Qui est le plus mauvais?
- InvitéInvité
frankenstein a écrit:Peut-être que certains confondent culture et distraction... Tout écrit n'est pas littérature, toute "production sonore" ne mérite pas d'être appelée musique. Il suffit juste de le savoir.
Si : Ionesco a écrit "Tout est littérature." Absurde ?
Pourquoi Variations pour une porte et un soupir, c'est de la musique ?
Qui en a décidé ainsi ?
La musique, c'est ce qui est agréable à mes oreilles, un point, c'est tout.
Si ça m'ennuie ou si ça me casse les oreilles, c'est de la cacaphonie, et puis c'est tout ! Mais je n'ai nul besoin des oreilles d'autrui pour me dicter mes choix.
- User5899Demi-dieu
De toutes façons, et ne le prenez ni comme une critique, ni comme un reproche, mais c'est ce que je comprends en lisant vos différents messages : vous n'aimez pas du tout l'écriture (et sans doute pas du tout le cinéma). Enfin, bon, il n'y a pas mort d'homme.Lornet a écrit:Le deuxième volume m'est rapidement tombé des mains : au moment de la lecture du portrait du nouveau professeur, je me suis dit que l'auteur accumulait les clichés. Je m'y remettrai peut-être un jour, mais j'ai préféré regarder les films.
- User5899Demi-dieu
Et comme de juste, la forme (le cliché) crée le fond (le personnage, cliché ambulant). C'est comme ce personnage du boucher du roman Des femmes qui tombent de Pierre Desproges : il n'existe que par les lieux communs qu'il débite.Celeborn a écrit:Lornet a écrit:Le deuxième volume m'est rapidement tombé des mains : au moment de la lecture du portrait du nouveau professeur, je me suis dit que l'auteur accumulait les clichés.
C'est tout à fait vrai, car le personnage est conçu comme un cliché ambulant, en fait.
- InvitéInvité
J'aime l'écriture et j'aime le cinéma.
Mais je suis plus cinévore que cinéphile.
Mais je suis plus cinévore que cinéphile.
- InvitéInvité
Ce que j'ai retenu de mes études de lettres, c'est qu'il est de bon ton d'aimer certains auteurs, sous peine de se voir reprocher un cruel manque de goût, et d'en détester d'autres, sur lesquels on peut taper sans problème.
Quelques exemples : on peut dire du mal de Troyat, des tragédies de Voltaire, des poèmes de Lamartine, de Musset versificateur, de Druon...On peut à la rigueur ne pas aimer Zola et Maupassant romancier.
Mais on se doit d'aimer Proust, Stendhal, Flaubert, Mallarmé...
Quelques exemples : on peut dire du mal de Troyat, des tragédies de Voltaire, des poèmes de Lamartine, de Musset versificateur, de Druon...On peut à la rigueur ne pas aimer Zola et Maupassant romancier.
Mais on se doit d'aimer Proust, Stendhal, Flaubert, Mallarmé...
- User5899Demi-dieu
Mais évidemment ! Qui dit le contraire ?Lornet a écrit:frankenstein a écrit:Peut-être que certains confondent culture et distraction... Tout écrit n'est pas littérature, toute "production sonore" ne mérite pas d'être appelée musique. Il suffit juste de le savoir.
Si : Ionesco a écrit "Tout est littérature." Absurde ?
Pourquoi Variations pour une porte et un soupir, c'est de la musique ?
Qui en a décidé ainsi ?
La musique, c'est ce qui est agréable à mes oreilles, un point, c'est tout.
Si ça m'ennuie ou si ça me casse les oreilles, c'est de la cacaphonie, et puis c'est tout ! Mais je n'ai nul besoin des oreilles d'autrui pour me dicter mes choix.
- User5899Demi-dieu
Bon, allez, pour le coup, vraiment marreLornet a écrit:Ce que j'ai retenu de mes études de lettres, c'est qu'il est de bon ton d'aimer certains auteurs, sous peine de se voir reprocher un cruel manque de goût, et d'en détester d'autres, sur lesquels on peut taper sans problème.
Quelques exemples : on peut dire du mal de Troyat, des tragédies de Voltaire, des poèmes de Lamartine, de Musset versificateur, de Druon...On peut à la rigueur ne pas aimer Zola et Maupassant romancier.
