- medea1Niveau 5
je ne trouve rien de rien sur cette épreuve de comparaison de traductions. Je sais qu'en début d'année en formation (les 3h qu'on a eu de toute l'année en fait pour être formée en classiques) on nous avait conseillé de faire comparer régulièrement des traductions aux élèves, mais c'est difficile de savoir ce qu'on doit attendre des élèves, quelles questions doit-on poser (à part la fameuse "laquelle vous paraît la plus fidèle?").
Donc moi j'ai des élèves de 1ère qui se posent pleins de questions, j'ai prévu pour demain la comparaison sur les Catilinaires (exorde), que je suis en train de finir.
Je vais leur faire observer les oublis/rajouts, leur demander leur préférée et entrer plus en détail sur certains points (nocte proxima/superiore) mais après, c'est un grand point d'interrogation.
Vous faites comment?
Donc moi j'ai des élèves de 1ère qui se posent pleins de questions, j'ai prévu pour demain la comparaison sur les Catilinaires (exorde), que je suis en train de finir.
Je vais leur faire observer les oublis/rajouts, leur demander leur préférée et entrer plus en détail sur certains points (nocte proxima/superiore) mais après, c'est un grand point d'interrogation.
Vous faites comment?
- ProvenceEnchanteur
medea1 a écrit:
Vous faites comment?
Je ne fais pas.
- IphigénieProphète
Je sais que certains trouvent ça très intéressant mais je n'ai jamais trouvé en quoi.Je n'ai jamais trouvé non plus d'élèves capables de le faire au bac....
Bref, je ne t'aiderai pas beaucoup :lol:
Ça me paraît très difficile de juger sérieusement d'une traduction sans maîtrise impeccable du texte original.Quant à l'exercice qui consiste à comparer 4 ou 5 traductions d'une phrase je trouve ça
Bref, je ne t'aiderai pas beaucoup :lol:
Ça me paraît très difficile de juger sérieusement d'une traduction sans maîtrise impeccable du texte original.Quant à l'exercice qui consiste à comparer 4 ou 5 traductions d'une phrase je trouve ça
- thrasybuleDevin
Typiquement le truc qui fait bien sur le papier, qui fait plaisir à ceux qui ont conçu l'épreuve, et qui donne des résultats navrants pour le bac: quel écran de fumée!
- thrasybuleDevin
Ah bon faut poser des questions? Déjà qu'on a à peine le temps de la faire la question bonus en 15 minutes d'épreuve...medea1 a écrit:je ne trouve rien de rien sur cette épreuve de comparaison de traductions. Je sais qu'en début d'année en formation (les 3h qu'on a eu de toute l'année en fait pour être formée en classiques) on nous avait conseillé de faire comparer régulièrement des traductions aux élèves, mais c'est difficile de savoir ce qu'on doit attendre des élèves, quelles questions doit-on poser (à part la fameuse "laquelle vous paraît la plus fidèle?").
Donc moi j'ai des élèves de 1ère qui se posent pleins de questions, j'ai prévu pour demain la comparaison sur les Catilinaires (exorde), que je suis en train de finir.
Je vais leur faire observer les oublis/rajouts, leur demander leur préférée et entrer plus en détail sur certains points (nocte proxima/superiore) mais après, c'est un grand point d'interrogation.
Vous faites comment?
- medea1Niveau 5
oui, ça m'a effectivement l'air d'être du bricolage. Dans mon manuel de 2nde, il y a des chapitres qui incluent cette histoire de comparaison (par exemple, le début de l'Enéide). Et on nous demande quand même de les préparer avant à cettte épreuve du bac, donc je me suis dit que j'allais tenter, mais je commence à regretter. Je ferais sans doute pas l'heure dessus non plus, mais bon...
- User5899Demi-dieu
Bah, ça peut être intéressant, avec de bons élèves, de le montrer en classe une fois.Mais bon, moi, j'en suis à l'infectum de l'indicatif au passif, alors je comparerai les traductions quand ils sauront traduire
- medea1Niveau 5
bon, après recherche (notamment les bouquins de préparation au bac mais pas seulement), on demande surtout à l'élève de repérer les trad fidèles au texte de départ, celles qui au contraire s'en éloignent, et souvent on lui demande celle qu'il préfère (il doit justifier son choix). Évidemment, ce qui est le plus intéressant, c'est de travailler sur les traductions faites par des écrivains (pour les Bucoliques, vous en avez de célèbres, par exemple celle de Victor Hugo).
- ArtémisHabitué du forum
Je ne le fais qu'en Terminale pour l'épreuve, avant, ils n'en ont pas besoin, qu'ils traduisent, et ce sera déjà bien !
Et effectivement, je ne le fais généralement qu'avec des traductions d'écrivains.
Et effectivement, je ne le fais généralement qu'avec des traductions d'écrivains.
- Invité12Niveau 8
Je n'ai pas vraiment de conseils à donner, mais plutôt un témoignage. J'ai eu l'occasion de travailler sur une comparaison de traduction (c'était moi l'élève et le prof était un EXCELLENT traducteur !). C'était vraiment passionnant.
Le traducteur avait centré l'analyse autour du rythme. Nous avions dégagé les traductions les plus fidèles au rythme original. Certains d'entre nous ne maîtrisaient même pas la langue traduite, mais chacun pouvait en ressentir le rythme (mètres iambiques ou alexandrins ou prose économe etc) et le comparer avec l'effet rythmique des traductions françaises.
Ensuite, il avait mis en évidence le fait de "sur-traduire" (les rajouts ou l'éclaircissement trop limpide d'une ambiguïté) comme un symptôme du caractère intraduisible de chaque oeuvre. Si cela t'intéresse, Walter Benjamin et Antoine Vitez parlent très bien de cela.
Enfin, il nous avait montré que, pour lui, l'important était de traduire aussi ce qu'il y a d'intraduisible dans chaque langue, d'en faire ressortir l'étrangeté et de rester le plus possible fidèle à son rythme initial.
Parfois, les choix sont cruciaux. Je me souviens de débats passionnants sur le futur suédois, qui peut se confondre avec le présent en cas d'absence de la proposition principale. Dès lors, faut-il traduire le titre d'Ibsen par Quand nous nous réveillons d'entre les morts ou Quand nous nous réveillerons d'entre les morts ?
Bon, j'étais post-bac à ce moment et nous traduisions des langues modernes, cependant l'expérience avait été si enrichissante que je ne peux pas m'empêcher de t'en faire part.
Le traducteur avait centré l'analyse autour du rythme. Nous avions dégagé les traductions les plus fidèles au rythme original. Certains d'entre nous ne maîtrisaient même pas la langue traduite, mais chacun pouvait en ressentir le rythme (mètres iambiques ou alexandrins ou prose économe etc) et le comparer avec l'effet rythmique des traductions françaises.
Ensuite, il avait mis en évidence le fait de "sur-traduire" (les rajouts ou l'éclaircissement trop limpide d'une ambiguïté) comme un symptôme du caractère intraduisible de chaque oeuvre. Si cela t'intéresse, Walter Benjamin et Antoine Vitez parlent très bien de cela.
Enfin, il nous avait montré que, pour lui, l'important était de traduire aussi ce qu'il y a d'intraduisible dans chaque langue, d'en faire ressortir l'étrangeté et de rester le plus possible fidèle à son rythme initial.
Parfois, les choix sont cruciaux. Je me souviens de débats passionnants sur le futur suédois, qui peut se confondre avec le présent en cas d'absence de la proposition principale. Dès lors, faut-il traduire le titre d'Ibsen par Quand nous nous réveillons d'entre les morts ou Quand nous nous réveillerons d'entre les morts ?
Bon, j'étais post-bac à ce moment et nous traduisions des langues modernes, cependant l'expérience avait été si enrichissante que je ne peux pas m'empêcher de t'en faire part.
- JohnMédiateur
Concrètement, quels textes aviez-vous travaillés ?Certains d'entre nous ne maîtrisaient même pas la langue traduite, mais chacun pouvait en ressentir le rythme
Pour chaque texte, vous aviez la version en langue de départ et plusieurs versions en français ?
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- Invité12Niveau 8
On avait travaillé par exemple A dream within a dream de Poe ou la tirade d'Hamlet "To be or not to be". Pour ces deux textes, il y a beaucoup de traductions françaises à comparer. Mais nous avions aussi travaillé sur de l'allemand avec deux ou trois traductions de La petite Catherine de Heilbronn, voire de l'italien, mais j'ai oublié quels poèmes. Avec un autre traducteur, nous nous sommes attelés à un poème du Moyen Age chinois où les traductions étaient très différentes entre elles (une étudiante chinoise avait pu nous proposer un mot à mot, mais même celui-ci était subjectif) et on avait travaillé longtemps sur Henry V et ses traductions. Il nous avait fait prendre conscience que les traductions traduisaient le sens, mais pas ce qui était figuré, ce qui n'était pas dit, et que moult blagues, jeux de mots, doubles sens était perdus.
La question du rythme pose beaucoup de questions. Par exemple : comment retranscrire le pentamètre ïambique anglais ? Faut-il en faire le deuil au profit de la prose, choisir les vers libres (mais perdre l'aspect litanie), l'alexandrin (au risque d'être trop dans la litanie), l'octosyllabe ? Par ailleurs, elle induit la question de la sur-traduction (juste la mise en page montrait parfois un grand déséquilibre entre la version originale et la version traduite qui apparaissait beaucoup plus longue). Ensuite, on se demandait ce qui avait amené le traducteur à estimer nécessaire une sur-traduction. Il apparaissait aussi souvent qu'une réplique de trois mots nécessitait une phrase française bien plus longue. En ce cas, la comparaison des traductions permettait de vérifier qui avait su se rapprocher le plus du rythme économe original sans perdre le sens. Ensuite, on s'y collait ! Et c'était duuuuur !
C'était un travail passionnant aussi parce qu'il nous faisait prendre conscience du fait qu'une traduction est toujours vouée à évoluer. Il y a des traductions vieillotes, mais qui ont été des références en leur temps et qui servent encore aujourd'hui au nouveau traducteur qui s'empare du texte.
Mais concrètement, le plus important, c'était qu'après ce travail de comparaison, nous étions nous-mêmes confrontés à la situation du traducteur. Et la multitude des choix s'offrait à nous ! Que choisir, pourquoi, de quoi faire le deuil... ? C'est grâce à ce traducteur (je ne sais pas trop si je peux citer son nom sur un forum ?) que j'ai compris la différence entre la version et la traduction. Mais encore une fois, ce n'était pas du latin (ceci dit, ça aurait pu), j'étais déjà grande (mais pas douée en langue) et nous étions un PETIT PETIT groupe. Nous connaissions aussi les textes théoriques de Benjamin et Vitez. S'ils n'étaient jamais cités directement, ils nourrissaient sans doute inconsciemment la réflexion.
Voilà, il n'y avait pas toujours de réponses aux questions, mais le fait est que depuis, je suis très sensible aux traductions. Avant d'acheter un livre, si j'ai le choix, je compare toujours la première page et je peux sentir intuitivement, sans rapport au texte original, laquelle me semble la plus juste.
La question du rythme pose beaucoup de questions. Par exemple : comment retranscrire le pentamètre ïambique anglais ? Faut-il en faire le deuil au profit de la prose, choisir les vers libres (mais perdre l'aspect litanie), l'alexandrin (au risque d'être trop dans la litanie), l'octosyllabe ? Par ailleurs, elle induit la question de la sur-traduction (juste la mise en page montrait parfois un grand déséquilibre entre la version originale et la version traduite qui apparaissait beaucoup plus longue). Ensuite, on se demandait ce qui avait amené le traducteur à estimer nécessaire une sur-traduction. Il apparaissait aussi souvent qu'une réplique de trois mots nécessitait une phrase française bien plus longue. En ce cas, la comparaison des traductions permettait de vérifier qui avait su se rapprocher le plus du rythme économe original sans perdre le sens. Ensuite, on s'y collait ! Et c'était duuuuur !
C'était un travail passionnant aussi parce qu'il nous faisait prendre conscience du fait qu'une traduction est toujours vouée à évoluer. Il y a des traductions vieillotes, mais qui ont été des références en leur temps et qui servent encore aujourd'hui au nouveau traducteur qui s'empare du texte.
Mais concrètement, le plus important, c'était qu'après ce travail de comparaison, nous étions nous-mêmes confrontés à la situation du traducteur. Et la multitude des choix s'offrait à nous ! Que choisir, pourquoi, de quoi faire le deuil... ? C'est grâce à ce traducteur (je ne sais pas trop si je peux citer son nom sur un forum ?) que j'ai compris la différence entre la version et la traduction. Mais encore une fois, ce n'était pas du latin (ceci dit, ça aurait pu), j'étais déjà grande (mais pas douée en langue) et nous étions un PETIT PETIT groupe. Nous connaissions aussi les textes théoriques de Benjamin et Vitez. S'ils n'étaient jamais cités directement, ils nourrissaient sans doute inconsciemment la réflexion.
Voilà, il n'y avait pas toujours de réponses aux questions, mais le fait est que depuis, je suis très sensible aux traductions. Avant d'acheter un livre, si j'ai le choix, je compare toujours la première page et je peux sentir intuitivement, sans rapport au texte original, laquelle me semble la plus juste.
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