- JohnMédiateur
http://www.profencampagne.com/article-chere-princesse-de-cleves-98951995.html
Chère Princesse de Clèves,
Vous ne lirez jamais ma lettre, vous qui êtes morte deux fois : la première, dans le roman dont Madame de La Fayette et, dit-on, quelques autres, furent les auteurs ; la seconde, il y a quelques années, par la "grâce" de notre Président - c'est ainsi qu'on nomme aujourd'hui nos souverains - qui vous enterra maladroitement, croyant ce jour-là faire un mot d'esprit quand il ne faisait que l'insulter.
Voici les mots qu'il prononça : ” L’autre jour, je m’amusais, on s’amuse comme on peut, à regarder le programme du concours d’attaché d’administration. Un sadique, ou un imbécile, choisissez, avait mis dans le programme d’interroger les concurrents sur La Princesse de Clèves. Je ne sais pas si cela vous est souvent arrivé de demander à la guichetière ce qu’elle pensait de La Princesse de Clèves ! Imaginez un peu le spectacle. “
Oui, chère Demoiselle de Chartres, devenue Princesse de Clèves, notre "maître" a tenté de vous faire porter une responsabilité qui n'est pas la votre : celle de faire croire au bon peuple de France qu'il existe deux cultures, celle des "mandarins" qu'il hait et celle des "vrais gens" qui n'ont, d'après lui, aucune raison de lire le roman de votre triste vie. Aucun intérêt à le lire. Mal lui en a pris au demeurant puisque votre nom, tombé quelque peu dans l'oubli, est aujourd'hui sur toutes les lèvres. On lit et relit de nos jours votre lente descente langoureuse vers la tombe. Les amours impossibles ne peuvent être que tragiques. Les autres ne sont en général que pures banalités... En tout cas, vous fûtes, chère Princesse, la femme de l'année 2007...
Mais, au-delà de la sinistre farce qui se joue devant nous depuis l'élection de notre maître, car oui chère princesse, c'est nous qui choisissons celui qui nous gouverne, c'est de mépris dont je viens vous parler. Le mépris d'un homme pour une guichetière, une trop simple femme qui ne s'habille même pas en Prada... Le mépris d'un homme pour un jury composé de sadiques ou d'imbéciles, le mépris d'un homme pour les auteurs classiques, le mépris d'un homme pour la syntaxe et la grammaire qu'il assassine allègrement sans que personne jamais ne le traîte, lui, d'inculte. Ce serait d'ailleurs un crime de lèse-présidence. Le mépris d'un homme pour toute culture, et la culture classique en tout premier lieu... Mais pour notre maître, il n'y a pas de place pour l'admiration d'une "love story", lui que ne connait que les "sucess story"...
Le siècle qui s'ouvre sombre, hélas, dans le pire des poujadismes. Il faut protéger les "braves gens", les "vrais gens" de la racaille disait déja notre Président sur la dalle d'Argenteuil. De la même manière, il veut, chère Princesse, protéger le bon peuple d'une culture humaniste. D'une phrase, il jette les humanités dans les poubelles de l'Histoire... Une Histoire qu'il souhaite écrire ! Cela promet ! Vous en fûtes la première victime... Nous en serons les suivantes si nous n'y prenons garde... La culture lui fait peur. Alors il s'en détourne et veut en détourner tout le monde avec lui. Il me fait parfois penser à certains de nos élèves qui, à force d'échecs, méprisent les "intellos" et en font, à tort, les responsables de leurs échecs permanents... Mais voila, tous ces "intellos", toutes ces "guichetières" de l'administration sont pour notre Maître, depuis longtemps, de trop. Ils sont autant de poids morts qu'il ne veut plus traîner. Autant d' "inutiles" qu'il veut éliminer...
Jusqu'au jour, j'espère, où tous les inutiles répondront au mépris par ce mot simple et beau :
NON !
Respectueusement...
Christophe
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- Marie LaetitiaBon génie
Très joli texte...
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- Thalia de GMédiateur
Bien d'accord avec toi, ML.Très joli texte....
Il met aussi le doigt là où ça fait mal, cette insensibilité à la culture de nos dirigeants.
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- illiziaEsprit éclairé
Oui, le texte est beau et pertinent.
Et ce mépris, je pense que beaucoup d'entre nous, de par notre fonction, le ressentons très vivement.
Je le sens pour ma part dans les propos des parents d'élèves ("mais ça sert à quoi de leur faire lire ces vieux bouquins", "mais bon aller au musée/théâtre, oui c'est bien pour les cultiver un peu, mais bon, dans la vraie vie, hein, ça va leur servie à quoi?"...).