Mais on se doit d'aimer Proust, Stendhal, Flaubert, Mallarmé...
Pour le sondage du début, il faudrait rajouter "ni l'un ni l'autre".
Dommage qu'on n'arrive pas à discuter. Les goûts de chacun, ce n'est pas un sujet...
- frankensteinVénérable
Tout à fait ! Comme j'ai tout à fait le droit de ne pas être d'accord avec Ionesco, de penser que toutes les musiques ne se valent pas et plein d'autres droits encore !Lornet a écrit:frankenstein a écrit:Peut-être que certains confondent culture et distraction... Tout écrit n'est pas littérature, toute "production sonore" ne mérite pas d'être appelée musique. Il suffit juste de le savoir.
Si : Ionesco a écrit "Tout est littérature." Absurde ?
Pourquoi Variations pour une porte et un soupir, c'est de la musique ?
Qui en a décidé ainsi ?
La musique, c'est ce qui est agréable à mes oreilles, un point, c'est tout.
Si ça m'ennuie ou si ça me casse les oreilles, c'est de la cacaphonie, et puis c'est tout ! Mais je n'ai nul besoin des oreilles d'autrui pour me dicter mes choix.
_________________
Mettez des pouces verts sur : https://www.youtube.com/user/Choristenimes/ videos
Si les élections pouvaient changer la société, elles seraient interdites.
- InvitéInvité
Mais sur quels critères te fondes-tu pour décréter qu'une musique est supérieure à une autre ?
- Sur tes oreilles ? Dès lors, c'est subjectif.
- Sur une nomenclature établie par des critiques musicaux ?
- Sur tes oreilles ? Dès lors, c'est subjectif.
- Sur une nomenclature établie par des critiques musicaux ?
- InfinimentHabitué du forum
Lornet a écrit:Ce que j'ai retenu de mes études de lettres, c'est qu'il est de bon ton d'aimer certains auteurs, sous peine de se voir reprocher un cruel manque de goût, et d'en détester d'autres, sur lesquels on peut taper sans problème.
Quelques exemples : on peut dire du mal de Troyat, des tragédies de Voltaire, des poèmes de Lamartine, de Musset versificateur, de Druon...On peut à la rigueur ne pas aimer Zola et Maupassant romancier.
Mais on se doit d'aimer Proust, Stendhal, Flaubert, Mallarmé...
Triste bilan. Il ne s'agit pas d'aimer, mais de reconnaître, à certains ouvrages ou à des auteurs, des qualités, qui peuvent avoir trait à la forme, au fond, ou aux deux. Personnellement, mes études de lettres m'ont appris l'objectivité et m'ont donné des moyens de reconnaître ces qualités (qui n'apparaissent ni chez Lévy, ni chez Musso, au passage). Les goûts et les préférences de chacun n'entrent pas en ligne de compte, même s'il est parfois difficile de faire tout à fait abstraction de sa propre sensibilité, j'en conviens.
_________________
Ah ! la belle chose, que de savoir quelque chose !
- CondorcetOracle
Votre débat est passionnant et n'a pas lieu qu'ici : http://www.laviedesidees.fr/A-quoi-servent-les-etudes.html
- CondorcetOracle
infiniment a écrit:Lornet a écrit:Ce que j'ai retenu de mes études de lettres, c'est qu'il est de bon ton d'aimer certains auteurs, sous peine de se voir reprocher un cruel manque de goût, et d'en détester d'autres, sur lesquels on peut taper sans problème.
Quelques exemples : on peut dire du mal de Troyat, des tragédies de Voltaire, des poèmes de Lamartine, de Musset versificateur, de Druon...On peut à la rigueur ne pas aimer Zola et Maupassant romancier.
Mais on se doit d'aimer Proust, Stendhal, Flaubert, Mallarmé...
Triste bilan. Il ne s'agit pas d'aimer, mais de reconnaître, à certains ouvrages ou à des auteurs, des qualités, qui peuvent avoir trait à la forme, au fond, ou aux deux. Personnellement, mes études de lettres m'ont appris l'objectivité et m'ont donné des moyens de reconnaître ces qualités (qui n'apparaissent ni chez Lévy, ni chez Musso, au passage). Les goûts et les préférences de chacun n'entrent pas en ligne de compte, même s'il est parfois difficile de faire tout à fait abstraction de sa propre sensibilité, j'en conviens.
