Bronca de l'enseignement catholique contre la mention de l'homosexualité dans les manuels scolaires de première : "tous les possibles ne sont pas équivalents".

Merci !
C'est la correction automatique de l'iPhone : très pénible...

D'où mes non respects des accents dans mes nombreux messages ce soir et sans doute d'autres coquilles d'ailleurs.

J'interviens sur la pointe des pieds tellement je vous sens tendus, les hommes…
Vous trouvez vraiment que les "gender studies" ont quoi que ce soit à faire dans des manuels de SVT ? En sociologie, pourquoi pas ? Mais qu'est-ce que ça a de scientifique ? C'est une idéologie qui démonte une idéologie, c'est certainement sain et nécessaire, mais de là à en proclamer la "vérité", il y a un gouffre que Bordas a franchi (bien au-delà des programmes, autant que je sache) en se faisant un peu de pub au passage.

Et au passage, les gender studies ont certainement modifié le regard que l'on portait sur l'homosexualité. Mais en même temps, elles ont simplifié à l'extrême l'hétérosexualité, ramenée à la simple fonction reproductrice — ce qui choque violemment le vieux libertin que je suis.

Et pour être bien clair, je n'ai jamais compris en quoi l'enseignement de SVT devait se charger de parler de sexualité. Tout cela découle de la difficulté de traduire "sex" en français — au départ, c'est la pure fonction de reproduction, à quoi devrait se limiter les sciences naturelles : l'érotisme, c'est tout autre chose, et je ne vois pas en quoi un prof de SVT est par définition compétent (il peut l'être, mais cela n'a pas grand chose à voir avec sa formation). L'érotisme, c'est le détournement de la nature, de quelque façon que l'on comprenne l'idée même de détournement, de chemin oblique (c'est le sens étymologique de queer, au passage).

Je vais donc mieux me renseigner sur cette histoire de gender studies.

Ceci dit, oui, la sexualité sous sa forme la plus basique, a bien sa place en svt.


Je comprends que le reste puisse etre contestable mais ça me fait tjrs plaisir qd nos amis cathos font la morale.

Et pour être bien clair, je n'ai jamais compris en quoi l'enseignement de SVT devait se charger de parler de sexualité.

Parce qu'il y a les hormones au programme.
Parce que sinon aucun autre enseignement n'en parle.
Parce qu'il y a des élèves qui quittent l'école à la fin du collège ou à la fin du lycée, et qu'il faut qu'ils aient entendu parler de cette question-là avant de partir
Parce qu'il faut bien être cohérent un jour : si on est contre toute intervention extérieure au sein d'un cours parce que ça fait perdre du temps sur le sacro-saint programme, il faut bien que ce soient les enseignants qui se chargent de cette question
Parce que la contraception, l'avortement, la reproduction sont des phénomènes scientifiques aussi bien qu'affectifs
Parce que les sciences de la vie sont aussi les sciences de la propagation de la vie
Parce que dans la définition de la vie il y a aussi la capacité de se reproduire
Parce que tous les élèves ne font pas des sciences sociales
Parce que la science aussi est idéologiquement orientée : les zoologistes ont souvent tu les relations homosexuelles qu'ils voyaient au sein du monde animal
Parce qu'on peut vouloir que les élèves sachent des choses qui ne leur serviront jamais à rien, mais c'est bien qu'ils sachent aussi une ou deux choses utiles de temps en temps
Parce qu'il y a beaucoup de problèmes liés à la sexualité (avortement, MST, contraception...), et que le cours de SVT apportent quelques solutions
Parce que le discours des parents ne suffit pas

Eh bien, dans tout ça, il n'y a rigoureusement rien d'érotique. C'est clinique. Quelle horreur…
À quand l'enseignement des kama-sutra ? Du Jardin parfumé ? Et du reste…
C'est aux profs de Lettres de parler sexe.

Sauf que les cours de littérature érotique à la fille enceinte à 15 ans, c'est comme les cours de gestion de classe en fin d'année d'IUFM.

Le luxe c'est bien, mais il y a le reste aussi

John, vous connaissez la phrase célèbre du co-auteur de Télény : "Laissez-moi le superflu, je peux me passer du nécessaire" — je cite de tête…

John a écrit:

Et pour être bien clair, je n'ai jamais compris en quoi l'enseignement de SVT devait se charger de parler de sexualité.

Parce qu'il y a les hormones au programme.
Parce que sinon aucun autre enseignement n'en parle.
Parce qu'il y a des élèves qui quittent l'école à la fin du collège ou à la fin du lycée, et qu'il faut qu'ils aient entendu parler de cette question-là avant de partir
Parce qu'il faut bien être cohérent un jour : si on est contre toute intervention extérieure au sein d'un cours parce que ça fait perdre du temps sur le sacro-saint programme, il faut bien que ce soient les enseignants qui se chargent de cette question
Parce que la contraception, l'avortement, la reproduction sont des phénomènes scientifiques aussi bien qu'affectifs
Parce que les sciences de la vie sont aussi les sciences de la propagation de la vie
Parce que dans la définition de la vie il y a aussi la capacité de se reproduire
Parce que tous les élèves ne font pas des sciences sociales
Parce que la science aussi est idéologiquement orientée : les zoologistes ont souvent tu les relations homosexuelles qu'ils voyaient au sein du monde animal
Parce qu'on peut vouloir que les élèves sachent des choses qui ne leur serviront jamais à rien, mais c'est bien qu'ils sachent aussi une ou deux choses utiles de temps en temps
Parce qu'il y a beaucoup de problèmes liés à la sexualité (avortement, MST, contraception...), et que le cours de SVT apportent quelques solutions
Parce que le discours des parents ne suffit pas

ah mais on est tous d'accord là-dessus. Mais je suis d'accord avec Abraxas sur le côté technique et heu... "sec" (je tends une perche, je sais, enfin perche... bon... hum!) justement pourquoi ne pas faire venir des intervenants vraiment bien formés (on pourrait imaginer des trios infirmier, psychologue, spécialiste de littérature) le mercredi après-midi par exemple? Comme on apprendrait aussi à tous les gamins à bien cuisiner, ou d'autres savoirs qui ont disparu de l'école mais qui sont utiles dans la vie courante, parce qu'enseignés autrefois aux seules petites filles. Généraliser les ateliers découverte du cinéma, aussi.
(oui je sais, je rêve... (soupir))

justement pourquoi ne pas faire venir des intervenants vraiment bien formés

Il y a des syndicats et des gens qui râlent parce qu'une intervention d'une heure les empêche de finir le programme, donc il va falloir que tout le monde accorde ses violons, hein.

quand on regarde l'emploi du temps des élèves ( des classes) on constate qu'ils commencent certains jours à 9h au lieu de 8h ou bien finissent à 15 ou 16 h au lieu de 17. Pourquoi ne pas caser cela exceptionnellement lors d'une de ces heures?

Quand nous avons du organiser des séances qui préparent le travail d'enluminure des 6e, nous 'navons pas eu de mal avec la doc à trouver des heures ici où là dans l'edt des élèves pour ne pas empiéter sur le français (la collègue que je remplaçais ne l'avait pas été pendant un moment et ils leur manquait du temps)

justement pourquoi ne pas faire venir des intervenants vraiment bien formés ? On pourrait imaginer des trios infirmier, psychologue, spécialiste de littérature

J'avais lu le message rapidement, et je n'avais pas vu le trio jusqu'au bout

Hahahahaha...

Mais il n'y a pas d'éducation à la sexulaité dans vos collèges ?

Chez nous, toutes les classes y ont droit. Une heure en sixième et cinquième et deux heures pour les autres niveaux. Cette "éducation à la sexualité" est dispensée par deux profs (dont un de SVT) qui ont suivi une formation spécifique et l'infirmière. C'est pas obligatoire ? Parce que, d'après les collègues qui s'en occupent, c'est plus que nécessaire...

Comme on apprendrait aussi à tous les gamins à bien cuisiner, ou d'autres savoirs qui ont disparu de l'école mais qui sont utiles dans la vie courante,

Oui je trouverais ça bien. Pour info, Dominique Versini, l'ex-défenseure des enfants, était pour aussi, mais elle raconte partout que tous les syndicats de l'E.N. à qui elle a parlé de cette idée se sont moqués d'elle. Si je connaissais des syndicalistes, je leur demanderais ce qu'a produit leur syndicat sur cette question.

Généraliser les ateliers découverte du cinéma, aussi.

On peut coupler ça avec les cours sur la sexualité, et comme en plus ça croise les recherches actuelles d'Abraxas, on sera tous parés

le pire dans tout ça c'est que les gamins sont demandeurs (et ça éviterait de faire rentrer ça dans l'éducation civique (si si si je l'ai fais) sous le titre fallacieux d'éducation au respect de sa propre personne)...

John je t'ai rarement vu aussi prolixe ses derniers temps

Je fume pas et je bois pas, mais j'cause

abusus non tollit usum