Le mot "servir" est rémanent: et si je comprends bien que ces parents soient soucieux de l'insertion de leurs enfants dans un monde du travail peu accueillant, leur refus de considérer que ce qui "servira" à leurs enfants dépasse les simples "savoir-faire", que le lycée n'est pas une école de placement des jeunes gens sur le marché du travail, mais un lieu d'éducation, de connaissance, au sens large et destiné à leur "servir" comme citoyens, êtres humains, êtres de culture...cela fait, selon les jours et les cas, enrager ou soupirer!
Mais, je l'ai dit ailleurs, ces réactions sont finalement assez rares là où je travaille: ceux qui sont vraiment dans un univers social très très défavorisé, qui arrivent en France depuis peu, sont finalement et proportionnellement plus respectueux de cet impératif de culture que nous proposons à leurs enfants,(en tout cas, ils nous font plus confiance pour savoir ce qui peut être utile et important à transmettre, et le réactions dont je parle sont assez limitées sur les centaines de parents que nous recevons chaque trimestre) que ceux qui vivent plus à l'abri et se permettent de dénier au peuple ce droit à la culture, à la beauté de l'art et de l'intelligence.
Ce sont ceux-là qui me mettent en rage: hommes politiques, personnages médiatiques, qui raillent à qui mieux mieux l'ambition culturelle comme un signe de snobisme, d'inaptitude au "vrai" monde, de conservatisme obsolète...et caetera
Pour en revenir à un exemple symptomatique pour moi, qui fit polémique (pas tant ici, que dans certains articles ): j'ai justement été très gênée en voyant le film Intouchables (que j'ai cependant trouvé amusant et plaisant, mais avec une réserve tout du long, que j'ai ensuite rapportée à cette question justement)par cette idée posée comme évidence, que l'opéra, l'art contemporain..seraient des hobbies de riches, ne présentant aucune valeur en soi, aucun réel plaisir intense, juste des marqueurs sociaux, qu'il suffit de soumettre au regard sans préjugés ( ) d'un candide de banlieue pour qu'ils se dégonflent pitoyablement: l'opéra et ses mises en scène improbables fait tordre de rire, l'art contemporain se produit en s'amusant dans sa chambre et en connaissant de riches gogos...la messe est dite
Voilà ce que m'inspire ce texte: vous voyez, je pars loin!
En ce qui me concerne, tant que je resterai enseignante, le combat pour faire accéder tout élève à la curiosité du beau, du non-connu (parce qu'ancien, parce qu'étranger, parce que "bizarre,parce que nécessitant de l'effort, parce qu'"inutile"...) restera le mien. Si je pense un jour que c'est peine perdue, je crois que je laisserai tomber...
Et ce mépris, je pense que beaucoup d'entre nous, de par notre fonction, le ressentons très vivement.
Je le sens pour ma part dans les propos des parents d'élèves ("mais ça sert à quoi de leur faire lire ces vieux bouquins", "mais bon aller au musée/théâtre, oui c'est bien pour les cultiver un peu, mais bon, dans la vraie vie, hein, ça va leur servie à quoi?"...).
Le mot "servir" est rémanent: et si je comprends bien que ces parents soient soucieux de l'insertion de leurs enfants dans un monde du travail peu accueillant, leur refus de considérer que ce qui "servira" à leurs enfants dépasse les simples "savoir-faire", que le lycée n'est pas une école de placement des jeunes gens sur le marché du travail, mais un lieu d'éducation, de connaissance, au sens large et destiné à leur "servir" comme citoyens, êtres humains, êtres de culture...cela fait, selon les jours et les cas, enrager ou soupirer!
Mais, je l'ai dit ailleurs, ces réactions sont finalement assez rares là où je travaille: ceux qui sont vraiment dans un univers social très très défavorisé, qui arrivent en France depuis peu, sont finalement et proportionnellement plus respectueux de cet impératif de culture que nous proposons à leurs enfants,(en tout cas, ils nous font plus confiance pour savoir ce qui peut être utile et important à transmettre, et le réactions dont je parle sont assez limitées sur les centaines de parents que nous recevons chaque trimestre) que ceux qui vivent plus à l'abri et se permettent de dénier au peuple ce droit à la culture, à la beauté de l'art et de l'intelligence.
Ce sont ceux-là qui me mettent en rage: hommes politiques, personnages médiatiques, qui raillent à qui mieux mieux l'ambition culturelle comme un signe de snobisme, d'inaptitude au "vrai" monde, de conservatisme obsolète...et caetera
Pour en revenir à un exemple symptomatique pour moi, qui fit polémique (pas tant ici, que dans certains articles ): j'ai justement été très gênée en voyant le film Intouchables (que j'ai cependant trouvé amusant et plaisant, mais avec une réserve tout du long, que j'ai ensuite rapportée à cette question justement)par cette idée posée comme évidence, que l'opéra, l'art contemporain..seraient des hobbies de riches, ne présentant aucune valeur en soi, aucun réel plaisir intense, juste des marqueurs sociaux, qu'il suffit de soumettre au regard sans préjugés ( ) d'un candide de banlieue pour qu'ils se dégonflent pitoyablement: l'opéra et ses mises en scène improbables fait tordre de rire, l'art contemporain se produit en s'amusant dans sa chambre et en connaissant de riches gogos...la messe est dite
Voilà ce que m'inspire ce texte: vous voyez, je pars loin!
En ce qui me concerne, tant que je resterai enseignante, le combat pour faire accéder tout élève à la curiosité du beau, du non-connu (parce qu'ancien, parce qu'étranger, parce que "bizarre,parce que nécessitant de l'effort, parce qu'"inutile"...) restera le mien. Si je pense un jour que c'est peine perdue, je crois que je laisserai tomber...
- RuthvenGuide spirituel
Joli texte en effet, mais N. Sarkozy n'est que l'écume ou le symptôme, pas la cause de la défiance à l'égard de la culture. L'extinction de la culture ne touche pas seulement la culture classique, mais aussi les cultures populaires. La crise de la culture, pour reprendre le titre célèbre, c'est quand même une crise du rapport au temps, l'extinction de la transmission au profit de l'éternel présent de la jouissance immédiate...
- illiziaEsprit éclairé
Oui Ruhthven, je suis bien d'accord: ce qui est inquiétant pour ceux qui pensent que la culture est un essentiel, est que cette défiance est un mouvement puissant, pas un caprice de notre encore-président!
- AmaliahEmpereur
Ce beau texte me fait penser au documentaire "Nous Princesses de Clèves". L'an dernier nous avons emmené nos élèves de 3° le voir. Occasion de lire des extraits du texte certes difficile mais pas inaccessible!
- Palombella RossaNeoprof expérimenté
illizia a écrit:Oui Ruhthven, je suis bien d'accord: ce qui est inquiétant pour ceux qui pensent que la culture est un essentiel, est que cette défiance est un mouvement puissant, pas un caprice de notre encore-président!
Je plussoie.
Mais c'est justement parce que cette espèce de poujadisme culturel est un mouvement puissant dans notre cher et vieux pays que la tâche d'un homme politique digne de ce nom est de promouvoir la culture (à la manière de Bayrou ou encore de Mélenchon, qui lit du Victor Hugo dans ses meetings) au lieu de cracher dessus en ricanant, comme le potache ignare qu'il n'a jamais cessé d'être, malgré les efforts de Carlita pour lui passer un peu de vernis humaniste histoire de faire illusion.
Dans ce sens, les réflexions inepte de notre président sont, une fois de plus, l'expression de son immense démagogie, et d'un mode de gouvernement qui consiste, encore et toujours, à diviser pour régner : les chômeurs contre les travailleurs, les étrangers contre les Français, les nomades contre les sédentaires, les musulmans contre les chrétiens, les instituteurs contre les curés, et les personnes cultivées, qui se prennent la tête sur de la littérature à la khon, contre les gens simples au bon sens bien de chez nous... Stratégie pitoyable, et dont je ne suis même pas sûre qu'elle soit encore efficace, Dieu (?) merci !
Mais c'est justement parce que cette espèce de poujadisme culturel est un mouvement puissant dans notre cher et vieux pays que la tâche d'un homme politique digne de ce nom est de promouvoir la culture (à la manière de Bayrou ou encore de Mélenchon, qui lit du Victor Hugo dans ses meetings) au lieu de cracher dessus en ricanant, comme le potache ignare qu'il n'a jamais cessé d'être, malgré les efforts de Carlita pour lui passer un peu de vernis humaniste histoire de faire illusion.
