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- Karine B.Guide spirituel
Reçu du SNES aujourd'hui (la partie en gras m'intéresse, le prog futur est en effet infaisable) :
Histoire géo au lycée : une discipline dans la tourmente, un métier fortement déstabilisé, des élèves méprisés...
Au regard des programmes, déjà en œuvre en seconde, à venir pour la rentrée prochaine en première, et en projet pour les classes de terminale, de grandes inquiétudes se profilent quant à l'avenir de la discipline dans la formation des élèves de lycée.
En seconde, le programme s'est bel et bien alourdi et la démarche proposée n'est pas sans susciter de profondes interrogations quant à sa pertinence didactique. Par exemple, la question obligatoire « de Constantinople à Istanbul » (qui est là, rappelons le, pour justifier que l'on traite bel et bien encore de l'islam dans le programme d'histoire) se rattache en réalité fort mal au restant de la question (l'élargissement du monde, à savoir les grandes découvertes), et oblige à une contorsion d'équilibriste pour justifier ce « détour » auprès des élèves !
Ce qui se dit, souvent sous le régime de l'aveu, c'est qu'on ne bouclera pas le programme... ou bien en survolant en supersonique certains aspects, qui auront juste le mérite d'avoir été « vus », et que l'on opère déjà certaines coupes franches pour ne pas sacrifier la Révolution française ou le début du XIXème siècle...
Mais les petites transgressions individuelles que s'autorisent les collègues n'ont d'autre ambition que de maintenir un tant soit peu de sens à ce qu'ils enseignent et ne portent guère à conséquence, sauf pour les stagiaires et quelques collègues victimes d'inspecteurs particulièrement pointilleux sur le respect du découpage horaire.
Mais pour le programme de première, les choses s'avèrent beaucoup plus graves : en y regardant de plus près et à la lumière des sujets zéro du bac qui sont parus récemment, on réalise à quel point il est littéralement infaisable !
Il compte, en réunissant histoire et géographie, 48 « études », 23 en histoire, 25 en géographie (soit au moins autant, voire davantage de sujets de bac possibles...), pour une trentaine de semaines de cours effectifs, soit 120 heures (estimation optimiste), cela fait en moyenne environ 2h et demie de cours par étude, méthodologie, évaluations et corrections comprises !
Par exemple, on devra traiter en 3 heures l'étude « la guerre froide, conflit idéologique, conflit de puissances : un lieu (Berlin), une crise (Cuba), un conflit armé (la guerre du Vietnam) » en mettant tout cela en perspective dans leur contexte, dans leur temps, leur espace et leur époque... à savoir dans la question « de la guerre froide à de nouvelles conflictualités ».
Aujourd'hui, les élèves font une composition en fin de terminale sur des sujets ayant donné lieu à au moins huit heures de cours, ils ont une année de formation en plus, et pourtant cela reste pour beaucoup une épreuve difficile. En traitant en grand galop et à coup de « cas significatifs » des questions aussi complexes que les relations internationales entre 1945 et 1990, on risque fort de gaver nos élèves, dans tous les sens du terme...
Face à un tel programme, qui renvoie à une alternative mortifère – je fais tout mais cela n'a aucun sens ; je fais ce que je peux mais ils n'auront pas tout vu pour le bac – il n'est plus possible de bricoler chacun dans notre coin avec les prescriptions. Il faut bel et bien reprendre la main, s'emparer collectivement du problème, proposer une réorganisation un peu sensée de son architecture, faire les choix qui s'imposent et les assumer collectivement en faisant part aux IPR (entre autre) de nos décisions.
À ce titre, des professeurs d'histoire géographie du lycée Diderot de Marseille et des établissements des environs ont pris l'initiative de repenser ce programme tout en ne pénalisant pas les élèves pour le bac, et proposent un texte auquel peuvent se joindre tout prof d’HG en lycée : http://aggiornamento.hypotheses.org/178
Nous relayerons toute autre volonté d'équipes disciplinaires de faire de même.
Quant au programme de terminale, actuellement en consultation, peu de réactions parviennent pour l'instant. Serait-ce l’écho d’une adhésion massive ou plutôt le résultat d’une profonde (et préoccupante) désillusion envers un processus de consultation dont on n’attend plus grand chose, au moment où chacun est dans l’urgence du bouclage du nouveau programme de seconde et/ou l’anticipation effarée de celui de première ? En tout cas, même s'il présente des nouveautés intéressantes, il est lui aussi très ambitieux et très lourd, sans échapper à cette tendance de l'éclatement des « questions » sans cohérence entre elles à l'intérieur des « thèmes ». Il faut mobiliser la profession et obtenir, avant son passage devant le Conseil supérieur de l’éducation, qu'il soit revu en partie et allégé pour permettre de faire réfléchir les élèves et de les mettre au travail, pour réellement les préparer au supérieur.
