- doublecasquetteEnchanteur
doublecasquette a écrit: Vous avez pensé à Poil de Carotte ? Je ne l'ai pas vu dans les listes.
DC véto
C'est bien pour ça que j'ai ajouté Jules Renard, ce matin...
Il devrait beaucoup plaire aux classes de bagarreurs ton "petit" texte de Chateaubriand...
- fugueNiveau 8
arcenciel a écrit:Un texte de Michelet (Ma jeunesse); Je le travaillais avec les CM2 et il y avait matière pour la rédaction qui suivait.
Bien ce texte!
- fraisedesboisNiveau 9
doublecasquette a écrit: Vous avez pensé à Poil de Carotte ? Je ne l'ai pas vu dans les listes.
DC véto
je l'aurai ajouté tout à l'heure si je n'avais eu souvenir d'avoir vu Jules Renard dans la liste
(arf, pas de petit smiley rouquin, tant pis)
_________________
:lecteur: Il faut beaucoup d'indisciplinés pour faire un peuple libre -
Georges Bernanos, Les enfants humiliés, 1949
- arcencielGrand Maître
On peut prendre aussi des extraits de "Au bonheur des dames" de Zola.
- SowandiNiveau 10
Un extrait de Lorsque l'enfant paraît, Victor Hugo.
Lorsque l'enfant paraît, le cercle de famille
Applaudit à grands cris.
Son doux regard qui brille
Fait briller tous les yeux,
Et les plus tristes fronts, les plus souillés peut-être,
Se dérident soudain à voir l'enfant paraître,
Innocent et joyeux.
Soit que juin ait verdi mon seuil, ou que novembre
Fasse autour d'un grand feu vacillant dans la chambre
Les chaises se toucher,
Quand l'enfant vient, la joie arrive et nous éclaire.
On rit, on se récrie, on l'appelle, et sa mère
Tremble à le voir marcher.
Quelquefois nous parlons, en remuant la flamme,
De patrie et de Dieu, des poètes, de l'âme
Qui s'élève en priant ;
L'enfant paraît, adieu le ciel et la patrie
Et les poètes saints ! la grave causerie
S'arrête en souriant.
La nuit, quand l'homme dort, quand l'esprit rêve, à l'heure
Où l'on entend gémir, comme une voix qui pleure,
L'onde entre les roseaux,
Si l'aube tout à coup là-bas luit comme un phare,
Sa clarté dans les champs éveille une fanfare
De cloches et d'oiseaux.
Enfant, vous êtes l'aube et mon âme est la plaine
Qui des plus douces fleurs embaume son haleine
Quand vous la respirez ;
Mon âme est la forêt dont les sombres ramures
S'emplissent pour vous seul de suaves murmures
Et de rayons dorés !
Car vos beaux yeux sont pleins de douceurs infinies,
Car vos petites mains, joyeuses et bénies,
N'ont point mal fait encor ;
Jamais vos jeunes pas n'ont touché notre fange,
Tête sacrée ! enfant aux cheveux blonds ! bel ange
À l'auréole d'or !
Vous êtes parmi nous la colombe de l'arche.
Vos pieds tendres et purs n'ont point l'âge où l'on marche.
Vos ailes sont d'azur.
Sans le comprendre encor vous regardez le monde.
Double virginité ! corps où rien n'est immonde,
Âme où rien n'est impur !
Il est si beau, l'enfant, avec son doux sourire,
Sa douce bonne foi, sa voix qui veut tout dire,
Ses pleurs vite apaisés,
Laissant errer sa vue étonnée et ravie,
Offrant de toutes parts sa jeune âme à la vie
Et sa bouche aux baisers !
Seigneur ! préservez-moi, préservez ceux que j'aime,
Frères, parents, amis, et mes ennemis même
Dans le mal triomphants,
De jamais voir, Seigneur ! l'été sans fleurs vermeilles,
La cage sans oiseaux, la ruche sans abeilles,
La maison sans enfants !
Lorsque l'enfant paraît, le cercle de famille
Applaudit à grands cris.
Son doux regard qui brille
Fait briller tous les yeux,
Et les plus tristes fronts, les plus souillés peut-être,
Se dérident soudain à voir l'enfant paraître,
Innocent et joyeux.
Soit que juin ait verdi mon seuil, ou que novembre
Fasse autour d'un grand feu vacillant dans la chambre
Les chaises se toucher,
Quand l'enfant vient, la joie arrive et nous éclaire.
On rit, on se récrie, on l'appelle, et sa mère
Tremble à le voir marcher.
Quelquefois nous parlons, en remuant la flamme,
De patrie et de Dieu, des poètes, de l'âme
Qui s'élève en priant ;
L'enfant paraît, adieu le ciel et la patrie
Et les poètes saints ! la grave causerie
S'arrête en souriant.
La nuit, quand l'homme dort, quand l'esprit rêve, à l'heure
Où l'on entend gémir, comme une voix qui pleure,
L'onde entre les roseaux,
Si l'aube tout à coup là-bas luit comme un phare,
Sa clarté dans les champs éveille une fanfare
De cloches et d'oiseaux.
Enfant, vous êtes l'aube et mon âme est la plaine
Qui des plus douces fleurs embaume son haleine
Quand vous la respirez ;
Mon âme est la forêt dont les sombres ramures
S'emplissent pour vous seul de suaves murmures
Et de rayons dorés !
Car vos beaux yeux sont pleins de douceurs infinies,
Car vos petites mains, joyeuses et bénies,
N'ont point mal fait encor ;
Jamais vos jeunes pas n'ont touché notre fange,
Tête sacrée ! enfant aux cheveux blonds ! bel ange
À l'auréole d'or !
Vous êtes parmi nous la colombe de l'arche.
Vos pieds tendres et purs n'ont point l'âge où l'on marche.
Vos ailes sont d'azur.
Sans le comprendre encor vous regardez le monde.
Double virginité ! corps où rien n'est immonde,
Âme où rien n'est impur !
Il est si beau, l'enfant, avec son doux sourire,
Sa douce bonne foi, sa voix qui veut tout dire,
Ses pleurs vite apaisés,
Laissant errer sa vue étonnée et ravie,
Offrant de toutes parts sa jeune âme à la vie
Et sa bouche aux baisers !
Seigneur ! préservez-moi, préservez ceux que j'aime,
Frères, parents, amis, et mes ennemis même
Dans le mal triomphants,
De jamais voir, Seigneur ! l'été sans fleurs vermeilles,
La cage sans oiseaux, la ruche sans abeilles,
La maison sans enfants !
- fugueNiveau 8
Ah oui, magnifique, j'y avais pensé pour mes CM2 une année, mais finalement, pas fait.
- fugueNiveau 8
Si on se lance dans la poésie... nous n'avons pas fini! Il faudra un fil séparé!
Allez, pour le plaisir (testées CM2):
Demain, dès l'aube...
Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
Melancholia
Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ?
Ces doux êtres pensifs que la fièvre maigrit ?
Ces filles de huit ans qu'on voit cheminer seules ?
Ils s'en vont travailler quinze heures sous des meules ;
Ils vont, de l'aube au soir, faire éternellement
Dans la même prison le même mouvement.
Accroupis sous les dents d'une machine sombre,
Monstre hideux qui mâche on ne sait quoi dans l'ombre,
Innocents dans un bagne, anges dans un enfer,
Ils travaillent. Tout est d'airain, tout est de fer.
Jamais on ne s'arrête et jamais on ne joue.
Aussi quelle pâleur ! la cendre est sur leur joue.
Il fait à peine jour, ils sont déjà bien las.
Ils ne comprennent rien à leur destin, hélas !
Ils semblent dire à Dieu : « Petits comme nous sommes,
Notre père, voyez ce que nous font les hommes ! »
O servitude infâme imposée à l'enfant !
(…)
Allez, pour le plaisir (testées CM2):
Demain, dès l'aube...
Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
Melancholia
Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ?
Ces doux êtres pensifs que la fièvre maigrit ?
Ces filles de huit ans qu'on voit cheminer seules ?
Ils s'en vont travailler quinze heures sous des meules ;
Ils vont, de l'aube au soir, faire éternellement
Dans la même prison le même mouvement.
Accroupis sous les dents d'une machine sombre,
Monstre hideux qui mâche on ne sait quoi dans l'ombre,
Innocents dans un bagne, anges dans un enfer,
Ils travaillent. Tout est d'airain, tout est de fer.
Jamais on ne s'arrête et jamais on ne joue.
Aussi quelle pâleur ! la cendre est sur leur joue.
Il fait à peine jour, ils sont déjà bien las.
Ils ne comprennent rien à leur destin, hélas !
Ils semblent dire à Dieu : « Petits comme nous sommes,
Notre père, voyez ce que nous font les hommes ! »
O servitude infâme imposée à l'enfant !
(…)
- SowandiNiveau 10
Très bonne idée la création d'un fil pour la poésie.
Voici l'extrait de la bouillie de la comtesse Berthe (A. Dumas) que je donne demain à mon élève de grade 4-CM1 (mais âge CM2), il s'agit du début du conte.
Voici l'extrait de la bouillie de la comtesse Berthe (A. Dumas) que je donne demain à mon élève de grade 4-CM1 (mais âge CM2), il s'agit du début du conte.
- tita89Niveau 5
cath5660 a écrit:Personne n'aime Tistou les pouces verts!
siiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii il est dans leur Rallye lecture
et j'avais fait il y a 20ans tout un travail en maternelle sur cette histoire , réécriture , illustrations , un album géant , chaque double page était comme un décor de théätre .........
oups je suis hors sujet ! désolée !
- doublecasquetteEnchanteur
Encore deux extraits de Pinocchio, un Jules Renard (ah ! vous voyez qu'il y a du Jules Renard) et un Paul de Musset.
- doublecasquetteEnchanteur
Un extrait de Poum, un Saint Simon et un Andersen, toujours pour le CE.
- Spinoza1670Esprit éclairé
René Bazin, Contes de bonne Perrette (<-- libre de droit)
Walter Scott, Ivanhoe : http://www.scribd.com/doc/5155167/Walter-Scott-Ivanhoe
Walter Scott, Ivanhoe : http://www.scribd.com/doc/5155167/Walter-Scott-Ivanhoe
_________________
« Let not any one pacify his conscience by the delusion that he can do no harm if he takes no part, and forms no opinion. Bad men need nothing more to compass their ends, than that good men should look on and do nothing. » (John Stuart Mill)
Littérature au primaire - Rédaction au primaire - Manuels anciens - Dessin au primaire - Apprendre à lire et à écrire - Maths au primaire - école : références - Leçons de choses.
- SowandiNiveau 10
Un extrait de G. Sand, Les beaux messieurs de Bois-Doré :
M. Sylvain de Bois-Doré avait été un des beaux hommes de son temps. Grand, bien fait, noir de cheveux avec la peau blanche, des yeux magnifiques, de beaux traits, robuste et léger de son corps, il avait plu à beaucoup de dames, mais sans inspirer jamais de passion durable ou violente.
Lorsqu'il vit ses cheveux blanchir et s'en aller, il fit exprès le voyage de Paris pour se commander une perruque chez le meilleur faiseur.