Dans ce sens, les réflexions inepte de notre président sont, une fois de plus, l'expression de son immense démagogie, et d'un mode de gouvernement qui consiste, encore et toujours, à diviser pour régner : les chômeurs contre les travailleurs, les étrangers contre les Français, les nomades contre les sédentaires, les musulmans contre les chrétiens, les instituteurs contre les curés, et les personnes cultivées, qui se prennent la tête sur de la littérature à la khon, contre les gens simples au bon sens bien de chez nous... Stratégie pitoyable, et dont je ne suis même pas sûre qu'elle soit encore efficace, Dieu (?) merci !
- MrBrightsideEmpereur
C'est malheureusement une chose avec laquelle j'ai du apprendre à faire en langue: on doit donner à l'élève un niveau. tant mieux si on arrive à glisser des éléments culturels (litté/civi) dans notre cours, mais le CECRL lui s'en fout, il faut que l'élève ai un maniement de la langue fonctionnel et utilitaire :/
- jehanneNiveau 8
Beau texte, oui, mais je crains que la partie ne soit perdue...
Gros accès de pessimisme, ce soir...
Gros accès de pessimisme, ce soir...
- MelanieSLBDoyen
MrBrightside, la clé, c'est de faire en sorte que pour réussir ce que tu leur donnes, ils doivent connaitre certains aspects culturels.
Je ne sais pas comment appliquer ça en prepa, et d'ailleurs, je suis de savoir que cette m**** sévit aussi en prépa, mais en collège, par exemple, sur la nourriture, c'est faire en sorte qu'ils doivent connaitre le Sunday Roast/Lunch/Dinner, comme on voudra bien l'appeler, pour réussir une CO par exemple.
Je ne sais pas comment appliquer ça en prepa, et d'ailleurs, je suis de savoir que cette m**** sévit aussi en prépa, mais en collège, par exemple, sur la nourriture, c'est faire en sorte qu'ils doivent connaitre le Sunday Roast/Lunch/Dinner, comme on voudra bien l'appeler, pour réussir une CO par exemple.
_________________
La réforme du collège en clair : www.reformeducollege.fr .
Et pour ceux qui voudraient en comprendre quelques fondements idéologiques:
De l’école, Jean-Claude Milner, visionnaire en 1984 (ça ne s'invente pas!) de ce qui nous arrive: "On ne dira pas que les enseignants sont l'appendice inutile d'une institution dangereuse et presque criminelle; on dira seulement qu'ils doivent devenir Autres: animateurs, éducateurs, grands frères, nourrices, etc. La liste est variable. Que, par là, les enseignants cessent d’être ce qu'ils doivent être, c'est encore une fois sortir de la question. On ne dira pas que les enseignants n'ont pas à exister, mais qu'ils ont à exister Autrement. Que cette Autre existence consiste à renoncer à soi-même pour disparaître dans la nuit éducative et s'y frotter, tous corps et tous esprits confondus, avec les partenaires de l'acte éducatif - manutentionnaires, parents, élèves, etc. -, seul un méchant pourrait en prendre ombrage." (page 24)
- MelanieSLBDoyen
Pour la littérature en collège, je commence ça tout doucement: travail sur la phonétique (et admiration de la beauté du poème en même temps; bon, là, je rêve pour les élèves), puis de la traduction à la rentrée. Le CECRL, aux oubliettes. Parce que, autant civi et CECRL, ça peut aller, autant CECRL et littérature, c'est quand même plus compliqué.
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Et pour ceux qui voudraient en comprendre quelques fondements idéologiques:
De l’école, Jean-Claude Milner, visionnaire en 1984 (ça ne s'invente pas!) de ce qui nous arrive: "On ne dira pas que les enseignants sont l'appendice inutile d'une institution dangereuse et presque criminelle; on dira seulement qu'ils doivent devenir Autres: animateurs, éducateurs, grands frères, nourrices, etc. La liste est variable. Que, par là, les enseignants cessent d’être ce qu'ils doivent être, c'est encore une fois sortir de la question. On ne dira pas que les enseignants n'ont pas à exister, mais qu'ils ont à exister Autrement. Que cette Autre existence consiste à renoncer à soi-même pour disparaître dans la nuit éducative et s'y frotter, tous corps et tous esprits confondus, avec les partenaires de l'acte éducatif - manutentionnaires, parents, élèves, etc. -, seul un méchant pourrait en prendre ombrage." (page 24)
- MrBrightsideEmpereur
MelanieSLB a écrit:MrBrightside, la clé, c'est de faire en sorte que pour réussir ce que tu leur donnes, ils doivent connaitre certains aspects culturels.
Je ne sais pas comment appliquer ça en prepa, et d'ailleurs, je suis de savoir que cette m**** sévit aussi en prépa, mais en collège, par exemple, sur la nourriture, c'est faire en sorte qu'ils doivent connaitre le Sunday Roast/Lunch/Dinner, comme on voudra bien l'appeler, pour réussir une CO par exemple.
Non non, je te rassure, pas de CECRL en prépa Je me dépatouille juste péniblement entre des élèves presque B2, et des LV2 à peine A1....
En prépa, ils doivent connaitre de la civi (les QCM de civi en école de commerce ont été abolis récemment. Bon après, rien de trop historique, il leur faut une bonne culture contemporaine du monde anglo-saxon dirons nous.) Du reste, je suis assez libre, et je ne vais pas me gêner pour leur faire étudier une nouvelle au troisième trimestre!
- Palombella RossaNeoprof expérimenté
Mélenchon lit Les Misérables :
https://www.youtube.com/watch?v=HjQHKQn7pbI
Me croirez-vous ? Je trouve que le texte du père Hugo tient encore méchamment bien la route !
https://www.youtube.com/watch?v=HjQHKQn7pbI
Me croirez-vous ? Je trouve que le texte du père Hugo tient encore méchamment bien la route !
- MelanieSLBDoyen
Ouf, MrBrightside, tu m'avais quand même sérieusement fait flippé, là!
Le niveau des élèves, ça aussi, c'est :marteau: . 3eme, après 6 mois à le revoir toutes les semaines pour l'interro, on en est toujours à I am/You am/He are/...
Le niveau des élèves, ça aussi, c'est :marteau: . 3eme, après 6 mois à le revoir toutes les semaines pour l'interro, on en est toujours à I am/You am/He are/...
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Et pour ceux qui voudraient en comprendre quelques fondements idéologiques:
De l’école, Jean-Claude Milner, visionnaire en 1984 (ça ne s'invente pas!) de ce qui nous arrive: "On ne dira pas que les enseignants sont l'appendice inutile d'une institution dangereuse et presque criminelle; on dira seulement qu'ils doivent devenir Autres: animateurs, éducateurs, grands frères, nourrices, etc. La liste est variable. Que, par là, les enseignants cessent d’être ce qu'ils doivent être, c'est encore une fois sortir de la question. On ne dira pas que les enseignants n'ont pas à exister, mais qu'ils ont à exister Autrement. Que cette Autre existence consiste à renoncer à soi-même pour disparaître dans la nuit éducative et s'y frotter, tous corps et tous esprits confondus, avec les partenaires de l'acte éducatif - manutentionnaires, parents, élèves, etc. -, seul un méchant pourrait en prendre ombrage." (page 24)
- CondorcetOracle
Ce manque d'appétit pour les savoirs palpable dans nos sociétés a pour corollaire une moindre exigence vis-à-vis de nos élites intellectuelles et probablement (du moins en sciences humaines et sociales) un rythme de publication incompatible avec une réflexion poussée. La vieille thèse mûrie durant vingt ans (aujourd'hui devenue l'habilitation à diriger des recherches) suscite des hurlements d'effroi tandis que la possibilité même d'être rémunéré en tant que chercheur sans rien publier pendant quelques années vous désigne immédiatement à la vindicte publique. La logique de l'immédiateté, du retour sur investissement, de la transparence totale de vos méthodes n'est pas l'apanage de la finance mais dépeint bel et bien le monde dans lequel nous vivons : assoiffé de résultats, de données chiffrées, de flux. Au contraire, apprendre, comprendre, étendre demande de la lenteur, de la patience, de la contingence. Tout ce que nous nous refusons. Et pourtant l'homme n'est pas un ordinateur !
- Palombella RossaNeoprof expérimenté
MelanieSLB a écrit:Ouf, MrBrightside, tu m'avais quand même sérieusement fait flippé, là!
Le niveau des élèves, ça aussi, c'est :marteau: . 3eme, après 6 mois à le revoir toutes les semaines pour l'interro, on en est toujours à I am/You am/He are/...
En français, c'est "tu est"... logique...
- MrBrightsideEmpereur
MelanieSLB a écrit:Ouf, MrBrightside, tu m'avais quand même sérieusement fait flippé, là!
Le niveau des élèves, ça aussi, c'est . 3eme, après 6 mois à le revoir toutes les semaines pour l'interro, on en est toujours à I am/You am/He are/...
En deuxième année, 75% ne maîtrisent toujours pas le s à la 3è personne tu sais. Mais bon, encore un truc qui ne sert pas à la guichetière je suppose :/
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