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- bellaciaoFidèle du forum
J'avais prévu de faire ma séquence poésie plus tard, sur la poésie lyrique ; or, je dois changer en raison d'un concours de poésie auquel mes 4e sont inscrits, et pour lequel il faut les poèmes qu'ils auront écrits début mars. Je pense donc placer cette séquence juste avant le fantastique et en profiter pour prendre un thème intéressant comme "Poésie et mystère". J'ai recensé les poèmes suivants :
- Le Revenant, de Baudelaire (ce sera mon premier)
- Ophélie (la première partie) de Rimbaud
- Mon rêve familier deNerval de Verlaine ! (erreur rectifiée)
Je peux trouver un poème de Victor Hugo (les Djinns peut-être ?) et je pense à La Lorelei d'Apollinaire et à J'ai tant rêvé de toi de Desnos.
Ces poèmes-là me plaisent. En voyez-vous un sur ce thème qu'il serait dommage de manquer ?
- Le Revenant, de Baudelaire (ce sera mon premier)
- Ophélie (la première partie) de Rimbaud
- Mon rêve familier de
Je peux trouver un poème de Victor Hugo (les Djinns peut-être ?) et je pense à La Lorelei d'Apollinaire et à J'ai tant rêvé de toi de Desnos.
Ces poèmes-là me plaisent. En voyez-vous un sur ce thème qu'il serait dommage de manquer ?
- SessiExpert
Cauchemar, de Verlaine (Poèmes Saturniens)
J'ai vu passer dans mon rêve
- Tel l'ouragan sur la grève, -
D'une main tenant un glaive
Et de l'autre un sablier,
Ce cavalier
Des ballades d'Allemagne
Qu'à travers ville et campagne,
Et du fleuve à la montagne,
Et des forêts au vallon,
Un étalon
Rouge-flamme et noir d'ébène,
Sans bride, ni mors, ni rêne,
Ni hop ! ni cravache, entraîne
Parmi des râlements sourds
Toujours ! toujours !
Un grand feutre à longue plume
Ombrait son oeil qui s'allume
Et s'éteint. Tel, dans la brume,
Éclate et meurt l'éclair bleu
D'une arme à feu.
Comme l'aile d'une orfraie
Qu'un subit orage effraie,
Par l'air que la neige raie,
Son manteau se soulevant
Claquait au vent,
Et montrait d'un air de gloire
Un torse d'ombre et d'ivoire,
Tandis que dans la nuit noire
Luisaient en des cris stridents
Trente-deux dents.
J'ai vu passer dans mon rêve
- Tel l'ouragan sur la grève, -
D'une main tenant un glaive
Et de l'autre un sablier,
Ce cavalier
Des ballades d'Allemagne
Qu'à travers ville et campagne,
Et du fleuve à la montagne,
Et des forêts au vallon,
Un étalon
Rouge-flamme et noir d'ébène,
Sans bride, ni mors, ni rêne,
Ni hop ! ni cravache, entraîne
Parmi des râlements sourds
Toujours ! toujours !
Un grand feutre à longue plume
Ombrait son oeil qui s'allume
Et s'éteint. Tel, dans la brume,
Éclate et meurt l'éclair bleu
D'une arme à feu.
Comme l'aile d'une orfraie
Qu'un subit orage effraie,
Par l'air que la neige raie,
Son manteau se soulevant
Claquait au vent,
Et montrait d'un air de gloire
Un torse d'ombre et d'ivoire,
Tandis que dans la nuit noire
Luisaient en des cris stridents
Trente-deux dents.
_________________
- Tout ce que nous pouvons faire est d'ajouter à la création, le plus que nous le pouvons, pendant que d'autres travaillent à la destruction. C'est ce long, patient et secret effort qui a fait avancer réellement les hommes depuis qu'ils ont une histoire.-
Albert Camus
- bellaciaoFidèle du forum
Merci ! Cela ouvre une perspective un peu plus masculine... A part le Revenant, j'ai surtout des femmes !
- henrietteMédiateur
Il y a aussi des choses chez Aloysius Bertrand je pense (La ronde sous la cloche par exemple), ou tout simplement Nuit Rhénane ?
- bellaciaoFidèle du forum
Merci. J'ai vu un poème dans un manuel, mais il ne me plaisait pas tellement. Je vais chercher du côté des titres que tu me proposes.
- LeelouNiveau 6
J'aime bien Ondine d'Aloysius Bertrand .
- SessiExpert
Une année, j'ai étudié "Mon Bisaïeul" d'A. Bertrand, il est dans le Fleur d'Encre 4°, première édition.
_________________
- Tout ce que nous pouvons faire est d'ajouter à la création, le plus que nous le pouvons, pendant que d'autres travaillent à la destruction. C'est ce long, patient et secret effort qui a fait avancer réellement les hommes depuis qu'ils ont une histoire.-
Albert Camus
- frimoussette77Guide spirituel
Je connais "Mon rêve familier" de Verlaine pas de Nerval.
Dans le nouveau fleurs d'encre, il y a "Scarbo" d'Aloysius Bertrand.
Dans le nouveau fleurs d'encre, il y a "Scarbo" d'Aloysius Bertrand.
- bellaciaoFidèle du forum
frimoussette77 a écrit:Je connais "Mon rêve familier" de Verlaine pas de Nerval.
Bien sûr, tu fais bien de corriger, je ne me suis pas aperçue de mon erreur.
Dans le nouveau fleurs d'encre, il y a "Scarbo" d'Aloysius Bertrand.
Oui, c'est celui-ci que j'ai vu.
- bellaciaoFidèle du forum
Au passage, je recherche sur internet une ou des études sur les Djinns pour compléter ce que j'ai fait et vérifier si je n'ai rien oublié, et voici ce que je trouve :
http://eduscol.education.fr/dossier/jeuxserieux/cadre-educatif/francais/poeme-les-djinns-victor-hugo
Ca m'aide !!! :lol!:
http://eduscol.education.fr/dossier/jeuxserieux/cadre-educatif/francais/poeme-les-djinns-victor-hugo
Ca m'aide !!! :lol!:
- LoreleiNiveau 2
Bonjour,
Beaucoup d'entre vous classent Mon rêve familier de Verlaine de poème fantastique ou pouvant servir à l'étude du fantastique. Mais en quoi appartient-il à ce courant artistique ? Le fantastique ne se définit-il pas par la frontière non franche entre ce qui est réel et ce qui ne l'est pas ? Dans ce poème, le poète dit bien qu'il rêve et que l'apparition de la jeune femme n'est autre que le fruit de son imagination. Où se situe alors l'hésitation propre au fantastique ? Si quelqu'un peut me renseigner car j'avoue que je ne comprends pas très bien cette qualification d'autant plus qu'elle est soutenue par Eduscol...
Beaucoup d'entre vous classent Mon rêve familier de Verlaine de poème fantastique ou pouvant servir à l'étude du fantastique. Mais en quoi appartient-il à ce courant artistique ? Le fantastique ne se définit-il pas par la frontière non franche entre ce qui est réel et ce qui ne l'est pas ? Dans ce poème, le poète dit bien qu'il rêve et que l'apparition de la jeune femme n'est autre que le fruit de son imagination. Où se situe alors l'hésitation propre au fantastique ? Si quelqu'un peut me renseigner car j'avoue que je ne comprends pas très bien cette qualification d'autant plus qu'elle est soutenue par Eduscol...
- miss sophieExpert spécialisé
Je ne crois pas que quiconque ait qualifié ce poème de Verlaine de fantastique, simplement, le thème du rêve permet de le rattacher à l'étude de ce genre quand on cherche une récitation qui ne soit pas complètement décrochée des thèmes travaillés, c'est tout.
- AurevillyHabitué du forum
Terreur (d'un certain Guy de Valmont!), Soleils couchants, celui de Verlaine et La Nuit de décembre de Musset qui plait beaucoup. C'est vrai que l'on est parfois à la frontière de la définition du fantastique...
- cannelle21Grand Maître
Il y a Lénore, de Bürger, long poème traduit par Gérard de Nerval. Pour une mise en voix c'est relativement savoureux : https://claudialucia-malibrairie.blogspot.fr/2012/03/les-romantiques-et-le-fantastique.html
_________________
Il y a des gens si bêtes que si une idée apparaissait à la surface de leur cerveau, elle se suiciderait, terrifiée de solitude.
- LeodaganFidèle du forum
Edgar Poe (traduction S. Mallarmé) :https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Po%C3%A8mes_d%E2%80%99Edgar_Poe
- LeodaganFidèle du forum
Supervielle : par exemple L'Allée ("Ne touchez pas l'épaule du cavalier qui passe").
- LeodaganFidèle du forum
L'HORREUR DE YULE
Il y a de la neige sur le sol
Et les vallées sont glacées
Une nuit sombre et profonde
Plonge le monde dans les ténèbres ;
Pourtant une lueur sur la colline laisse présager d'antiques festins impies.
La mort est tapie dans les nuages
La peur rôde dans la nuit,
Car les morts dans leurs suaires
Saluent la fuite précipitée du soleil,
Et entonnent des chants sauvages dans les bois, en dansant autour de l'autel de Yule, fongueux et blanc.
Ce n'est pas une brise terrestre
Qui fait ployer la forêt de chênes,
Où les branches malsaines s'entrelacent
Et étouffent sous l'étreinte d'un gui démentiel
Ces puissances sont les forces des ténèbres, surgie des tombes des peuples oublié des Druides.
H.P. Lovecraft ; décembre 1926
Il y a de la neige sur le sol
Et les vallées sont glacées
Une nuit sombre et profonde
Plonge le monde dans les ténèbres ;
Pourtant une lueur sur la colline laisse présager d'antiques festins impies.
La mort est tapie dans les nuages
La peur rôde dans la nuit,
Car les morts dans leurs suaires
Saluent la fuite précipitée du soleil,
Et entonnent des chants sauvages dans les bois, en dansant autour de l'autel de Yule, fongueux et blanc.
Ce n'est pas une brise terrestre
Qui fait ployer la forêt de chênes,
Où les branches malsaines s'entrelacent
Et étouffent sous l'étreinte d'un gui démentiel
Ces puissances sont les forces des ténèbres, surgie des tombes des peuples oublié des Druides.
H.P. Lovecraft ; décembre 1926
- LeodaganFidèle du forum
NEMESIS
De l'autre côté des portes du sommeil gardées par des goules,
Au delà des abîmes nocturnes éclairées par une lune blafarde,
J'ai vécu des vies sans nombre,
J'ai sondé du regard toutes choses;
Et je me débats et je crie jusqu'à l'aurore, Poussé à la folie par l'effroi.
J'ai tournoyé avec la Terre à l'aube des temps,
Quand le ciel était une flamme vaporeuse;
J'ai contemplé la béance du sombre univers
Où les noires planètes roulent sans but,
Où elles tourbillonent inaperçues dans leur horreur,
Sans savoir, ni éclat, ni nom.
J'ai dérivé sur des mers sans fin,
Sous des cieux sinistres aux nuages gris
Que déchirent des éclairs échevelés,
Qui résonnent de cris hystériques;
Des beuglements d'invisibles démons
Qui s'élèvent des eaux glauques.
Je me suis élancé tel un daim parmis les arches
Du bois originel et immémorial,
Où les chènes sentent la présence en marche
Qui se tapit là ou aucun esprit n'ose rôder,
Et je fuis la chose qui m'entoure et m'observe
Entre les branches mortes au-dessus de moi.
J'ai cheminé près de montagnes perçées de cavernes
Qui se dressent nues et stériles au milieu de la plaine,
J'ai bu de l'eau fétide des fontaines à grenouilles
Qui suintent vers le marais et vers l'océan;
Et dans les lacs brûlants j'ai vu des choses
Que je ne souhaite pas revoir.
J'ai contemplé le vaste palais orné de lierre,
J'ai parcourue sa grande salle désertées,
Où la lune qui se lève au dessus des vallées
Révèle les créatures sur les tapisseries murales;
D'étranges silhouettes tissées sans harmonie
Que je ne supporte pas de me remémorer.
Etonné, j'ai jeté un regard depuis les croisées
Sur les prairies qui pourrissaient à l'entour,
Sur le village aux nombreux toits ployés
Sous la malédiction d'une terre cernée de tombes;
Et, en direction des alignements d'urnes de marbre blanc,
J'ai écouté, cherchant à déceler un bruit.
J'ai hanté les tombeaux des âges,
Porté par les ailes de la peur, j'ai survolé
L'Erebus qui gronde en crachant des nuées;
Des précipices enneigés et lugubres;
Et des royaumes où le soleil du désert consumme
Ce qu'il ne peut jamais égayer.
J'étais vieux quand les premiers Pharaons montèrent
Sur le trône incrusté de joyaux aux bords du Nil;
J'étais vieux en ces ères incalculables
Où moi, et moi seul, était vil;
Et où l'Homme, encore pur et heureux vivait dans la félicité
Sur la lointaine île Arctique.
Oh, grand fut le péché de mon esprit,
Et grande est l'étendue de sa condamnation;
La compassion des Cieux ne peut le réconforter,
Et la tombe ne peut offrir aucun répit:
Depuis les éons infinis surgissent en battant
Les ailes des ténèbres impitoyables.
De l'autre côté des portes du sommeil gardées par des goules,
Au delà des abîmes nocturnes éclairées par une lune blafarde,
J'ai vécu des vies sans nombre,
J'ai sondé du regard toutes choses;
Et je me débats et je crie jusqu'à l'aurore, Poussé à la folie par l'effroi.
J'ai tournoyé avec la Terre à l'aube des temps,
Quand le ciel était une flamme vaporeuse;
J'ai contemplé la béance du sombre univers
Où les noires planètes roulent sans but,
Où elles tourbillonent inaperçues dans leur horreur,
Sans savoir, ni éclat, ni nom.
H.P. Lovecraft
De l'autre côté des portes du sommeil gardées par des goules,
Au delà des abîmes nocturnes éclairées par une lune blafarde,
J'ai vécu des vies sans nombre,
J'ai sondé du regard toutes choses;
Et je me débats et je crie jusqu'à l'aurore, Poussé à la folie par l'effroi.
J'ai tournoyé avec la Terre à l'aube des temps,
Quand le ciel était une flamme vaporeuse;
J'ai contemplé la béance du sombre univers
Où les noires planètes roulent sans but,
Où elles tourbillonent inaperçues dans leur horreur,
Sans savoir, ni éclat, ni nom.
J'ai dérivé sur des mers sans fin,
Sous des cieux sinistres aux nuages gris
Que déchirent des éclairs échevelés,
Qui résonnent de cris hystériques;
Des beuglements d'invisibles démons
Qui s'élèvent des eaux glauques.
Je me suis élancé tel un daim parmis les arches
Du bois originel et immémorial,
Où les chènes sentent la présence en marche
Qui se tapit là ou aucun esprit n'ose rôder,
Et je fuis la chose qui m'entoure et m'observe
Entre les branches mortes au-dessus de moi.
J'ai cheminé près de montagnes perçées de cavernes
Qui se dressent nues et stériles au milieu de la plaine,
J'ai bu de l'eau fétide des fontaines à grenouilles
Qui suintent vers le marais et vers l'océan;
Et dans les lacs brûlants j'ai vu des choses
Que je ne souhaite pas revoir.
J'ai contemplé le vaste palais orné de lierre,
J'ai parcourue sa grande salle désertées,
Où la lune qui se lève au dessus des vallées
Révèle les créatures sur les tapisseries murales;
D'étranges silhouettes tissées sans harmonie
Que je ne supporte pas de me remémorer.
Etonné, j'ai jeté un regard depuis les croisées
Sur les prairies qui pourrissaient à l'entour,
Sur le village aux nombreux toits ployés
Sous la malédiction d'une terre cernée de tombes;
Et, en direction des alignements d'urnes de marbre blanc,
J'ai écouté, cherchant à déceler un bruit.
J'ai hanté les tombeaux des âges,
Porté par les ailes de la peur, j'ai survolé
L'Erebus qui gronde en crachant des nuées;
Des précipices enneigés et lugubres;
Et des royaumes où le soleil du désert consumme
Ce qu'il ne peut jamais égayer.
J'étais vieux quand les premiers Pharaons montèrent
Sur le trône incrusté de joyaux aux bords du Nil;
J'étais vieux en ces ères incalculables
Où moi, et moi seul, était vil;
Et où l'Homme, encore pur et heureux vivait dans la félicité
Sur la lointaine île Arctique.
Oh, grand fut le péché de mon esprit,
Et grande est l'étendue de sa condamnation;
La compassion des Cieux ne peut le réconforter,
Et la tombe ne peut offrir aucun répit:
Depuis les éons infinis surgissent en battant
Les ailes des ténèbres impitoyables.
De l'autre côté des portes du sommeil gardées par des goules,
Au delà des abîmes nocturnes éclairées par une lune blafarde,
J'ai vécu des vies sans nombre,
J'ai sondé du regard toutes choses;
Et je me débats et je crie jusqu'à l'aurore, Poussé à la folie par l'effroi.
J'ai tournoyé avec la Terre à l'aube des temps,
Quand le ciel était une flamme vaporeuse;
J'ai contemplé la béance du sombre univers
Où les noires planètes roulent sans but,
Où elles tourbillonent inaperçues dans leur horreur,
Sans savoir, ni éclat, ni nom.
H.P. Lovecraft
- BouloubazoumNiveau 1
Bonsoir, je pense au poème de Gérard de Nerval intitulé "Fantaisie" :
Il est un air pour qui je donnerais
Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber,
Un air très-vieux, languissant et funèbre,
Qui pour moi seul a des charmes secrets.
Or, chaque fois que je viens à l'entendre,
De deux cents ans mon âme rajeunit :
C'est sous Louis treize ; et je crois voir s'étendre
Un coteau vert, que le couchant jaunit,
Puis un château de brique à coins de pierre,
Aux vitraux teints de rougeâtres couleurs,
Ceint de grands parcs, avec une rivière
Baignant ses pieds, qui coule entre des fleurs ;
Puis une dame, à sa haute fenêtre,
Blonde aux yeux noirs, en ses habits anciens,
Que dans une autre existence peut-être,
J'ai déjà vue... et dont je me souviens !
Bonne soirée
Il est un air pour qui je donnerais
Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber,
Un air très-vieux, languissant et funèbre,
Qui pour moi seul a des charmes secrets.
Or, chaque fois que je viens à l'entendre,
De deux cents ans mon âme rajeunit :
C'est sous Louis treize ; et je crois voir s'étendre
Un coteau vert, que le couchant jaunit,
Puis un château de brique à coins de pierre,
Aux vitraux teints de rougeâtres couleurs,
Ceint de grands parcs, avec une rivière
Baignant ses pieds, qui coule entre des fleurs ;
Puis une dame, à sa haute fenêtre,
Blonde aux yeux noirs, en ses habits anciens,
Que dans une autre existence peut-être,
J'ai déjà vue... et dont je me souviens !
Bonne soirée
- liliepingouinÉrudit
Je pensais également à la "Nuit de décembre" de Musset
Est-il obligatoire que ce soit un poème français? Sinon il y a "le roi des aulnes" de Goethe, ce qui permet d'ailleurs un parallèle avec le lied de Schubert et la transcription (on trouve une super animation sur youtube qui permet de suivre l'histoire tout en faisant entendre le lied allemand)
Est-il obligatoire que ce soit un poème français? Sinon il y a "le roi des aulnes" de Goethe, ce qui permet d'ailleurs un parallèle avec le lied de Schubert et la transcription (on trouve une super animation sur youtube qui permet de suivre l'histoire tout en faisant entendre le lied allemand)
_________________
Spheniscida qui se prend pour une Alcida.
"Laissons glouglouter les égouts." (J.Ferrat)
"Est-ce qu'on convainc jamais personne?" (R.Badinter)
Même si c'est un combat perdu d'avance, crier est important.
- archebocEsprit éclairé
Leodagan a écrit:Supervielle : par exemple L'Allée ("Ne touchez pas l'épaule du cavalier qui passe").
Ah ! Je me demandais quand Supervielle serait appelé.
"Par exemple l'Allée", mais je mettrais aussi :
- "Quand les chevaux du temps s'arrête à ma porte"
- "Un boeuf gris de la Chine couché dans son étable allonge son échine"
Même si je pense que c'est à la limite entre la métaphore et le fantastique. Mais cette limite mal tracé entre métaphore et fantastique se trouve aussi explicitement dans les nouvelles de Buzzati.
En littérature étrangère, puisque Borgès et Buzzati sont connus pour leurs nouvelles, il faudrait voir s'il n'y a pas du fantastique aussi dans leurs poésies. Sinon, chez Apollinaire, il doit y avoir une rhénane qui peut passer pour fantastique ("... qui raconte avoir vue sous la lune sept femmes / tordre leurs cheveux longs et verts jusqu'à leur pieds")
- AnaroreNiveau 9
El Desdichado, de Nerval !
Je suis le Ténébreux, - le Veuf, - l'Inconsolé,
Le Prince d'Aquitaine à la Tour abolie :
Ma seule Etoile est morte, - et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie.
Dans la nuit du Tombeau, Toi qui m'as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d'Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon coeur désolé,
Et la treille où le Pampre à la Rose s'allie.
Suis-je Amour ou Phébus ?... Lusignan ou Biron ?
Mon front est rouge encor du baiser de la Reine ;
J'ai rêvé dans la Grotte où nage la sirène...
Et j'ai deux fois vainqueur traversé l'Achéron :
Modulant tour à tour sur la lyre d'Orphée
Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée.
Je suis le Ténébreux, - le Veuf, - l'Inconsolé,
Le Prince d'Aquitaine à la Tour abolie :
Ma seule Etoile est morte, - et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie.
Dans la nuit du Tombeau, Toi qui m'as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d'Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon coeur désolé,
Et la treille où le Pampre à la Rose s'allie.
Suis-je Amour ou Phébus ?... Lusignan ou Biron ?
Mon front est rouge encor du baiser de la Reine ;
J'ai rêvé dans la Grotte où nage la sirène...
Et j'ai deux fois vainqueur traversé l'Achéron :
Modulant tour à tour sur la lyre d'Orphée
Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée.
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"En dépit de tout ce qu'on peut vous raconter, les mots et les idées peuvent changer le monde." - Le Cercle des Poètes Disparus
"Un baiser, mais à tout prendre, qu'est-ce? Un serment fait d'un peu plus près, une promesse plus précise, un aveu qui se veut confirmer, un point rose qu'on met sur l'i du verbe aimer;
C'est un secret qui prend la bouche pour oreille, un instant d'infini qui fait un bruit d'abeille, une communion ayant un goût de fleur, une façon d'un peu se respirer le coeur, et d'un peu se goûter, au bord des lèvres, l'âme!" - Cyrano de Bergerac
- ipomeeGuide spirituel
Les elfes, de Leconte de Lisle
Les elfes
Couronnés de thym et de marjolaine,
Les Elfes joyeux dansent sur la plaine.
Du sentier des bois aux daims familier,
Sur un noir cheval, sort un chevalier.
Son éperon d'or brille en la nuit brune ;
Et, quand il traverse un ravon de lune,
On voit resplendir, d'un reflet changeant,
Sur sa chevelure un casque d'argent.
Couronnés de thym et de marjolaine,
Les Elfes joyeux dansent sur la plaine.
Ils l'entourent tous d'un essaim léger
Qui dans l'air muet semble voltiger.
- Hardi chevalier, par la nuit sereine,
Où vas-tu si tard ? dit la jeune Reine.
De mauvais esprits hantent les forêts
Viens danser plutôt sur les gazons frais.
Couronnés de thym et de marjolaine,
Les Elfes joyeux dansent sur la plaine.
- Non ! ma fiancée aux yeux clairs et doux
M'attend, et demain nous serons époux.
Laissez-moi passer, Elfes des prairies,
Qui foulez en rond les mousses fleuries ;
Ne m'attardez pas loin de mon amour,
Car voici déjà les lueurs du jour.
Couronnés de thym et de marjolaine,
Les Elfes joyeux dansent sur la plaine.
- Reste, chevalier. Je te donnerai
L'opale magique et l'anneau doré,
Et, ce qui vaut mieux que gloire et fortune,
Ma robe filée au clair de la lune.
- Non ! dit-il. - Va donc ! - Et de son doigt blanc
Elle touche au coeur le guerrier tremblant.
Couronnés de thym et de marjolaine,
Les Elfes joyeux dansent sur la plaine.
Et sous l'éperon le noir cheval part.
Il court, il bondit et va sans retard ;
Mais le chevalier frissonne et se penche ;
Il voit sur la route une forme blanche
Qui marche sans bruit et lui tend les bras :
- Elfe, esprit, démon, ne m'arrête pas !
Couronnés de thym et de marjolaine,
Les Elfes joyeux dansent sur la plaine.
Ne m'arrête pas, fantôme odieux !
Je vais épouser ma belle aux doux yeux.
- Ô mon cher époux, la tombe éternelle
Sera notre lit de noce, dit-elle.
Je suis morte ! - Et lui, la voyant ainsi,
D'angoisse et d'amour tombe mort aussi.
Couronnés de thym et de marjolaine,
Les Elfes joyeux dansent sur la plaine.
Charles-Marie LECONTE DE LISLE (1818-1894)
Les elfes
Couronnés de thym et de marjolaine,
Les Elfes joyeux dansent sur la plaine.
Du sentier des bois aux daims familier,
Sur un noir cheval, sort un chevalier.
Son éperon d'or brille en la nuit brune ;
Et, quand il traverse un ravon de lune,
On voit resplendir, d'un reflet changeant,
Sur sa chevelure un casque d'argent.
Couronnés de thym et de marjolaine,
Les Elfes joyeux dansent sur la plaine.
Ils l'entourent tous d'un essaim léger
Qui dans l'air muet semble voltiger.
- Hardi chevalier, par la nuit sereine,
Où vas-tu si tard ? dit la jeune Reine.
De mauvais esprits hantent les forêts
Viens danser plutôt sur les gazons frais.
Couronnés de thym et de marjolaine,
Les Elfes joyeux dansent sur la plaine.
- Non ! ma fiancée aux yeux clairs et doux
M'attend, et demain nous serons époux.
Laissez-moi passer, Elfes des prairies,
Qui foulez en rond les mousses fleuries ;
Ne m'attardez pas loin de mon amour,
Car voici déjà les lueurs du jour.
Couronnés de thym et de marjolaine,
Les Elfes joyeux dansent sur la plaine.
- Reste, chevalier. Je te donnerai
L'opale magique et l'anneau doré,
Et, ce qui vaut mieux que gloire et fortune,
Ma robe filée au clair de la lune.
- Non ! dit-il. - Va donc ! - Et de son doigt blanc
Elle touche au coeur le guerrier tremblant.
Couronnés de thym et de marjolaine,
Les Elfes joyeux dansent sur la plaine.
Et sous l'éperon le noir cheval part.
Il court, il bondit et va sans retard ;
Mais le chevalier frissonne et se penche ;
Il voit sur la route une forme blanche
Qui marche sans bruit et lui tend les bras :
- Elfe, esprit, démon, ne m'arrête pas !
Couronnés de thym et de marjolaine,
Les Elfes joyeux dansent sur la plaine.
Ne m'arrête pas, fantôme odieux !
Je vais épouser ma belle aux doux yeux.
- Ô mon cher époux, la tombe éternelle
Sera notre lit de noce, dit-elle.
Je suis morte ! - Et lui, la voyant ainsi,
D'angoisse et d'amour tombe mort aussi.
Couronnés de thym et de marjolaine,
Les Elfes joyeux dansent sur la plaine.
Charles-Marie LECONTE DE LISLE (1818-1894)
- Tem-toGrand sage
Lorelei a écrit:Bonjour,
Beaucoup d'entre vous classent Mon rêve familier de Verlaine de poème fantastique ou pouvant servir à l'étude du fantastique. Mais en quoi appartient-il à ce courant artistique ? Le fantastique ne se définit-il pas par la frontière non franche entre ce qui est réel et ce qui ne l'est pas ? Dans ce poème, le poète dit bien qu'il rêve et que l'apparition de la jeune femme n'est autre que le fruit de son imagination. Où se situe alors l'hésitation propre au fantastique ? Si quelqu'un peut me renseigner car j'avoue que je ne comprends pas très bien cette qualification d'autant plus qu'elle est soutenue par Eduscol...
+ 1
Alors, du même Paulo, "Colloque sentimental" ?
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