Pour ceux qui travaillent en fonction du socle commun

En fait, je pense que la situation est différente pour un professeur en classe, qui peut prendre ses responsabilités en s'appuyant notamment sur la position très divisée de l'IG de Lettres, et pour un auteur de manuel qui a, de par la charte qu'il accepte en signant son contrat, obligation de conformité aux textes officiels - en particulier tout ce qui a trait aux évaluations.

Au risque de paraître un peu schizo, je dirai que, dans mon établissement, j'ai défendu une position bien plus radicale, refusant de valider quoi que ce soit. Ce n'est pas une possibilité que j'ai en tant qu'auteur.

Je crois qu'il faut bien distinguer les différents outils pour agir sur notre métier. Avec un manuel, on peut agir sur le pédagogique, être force de proposition dans ce domaine. Mais un simple manuel ne changera rien aux décisions relatives à l'évaluation, lesquelles relèvent d'une politique générale de l'éducation. Là, il faut passer par d'autres moyens, syndicaux, associatifs - et avoir la foi...

docco a écrit:Je sais que je vais me faire descendre mais pourquoi les profs de lettres rejettent-ils en bloc le socle commun?? Peur d'évoluer dans vos pratiques ou rien à foutre des élèves en difficulté!!

On a donc selon vous trouvé LA réponse aux difficultés des élèves ? Mais c'est merveilleux !



Sinon, j'ai beau aimer les poils, là, comme troll velu, c'est vraiment trop.

Lire ce topic me déprime profondément et en même temps, j'éprouve [de l'admiration] pour des professeurs qui, comme Véronique Marchais, savent résister à l'arbitraire.

condorcet a écrit:Lire ce topic me déprime profondément et en même temps, j'éprouve pour des professeurs qui, comme Véronique Marchais, savent résister à l'arbitraire.

Moi aussi, je suis déprimée, sans rire.
Ces dernières années, nous avons vu tomber sur le coin de notre tronche (la mienne est déjà bien fragile), le B2I, l'Histoire des Arts, le Socle. Celui-là, c'est du dur
Et qu'on soit d'accord ou pas, il faut le faire, parce que c'est la loi et que nous sommes fonctionnaires et que j'ai des 3èmes. J'ai le sentiment amer de devoir sans cesse avaler des couleuvres indigestes - je ne te parle pas de la défunte séquence - ou de devoir passer sous les fourches caudines, au choix.

En quelques années, ces injonctions faites dans le secondaire seront probablement appliquées aussi au supérieur
La contribution du cercle de pensée Terra nova est assez édifiante :
http://www.tnova.fr/content/contribution-n-12-faire-r-ussir-nos-tudiants-faire-progresser-la-france-propositions-pour-un-sursaut-vers-la-soci-t-de-l

En ce qui concerne l'histoire-géo, j'ai échangé en d'autres lieux avec un professeur de collège qui me soutenait mordicus que la seule réponse acceptable à la question "quel évènement notable a eu lieu en 52 avant notre ère (question du brevet des collèges) ?" était Alésia : victoire de Jules César contre Vercingétorix. Raison invoquée : c'est ce qui est écrit dans le BO !!! :shock: Et ce, alors que Gergovie qui était une victoire antérieure de Vercingétorix contre Jules César avait aussi eu lieu en 52 avant notre ère

Bo*** ! c'est le BO qui fixe l'histoire officielle maintentant ?

Thalia de G a écrit:

condorcet a écrit:Lire ce topic me déprime profondément et en même temps, j'éprouve pour des professeurs qui, comme Véronique Marchais, savent résister à l'arbitraire.

Moi aussi, je suis déprimée, sans rire.
Ces dernières années, nous avons vu tomber sur le coin de notre tronche (la mienne est déjà bien fragile), le B2I, l'Histoire des Arts, le Socle. Celui-là, c'est du dur
Et qu'on soit d'accord ou pas, il faut le faire, parce que c'est la loi et que nous sommes fonctionnaires et que j'ai des 3èmes. J'ai le sentiment amer de devoir sans cesse avaler des couleuvres indigestes - je ne te parle pas de la défunte séquence - ou de devoir passer sous les fourches caudines, au choix.

En langue, ajoutons le CECRL. Avec une interprétation changeante d'un IPR à l'autre, impliquant l'éradication ou non des contrôles de connaissances.

Bon, c'est quand la nouvelle mode ? Le CECRL a déjà 10 ans, il faut un changement de majorité pour que ça évolue ?

condorcet a écrit:Lire ce topic me déprime profondément et en même temps, j'éprouve [de l'admiration] pour des professeurs qui, comme Véronique Marchais, savent résister à l'arbitraire.