Envoyez nous vos réactions, vos avis, vos contributions sur les projets!
Histoire géo au lycée : une discipline dans la tourmente, un métier fortement déstabilisé, des élèves méprisés...
Au regard des programmes, déjà en œuvre en seconde, à venir pour la rentrée prochaine en première, et en projet pour les classes de terminale, de grandes inquiétudes se profilent quant à l'avenir de la discipline dans la formation des élèves de lycée.
En seconde, le programme s'est bel et bien alourdi et la démarche proposée n'est pas sans susciter de profondes interrogations quant à sa pertinence didactique. Par exemple, la question obligatoire « de Constantinople à Istanbul » (qui est là, rappelons le, pour justifier que l'on traite bel et bien encore de l'islam dans le programme d'histoire) se rattache en réalité fort mal au restant de la question (l'élargissement du monde, à savoir les grandes découvertes), et oblige à une contorsion d'équilibriste pour justifier ce « détour » auprès des élèves !
Ce qui se dit, souvent sous le régime de l'aveu, c'est qu'on ne bouclera pas le programme... ou bien en survolant en supersonique certains aspects, qui auront juste le mérite d'avoir été « vus », et que l'on opère déjà certaines coupes franches pour ne pas sacrifier la Révolution française ou le début du XIXème siècle...
Mais les petites transgressions individuelles que s'autorisent les collègues n'ont d'autre ambition que de maintenir un tant soit peu de sens à ce qu'ils enseignent et ne portent guère à conséquence, sauf pour les stagiaires et quelques collègues victimes d'inspecteurs particulièrement pointilleux sur le respect du découpage horaire.
Mais pour le programme de première, les choses s'avèrent beaucoup plus graves : en y regardant de plus près et à la lumière des sujets zéro du bac qui sont parus récemment, on réalise à quel point il est littéralement infaisable !
Il compte, en réunissant histoire et géographie, 48 « études », 23 en histoire, 25 en géographie (soit au moins autant, voire davantage de sujets de bac possibles...), pour une trentaine de semaines de cours effectifs, soit 120 heures (estimation optimiste), cela fait en moyenne environ 2h et demie de cours par étude, méthodologie, évaluations et corrections comprises !
Par exemple, on devra traiter en 3 heures l'étude « la guerre froide, conflit idéologique, conflit de puissances : un lieu (Berlin), une crise (Cuba), un conflit armé (la guerre du Vietnam) » en mettant tout cela en perspective dans leur contexte, dans leur temps, leur espace et leur époque... à savoir dans la question « de la guerre froide à de nouvelles conflictualités ».
Aujourd'hui, les élèves font une composition en fin de terminale sur des sujets ayant donné lieu à au moins huit heures de cours, ils ont une année de formation en plus, et pourtant cela reste pour beaucoup une épreuve difficile. En traitant en grand galop et à coup de « cas significatifs » des questions aussi complexes que les relations internationales entre 1945 et 1990, on risque fort de gaver nos élèves, dans tous les sens du terme...
Face à un tel programme, qui renvoie à une alternative mortifère – je fais tout mais cela n'a aucun sens ; je fais ce que je peux mais ils n'auront pas tout vu pour le bac – il n'est plus possible de bricoler chacun dans notre coin avec les prescriptions. Il faut bel et bien reprendre la main, s'emparer collectivement du problème, proposer une réorganisation un peu sensée de son architecture, faire les choix qui s'imposent et les assumer collectivement en faisant part aux IPR (entre autre) de nos décisions.
À ce titre, des professeurs d'histoire géographie du lycée Diderot de Marseille et des établissements des environs ont pris l'initiative de repenser ce programme tout en ne pénalisant pas les élèves pour le bac, et proposent un texte auquel peuvent se joindre tout prof d’HG en lycée : http://aggiornamento.hypotheses.org/178
Nous relayerons toute autre volonté d'équipes disciplinaires de faire de même.
Quant au programme de terminale, actuellement en consultation, peu de réactions parviennent pour l'instant. Serait-ce l’écho d’une adhésion massive ou plutôt le résultat d’une profonde (et préoccupante) désillusion envers un processus de consultation dont on n’attend plus grand chose, au moment où chacun est dans l’urgence du bouclage du nouveau programme de seconde et/ou l’anticipation effarée de celui de première ? En tout cas, même s'il présente des nouveautés intéressantes, il est lui aussi très ambitieux et très lourd, sans échapper à cette tendance de l'éclatement des « questions » sans cohérence entre elles à l'intérieur des « thèmes ». Il faut mobiliser la profession et obtenir, avant son passage devant le Conseil supérieur de l’éducation, qu'il soit revu en partie et allégé pour permettre de faire réfléchir les élèves et de les mettre au travail, pour réellement les préparer au supérieur.
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Le SNES, what else ?
Stagiaire agrégée à la rentrée 2015
Blog Maison Avant / Après Mise à jour en août 2013
- JohnMédiateur
Mais ce programme a été proposé pour amélioration, modifié par l'I.G. puis puis voté au CSE : c'est encore possible d'y changer quoi que ce soit
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En achetant des articles au lien ci-dessous, vous nous aidez, sans frais, à gérer le forum. Merci !
"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- InvitéInvité
franchement, les consultations, ça ne sert à rien. On a bien vu en LP. Et au collège. Les IG font ce qu'ils veulent et continuent de fantasmer élèves et méthodes. Ils s'en foutent de la faisabilité des programmes!
- Karine B.Guide spirituel
John a écrit:Mais ce programme a été proposé pour amélioration, modifié par l'I.G. puis puis voté au CSE : c'est encore possible d'y changer quoi que ce soit
je trouve la proposition de refonte chronologique du programme intéressante (initiative de profs de Marseille)
Après tout, on a déjà eu une loi sur l'enseignement des aspects positifs de la colonisation qui a été abrogée, alors ...
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- InvitéInvité
En LP, ils n'ont pas changé d'un iota
- CondorcetOracle
Je reposte ici un de mes messages :" Il y a quelques années, j'enseignais encore l'histoire-géographie avant de bifurquer vers une thèse d'histoire. Depuis mon départ de l'enseignement, je constate avec une désagréable surprise la mise en minorité de manière extrêmement sournoise de l'histoire-géographie au lycée (notamment en fixant aux programmes de TL et TES des objectifs que l'on sait pertinemment surréalistes).
A la lecture des projets de programmes d'histoire-géographie proposés sur le site du ministère (séries L et ES puisque cette matière est en option pour les S), je suis stupéfait par l'importance des ambitions intellectuelles et la probable maigreur des savoirs mobilisés par les élèves.
Sans doute le lycée sert-il à développer la culture générale du professeur et sur ce plan-là, nul doute que l'analyse du "football, entre mondialisation et ancrage dans les territoires" (étude de cas géographique proposé dans la leçon "La mondialisation en débat" et le chapitre "Les dynamiques de la mondialisation) ou la synthèse historique de rigueur sur "Médias et opinion en France depuis les années 1890" au sein du chapitre "Croyances, cultures et sociétés" le séduiront. Mais comme le professeur est un pédagogue autant qu'un esprit ouvert, il sera frappé par l'incroyable bric-à-brac (ou salmigondis) formé par l'histoire-géographie en TL et TES. Une portion de l'ancien programme de Terminale en histoire a été reportée en première et advienne que pourra pour les pans supprimés (au hasard, Bandoung et la Conférence de Belgrade, les réalisations de la IVe République). La géographie, elle aussi, bruisse de "réseaux", de "flux", de "dynamiques". Des ambitions plus modestes de localisation, de descriptions des ressources naturelles de pays représentatifs de chaque continent n'auraient-elles pas suffi ?
Pourquoi donc se fixer des objectifs grandioses si ce n'est pour jurer allégeance à un pointillisme de mauvais aloi ? Les élèves ont besoin de bases intellectuelles solides et non de papillonnage. "
A la lecture des projets de programmes d'histoire-géographie proposés sur le site du ministère (séries L et ES puisque cette matière est en option pour les S), je suis stupéfait par l'importance des ambitions intellectuelles et la probable maigreur des savoirs mobilisés par les élèves.
Sans doute le lycée sert-il à développer la culture générale du professeur et sur ce plan-là, nul doute que l'analyse du "football, entre mondialisation et ancrage dans les territoires" (étude de cas géographique proposé dans la leçon "La mondialisation en débat" et le chapitre "Les dynamiques de la mondialisation) ou la synthèse historique de rigueur sur "Médias et opinion en France depuis les années 1890" au sein du chapitre "Croyances, cultures et sociétés" le séduiront. Mais comme le professeur est un pédagogue autant qu'un esprit ouvert, il sera frappé par l'incroyable bric-à-brac (ou salmigondis) formé par l'histoire-géographie en TL et TES. Une portion de l'ancien programme de Terminale en histoire a été reportée en première et advienne que pourra pour les pans supprimés (au hasard, Bandoung et la Conférence de Belgrade, les réalisations de la IVe République). La géographie, elle aussi, bruisse de "réseaux", de "flux", de "dynamiques". Des ambitions plus modestes de localisation, de descriptions des ressources naturelles de pays représentatifs de chaque continent n'auraient-elles pas suffi ?
Pourquoi donc se fixer des objectifs grandioses si ce n'est pour jurer allégeance à un pointillisme de mauvais aloi ? Les élèves ont besoin de bases intellectuelles solides et non de papillonnage. "
- JohnMédiateur
Ca fait au moins 15 ans, ça. Et sans doute plus.La géographie, elle aussi, bruisse de "réseaux", de "flux", de "dynamiques". Des ambitions plus modestes de localisation, de descriptions des ressources naturelles de pays représentatifs de chaque continent n'auraient-elles pas suffi ?
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"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- CondorcetOracle
C'est vrai et la géographie contemporaine ne peut se concevoir sans l'étude des mobilités.... Je crains cependant que les élèves ne s'y perdent...
- LantelmeNiveau 6
Ces nouveaux programmes ne font que prolonger les catastrophiques programmes du collège, où il n'y a désormais plus de logique chronologique (Mahomet est par exemple étudié après Charlemagne...), où l'on étudie des moments "clefs" (ex. : la guerre de cent ans étudiée à partir de Charles VII et Jeanne d'Arc) mais sans véritable mise en perspective (bref, l'histoire par flashs et études de cas...), et où la géographie est devenue bien trop jargonante et ambitieuse (généralisation des études de cas dès la 6e, concept de développement durable, d'ailleurs critiqué à juste titre par les géographes pour son flou conceptuel, mis à toutes les sauces de la 6e à la terminale, notions complexes par exemple dans le programme de 4e axé sur les flux et les logiques territoriales de la mondialisation, etc.).
Et pendant ce temps là les fondamentaux ne sont pas acquis. Je suis bien placé pour m'en rendre compte, hélas :
- professeur en CPGE, les élèves nous arrivent du lycée sans savoir faire une dissertation et avec des lacunes assez incroyables ; du coup, tout le premier semestre consiste en une remise à niveau, et certains lycées ont crée ces dernières années des "CPES" c'est-à-dire un an entre le bac et l'hypokhâgne pour rattraper les lacunes...
- membre du jury du CAPES, je suis atteré par la nullité de certains candidats à l'oral, incapables, par exemple, de localiser correctement la Seine ou le Rhône sur une carte...
Et pendant ce temps là les fondamentaux ne sont pas acquis. Je suis bien placé pour m'en rendre compte, hélas :
- professeur en CPGE, les élèves nous arrivent du lycée sans savoir faire une dissertation et avec des lacunes assez incroyables ; du coup, tout le premier semestre consiste en une remise à niveau, et certains lycées ont crée ces dernières années des "CPES" c'est-à-dire un an entre le bac et l'hypokhâgne pour rattraper les lacunes...
- membre du jury du CAPES, je suis atteré par la nullité de certains candidats à l'oral, incapables, par exemple, de localiser correctement la Seine ou le Rhône sur une carte...
- kiwiGuide spirituel
La géographie, elle aussi, bruisse de "réseaux", de "flux", de "dynamiques". Des ambitions plus modestes de localisation, de descriptions des ressources naturelles de pays représentatifs de chaque continent n'auraient-elles pas suffi ?
Heu... c'est pas de la géographie ça! ça me fait penser au film "les sous-doués" avec la blonde au tableau dictant son cours sur les tonnes de charbon et d'acier en URSS
- micaschisteMonarque
Lantelme a écrit: certains lycées ont crée ces dernières années des "CPES" c'est-à-dire un an entre le bac et l'hypokhâgne pour rattraper les lacunes...
la catastrophe n'est malheureusement pas limitée à l'histoire-géo. Cela doit être généralisable à toutes les matières.
Pour les CPES dont tu parles, ce sont des lycées privés ou publics qui les ont mis en place ?
c'est valable dans d'autres prépas que les littéraires ?
- CondorcetOracle
kiwi a écrit:La géographie, elle aussi, bruisse de "réseaux", de "flux", de "dynamiques". Des ambitions plus modestes de localisation, de descriptions des ressources naturelles de pays représentatifs de chaque continent n'auraient-elles pas suffi ?
Heu... c'est pas de la géographie ça! ça me fait penser au film "les sous-doués" avec la blonde au tableau dictant son cours sur les tonnes de charbon et d'acier en URSS
Comment, ce n'est pas de la géographie ? Il est important de connaître les grandes villes d'un pays, ses ressources naturelles, les voies de circulation maritimes et terrestres majeures, le relief, ses activités économiques, ses relations avec les pays limitrophes comme avec le reste du monde...
On a longtemps enseigné les combinats soviétiques et puis... pfuit....
- Invité19Esprit sacré
je fais remonter : où en sommes nous ? ces programmes seront obligatoirement mis en place à la rentrée donc ?
- CondorcetOracle
Puisqu'il s'agit d'instructions officielles, ils devront être enseignés comme tels à la rentrée. Cependant, ces nouveaux programmes subiront probablement rapidement des amendements au fur à mesure des impossibilités ou des incohérences qui ne manqueront pas d'apparaître.
- Invité19Esprit sacré
je trouve que le programme de terminale prévu pour 2012 est mille fois pire d'ailleurs...
- CondorcetOracle
Faute d'avoir donné des bases solides aux élèves, la réflexion qui leur est demandée s'avère impossible tant elle exige des pré-requis universitaires (comment réfléchir aux rapports entre les sociétés et leur passé sans avoir des notions d'historiographie ?). Le deuxième thème est un "volapuk intégré" ("Croyances, cultures et société") ou un salmigondis que tout ce qui n'a pu être mis ailleurs ("Culture et action ouvrières au Royaume-Uni du
milieu du XIXe siècle aux années 1980" reprend la veine des "cultural studies", "médias et opinion en France depuis les années 1890" aborde des aspects souvent négligés jadis et mal traités). Le 3ème et le 4ème thème mériteraient l'année entière pour être convenablement traités.
milieu du XIXe siècle aux années 1980" reprend la veine des "cultural studies", "médias et opinion en France depuis les années 1890" aborde des aspects souvent négligés jadis et mal traités). Le 3ème et le 4ème thème mériteraient l'année entière pour être convenablement traités.
- Invité19Esprit sacré
l'état et l'état nation du XIIIe à nos jours, la bonne blague !
il y a même des thèmes sur lesquels je connais peu de choses (enfin par rapport au reste).
il y a même des thèmes sur lesquels je connais peu de choses (enfin par rapport au reste).
- CondorcetOracle
C'est "l'histoire en miettes" prédite par François Dosse et réalisée par les IG : un extrême morcellement, peu de fils conducteurs, des injonctions mémorielles constantes qui nie l'étrangeté et l'irréversibilité du passé... A chaque thème, l'anachronisme est proche... Etant donné l'hyper-méfiance actuelle envers les journalistes et les médias, il sera difficile d'étudier avec tout le recul nécessaire et en quelques heures les transformations du métier des journaliste, des organes de presse, le rôle des agences de presse, l'émergence de nouveaux médias et leur obsolence relative (il est rare qu'un média disparaisse totalement).
- IgniatiusGuide spirituel
D'un point de vue extérieur, je m'inquiète du fait que l'épreuve anticipée d'HG en 1S va justifier de l'utilisation d'heures d'AP pour boucler un programme pléthorique alors que les sciences voient leurs horaires diminuer d'environ un quart : la concurrence entre disciplines est en marche malheureusement, avec des traitements disparates selon les établissements.
D'un point de vue amateur intéresse (j'aurais fait histoire si j'avais pas fait maths) je suis consterne par l'abandon évident de l'ambition d'enseigner l'esprit critique a chaque élève de ce pays : l'histoire y participe au premier plan par ce qu'elle donne a interpréter le monde actuel.
La philo vit ses dernières heures a mon avis...
D'un point de vue amateur intéresse (j'aurais fait histoire si j'avais pas fait maths) je suis consterne par l'abandon évident de l'ambition d'enseigner l'esprit critique a chaque élève de ce pays : l'histoire y participe au premier plan par ce qu'elle donne a interpréter le monde actuel.
La philo vit ses dernières heures a mon avis...
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"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion."
St Augustin
"God only knows what I'd be without you"
Brian Wilson
- JPhMMDemi-dieu
Il est temps que les Français réalisent que le monde a changé. Ce pays n'a pas besoin de chercheurs, mais de trouveurs. De même il n'a pas besoin d'esprit critique mais d'esprit d'innovation.Igniatius a écrit:D'un point de vue extérieur, je m'inquiète du fait que l'épreuve anticipée d'HG en 1S va justifier de l'utilisation d'heures d'AP pour boucler un programme pléthorique alors que les sciences voient leurs horaires diminuer d'environ un quart : la concurrence entre disciplines est en marche malheureusement, avec des traitements disparates selon les établissements.
D'un point de vue amateur intéresse (j'aurais fait histoire si j'avais pas fait maths) je suis consterne par l'abandon évident de l'ambition d'enseigner l'esprit critique a chaque élève de ce pays : l'histoire y participe au premier plan par ce qu'elle donne a interpréter le monde actuel.
La philo vit ses dernières heures a mon avis...
:diable:
- Spoiler:
- Help...
Le monde est devenue une immense poubelle conceptuelle à la solde du dégueulis hyper-consumériste.
Le jour où le monde se réveillera de cette pitoyable comédie, il souffrira d'une affreuse gueule de bois.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- CondorcetOracle
J'ai la ferme conviction que Clio guidera encore longtemps les hommes.
Napoléon III avait supprimé les agrégations d'histoire et de philosophie.
Pierre Milza avait signé en 2009 une tribune dénonçant la suppression de l'enseignement obligatoire d'histoire en terminale S : http://blog.passion-histoire.net/?p=3850
Napoléon III avait supprimé les agrégations d'histoire et de philosophie.
Pierre Milza avait signé en 2009 une tribune dénonçant la suppression de l'enseignement obligatoire d'histoire en terminale S : http://blog.passion-histoire.net/?p=3850
- Une vieille neotitNiveau 8
En ce qui concerne les nouveaux programmes de terminale qui passent au CSE jeudi prochain (et en CSL demain), le contenu a été plus que revu après les résultats de la consultation. Exeunt le foot et l'Etat depuis le XIIIème siècle, de manière générale, c'est moins ambitieux et plus raisonnable. Le problème reste toutefois celui des élèves que nous recevons avec les mêmes lacunes de classe en classe, et au-delà à la fac (Lantelme tu es au jury de CAPES toi aussi? Même constat malheureusement sur l'incapacité des candidats à placer le Rhône sur une carte ou à définir un hectare...). Là est le vrai problème, car sinon les thèmes à étudier pourraient être passionnants, même s'ils sont parfois trop jargonnants en géo. A ce sujet, je viens de consulter les sujets d'agrégation cette année, et je me demande si j'aurais à nouveau le concours version actuelle. C'est un galimatias de concepts et de raisonnements qui se veulent quasi philosophiques mais où est la géographie là-dedans? C'est malheureusement une discipline "qui se cherche" et cela se traduit dans le secondaire par un enseignement totalement déstructuré. Sans revenir aux chiffres de production d'acier de l'ex-URSS ou à la liste des départements, il serait bon que les élèves maîtrisent les concepts de base avant de s'aventurer dans les réseaux, territoires, noeuds et autres synapses...
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Think different, think SNALC... (non mais...)
- RuthvenGuide spirituel
Igniatius a écrit:La philo vit ses dernières heures a mon avis...
Entre trois et cinq ans, à mon avis, avant que l'on ne devienne un enseignement de culture générale.
Seuls 10 à 15% des élèves comprennent ce que je leur demande de faire, tous les autres cherchent à réciter leur cours ou à apprendre des plans par coeur pour tous les sujets.
- CondorcetOracle
C'est fort dommage car j'ai beaucoup aimé l'enseignement de philosophie de terminale quoique n'y décrochant pas des notes terribles. Cela constituerait le prélude au naufrage des sciences humaines et sociales.
- User5899Demi-dieu
Ben c'est ce que nous avons eu pendant des années, et c'était bien. Sans la blondasse. Avant les grandes réflèèèxions sur les zéchanges de fluxes, pourquoi pas quelques éléments de savoir positif ?kiwi a écrit:La géographie, elle aussi, bruisse de "réseaux", de "flux", de "dynamiques". Des ambitions plus modestes de localisation, de descriptions des ressources naturelles de pays représentatifs de chaque continent n'auraient-elles pas suffi ?
Heu... c'est pas de la géographie ça! ça me fait penser au film "les sous-doués" avec la blonde au tableau dictant son cours sur les tonnes de charbon et d'acier en URSS
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