- InvitéInvité
Tinsel a écrit: A 17 ans, mineure, elle se retrouvera seule dans un appart' d'étudiante...
J'ai eu mon bac à 16 ans mais je n'ai jamais connu cette situation.
Dans mon lycée, il y avait des classes prépa, mais j'aurais pu aller à la fac sans avoir d'appart.
L'avantage, d'ailleurs, c'était au niveau de la sécu étudiante : avoir son bac avant dix-huit ans, c'est rentable à ce niveau-là.
- profecolesHabitué du forum
V.Marchais a écrit:Ben moi, 15 ans de ZEP (et ZEP de chez ZEP, hein, le 9-3, tout ça...), dans les zones correctes où les parents veillent au grain, elle n'est pas appliquée, mais dans les ZEP où les pires conseillers pédagogo ont les coudées franches, les enfants en font les frais.
Triple buse, c'est toi qui les accrois, les inégalités, avec ton discours lénifiant !
Exactement !
Dans l'école de zone "violence" où j'enseignais jusqu'à l'année dernière, j'ai eu le droit à une lettre de dénonciation anonyme à l'IEN parce que je donnais un peu plus de devoirs que mes collègues. ...
J'avais un CM1-CM2. Cela consistait à deux opérations posées, et en moyenne deux leçons par jour à apprendre, une d'étude de la langue et une de maths (ou plutôt à revoir car en élémentaire nous décortiquons tellement les leçons en amont qu'un élève attentif et de niveau moyen la connaît en sortant de la classe). Parfois se rajoutait une strophe de poésie (une poésie de 3 strophes à apprendre en 3 fois donc ....).
Cette année, j'ai un CE2 en zone très favorisée. Quand je donne la 1ère strophe de la poésie à apprendre, la moitié des enfants l' apprend en entier ....Je ne donne jamais de devoir écrit (traumatisée à vie, je respecterai le décret de 56 dorénavant , je le jure ! ) : la plupart des parents fait spontanément ce que je faisais pour mes élèves de (quasi) ZEP avant de subir les foudres de ma hiérarchie : ils les entraînent et entretiennent les techniques opératoires en leur faisant faire des opérations posées chaque soir.
Alors, 100 % d'accord pour dire que la politique actuelle de notre hiérarchie dans le primaire creuse les inégalités ...
- V.MarchaisEmpereur
Avec un peu de chance, ça venait d'un collègue... :diable:profecoles a écrit: j'ai eu le droit à une lettre de dénonciation anonyme à l'IEN parce que je donnais un peu plus de devoirs que mes collègues.
- doublecasquetteEnchanteur
Il paraîtrait que ce qui était compris sous le vocable de "devoir" en 56 (ou 59 ?), c'était un travail écrit long qui serait noté et rentrerait dans la note de composition mensuelle et qu'en revanche, tout ce qui était exercice d'entraînement (Bled, conjugaisons, opérations, tables)ne rentrait pas dans cette catégorie puisqu'il pouvait être considéré comme un facilitateur d'apprentissage pour les leçons qui n'ont jamais été interdites, elles.
Vous avez déjà entendu cette théorie ou je rêve ?
Ce qui n'empêche que, chez nous, le seul à avoir jamais eu des devoirs écrits à l'école primaire, c'est mon frère, né en 1954. Ma sœur et moi qui sommes plus jeunes n'avons jamais eu une seule ligne à écrire tant que nous étions en primaire. Des leçons à apprendre, des récitations, oui, mais les "devoirs" commençaient en 6° et pas avant.
Vous avez déjà entendu cette théorie ou je rêve ?
Ce qui n'empêche que, chez nous, le seul à avoir jamais eu des devoirs écrits à l'école primaire, c'est mon frère, né en 1954. Ma sœur et moi qui sommes plus jeunes n'avons jamais eu une seule ligne à écrire tant que nous étions en primaire. Des leçons à apprendre, des récitations, oui, mais les "devoirs" commençaient en 6° et pas avant.
- HermionyGuide spirituel
V.Marchais a écrit:En même temps, il faut bien admettre, Rikki, que "botter le train" est devenu extrêmement compliqué. J'enrage quand je vois tous ces petits normalement fainéants et tout aussi normalement intelligents qu'on enferme peu à peu dans l'indigence à force de ne jamais rien exiger d'eux.
Pas de devoirs en primaire - poussé dans certaines ZEP (la mienne notamment) jusqu'à aucun exercice de mémoire, aucune leçon. Bref, aucune habitude de travail jusqu'en Sixième. Or, chacun sait que la préadolescence, c'est l'âge idéal pour découvrir l'effort...
Des élèves de collège qui considèrent qu'apprendre un sonnet en deux semaines, c'est exorbitant, n'apprennent aucune leçon, ne font pas les punitions.
Une administration qui renâcle de plus en plus à des sanctions un peu plus significatives - ou alors, nous sommes priés d'assurer la surveillance de nos heures de colle nous-mêmes.
Des textes qui nous mettent des bâtons dans les roues, insistant toujours sur les devoirs des enseignants, jamais sur ceux des élèves.
Des "pédagogues" prompts à nous culpabiliser et à faire des élèves les victimes toujours irresponsables d'un système abject (mais pourquoi diable le conserve-t-on, alors ?).
Une avocate à la con qui vient procéduriser tout ça.
Des parents de plus en plus contestataires, exigeant le retrait de ce zéro (aucune conjugaison sue le jour du contrôle pourtant annoncé de longue date), contestant telle punition et jurant leurs grands dieux que Chéri ne la fera pas.
Je suis lasse de régler ces questions dans le bureau du CDE. Maintenant, il m'arrive de répondre : "Si vous voulez faire de votre enfant un imbécile, après tout, c'est votre problème, pas le mien."
Le bottage de cul pourrait sauver sans doute aucun une bonne moitié de nos cancres qui n'a contre soi qu'une tendance bien naturelle à la paresse. En nous l'interdisant, on condamne ces enfants.
+10000...
Forcément qu'un enfant n'est pas naturellement porté vers l'effort, ça semble logique. Mais le système fait d'une tendance naturelle une norme, pire, il l'encourage et c'est bien dommage.
Je ne suis pas en ZEP, mais l'absence d'efforts de la part des élèves est quelque chose qui me mine...Je sais déjà la tête qu'ils vont faire quand je leur dit que je veux du par coeur ; et la réaction des parents qui trouvent que je les fais trop travailler (si, si)...
Et le fait que les parents râlent pour les punitions, clairement, je ne supporte plus, et comme toi, je les envoie bouler maintenant...
- HermionyGuide spirituel
Mufab a écrit:Voilà.
Et en toute objectivité : très minoritaires (malgré la loi de 56).
+10. Tout dépend des endroits.
J'ai une collègue ex-PE qui, pour ne pas avoir de problèmes avec les parents qui avaient intégré le "pas de devoirs à la maison", leur faisait signer un papier à la rentrée scolaire pour qu'il l'autorise à donner des devoirs : ceux qui disaient oui en avaient, les autres non.
A la rentrée, mon CDE était content car le cru 2011 des tits 6è avaient eu l'habitude d'avoir des devoirs en primaire. D'après lui, ce n'était pas le cas tous les ans.
Je ne généralise pas du tout Mufab, je sais bien (ma mère était instit) que les PE donnent des devoirs et que c'est une minorité qui ne le fait pas, selon les endroits, etc. Mais cette minorité nous fait du mal, et surtout, fait du mal aux élèves.
- profecolesHabitué du forum
V.Marchais a écrit:Avec un peu de chance, ça venait d'un collègue... :diable:profecoles a écrit: j'ai eu le droit à une lettre de dénonciation anonyme à l'IEN parce que je donnais un peu plus de devoirs que mes collègues.
Heureusement non ....
J'ai fini par découvrir qui c'était car cette mère avait laissé des indices dans sa lettre qui permettaient de remonter à elle.
En fait, elle-même n'avait jamais réussi à apprendre à faire les divisions à l'école ...
A force d'entraînement au CE2 (maintenant c'est au programme), la très grande majorité de mes élèves que j'avais suivis au CM1 savaient les faire et j'en donnais une chaque soir dès la rentrée pour qu'ils ne "perdent" pas cet acquis le temps que nous en soyons à aborder et approfondir cette notion au CM1 (en début d'année de CM1, nous en étions à consolider addition et soustraction de grands nombres). Sa fille faisait partie des 5 CM1 ayant fait un CE2 dans la classe de mon collègue et ayant abordé la division en juin.
J'avais bien précisé que c'était totalement facultatif pour ceux-là et que nous reviendrions sur la technique en cours d'année. Elle n'a pas supporté de se sentir incapable d'aider sa fille, a d'abord demandé à une autre maman de "suppléer" puis, voyant que cela reproduisait chaque soir, a fini par faire photocopie du cahier de textes assortie d'une lettre de calomnie ("Ma fille subit une pression insupportable dans cette classe, je ne signe pas car cette maîtresse me fait peur et elle est capable de se venger sur ma fille ....).
- TinselExpert
Oui mais ici zone très rurale, pour les études après le bac, il faut "partir".Lornet a écrit:Tinsel a écrit: A 17 ans, mineure, elle se retrouvera seule dans un appart' d'étudiante...
J'ai eu mon bac à 16 ans mais je n'ai jamais connu cette situation.
Dans mon lycée, il y avait des classes prépa, mais j'aurais pu aller à la fac sans avoir d'appart.
L'avantage, d'ailleurs, c'était au niveau de la sécu étudiante : avoir son bac avant dix-huit ans, c'est rentable à ce niveau-là.
Oui, ici à chaque rentrée l'IEN nous rappelle que l'interdiction de 56 est toujours valable mais qu'elle n’empêche pas de donner des leçons à apprendre ou de la lecture. Pas de devoirs écrits en fait.doublecasquette a écrit:Il paraîtrait que ce qui était compris sous le vocable de "devoir" en 56 (ou 59 ?), c'était un travail écrit long qui serait noté et rentrerait dans la note de composition mensuelle et qu'en revanche, tout ce qui était exercice d'entraînement (Bled, conjugaisons, opérations, tables)ne rentrait pas dans cette catégorie puisqu'il pouvait être considéré comme un facilitateur d'apprentissage pour les leçons qui n'ont jamais été interdites, elles.
Vous avez déjà entendu cette théorie ou je rêve ?
- V.MarchaisEmpereur
DC, tu as raison : le texte de 56 sur les devoirs porte bien sur les devoirs notés. Il a d'ailleurs été suivi d'une note explicative précisant bien qu'il ne s'agissait en aucun cas de mettre fin aux nécessaires exercices d'entraînement (B.O. n° 42 du 29-11-56, p. 3005 ; 100-Pr-& II a, p. 9.)
Mais des générations d'IEN ont joué sur le flou du terme "devoir" pour imposer progressivement leur vision des choses. Laquelle est entrée dans les moeurs et n'a été entérinée, contrairement aux idées reçues, que récemment, avec la circulaire n° 94-226 du 6 septembre 1994, qui interdit bel et bien, elle (et seulement elle) le travail écrit à la maison.
Voir ici pour consulter les textes : http://dcalin.fr/textoff/devoirs_1956.html
Mais des générations d'IEN ont joué sur le flou du terme "devoir" pour imposer progressivement leur vision des choses. Laquelle est entrée dans les moeurs et n'a été entérinée, contrairement aux idées reçues, que récemment, avec la circulaire n° 94-226 du 6 septembre 1994, qui interdit bel et bien, elle (et seulement elle) le travail écrit à la maison.
Voir ici pour consulter les textes : http://dcalin.fr/textoff/devoirs_1956.html
- SapotilleEmpereur
Et dans les autres pays, devoirs écrits ou pas ?
En Suisse (pays voisin) , il y a des devoirs, en Allemagne (mes nièces) aussi, au Sénégal (nos filleules) aussi .
Et ailleurs, qui peut nous renseigner ?
- DhaiphiGrand sage
A l'école, bien évidemment.survivor a écrit:Et d'abord, c'est quoi un élève intéressant ? Ou vif ? L'intérêt et la vivacité ne se mesurent qu'aux résultats scolaires ?
Responsabilité des parents, du milieu, des relations... peu m'importe. Je ne juge pas la personne mais son comportement scolaire.
Comment peut-on porter de tels jugements de valeur sur des gosses, comme s'ils étaient pleinement responsables de ce qu'ils sont, en dehors de toute autre considération ?
Fort bien.Quand tu parles d'objectivité et de constat vérifié année après année, j'ai juste envie de rire.
Peut-être, disons que nous avons les "mêmes valeurs" (scolaires) et que nous passons de bons moments à les partager.Le seul constat que je fais, c'est que tu ne fais classe qu'aux élèves qui pourraient fort bien se passer de ton enseignement.
Mon ego n'est pas sensible aux résultats de mes élèves.
C'est sûr que ça flatte l'égo à peu de frais. C'est toujours bon à prendre.
_________________
De toutes les écoles que j’ai fréquentées, c’est l’école buissonnière qui m’a paru la meilleure.
[Anatole France]
J'aime les regretteurs d'hier qui voudraient changer le sens des rivières et retrouver dans la lumière la beauté d'Ava Gardner.
[Alain Souchon]
- survivorNiveau 6
Je retiens cette petite phrase, car le la trouve prophétique. "Faire autant et même plus, mais avec moins", telle est devenue la devise de la maison-mère. Faire croire que le "light" aura le même goût, voire sera meilleur, voilà le travail de l'IGEN depuis des décennies. Plus de résultats, plus de chiffre, plus de performance, plus d'efficacité avec toujours moins de moyens, moins de personnel, moins de contenus, moins de travail à la maison, moins d'exigence.Arrêté du 23 novembre 1956 a écrit:L’enseignement ne perdra rien à cet allégement.
L'époque n'est déjà pas franchement à l'effort personnel et au dépassement de soi par le travail, quel que soit le travail d'ailleurs, ça ne risque pas de s'arranger si on persiste sur cette voie.
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Tout a été enlevé sauf la tête
pour l’entêtement.
La tête jetée d’arrière en avant
comme un nœud.
Guy Viarre, Sans un
- VudiciFidèle du forum
Il y a une loi, mais tout le monde s'en f... euh ... pour la partie francophone du pays, s'entend. je ne sais pas ce que dit la loi de l'autre côté de la frontière linguistique, mais pour les habitudes, elles sont identiques aux nôtres, mes nièces ont eu le même genre de devoirs que mes enfants.Sapotille a écrit:
Et dans les autres pays, devoirs écrits ou pas ?
En Suisse (pays voisin) , il y a des devoirs, en Allemagne (mes nièces) aussi, au Sénégal (nos filleules) aussi .
Et ailleurs, qui peut nous renseigner ?
En fait, elle a parfois été mieux appliquée dans le passé (en 1975, au CP, j'avais de la lecture mais pas de devoirs écrits).
La circulaire ministérielle que nous sommes supposés suivre dit que les devoirs ne peuvent excéder une durée de dix minutes au cycle II (1ère et 2e :CP, CE1); 20 minutes au cycle III (3e et 4e: CE2,CM1) et une demi heure au cycle IV (5e et 6e: CM2, 6e).
En pratique, c'est souvent le même problème: les mêmes familles où les devoirs ne sont pas faits. En général, on fait faire à la récré (ce qui prouve que ce n'est pas bien long...)
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Front de Libération des Lichens Injustement Massacrés
- profecolesHabitué du forum
Vudici a écrit:
LEn général, on fait faire à la récré (ce qui prouve que ce n'est pas bien long...)
Les priver de récréation est complètement interdit en France que ce soit pour une sanction, finir de copier une leçon non terminée ou ....encore pire faire les devoirs !
- survivorNiveau 6
La personne et son "comportement scolaire", s'agissant d'un enfant, ne sont pas dissociables. Si tu juges le "comportement scolaire" d'un élève, cela ne peut que dévier vers un jugement ad hominem. C'est inévitable. Et par là tu juges aussi implicitement ses parents, son milieu, ses relations. Ce ne serait pas encore trop grave si tu ne jugeais qu'un élève, comme cela nous arrive à tous chaque année parce qu'il y en a toujours un qui finit par nous sortir par les yeux. C'est humain. Mais ton jugement, d'après les chiffres que tu as avancé plus haut (tous, moins quatre ou cinq) concerne la majorité de tes élèves.Dhaiphi a écrit:Responsabilité des parents, du milieu, des relations... peu m'importe. Je ne juge pas la personne mais son comportement scolaire.
Tu juges donc sans chercher à comprendre, puisque tu t'en fous. Tu es un(e) enseignant(e), et rien que ça. Normal, me diras-tu, c'est pour cela que tu es payé(e) et pour rien d'autre. Aucune humanité, donc, derrière le masque du professionnel. En conséquence de quoi les problèmes de tes élèves ne sont pas ton problème. Je ne sais pas dans quel milieu social tu évolues, mais quel qu'il soit, je plains tes élèves, disons les 4/5 d'entre eux, qui n'ont pas droit à ta considération. Cela doit être terrible pour eux.
Au passage, je me demande bien ce que tu fais encore dans ce métier. Mais bon, chacun voit midi à son heure. Si ton attitude est un moyen de te blinder contre la décadence qui frappe notre système scolaire, alors c'est bien triste. Et si tu es pleinement heureu(x)(se) comme ça, tant mieux pour toi.
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- survivorNiveau 6
profecoles a écrit:Vudici a écrit:
LEn général, on fait faire à la récré (ce qui prouve que ce n'est pas bien long...)
Les priver de récréation est complètement interdit en France que ce soit pour une sanction, finir de copier une leçon non terminée ou ....encore pire faire les devoirs !
Les priver de toute la récréation est interdit. Leur en retenir une partie pour qu'ils finissent un travail, fassent une punition (ah merde, ça aussi c'est interdit) ou copient les leçons qu'ils n'ont pas apprises, cela ne l'est pas, et ne me choque aucunement. Je l'ai abondamment pratiqué avec les cycle III et je te jure qu'au bout d'un moment, ils apprennent tous leurs leçons... De toutes façons, je m'assois sur les Textes. C'est le seul moyen pour survivre dans ce métier.
C'est un spécificité de notre système scolaire que de devoir contrevenir à ses Lois si l'on veut faire progresser les élèves. Ou juste leur donner quelques profitables habitudes de travail.
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- MufabGrand Maître
survivor a écrit:La personne et son "comportement scolaire", s'agissant d'un enfant, ne sont pas dissociables. Si tu juges le "comportement scolaire" d'un élève, cela ne peut que dévier vers un jugement ad hominem. (...)Dhaiphi a écrit:Responsabilité des parents, du milieu, des relations... peu m'importe. Je ne juge pas la personne mais son comportement scolaire.
Pourtant, dans une moindre mesure, il est possible (voire essentiel) de dissocier l'acte répréhensible de la personne : "Ce que tu as fait là n'est pas admissible ici." ne signifie pas : "Tu n'as rien à faire ici."
- survivorNiveau 6
Mufab a écrit:survivor a écrit:La personne et son "comportement scolaire", s'agissant d'un enfant, ne sont pas dissociables. Si tu juges le "comportement scolaire" d'un élève, cela ne peut que dévier vers un jugement ad hominem. (...)Dhaiphi a écrit:Responsabilité des parents, du milieu, des relations... peu m'importe. Je ne juge pas la personne mais son comportement scolaire.
Pourtant, dans une moindre mesure, il est possible (voire essentiel) de dissocier l'acte répréhensible de la personne : "Ce que tu as fait là n'est pas admissible ici." ne signifie pas : "Tu n'as rien à faire ici."
Je crois que quand nous parlions plus haut de "comportement scolaire", nous nous référions plus à des difficultés d'apprentissage et de motivation qu'à des problèmes de discipline. Du moins est-ce ainsi que je l'entendais. Si ce n'est pas le cas, au temps pour moi. Ce n'est pas répréhensible d'avoir du mal à apprendre, par exemple, d'être peu motivé, peu travailleur, ou de ne pas être vif d'esprit. Disons que je n'en ai jamais inscrit l'obligation dans les règles de vie de la classe.
_________________
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- DhaiphiGrand sage
Je pensais que non mais si tu l'affirmes...survivor a écrit:Si tu juges le "comportement scolaire" d'un élève, cela ne peut que dévier vers un jugement ad hominem. C'est inévitable.
Mon jugement est fonction de leurs résultats et de leur comportement, rien d'autre.Mais ton jugement, d'après les chiffres que tu as avancé plus haut (tous, moins quatre ou cinq) concerne la majorité de tes élèves.
C'est en effet mon métier pas un sacerdoce.Normal, me diras-tu, c'est pour cela que tu es payé(e) et pour rien d'autre.
C'est leur scolarité dans son ensemble qui est "terrible" : 14 ans minimum à passer dans un environnement auquel ils sont inadaptés ou pour lequel ils ne montrent que peu d'intérêt et peu de capacités. L'école unique pour tous est une utopie.Cela doit être terrible pour eux.
DoubleCasquette m'a déjà fait part de son sentiment de tristesse et je me suis permis de lui répondre que c'est la réalité qui est triste.c'est bien triste.
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[Anatole France]
J'aime les regretteurs d'hier qui voudraient changer le sens des rivières et retrouver dans la lumière la beauté d'Ava Gardner.
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- mfloNiveau 10
mflo a écrit:Excuse-moi Daiphi, mais ça fait plusieurs fois que je t'entends dire (façon de parler) que tu enseignes pour les bons élèves travailleurs et pas pour les autres et ça me perturbe.
Je ne comprends pas très bien. Il me semble qu'on est moins là pour ceux qui s'en sortiront de toute façon et trouveront tout au long de leur vie la culture autour d'eux que pour les autres, ceux pour qui le savoir n'est ni une évidence, ni même une envie.
Je comprends qu'on ait du mal à supporter certains élèves, assurément.
Je sais que je suis loin d'avoir des élèves aussi durs que certains d'entre vous.
Je sais aussi que dans certaines écoles difficiles, il faut davantage faire un travail d'éducateur que d'enseignant, et que dans ce cas, on peut considérer que ce n'est pas le travail qu'on a choisi.
Est-ce ce que tu veux dire ?
Dhaiphi a écrit:Tout à fait !mflo a écrit:Je sais aussi que dans certaines écoles difficiles, il faut davantage faire un travail d'éducateur que d'enseignant, et que dans ce cas, on peut considérer que ce n'est pas le travail qu'on a choisi. Est-ce ce que tu veux dire ?
Je suppose que Dhaiphi fait partie de ces enseignants très fatigués et désabusés qui n'aprécient plus leur métier. Ceux que j'ai entendus en parler ainsi en changeaient en général, ce qui me semble être la meilleure solution, pour eux comme pour les élèves.
Concernant le travail à la maison, ça me rappelle une anecdote :
Il y a quelques années, un père avait dénoncé l'instit de CM de ma fill aà l'IEN au motif qu'elle aurait donné trop de travail. remontée de bretelles de l'instit par L'IEN qui lui rappelle les obligations légales.
Un peu plus tard, des parents vont se plaindre du manque de devoirs à la maison. La pauvre instit me demande mon avis. Je lui ai conseillé de dire la vérité : suite à une plainte d'un parent, l'inspecteur était intervenu, il lui était donc impossible de redonner des devoirs. Les chers parents...
- profecolesHabitué du forum
[quote="survivor"]
Et j'étais bien d'accord avec toi ...jusqu'à ce que ça me coûte une convocation chez l'IEN (cf ci-dessus) et un dossier signalé à l'inspecteur d'académie (attention, donne des devoirs écrits et essaie d'argumenter pour défendre ses positions quand on lui en fait le reproche au lieu d'agir en bon fonctionnaire et d'obéir à la hiérarchie et aux Textes).
Maintenant, je fais bêtement ce qu'on me dit de me faire ...même si je pense que ce n'est pas toujours ce qu'il faudrait pour faire progresser mes élèves.
Je ne prendrai plus le risque de priver, ne serait-ce que partiellement, de récréation (on ne sait jamais, une copie de leçon un peu trop longue et la sonnerie de fin de récré arrive. Un parent un peu procédurier et c'est la plainte, justifiée du coup , à l'IEN pour privation totale de récréation). On ne m'y reprendra plus ....Dommage pour les élèves mais je ne suis que maîtresse pas Ministre de l'Education Nationale.
Le pire , c'est que ce n'est même pas par crainte d'être mal notée par ma hiérarchie (Je m'en fiche royalement, j'ai commencé ma carrière à 40 ans, je passerai toujours à l'ancienneté et n'atteindrai jamais la hors classe).
C'est juste que j'en ai marre de me battre contre des moulins à vent ...et que si le navire EN veut se saborder, ce n'est pas en écopant à mon niveau avec quelques collègues qui partagent mes vues que je vais empêcher le naufrage. J'admire ceux et celles qui , comme certains sur ce forum essaient de le faire. J'ai , suite à cet incident, perdu la "foi" ....
Je fais ce que peux dans ma classe dans le cadre et les limites laissés par les fameux Textes ...
Un peu désabusée, je comprends sans toutes les partager certaines des prises de position de Daiphi.
profecoles a écrit:Vudici a écrit:
LEn général, on fait faire à la récré (ce qui prouve que ce n'est pas bien long...)
C'est un spécificité de notre système scolaire que de devoir contrevenir à ses Lois si l'on veut faire progresser les élèves. Ou juste leur donner quelques profitables habitudes de travail.
Et j'étais bien d'accord avec toi ...jusqu'à ce que ça me coûte une convocation chez l'IEN (cf ci-dessus) et un dossier signalé à l'inspecteur d'académie (attention, donne des devoirs écrits et essaie d'argumenter pour défendre ses positions quand on lui en fait le reproche au lieu d'agir en bon fonctionnaire et d'obéir à la hiérarchie et aux Textes).
Maintenant, je fais bêtement ce qu'on me dit de me faire ...même si je pense que ce n'est pas toujours ce qu'il faudrait pour faire progresser mes élèves.
Je ne prendrai plus le risque de priver, ne serait-ce que partiellement, de récréation (on ne sait jamais, une copie de leçon un peu trop longue et la sonnerie de fin de récré arrive. Un parent un peu procédurier et c'est la plainte, justifiée du coup , à l'IEN pour privation totale de récréation). On ne m'y reprendra plus ....Dommage pour les élèves mais je ne suis que maîtresse pas Ministre de l'Education Nationale.
Le pire , c'est que ce n'est même pas par crainte d'être mal notée par ma hiérarchie (Je m'en fiche royalement, j'ai commencé ma carrière à 40 ans, je passerai toujours à l'ancienneté et n'atteindrai jamais la hors classe).
C'est juste que j'en ai marre de me battre contre des moulins à vent ...et que si le navire EN veut se saborder, ce n'est pas en écopant à mon niveau avec quelques collègues qui partagent mes vues que je vais empêcher le naufrage. J'admire ceux et celles qui , comme certains sur ce forum essaient de le faire. J'ai , suite à cet incident, perdu la "foi" ....
Je fais ce que peux dans ma classe dans le cadre et les limites laissés par les fameux Textes ...
Un peu désabusée, je comprends sans toutes les partager certaines des prises de position de Daiphi.
- profecolesHabitué du forum
mflo a écrit:
Il y a quelques années, un père avait dénoncé l'instit de CM de ma fill aà l'IEN au motif qu'elle aurait donné trop de travail. remontée de bretelles de l'instit par L'IEN qui lui rappelle les obligations légales.
Un peu plus tard, des parents vont se plaindre du manque de devoirs à la maison. La pauvre instit me demande mon avis. Je lui ai conseillé de dire la vérité : suite à une plainte d'un parent, l'inspecteur était intervenu, il lui était donc impossible de redonner des devoirs. Les chers parents...
Tiens, la même histoire que moi !
- MufabGrand Maître
survivor a écrit:Mufab a écrit:survivor a écrit:La personne et son "comportement scolaire", s'agissant d'un enfant, ne sont pas dissociables. Si tu juges le "comportement scolaire" d'un élève, cela ne peut que dévier vers un jugement ad hominem. (...)Dhaiphi a écrit:Responsabilité des parents, du milieu, des relations... peu m'importe. Je ne juge pas la personne mais son comportement scolaire.
Pourtant, dans une moindre mesure, il est possible (voire essentiel) de dissocier l'acte répréhensible de la personne : "Ce que tu as fait là n'est pas admissible ici." ne signifie pas : "Tu n'as rien à faire ici."
Je crois que quand nous parlions plus haut de "comportement scolaire", nous nous référions plus à des difficultés d'apprentissage et de motivation qu'à des problèmes de discipline. Du moins est-ce ainsi que je l'entendais. Si ce n'est pas le cas, au temps pour moi. Ce n'est pas répréhensible d'avoir du mal à apprendre, par exemple, d'être peu motivé, peu travailleur, ou de ne pas être vif d'esprit. Disons que je n'en ai jamais inscrit l'obligation dans les règles de vie de la classe.
OK Survivor, je n'ai rien dit car mal compris. C'était surtout pour causer et nuancer un peu.
(Quoi que "travailler", je l'inscrirais bien dans mes règles de vie. What else ?)
- DhaiphiGrand sage
Nullement, j'aime à enseigner et je crois même, en toute modestie, posséder quelques talents en la matière.mflo a écrit:Je suppose que Dhaiphi fait partie de ces enseignants très fatigués et désabusés qui n'aprécient plus leur métier. Ceux que j'ai entendus en parler ainsi en changeaient en général, ce qui me semble être la meilleure solution, pour eux comme pour les élèves.
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De toutes les écoles que j’ai fréquentées, c’est l’école buissonnière qui m’a paru la meilleure.
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J'aime les regretteurs d'hier qui voudraient changer le sens des rivières et retrouver dans la lumière la beauté d'Ava Gardner.
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- mfloNiveau 10
Tant pis, je renonce à essayer de comprendre ta vision du métier d'enseignant...
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