- JohnMédiateur
http://www.marianne2.fr/Michela-Marzano-se-prend-au-je_a221046.html
Michela Marzano voulait être « légère comme un papillon ». Elle en a fait le titre de son nouveau livre. Et, en battant si fort des ailes, la philosophe s’est muée en écrivain. Sans pour autant renoncer à ses premières amours puisque c’est la figure d’Hannah Arendt qu’elle convoque quand on lui demande d’expliquer la genèse de son travail.
« Je l’ai prise au pied de la lettre », affirme-t-elle. L’auteur des Origines du totalitarisme expliquait la pensée à travers l’« Evénement ». Marzano en a choisi un « avec un e minuscule » : son anorexie. Et elle a eu la délicatesse d’en expurger tout le côté glauque. Loin des Delphine de Vigan, Camille de Perretti et autres troublées du comportement alimentaire qui, avant elle, avaient livré des témoignages nourris de rituels racontés par le menu – ou plutôt l’absence de menu. C’est sans doute ici que la philosophe fait la différence.
Là où d’autres étaleraient l’épuisant quotidien (se gaver-ne rien avaler, en boucle), elle évoque le vide et le plein. « J’ai essayé d’écrire le livre que j’aurais aimé lire, il y a vingt ans, quand on ne mettait pas encore de mots sur mon cas. » La franchise a payé : en Italie, Légère comme un papillon s’est vendu à plus de 60 000 exemplaires et il caracole en tête des ventes en France, son pays d’adoption. Dans la vitrine de sa maison d’édition germanopratine, les couvertures barrées d’un bandeau orné d’un papillon sont d’ailleurs en bonne place.
Enlever le masque
Un succès qui fera date dans sa carrière puisqu’elle a pris goût à cette nouvelle forme de récit autobiographique, loin des nombreux essais philosophiques signés jusqu’alors : « C’est le point de départ d’une nouvelle façon d’écrire. Maintenant, je vais presque uniquement utiliser le je. » En se prenant elle-même pour objet d’étude, la philosophe s’est inscrite dans cette tradition américaine qui consiste à montrer d’où l’on parle.
Pas étonnant, donc, qu’elle ait « beaucoup aimé » les manifestes de Beatriz Preciado, activiste queer qui, pour Testo junkie (2), a ingurgité de la testostérone afin de remettre le corps, son corps, au centre d’un discours philosophique. Mais, selon elle, « l’intellectuel type français » – comprendre : « le penseur star cathodique » – n’est pas prêt pour cette mise à nu. « Il faut savoir enlever le masque, quitte à prendre des coups », note- t-elle. Pas évident quand le système médiatico-marketing a tendance à vous mettre dans des cases.
Dernier exemple en date, Michela Marzano s’est retrouvée invitée d’une émission télévisée sur les enfants modèles. Certes, elle a toujours voulu être « la meilleure » (à l’école, à la fac, partout), mais davantage pour briller aux yeux d’un père toujours insatisfait que par goût personnel pour les premières marches des podiums. Alors, parce qu’elle n’a désormais plus besoin de remplir le vide, elle a tout simplement refusé de se prêter au jeu des questions.
"Je cherche..."
« On peut être anorexique ou boulimique, on peut s’automutiler ou se droguer... C’est le pourquoi qui compte, constate Michela Marzano. Pourquoi est-on passé par là ? Et au-delà du pourquoi, le comment. Comment ouvrir à nouveau la porte au désir et à l’amour ? Comment retrouver l’envie de vivre ? » A l’arrivée, son récit est bourré de points de suspension. « Parfois je ne voulais pas mettre de point. Pour laisser un espace de liberté à chacun, une possibilité d’interpréter à sa façon. La suite n’est pas figée, elle est ouverte. » Simplement parce que, dans ces affaires-là, il n’y a jamais « une » vérité. Pablo Picasso disait : « Je ne cherche pas, je trouve. » L’écrivain le détourne avec justesse en un modeste : « Moi, je ne trouve pas, mais je cherche. » Le lecteur, lui, a compris et se verrait volontiers vivre sur son « boulevard de la légèreté ».
(1) Légère comme un papillon, 352 pages, Grasset, 2012.
(2) Testo junkie. Sexe, drogue et biopolitique, Grasset, 2008.
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- RuthvenGuide spirituel
Mouais ...
Il y a quand même mieux à lire que du Marzano en philo. aujourd'hui.
Il y a quand même mieux à lire que du Marzano en philo. aujourd'hui.
- GrypheMédiateur
Sur le même sujet, j'avais dévoré (si l'on peut dire) le livre d'Isabelle Caro, qui est décédée depuis.
(La Petite fille qui ne voulait pas grossir.)
Où l'on découvre que le trouble alimentaire n'est que le symptôme de quelque chose de beaucoup plus profond.
(La Petite fille qui ne voulait pas grossir.)
Où l'on découvre que le trouble alimentaire n'est que le symptôme de quelque chose de beaucoup plus profond.
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Τί ἐστιν ἀλήθεια ;
- JohnMédiateur
BHL ? Onfray ? Finkielkraut ? Ferry ?Ruthven a écrit:Mouais ...
Il y a quand même mieux à lire que du Marzano en philo. aujourd'hui.
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- AëmielExpert
Je l'ai rencontrée il y a quelque temps, et j'ai vraiment apprécié de discuter avec elle, entre autres sur ce sujet-là. Je l'ai trouvée très touchante et très vraie.
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Auteur
- RuthvenGuide spirituel
John a écrit:BHL ? Onfray ? Finkielkraut ? Ferry ?Ruthven a écrit:Mouais ...
Il y a quand même mieux à lire que du Marzano en philo. aujourd'hui.
Par exemple :
Tristan Garcia :
George Didi-Huberman :
Jean-Louis Chrétien :
Franck Fischbach :
David Rabouin :
- JPhMMDemi-dieu
Tss tss tss !John a écrit:BHL ? Onfray ? Finkielkraut ? Ferry ?Ruthven a écrit:Mouais ...
Il y a quand même mieux à lire que du Marzano en philo. aujourd'hui.
Comte-Sponville !
:lol!:
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- CipangoNiveau 10
Ruthven a écrit:Mouais ...
Il y a quand même mieux à lire que du Marzano en philo. aujourd'hui.
- seahalaNiveau 7
C'est marrant, je suis justement en train de lire son bouquin... Mais je trouve que ça manque de contenu et aussi d'émotion, je ne suis pas touchée, elle finit par m'agacer avec ses pleurnicheries...
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