Et Cripure qui me soutenait que l'objectivité n'existait pas, même approchée, en histoire. Existerait-elle en littérature ?
- InfinimentHabitué du forum
condorcet a écrit:infiniment a écrit:Lornet a écrit:Ce que j'ai retenu de mes études de lettres, c'est qu'il est de bon ton d'aimer certains auteurs, sous peine de se voir reprocher un cruel manque de goût, et d'en détester d'autres, sur lesquels on peut taper sans problème.
Quelques exemples : on peut dire du mal de Troyat, des tragédies de Voltaire, des poèmes de Lamartine, de Musset versificateur, de Druon...On peut à la rigueur ne pas aimer Zola et Maupassant romancier.
Mais on se doit d'aimer Proust, Stendhal, Flaubert, Mallarmé...
Triste bilan. Il ne s'agit pas d'aimer, mais de reconnaître, à certains ouvrages ou à des auteurs, des qualités, qui peuvent avoir trait à la forme, au fond, ou aux deux. Personnellement, mes études de lettres m'ont appris l'objectivité et m'ont donné des moyens de reconnaître ces qualités (qui n'apparaissent ni chez Lévy, ni chez Musso, au passage). Les goûts et les préférences de chacun n'entrent pas en ligne de compte, même s'il est parfois difficile de faire tout à fait abstraction de sa propre sensibilité, j'en conviens.
Et Cripure qui me soutenait que l'objectivité n'existait pas, même approchée, en histoire. Existerait-elle en littérature ?
J'entends par là qu'elles m'ont appris à mettre de côté, autant que faire se peut, ma propre sensibilité, de manière à fonder mes jugements sur des critères tangibles.
_________________
Ah ! la belle chose, que de savoir quelque chose !
- InvitéInvité
Je le reconnaissais dans mes copies. J'avais saisi les règles.
Je n'ai jamais lu ni Musso, ni Lévy, mais si je les lisais, ce serait comme d'habitude en faisant abstraction de mes études de lettres. Je ne lis que pour me faire plaisir ; je ne regarde un film que pour me faire plaisir maintenant que mes études de lettres sont finies. Pourquoi rentrer dans le moule quand on n'en a plus besoin ? S'il me reste quelque chose de ce moule, si j'ai appris à penser différemment, alors je rejetterai de moi-même le roman de Musso que j'aurai dans les mains le jour où j'aurai pris la résolution de le lire, mais pourquoi penser "c'est de la merde !" avant même de l'avoir lu, d'avoir forgé mon propre jugement ? Pourquoi imposer, de plus, ce jugement qui m'est personnel à d'autres ?
Je n'ai jamais lu ni Musso, ni Lévy, mais si je les lisais, ce serait comme d'habitude en faisant abstraction de mes études de lettres. Je ne lis que pour me faire plaisir ; je ne regarde un film que pour me faire plaisir maintenant que mes études de lettres sont finies. Pourquoi rentrer dans le moule quand on n'en a plus besoin ? S'il me reste quelque chose de ce moule, si j'ai appris à penser différemment, alors je rejetterai de moi-même le roman de Musso que j'aurai dans les mains le jour où j'aurai pris la résolution de le lire, mais pourquoi penser "c'est de la merde !" avant même de l'avoir lu, d'avoir forgé mon propre jugement ? Pourquoi imposer, de plus, ce jugement qui m'est personnel à d'autres ?
- CondorcetOracle
Lornet a écrit:Je le reconnaissais dans mes copies. J'avais saisi les règles.
Je n'ai jamais lu ni Musso, ni Lévy, mais si je les lisais, ce serait comme d'habitude en faisant abstraction de mes études de lettres. Je ne lis que pour me faire plaisir ; je ne regarde un film que pour me faire plaisir maintenant que mes études de lettres sont finies.
Idem : je ne lis un livre jusqu'à son terme que si je ressens sa capacité à m'apprendre et me servir de mon entendement.
- InfinimentHabitué du forum
Lornet a écrit:Je le reconnaissais dans mes copies. J'avais saisi les règles.
Je n'ai jamais lu ni Musso, ni Lévy, mais si je les lisais, ce serait comme d'habitude en faisant abstraction de mes études de lettres. Je ne lis que pour me faire plaisir ; je ne regarde un film que pour me faire plaisir maintenant que mes études de lettres sont finies. Pourquoi rentrer dans le moule quand on n'en a plus besoin ? S'il me reste quelque chose de ce moule, si j'ai appris à penser différemment, alors je rejetterai de moi-même le roman de Musso que j'aurai dans les mains le jour où j'aurai pris la résolution de le lire, mais pourquoi penser "c'est de la merde !" avant même de l'avoir lu, d'avoir forgé mon propre jugement ? Pourquoi imposer, de plus, ce jugement qui m'est personnel à d'autres ?
Une telle réaction ne serait pas le fruit des études de lettres. Celles-ci ouvrent sur le monde, elles élargissent le champ des possibles et elles permettent d'acquérir des outils d'analyse et de compréhension. En aucun cas, elles n'imposent de lire ceci plutôt que cela. Elles n'ont rien de sectaire, à mon sens, bien au contraire...
_________________
Ah ! la belle chose, que de savoir quelque chose !
- PseudoDemi-dieu
Ca me rappelle Eve Ruggeri parlant de l'infidélité : "c'est pas parce qu'on a du champagne à la maison qu'on n'a pas envie de se taper une bonne bière de temps en temps".
- CondorcetOracle
Pseudo a écrit:Ca me rappelle Eve Ruggeri parlant de l'infidélité : "c'est pas parce qu'on a du champagne à la maison qu'on n'a pas envie de se taper une bonne bière de temps en temps".
Je reconnais bien là ton agilité d'esprit, Pseudo.
- InvitéInvité
infiniment a écrit:Lornet a écrit:Je le reconnaissais dans mes copies. J'avais saisi les règles.
Je n'ai jamais lu ni Musso, ni Lévy, mais si je les lisais, ce serait comme d'habitude en faisant abstraction de mes études de lettres. Je ne lis que pour me faire plaisir ; je ne regarde un film que pour me faire plaisir maintenant que mes études de lettres sont finies. Pourquoi rentrer dans le moule quand on n'en a plus besoin ? S'il me reste quelque chose de ce moule, si j'ai appris à penser différemment, alors je rejetterai de moi-même le roman de Musso que j'aurai dans les mains le jour où j'aurai pris la résolution de le lire, mais pourquoi penser "c'est de la merde !" avant même de l'avoir lu, d'avoir forgé mon propre jugement ? Pourquoi imposer, de plus, ce jugement qui m'est personnel à d'autres ?
Une telle réaction ne serait pas le fruit des études de lettres. Celles-ci ouvrent sur le monde, elles élargissent le champ des possibles et elles permettent d'acquérir des outils d'analyse et de compréhension. En aucun cas, elles n'imposent de lire ceci plutôt que cela. Elles n'ont rien de sectaire, à mon sens, bien au contraire...
Tout dépend des enseignants.
J'avais la plus profonde admiration, à l'époque, pour une enseignante qui nous imposait ses lectures, ses coups de coeur cinématographiques, d'admirer telle oeuvre et pas telle autre. J'ai beaucoup appris, mais c'était très sectaire, pour le coup.
- InfinimentHabitué du forum
Lornet a écrit:infiniment a écrit:Lornet a écrit:Je le reconnaissais dans mes copies. J'avais saisi les règles.
Je n'ai jamais lu ni Musso, ni Lévy, mais si je les lisais, ce serait comme d'habitude en faisant abstraction de mes études de lettres. Je ne lis que pour me faire plaisir ; je ne regarde un film que pour me faire plaisir maintenant que mes études de lettres sont finies. Pourquoi rentrer dans le moule quand on n'en a plus besoin ? S'il me reste quelque chose de ce moule, si j'ai appris à penser différemment, alors je rejetterai de moi-même le roman de Musso que j'aurai dans les mains le jour où j'aurai pris la résolution de le lire, mais pourquoi penser "c'est de la merde !" avant même de l'avoir lu, d'avoir forgé mon propre jugement ? Pourquoi imposer, de plus, ce jugement qui m'est personnel à d'autres ?
