- Hervé HervéFidèle du forum
L’Association des Professeurs de Langues Anciennes de l’Enseignement Supérieur (APLAES) a interrogé le candidat du Front de gauche (document ci-dessous). Il répond ici à Jean-Yves Guillaumin, le président de l’association.
Monsieur le Président,
Je vous remercie de l’intérêt que vous manifestez envers la campagne que je mène au nom du Front de Gauche.
Vous me faites parvenir le manifeste de votre association qui fait état de vos craintes sur l’avenir de l’Université française et plus particulièrement la place qui y est accordée aux les langues anciennes.
Je veux d’abord vous dire que nous partageons les préoccupations exprimées dans votre motion du 28 mai 2011, votée à l’unanimité. Les évolutions qui traversent l’Université nous procurent des inquiétudes identiques. La dérive utilitariste que vous relevez à juste titre se situe aux antipodes de la mission d’une Université digne de ce nom. Malheureusement elle n’est que le prolongement d’une conception utilitariste et minimaliste des savoirs qui déstabilise aussi le Secondaire. Le Livret de compétences au collège en constitue un exemple édifiant.
Nous récusons le concept de « compétences », véritable arme de destruction massive des savoirs disciplinaires. Les diplômes doivent sanctionner l’acquisition de connaissances et permettre la délivrance de qualifications nationales.
Jusqu’ici, le modèle républicain visait à répartir les équipements d’enseignement supérieur dans une logique d’aménagement du territoire. Avec la loi LRU, c’est un tout autre modèle qui a été imposé : autonomie, concurrence entre universités, concentration des moyens publics sur quelques fleurons, rapprochement avec les entreprises.
L’Université, comme l’ensemble du système éducatif républicain, doit faire face à une offensive de grande ampleur visant à faire entrer des critères totalement étrangers à la notion de culture humaniste émancipatrice, tels que la rentabilité, le profit ou la concurrence.
Quelle place, dès lors, pour l’étude des langues anciennes, qu’un tel modèle voit comme un héritage suranné d’une culture humaniste dépassée ? Aucune !
Ce n’est pas notre vision de l’Université. Pour l’enseignement supérieur et la recherche, nous engagerons rapidement la reconstruction du service public dans ses missions prioritaires, pour l’égal accès au savoir de tous les jeunes, quels que soient leur lieu d’habitation, les revenus et le milieu socioculturel de leur famille, ainsi que pour l’accueil des étudiants étrangers qui le souhaitent dans une vision non marchande de contribution au développement et à la coopération entre les peuples. Nous voulons élargir à toute la société les possibilités d’accès aux formes les plus élaborées du savoir scientifique et permettre à tout(e) étudiant(e) d’aller au bout de ses possibilités, avec le souci permanent de la validation des parcours et des acquis.
Dans un tel cadre, l’étude des langues anciennes dans le Supérieur doit être préservée et développée. Par ailleurs, cette étude ne peut être découplée de l’enseignement de ces langues dans le Secondaire. Une réflexion doit être menée sur la place qu’elles y occupent et celle qu’elles devraient y prendre.
Le Front de gauche de l’éducation est, bien évidemment, disposé, dans le cadre de la campagne des présidentielles, à vous rencontrer. Je vous invite à contacter François Cocq (cocqf@free.fr).
Je vous prie de recevoir, Monsieur le Président, mes cordiales salutations.
Jean-Luc Mélenchon
Monsieur le Président,
Je vous remercie de l’intérêt que vous manifestez envers la campagne que je mène au nom du Front de Gauche.
Vous me faites parvenir le manifeste de votre association qui fait état de vos craintes sur l’avenir de l’Université française et plus particulièrement la place qui y est accordée aux les langues anciennes.
Je veux d’abord vous dire que nous partageons les préoccupations exprimées dans votre motion du 28 mai 2011, votée à l’unanimité. Les évolutions qui traversent l’Université nous procurent des inquiétudes identiques. La dérive utilitariste que vous relevez à juste titre se situe aux antipodes de la mission d’une Université digne de ce nom. Malheureusement elle n’est que le prolongement d’une conception utilitariste et minimaliste des savoirs qui déstabilise aussi le Secondaire. Le Livret de compétences au collège en constitue un exemple édifiant.
Nous récusons le concept de « compétences », véritable arme de destruction massive des savoirs disciplinaires. Les diplômes doivent sanctionner l’acquisition de connaissances et permettre la délivrance de qualifications nationales.
Jusqu’ici, le modèle républicain visait à répartir les équipements d’enseignement supérieur dans une logique d’aménagement du territoire. Avec la loi LRU, c’est un tout autre modèle qui a été imposé : autonomie, concurrence entre universités, concentration des moyens publics sur quelques fleurons, rapprochement avec les entreprises.
L’Université, comme l’ensemble du système éducatif républicain, doit faire face à une offensive de grande ampleur visant à faire entrer des critères totalement étrangers à la notion de culture humaniste émancipatrice, tels que la rentabilité, le profit ou la concurrence.
Quelle place, dès lors, pour l’étude des langues anciennes, qu’un tel modèle voit comme un héritage suranné d’une culture humaniste dépassée ? Aucune !
Ce n’est pas notre vision de l’Université. Pour l’enseignement supérieur et la recherche, nous engagerons rapidement la reconstruction du service public dans ses missions prioritaires, pour l’égal accès au savoir de tous les jeunes, quels que soient leur lieu d’habitation, les revenus et le milieu socioculturel de leur famille, ainsi que pour l’accueil des étudiants étrangers qui le souhaitent dans une vision non marchande de contribution au développement et à la coopération entre les peuples. Nous voulons élargir à toute la société les possibilités d’accès aux formes les plus élaborées du savoir scientifique et permettre à tout(e) étudiant(e) d’aller au bout de ses possibilités, avec le souci permanent de la validation des parcours et des acquis.
Dans un tel cadre, l’étude des langues anciennes dans le Supérieur doit être préservée et développée. Par ailleurs, cette étude ne peut être découplée de l’enseignement de ces langues dans le Secondaire. Une réflexion doit être menée sur la place qu’elles y occupent et celle qu’elles devraient y prendre.
Le Front de gauche de l’éducation est, bien évidemment, disposé, dans le cadre de la campagne des présidentielles, à vous rencontrer. Je vous invite à contacter François Cocq (cocqf@free.fr).
Je vous prie de recevoir, Monsieur le Président, mes cordiales salutations.
Jean-Luc Mélenchon
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