...
Là on est dans la compétence "savoir traiter/reconnaître les situations de proportionnalité" ... la règle de trois n'est qu'un savoir-faire qu'il peut être utile de mobiliser (pari d'autres d'ailleurs).
C'est assez drôle parce que j'ai des élèves qui ne maîtrisent pas la règle de trois et qui me traite des problèmes de proportionnalité et des élèves qui maîtrisent la règle de trois mais qui ne savent pas traiter en situation ... Lequel est compétent ?
Qu'appelez vous apprentissage simultané des quartes opérations ? Il me semble qu'il y ait une progression non ? Et là aussi le sens des opérations est primordial...
Comme on l'a dit à plusieurs reprises, toute connaissance repose sur une certaine dose d'automatisme : pour accéder au point C, on ne peut pas passer son temps à essayer de retrouver la démarche qui nous a conduits du point A au point B.
- Invité8Niveau 9
Anaxagore a écrit:"La règle de trois, parlons en ... combien d'élèves font des règles de trois n'importe comment sans comprendre la proportionnalité qu'il y a derrière ! Super les élèves qui sont des petits robots de la règle de trois ... et qui ne savent pas faire de différence entre les situations où c'est opportun ou non ...
"
Ils ont du lire la formule dans un document ressource.
(En son temps la règle de trois était un raisonnement à part entière qui ne nécessitait pas le concept de proportionnalité.)
Pour un mathématicien vous tirez des conclusions sur un exemple ?
- AnaxagoreGuide spirituel
Je m'interrogeais à voix haute. Excusez-moi.
_________________
"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne
"Woland fit un signe de la main, et Jérusalem s'éteignit."
"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
- Invité8Niveau 9
Clarinette a écrit:C'est exactement ça : en réduisant les exigences de l'école en termes de contenus et de rigueur, on renvoie les élèves à leur milieu. C'est la mission de l'école de la République qui est foulée aux pieds.Instructeurpublic a écrit:Et puisqu'on en est à citer Maschino, la seule réponse que l'on peut faire avec ce dernier à l'article déplorable de Fracko est la suivante :
"Le non-sélectionnisme est un hyper élitisme" (Voulez-vous vraiment des enfants idiots, 1984).
En effet, qui ne le voit aujourd'hui.C'est un peu comme la lecture, que l'on aurait le temps et le droit d'acquérir jusqu'à la fin de CE1...Mareuil a écrit:Le point de départ, c'est la décision, consécutive à création du collège en 1963, d'alléger les programmes du primaire au prétexte que
1- ces programmes étaient trop exigeants et produisaient 50% de retards scolaires (Nathalie Bulle a montré que les statistiques qui prétendaient montrer cela étaient fausses) ;
2- que puisque les études étaient dorénavant prolongées pour tous ( et le "dorénavant" est encore une arnaque puisque les chiffres officiels montrent que en 1960 près de 80% des enfants entraient en sixième), ce qu'ils n'apprendraient pas au primaire, ils l'apprendraient après.Voilà, c'est cela le point de départ, le cassage d'une école primaire, certes non-exempte de défaut mais qui était depuis 1882 la base de tout l'édifice éducatif.Le problème, c'est qu'à force de penser que les élèves doivent "construire leur savoir" (un peu comme si le garagiste attendait pour réparer ma voiture que j'aie trouvé moi-même l'origine de la panne...), ils finissent par tripatouiller lentement et mal ce qu'ils pourraient acquérir vite et bien.GuillaumeCaron a écrit:La GS ne fait pas partie de l'école obligatoire (je me trompe ?) ...
La règle de trois, parlons en ... combien d'élèves font des règles de trois n'importe comment sans comprendre la proportionnalité qu'il y a derrière ! Super les élèves qui sont des petits robots de la règle de trois ... et qui ne savent pas faire de différence entre les situations où c'est opportun ou non ...
Là on est dans la compétence "savoir traiter/reconnaître les situations de proportionnalité" ... la règle de trois n'est qu'un savoir-faire qu'il peut être utile de mobiliser (pari d'autres d'ailleurs).
C'est assez drôle parce que j'ai des élèves qui ne maîtrisent pas la règle de trois et qui me traite des problèmes de proportionnalité et des élèves qui maîtrisent la règle de trois mais qui ne savent pas traiter en situation ... Lequel est compétent ?
Qu'appelez vous apprentissage simultané des quartes opérations ? Il me semble qu'il y ait une progression non ? Et là aussi le sens des opérations est primordial...
Comme on l'a dit à plusieurs reprises, toute connaissance repose sur une certaine dose d'automatisme : pour accéder au point C, on ne peut pas passer son temps à essayer de retrouver la démarche qui nous conduits du point A au point B.
En quoi une approche par compétences serait-elle une baisse de l'exigence ?
Bien au contraire on prépare les élèves aux situations complexes ... Parce que les contenus purs, pour savoir les mobiliser et faire du lien, ça s'acquiert ! Et c'est justement ceux qui n'ont pas la chance de pouvoir faire ces choses qui peuvent paraître évidente chez eux qui souffre le plus !
- de l'auteur du réquisitoire contre le socle...
- Socle commun : réforme de l'article D332-2
- Aux USA, la grogne monte contre Pisa et le socle commun.
- Nouveau socle commun : "Il n'y aura pas de proposition de carnet de compétences ou de grille d'évaluation dans le socle".
- Pourquoi remettre en cause les disciplines ? Alain Boissinot répond.
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum