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John
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Polémique sur les statistiques du ministère de l'Education Empty Polémique sur les statistiques du ministère de l'Education

par John Ven 4 Nov 2011 - 7:09
Education: le ministère utilise des enquêtes "sujettes à caution" (syndicats)

PARIS, 3 nov 2011 (AFP) - Le collectif Interstat, regroupant des syndicats de l'Insee et des Services statistiques ministériels, a estimé jeudi que le ministère de l'Education nationale faisait de la "rétention d'information" et utilisait des enquêtes "sujettes à caution" pour "favoriser sa communication".
Interrogé, le ministère n'avait pas réagi en fin d'après-midi.
Interstat critique le ministre Luc Chatel qui, lors de sa conférence de presse de rentrée le 1er septembre, s'était "enorgueilli d'améliorer les compétences des élèves malgré la hausse du nombre d'élèves et la baisse du nombre d'enseignants", dans un communiqué.
"Ces résultats sont pourtant sujets à caution: alors que jusqu'au milieu des années 2000 les enquêtes dont sont tirés ces résultats étaient conçues et réalisées conjointement par des statisticiens et des enseignants, elles sont à présent menées par la Direction pédagogique du ministère (Dgesco)", estime le collectif.
"Or la Dgesco n'est pas un service statistique et ne bénéficie donc pas de l'indépendance vis-à-vis du ministère dont jouissent légalement les services statistiques ministériels", fait-il valoir.
De plus, "la réalisation et l'exploitation d'enquêtes de ce type ne fait pas partie a priori des missions de la Dgesco. La publication des résultats moins flatteurs d'opérations conduites en parallèle par la Depp (Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance) n'est pas autorisée, ce qui est plus inquiétant encore", ajoute-t-il.
Par ailleurs, "des publications validées et prêtes à être diffusées", sur le nombre d'élèves dans les classes ou de professeurs en postes, "sont retenues en attendant une éventuelle communication du ministre sur le sujet, ou un moment plus propice pour qu'elle ne génère pas de polémique dans le débat social".
Le collectif Interstat est composé de syndicats des ministères du Travail (CGT, CFDT, FSU), de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur (CGT), de l'Agriculture (FSU), de l'Ecologie (CGT), de l'Insee (CGT, CFDT, SUD) et de Pôle emploi (CGT).
"La Depp n'est qu'un exemple de blocages et d'utilisation des statistiques à des fins de communication par un ministre", "d'autres rompent des embargos en diffusant et en commentant des chiffres avant la date autorisée", écrit le collectif.
tes/mm/ei

AFP 031736 AFP FRS3372 18:39:14 03/11/2011 -

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LisaZenide
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Expert spécialisé

Polémique sur les statistiques du ministère de l'Education Empty Re: Polémique sur les statistiques du ministère de l'Education

par LisaZenide Ven 4 Nov 2011 - 7:14
Sur le même sujet :
http://www.acteurspublics.com/article/04-11-11/debat-fausse-sur-l-education-nationale
Thalia de G
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Polémique sur les statistiques du ministère de l'Education Empty Re: Polémique sur les statistiques du ministère de l'Education

par Thalia de G Ven 4 Nov 2011 - 7:15
Par ailleurs, "des publications validées et prêtes à être diffusées", sur le nombre d'élèves dans les classes ou de professeurs en postes, "sont retenues en attendant une éventuelle communication du ministre sur le sujet, ou un moment plus propice pour qu'elle ne génère pas de polémique dans le débat social".
Qu'en termes galants ces choses-là sont dites.
Il faut comprendre que les chiffres sont moins enthousiasmants, la situation moins idyllique que ce que nous a affirmé le ministre à la rentrée mais chuuuut, pas de vagues avant les élections.

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par Iphigénie Ven 4 Nov 2011 - 7:21
Cela ne vous étonnera pas, Chatel( et CIE) a fait exploser le budget "communication " de l'éducation nationale: enfin une hausse de budget pour l'école (+ 41% depuis 2007)



Dernière édition par iphigénie le Ven 4 Nov 2011 - 7:30, édité 1 fois
Thalia de G
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Polémique sur les statistiques du ministère de l'Education Empty Re: Polémique sur les statistiques du ministère de l'Education

par Thalia de G Ven 4 Nov 2011 - 7:24
iphigénie a écrit:Cela ne vous étonnera pas, Chatel a fait exploser le budget "communication " de l'éducation nationale: enfin une hausse de budget pour l'école (+ 40%)
J'ai entendu aux infos de ce matin que la Cour des comptes s'était émue du budget com de plusieurs ministères. J'ignorais que le nôtre fût concerné.

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Polémique sur les statistiques du ministère de l'Education Empty Re: Polémique sur les statistiques du ministère de l'Education

par Iphigénie Ven 4 Nov 2011 - 7:31
C'est là,page 59
http://www.scribd.com/doc/71546981/Depenses-Com-Gouvernement-Mediapart
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User5899
Demi-dieu

Polémique sur les statistiques du ministère de l'Education Empty Re: Polémique sur les statistiques du ministère de l'Education

par User5899 Ven 4 Nov 2011 - 7:36
iphigénie a écrit:Cela ne vous étonnera pas, Chatel( et CIE) a fait exploser le budget "communication " de l'éducation nationale: enfin une hausse de budget pour l'école (+ 41% depuis 2007)

Ah quand même... Décidément, on ne se refait pas quand on ne vaut rien le vaut bien... furieux
John
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Polémique sur les statistiques du ministère de l'Education Empty Re: Polémique sur les statistiques du ministère de l'Education

par John Ven 4 Nov 2011 - 7:40
Vous avez vu le montant de la communication de l'Ecologie, de la Défense et de l'Economie et des Finances ??? :shock:

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Polémique sur les statistiques du ministère de l'Education Empty Re: Polémique sur les statistiques du ministère de l'Education

par Thalia de G Ven 4 Nov 2011 - 7:44
John a écrit:Vous avez vu le montant de la communication de l'Ecologie, de la Défense et de l'Economie et des Finances ??? :shock:
Sur le lien fourni par iphigénie ? J'ai beaucoup de mal à le parcourir, il s'ouvre d'une manière bizarre chez moi et je ne parviens pas à faire défiler les pages.

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Daphné
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Polémique sur les statistiques du ministère de l'Education Empty Re: Polémique sur les statistiques du ministère de l'Education

par Daphné Ven 4 Nov 2011 - 7:46
John a écrit:
Education: le ministère utilise des enquêtes "sujettes à caution" (syndicats)

PARIS, 3 nov 2011 (AFP) - Le collectif Interstat, regroupant des syndicats de l'Insee et des Services statistiques ministériels, a estimé jeudi que le ministère de l'Education nationale faisait de la "rétention d'information" et utilisait des enquêtes "sujettes à caution" pour "favoriser sa communication".
Interrogé, le ministère n'avait pas réagi en fin d'après-midi.
Interstat critique le ministre Luc Chatel qui, lors de sa conférence de presse de rentrée le 1er septembre, s'était "enorgueilli d'améliorer les compétences des élèves malgré la hausse du nombre d'élèves et la baisse du nombre d'enseignants", dans un communiqué.
"Ces résultats sont pourtant sujets à caution: alors que jusqu'au milieu des années 2000 les enquêtes dont sont tirés ces résultats étaient conçues et réalisées conjointement par des statisticiens et des enseignants, elles sont à présent menées par la Direction pédagogique du ministère (Dgesco)", estime le collectif.
"Or la Dgesco n'est pas un service statistique et ne bénéficie donc pas de l'indépendance vis-à-vis du ministère dont jouissent légalement les services statistiques ministériels", fait-il valoir.
De plus, "la réalisation et l'exploitation d'enquêtes de ce type ne fait pas partie a priori des missions de la Dgesco. La publication des résultats moins flatteurs d'opérations conduites en parallèle par la Depp (Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance) n'est pas autorisée, ce qui est plus inquiétant encore", ajoute-t-il.
Par ailleurs, "des publications validées et prêtes à être diffusées", sur le nombre d'élèves dans les classes ou de professeurs en postes, "sont retenues en attendant une éventuelle communication du ministre sur le sujet, ou un moment plus propice pour qu'elle ne génère pas de polémique dans le débat social".
Le collectif Interstat est composé de syndicats des ministères du Travail (CGT, CFDT, FSU), de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur (CGT), de l'Agriculture (FSU), de l'Ecologie (CGT), de l'Insee (CGT, CFDT, SUD) et de Pôle emploi (CGT).
"La Depp n'est qu'un exemple de blocages et d'utilisation des statistiques à des fins de communication par un ministre", "d'autres rompent des embargos en diffusant et en commentant des chiffres avant la date autorisée", écrit le collectif.
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AFP 031736 AFP FRS3372 18:39:14 03/11/2011 -

Ça ne métonne pas du tout ce bidouillage de chiffres, ça va avec tout le reste 🐘 🐘
Marie Laetitia
Marie Laetitia
Bon génie

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par Marie Laetitia Ven 4 Nov 2011 - 8:15
Spoiler:

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 Polémique sur les statistiques du ministère de l'Education Dlb10
Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)


Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...


Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
Schéhérazade
Schéhérazade
Niveau 10

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par Schéhérazade Ven 4 Nov 2011 - 10:16
Non, mais ils découvrent l'eau tiède, là, quand même...
Enfin, au moins c'est dit.

Quant à la désinformation orchestrée par le ministère de l'EN, franchement, Chatel n'est pas le premier. Il est peut être juste infichu de faire le travail de désinformation aussi proprement que ses prédécesseurs. Il ne faudrait pas que l'arbre cache la forêt: cela fait des années qu'on entend que "le niveau monte" alors qu' on supprime heure de cours sur heure de cours. Des statistiques bidons prétendent prouver depuis des lustres que oui, le niveau monte, et des journalistes complaisants en font état sans esprit critique.
doublecasquette
doublecasquette
Enchanteur

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par doublecasquette Ven 4 Nov 2011 - 11:44
Marie Laetitia a écrit:
Spoiler:

Et les "petits cadeaux" en direction des familles, en Primaire : le livre contenant le programme à chaque rentrée scolaire, les fables de La Fontaine, puis les contes de Perrault pour les CM1...

Les belles affiches de Laura et Julien...
micaschiste
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Monarque

Polémique sur les statistiques du ministère de l'Education Empty Re: Polémique sur les statistiques du ministère de l'Education

par micaschiste Ven 4 Nov 2011 - 11:49
doublecasquette a écrit:
Marie Laetitia a écrit:
Spoiler:

Et les "petits cadeaux" en direction des familles, en Primaire : le livre contenant le programme à chaque rentrée scolaire, les fables de La Fontaine, puis les contes de Perrault pour les CM1...

Les belles affiches de Laura et Julien...

le petit livre de sarko à l'intention des profs imprimé à combien d'exemplaires ?
Thalia de G
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Polémique sur les statistiques du ministère de l'Education Empty Re: Polémique sur les statistiques du ministère de l'Education

par Thalia de G Ven 4 Nov 2011 - 13:29
doublecasquette a écrit:
Marie Laetitia a écrit:
Spoiler:

Et les "petits cadeaux" en direction des familles, en Primaire : le livre contenant le programme à chaque rentrée scolaire, les fables de La Fontaine, puis les contes de Perrault pour les CM1...

Les belles affiches de Laura et Julien...
J'avoue que je suis pour ! Je ne pense pas que mes 6e les ai eus, je leur poserai la question.

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Soleil noir de mes mélancolies.
doublecasquette
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Enchanteur

Polémique sur les statistiques du ministère de l'Education Empty Re: Polémique sur les statistiques du ministère de l'Education

par doublecasquette Ven 4 Nov 2011 - 13:41
Thalia de G a écrit:
doublecasquette a écrit:
Marie Laetitia a écrit:
Spoiler:

Et les "petits cadeaux" en direction des familles, en Primaire : le livre contenant le programme à chaque rentrée scolaire, les fables de La Fontaine, puis les contes de Perrault pour les CM1...

Les belles affiches de Laura et Julien...
J'avoue que je suis pour ! Je ne pense pas que mes 6e les ai eus, je leur poserai la question.

C'est ça : http://www.education.gouv.fr/cid56426/-un-livre-pour-l-ete-pour-tous-les-eleves-de-cm1.html

La première année, c'était réservé à certaines écoles. L'année d'après, je crois que ça a été élargi, mais, en effet, toutes les écoles ne les reçoivent pas.

Avec la livraison de livres, il y avait des affiches pour annoncer aux foules en délire que le Ministère de l'Éducation Nationale gâtait les petits élèves de notre commune...

Tiens, ça me revient,ous avons aussi reçu une superbe affiche "Déclaration des Droits de l'Homme", magnifique, en papier glacé épais, pour afficher de manière obligatoire dans chaque classe élémentaire de l'école.
Dans ma classe, je n'ai pas de murs disponibles (beaucoup de fenêtres et un mur en partie couvert d'étagères. De plus, j'ai des petits, bien incapables de lire seuls ou même avec mon aide, une telle prose.
Ce n'est pas du fric foutu en l'air, ça ?
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Polémique sur les statistiques du ministère de l'Education Empty Re: Polémique sur les statistiques du ministère de l'Education

par Invité Mar 13 Déc 2011 - 1:27
Et ça continue:

http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/12/12/dissimulees-ou-retardees-les-donnees-sur-l-ecole-sont-jugees-peu-fiables_1617374_3224.html

Le cabinet de Luc Chatel, le ministre de l'éducation, a publié une enquête comparant le niveau des élèves entre 1997 et 2007 - qui est toujours au fond d'un tiroir.

Quel est vraiment le niveau des élèves français? A entendre le ministre lire les résultats des évaluations des élèves en CE1 et en CM2, il serait en progression. A lire les résultats internationaux, il serait plutôt en baisse…

Deux nouvelles enquêtes, l'une comparant le niveau de maîtrise de la langue entre 2003 et de 2009, l'autre entre 1997 et 2007, montrent que les lacunes des plus faibles se sont aggravées. Mais ces deux travaux attendaient dans les tiroirs du ministère de l'éducation depuis le mois de juin. C'est l'Insee qui, le 16 novembre, les a divulgués dans son Portrait social. Le jour de la parution de l'ouvrage, les statisticiens de la direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) ont été priés de ne pas commenter ces résultats qui ne suivaient pas la "bonne" courbe.

Dix jours plus tard, le cabinet de Luc Chatel publie l'une des enquêtes. La seconde qui compare le niveau des élèves entre 1997 et 2007 est toujours au fond d'un tiroir: "Ce qui s'est passé là est assez symptomatique. Nos enquêtes sont bienvenues lorsqu'elles accompagnent la communication du ministre. Sinon, elles attendent, rappelle un chercheur, sous couvert d'anonymat. Et plus encore si elles montrent une baisse de niveau."

Comme tous les travaux ne collent pas au plan communication, les informations fournies au grand public sur l'école se réduisent comme peau de chagrin. Les "Notes d'information" en sont le meilleur exemple. "J'en publiais une cinquantaine par an", se souvient Claude Thélot qui, sept ans durant, a été à la tête de cette direction et développé la place de la statistique sur le sujet. 61 sont sorties en 2001, 62 en 2003… 37 en 2008, 18 en 2009 et 19 cette année. Sur un programme de 46 prévues.

On attend toujours le bilan sur l'expérimentation du sport l'après-midi en vigueur dans 200 collèges (prévu initialement pour novembre). Celui sur le dispositif d'accompagnement éducatif, qui devait sortir en avril. Rien sur la mutation des profs, le niveau de lecture en 6e, la vision du collège par les parents… Rien non plus sur l'évaluation de l'assouplissement de l'affectation dans les collèges et les lycées, alors que la politique a changé en 2007.

"Un appel d'offres a été fait auprès de chercheurs extérieurs. On a compris que le ministère ne publierait rien sur le sujet en écoutant la présentation qui nous en a été faite, affirme un statisticien de la DEPP, sous couvert d'anonymat. Savez-vous que dans un département de banlieue parisienne, cet assouplissement a embourgeoisé l'enseignement catholique et vidé les établissements publics des catégories privilégiées?" "Ça intéresse le citoyen, une info comme celle-là", reprend un autre chercheur de la DEPP. L'information finira par sortir. Ailleurs.

Cela s'est passé ainsi avec la cartographie de l'obésité des enfants. Le chercheur qui travaillait pour le ministère de l'éducation a attendu. On lui a dit que son travail serait publié quand le ministre communiquerait sur la santé à l'école. Puis rien. Alors il a publié au ministère de la santé au début de l'année. Ce que n'est que le 9 décembre que la Rue de Grenelle a mis l'étude sur son site.

Certaines informations sont diffusées avec des mois de retard. Quand elles ne gênent plus. Ainsi, le bilan de la rentrée 2010 a été publié à l'été 2011, alors qu'il était prévu pour février. Il aurait peut-être été délicat de montrer que le nombre d'élèves avait augmenté, alors qu'on coupait 16 000 postes. On attend maintenant les données de la rentrée 2011…

Plus encore que ces non-parutions, les scientifiques de la direction statistique sont choqués par le transfert des évaluations de l'école primaire de la DEPP vers le service chargé d'appliquer la politique du ministre, la Direction générale de l'enseignement scolaire (DGESCO). C'est désormais elle qui conçoit, fait passer et corrige les évaluations des élèves de CE1 et de CM2.

Les parents d'élèves de la FCPE dénoncent le fait que "cette direction se retrouve juge et partie puisqu'elle contribue à évaluer ses propres politiques". On pourrait se dire que cette association est marquée à gauche, mais elle n'est pas la seule à critiquer. "Il est regrettable que le ministère préfère mettre en avant les résultats contestables des évaluations CE1 et CM2, mises en place depuis quatre ans par la DGESCO, évaluations qui ont surtout pour objectif de nourrir la communication ministérielle au détriment d'une information étayée sur une méthodologie rigoureuse", estime Jean-Claude Emin, ancien sous-directeur de la DEPP.

L'Insee n'a pas repris ces résultats dans son Portrait social. Le Haut conseil de l'éducation (HCE), dans son rapport du 14 septembre intitulé "Les indicateurs relatifs aux acquis des élèves", a jugé que "les indicateurs tirés des évaluations nationales des trois paliers du socle commun ne sont pas fiables pour des raisons de méthode". Et pourtant, le cabinet de Luc Chatel continue d'y lire une progression du niveau des élèves.

Aujourd'hui, la retenue de certains résultats doublée de ce transfert de compétences jette une véritable suspicion sur tous les chiffres que le ministère laisse sortir. Au point que la communauté éducative s'appuie désormais sur les résultats internationaux. PISA (OCDE) pour la langue, les maths et les sciences à 15ans; PIRLS pour la lecture en fin de primaire. Deux enquêtes qui concluent, elles, à une baisse du niveau.

Il manque des éléments franco-français fiables pour alimenter un débat honnête et constructif sur l'école et les dernières politiques en œuvre. "Il est essentiel en effet que, dans notre démocratie, les données concernant les résultats de notre système éducatif soient objectives et transparentes, donc incontestables", écrivait le HCE en septembre. La semaine dernière, les parents d'élèves ont prévenu que "ces informations relevant de missions de service public ne sauraient être réservées au seul ministre". Interstat, le collectif de syndicats de l'Insee et des services statistiques ministériels venait de dénoncer le "débat faussé" sur l'éducation et la mise à l'écart de la DEPP.

Dans l'entourage du ministre, on répond que "la direction de l'enseignement scolaire n'est pas la moins bien placée pour concevoir des évaluations". Et le ministre précisait récemment qu'"une évaluation indépendante paraît un principe assez sain". En attendant, les très indépendantes évaluations de l'inspection générale sont elles aussi distillées au compte-gouttes. Celle qui porte sur l'évaluation des internats d'excellence mis en place en 2007 pour un coût de plusieurs centaines de millions d'euros est toujours attendue. Trop peu pour qu'on ait le droit de savoir?
Maryline Baumard
Article paru dans l'édition du 13.12.11
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Polémique sur les statistiques du ministère de l'Education Empty Re: Polémique sur les statistiques du ministère de l'Education

par Invité Mar 13 Déc 2011 - 1:28
Et une itv de Claude Thélot ici: http://lemonde-educ.blog.lemonde.fr/2011/12/12/pour-claude-thelot-la-cour-des-comptes-devrait-se-pencher-sur-lecole/

Claude Thélot a dirigé la direction statistique du ministère de l’éducation huit années durant, présidé le débat national sur l’avenir de l’École en 2003-2004 et été conseiller-maître à la Cour des Comptes. Peu loquace sur l’éducation aujourd’hui, il a accepté de répondre au Monde pour dénoncer une situation qu’il estime extrémement choquante sur le fond. En effet, les publications de la DEPP, Direction de l'évaluation, de la pprospective et de la performance se raréfient. Certains chercheurs dénoncent leur non parution, lorsqu'elles ne servent pas la communication ministérielle (cf Le Monde daté 13 janvier).
Les parents d’élèves de la FCPE viennent de prévenir que "es informations relevant de missions de service public ne sauraient être réservées au seul ministre " Interstat, le collectif de syndicats de l’Insee et des services statistiques ministériels dénonce de son côté le débat faussé » sur l’éducation et la mise à l’écart de la Depp. De son côté, le Haut Conseil de l'Education, (HCE) écrivait en septembre dans un rapport « Il est essentiel que, dans notre démocratie, les données concernant les résultats de notre système éducatif soient objectives et transparentes, donc incontestables".
Ce comité dont le mandat arrive à terme risque fort de n'être pas renouvelé. Cette instance a en effet été très critique sur les choix en matière de politique éducative, a souligné les incohérences et les dérives. C'est aussi cet organisme qui en 2008 a jeté un pavé dans la mare en montrant les points faibles de notre école primaire.

Quel regard portez-vous sur l’évaluation du système éducatif aujourd’hui et le fait que l’évaluation des élèves soit aujourd’hui prise en charge par un service autre que celui de l’évaluation ?

Les fondamentaux sont conservés puisque sortent toujours la Géographie de l’Ecole, le Repères et références statistiques aussi bien que L’Etat de l’Ecole. Mais il est vrai que les Notes d’information sortent moins nombreuses. Durant la période où j’ai été à la tête de cette direction, nous en publiions une cinquantaine par an (ndlr, en 2011, 18 sont sorties).
En revanche, je trouve extrêmement choquant que les directions responsables de la conduite de la politique évaluent cette politique. C’est ce qui se passe à l’éducation nationale aujourd’hui. Mais pas seulement. Le ministère des affaires sociales a créé il y a quelques années une direction générale qui évalue elle-même sa propre politique. C’est une très mauvaise approche de ce que doit être une évaluation des politiques publiques. Il ne faut pas que l’évaluation soit une auto évaluation.

Comment a-t-on pu en arriver là ?

C’est sans doute un des effets pervers de la Lolf. La Lolf a donné mission aux responsables des programmes de produire de l’information à destination du Parlement. C’est ce qui a pu les orienter en ce sens, c’est-à-dire mesurer et évaluer leur propre action. C’est à mon sens une très grave faute de l’Etat, qu’il faut corriger.

On sent bien que le débat a besoin de données auxquelles on peut croire. Que serait à vos yeux d’expert une bonne évaluation du système éducatif aujourd’hui ?

Il ne doit pas y avoir de monopole de l’évaluation. Je pense même qu’il devrait y avoir deux démarches, l’une externe au ministère, l’autre interne.
Dans l’opinion publique, il faut être indépendant du ministère pour être reconnu indépendant, et donc évaluer de façon crédible. Partant de ce constat, pourquoi ne pas se reposer, encore plus qu’aujourd’hui, sur la Cour des comptes pour évaluer l’Ecole de façon externe ? C’est un organisme qui devrait aller plus loin dans son évaluation des politiques publiques. J’y vois trois avantages : la Cour a une immense légitimité, entre autres parce qu’elle est constituée de magistrats, elle peut se faire ouvrir tous les dossiers et ses travaux sont de grande qualité, enfin elle a une grande tradition de diffusion de ses analyses et recommandations. Il me semble plus efficace de renforcer ce mouvement déjà initié plutôt que de créer un organisme supplémentaire de contrôle, comme le recommande le Haut Conseil de l’Ecole. Le modèle anglo-saxon d’agence autonome ne me semble pas convenir à notre pays. Chez nous les établissements et agences sont plus faibles que les directions.
Je pense, par ailleurs qu’une évaluation interne au ministère est possible et nécessaire. Pourquoi ? Parce que certaines études ne peuvent être menées qu’en interne. J’ai toujours pensé qu’on observait mieux certains aspects de l’Ecole de l’intérieur. Et comme être indépendant et donc produire une évaluation objective et crédible ne requiert pas d’être extérieur au ministère, une direction peut, et à mon sens doit, conduire des évaluations de l’Ecole, cela en liaison avec les Inspections générales. Il faut évidemment que le ministre, comprenant l’intérêt de cette démarche, le veuille et l’organise. C’est-à-dire que trois conditions, qui sont celles de l’autonomie – indispensable - de cette direction, soient satisfaites : être maîtresse de son programme de travail, disposer des moyens d’exercer ce travail, avoir une latitude suffisante dans la diffusion. Ce qui ne signifie évidemment pas décider contre le cabinet du ministre : c’est au contraire le ministre et son cabinet qui doivent souhaiter, respecter et faire respecter ces conditions, faute de quoi une évaluation interne ne peut exister.

Pour vous l’évaluation est au cœur d’un Etat moderne ?
Il faut une transparence par rapport à l’action publique. Nos concitoyens, à juste titre, souhaitent un service public de qualité. D’où la nécessité de l’évaluer, sur son coût, sur son fonctionnement, et sur ses résultats. D’une façon générale, et au service de cette exigence des citoyens, l’Etat central moderne a trois grandes fonctions, sur lesquelles il devrait se concentrer et qu’il devrait renforcer en son sein : l’information sur le service public, l’évaluation de ce service, la prospective quant à ce service. Un Etat central moderne doit informer, évaluer et prévoir.

Lorsque vous étiez à la direction de l’évaluation quels ont été les sujets les plus difficiles à traiter?La prospective-prévision à 10 ans ; combien d’élèves et où, et, du coup, quels besoins en enseignants, etc. ? C’est un exercice important mais extrêmement difficile. C’est important car c’est sur ces résultats qu’on accrochait en partie le nombre de postes mis aux concours enseignants. On reprenait et on affinait ces prévisions chaque année. Evidemment, le cabinet me disait « mais ce n’est pas fiable puisque vous les modifiez ». Alors il fallait argumenter.

Pourquoi les hommes politiques ne s’intéressent-ils plus aux évaluations ? Croyez-vous qu’ils ne s’y intéressent plus ? Je n’en suis pas si sûr. En revanche, ce qui est vrai, c’est que la priorité n’est sans doute pas de produire une analyse de plus, ou un diagnostic de plus. La Cour, les inspections la DEPP, le Haut Conseil de l’Ecole, la plupart des analyses du système éducatif font des constats voisins. Ce qui est prioritaire et même capital, ce sont les recommandations qu’on en tire, et surtout la capacité à les mettre en œuvre. De ce point de vue, l’apport essentiel des rapports de la Cour des comptes, par exemple, réside non dans son analyse mais dans les recommandations qu’elle en tire. C’est un outil essentiel pour le pilotage de l’école. Notre marge de progrès aujourd’hui c’est de faire que l’homme politique sache et puisse appliquer un peu plus des recommandations qui lui sont faites par les différentes instances d’évaluation. Sachant évidemment qu’il est plus difficile d’agir que de diagnostiquer.

A vos yeux, qu’est-ce que pourrait favoriser ce passage de l’évaluation à l’action ?
L’évaluation doit déboucher sur deux modes d’action. Une action interne puisque les résultats des enquêtes vont donner aux acteurs de l’école des outils pour s’améliorer. Une action externe puisqu’ils vont aussi donner des éléments d’information et de jugement à l’opinion publique qui pourra faire pression en faveur d’évolutions susceptibles d’accroître la qualité du service, à un niveau général ou local (dans les écoles, collèges, lycées, etc.).
Pour que les évaluations se traduisent plus et mieux par des améliorations des pratiques pédagogiques ou éducatives au sein du système éducatif (ce qui est leur but ultime), il faudrait, je crois, réorienter en partie les missions des inspections générales et territoriales. Ce corps devrait travailler à la « remédiation » plus qu’à tout autre aspect de l’Ecole, et en particulier plus qu’à l’évaluation elle-même. Remédiation (comment lutter avec succès contre les échecs ?) et accompagnement des enseignants, des chefs d’établissement, individuellement et par équipe, ce devrait être l’axe central (et qui est difficile) de l’action des inspections. Il n’y a qu’elles qui puissent remplir cette tâche capitale.

Comment redonner à la statistique et à l’évaluation en éducation une juste place ?
Le ministre qui arrivera devra en faire un des volets de sa politique éducative. Lui-même a besoin de tels outils, mais tout le pays aussi, tant la réussite de l’Ecole est au cœur de nos préoccupations aujourd’hui et de notre avenir. Parce que, de cette réussite, dépendent aussi bien notre compétitivité, à travers la formation et la qualification des futurs salariés, que notre cohésion sociale, à travers notre capacité à éduquer à vivre ensemble.
Propos recueillis par Maryline Baumard
V.Marchais
V.Marchais
Empereur

Polémique sur les statistiques du ministère de l'Education Empty Re: Polémique sur les statistiques du ministère de l'Education

par V.Marchais Mer 14 Déc 2011 - 3:34
J'adore particulièrement cette phrase :
Le Haut conseil de l'éducation (HCE), dans son
rapport du 14 septembre intitulé "Les indicateurs relatifs aux acquis
des élèves"
, a jugé que "les indicateurs tirés des évaluations
nationales des trois paliers du socle commun ne sont pas fiables pour des
raisons de méthode"
.


Pour une fois que c'est pas moi qui le dis... Razz
Clarinette
Clarinette
Grand Maître

Polémique sur les statistiques du ministère de l'Education Empty Re: Polémique sur les statistiques du ministère de l'Education

par Clarinette Mer 14 Déc 2011 - 3:43
doublecasquette a écrit:
Thalia de G a écrit:
doublecasquette a écrit:
Marie Laetitia a écrit:
Spoiler:

Et les "petits cadeaux" en direction des familles, en Primaire : le livre contenant le programme à chaque rentrée scolaire, les fables de La Fontaine, puis les contes de Perrault pour les CM1...

Les belles affiches de Laura et Julien...
J'avoue que je suis pour ! Je ne pense pas que mes 6e les ai eus, je leur poserai la question.

C'est ça : http://www.education.gouv.fr/cid56426/-un-livre-pour-l-ete-pour-tous-les-eleves-de-cm1.html

La première année, c'était réservé à certaines écoles. L'année d'après, je crois que ça a été élargi, mais, en effet, toutes les écoles ne les reçoivent pas.

Avec la livraison de livres, il y avait des affiches pour annoncer aux foules en délire que le Ministère de l'Éducation Nationale gâtait les petits élèves de notre commune...

Tiens, ça me revient,ous avons aussi reçu une superbe affiche "Déclaration des Droits de l'Homme", magnifique, en papier glacé épais, pour afficher de manière obligatoire dans chaque classe élémentaire de l'école.
Dans ma classe, je n'ai pas de murs disponibles (beaucoup de fenêtres et un mur en partie couvert d'étagères. De plus, j'ai des petits, bien incapables de lire seuls ou même avec mon aide, une telle prose.
Ce n'est pas du fric foutu en l'air, ça ?
Les livres CM1, on les a gardés à l'école : ça fait une série en plus, plutôt que de les gaspiller en les donnant aux élèves pendant les vacances. Combien les auraient lus ? Et puis, les préconisations de l'inspection, du type cérémonie de remise officielle......... je ne m'abaisserai même pas à dire ce que j'en pense ! affraid

Quant aux affiches DDH, lors de la réunion de directeurs de rentrée, le conseiller péda m'en a filé une vingtaine en me confiant qu'il ne savait qu'en faire... mais qu'il devait les écouler... Là, elles sont stockées et serviront sans doute de supports divers.
Ben oui, en classe, je préfère afficher des cartes géographiques et autres trucs plus utiles !
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