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- izbouchkaNiveau 5
Témoignage Enseignante en CM2, j'ai eu deux enfants en PPS (projet personnalisé de scolarité) dans ma classe. Des enfants avec leurs petits ennuis relationnels mais sans plus : un handicap moteur nécessitant le travail sur ordi et un handicap mental (niveau CE1 à 12 ans). Grande chance : j'ai eu une AVS, efficace, très présente en classe.
Comme j'ai la mauvaise habitude d'exiger le silence lorsque mes élèves travaillent, nous entendions le doux ronronnement de la conversation permanente de l'AVS avec un des deux enfants. Et puis... construire le travail de chacun (l'un sur l'ordi) l'autre niveau CE1 qui n'avance pas. Impossible de leur consacrer le temps dont ils auraient réellement besoin. Sentiment de culpabilité ??? Non, plus maintenant. On fait croire aux parents que dans une classe ordinaire leur enfant va progresser de façon ordinaire... mais, non... car l'enseignante a choisi de se consacrer à sa classe et aux élèves en difficulté ou moyens qui nécessitent AUSSI qu'on s'occupe d'eux ; et en plus, elle refuse de dormir à l'école la nuit !! Il faut également leur faire un livret scolaire personnalisé et des évaluations spécifiques. Lorsque je fais remarquer la surcharge de travail que cela implique, on me répond en réunion spéciale pour un de ces enfants, que c'est ça "l'école de la différence". Je rebondis et j'en profite pour dire qu'il ne s'agit plus là de différencier quoi que ce soit ... l'écart est trop grand (tant en acquis qu'en vitesse de compréhension). Pourquoi faut-il que l'on accepte de s'occuper des enfants handicapés mentaux qui font des crises, qui ont un retard mental de plusieurs années ??? (je ne parle pas de handicap moteur qu'on peut aider avec des outils adaptés) Est-ce si politiquement incorrect de penser cela ?
Comme j'ai la mauvaise habitude d'exiger le silence lorsque mes élèves travaillent, nous entendions le doux ronronnement de la conversation permanente de l'AVS avec un des deux enfants. Et puis... construire le travail de chacun (l'un sur l'ordi) l'autre niveau CE1 qui n'avance pas. Impossible de leur consacrer le temps dont ils auraient réellement besoin. Sentiment de culpabilité ??? Non, plus maintenant. On fait croire aux parents que dans une classe ordinaire leur enfant va progresser de façon ordinaire... mais, non... car l'enseignante a choisi de se consacrer à sa classe et aux élèves en difficulté ou moyens qui nécessitent AUSSI qu'on s'occupe d'eux ; et en plus, elle refuse de dormir à l'école la nuit !! Il faut également leur faire un livret scolaire personnalisé et des évaluations spécifiques. Lorsque je fais remarquer la surcharge de travail que cela implique, on me répond en réunion spéciale pour un de ces enfants, que c'est ça "l'école de la différence". Je rebondis et j'en profite pour dire qu'il ne s'agit plus là de différencier quoi que ce soit ... l'écart est trop grand (tant en acquis qu'en vitesse de compréhension). Pourquoi faut-il que l'on accepte de s'occuper des enfants handicapés mentaux qui font des crises, qui ont un retard mental de plusieurs années ??? (je ne parle pas de handicap moteur qu'on peut aider avec des outils adaptés) Est-ce si politiquement incorrect de penser cela ?
- DhaiphiGrand sage
izbouchka a écrit:On fait croire aux parents que dans une classe ordinaire leur enfant va progresser de façon ordinaire... mais, non... car l'enseignante a choisi de se consacrer à sa classe et aux élèves en difficulté ou moyens qui nécessitent AUSSI qu'on s'occupe d'eux ; et en plus, elle refuse de dormir à l'école la nuit !!
Est-ce si politiquement incorrect de penser cela ?
C'est une évidence.
Je suis naturellement en plein accord avec tes pensées "politiquement incorrectes".
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De toutes les écoles que j’ai fréquentées, c’est l’école buissonnière qui m’a paru la meilleure.
[Anatole France]
J'aime les regretteurs d'hier qui voudraient changer le sens des rivières et retrouver dans la lumière la beauté d'Ava Gardner.
[Alain Souchon]
- mbabaJe viens de m'inscrire !
Est-ce si politiquement incorrect de penser cela ?
Oui, c'est civiquement incorrect et moralement indéfendable.
Mon fils, autiste léger, avec AVS sait aujourd'hui lire écrire compter parce que je me suis battue y compris contre les enseignants qui trouvaient "que cela fait trop de travail" et qu'après tous "ils sont là pour enseigner".
Les parents ne demandent rien d'autre.
Ce qui n'est pas possible, c'est de choisir qu'il y a des enfants à qui il est légitime d'enseigner et d'autres non.
Autrement, il reste une solution alternative : mettre ensemble tous les enfants qui ne sont pas exactement dans la norme (de préférence sans se poser la question des spécificités), fermer la porte et les laisser sombrer en exigeant seulement que cela ne fasse pas trop de bruit pour que tout le monde puisse dormir tranquillement la nuit ailleurs qu'à l'école.
- ysabelDevin
mbaba a écrit:Est-ce si politiquement incorrect de penser cela ?
Oui, c'est civiquement incorrect et moralement indéfendable.
Mon fils, autiste léger, avec AVS sait aujourd'hui lire écrire compter parce que je me suis battue y compris contre les enseignants qui trouvaient "que cela fait trop de travail" et qu'après tous "ils sont là pour enseigner".
Les parents ne demandent rien d'autre.
Ce qui n'est pas possible, c'est de choisir qu'il y a des enfants à qui il est légitime d'enseigner et d'autres non.
Autrement, il reste une solution alternative : mettre ensemble tous les enfants qui ne sont pas exactement dans la norme (de préférence sans se poser la question des spécificités), fermer la porte et les laisser sombrer en exigeant seulement que cela ne fasse pas trop de bruit pour que tout le monde puisse dormir tranquillement la nuit ailleurs qu'à l'école.
Certes mais tu oublies que quand tu passes le concours pour enseigner ce n'est pas pour enseigner à des gamins handicapés (ce doit rester un choix), que nous n'avons aucune formation pour cela et que le temps supplémentaire (hormis les pb que cela peut poser pour justement la distribution du "temps" en classe) est pour notre pomme comme si on n'avait déjà pas assez de boulot.
Il y a qq années j'ai eu des sourds dans la classe, la formation (enfin 1/2 journée) a eu lieu en mars ou avril... et évidemment avec des trucs impensables pour le prof quand on a déjà 4 classes en français et 120 élèves.
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- NasopiBon génie
mbaba a écrit:Est-ce si politiquement incorrect de penser cela ?
Oui, c'est civiquement incorrect et moralement indéfendable.
Mon fils, autiste léger, avec AVS sait aujourd'hui lire écrire compter parce que je me suis battue y compris contre les enseignants qui trouvaient "que cela fait trop de travail" et qu'après tous "ils sont là pour enseigner".
Les parents ne demandent rien d'autre.
Ce qui n'est pas possible, c'est de choisir qu'il y a des enfants à qui il est légitime d'enseigner et d'autres non.
Autrement, il reste une solution alternative : mettre ensemble tous les enfants qui ne sont pas exactement dans la norme (de préférence sans se poser la question des spécificités), fermer la porte et les laisser sombrer en exigeant seulement que cela ne fasse pas trop de bruit pour que tout le monde puisse dormir tranquillement la nuit ailleurs qu'à l'école.
+1
Qu'il est doux, mbaba, de t'entendre !!
Les enseignants de mes enfants (autistes aussi) ont toujours été formidables : grâce à eux ma fille sait maintenant lire et écrire, alors qu'elle est autiste de Kanner.
Ysabel, c'est bien beau, ce que tu dis, mais tu oublies qu'il y a de moins en moins d'enseignants spécialisés, au point que même dans les IME c'est bien souvent des enseignants sans formation qui sont nommés (ce qui est le cas du maître de mes enfants cette année, par exemple).
Il faut savoir aussi que l'intégration en classe ordinaire, c'est parfois la seule possibilité pour l'enfant d'être scolarisé : pour avoir une place en institution, mes enfants ont dû attendre trois ans. Heureusement que des instit sympa ont accepté de s'occuper d'eux pendant ce temps !
De plus, dans certaines institutions, il n'y a pas d'enseignant du tout, et dans la plupart des établissements, la scolarisation des enfants handicapés mentaux se réduit à une ou deux heures d'école par semaine (ou : comment les surhandicaper dans leur vie à venir en les empêchant d'apprendre à lire, écrire et compter).
Mes enfants, à partir de 12 ans, n'iront plus du tout à l'école.
Dans ces conditions, il me paraît tout-à-fait légitime de la part des parents de vouloir que leurs enfants soient scolarisés autrement, par exemple en classe ordinaire. Il ne s'agit pas de "croire que dans une classe ordinaire ils vont progresser de façon ordinaire", comme le laisse entendre le témoignage. Il s'agit simplement de leur accorder, comme aux autres enfants, le droit à être scolarisé de 6 à 16 ans.
J'ajoute que la scolarisation en milieu ordinaire, lorsqu'elle est faite dans de bonnes conditions, est souvent réellement très bénéfique pour les enfants handicapés, et pas seulement sur le plan scolaire.
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"Donne-moi la sérénité nécessaire pour accepter telles qu’elles sont les choses qu’on ne peut pas changer, donne-moi le courage de changer celles qui doivent l’être ; donne-moi la sagesse qui permet de discerner les unes et les autres." (Marc-Aurèle)
- ysabelDevin
Nasopi, je sais qu'il y a de gros manques (et c'est un euphémisme) mais c'est cela qu'il faut résoudre et non pas reporter tout sur l'enseignant.
il faut former des enseignants spécialisés volontaires, des AVS (et que ce soit un vrai métier) mais quand je lis des témoignages c'est souvent qu'un gamin handicapé se retrouve "balancé" dans une classe sans rien (un avs non formé durant qq heures/semaine, un enseignant qui ne sait comment agir)
Et tout le monde n'est pas capable de s'occuper d'enfants différents.
il faut former des enseignants spécialisés volontaires, des AVS (et que ce soit un vrai métier) mais quand je lis des témoignages c'est souvent qu'un gamin handicapé se retrouve "balancé" dans une classe sans rien (un avs non formé durant qq heures/semaine, un enseignant qui ne sait comment agir)
Et tout le monde n'est pas capable de s'occuper d'enfants différents.
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- NasopiBon génie
ysabel a écrit:Nasopi, je sais qu'il y a de gros manques (et c'est un euphémisme) mais c'est cela qu'il faut résoudre et non pas reporter tout sur l'enseignant.
il faut former des enseignants spécialisés volontaires, des AVS (et que ce soit un vrai métier) mais quand je lis des témoignages c'est souvent qu'un gamin handicapé se retrouve "balancé" dans une classe sans rien (un avs non formé durant qq heures/semaine, un enseignant qui ne sait comment agir)
Et tout le monde n'est pas capable de s'occuper d'enfants différents.
Sauf que là, dans ce témoignage, l'AVS est manifestement au top !
Tout le monde sait aujourd'hui que laisser des enfants handicapés ensemble tout le temps est mauvais pour eux, et, en particulier pour les enfants handicapés mentaux, que cela aggrave leur handicap. Leur épanouissement passe par une intégration en milieu ordinaire, et quoiqu'on en dise, le milieu ordinaire, pour des enfants, c'est avant tout l'école. Alors des enseignants spécialisés, oui, bien sûr qu'il faut en former ; mais si on est dans la logique de l'intégration il va bien falloir un jour ou l'autre que les enseignants "ordinaires" se frottent au problème du handicap.
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- MelanieSLBDoyen
Nasopi, je comprends parfaitement ce que tu dis, mais ce n'est pas forcement de la mauvaise volonté de la part des enseignants: si on veut poursuivre la logique d’intégration, il faut absolument former les enseignants ordinaires à intégrer des enfants handicapes dans les classes: comme le dit Ysabel, une formation en mars ne sert à rien.
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La réforme du collège en clair : www.reformeducollege.fr .
Et pour ceux qui voudraient en comprendre quelques fondements idéologiques:
De l’école, Jean-Claude Milner, visionnaire en 1984 (ça ne s'invente pas!) de ce qui nous arrive: "On ne dira pas que les enseignants sont l'appendice inutile d'une institution dangereuse et presque criminelle; on dira seulement qu'ils doivent devenir Autres: animateurs, éducateurs, grands frères, nourrices, etc. La liste est variable. Que, par là, les enseignants cessent d’être ce qu'ils doivent être, c'est encore une fois sortir de la question. On ne dira pas que les enseignants n'ont pas à exister, mais qu'ils ont à exister Autrement. Que cette Autre existence consiste à renoncer à soi-même pour disparaître dans la nuit éducative et s'y frotter, tous corps et tous esprits confondus, avec les partenaires de l'acte éducatif - manutentionnaires, parents, élèves, etc. -, seul un méchant pourrait en prendre ombrage." (page 24)
- NasopiBon génie
MelanieSLB a écrit:Nasopi, je comprends parfaitement ce que tu dis, mais ce n'est pas forcement de la mauvaise volonté de la part des enseignants: si on veut poursuivre la logique d’intégration, il faut absolument former les enseignants ordinaires à intégrer des enfants handicapes dans les classes: comme le dit Ysabel, une formation en mars ne sert à rien.
On est entièrement d'accord, Mélanie (mais on s'éloigne du message de départ).
Izbouchka posait la question de l'intérêt d'intégrer des enfants handicapés mentaux en classe ordinaire : je lui répondais.
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- izbouchkaNiveau 5
On est entièrement d'accord, Mélanie (mais on s'éloigne du message de départ).
Izbouchka posait la question de l'intérêt d'intégrer des enfants handicapés mentaux en classe ordinaire : je lui répondais.[/quote]
Oui, je me posais cette question car lorsqu'on voit ces enfants différents grandir dans l'école, malheureusement l'écart se creuse. J'ai, par exemple, une petite fille différente (depuis le CP; elle est actuellement en cm1 avec 1 an de retard) qui s'aperçoit que ses copines la mettent à l'écart de plus en plus. On ne peut pas obliger les enfants à jouer avec elle ? Même si on leur explique ; une envie cela ne se commande pas surtout à cet âge.
D'autre part, en ce qui concerne les enfants autistes ,ou présentant des troubles psychologique importants, dans les classes. Pour l'instant, d'après les échos que j'ai des collègues qui en ont ou en ont eu dans les classes, c'est une souffrance réelle pour les autres enfants et la maîtresse (supporter des cris, de l'agressivité... des réactions violentes). C'est une fatigue nerveuse supplémentaire sans parler de la préparation du travail pour un seul élève (Imaginez s'il y en a 2 ou 3 dans la même classe). Leur nombre augmente tous les ans. Je comprends que c'est très dur pour les familles mais l'école où Perrin a mis son fils devrait être un exemple à suivre. Il ne faut pas taper sur les instits mais bien construire de vraies structures d'accueil qui fassent progresser ces enfants qui ont besoin d'une attention particulière que l'on ne peut pas leur donner en classe.
D'autre part, cela devrait être un choix pour l'instit. Tout le monde n'a pas envie de travailler avec des handicapés... c'est un droit. Non ?
Izbouchka posait la question de l'intérêt d'intégrer des enfants handicapés mentaux en classe ordinaire : je lui répondais.[/quote]
Oui, je me posais cette question car lorsqu'on voit ces enfants différents grandir dans l'école, malheureusement l'écart se creuse. J'ai, par exemple, une petite fille différente (depuis le CP; elle est actuellement en cm1 avec 1 an de retard) qui s'aperçoit que ses copines la mettent à l'écart de plus en plus. On ne peut pas obliger les enfants à jouer avec elle ? Même si on leur explique ; une envie cela ne se commande pas surtout à cet âge.
D'autre part, en ce qui concerne les enfants autistes ,ou présentant des troubles psychologique importants, dans les classes. Pour l'instant, d'après les échos que j'ai des collègues qui en ont ou en ont eu dans les classes, c'est une souffrance réelle pour les autres enfants et la maîtresse (supporter des cris, de l'agressivité... des réactions violentes). C'est une fatigue nerveuse supplémentaire sans parler de la préparation du travail pour un seul élève (Imaginez s'il y en a 2 ou 3 dans la même classe). Leur nombre augmente tous les ans. Je comprends que c'est très dur pour les familles mais l'école où Perrin a mis son fils devrait être un exemple à suivre. Il ne faut pas taper sur les instits mais bien construire de vraies structures d'accueil qui fassent progresser ces enfants qui ont besoin d'une attention particulière que l'on ne peut pas leur donner en classe.
D'autre part, cela devrait être un choix pour l'instit. Tout le monde n'a pas envie de travailler avec des handicapés... c'est un droit. Non ?
- lilith888Grand sage
Je me suis trouvée avec mon fils face à un vrai dilemme.
Autiste asperger pas assez handicapé pour aller dans un centre, mais suffisamment pour être en difficulté en milieu scolaire.
Par chance, j'ai obtenu une AVS. Il a appris à lire, à compter, à écrire et tout se passe merveilleusement bien avec ses camarades.
Par contre, je n'exige rien de "spécifique" de la part de l'enseignante. Il fait les mêmes exercices que les autres, point. Qu'il y arrive ou non, je ne demande de toute manière pas qu'il "rattrape" le retard, c'est impossible, cela signifierait qu'il n'a aucune pathologie, ce qui est illusoire.
Ce qui compte c'est qu'il soit avec des enfants lambdas, les résultats scolaires m'importent peu TANT qu'il donne son maximum à lui.
Autiste asperger pas assez handicapé pour aller dans un centre, mais suffisamment pour être en difficulté en milieu scolaire.
Par chance, j'ai obtenu une AVS. Il a appris à lire, à compter, à écrire et tout se passe merveilleusement bien avec ses camarades.
Par contre, je n'exige rien de "spécifique" de la part de l'enseignante. Il fait les mêmes exercices que les autres, point. Qu'il y arrive ou non, je ne demande de toute manière pas qu'il "rattrape" le retard, c'est impossible, cela signifierait qu'il n'a aucune pathologie, ce qui est illusoire.
Ce qui compte c'est qu'il soit avec des enfants lambdas, les résultats scolaires m'importent peu TANT qu'il donne son maximum à lui.
- cariboucGuide spirituel
J'ai été AVS 3 ans 1/2, avant de devenir prof. C'est une expérience que je ne regrette en rien car ça m'a appris beaucoup... bref, passons.
Je comprends tout à fait le message initial et la réaction des mamans
Tout cela dépend tellement des handicaps, des personnalités des enfants, des instits et des AVS. Pour que cela marche, il faut que l'émulsion prenne, car c'est un vrai mélange... chacun voyant le problème de son point de vue.
Alors, oui, c'est "incorrect" mais assez réaliste aussi de voir que les profs et instits n'ont pas été formés pour enseigner à une classe + un ou 2 enfants handicapés (et même avec la présence d'une AVS, que certains craignent, que d'autres espèrent...) ; que chaque handicap demande une adaptation particulière ; que chaque AVS fait aussi avec sa formation initiale et sa personnalité (j'en ai connu qui dormaient en classe , la maîtresse devait aller la réveiller ! ) ; que certains enfants ne peuvent, malgré toute cette aide, pas rester en milieu scolaire "normal" ; que certains parents accompagnent l'enseignant et l'AVS et d'autres sont réfractaires...
Chaque cas est tellement unique
Je comprends tout à fait le message initial et la réaction des mamans
Tout cela dépend tellement des handicaps, des personnalités des enfants, des instits et des AVS. Pour que cela marche, il faut que l'émulsion prenne, car c'est un vrai mélange... chacun voyant le problème de son point de vue.
Alors, oui, c'est "incorrect" mais assez réaliste aussi de voir que les profs et instits n'ont pas été formés pour enseigner à une classe + un ou 2 enfants handicapés (et même avec la présence d'une AVS, que certains craignent, que d'autres espèrent...) ; que chaque handicap demande une adaptation particulière ; que chaque AVS fait aussi avec sa formation initiale et sa personnalité (j'en ai connu qui dormaient en classe , la maîtresse devait aller la réveiller ! ) ; que certains enfants ne peuvent, malgré toute cette aide, pas rester en milieu scolaire "normal" ; que certains parents accompagnent l'enseignant et l'AVS et d'autres sont réfractaires...
Chaque cas est tellement unique
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"J'adore parler de rien : c'est le seul domaine où j'ai de vagues connaissances" (O. Wilde)
- NasopiBon génie
Après, il y a plusieurs façons d'intégrer en milieu ordinaire, ça ne passe pas forcément par l'enfant dans une classe lambda avec une AVS.
Par exemple, pour mes enfants et leurs copains, qui sont autistes modérés à lourds, cette formule est inenvisageable à l'école primaire. Mais ils bénéficient quand même d'une intégration en milieu ordinaire sous la forme d'une classe spécialisée au sein d'une école primaire : ils ont un maître, aidé par un éducateur de l'IME, ils sont quatre dans la classe, et ils retrouvent les autres enfants soit en récréation, soit à la cantine, soit lors d'activités ponctuelles (par exemple, récemment, les CM2 sont venus leur lire des histoires). Ils font aussi assez souvent des sorties avec les classes ordinaires. Je sais que mes enfants se sont fait des copains dans la cour de récréation, qui jouent avec eux, les attendent pour manger avec eux à la cantine... C'est une formule qui marche bien.
Par exemple, pour mes enfants et leurs copains, qui sont autistes modérés à lourds, cette formule est inenvisageable à l'école primaire. Mais ils bénéficient quand même d'une intégration en milieu ordinaire sous la forme d'une classe spécialisée au sein d'une école primaire : ils ont un maître, aidé par un éducateur de l'IME, ils sont quatre dans la classe, et ils retrouvent les autres enfants soit en récréation, soit à la cantine, soit lors d'activités ponctuelles (par exemple, récemment, les CM2 sont venus leur lire des histoires). Ils font aussi assez souvent des sorties avec les classes ordinaires. Je sais que mes enfants se sont fait des copains dans la cour de récréation, qui jouent avec eux, les attendent pour manger avec eux à la cantine... C'est une formule qui marche bien.
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- Thalia de GMédiateur
Nasopi, il y a eu une CLIS quand ma fille, qui a maintenant 25 ans, était en primaire.
C'était le fonctionnement que tu décris. Bien sûr que les autres élèves se rendaient compte qu'ils étaient différents mais ils étaient plutôt bien intégrés.
Et c'est ma fille, toute seule, qui a décidé d'inviter l'un d'eux à la maison. J'ai bien sûr été d'accord
C'était le fonctionnement que tu décris. Bien sûr que les autres élèves se rendaient compte qu'ils étaient différents mais ils étaient plutôt bien intégrés.
Et c'est ma fille, toute seule, qui a décidé d'inviter l'un d'eux à la maison. J'ai bien sûr été d'accord
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- NasopiBon génie
Là, cette classe, ce n'est pas une CLIS (ce sont des élèves trop handicapés pour la CLIS), mais une classe annexée de l'IME. Effectivement, c'est exactement le même fonctionnement qu'une CLIS, sauf que cette classe ne dépend pas de l'EN, compte 4 élèves (contre 12 en CLIS), n'a pas d'AVS mais un éducateur formé pour aider le maître, et ne compte que des autistes.
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- NasopiBon génie
izbouchka a écrit:
D'autre part, en ce qui concerne les enfants autistes ,ou présentant des troubles psychologique importants, dans les classes. Pour l'instant, d'après les échos que j'ai des collègues qui en ont ou en ont eu dans les classes, c'est une souffrance réelle pour les autres enfants et la maîtresse (supporter des cris, de l'agressivité... des réactions violentes).
Les pauvres choux ! Mon fils aîné et nous-mêmes vivons depuis onze ans avec deux enfants autistes, et alors ? On s'en sort très bien. Je ne vois pas pourquoi ça ne pourrait pas être le cas de gens qui n'ont à les "supporter" que quelques heures par jour.
izbouchka a écrit:
D'autre part, cela devrait être un choix pour l'instit. Tout le monde n'a pas envie de travailler avec des handicapés... c'est un droit. Non ?
Déjà, on ne dit pas "des handicapés", mais "des personnes handicapées" ou "des enfants handicapés". Ces gens sont des êtres humains avant d'être handicapés.
Et ensuite, non, désolée, on n'a pas le droit de choisir les élèves avec qui on veut travailler. Ce serait un peu facile, non ? Dans ce cas-là, moi, je ne prends que les gentils-sérieux-autonomes, tant pis pour les autres.
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- MufabGrand Maître
Nasopi a écrit:Après, il y a plusieurs façons d'intégrer en milieu ordinaire, ça ne passe pas forcément par l'enfant dans une classe lambda avec une AVS.
Par exemple, pour mes enfants et leurs copains, qui sont autistes modérés à lourds, cette formule est inenvisageable à l'école primaire. Mais ils bénéficient quand même d'une intégration en milieu ordinaire sous la forme d'une classe spécialisée au sein d'une école primaire : ils ont un maître, aidé par un éducateur de l'IME, ils sont quatre dans la classe, et ils retrouvent les autres enfants soit en récréation, soit à la cantine, soit lors d'activités ponctuelles (par exemple, récemment, les CM2 sont venus leur lire des histoires). Ils font aussi assez souvent des sorties avec les classes ordinaires. Je sais que mes enfants se sont fait des copains dans la cour de récréation, qui jouent avec eux, les attendent pour manger avec eux à la cantine... C'est une formule qui marche bien.
C'est exactement ce qui se passe dans mon école depuis 5 ans (et ne concerne que des enfants qui ne mettraient pas en danger les autres par leur comportement), mais la formule est très coûteuse.
1 maître pour 4 élèves, en plus de l'éducatrice, et des trajets en taxi entre l'IME et l'école, tu imagines.
Il serait beaucoup plus économique de les laisser à la charge de la PE ordinaire qui a déjà 25 ou 26 autres élèves...et de faire une réunion de concertation par an pour lui rappeler son devoir envers eux.
J'ai eu l'an passé dans ma classe un élève autiste léger, qui avait appris à lire (je dirais d'ailleurs "déchiffrer", car il ne peut pas répondre à une question de compréhension, la plus simple soit-elle), en classe ordinaire, avec un maintien, et sans AVS. Nous avons fait une demande d'AVS pour le cycle 3, et il est actuellement en Cm1.. D'un point de vue de la socialisation, tout se passe au mieux, car il a une petite copine depuis longtemps, qui le guide beaucoup, (à part des pleurs quand sa camarade référente est absente ou a envie de jouer avec d'autres que lui).
Néanmoins, plus il monte dans sa scolarité, plus on constate que les apprentissages stagnent, et que l'on est bien démuni pour le faire progresser dans un groupe hétérogène, où aucun des concepts abstraits abordés n'est évident pour personne dans la classe, et où chaque enfant requiert une attention particulière, finalement.
Cette année, avec 26 élèves, en quartier difficile, j'ai un élève qui rélève de la CLIS, mais qui n'a pas trouvé de place dans la région suite à un déménagement. Je t'assure que nous travailllons en équipe pour que sa scolarisation dans des classes déjà surchargées lui soit profitable, mais j'avoue trouver la situation anormale.
Je crois que l'on compte de plus en plus sur la bonne volonté des enseignants ordinaires (ceux qui se refusent encore à laisser un seul enfant sur le carreau, mais qui n'en sont pas pour autant des surhommes. Je me demande si à force de tirer sur certaines ficelles de la conscience professionnelle, il n 'y a aucun risque de craquage...) pour individualiser - car là il s'agit là vraiment d'individualiser : la différenciation, en math et français surtout, ne suffit pas- le travail de ces enfants, sans se poser la question de savoir si cela se fait au détriment de son enseignement et de ses préparations destinés au reste de la classe (qui, je le répète, compte parmi elle également des difficultés parfois importantes).
Ce qui m'inquiète réellement dans l'inclusion à tout prix, et à temps complet, c'est justement la volonté de nier en partie le handicap, l'absence d'efforts financiers de l'Institution pour former des enseignants spécialisés et d'implanter systématiquement des classes, au sein des écoles, dans lesquelles les méthodes, les effectifs, le personnel seraient véritablement adaptés.
J'en discutais récemment avec une éducatrice pour adulte travaillant en CAT. Le constat est le même : les restructurations et compressions de personnel ne permettront plus d'accueillir le même nombre de résidents.
Que vont faire les autres ? Se débrouiller.
Je ne pense pas qu'il soit politiquement incorrect d'exiger que les personnes les plus fragiles (pour différentes raisons) bénéficient d'un accompagnement digne de ce nom.
- NasopiBon génie
Mufab, je crois que personne n'a dit le contraire ! Bien sûr qu'il ne s'agit pas d'intégrer des enfants handicapés à tout prix et dans n'importe quelles conditions.
Et sinon, oui, l'intégration scolaire de mes enfants coûte cher ; mais pas plus que s'ils avaient école dans leur institution (ils vont à pied de l'IME à l'école).
Sinon, moi, je connais aussi des enfants autistes qui s'en sortent super bien (j'en connais un qui est au collège en 4e et qui vient d'avoir les félicitations ; j'en connais aussi qui sont adultes et ont fait de brillantes études). Heureusement qu'ils ont pu être scolarisés, tous ces gens-là !
Et comme le soulignait lilith, pour ces autistes-là, certes l'école n'est pas forcément adaptée à eux, mais les institutions le sont encore moins...
Et sinon, oui, l'intégration scolaire de mes enfants coûte cher ; mais pas plus que s'ils avaient école dans leur institution (ils vont à pied de l'IME à l'école).
Sinon, moi, je connais aussi des enfants autistes qui s'en sortent super bien (j'en connais un qui est au collège en 4e et qui vient d'avoir les félicitations ; j'en connais aussi qui sont adultes et ont fait de brillantes études). Heureusement qu'ils ont pu être scolarisés, tous ces gens-là !
Et comme le soulignait lilith, pour ces autistes-là, certes l'école n'est pas forcément adaptée à eux, mais les institutions le sont encore moins...
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"Donne-moi la sérénité nécessaire pour accepter telles qu’elles sont les choses qu’on ne peut pas changer, donne-moi le courage de changer celles qui doivent l’être ; donne-moi la sagesse qui permet de discerner les unes et les autres." (Marc-Aurèle)
- SugnetNiveau 9
Quand j'ai passé le concours pour être P.E. je me suis TOUT SIMPLEMENT RENSEIGNEE sur les tenants et les aboutissant du ou des rôles que je devrais avoir...Comme quand j'étais étudiante et que je bossais comme femme de ménage ou autre...Je lisais bien les contrats.
Ainsi je savais que je pouvais être amenée à avoir des élèves en intégration, et même à aller enseigner en prison, en IME et ce sans formation complémentaire, selon les obligations nécessaires de service (nous sommes fonctionnaires); mes collègues PLC sont tout surpris qu'on leur demande d'aller s'occuper des SEGPA sauf qu'ils ont refusé de se battre à nos côté pour qu'une certaine circulaire ne les y oblige...Alors qu'avant ce n'était qu'une possibilité qu'ils pouvaient refuser...Ils sont tout surpris aussi d'être réquisitionnés pour le GRETA... Ca c'est le passage pour dire qu'on est normalement au courant...Et parce que ça m'énerve un peu qu'on découvre qu'il y a des enfants qui sont pas comme les autres.Bref tout ça pour dire que ça semble un minimum de se renseigner avant de passer le concours.
Ensuite bien entendu je suis absolument contre l'intégration à tout va car depuis que j'ai signé ce fameux contrat à l'EN, ben y'a eu du mal de fait et pas à l'avantage des enfants car il faut bien admettre que si l'on doit accepter de s'occuper de tous les élèves, il faut que ce soit dans l'intérêt du gamin ET du groupe...Or il y a malheureusement des enfants pour qui l'intégration ne sera qu'un échec anxiogène pour lui et/ou le groupe et pour qui l'inclusion dans une classe à côté de chez lui ne peut et ne doit à mon avis pas se faire, et qu'il vaut mieux se résoudre à trouver d'autres solutions.
On est en train de passer d'une extrême à l'autre ce qui va avoir des conséquences dramatiques pour tout le monde.
Je bosse en SEGPA comme bcp le savent et nos conditions à nous aussi se dégradent et nous somme aussi amenés à inclure des élèves en situation de handicaps divers ou de maladie. (déficience visuelle, surdité profonde, syndrome de la Tourette...), et en général sans AVS car ils sont trop vieux et nous devons les rendre autonomes
Sauf que finalement j'ai l'impression que par rapport à mes collègues qui travaillent en "milieu ordinaire", que ce soit en collège ou élémentaire, on fini par avoir plus de chance qu'eux de mener nos missions à bien car nous avons des effectifs quand même réduits et des "facilités" pour nous adresser aux MDPH, IEP et autres et avoir des soutiens. De même notre emploi du temps nous permet de rencontrer plus facilement les éducateurs, orthophonistes et autres!!!
Et c'est là où la situation n'est pas normale: je pense que les personnes qui ici se plaignent sont surtout maleureuses et démunies de ne pas pouvoir amener chaque élève au mieux de ses possibilités, et en effet quand on a 28 CP ou CE1 ou CM2 et que dedans il y a des enfants inclus avec diverses problématiques...Plus "x" qu'est nul en maths mais bon en français, "y" qui fatigue en ce moment car les parents divorcent..Et en plus toutes les obligations en terme de paperasses et de réunions qui se multiplient, les évals de ci et de ça...
Mais je pense que c'est pas trop prêt de bouger parce que chacun fini par faire dans son coin sans dénoncer la baisse évidente de qualité du service que nous souhaiterions tous rendre...
Ainsi je savais que je pouvais être amenée à avoir des élèves en intégration, et même à aller enseigner en prison, en IME et ce sans formation complémentaire, selon les obligations nécessaires de service (nous sommes fonctionnaires); mes collègues PLC sont tout surpris qu'on leur demande d'aller s'occuper des SEGPA sauf qu'ils ont refusé de se battre à nos côté pour qu'une certaine circulaire ne les y oblige...Alors qu'avant ce n'était qu'une possibilité qu'ils pouvaient refuser...Ils sont tout surpris aussi d'être réquisitionnés pour le GRETA... Ca c'est le passage pour dire qu'on est normalement au courant...Et parce que ça m'énerve un peu qu'on découvre qu'il y a des enfants qui sont pas comme les autres.Bref tout ça pour dire que ça semble un minimum de se renseigner avant de passer le concours.
Ensuite bien entendu je suis absolument contre l'intégration à tout va car depuis que j'ai signé ce fameux contrat à l'EN, ben y'a eu du mal de fait et pas à l'avantage des enfants car il faut bien admettre que si l'on doit accepter de s'occuper de tous les élèves, il faut que ce soit dans l'intérêt du gamin ET du groupe...Or il y a malheureusement des enfants pour qui l'intégration ne sera qu'un échec anxiogène pour lui et/ou le groupe et pour qui l'inclusion dans une classe à côté de chez lui ne peut et ne doit à mon avis pas se faire, et qu'il vaut mieux se résoudre à trouver d'autres solutions.
On est en train de passer d'une extrême à l'autre ce qui va avoir des conséquences dramatiques pour tout le monde.
Je bosse en SEGPA comme bcp le savent et nos conditions à nous aussi se dégradent et nous somme aussi amenés à inclure des élèves en situation de handicaps divers ou de maladie. (déficience visuelle, surdité profonde, syndrome de la Tourette...), et en général sans AVS car ils sont trop vieux et nous devons les rendre autonomes
Sauf que finalement j'ai l'impression que par rapport à mes collègues qui travaillent en "milieu ordinaire", que ce soit en collège ou élémentaire, on fini par avoir plus de chance qu'eux de mener nos missions à bien car nous avons des effectifs quand même réduits et des "facilités" pour nous adresser aux MDPH, IEP et autres et avoir des soutiens. De même notre emploi du temps nous permet de rencontrer plus facilement les éducateurs, orthophonistes et autres!!!
Et c'est là où la situation n'est pas normale: je pense que les personnes qui ici se plaignent sont surtout maleureuses et démunies de ne pas pouvoir amener chaque élève au mieux de ses possibilités, et en effet quand on a 28 CP ou CE1 ou CM2 et que dedans il y a des enfants inclus avec diverses problématiques...Plus "x" qu'est nul en maths mais bon en français, "y" qui fatigue en ce moment car les parents divorcent..Et en plus toutes les obligations en terme de paperasses et de réunions qui se multiplient, les évals de ci et de ça...
Mais je pense que c'est pas trop prêt de bouger parce que chacun fini par faire dans son coin sans dénoncer la baisse évidente de qualité du service que nous souhaiterions tous rendre...
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" Le silence est comme une note suspendue qui permet de mieux entendre celle qui précède et celle qui suit. Ecole du respect, il prépare la qualité de notre présence à l'autre et la qualité de la rencontre..." Michel Hubault
- ClarinetteGrand Maître
Les propos ci-dessus m'évoquent des tas de souvenirs, car j'ai enseigné pendant des années dans une école comportant une CLIS IV - enfants IMC, infirmes moteur-cérébraux -.
Cette structure, certes coûteuse en personnel, permet aux élèves d'être scolarisés dans des classes ordinaires au prorata de leurs possibiltés.
Que ce soit au CP, au CE1 ou au CE2, j'ai accueilli des élèves intégrés de 5% à 100% du temps de scolarisation.
D'accord, ça n'a pas été facile tous les jours, mais très riche humainement. Je me souviens encore de parties de ballon dans la cour avec A., un élève sans jambes, qui se déplaçait rudement vite sur ses bras, ou de H., qui ne pouvait pas parler, mais était une vraie pipelette grâce à sa synthèse vocale !
Dans cette école, le "I" de "intégration" n'était pas un vain mot, et cette éducation du regard des élèves valides sur leurs camarades handicapés me semble essentielle dans une société où la proportion de personnes handicapées augmente, ainsi que leur aspiration légitime à des conditions de vie décentes.
En revanche, il ne doit pas être évident d'accueillir un élève fortement handicapé dans sa classe sans la structure rassurante d'une CLIS, et puis, tout le monde n'est pas forcément armé psychologiquement et/ou pédagogiquement pour gérer une situation extrême.
Sur les AVS, je suis partagée. Indispensables dans nombre de cas, mais, du fait de leur faible formation, ils sont cependant parfois un frein à l'intégration de leur protégé. J'en ai eu un exemple avec T., un élève atteint de dégénérescence musculaire, mais à l'intelligence supérieure et doté d'un caractère de cochon. Eh bien, dans son cas, un AVS était utile éventuellement pour son installation en classe, et encore, mais T. ne supportait pas la stigmatisation que constitue un adulte constamment (enfin, 12h/26...) "sur son dos", donc je préférais le gérer moi-même à plein temps dans la classe. Et puis, ce "ronronnement" en parallèle de la classe évoqué dans le premier post me semble, pour certains élèves, contre-productif pour les apprentissages communs.
Pour finir, il n'y a pas qu'en cas de handicap avéré et reconnu que le recours à l'individuation s'impose : j'entame mon 6ème CM2 dans la même école. En 6 ans, j'ai eu un ENA marocain à qui j'ai appris à lire (qu'est-ce que j'étais fière de lui en fin d'année ! ) tout en préparant à la 6ème les 29 (!!!) autres, une élève niveau CE1-CE2 que j'ai préparée, en parallèle, à son entrée en SEGPA, et là, je me résous à faire de même pour T. (pas le même T. que le premier !), qui est aussi destiné à la SEGPA, et se trouve très malheureux et démuni au milieu de ses 28 camarades de CM2.
Bien sûr, c'est le moins que je puisse faire pour eux, mais cela demande beaucoup de travail, d'attention et je sais que du coup, je n'apporte pas à d'autres élèves faibles toute l'aide dont ils auraient besoin... C'est culpabilisant, mais on ne peut pas se couper en 10, et nous n'avons que 4 jours de classe.
Cette structure, certes coûteuse en personnel, permet aux élèves d'être scolarisés dans des classes ordinaires au prorata de leurs possibiltés.
Que ce soit au CP, au CE1 ou au CE2, j'ai accueilli des élèves intégrés de 5% à 100% du temps de scolarisation.
D'accord, ça n'a pas été facile tous les jours, mais très riche humainement. Je me souviens encore de parties de ballon dans la cour avec A., un élève sans jambes, qui se déplaçait rudement vite sur ses bras, ou de H., qui ne pouvait pas parler, mais était une vraie pipelette grâce à sa synthèse vocale !
Dans cette école, le "I" de "intégration" n'était pas un vain mot, et cette éducation du regard des élèves valides sur leurs camarades handicapés me semble essentielle dans une société où la proportion de personnes handicapées augmente, ainsi que leur aspiration légitime à des conditions de vie décentes.
En revanche, il ne doit pas être évident d'accueillir un élève fortement handicapé dans sa classe sans la structure rassurante d'une CLIS, et puis, tout le monde n'est pas forcément armé psychologiquement et/ou pédagogiquement pour gérer une situation extrême.
Sur les AVS, je suis partagée. Indispensables dans nombre de cas, mais, du fait de leur faible formation, ils sont cependant parfois un frein à l'intégration de leur protégé. J'en ai eu un exemple avec T., un élève atteint de dégénérescence musculaire, mais à l'intelligence supérieure et doté d'un caractère de cochon. Eh bien, dans son cas, un AVS était utile éventuellement pour son installation en classe, et encore, mais T. ne supportait pas la stigmatisation que constitue un adulte constamment (enfin, 12h/26...) "sur son dos", donc je préférais le gérer moi-même à plein temps dans la classe. Et puis, ce "ronronnement" en parallèle de la classe évoqué dans le premier post me semble, pour certains élèves, contre-productif pour les apprentissages communs.
Pour finir, il n'y a pas qu'en cas de handicap avéré et reconnu que le recours à l'individuation s'impose : j'entame mon 6ème CM2 dans la même école. En 6 ans, j'ai eu un ENA marocain à qui j'ai appris à lire (qu'est-ce que j'étais fière de lui en fin d'année ! ) tout en préparant à la 6ème les 29 (!!!) autres, une élève niveau CE1-CE2 que j'ai préparée, en parallèle, à son entrée en SEGPA, et là, je me résous à faire de même pour T. (pas le même T. que le premier !), qui est aussi destiné à la SEGPA, et se trouve très malheureux et démuni au milieu de ses 28 camarades de CM2.
Bien sûr, c'est le moins que je puisse faire pour eux, mais cela demande beaucoup de travail, d'attention et je sais que du coup, je n'apporte pas à d'autres élèves faibles toute l'aide dont ils auraient besoin... C'est culpabilisant, mais on ne peut pas se couper en 10, et nous n'avons que 4 jours de classe.
- SugnetNiveau 9
Clarinette a écrit:Bien sûr, c'est le moins que je puisse faire pour eux, mais cela demande beaucoup de travail, d'attention et je sais que du coup, je n'apporte pas à d'autres élèves faibles toute l'aide dont ils auraient besoin... C'est culpabilisant, mais on ne peut pas se couper en 10, et nous n'avons que 4 jours de classe.
Et moi je pense qu'il est surtout là le problème: on ne PEUT pas...ou plutôt on ne PEUT plus, la société a changé, et l'école doit gérer trop de choses pour être efficace comme elle le voudrait.
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" Le silence est comme une note suspendue qui permet de mieux entendre celle qui précède et celle qui suit. Ecole du respect, il prépare la qualité de notre présence à l'autre et la qualité de la rencontre..." Michel Hubault
- DuplayExpert
Nasopi a écrit:izbouchka a écrit:
D'autre part, en ce qui concerne les enfants autistes ,ou présentant des troubles psychologique importants, dans les classes. Pour l'instant, d'après les échos que j'ai des collègues qui en ont ou en ont eu dans les classes, c'est une souffrance réelle pour les autres enfants et la maîtresse (supporter des cris, de l'agressivité... des réactions violentes).
Les pauvres choux ! Mon fils aîné et nous-mêmes vivons depuis onze ans avec deux enfants autistes, et alors ? On s'en sort très bien. Je ne vois pas pourquoi ça ne pourrait pas être le cas de gens qui n'ont à les "supporter" que quelques heures par jour.
C'est vrai, ça : que des enfants se prennent des coups, des gifles, des morsures régulièrement au cours de la journée (9 heures d'affilée pour ceux qui restent à la cantine et à l'étude), qu'ils "étudient" dans des conditions plus que particulières en entendant par moments des hurlements et en voyant des objets voler, que les enseignants soient obligés de renoncer partiellement à instruire leurs élèves et à s'occuper des plus faibles parce que leur priorité devient tout basiquement d'assurer la sécurité de chacun de leurs élèves... quoi de plus naturel ? Dire qu'il y a des imbéciles qui trouvent cela anormal, ma bonne dame !
Et les collègues qui finissent par craquer dans ces conditions, quels nuls ! D'ailleurs, leur arrêt-maladie ne devrait même pas être pris en charge par la Sécu...
- RikkiMonarque
Nasopi, je sais que ça doit être vraiment infernal d'avoir des enfants autistes. Et que vous ne l'avez sûrement pas choisi !
Je crois comprendre ta colère.
Mais l'argument du "on souffre donc les autres peuvent souffrir aussi" n'est pas recevable. Ce "que quelques heures par jour" représente la totalité du temps d'enseignement des enfants, et le temps d'enseignement doit être sacré. Les élèves ont droit à leurs heures d'enseignement dans des conditions acceptables.
Après, bien sûr, tout dépend des cas particuliers. J'ai accueilli plus d'un élève handicapé dans mes classes, et si la plupart du temps effectivement on en voit les bénéfices, par contre, dans certains cas on ne voit que la souffrance que cela provoque.
Il est difficile d'établir une règle générale, mais il est vrai que j'ai vu plus d'une collègue en craquage total à cause d'élèves vraiment ingérables. Et il n'est pas admissible de leur "refiler le bébé" sans autre forme de procès.
Je crois comprendre ta colère.
Mais l'argument du "on souffre donc les autres peuvent souffrir aussi" n'est pas recevable. Ce "que quelques heures par jour" représente la totalité du temps d'enseignement des enfants, et le temps d'enseignement doit être sacré. Les élèves ont droit à leurs heures d'enseignement dans des conditions acceptables.
Après, bien sûr, tout dépend des cas particuliers. J'ai accueilli plus d'un élève handicapé dans mes classes, et si la plupart du temps effectivement on en voit les bénéfices, par contre, dans certains cas on ne voit que la souffrance que cela provoque.
Il est difficile d'établir une règle générale, mais il est vrai que j'ai vu plus d'une collègue en craquage total à cause d'élèves vraiment ingérables. Et il n'est pas admissible de leur "refiler le bébé" sans autre forme de procès.
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mon site sur l'écriture : www.ecritureparis.fr
- ClarinetteGrand Maître
Rikki, je n'aurais su mieux le dire. En toute chose, modération est bonne.
- izbouchkaNiveau 5
Rikki, tu dis bien les choses. Il est évident que je ne veux blesser personne et que je comprends que Nasopi soit particulièrement sensible sur le sujet ; mais les élèves ont le droit de faire leurs apprentissages dans des conditions de relative sérénité ; c'est le moins que doit leur apporter l'école.
Quand à avoir signé un contrat incluant l'accueil des enfants handicapés ... il ne faut pas oublier que la loi date de 2005.
Je reste persuadée que pour tous cela doit être un choix afin que cela soit bien vécu. La CLIS est une solution intéressante.
Je connais des instits qui sont malades de ne pas pouvoir faire progresser des enfants déficients... qui culpabilisent. Alors je leur dis : la priorité, ce sont tes autres élèves ; celui-ci est en intégration. (hou la la !!! je vais me faire taper sur les doigts... mais il ne faut pas nous demander l'impossible, nous faire bosser 60h par semaine et refuser de nous payer plus ... on n'est pas maso).
J'aime bien aussi le second degré de Moglwi où je me retrouve parfaitement.
Quand à avoir signé un contrat incluant l'accueil des enfants handicapés ... il ne faut pas oublier que la loi date de 2005.
Je reste persuadée que pour tous cela doit être un choix afin que cela soit bien vécu. La CLIS est une solution intéressante.
Je connais des instits qui sont malades de ne pas pouvoir faire progresser des enfants déficients... qui culpabilisent. Alors je leur dis : la priorité, ce sont tes autres élèves ; celui-ci est en intégration. (hou la la !!! je vais me faire taper sur les doigts... mais il ne faut pas nous demander l'impossible, nous faire bosser 60h par semaine et refuser de nous payer plus ... on n'est pas maso).
J'aime bien aussi le second degré de Moglwi où je me retrouve parfaitement.
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