Il courut essayer des perruques: d'abord il s'éprit d'une blonde crinière qui lui allait merveilleusement bien au dire du perruquier.
Bois-Doré, qui ne s'était jamais vu blond, commençait à le croire, lorsqu'il en essaya une châtain qui, toujours au dire du vendeur, lui allait tout aussi bien. Les deux étaient du même prix; mais Bois-Doré en essaya une troisième qui coûtait dix écus de plus et qui jeta le marchand dans l'enthousiasme: celle-là était véritablement la seule qui fit ressortir les avantages de M. le marquis.
Bois-Doré se souvint du temps où les dames disaient qu'il était rare de voir une chevelure aussi noire que la sienne avec une peau aussi blanche.
—Ce perruquier doit avoir raison, pensa-t-il.
Et, pourtant, il s'étonna quelques instants devant la glace, de voir que cette crinière sombre lui donnait l'air dur et violent.
—C'est surprenant, se dit-il, comme cela me change! Cependant, c'est ma couleur naturelle. J'avais, dans ma jeunesse, l'air aussi doux que je l'ai encore. Mes épais cheveux noirs ne me donnaient pas cette mine de mauvais garçon.
Il ne lui vint pas à l'idée que tout est en parfaite harmonie dans les opérations de la nature, soit qu'elle nous fasse, soit qu'elle nous défasse, et qu'avec ses cheveux gris il avait la mine qu'il devait avoir.
Mais le perruquier lui répéta tant de fois qu'il ne paraissait plus que trente ans avec cette belle perruque, qu'il la lui acheta et lui en commanda sur-le-champ une seconde, par économie, disait-il, afin de ménager la première.
Néanmoins, il se ravisa le lendemain. Il se trouvait plus vieux qu'auparavant avec cette tête de jeune homme, et c'était l'avis de tous ceux qu'il avait consultés.
Le perruquier lui expliqua qu'il fallait mettre d'accord les cheveux, les sourcils et la barbe, et il lui vendit la teinture. Mais alors Bois-Doré se trouva si blême au milieu de ces taches d'encre, qu'il fallut encore lui expliquer que le fard était nécessaire.
—Il paraît, dit-il, que quand on commence à user d'artifice, il n'est plus possible de s'arrêter?
—C'est la coutume, répondit le rajeunisseur; choisissez d'être ou de paraître.
—Mais je suis donc vieux?
—Non, puisque vous pouvez encore paraître jeune moyennant mes recettes.
Depuis ce jour, Bois-Doré porta perruque; sourcils, moustaches et barbe peints et cirés; badigeon sur le museau, rouge sur les joues, poudres odorantes dans tous les plis de ses rides; en outre, essences et sachets de senteur sur toute sa personne: si bien que, quand il sortait de sa chambre, on le sentait jusque dans la basse-cour, et que, s'il passait seulement devant le chenil, tous ses chiens courants éternuaient et grimaçaient pendant une heure.
M. Sylvain de Bois-Doré avait été un des beaux hommes de son temps. Grand, bien fait, noir de cheveux avec la peau blanche, des yeux magnifiques, de beaux traits, robuste et léger de son corps, il avait plu à beaucoup de dames, mais sans inspirer jamais de passion durable ou violente.
Lorsqu'il vit ses cheveux blanchir et s'en aller, il fit exprès le voyage de Paris pour se commander une perruque chez le meilleur faiseur.
Il courut essayer des perruques: d'abord il s'éprit d'une blonde crinière qui lui allait merveilleusement bien au dire du perruquier.
Bois-Doré, qui ne s'était jamais vu blond, commençait à le croire, lorsqu'il en essaya une châtain qui, toujours au dire du vendeur, lui allait tout aussi bien. Les deux étaient du même prix; mais Bois-Doré en essaya une troisième qui coûtait dix écus de plus et qui jeta le marchand dans l'enthousiasme: celle-là était véritablement la seule qui fit ressortir les avantages de M. le marquis.
Bois-Doré se souvint du temps où les dames disaient qu'il était rare de voir une chevelure aussi noire que la sienne avec une peau aussi blanche.
—Ce perruquier doit avoir raison, pensa-t-il.
Et, pourtant, il s'étonna quelques instants devant la glace, de voir que cette crinière sombre lui donnait l'air dur et violent.
—C'est surprenant, se dit-il, comme cela me change! Cependant, c'est ma couleur naturelle. J'avais, dans ma jeunesse, l'air aussi doux que je l'ai encore. Mes épais cheveux noirs ne me donnaient pas cette mine de mauvais garçon.
Il ne lui vint pas à l'idée que tout est en parfaite harmonie dans les opérations de la nature, soit qu'elle nous fasse, soit qu'elle nous défasse, et qu'avec ses cheveux gris il avait la mine qu'il devait avoir.
Mais le perruquier lui répéta tant de fois qu'il ne paraissait plus que trente ans avec cette belle perruque, qu'il la lui acheta et lui en commanda sur-le-champ une seconde, par économie, disait-il, afin de ménager la première.
Néanmoins, il se ravisa le lendemain. Il se trouvait plus vieux qu'auparavant avec cette tête de jeune homme, et c'était l'avis de tous ceux qu'il avait consultés.
Le perruquier lui expliqua qu'il fallait mettre d'accord les cheveux, les sourcils et la barbe, et il lui vendit la teinture. Mais alors Bois-Doré se trouva si blême au milieu de ces taches d'encre, qu'il fallut encore lui expliquer que le fard était nécessaire.
—Il paraît, dit-il, que quand on commence à user d'artifice, il n'est plus possible de s'arrêter?
—C'est la coutume, répondit le rajeunisseur; choisissez d'être ou de paraître.
—Mais je suis donc vieux?
—Non, puisque vous pouvez encore paraître jeune moyennant mes recettes.
Depuis ce jour, Bois-Doré porta perruque; sourcils, moustaches et barbe peints et cirés; badigeon sur le museau, rouge sur les joues, poudres odorantes dans tous les plis de ses rides; en outre, essences et sachets de senteur sur toute sa personne: si bien que, quand il sortait de sa chambre, on le sentait jusque dans la basse-cour, et que, s'il passait seulement devant le chenil, tous ses chiens courants éternuaient et grimaçaient pendant une heure.
- doublecasquetteEnchanteur
Encore un Jules Renard et le premier extrait du Roman de Renart, mais il y en aura d'autres !
- VudiciFidèle du forum
Est-ce de la littérature? J'ai fait lire ce texte à mes élèves (CM1) parce que Bayard est présent dans tant de lieux-dits de la région...
Bon, ben, ça marche pas, le forum refuse le format odt... J'essaie de copier le texte...
Les quatre fils Aymon et le cheval Bayard
Un haut baron, Aymon de Dordone, était allé, un jour de Pentecôte, à Paris, présenter à son suzerain Charlemagne ses quatre fils : Renaud, Alard, Guichard et Richard. L'empereur les avait reçus et traités avec honneur. Il les avait armés chevaliers de sa main. Mais le lendemain même de l'adoubement, Renaud joua aux échecs avec Bertolai et se querella avec ce neveu de Charlemagne. Bertolai l'injuria et le frappa au visage. Renaud demanda justice à l'empereur qui, à son tour, l'outragea et le frappa. Sur le champ, Renaud tua Bertolai et s'enfuit, avec ses trois frères, se réfugier au fond de l'Ardenne. Sur le bord de la Meuse, ils avaient construit Montessor, un château fortifié où ils trouvèrent la sécurité.
Mais un pèlerin, revenant de Saint-Remacle de Stavelot, apprit à Charlemagne où se cachaient Renaud et ses frères.
L'empereur rassembla une armée formidable et vint mettre le siège devant le château. Ce dernier, perché sur un rocher, se voulait imprenable. Dans un pré, quelques hommes d'armes dressèrent la tente impériale coiffée d'un aigle d'or. Cet aigle qui, tant de fois, avait mis les Sarrasins en fuite, n'effraya ni Renaud ni ses frères. Les assauts redoublèrent de vigueur et de brutalité, mais Montessor résistait. Un soir d'hiver, Hervieu de Lausanne se présenta à l'une des portes dérobées du château. Il dit à Renaud toute sa haine pour l'empereur et demanda asile. Le fils d'Aymon ne put le laisser au-dehors par cette rigueur hivernale : le lendemain, on aurait trouvé son cadavre gelé, moulé par la neige ou déchiqueté par les loups. Renaud accorda l'hospitalité à Hervieu qui, on s'en doute, n'était qu'un félon et un traître : il avait promis à Charlemagne de lui livrer les quatre paladins en échange de cinq lieues de terre à l'entour de Montessor.
La nuit suivante, Hervieu se leva, courut à la poterne et l'ouvrit, tua les guetteurs et abaissa le pont-levis. Cent hommes se ruèrent dans le château et y mirent le feu. Les quatre fils Aymon durent céder au nombre et, sur le dos de Bayard, gagnèrent la forêt d’Ardenne. Charlemagne ne désarma pas : sans relâche, durant des années, il les poursuivit de refuge en refuge. Pour leur salut, les quatre cavaliers possédaient deux complices : Bayard, le coursier aux bonds prodigieux qu'ils chevauchaient ensemble, et leur cousin, l'enchanteur Maugis d'Aigremont, dont la bonne humeur et le talent de magicien les réconfortaient sans désemparer.
Après de longues luttes, Charlemagne, dont la haine était toujours aussi vivace, mais que ses pairs et barons menaçaient d'abandonner, dut se résoudre à faire la paix. Les conditions furent impitoyables pour Renaud. Le vassal devait s'éloigner du pays de ses ancêtres et accomplir le pèlerinage à Jérusalem. Le fidèle étalon Bayard devait être livré à l'empereur. Renaud accepta et prit le bâton de pèlerin. Charlemagne se déshonora en voulant se venger sur Bayard. A Liège, du haut d'un pont, il le fit précipiter dans la Meuse, une meule au cou. Mais le destrier brisa la meule avec ses sabots, se libéra, atteignit la rive et, libre, superbe, gagna la forêt d'Ardenne.
Bon, ben, ça marche pas, le forum refuse le format odt... J'essaie de copier le texte...
Les quatre fils Aymon et le cheval Bayard
Un haut baron, Aymon de Dordone, était allé, un jour de Pentecôte, à Paris, présenter à son suzerain Charlemagne ses quatre fils : Renaud, Alard, Guichard et Richard. L'empereur les avait reçus et traités avec honneur. Il les avait armés chevaliers de sa main. Mais le lendemain même de l'adoubement, Renaud joua aux échecs avec Bertolai et se querella avec ce neveu de Charlemagne. Bertolai l'injuria et le frappa au visage. Renaud demanda justice à l'empereur qui, à son tour, l'outragea et le frappa. Sur le champ, Renaud tua Bertolai et s'enfuit, avec ses trois frères, se réfugier au fond de l'Ardenne. Sur le bord de la Meuse, ils avaient construit Montessor, un château fortifié où ils trouvèrent la sécurité.
Mais un pèlerin, revenant de Saint-Remacle de Stavelot, apprit à Charlemagne où se cachaient Renaud et ses frères.
L'empereur rassembla une armée formidable et vint mettre le siège devant le château. Ce dernier, perché sur un rocher, se voulait imprenable. Dans un pré, quelques hommes d'armes dressèrent la tente impériale coiffée d'un aigle d'or. Cet aigle qui, tant de fois, avait mis les Sarrasins en fuite, n'effraya ni Renaud ni ses frères. Les assauts redoublèrent de vigueur et de brutalité, mais Montessor résistait. Un soir d'hiver, Hervieu de Lausanne se présenta à l'une des portes dérobées du château. Il dit à Renaud toute sa haine pour l'empereur et demanda asile. Le fils d'Aymon ne put le laisser au-dehors par cette rigueur hivernale : le lendemain, on aurait trouvé son cadavre gelé, moulé par la neige ou déchiqueté par les loups. Renaud accorda l'hospitalité à Hervieu qui, on s'en doute, n'était qu'un félon et un traître : il avait promis à Charlemagne de lui livrer les quatre paladins en échange de cinq lieues de terre à l'entour de Montessor.
La nuit suivante, Hervieu se leva, courut à la poterne et l'ouvrit, tua les guetteurs et abaissa le pont-levis. Cent hommes se ruèrent dans le château et y mirent le feu. Les quatre fils Aymon durent céder au nombre et, sur le dos de Bayard, gagnèrent la forêt d’Ardenne. Charlemagne ne désarma pas : sans relâche, durant des années, il les poursuivit de refuge en refuge. Pour leur salut, les quatre cavaliers possédaient deux complices : Bayard, le coursier aux bonds prodigieux qu'ils chevauchaient ensemble, et leur cousin, l'enchanteur Maugis d'Aigremont, dont la bonne humeur et le talent de magicien les réconfortaient sans désemparer.
Après de longues luttes, Charlemagne, dont la haine était toujours aussi vivace, mais que ses pairs et barons menaçaient d'abandonner, dut se résoudre à faire la paix. Les conditions furent impitoyables pour Renaud. Le vassal devait s'éloigner du pays de ses ancêtres et accomplir le pèlerinage à Jérusalem. Le fidèle étalon Bayard devait être livré à l'empereur. Renaud accepta et prit le bâton de pèlerin. Charlemagne se déshonora en voulant se venger sur Bayard. A Liège, du haut d'un pont, il le fit précipiter dans la Meuse, une meule au cou. Mais le destrier brisa la meule avec ses sabots, se libéra, atteignit la rive et, libre, superbe, gagna la forêt d'Ardenne.
- Spoiler:
- Mes belles images disparaissent dans l'opération, mais ça a l'air de fonctionner...
- doublecasquetteEnchanteur
Sowandi a écrit:Très bonne idée la création d'un fil pour la poésie.
Voici l'extrait de la bouillie de la comtesse Berthe (A. Dumas) que je donne demain à mon élève de grade 4-CM1 (mais âge CM2), il s'agit du début du conte.
En parlant de Dumas, il faudra chercher dans Les trois Mousquetaires. Il doit y avoir de quoi faire, entre les chevauchées et les duels.
DC véto
- SowandiNiveau 10
J'ai repensé au livre "Les très riches heures de l’humanité" de Stefan Zweig, qui est un recueil de nouvelles relatant des évènements historiques, je ne l'ai pas ici pour vérifier s'il est accessible au primaire.
Si quelqu'un le connait, c'est faisable en CM ?
Et Clarinette, j'ai pensé à toi, qui présente Rimbaud pendant l’étude de la guerre franco-prusse, en lisant "La dernière classe" d'Alphonse Daudet (dans Contes du lundi).
Si quelqu'un le connait, c'est faisable en CM ?
Et Clarinette, j'ai pensé à toi, qui présente Rimbaud pendant l’étude de la guerre franco-prusse, en lisant "La dernière classe" d'Alphonse Daudet (dans Contes du lundi).
- Spoiler:
- Ce matin-là j'étais très en retard pour aller à l'école, et j'avais grand-peur d'être grondé, d'autant que M. Hamel nous avait dit qu'il nous interrogerait sur les participes, et je n'en savais pas le premier mot. Un moment l'idée me vint de manquer la classe et de prendre ma course à travers champs.
Le temps était si chaud, si clair.
On entendait les merles siffler à la lisière du bois, et dans le pré Rippert derrière la scierie, les Prussiens qui faisaient l'exercice. Tout cela me tentait bien plus que la règle des participes; mais j'eus la force de résister, et je courus bien vite vers l'école.
En passant devant la mairie, je vis qu'il y avait du monde arrêté près du petit grillage aux affiches. Depuis deux ans, c'est de là que nous sont venues toutes les mauvaises nouvelles, les batailles perdues, les réquisitions, les ordres de commandature; et je pensai sans m'arrêter:
«Qu'est-ce qu'il y a encore?»
Alors, comme je traversais la place en courant, le forgeron Wachter, qui était là avec son apprenti en train de lire l'affiche, me cria:
«Ne te dépêche pas tant, petit; tu y arriveras toujours assez tôt à ton école!»
Je crus qu'il se moquait de moi, et j'entrai tout essoufflé dans la petite cour de M. Hamel.
D'ordinaire, au commencement de la classe, il se faisait un grand tapage qu'on entendait jusque dans la rue, les pupitres ouverts, fermés, les leçons qu'on répétait très haut tous ensemble en se bouchant les oreilles pour mieux apprendre, et la grosse règle du maître qui tapait sur les tables:
«Un peu de silence!»
Je comptais sur tout ce train pour gagner mon banc sans être vu; mais justement ce jour-là tout était tranquille, comme un matin de dimanche. Par la fenêtre ouverte, je voyais mes camarades déjà rangés à leurs places, et M. Hamel, qui passait et repassait avec la terrible règle en fer sous le bras. Il fallut ouvrir la porte et entrer au milieu de ce grand calme. Vous pensez, si j'étais rouge et si j'avais peur!
Eh bien, non. M. Hamel me regarda sans colère et me dit très doucement:
«Va vite à ta place, mon petit Frantz; nous allions commencer sans toi.»
J'enjambai le banc et je m'assis tout de suite à mon pupitre. Alors seulement, un peu remis de ma frayeur, je remarquai que notre maître avait sa belle redingote verte, son jabot plissé fin et la calotte de soie noire brodée qu'il ne mettait que les jours d'inspection ou de distribution de prix. Du reste, toute la classe avait quelque chose d'extraordinaire et de solennel. Mais ce qui me surprit le plus, ce fut de voir au fond de la salle, sur les bancs qui restaient vides d'habitude, des gens du village assis et silencieux comme nous, le vieux Hauser avec son tricorne, l'ancien maire, l'ancien facteur, et puis d'autres personnes encore. Tout ce monde-là paraissait triste; et Hauser avait apporté un vieil abécédaire mangé aux bords qu'il tenait grand ouvert sur ses genoux, avec ses grosses lunettes posées en travers des pages.
Pendant que je m'étonnais de tout cela, M. Hamel était monté dans sa chaire, et de la même voix douce et grave dont il m'avait reçu, il nous dit:
«Mes enfants, c'est la dernière fois que je vous fais la classe. L'ordre est venu de Berlin de ne plus enseigner que l'allemand dans les écoles de l'Alsace et de la Lorraine... Le nouveau maître arrive demain. Aujourd'hui c'est votre dernière leçon de français. Je vous prie d'être bien attentifs.»
Ces quelques paroles me bouleversèrent. Ah! les misérables,voilà ce qu'ils avaient affiché à la mairie.
Ma dernière leçon de français!...
Et moi qui savais à peine écrire! Je n'apprendrais donc jamais! Il faudrait donc en rester là!... Comme je m'en voulais maintenant du temps perdu, des classes manquées à courir les nids ou à faire des glissades sur la Saar! Mes livres que tout à l'heure encore je trouvais si ennuyeux, si lourds à porter, ma grammaire, mon histoire sainte me semblaient à présent de vieux amis qui me feraient beaucoup de peine à quitter. C'est comme M. Hamel. L'idée qu'il allait partir, que je ne le verrais plus me faisait oublier les punitions et les coups de règle.
Pauvre homme!
C'est en l'honneur de cette dernière classe qu'il avait mis ses beaux habits du dimanche, et maintenant je comprenais pourquoi ces vieux du village étaient venus s'asseoir au bout de la salle. Cela semblait dire qu'ils regrettaient de ne pas y être venus plus souvent, à cette école. C'était aussi comme une façon de remercier notre maître de ses quarante ans de bons services, et de rendre leurs devoirs à la patrie qui s'en allait...
J'en étais là de mes réflexions, quand j'entendis appeler mon nom. C'était mon tour de réciter. Que n'aurais-je pas donné pour pouvoir dire tout au long cette fameuse règle des participes, bien haut, bien clair, sans une faute; mais je m'embrouillai aux premiers mots, et je restai debout à me balancer dans mon banc, le coeur gros, sans oser lever la tête. J'entendais M. Hamel qui me parlait:
«Je ne te gronderai pas, mon petit Frantz, tu dois être assez puni... voilà ce que c'est. Tous les jours on se dit: Bah! j'ai bien le temps. J'apprendrai demain. Et puis tu vois ce qui arrive... Ah! ç'a été le grand malheur de notre Alsace de toujours remettre son instruction à demain. Maintenant ces gens-là sont en droit de nous dire: Comment! Vous prétendiez être Français, et vous ne savez ni parler ni écrire votre langue!... Dans tout ça, mon pauvre Frantz, ce n'est pas encore toi le plus coupable. Nous avons tous notre bonne part de reproches à nous faire.
«Vos parents n'ont pas assez tenu à vous voir instruits. Ils aimaient mieux vous envoyer travailler à la terre ou aux filatures pour avoir quelques sous de plus. Moi-même n'ai-je rien à me reprocher? Est-ce que je ne vous ai pas souvent fait arroser mon jardin au lieu de travailler? Et quand je voulais aller pêcher des truites, est-ce que je me gênais pour vous donner congé?...»
Alors d'une chose à l'autre, M. Hamel se mit à nous parler de la langue française, disant que c'était la plus belle langue du monde, la plus claire, la plus solide: qu'il fallait la garder entre nous et ne jamais l'oublier, parce que, quand un peuple tombe esclave, tant qu'il tient sa langue, c'est comme s'il tenait la clef de sa prison... Puis il prit une grammaire et nous lut notre leçon. J'étais étonné de voir comme je comprenais. Tout ce qu'il disait me semblait facile, facile. Je crois aussi que je n'avais jamais si bien écouté, et que lui non plus n'avait jamais mis autant de patience à ses explications. On aurait dit qu'avant de s'en aller le pauvre homme voulait nous donner tout son savoir, nous le faire entrer dans la tête d'un seul coup.
La leçon finie, on passa à l'écriture. Pour ce jour-là, M. Hamel nous avait préparé des exemples tout neufs, sur lesquels était écrit en belle ronde: France, Alsace, France, Alsace. Cela faisait comme des petits drapeaux qui flottaient tout autour de la classe pendu à la tringle de nos pupitres. Il fallait voir comme chacun s'appliquait, et quel silence! on n'entendait rien que le grincement des plumes sur le papier. Un moment des hannetons entrèrent; mais personne n'y fit attention, pas même les tout petits qui s'appliquaient à tracer leurs bâtons, avec un coeur, une conscience, comme si cela encore était du français... Sur la toiture de l'école, des pigeons roucoulaient bas, et je me disais en les écoutant:
«Est-ce qu'on ne va pas les obliger à chanter en allemand, eux aussi?»
De temps en temps, quand je levais les yeux de dessus ma page, je voyais M. Hamel immobile dans sa chaire et fixant les objets autour de lui comme s'il avait voulu emporter dans son regard toute sa petite maison d'école... Pensez! depuis quarante ans, il était là à la même place, avec sa cour en face de lui et sa classe toute pareille. Seulement les bancs, les pupitres s'étaient polis, frottés par l'usage; les noyers de la cour avaient grandi, et le houblon qu'il avait planté lui-même enguirlandait maintenant les fenêtres jusqu'au toit. Quel crêve-coeur ça devait être pour ce pauvre homme de quitter toutes ces choses, et d'entendre sa soeur qui allait, venait, dans la chambre au-dessus, en train de fermer leurs malles! car ils devaient partir le lendemain, s'en aller du pays pour toujours.
Tout de même il eut le courage de nous faire la classe jusqu'au bout. Après l'écriture, nous eûmes la leçon d'histoire; ensuite les petits chantèrent tous ensemble le BA BE BI BO BU. Là-bas au fond de la salle, le vieux Hauser avait mis ses lunettes, et, tenant son abécédaire à deux mains, il épelait les lettres avec eux. On voyait qu'il s'appliquait lui aussi; sa voix tremblait d'émotion, et c'était si drôle de l'entendre, que nous avions tous envie de rire et de pleurer. Ah! je m'en souviendrai de cette dernière classe...
Tout à coup l'horloge de l'église sonna midi, puis l'Angelus. Au même moment, les trompettes des Prussiens qui revenaient de l'exercice éclatèrent sous nos fenêtres... M. Hamel se leva, tout pâle, dans sa chaire. Jamais il ne m'avait paru si grand.
«Mes amis, dit-il, mes amis, je... je... »
Mais quelque chose l'étouffait. Il ne pouvait pas achever sa phrase.
Alors il se tourna vers le tableau, prit un morceau de craie, et, en appuyant de toutes ses forces, il écrivit aussi gros qu'il put:
«VIVE LA FRANCE!»
Puis il resta là, la tête appuyée au mur, et, sans parler, avec sa main il nous faisait signe:
«C'est fini...allez-vous-en.»
- VudiciFidèle du forum
Stevenson, L'île au trésor?
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Front de Libération des Lichens Injustement Massacrés
- doublecasquetteEnchanteur
Encore Tom Pouce et Renart (vivent les héros récurrents !), un Andersen potager et un conte de Miss Sarah Cone Bryant.
(DC Véto, si tu passes par là, tu as vu comme elle marche bien, ta super-souris-scanner )
(DC Véto, si tu passes par là, tu as vu comme elle marche bien, ta super-souris-scanner )
- phiExpert
Les chasseurs de casquettes
Lu quand j'étais moi-même en CM1, et j'étais la seule à ne pas hurler de rire. Par la suite, beaucoup de mes camarades se sont arrangés pour lire "le reste", mission réussie donc
Je ne savais même pas que ça existait les souris-scanner, ça doit être bien pratique!
- Tartarin de Tarascon:
Au temps dont je vous parle, Tartarin de Tarascon n'était pas encore le Tartarin qu'il est aujourd'hui, le grand Tartarin de Tarascon si populaire dans tout le Midi de la France. Pourtant - même à cette époque c'était déjà le roi de Tarascon.
Disons d'où lui venait cette royauté.
Vous saurez d'abord que là-bas tout le monde est chasseur, depuis le plus grand jusqu'au plus petit. La chasse est la passion des Tarasconnais, et cela depuis les temps mythologiques où la Tarasque faisait les cent coups dans les marais de la ville et où les Tarasconnais d'alors organisaient des battues contre elle. Il y a beau jour, comme vous voyez.
Donc, tous les dimanches matin, Tarascon prend les armes et sort de ses murs, le sac au dos, le fusil à l'épaule, avec un tremblement de chiens, de furets, de trompes, de cors de chasse. C'est superbe à voir... Par malheur, le gibier manque, il manque absolument.
Si bêtes que soient les bêtes, vous pensez bien qu'à la longue elles ont fini par se méfier.
A cinq lieues autour de Tarascon, les terriers sont vides, les nids abandonnés. Pas un merle, pas une caille, pas le moindre lapereau, pas le plus petit cul-blanc.
Elles sont cependant bien tentantes, ces jolies collinettes tarasconnaises , toutes parfumées de myrte, de lavande, de romarin; et ces beaux raisins muscats gonflés de sucre, qui s'échelonnent au bord du Rhône, sont diablement appétissants aussi ... Oui, mais il y a Tarascon derrière, et, dans le petit monde du poil et de la plume, Tarascon est très mal noté. Les oiseaux de passage eux-mêmes l'ont marqué d'une grande croix sur leurs feuilles de route, et quand les canards sauvages, descendant vers la Camargue en longs triangles, aperçoivent de loin les clochers de la ville, celui qui est en tête se met à crier bien fort :
« Voilà Tarascon !... voilà Tarascon ! »
et toute la bande fait un crochet.
Bref, en fait de gibier, il ne reste plus dans le pays qu'un vieux coquin de lièvre, échappé comme par miracle aux septembrisades tarasconnaises et qui s'entête à vivre là ! A Tarascon, ce lièvre est très connu. On lui a donné un nom. Il s'appelle le Rapide. On sait qu'il a son gîte dans la terre de M. Bompard , - ce qui, par parenthèse, a doublé et même triplé le prix de cette terre, - mais on n'a pas encore pu l'atteindre.
A l'heure qu'il est même, il n'y a plus que deux ou trois enragés qui s'acharnent après lui.
Les autres en ont fait leur deuil, et le Rapide est passé depuis longtemps à l'état de superstition locale, bien que le Tarasconnais soit très peu superstitieux de sa nature et qu'il mange les hirondelles en salmis, quand il en trouve.
- Ah çà ! me direz-vous, puisque le gibier est si rare à Tarascon, qu'est-ce que les chasseurs tarasconnais font donc les dimanches ?
Ce qu'ils font ?
Eh mon Dieu ! ils s'en vont en pleine campagne, à deux ou trois lieues de la ville. Ils se réunissent par petits groupes de cinq ou six, s'allongent tranquillement à l'ombre d'un puits, d'un vieux mur, d'un olivier, tirent de leurs carniers un bon morceau de bœuf en daube, des oignons crus, un saucisson , quelques anchois, et commencent un déjeuner interminable, arrosé d'un de ces jolis vins du Rhône, qui font rire et qui font chanter.
Après quoi, quand on est bien lesté, on se lève, on siffle les chiens, on arme les fusils, et on se met en chasse. C'est à- dire que chacun de ces messieurs prend sa casquette, la jette en l'air de toutes ses forces et la tire au vol avec du 5 , du 6 ou du 2, - selon les conventions.
Celui qui met le plus souvent dans sa casquette est proclamé roi de la chasse, et rentre le soir en triomphateur à Tarascon, la casquette criblée au bout du fusil, au milieu des aboiements et des fanfares.
Inutile de vous dire qu'il se fait dans la ville un grand commerce de casquettes de chasse. Il y a même des chapeliers qui vendent des casquettes trouées et déchirées d'avance à l'usage des maladroits ;
mais on ne connaît guère que Bézuquet , le pharmacien, qui leur en achète. C'est déshonorant !
Comme chasseur de casquettes, Tartarin de Tarascon n'avait pas son pareil. Tous les dimanches matin, il partait avec une casquette neuve : tous les dimanches soir, il revenait avec une loque. Dans la petite maison du baobab, les greniers étaient pleins de ces glorieux trophées. Aussi, tous les Tarasconnais le reconnaissaient-ils pour leur maître, et comme Tartarin savait à fond le code du chasseur, qu'il avait lu tous les traités, tous les manuels de toutes les chasses possibles, depuis la chasse à la casquette jusqu'à la chasse au tigre birman, ces messieurs en avaient fait leur grand justicier cynégétique et le prenaient pour arbitre dans toutes leurs discussions.
Tous les jours, de trois à quatre, chez l'armurier Costecalde , on voyait un gros homme, grave et la pipe aux dents, assis sur un fauteuil de cuir vert, au milieu de la boutique pleine de chasseurs de casquettes, tous debout et se chamaillant. C'était Tartarin de Tarascon qui rendait la justice, Nemrod doublé de Salomon.
Lu quand j'étais moi-même en CM1, et j'étais la seule à ne pas hurler de rire. Par la suite, beaucoup de mes camarades se sont arrangés pour lire "le reste", mission réussie donc
Je ne savais même pas que ça existait les souris-scanner, ça doit être bien pratique!
- doublecasquetteEnchanteur
S'il vous plaît, mettez plutôt vos textes en pièces jointes, mon ordi n'arrive décidément pas à copier-coller dans Word les textes issus de l'intérieur d'un spoiler !
Forte des conseils de Mufab, j'ai réessayé, mais non, ça ne marche pas. Il me copie un joli rien du tout puis me demande poliment si je veux l'enregistrer ou pas...
Forte des conseils de Mufab, j'ai réessayé, mais non, ça ne marche pas. Il me copie un joli rien du tout puis me demande poliment si je veux l'enregistrer ou pas...
- phiExpert
Désolée, de mon côté ma connexion est leeeeeente et j'ai parfois du mal à joindre un fichier, mais je vais essayer, quand c'est un simple texte ça marche assez vite normalement.
- doublecasquetteEnchanteur
Super ! C'est dans la boîte !
Moi non plus, je ne savais pas que ça existait, les souris scanners, avant que le m'en apporte une !
Moi non plus, je ne savais pas que ça existait, les souris scanners, avant que le m'en apporte une !
- doublecasquetteEnchanteur
doublecasquette a écrit:Encore Tom Pouce et Renart (vivent les héros récurrents !), un Andersen potager et un conte de Miss Sarah Cone Bryant.
(DC Véto, si tu passes par là, tu as vu comme elle marche bien, ta super-souris-scanner )
Je suis bien contente qu'elle fonctionne !
J'en aimerais bien une, moi aussi ... :Quel boulet:
DC véto
- doublecasquetteEnchanteur
doublecasquette a écrit:doublecasquette a écrit:Encore Tom Pouce et Renart (vivent les héros récurrents !), un Andersen potager et un conte de Miss Sarah Cone Bryant.
(DC Véto, si tu passes par là, tu as vu comme elle marche bien, ta super-souris-scanner )
Je suis bien contente qu'elle fonctionne !
J'en aimerais bien une, moi aussi ... :Quel boulet:
DC véto
OK ! L'an prochain, j'ai la lampe et toi, tu as la souris !
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