PHILO : les traditionnels sujets du bac 2011 hémisphère sud !

Amateurs de philo, voici de beaux sujets de bac ! Nos élèves ont été gâtés !

En ES:
Faut-il préférer la vérité à la paix ? (Ah, qu'il est beau, celui-là, et tout à fait d'actualité à titre personnel !)
L'esprit est-il plus libre que le corps ?
En S:
Est-ce l'intérêt qui fonde le lien social ?
La certitude est-elle une garantie de vérité ?
En STG :
La liberté se définit-elle comme un pouvoir de refuser ?
La science a-t-elle le monopole de la vérité ? (je trouve celui-ci très difficile, pour des STG, non ?)

Alors, qu'est-ce qu'ils vous inspirent, ces beaux sujets ?

la Science pour des STG...dur dur.
J'aime bien les sujets des S mais pour moi, la philo c'est très loin.
Qu'en ont pensé tes élèves ?

J'aime beaucoup "L'esprit est-il plus libre que le corps ?".

Les STG ont beaucoup choisi le sujet sur la liberté, mais c'est quasiment le même que celui que je leur avais concocté pour le bac blanc !

Un a choisi la science.
Les ES et les S ont beaucoup été inspirées (oui EES ! ce ne sont que des filles !) par la vérité, on avait conclu l'année par là !

Bravo, Libellune !

Carrément !
Maintenant, si les élèves se plantent en revanche, je vais sacrément le prendre pour moi !

Mais non, ils vont réussir !

Il y a intérêt !
Le proviseur a lu la copie de sa fille (fifille qui a particulièrement aimé le chapitre sur le bonheur de son ancien prof... et celui sur la vérité de sa nouvelle prof... hé hé ! Si seulement ça pouvait jouer en ma faveur... ) et la trouve intéressante.
Moi aussi, je !

Tu vas te faire une réputation en or !

Les idées en vrac comme elles me viennent :

Faut-il préférer la vérité à la paix ?

Formulation dilemmatique, proche de la dissonance cognitive.
Pour ma part c'est la réponse d'Aristote : Platon m'est cher, mais la vérité me l'est encore davantage.
D'ailleurs il est rare que le mensonge ne génère pas la guerre. Que ce soit celle des armes ou l'autre, plus dévastatrice, la guerre civile "guerre de tous contre tous".

L'esprit est-il plus libre que le corps ?

Oui, sauf s'il est formaté dès le plus jeune âge. L'esprit contrairement au corps, peut seulement se croire libre et connaître le pire des esclavages. Celui qui manipule les concepts et paralyse la réflexion.

Est-ce l'intérêt qui fonde le lien social ?

Plus que l'intérêt, c'est la peur qui est au centre de nos actes sociaux. Peur du jugement, de l'exclusion du groupe, de la mise en accusation. De même que contrairement aux idées reçues (préjugés) ce que désirent le plus les gens ce n'est pas être libre, mais d'être en sécurité (prouvé par les études sociologiques).

La certitude est-elle une garantie de vérité ?

Question mal posée, car la certitude ne peut être qu'une conséquence de la vérité établie. Dans la façon dont cette question est formulée, certitude est synonyme de conviction personnelle, opinion, croyance, elle pose la certitude (qui est dans l'esprit) comme garante de la vérité qui lui est extérieure. Ce qui n'est pas son sens plein et premier.

La liberté se définit-elle comme un pouvoir de refuser ?

Non, ça c'est l'esprit de contradiction, la critique par système. Tout ce qui est systématique est absence de liberté vraie.

La science a-t-elle le monopole de la vérité ?

Si cela est vrai, alors il faut admettre qu'il n'existe que des choses quantifiables et reproductibles, objets de science. Tout ce que l'homme ne peut calculer, dénombrer, quantifier et reproduire artificiellement ne serait pas vrai. Alors, l'évolution de l'homme ne peut être "vraie", car elle n'a été établie que par induction-déduction ("le chaînon manquant" manque toujours...).

"Il y avait le mensonge et il y avait la vérité. Et si l'on s'accrochait à la vérité, même contre le monde entier, alors on n'était pas fou." Orwell 1984

Voili-voilà en vrac mes petites réflexions à chaud que m'inspirent spontanément ces sujets. Je pense que ce n'est pas le genre d'avis que tu demandais, mais ça m'a amusé d'écrire ce qui m'était venu immédiatement en tête à la lecture, et de vous livrer les sécrétions éthérées des méandres circonvolutionesques de mon esprit qui semble avoir sa vie propre...

Évidemment, personne n'est obligé d'être d'accord.

Merci d'avoir participé, Spartacus, cest intéressant !

Et à te lire je me rends compte que mes STG ont dû ramer sur ce sujet... bon, un seul l'a choisi et c'est un bon élève, ouf !

Spartacus a écrit:Les idées en vrac comme elles me viennent :

Faut-il préférer la vérité à la paix ?

Formulation dilemmatique, proche de la dissonance cognitive.
Pour ma part c'est la réponse d'Aristote : Platon m'est cher, mais la vérité me l'est encore davantage.
D'ailleurs il est rare que le mensonge ne génère pas la guerre. Que ce soit celle des armes ou l'autre, plus dévastatrice, la guerre civile "guerre de tous contre tous".

Je ne dirais qu'on ne peut connaître l'ataraxie si on se détourne de la vérité ; la vérité serait une condition pour permettre la paix. Et les guerres, si elles niassent du mensonges, s'en nourrissent inlassablement, à coups de propagande et autres manipulations de la vérité.

Je ne dirais qu'on ne peut connaître l'ataraxie si on se détourne de la vérité

Je pense qu'un mot à sauté. Veux-tu dire "Je ne dirais pas qu'on ne peut..."?
Qu'as tu voulu dire?


"La violence trouve son seul refuge dans le mensonge, et le mensonge son seul soutien dans la violence. Tout homme qui a choisi la violence comme moyen doit inexorablement choisir le mensonge comme règle."
Le Cri. Le discours du prix Nobel – L’Express, septembre 1972.

Et réciproquement. Toute société qui à choisi le mensonge d'état (la propagande,le politiquement correcte) comme moyen de gouvernement, accepte la violence comme résultat social. Bien sûr, ce n'est pas la guerre. C'est la guerre civile.

Violence et mensonge sont liés et comme disait Napoléon :

"Tout gouvernement vit de son principe et meurt de sa contradiction."

Un gouvernement dont le principe est le déni de réalité est condamné à imposer sa loi par la force, ou l'intimidation (terrorisme intellectuel) qui n'en est qu'une variante.

:diable:

Oups, désolée, je voulais dire "je dirais qu'on ne peut pas connaître l'ataraxie si on se détourne de la vérité."

J'aime bien tes citations sur le mensonge ! je les reproduirais bien en salle des profs, tiens...

"je dirais qu'on ne peut pas connaître l'ataraxie si on se détourne de la vérité."

Je suis bien d'accord avec toi. Mais il faut bien constater que les schizophrènes y arrivent parfaitement... :lol:

je les reproduirais bien en salle des profs, tiens...

Attention danger. Il y en a qui risquent de se reconnaître comme supplétifs du pouvoir! :lol!:

Merci pour les sujets !
Y avait-il des élèves qui ont passé la spécialité en latin ou en grec ? Si oui, aurais-tu les sujets ?

J'ai affiché les sujets de philo en salle des profs et quelqu'un les a décrochés pour les photocopier ! :lol: Donc, je pourrais aussi bien afficher des petites citations comme ça l'air de rien.

Kilmeny, non désolée, il n'y a ici ni latinistes, ni héllénistes, à mon grand regret d'ailleurs (mais les élèves s'appliquent à recopier soigneusement mes étymologies, toujours écrites au tableau dans leur alphabet d'origine (suivie de la transcription, hein, quand même )), donc je ne peux te transmettre les sujets...

comme ça l'air de rien.

mais les élèves s'appliquent à recopier soigneusement mes étymologies

Ah, l'étymologie, trop souvent mise de côté... Parfois mal vue...

Et pourtant un des plus fiers services que l'on puisse rendre à nos élèves.

Tu parles à une classiciste frustrée !

Quel dommage tous ces cloisonnements.

Ben, non, justement...
En initiation philo en 1ère, on est partis des mythes antiques, dont on a parlés également en cours de français... sauf que j'ai toutes les 1ères en philo mais officiellement seulement les STG en français... Résultat, j'ai fait français / mythes antiques / questions d'évolution des langues (et ici, 128 langues différentes !!!) / philo sans cloisonner, en essayant de montrer le sens des mots et des idées !

Et ça, c'est vraiment chouette de faire une heure d'initiation philo !

Quant aux Terminales, si j'ai pu leur faire"philo" c'est vraiment grâce à mes années de latin et de grec, parce qu'entre les étymologies, qui ont permis d'expliciter un certain nombre de concepts, et les mythes (Antigone et consorts), et les différentes philosophies grecques, j'avais quand même un bon point d'appui.

Mais je fais de même en français (je ne suis pas prof de philo) en pensant que si j'aide les élèves à manier les notions au plus tôt, ils sauront raisonner en philo.

Mais c'est à moi que ça fait le plus plaisir.

J'ai l'habitude de me présenter comme un "classique". Mes anciens collègues très en pointe pour déstructurer les enseignements, pensaient eux que c'était un gros mot.

Cerveau limbique, mode pilotage automatique, ça donne : classique=ancien=rétrograde= passéiste=nostalgique de l'ordre moral=collabo=assassin d'enfants etc...

Ah, la logique marabout-bout de ficelle!

:lol:

Mais je pense que tu te trompes en disant que c'est à toi que cela fait le plus plaisir ; en effet, je trouve que les élèves accrochent bien parce qu'enfin ils se rendent compte que l'orthographe n'est pas nécessairement arbitraire et qu'elle produit du sens. Ah c'est le contraire de l'écriture SMS, évidemment. Mais autant qu'ils aiment ne pas être compris des adultes, autant ils jubilent de découvrir le sens caché des mots !

Au passage : quels sujets ?
C'est "Nouvelle Calédonie" en Novembre ?