Les stagiaires n'en peuvent plus...

pseudo-alison a écrit:C'est clair que cette année les préparations nous prennent énormément de temps il faut trouver les bon docs ect. on en est tous là. A coté de ça une fois devant les élèves (qui n'ont pas conscience de tout le travail que ça nous a demandé) il faut pouvoir les gérer, les occuper utilement et transmettre des savoirs et des savoirs faire ... et boucler le programme avec ces défis

Oui, sans compter les corrections de copies qui s'entassent (je dois en être à 8 paquets là, sans compter ceux des brevets blanc qui vont bientôt arriver), les réunions diverses, les conseils de classe, la paperasse (bulletins, etc.), les heures de colle/rapports éventuels à écrire, et bien sûr les journées de formation!

J'en ai marre, je veux être en vacances d'été...

Ca arrive, ça arrive, d'ici là il faut tenir comme dit ma principale (surtout que j'ai des enfants à côté de ça) et des fois penser à nous quitte à se tapper un fou rire devant la bétise d'un élève, les casser un peu gentillement, bref prendre du plaisir aussi ...

J'ai hate d'être en vacances d'été, peu importe l'issue de cette année, elle est tellement difficile à vivre que ceux qui y survivent sont bien courageux

pseudo-alison a écrit:C'est clair que cette année les préparations nous prennent énormément de temps il faut trouver les bon docs ect. on en est tous là. A coté de ça une fois devant les élèves (qui n'ont pas conscience de tout le travail que ça nous a demandé) il faut pouvoir les gérer, les occuper utilement et transmettre des savoirs et des savoirs faire ... et boucler le programme avec ces défis

Voila, c'est exactement ça !!!! On passe des heures à préparer des cours et en face de moi j'ai des élèves blasés

Un exemple aujourd'hui : en première, je fais la correction de leur DS avec un PPT de méthode où je ré-explique pas à pas chaque point du commentaire de texte.
A la fin de l'heure, une vient me voir en me disant que c'est dommage que je fasse ça maintenant et que j'aurais du le faire avant. OR :
- on avait présenté l'épreuve avant les vacs de Noel + un exercice pour comprendre la "consigne" et recherche les idées dans le texte
- je leur avait distribué une fiche qui récapitulait chaque point
- ils avaient le possibilité de faire un commentaire pendant les vacs, noté que si ca augmentait la moyenne
- on avait revu en classe la méthode avec un exercice de suivi de la consigne / repérage des citations puis certains m'avaient rendu une introduction
- ils ont eu le droit pendant le DS à leur feuille méthodo

Sur le coup, je n'ai pas su quoi lui dire. J'ai juste dit que si l'ensemble de la classe avait fait le devoir facultatif, j'aurais fait une correction plus détaillée. Elle m'a répondu que c'était vache.

j'ai envie d'en reparler demain car je n'ai pas appréciée et je n'arrive pas à laisser tomber. Qu'en pensez vous ?

Tu leur en reparles et tu les mets devant LEURS responsabilités, tu leur a déjà donné la méthode et premis de l'utiliser en DS, tu ne peux pas faire le travail à leur place.
Marre de ces gosses qui ont toujours des revendications et qui à côté de ça ne fournissent que peu d'efforts quand nous ça nous mine qu'ils ne réussissent pas :colere:

Oui c'est clair.
D'autant plus qu'ils n'ont même pas idée du temps qu'on passe à leur préparer des cours pour que ça leur plaise un minimum, ni du temps qu'on passe à corriger leurs copies. Des fois, je me dis que j'aimerais bien les voir à notre place, pour leur faire comprendre que c'est pas si facile.

Je pense que j'en reparlerai demain en leur demandant s'ils ont regardé leurs copies et s'ils ont des questions sur la méthode parce que ca ne m'a vraiment pas plus et je ne fais qu'y penser.

Ah, je suis bien remonté !

Une élève qui me pourrit la vie depuis le début de l'année (à moi et à tous mes collègues hein) m'a fait faire une légère sortie de route... Pour vous expliquer de manière simple : la classe (2nde) est assez faible, j'avais parfois du mal à obtenir le calme, mais depuis décembre, je l'ai bien en main. Hé bien c'est clair : quand la gamine n'est pas là, tout se passe très bien. Il suffit qu'elle daigne venir (oui, car absentéisme et tout le tremblement) pour que l'ambiance soit déjà plus tendue. C'est assez incroyable !

Donc aujourd'hui, elle arrive en retard (comme souvent), avec deux acolytes, et un billet de l'infirmerie. Or, il n'y a que 2 noms sur le billet, et pas le sien. Je lui demande de repartir chercher son mot : alors là elle s'agace "Oui, comment, bla bla bla, vous m'agressez", et là elle part en claquant la porte de ma salle (ou presque, j'ai rattrapé la porte à temps) et la moutarde me montant au nez... je lui sors dans le couloir : "Non mais vous vous foutez de ma g* ?!"

Alors oui, c'est pas bien, mais là franchement fallait que ça sorte. La discussion monte dans le couloir (enfin, je lui dit de revenir s'excuser en gros), elle finit par partir... et revenir avec son mot de la vie scolaire comme je le lui ai demandé...

Bilan : mes collègues me disent que c'est pas grave, ma tutrice m'a dit de surtout pas m'en faire pour ça, mon collègue qui était dans la salle d'à côté m'a gentiment charrié en SDP, surtout qu'il avait une autre de mes classes (qui m'adore), et il m'a dit qu'ils n'en menaient pas large de m'entendre m'énerver comme ça...

Le paradoxe est que je croyais que ça allait mettre ma séance en l'air (je suis franchement pas d'un naturel colérique, alors j'ai l'impression que c'est la fin du monde !), mais non, la classe s'est bien tenue à carreau pendant que je culpabilisais dans ma tête...

Bon, ça me trotte encore dans la tête donc je viens vous demander ce que vous en pensez. Est-ce vraiment très grave ? Je précise qu'à la fin de l'heure, je ai à nouveau remonté les bretelles à la gamine - tout en m'excusant de m'être emporté (j'ai la conscience tranquille). Ce qui ne l'a pas empêchée de continuer sur le même ton, d'ailleurs.

Attends, c'est clair que tu as utilisé UN GROS MOT mais bon hein ce n'est pas la fin du monde !!! :lol: Ca arrive ! Surtout si ta tutrice ne t'en as pas voulu (là par contre, j'imagine la tête de la mienne ou de nombre de tes collègues). Mais voila, c'est la vie, c'ets fait de toute façon, passe à autre chose et essaie de "l'ignorer" un moment pour te calmer et ne pas culpabiliser.

Non c'est pas 'grave' on est aussi humains et des fois on craque (même que des fois j'hésite entre aller en secouer un ou m'arracher littéralement les cheveux de rage !).

Quand c'est comme ça c'est plutôt à l'élève de s'exuser (sauf si on a réellement dépassé les limites ce qui me semble pas être le cas), c'est SON comportement qui a amené à cette situation. Quand un élève 'péte un cable' dans mon cours j'en profite en fin d'heure pour rappeller les rôles de chacun et la place de chacun et surtout le respect dû au professeur, généralement ils finissent par regretter quand on met des mots sur ce qui s'est passé et qu'ils se rendent compte de l'énormité dans leur comportement ... après il y en a qui sont têtu (j'en ai eu une comme cela qui ne voulait pas reconnaître son erreur et contestait ma sanction) et là c'est 'c'est moi qui décide, point barre pas de discution'

Tu as bien réagi. Aucun souci.

Mais non, c'est pas grave. T'aurais du voir comment j'ai parlé à toutes mes classes aujourd'hui et ce que je leur ai dit (moi, faut que je m'arrête avant de partir complètement en vrille): vous vous foutez du monde, si vous voulez être au chomage et dormir sous les ponts toute votre vie, vous pouvez dégager, etc. Et ce n'est même pas si grave. Tant que ce n'est pas régulier, ça peut marquer les esprits et en calmer certains. (Je ne suis plus stagiaire mais je n'en peux plus).

Mardi, j'ai bien dit conclu un sermon par "donc ce que tu dis est complètement stupide". Il a été scotché, il s'est tu pour une fois

*Fifi* a écrit:Et c'est là que bibi s'amuse à faire des 'fiches de travail' qui complètent les documents du manuel et posent d'autres questions. Peut-être que je veux trop en faire pour cette année ...
Mais en fait, là mes cours sont prêts pour demain, mais je me crève en cours.

C'est ce qu'il faut faire Mais si tu te couches tous les soirs trop tard pour les monter, un moment donné tant pis : pages du manuel etpicétou!

Kelem, on s'en veut tous quand on explose (et encore là, c'était modéré) mais ça sert aussi à montrer à certains cas que les professeurs aussi ont leurs limites...

Bon moi je suis à bout nerveusement, j'ai réprimé ce matin une crise d'angoisse, ma dernière remonte à l'arrivée à Châlons et j'avais enterré ma grand-mère deux jours avant...
Mon copain me reproche de râler tous les soirs et il a raison, lui aussi subi l'entrée dans la vie active, mais j'ai besoin d'extérioriser, effectivement c'est tous les jours et en permanence mais j'y pense en permanence, je suis stressée, angoissée, j'en rêve la nuit !
En plus je dois gérer notre déménagement à côté...

Bref, ça me fait un peu peur, j'ai été spasmophile 5 ans, alors même si pour l'instant je contrôle, j'ai peur que ça recommence...

Au pire fais-toi arrêter quelques jours. Tu as besoin de souffler un peu là. Il ne faut pas que ça te bousille la santé.

Le rythme qu'on vit est loin d'être facile, c'est clair. Mon expérience de stagiaire: on est censé être en ce moment en période de "décharge", c'est à dire ne faire plus que la moitié de nos cours (pour l'autre on est remplacés par un M2 en stage en responsabilité) et c'est censé être plus cool; sauf qu'au lieu de tourner à 18h/semaine je suis maintenant à 22h/semaine à cause de deux jours de formation obligatoires rajoutés pendant toute cette période. Il faut aussi dire qu'en moyenne pour aller à ces formations, j'ai 2h de route aller-retour. Je ne vois pas en quoi c'est une décharge ... Je suis fatiguée, et je n'arrive pas plus à gérer ma classe difficile de 4ème alors que je pensais prendre du temps pour réfléchir à des moyens de la reprendre en mains. Bref, je maudits le système, même si je m'étais jurée de ne plus jamais me plaindre une fois que j'aurai le capes...

Hier, en cours, agacée, face à un élève insupportable, j'ai dit : "Ferme ta bouche !". Les élèves étaient étonnés ; ils s'attendaient à un autre mot.

Un de mes élèves m'a dit en partant que j'avais l'air fatiguée. C'est donc signe que je leur fais pitié. Je me sens minable.

Ciara a écrit:C'est donc signe que je leur fais pitié. Je me sens minable.

je ne le vois pas comme toi: c'est surtout signe que certains élèves t'apprécient vraiment au point d'être attentifs à toi. Les élèves relous eux ne sont pas assez attentifs pour remarquer ce genre de chose. Tu n'as donc pas (selon moi) à te sentir minable du fait d'être appréciée. Courage !

astopia a écrit:Au pire fais-toi arrêter quelques jours. Tu as besoin de souffler un peu là. Il ne faut pas que ça te bousille la santé.

A vrai dire je n'ai plus de médecin en ce moment et je n'ai pas trop envie d'en tester un, et puis je serais encore plus stressée du fait du retard sur le programme... Du coup je ne me reposerais pas vraiment. Si je vois que je ne contrôle plus je passerai chez mon ancienne psychologue, qu'elle m'envoie à un médecin pour avoir un arrêt.

Mirabella a écrit:Le rythme qu'on vit est loin d'être facile, c'est clair. Mon expérience de stagiaire: on est censé être en ce moment en période de "décharge", c'est à dire ne faire plus que la moitié de nos cours (pour l'autre on est remplacés par un M2 en stage en responsabilité) et c'est censé être plus cool; sauf qu'au lieu de tourner à 18h/semaine je suis maintenant à 22h/semaine à cause de deux jours de formation obligatoires rajoutés pendant toute cette période. Il faut aussi dire qu'en moyenne pour aller à ces formations, j'ai 2h de route aller-retour. Je ne vois pas en quoi c'est une décharge ... Je suis fatiguée, et je n'arrive pas plus à gérer ma classe difficile de 4ème alors que je pensais prendre du temps pour réfléchir à des moyens de la reprendre en mains. Bref, je maudits le système, même si je m'étais jurée de ne plus jamais me plaindre une fois que j'aurai le capes...

Quelle horreur ! Ici pas de ça, on reste à 18h avec des formations toutes les 2, 3 semaines et heureusement !
Et moi qui me plains de mon heure et demie (aller) de transport pour aller aux formations disciplinaires...

Sinon mes 2ndes ont été détestables, les autres pas tellement mieux, une collègue a entendu le chahut et m'en a parlé (gentillement), elle m'a proposé de me visiter la semaine prochaine (parce que la dernière fois que mon tuteur est passé, les élèves se sont calmés donc à voir si ça sera pareil avec elle) et mon tuteur me visite le 7 février.

A vraie dire, je ne vois plus comment réussir à changer les choses, j'ai l'impression de ne pas être à la hauteur. Comme disait l'une d'entre vous, là j'attends juste la fin même plus la titularisation.

Enfin là je vais passer un documentaire en ECJS, ça me fera une pause.

Mirabella a écrit:

Ciara a écrit:C'est donc signe que je leur fais pitié. Je me sens minable.

je ne le vois pas comme toi: c'est surtout signe que certains élèves t'apprécient vraiment au point d'être attentifs à toi. Les élèves relous eux ne sont pas assez attentifs pour remarquer ce genre de chose. Tu n'as donc pas (selon moi) à te sentir minable du fait d'être appréciée. Courage !

Itou.

Si je devais compter le nombre de fois où je dis "Putain" ou "'tain" dans une semaine, ça me déprimerai je pense... :|

Mirabella a écrit:

Ciara a écrit:C'est donc signe que je leur fais pitié. Je me sens minable.

je ne le vois pas comme toi: c'est surtout signe que certains élèves t'apprécient vraiment au point d'être attentifs à toi. Les élèves relous eux ne sont pas assez attentifs pour remarquer ce genre de chose. Tu n'as donc pas (selon moi) à te sentir minable du fait d'être appréciée. Courage !

Je suis d'accord !

Les marques d'attentions que vous portent les élèves ne sont pas dépourvues de malice...

Ciara a écrit:Hier, en cours, agacée, face à un élève insupportable, j'ai dit : "Ferme ta bouche !". Les élèves étaient étonnés ; ils s'attendaient à un autre mot.

Un de mes élèves m'a dit en partant que j'avais l'air fatiguée. C'est donc signe que je leur fais pitié. Je me sens minable.

mais non Ciara ! moi l'autre jour ils m'ont demandé si j'étais pas malade, étonnée, je leur ai demandé pourquoi : "vous êtes toute pâle !"

j'ai trouvé ça plutôt gentil ; ils savent qu'on est débutantes, ce n'est pas pour autant qu'ils ont pitié !