Idem. Ça me rend malade. J'admire aussi beaucoup Véronique, qui avait d'ailleurs rappelé dans un autre fil que des fonctionnaires qui fonctionnent coûte que coûte l'avaient payé cher dans le passé... Le seul argument d'autorité, la loi c'est la loi, n'est pas satisfaisant (voir la loi qui interdit aux femmes le port du pantalon!). Faut-il d'ailleurs, encore, rappeler que le LPC est dénoncé par la Ligue des droits de l'Homme et le comité des droits de l'enfant de l'ONU?
Bref...j'ai déjà expliqué page 2 comment il faut faire "normalement" pour évaluer les compétences.

Cripure a écrit:

docco a écrit:Je sais que je vais me faire descendre mais pourquoi les profs de lettres rejettent-ils en bloc le socle commun?? Peur d'évoluer dans vos pratiques ou rien à foutre des élèves en difficulté!!

On a donc selon vous trouvé LA réponse aux difficultés des élèves ? Mais c'est merveilleux !



Sinon, j'ai beau aimer les poils, là, comme troll velu, c'est vraiment trop.

Cripure, de retour ?!

Loubdalou a écrit:

En langue, ajoutons le CECRL. Avec une interprétation changeante d'un IPR à l'autre

Oui, selon l'académie, ils ne disent pas du tout les mêmes choses non plus, très pratique

Fantômette a écrit:
Cripure, de retour ?!

Il ne s'est pas senti la force d'abandonner totalement son rôle d'ange tutélaire

Spoiler:

Fantômette a écrit:Ah oui, j'oubliais, dans le rapport de l'Inspection générale sur les livrets de compétence, il est reconnu qu'il y aune impasse en Lettres et HG pour évaluer les compétences, alors, à quoi bon? (et on peut le rappeler aux inspecteurs!)

Fantômette, tu as un lien pour ça ? Ça m'intéresse au plus haut point.

Hermione0908 a écrit:

Fantômette a écrit:Ah oui, j'oubliais, dans le rapport de l'Inspection générale sur les livrets de compétence, il est reconnu qu'il y aune impasse en Lettres et HG pour évaluer les compétences, alors, à quoi bon? (et on peut le rappeler aux inspecteurs!)

Fantômette, tu as un lien pour ça ? Ça m'intéresse au plus haut point.

Bien sûr! page 44
http://media.education.gouv.fr/file/50/0/6500.pdf

Merci, Fantômette. A garder sous le coude pour ceux qui nous accusent de ne pas vouloir bosser.

bon, pour ma art, là où j'étais en région parisienne, on a eu des stages établissement sur 3 ans, portant plus ou moins sur la problématique du socle. J'ai trouvé cela plutôt intéressant, mais me suis sentie perdue face à ces nouveaux termes qui changeaient de sens à tout bout de champ (compétence, capacité, pilier, remplacé depuis par compétence... argggh!) je me suis super investie, fait plein de grilles, me sis pris la tête comme pas possible.
A mon retour en Bretagne, petit collège sans souci et là...le choc!!!!!!!
le chef d'établissement nous dit texte: "le socle est considéré comme acquis à partir du moment où l'élève est capable de lire le telegramme et de le comprendre"! du coup, tout le monde validé d'office!

mim29 a écrit:
le chef d'établissement nous dit texte: "le socle est considéré comme acquis à partir du moment où l'élève est capable de lire le telegramme et de le comprendre"! du coup, tout le monde validé d'office!

Il ne veut pas muter chez moi, lui ?

Fantômette a écrit:

Hermione0908 a écrit:

Fantômette a écrit:Ah oui, j'oubliais, dans le rapport de l'Inspection générale sur les livrets de compétence, il est reconnu qu'il y aune impasse en Lettres et HG pour évaluer les compétences, alors, à quoi bon? (et on peut le rappeler aux inspecteurs!)

Fantômette, tu as un lien pour ça ? Ça m'intéresse au plus haut point.

Bien sûr! page 44
http://media.education.gouv.fr/file/50/0/6500.pdf

Je suis donc rassuré de voir que je ne suis pas le seul *** à n'avoir pas bien saisi toute l'ampleur des compétences à posséder/évaluer en histoire-géographie

Merci Fantômette, je vais garder ça précieusement !

Mais comment ce rapport d'inspection peut-il imposer aux enseignants de français de valider les piliers du socle liés à sa discipline, tout en disant -en gros- que ce n'est pas pertinent comme évaluation ? :shock: