- ThalieGrand sage
Je vous en ai déjà parlé depuis le mois de juin mais là je ne sais plus comment aider mes 12 élèves de 6e en difficulté.
Ils lisent oui mais très mal, ils comprennent un peu, beaucoup mais pas quand ils sont seuls.
Toutes les lectures orales sont truffées d'erreurs. Pas une seule phrase n'est lue correctement. Pourtant, ils n'ânonnent pas sauf dès qu'un mot contient 3 syllabes avec des consonnes plus rares et des syllabes plus difficiles. Les mots outils sont sans cesse transformés ou oubliés ou rajoutés. Un élève sur les 12 invente carrément au moins un mot par phrase en confondant la première syllabe.
Que puis-je faire ?
J'ai commencé par la poésie mais je voulais les faire lire sur des textes plus longs. Donc, je leur ai prêté Pierrot ou les secrets de la nuit que nous avions en série. Nous le lisons ensemble, soit moi, puis eux etc. Nous en discutons beaucoup.
Ensuite, je fais énormément de séances de langue (conjugaison, grammaire...) mais chaque séance est d'une difficulté monstrueuse pour eux, j'ai l'impression que je dois tout reconstruire. Le féminin et le masculin pour certains c'est pas très clair, les trois groupes des verbes n'en parlons pas. J'ai passé, deux ou trois heures sur cette dernière notion et je suis sûre qu'ils n'ont pas compris la différence entre les verbes du 2e et 3e groupe.
De plus, leur attention est très flottante, dès que je tourne le dos vers le tableau, ils s'amusent comme de petits chats. J'ai l'impression qu'ils ne fixent rien.
Enfin, ils oublient sans arrêt leur matériel. Sur 12, il est fréquent qu'un quart d'entre eux n'a ni classeur, ni la feuille travaillée la séance précédente, ni le petit conte sur lequel nous travaillons....
Bref, c'est vraiment en lecture que je ne sais plus quoi faire car je ne vois pas comment les faire progresser seulement en lisant à l'oral de beaux textes.
Avez-vous des conseils à me donner ?
Merci beaucoup.
PS : Oh et puis j'en ai vraiment plus qu'assez de tous ces diagnostics de dyslexie qui pleuvent dans mon collège. Hier encore, j'apprends qu'un élève est désormais diagnostiqué dysorthographique. Ma principale, qui prend cela très au sérieux, s'en étonne car elle avait noté dyslexie (comme si ce n'était pas la même bouillie infâme) et la maman explique : "ben oui sa dyslexie (bien que traitée) est devenue une dysorthographie" (c'est la faute à la dyslexie si vous avez tout compris) mais bien sûr et la marmotte elle emballe le chocolat.
J'ai demandé à cette maman comment son fils avait appris à lire, cela donne :
CP méthode globale avec trois maîtresses différentes dans une petite ville
CE1 dans une plus petite ville et au mois d'avril la maîtresse contacte la maman catastrophée car son fils ne sait toujours pas lire alors que toute la classe marche bien donc redoublement (pardon oups maintien) au CE1. Avec tout cela, évidemment le gamin a toujours des difficultés sérieuses de lecture (ah ben non quelle cruche je fais il est malade, il est dys-le-xique, la faute à personne, pas de chance la maladie cela tombe sur n'importe qui (en l'occurrence dans mon collège c'est une épidémie) :colere:
Ils lisent oui mais très mal, ils comprennent un peu, beaucoup mais pas quand ils sont seuls.
Toutes les lectures orales sont truffées d'erreurs. Pas une seule phrase n'est lue correctement. Pourtant, ils n'ânonnent pas sauf dès qu'un mot contient 3 syllabes avec des consonnes plus rares et des syllabes plus difficiles. Les mots outils sont sans cesse transformés ou oubliés ou rajoutés. Un élève sur les 12 invente carrément au moins un mot par phrase en confondant la première syllabe.
Que puis-je faire ?
J'ai commencé par la poésie mais je voulais les faire lire sur des textes plus longs. Donc, je leur ai prêté Pierrot ou les secrets de la nuit que nous avions en série. Nous le lisons ensemble, soit moi, puis eux etc. Nous en discutons beaucoup.
Ensuite, je fais énormément de séances de langue (conjugaison, grammaire...) mais chaque séance est d'une difficulté monstrueuse pour eux, j'ai l'impression que je dois tout reconstruire. Le féminin et le masculin pour certains c'est pas très clair, les trois groupes des verbes n'en parlons pas. J'ai passé, deux ou trois heures sur cette dernière notion et je suis sûre qu'ils n'ont pas compris la différence entre les verbes du 2e et 3e groupe.
De plus, leur attention est très flottante, dès que je tourne le dos vers le tableau, ils s'amusent comme de petits chats. J'ai l'impression qu'ils ne fixent rien.
Enfin, ils oublient sans arrêt leur matériel. Sur 12, il est fréquent qu'un quart d'entre eux n'a ni classeur, ni la feuille travaillée la séance précédente, ni le petit conte sur lequel nous travaillons....
Bref, c'est vraiment en lecture que je ne sais plus quoi faire car je ne vois pas comment les faire progresser seulement en lisant à l'oral de beaux textes.
Avez-vous des conseils à me donner ?
Merci beaucoup.
PS : Oh et puis j'en ai vraiment plus qu'assez de tous ces diagnostics de dyslexie qui pleuvent dans mon collège. Hier encore, j'apprends qu'un élève est désormais diagnostiqué dysorthographique. Ma principale, qui prend cela très au sérieux, s'en étonne car elle avait noté dyslexie (comme si ce n'était pas la même bouillie infâme) et la maman explique : "ben oui sa dyslexie (bien que traitée) est devenue une dysorthographie" (c'est la faute à la dyslexie si vous avez tout compris) mais bien sûr et la marmotte elle emballe le chocolat.
J'ai demandé à cette maman comment son fils avait appris à lire, cela donne :
CP méthode globale avec trois maîtresses différentes dans une petite ville
CE1 dans une plus petite ville et au mois d'avril la maîtresse contacte la maman catastrophée car son fils ne sait toujours pas lire alors que toute la classe marche bien donc redoublement (pardon oups maintien) au CE1. Avec tout cela, évidemment le gamin a toujours des difficultés sérieuses de lecture (ah ben non quelle cruche je fais il est malade, il est dys-le-xique, la faute à personne, pas de chance la maladie cela tombe sur n'importe qui (en l'occurrence dans mon collège c'est une épidémie) :colere:
- ClarinetteGrand Maître
Je veux bien croire que le petit ait été perturbé par le fait d'avoir eu trois maîtresse au CP (D'ailleurs, comment cela se fait-ce ?) mais j'ai beaucoup de mal avec les rumeurs concernant les méthodes globales.
Personnellement, en 20 ans de métier, je n'ai rencontré PERSONNE qui utilisait une méthode globale. C'est généralement un départ en globale, mais on passe rapidement au syllabique.
Ceci dit, ça ne règle pas tes soucis... C'est vrai que quand on aime la littérature, il est frustrant de ne pas pouvoir faire partager tous ces trésors...
Personnellement, en 20 ans de métier, je n'ai rencontré PERSONNE qui utilisait une méthode globale. C'est généralement un départ en globale, mais on passe rapidement au syllabique.
Ceci dit, ça ne règle pas tes soucis... C'est vrai que quand on aime la littérature, il est frustrant de ne pas pouvoir faire partager tous ces trésors...
- ThalieGrand sage
Oui enfin j'ai écrit "méthode globale" parce que la maman a dit cela. Je pense aussi que c'était un départ global seulement (sauf que tout le monde nous répète cela et quand je lis le post de Survivor affirmant qu'à la mi-nov, ils en sont toujours là et que le syllabique est introduit sans méthodologie performante (je vais vite) je commence à comprendre mieux ce que veut dire un départ global). Du moins, la maman a bien senti une grande différence entre les méthodes des deux villes. Son instit au CP était enceinte, et la remplaçante a été remplacée.Clarinette a écrit:Je veux bien croire que le petit ait été perturbé par le fait d'avoir eu trois maîtresse au CP (D'ailleurs, comment cela se fait-ce ?) mais j'ai beaucoup de mal avec les rumeurs concernant les méthodes globales.
Personnellement, en 20 ans de métier, je n'ai rencontré PERSONNE qui utilisait une méthode globale. C'est généralement un départ en globale, mais on passe rapidement au syllabique.
Ceci dit, ça ne règle pas tes soucis... C'est vrai que quand on aime la littérature, il est frustrant de ne pas pouvoir faire partager tous ces trésors...
- RoninMonarque
Ben tu achètes "Fluence" aux éditions La Cigale pour leur faire des séances pour travailler sur le décodage. Mais faudrait que ce soit dans des groupes plus petits. Ensuite tu leur fait travailler les stratégies de compréhension en lecture avec Lector et Lectrix ( editions Retz ).
Enfin, tu préviens les parents que c'est justement parce qu'ils sont dyslexiques qu'ils doivent compenser en travaillant plus et en lisant le plus possible en dehors de l’École. Enfin, s'ils ne sont pas contents tu leur dis gentiment que tu es enseignante et pas orthophoniste et donc que certaines modalités de prises en charge que tu connais ne sont possibles qu'en relation duelle et ne le sont pas dans une classe normale ou même dans un groupe de cinq ou six.
Enfin, tu préviens les parents que c'est justement parce qu'ils sont dyslexiques qu'ils doivent compenser en travaillant plus et en lisant le plus possible en dehors de l’École. Enfin, s'ils ne sont pas contents tu leur dis gentiment que tu es enseignante et pas orthophoniste et donc que certaines modalités de prises en charge que tu connais ne sont possibles qu'en relation duelle et ne le sont pas dans une classe normale ou même dans un groupe de cinq ou six.
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- ThalieGrand sage
Euh...je ne crois pas m'être plainte de ne pas pouvoir faire de la grande littérature avec eux. Je suis seulement découragée car je n'ai pas appris à améliorer la lecture d'un enfant de 12 ans qui lit très mal et je ne sais pas si je dois le faire à partir de phrases ou si je maintiens des textes courts ou longs. (En effet, je n'ai pas envie de leur faire lire des trucs minables mais ce n'est pas vraiment le sujet.)Clarinette a écrit:JC'est vrai que quand on aime la littérature, il est frustrant de ne pas pouvoir faire partager tous ces trésors...
Je ne sais pas si je dois faire des questionnaires sous forme de qcm pour vérifier leur compréhension, si je dois le faire à l'oral seulement ou si je dois leur faire écrire des réponses écrites à des questions de compréhension (je l'ai fait hier car ils n'avaient pas le matériel, j'ai été prise de cours et j'ai donc pris leur manuel qui est celui de Véronique Marchais, j'ai choisi l'extrait du Petit Nicolas le pensant facile pour eux mais les questions ouille....correction demain)
- ClarinetteGrand Maître
Ah, je croyais que c'était un de tes soucis (j'ai dû projeter sur les miens ! ).
En tout cas, si tu veux vérifier la compréhension, mieux vaut un qcm (ou carrément à l'oral s'ils sont vraiment cata en lecture) que des réponses rédigées, qui font appel à d'autres compétences, qu'ils ne maîtrisent sans doute pas davantage... (gros soupir compatissant)
En tout cas, si tu veux vérifier la compréhension, mieux vaut un qcm (ou carrément à l'oral s'ils sont vraiment cata en lecture) que des réponses rédigées, qui font appel à d'autres compétences, qu'ils ne maîtrisent sans doute pas davantage... (gros soupir compatissant)
- CelebornEsprit sacré
Clarinette a écrit: C'est généralement un départ en globale, mais on passe rapidement au syllabique.
Oui, et c'est à ce moment qu'un licorne passe par la fenêtre tandis qu'un lutin saute sur le bureau de la maîtresse. Les sept nains entonnent une chanson, et le dahut sort du tableau numérique interactif.
Rappelons donc que la majorité des méthodes à la mode en primaire et conseillées par les conseillers (justement) pédagogiques et inspecteurs ont un syllabique étique et mal foutu. Mais on a le droit de croire au père Noël, sinon.
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
Mon Blog
- ClarinetteGrand Maître
On n'est pas obligé de suivre le troupeau et je préfère l'éthique à l'étique !
Perso, je n'ai utilisé de manuel de lecture que lors de ma première année de CP, par prudence, mais je me suis tellement emm.... avec la petite Sophie, son gentil petit frère Pierre, son chaton Léo et son papa qui fait de la moto pendant que sa maman prépare un gâteau, que je suis passée en méthode naturelle dès l'année suivante.
Mais attention, c'était hyper-structuré (un travail de dingue !) : à Noël, la différence de niveau entre ma classe et celle d'à côté était déjà flagrante, alors en juin, je vous dis pas !
Perso, je n'ai utilisé de manuel de lecture que lors de ma première année de CP, par prudence, mais je me suis tellement emm.... avec la petite Sophie, son gentil petit frère Pierre, son chaton Léo et son papa qui fait de la moto pendant que sa maman prépare un gâteau, que je suis passée en méthode naturelle dès l'année suivante.
Mais attention, c'était hyper-structuré (un travail de dingue !) : à Noël, la différence de niveau entre ma classe et celle d'à côté était déjà flagrante, alors en juin, je vous dis pas !
- CelebornEsprit sacré
Clarinette a écrit:On n'est pas obligé de suivre le troupeau
Je suis bien évidemment d'accord. Mais pour tout un tas de raisons, beaucoup le suivent.
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
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- doublecasquetteEnchanteur
Clarinette a écrit:Je veux bien croire que le petit ait été perturbé par le fait d'avoir eu trois maîtresse au CP (D'ailleurs, comment cela se fait-ce ?) mais j'ai beaucoup de mal avec les rumeurs concernant les méthodes globales.
Personnellement, en 20 ans de métier, je n'ai rencontré PERSONNE qui utilisait une méthode globale. C'est généralement un départ en globale, mais on passe rapidement au syllabique.
Ceci dit, ça ne règle pas tes soucis... C'est vrai que quand on aime la littérature, il est frustrant de ne pas pouvoir faire partager tous ces trésors...
Syllabique à la sauce Ribampoubelle ? Excuse-moi, mais c'est guère mieux, à moins que ce ne soit même pire .
Ceci dit, cela n'avancera pas les bidons de Thalie et des autres...
Selon moi, il faut tout reprendre, à la base, lettre après lettre, en écriture et en lecture. Tout en sachant que recoller les morceaux, c'est toujours moins beau et moins solide que travailler sur du neuf.
Ceci dit, c'est plus facile à dire qu'à faire...
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