Une telle réaction ne serait pas le fruit des études de lettres. Celles-ci ouvrent sur le monde, elles élargissent le champ des possibles et elles permettent d'acquérir des outils d'analyse et de compréhension. En aucun cas, elles n'imposent de lire ceci plutôt que cela. Elles n'ont rien de sectaire, à mon sens, bien au contraire...
Tout dépend des enseignants.
J'avais la plus profonde admiration, à l'époque, pour une enseignante qui nous imposait ses lectures, ses coups de coeur cinématographiques, d'admirer telle oeuvre et pas telle autre. J'ai beaucoup appris, mais c'était très sectaire, pour le coup.
Proposer des lectures, des ouvertures, oui. Imposer une pensée, des préférences, non. En tout cas, cela ne correspond pas à ma façon d'envisager notre rôle.
_________________
Ah ! la belle chose, que de savoir quelque chose !
- User5899Demi-dieu
Cripure vous a demandé, cher Condorcet, de lui montrer une narration objective, ie une narration dans laquelle le locuteur n'intervient d'aucune façon. Et il attend toujours, le bougre Et du coup, s'il veut lire de l'Histoire, il va la lire chez Untel ou chez Autretel. Tant il est difficile de trouver de l'objectivité en Histoire ! (J'espère que vous appréciez la déformation d'un propos rattaché à un moment historique, et très objectif dans son exclamation expressive :lol!.condorcet a écrit:infiniment a écrit:Lornet a écrit:Ce que j'ai retenu de mes études de lettres, c'est qu'il est de bon ton d'aimer certains auteurs, sous peine de se voir reprocher un cruel manque de goût, et d'en détester d'autres, sur lesquels on peut taper sans problème.
Quelques exemples : on peut dire du mal de Troyat, des tragédies de Voltaire, des poèmes de Lamartine, de Musset versificateur, de Druon...On peut à la rigueur ne pas aimer Zola et Maupassant romancier.
Mais on se doit d'aimer Proust, Stendhal, Flaubert, Mallarmé...
Triste bilan. Il ne s'agit pas d'aimer, mais de reconnaître, à certains ouvrages ou à des auteurs, des qualités, qui peuvent avoir trait à la forme, au fond, ou aux deux. Personnellement, mes études de lettres m'ont appris l'objectivité et m'ont donné des moyens de reconnaître ces qualités (qui n'apparaissent ni chez Lévy, ni chez Musso, au passage). Les goûts et les préférences de chacun n'entrent pas en ligne de compte, même s'il est parfois difficile de faire tout à fait abstraction de sa propre sensibilité, j'en conviens.
Et Cripure qui me soutenait que l'objectivité n'existait pas, même approchée, en histoire. Existerait-elle en littérature ?
Sinon, pour Lornet, ben on tourne toujours en rond. Prenez un cercle, caressez-le : il deviendra vicieux.
- InvitéInvité
Cripure a écrit:
Sinon, pour Lornet, ben on tourne toujours en rond. Prenez un cercle, caressez-le : il deviendra vicieux.
Et pourquoi pas un carré ? Si vous tourniez en carré, vous deviendriez vertueux ?
- CondorcetOracle
Cripure a écrit:Cripure vous a demandé, cher Condorcet, de lui montrer une narration objective, ie une narration dans laquelle le locuteur n'intervient d'aucune façon. Et il attend toujours, le bougre Et du coup, s'il veut lire de l'Histoire, il va la lire chez Untel ou chez Autretel. Tant il est difficile de trouver de l'objectivité en Histoire ! (J'espère que vous appréciez la déformation d'un propos rattaché à un moment historique, et très objectif dans son exclamation expressive :lol!.condorcet a écrit:infiniment a écrit:Lornet a écrit:Ce que j'ai retenu de mes études de lettres, c'est qu'il est de bon ton d'aimer certains auteurs, sous peine de se voir reprocher un cruel manque de goût, et d'en détester d'autres, sur lesquels on peut taper sans problème.
Quelques exemples : on peut dire du mal de Troyat, des tragédies de Voltaire, des poèmes de Lamartine, de Musset versificateur, de Druon...On peut à la rigueur ne pas aimer Zola et Maupassant romancier.
Mais on se doit d'aimer Proust, Stendhal, Flaubert, Mallarmé...
Triste bilan. Il ne s'agit pas d'aimer, mais de reconnaître, à certains ouvrages ou à des auteurs, des qualités, qui peuvent avoir trait à la forme, au fond, ou aux deux. Personnellement, mes études de lettres m'ont appris l'objectivité et m'ont donné des moyens de reconnaître ces qualités (qui n'apparaissent ni chez Lévy, ni chez Musso, au passage). Les goûts et les préférences de chacun n'entrent pas en ligne de compte, même s'il est parfois difficile de faire tout à fait abstraction de sa propre sensibilité, j'en conviens.
Et Cripure qui me soutenait que l'objectivité n'existait pas, même approchée, en histoire. Existerait-elle en littérature ?
Sinon, pour Lornet, ben on tourne toujours en rond. Prenez un cercle, caressez-le : il deviendra vicieux.
Bougre, je n'irai pas jusque-là, tant cette expression revêt depuis le Moyen Age une acceptation "directe".
J'ai l'impression qu'en littérature non plus, la narration objective n'existe pas....
Mais, Cripure, l'historien ne se borne pas à narrer (je pense à Duby et son formidable Dimanche de Bouvines ) les événements (enfin sauf ceux qui vont au prétoire), il essaie de les reconstituer, tente de les expliquer sinon quelquefois de les dépasser.
Je ne réponds pas vraiment à Cripure mais lui non plus
- InvitéInvité
Nous attendons de l'histoire une certaine objectivité, l'objectivité qui lui convient : c'est de là que nous devons partir et non de l'autre terme. Or qu'attendons-nous sous ce titre ? L'objectivité ici doit être prise en son sens épistémologique strict : est objectif ce que la pensée méthodique a élaboré, mis en ordre, compris et ce qu'elle peut ainsi faire comprendre. Cela est vrai des sciences physiques, des sciences biologiques ; cela est vrai aussi de l'histoire. Nous attendons par conséquent de l'histoire qu'elle fasse accéder le passé des sociétés humaines à cette dignité de l'objectivité. Cela ne veut pas dire que cette objectivité soit celle de la physique ou de la biologie : il y a autant de niveaux d'objectivité qu'il y a de comportements méthodiques. Nous attendons donc que l'histoire ajoute une nouvelle province à l'empire varié de l'objectivité.
Cette attente en implique une autre : nous attendons de l'historien une certaine qualité de subjectivité, non pas une subjectivité quelconque, mais une subjectivité qui soit précisément appropriée à l'objectivité qui convient à l'histoire. Il s'agit donc d'une subjectivité impliquée, impliquée par l'objectivité attendue. Nous pressentons par conséquent qu'il y a une bonne et une mauvaise subjectivité, et nous attendons un départage de la bonne et de la mauvaise subjectivité, par l'exercice même du métier d'historien.
Ce n'est pas tout : sous le titre de subjectivité nous attendons quelque chose de plus grave que la bonne subjectivité de l'historien ; nous attendons que l'histoire soit une histoire des hommes et que cette histoire des hommes aide le lecteur, instruit par l'histoire des historiens, à édifier une subjectivité de haut rang, la subjectivité non seulement de moi-même, mais de l'homme.
Mais cet intérêt, cette attente d'un passage - par l'histoire - de moi à l'homme, n'est plus exactement épistémologique, mais proprement philosophique : car c'est bien une subjectivité de réflexion que nous attendons de la lecture et de la méditation des oeuvres d'historien ; cet intérêt ne concerne déjà plus l'historien qui écrit l'histoire, mais le lecteur - singulièrement le lecteur philosophique -, le lecteur en qui s'achève tout livre, toute oeuvre, à ses risques et périls. Tel sera notre parcours : de l'objectivité de l'histoire à la subjectivité de l'historien ; de l'une et de l'autre à la subjectivité philosophique (pour employer un terme neutre qui ne préjuge pas de l'analyse ultérieure).
Paul RICOEUR
Histoire et Vérité, éd. du Seuil, pp. 23-24
- InvitéInvité
Robbe-Grillet s'est essayé à la littérature objective avant de sombrer dans le cinéma érotisant parce qu'il était impuissant.
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum