Comptes-rendus de formation n°1 et 2

Formation 1 : Enseigner le verbe au collège, Versailles, 2008 (raconté par P*****, mis en forme par John)

Alors voilà. C'était dans un grand amphi, il y avait pas mal de profs. J'ai pris conscience que l'équipe de mon collège est une équipe particulièrement jeune. (ça c'est pour l'anecdote).

Il y avait trois formateurs; l'une est Colette Corblin, chercheuse en grammaire à l'université et ancienne prof de collège pendant 15 ans. Je ne connais pas le nom des deux autres. La n° 2 n'a pas du tout parlé, la n° 3 a juste essayé de calmer le jeu lorsque les professeurs n'étaient pas d'accord avec la grammairienne. Et elle a dit aussi, en montrant la grammairienne: "Ecoutez-la, elle a raison!".

Voici ce qu'on nous a dit:
1) La séance de grammaire doit être un "atelier de recherche expérimentale". Il faut mettre l'élève en observation, et voir comment les élèves s'y prennnent pour conjuguer, pour repérer un verbe... Il faut organiser la séance de grammaire autour d'une question, d'un problème, pour mettre les élèves en position d'enquêteur et d'argumentation.
Le par coeur, fait d'emblée, ne peut pas marcher. La preuve en est que les élèves de lycée, tous sans exception, disent n'avoir jamais fait de grammaire au collège. C'est donc qu'ils ont oublié le par coeur: ça rentre et ça sort...

Réaction des professeurs: c'est tout de même plus simple et plus efficace de faire apprendre les conjugaisons par coeur; on n'a pas le temps de faire des enquêtes.
Réponse de la n°2: on n'a pas dit qu'il ne fallait pas de par coeur; mais il ne faut pas QUE du par coeur. On ne dit pas qu'il faut faire tout le temps des enquêtes, mais bon, de temps en temps...
Bref la n°2 essayait tout le temps de calmer le jeu.

2) Un problème a été soulevé par la grammairienne: "Quid (je parle comme elle...) des ex de grammaire? Des conjugaisons? des exercices à trous? Des dispositifs d'aide? QUe faire de tout ça?
La réponse n'a pas été donnée au cours de la formation.

3) La grammairienne est alors revenue sur la morphologie des verbes. D'abord un petit souci pour la terminologie:
il faut bien distinguer la base et le radical. En fait, le radical du verbe sert de base pour la conjugaison. Donc en conjugaison, il faut parler de "base", et non du radical.
De même il faut parler de "désinence" et non de "terminaison", sinon les élèves ont tendance à voir seulement les dernières lettres pour trouver la terminaison. (enfin, la désinence...)

4) Concernant la morphologie des temps de l'indicatif: il faut montrer à l'élève qu'il ne peut pas s'aider de l'oral. Par exemple au présent pour le verbe parler, on entend 4 fois (parl) et à chauqe fois ça ne s'écrit pas de la même manière.
Il faut alors leur expliquer qu'il y a la base + marque du temps + marque de la personne (bref, comme on l'a appris à la fac).
On peut donner des exemples ou des listes de verbes, mais il faut choisir les verbes les plus fréquents, les plus usuels.
On peut faire apprendre par coeur, mais pas longtemps et le plus souvent possible, sous forme de joute, de jeux, de concours.

5) J'ai repris mon stylo lorsqu'on a parlé de l'aspect. Il faut enseigner l'aspect en 3ème. En tout cas il faut initier les élèves à l'information temporelle dans un texte: comment se déroule cet événement par rapport à un repère: en même temps? avant? autour? Il faut utiliser au maximum les représentations mentales, la géométrie, les schémas... qui permettent aux élèves de visualiser un aspect.
Ca n'empêche pas de parler de l'aspect aux niveaux d'avant, mais on n'est pas obligé de fair eun cours et un contrôle sur l'aspect. Il faut juste que les élèves, en 4ème par exemple, prennent conscience que action antérieure et accomplie, ce n'est pas la même chose.

Vous avez le cours de la grammairienne sur le site de l'académie de Créteil, mais attention si c'est le même qu'on nous a distribué, il y a des "coquilles", comme elle nous a dit.
La formation durait 3 heures. Sachez qu'à la fin de la première heure, on en était à la première page (sur douze pages...).

Formation n°2 : Les nouveaux programmes de collège, rencontre avec des IA-IPR, 2008 (Mis en forme par John)

Les nouveaux programmes de 96 s’appuyaient sur
- un projet annuel
- le principe du décloisonnement et des séquences
- la maîtrise des discours
- l’étude de la langue subordonnée à la maîtrise des discours
- des référents culturels fondamentaux
- l’étude de l’image
- l’importance des TICE

Les nouveaux programmes vont être mis en place pour éviter différents « soucis » : la notion de discours manquait de clarté, on mettait sur le même plan littérature et autres formes de discours, il pouvait y avoir dans les classes une dérive techniciste. Pour certains, les textes devenaient des prétextes pour étudier telle ou telle notion,….

Nous devrions garder plusieurs éléments des anciens programmes, dont l’organisation en séquences.

Le principal axe des nouveaux programmes est de revenir au SENS des textes. Oui, nous pouvons utiliser des outils de lecture mais seulement s’ils sont au service du sens. Et on garde dans la grammaire de discours ce qui est utile pour expliquer un texte. Nous travaillons toujours par séquences mais si nous avons besoin de traiter en séances décrochées tel ou tel point de langue, nous pouvons.

Pour ce qui est de la littérature de jeunesse, être sélectif et ne prendre que des œuvres qui "résistent" (pour ceux qui ont lu Catherine Tauveron ou qui ont un jour préparé le CRPE, ce doit être clair.).

La progression grammaticale peut être un peu en marge des séquences.
Il est nécessaire d’élaborer une progression grammaticale, un programme de notions à traiter dans l’année mais que le professeur peut traiter dans l’ordre qu’il souhaite.

Il faudra travailler sur des savoirs et pas seulement des savoir-faire. Le retour aux leçons de grammaire ne peut se faire qu'avec la méthode inductive : il ne s’agit en aucun cas de revenir à la méthode déductive.

Il est aussi hors de question de revenir à une organisation de la semaine du style lundi : dictée mardi : lecture …. L’enseignement de la grammaire a son importance en soi. Il doit déboucher aussi souvent que possible sur un réinvestissement en écriture.

L'utilisation des TICE est toujours à l’ordre du jour, de même que la place de l'image et la cohérence avec le programme d’histoire, ainsi que la nécessité de transmettre une culture commune et de recourir aux grands textes du patrimoine.

Merci beaucoup John !

Thank you sir !

C'est très bien de partager cela : je déplore tout de même qu'à la veille de mettre en place les nouveaux programmes, ils ne multiplient pas les réunions d'informations sur ceux-ci !

John a écrit:Formation 1 : Enseigner le verbe au collège, Versailles, 2008 (raconté par P*****, mis en forme par John)

Alors voilà. C'était dans un grand amphi, il y avait pas mal de profs. J'ai pris conscience que l'équipe de mon collège est une équipe particulièrement jeune. (ça c'est pour l'anecdote).

Il y avait trois formateurs; l'une est Colette Corblin, chercheuse en grammaire à l'université et ancienne prof de collège pendant 15 ans. Je ne connais pas le nom des deux autres. La n° 2 n'a pas du tout parlé, la n° 3 a juste essayé de calmer le jeu lorsque les professeurs n'étaient pas d'accord avec la grammairienne. Et elle a dit aussi, en montrant la grammairienne: "Ecoutez-la, elle a raison!".

Voici ce qu'on nous a dit:
1) La séance de grammaire doit être un "atelier de recherche expérimentale". Il faut mettre l'élève en observation, et voir comment les élèves s'y prennnent pour conjuguer, pour repérer un verbe... Il faut organiser la séance de grammaire autour d'une question, d'un problème, pour mettre les élèves en position d'enquêteur et d'argumentation.
Le par coeur, fait d'emblée, ne peut pas marcher. La preuve en est que les élèves de lycée, tous sans exception, disent n'avoir jamais fait de grammaire au collège. C'est donc qu'ils ont oublié le par coeur: ça rentre et ça sort...

Réaction des professeurs: c'est tout de même plus simple et plus efficace de faire apprendre les conjugaisons par coeur; on n'a pas le temps de faire des enquêtes.
Réponse de la n°2: on n'a pas dit qu'il ne fallait pas de par coeur; mais il ne faut pas QUE du par coeur. On ne dit pas qu'il faut faire tout le temps des enquêtes, mais bon, de temps en temps...
Bref la n°2 essayait tout le temps de calmer le jeu.

2) Un problème a été soulevé par la grammairienne: "Quid (je parle comme elle...) des ex de grammaire? Des conjugaisons? des exercices à trous? Des dispositifs d'aide? QUe faire de tout ça?
La réponse n'a pas été donnée au cours de la formation.

3) La grammairienne est alors revenue sur la morphologie des verbes. D'abord un petit souci pour la terminologie:
il faut bien distinguer la base et le radical. En fait, le radical du verbe sert de base pour la conjugaison. Donc en conjugaison, il faut parler de "base", et non du radical.
De même il faut parler de "désinence" et non de "terminaison", sinon les élèves ont tendance à voir seulement les dernières lettres pour trouver la terminaison. (enfin, la désinence...)

4) Concernant la morphologie des temps de l'indicatif: il faut montrer à l'élève qu'il ne peut pas s'aider de l'oral. Par exemple au présent pour le verbe parler, on entend 4 fois (parl) et à chauqe fois ça ne s'écrit pas de la même manière.
Il faut alors leur expliquer qu'il y a la base + marque du temps + marque de la personne (bref, comme on l'a appris à la fac).
On peut donner des exemples ou des listes de verbes, mais il faut choisir les verbes les plus fréquents, les plus usuels.
On peut faire apprendre par coeur, mais pas longtemps et le plus souvent possible, sous forme de joute, de jeux, de concours.

5) J'ai repris mon stylo lorsqu'on a parlé de l'aspect. Il faut enseigner l'aspect en 3ème. En tout cas il faut initier les élèves à l'information temporelle dans un texte: comment se déroule cet événement par rapport à un repère: en même temps? avant? autour? Il faut utiliser au maximum les représentations mentales, la géométrie, les schémas... qui permettent aux élèves de visualiser un aspect.
Ca n'empêche pas de parler de l'aspect aux niveaux d'avant, mais on n'est pas obligé de fair eun cours et un contrôle sur l'aspect. Il faut juste que les élèves, en 4ème par exemple, prennent conscience que action antérieure et accomplie, ce n'est pas la même chose.

Vous avez le cours de la grammairienne sur le site de l'académie de Créteil, mais attention si c'est le même qu'on nous a distribué, il y a des "coquilles", comme elle nous a dit.
La formation durait 3 heures. Sachez qu'à la fin de la première heure, on en était à la première page (sur douze pages...).

Euh ce n'était pas dans l'académie de Créteil mais dans celle de Versailles ! Eh oui, j'y étais aussi...

Si si, c'était à Creteil ! Tu dois te tromper !

(meuh non je blague :p)

John a écrit:Si si, c'était à Creteil ! Tu dois te tromper !

(meuh non je blague :p)

Hyper sympa ! Merci !

Moi, je vais en formation fin janvier sur les nouveaux programmes et le socle commun ... Je vous ferai une synthèse aussi !!! Si ça vaut le coup ...

Merci beaucoup!

On n'a eu aucune réunion ici pour la mise en place des nouveaux programmes (en 6ème à la rentrée 2009)....mais par contre on s'est déjà réuni entre nous (équipe pédagogique plus représentants syndicaux) pour évoquer le livret du socle commun avec les petites croix à cocher et je sens que ça ne me plaît pas du tout mais alors pas du tout!!!