Dans quel(s) type(s) de cours vous sentez-vous vraiment très à l'aise?

La question est claire, non? Notre travail est tellement varié. Entre la langue, la littérature proprement dite, l'image, tous nos objets d'étude, quels sont ceux que vous abordez avec le plus d'aisance?
Personnellement, j'ai toujours un peu de difficulté à étudier un tableau de maître. Pour le cinéma, j'ai dû me former pour me sentir plus à l'aise.

pour ma part, j'aime beaucoup faire de la grammaire et de l'orthographe
sinon, c'est vrai que je choisis plutôt les récits littéraires

je fais des efforts pour me diversifier (étude de tableaux et de films)

La langue, ça roule, maintenant. Les élèves sentent leurs progrès très vite et me font confiance, même si je les accable de travail. Nos séances de lecture, c'est un vrai plaisir, en général, pour tout ce qui est littéraire. Mais les domaines purement techniques (presse, argumentation) me gavent et ça se ressent, je crois, dans mon enseignement. Je n'arrive pas à transmettre le même enthousiasme.
A l'écrit, je commence à trouver de vrais leviers pour faire progresser les élèves. C'est très gratifiant - mais c'est dévorant en temps et ça, ça m'angoisse toujours. C'est l'aspect que j'ai le plus de mal à gérer. J'ai l'impression que, n'importe comment, "ça ne loge pas".
Par contre, pour l'étude de l'image, a fortiori l'image mobile (cinéma), je me sens largement démunie. J'ai surtout un sentiment d'usurpation. Je ne comprends pas pourquoi, alors même qu'on réduisait nos horaires, on nous a refilé ce travail qui relève bien davantage du professeur d'Arts Pla. Même chose pour l'Histoire des Arts. Ca me fiche en rogne. Du coup, je ne fais pas d'efforts. Je suis tellement persuadée que, quand nous nous serons résignés à assurer tant bien que mal, sans formation et gratis pro deo, sur les horaires de français, la partie théorique des arts, on fera de la pratique une option... Adieu, les collègues d'Arts Pla, votre temps est compté. Je ne vous sauverai pas, mais je ne participerai pas au sciage de la branche...

récits littéraires et tableaux, même si je partage l'avis de V.Marchais quant l'enseignement de l'histoire des arts.

Grand théâtreux devant l'éternel, c'est étonnament dans l'étude du théâtre que je ne me sens pas super à l'aise : je ne sais jamais vraiment comment faire passer "ça".

Je travaille à être de + en + à l'aise en grammaire, et j'espère bien cocher la case bientôt !

Mais grosso modo, ce qui roule sans problème chez moi, c'est la classique étude de texte, et (désolé Véronique) l'étude d'image, fixe, mobile, et de quelconque nature, dans tous les sens, du tableau de maître à la pub. Je n'en fais quasiment pas pour les raisons citées plus haut, mais quand j'en fais (Gustave Doré est mon dieu), je sais que c'est toujours une heure qui roule, et que je maîtrise l'analyse d'image, sans formation particulière d'ailleurs.

V.Marchais a écrit:A l'écrit, je commence à trouver de vrais leviers pour faire progresser les élèves. C'est très gratifiant - mais c'est dévorant en temps et ça, ça m'angoisse toujours. ...

Il faudra que tu m'expliques ça, Véronique : tes leviers pour faire progresser les élèves à l'écrit.
Pense à nous faire un beau post sur ce sujet, stp.

V.Marchais a écrit: Par contre, pour l'étude de l'image, a fortiori l'image mobile (cinéma), je me sens largement démunie. J'ai surtout un sentiment d'usurpation. Je ne comprends pas pourquoi, alors même qu'on réduisait nos horaires, on nous a refilé ce travail qui relève bien davantage du professeur d'Arts Pla. Même chose pour l'Histoire des Arts. Ca me fiche en rogne. Du coup, je ne fais pas d'efforts.

Moi non plus je ne fais pas d'efforts!

Les récits littéraires et le théâtre. Je ne déteste pas faire la langue mais ce n'est pas ce qui me passionne le plus: à petite dose pour moi et les élèves...En fait, je me sens démunie face aux difficultés de mes élèves en langue et à ce que les IO nous demande donc j'ai fait le choix de me consacrer à leur acquérir qques points de langue essentiels...Pas taper!!! C'est pas bien mais j'ai vu que c'était efficace.
Pour le reste: étude de l'image mobile ou fixe comme d'autres néoprofs je ne me sens pas très à l'aise. Je le fais car obligatoire mais je n'ai pas les outils/connaissances nécessaires pour transmettre ces savoirs.

cristal a écrit:

V.Marchais a écrit: Par contre, pour l'étude de l'image, a fortiori l'image mobile (cinéma), je me sens largement démunie. J'ai surtout un sentiment d'usurpation. Je ne comprends pas pourquoi, alors même qu'on réduisait nos horaires, on nous a refilé ce travail qui relève bien davantage du professeur d'Arts Pla. Même chose pour l'Histoire des Arts. Ca me fiche en rogne. Du coup, je ne fais pas d'efforts.

Moi non plus je ne fais pas d'efforts!

+ 1. Et surtout de la colère pour un truc qu'on nous refile et qui ne sert à mon sens à rien!!!!

Image mobile, je ne suis pas à l'aise, mais étude de tableaux, j'adore, même si j'en fais peu, rapport à la masse énorme de choses plus essentielles. Mais en latin, je me rattrape.
Je reviens d'ailleurs d'un stage génial au Louvre avec plein d'idée

Camélity Jane a écrit:

V.Marchais a écrit:A l'écrit, je commence à trouver de vrais leviers pour faire progresser les élèves. C'est très gratifiant - mais c'est dévorant en temps et ça, ça m'angoisse toujours. ...

Il faudra que tu m'expliques ça, Véronique : tes leviers pour faire progresser les élèves à l'écrit.
Pense à nous faire un beau post sur ce sujet, stp.

Pour l'instant, l'ensemble est encore un peu trop fragmentaire, mais quelques principes commencent à se dégager de façon claire : penser une progressivité dans ce domaine aussi, appréhender le contenu attendu de manière très concrète (anticiper les besoins en voca, en syntaxe...) pour donner des billes aux élèves, croiser approche intuitive de la langue par imitation et approche conceptuelle, imposer un plan dans les petites classes pour travailler la structuration par imprégnation, élaborer ce plan collectivement dans les grandes classes, dans tous les cas, chercher ensembles les grandes articulations et leur traduction grammaticale... Quand ça aura vraiment pris forme, j'essaierai d'exposer la démarche. Mais je risque alors de faire concurrence à notre collègue qui a produit pas moins de 300 pages sur le travail du vocabulaire en classe. Je vous recommande chaleureusement la lecture de ce travail, disponible sur le site de l'académie d'Aix-Marseille : c'est si riche qu'on peut forcément discuter tel ou tel point, mais dans l'ensemble, ses collègues et elle ont fait le tour de la question. Et pour l'expression écrite aussi, ça sert énormément, le travail du vocabulaire.

Stered a écrit:Je reviens d'ailleurs d'un stage génial au Louvre avec plein d'idée

Tiens, ça m'intéresse fortement. Pourrais-tu préciser dans quel cadre tu as fait ce stage? Dans le cadre du PAF ou pas?

Pour recentrer par rapport au sujet, je me sens à l'aise en cours de latin, parce que j'ai vraiment l'impression d'apprendre des choses aux élèves, de les faire progresser.
Pour le reste, ça dépend de pas mal de paramètres, mais je préfère les cours de lecture analytique aux cours de langue. C'est là que se révèlent les lacunes abyssales de mes élèves, et mon incapacité à élaborer des stratégies pour les faire progresser... Mais je travaille à y remédier !!!

l'étude d'un film évidemment ,
ensuite l'étude d'une oeuvre complète , de préférence un roman - pas un recueil de poèmes-

Un peu comme Véronique. En fait, à part les TICE, je déteste enseigner ce que je n'ai pas appris durant mes études, je ne me sens absolument pas formée pour cela et j'estime même que ce n'est pas mon rôle ( surtout l'image). Cela ne m'empêche pas d'en faire un peu parfois.Je déteste le mot argumentation. Quand j'étais en 3° on faisait des dissertations et c'était autrement plus intéressant que pour ou contre la chasse.

Je peux comprendre l'avis de certains sur l'étude de l'image des tableaux ou de photos qu'un prof d'art plastiques peut insérer plus logiquement dans son cours.
Par contre, et ça m'intéresse particulièrement, l'étude comparée d'une oeuvre littéraire et de son adaptation cinématographique (ou de sa parodie en BD par exemple), d'une part, le dessin de presse, d'autre part, il est plus logique que ça se fasse en cours de français.
Et pour ce qui est de l'histoire des arts, que beaucoup décrient, je vous signale quand même que nous sommes tous dedans : la littérature écrite et orale constitue un domaine à étudier (joliment nommé "arts du langage")
et la mise en scène théâtrale entre dans le domaine des "arts du spectacle. vivant" (sic).

Je ne parlerais pas tant d'aisance (je ne vois dans les données fondamentales de nos cours rien de bien angoissant - après tout, je suppose qu'on ne choisit pas ce métier par masochisme...) que de goût personnels. Je suis à l'aise dans le théâtre mais préfère la poésie, c'est un fait. Je navigue comme un poisson dans l'eau en grammaire (traditionnelle) en en montrant notamment les aspects ludiques mais éprouve davantage de plaisir personnel à faire un cours de littérature. Je sais montrer et démonter les intentions cachées du marketing (et de son ancêtre direct, la propagande) mais jubile bien plus à le faire sur des tableaux de maître, etc. Et les excursus ou questions transversales (notamment en histoire mais pas seulement) me laissent rarement dépourvu (et quand c'est le cas je l'assume et ne le cache pas aux élèves : ils ne supportent pas que l'on botte en touche en réalité).

En revanche, ce sont peut-être, plus que sur le fond, sur les formes du cours que je suis moins à l'aise. Les TICE? Pas encore au point, même si je sais que si j'avais PC portable et TNI, je m'y mettrais très vite (après tout, j'ai été formé à leur utilisation lors d'un stage...).
Préparer, fignoler une séquence et, surtout, s'y tenir? Très peu pour moi : j'en vis les formes de base et la philosophie comme un carcan. J'ai toujours cloisonné et grand bien m'en a pris!

Dwarf a écrit:Je ne parlerais pas tant d'aisance (je ne vois dans les données fondamentales de nos cours rien de bien angoissant - après tout, je suppose qu'on ne choisit pas ce métier par masochisme...) que de goût personnels.

Mais bien entendu! Je ne parlais pas d'angoisse ou de stress.
Personnellement, j'aime beaucoup la poésie, mais pendant longtemps, je n'étais pas à l'aise quand j'abordais cette étude. Pas du tout.
Pour grossir le trait, je vais employer des mots forts : l'exégèse d'un poème va totalement, me semble-t-il, à l'encontre de son essence même : le charme et la musique. Et dans le même temps, je ne conçois pas l'étude d'un poème qui se limiterait à la versification. Pendant très longtemps, donc, mener cette séquence était quelque chose de très laborieux pour moi. Je me suis toujours refusée à étudier en cours la poésie de Nerval (bien que je la connaisse très bien pour avoir justement fait ma maîtrise sur le statut du sens dans cette oeuvre).
L'aisance n'a donc pas forcément de rapport avec le goût, Dwarf.

J'adore le cinéma, mais ne suis pas à l'aise spontanément pour l'étudier, parce que pour moi ça relève plus du ressenti, et je n'ai pas forcément envie de comprendre les ficelles de ce qui m'émeut.
En revanche, je suis très à l'aise avec la lecture d'images fixes, ou l'analyse de textes. Pas besoin de préparer pendant des plombes pour ça.
Pour la grammaire, j'ai toujours un peu de mal à anticiper les difficultés des élèves, mais petit à petit, ça rentre. Je trouve des trucs pour expliquer facilement.
Pour la poésie, j'aime beaucoup le côté purement technique qui permet aux élèves que l'inspiration seule ne suffit pas, et qu'écrire un texte, ça se travaille, mais décrypter ce qui provoque l'émotion, c'est plus ardu, et je ne suis pas toujours sûre d'en avoir envie de peur de casser la magie.
Je n'hésite jamais à dire aux loupiots quand je suis moins sûre de moi, j'essaie de faire au mieux, d'être honnête, mais j'hésite en revanche à étudier quelque chose que j'aime vraiment beaucoup de peur de ne pas arriver à faire passer ce que je ressens. Cependant, j'hésite de moins en moins à vrai dire et je me fais de plus en plus confiance d'année en année.

Je répondrais à la question inverse: je ne suis pas du tout à l'aise avec l'étude de l'image, surtout l'image mobile, je déteste les TICE. Et j'ai peu de goût pour la langue et la poésie.
Par contre, j'adore les récits, la presse et le théâtre.

Camélity Jane a écrit:Mais bien entendu! Je ne parlais pas d'angoisse ou de stress.
Personnellement, j'aime beaucoup la poésie, mais pendant longtemps, je n'étais pas à l'aise quand j'abordais cette étude. Pas du tout.
Pour grossir le trait, je vais employer des mots forts : l'exégèse d'un poème va totalement, me semble-t-il, à l'encontre de son essence même : le charme et la musique. Et dans le même temps, je ne conçois pas l'étude d'un poème qui se limiterait à la versification. Pendant très longtemps, donc, mener cette séquence était quelque chose de très laborieux pour moi. Je me suis toujours refusée à étudier en cours la poésie de Nerval (bien que je la connaisse très bien pour avoir justement fait ma maîtrise sur le statut du sens dans cette oeuvre).
L'aisance n'a donc pas forcément de rapport avec le goût, Dwarf.

Yep, je comprends : c'est peut-être alors personnel? Ma capacité à transmettre et être à l'aise avec un sujet ou un domaine a toujours été proportionnelle à mon degré de maîtrise dudit sujet. Mais c'est peut-être aussi parce que "j'improvise" beaucoup...? Je vais y réfléchir...

J'aime beaucoup le genre romanesque, donc j'aime beaucoup l'étudier en classe.
Et pour l'étude d'image, je suis assez d'accord avec Camélity. J'en fais le plus possible en seconde, pour les registres, les adaptations cinématographiques, l'étude de premières de couverture, les phtos de mise en scène théâtrale et les mouvements picturaux.

Pour répondre à Mina : c'est un stage PAF de l'académie de Créteil (peut-être aussi Versailles et Paris), animé par M. S. Claude : les liens entre peinture et littérature, comment se servir de l'image pour comprendre la démarche de l'analyse littéraire, notamment la polysémie, l'opacité, le "mais, Madame, vous pensez vraiment qu'il a réfléchi à tout ça".
L'image aussi pour apprendre à décrire, à raconter, à justifier.
C'était chouette

Stered a écrit:Pour répondre à Mina : c'est un stage PAF de l'académie de Créteil (peut-être aussi Versailles et Paris), animé par M. S. Claude : les liens entre peinture et littérature, comment se servir de l'image pour comprendre la démarche de l'analyse littéraire, notamment la polysémie, l'opacité, le "mais, Madame, vous pensez vraiment qu'il a réfléchi à tout ça".
L'image aussi pour apprendre à décrire, à raconter, à justifier.
C'était chouette

Merci pour ta réponse! Je ferai attention au PAF pour l'an prochain, même si je suis dans l'académie de Versailles...on ne sait jamais !

langue, poésie et théâtre. Je déteste les TICE.
Paradoxalement, je ne suis pas une fana de lectures de poésie (pour moi, à la maison), mais j'adore vraiment étudier cela avec mes élèves quelque soit le niveau.
la presse, j'en fais pas des masses. J'aime l'étude de l'image en général (la pub, j'ai déjà fait de supers trucs), mais mes connaissances étant quand même très limitées, je patauge vite quand mon cours n'est pas archi préparé (et ça arrive, souvent, hélas... que mes cours soient bâclés!)

Tout récemment, je trouve que j'ai fait des progrès en expression écrite (j'entends : dans l'enseignement de l'expression écrite) et en vocabulaire.

Heureusement qu'on peut sans cesse s'améliorer, se renouveler, changer dans ce métier...