Page 3 sur 5 • 1, 2, 3, 4, 5
- LeclochardEmpereur
sanleane a écrit:Je me souviens d'une phrase de ma fille, 2 ans et demi, à la faim du repas : "Maman, je suis repue". Son père qui me regarde avec des grands yeux. Ben oui, elle a tout simplement reinvestit une expression d'un petit livre qu'elle adorait, une histoire de loup.
Souviens-toi qu'avant le repas, elle avait demandé : "Avec quels mets vas-tu nous sustenter ?" :lol:
- LysimaqueHabitué du forum
Pour alimenter la discussion, à la demande de Doublecasquette : quelques extraits de livres anciens.
J'en ai beaucoup d'autres, si nécessaire.
J'en ai beaucoup d'autres, si nécessaire.
- DuplayExpert
Dhaiphi a écrit:Sapotille a écrit:Mes gamins, à l'école primaire, du CE1 au CM2 devaient lire un bouquin de 250 pages par semaine, sinon, punition.
Rien ne vaut une bonne motivation !
Je ne ferai aucune remarque sur les "250 pages" au CE1.
Ah ben moi, je vais en faire une ! Et je suis sûre que les copines vont être d'accord : à l'époque de Sapotille, les élèves lisaient peut-être des dizaines et centaines de pages, mais...
mais...
mais...
comme vous le savez bien,
- Spoiler:
- ils n'accédaient pas au SENS !
:lol!:
- Spoiler:
- Et même que, d'abord, hein, d'abord, eh ben c'est vrai : c'est Eveline qui l'a dit !
:Lool:
- InvitéInvité
Mowgli a écrit:
- Spoiler:
ils n'accédaient pas au SENS
j'adore!!
- doublecasquetteEnchanteur
Pour comparaison avec le matériel qu'a scanné Lysimaque, voici ce qui est actuellement conseillé en maternelle :
Un peu plus loin, ils expliquent qu'ils ont gardé
Étonnez-vous après, madame, que, dans vos classes, seule votre fille ne soit pas muette ! :colere:
LES ORALBUMS
Ph. BOISSEAU
Les « Oralbums » sont des « albums pour apprendre à parler ». Contrairement aux oralisations classiques d’albums qui visent à habituer les enfants aux structures de l’écrit et donc à préparer de futurs lecteurs, les Oralbums proposent des « textes de l’oral » tels que les conteurs de l’oral en produisent. A chaque âge (ou niveau), correspond un texte adapté : 3 ans (PS), 4 ans (MS), 5ans (GS) . L’objectif est d’améliorer les compétences de production orale des enfants, ce que l’on ne peut atteindre en oralisant des textes de l’écrit.
Caractéristiques des Oralbums :
De véritables albums de langue orale
Un Oralbum met en œuvre des structures de l’oral. Si, dans un album caractéristique de l’écrit, on trouve par exemple la phrase :
Sa maman lui dit de ne pas traîner parce qu’un loup rôde dans la forêt.
dans un Oralbum, on trouvera la forme caractéristique de l’oral :
Sa maman, elle lui dit de ( ne) pas traîner, parce qu’y a un loup qui rôde dans la forêt.
Pour les distinguer clairement des textes de l’écrit, on a placé les textes de l’oral dans des bulles qui, au début du livre s’amorcent dans la bouche d’un conteur.
Un peu plus loin, ils expliquent qu'ils ont gardé
certaines obligations de l’écrit. Ainsi, les l des il(s) et des elle(s)sont notés comme à l’écrit, alors que l’on se contente souvent de dire i(z) ou é(z). Les négations sont indiquées entre parenthèses (ne), ce qui laisse chacun libre de les dire ou non. Cependant, sur le CD, elles sont à peu près toutes dites . En revanche, les y’a de l’oral ont été préférés aux il y a.
Étonnez-vous après, madame, que, dans vos classes, seule votre fille ne soit pas muette ! :colere:
- RikkiMonarque
Je ne pense pas que le problème soit de savoir combien de pages, la question que posait Dhaiphi est de savoir si on peut contraindre un enfant à lire. En dehors du cadre scolaire, je veux dire.
Moi, j'avoue que j'ai beaucoup de mal avec l'obligation de lecture. Pour moi, la lecture a toujours été un plaisir, un refuge, et de plus j'ai toujours eu un esprit de contradiction fort développé et une tête de pioche. Heureusement, personne n'a jamais eu l'idée de me forcer à lire quoi que ce soit, sinon, je pense que je serais illettrée !
Bon, tous les gamins ne sont pas des têtes de pioche comme moi, je ne dis pas.
Mais l'idée d'une lecture contrainte, pour moi, renvoie les livres au rang des corvées. Je ne suis pas tellement d'accord. J'ai toujours lu beaucoup d'histoires à mes enfants, mais je ne les ai jamais forcés à lire.
Quand ils faisaient des bêtises, je les privais de lecture (très difficile à faire dans une maison bourrée de bouquin, bien souvent, les petits gredins arrivaient à se procurer un livre quand même. Et je faisais semblant de ne rien voir ! :diable: ).
On allait ensemble au salon du livre de jeunesse — d'ailleurs, ils y vont encore, sans moi, maintenant qu'ils sont grands !
J'ai beaucoup aussi utilisé les paroles magiques : comme la petite ne lisait pas autant que les deux grands, je disais à mes copines devant elle "La petiote, elle, elle préfère les livres documentaires, elle est très différente des aînés". Où est la poule, où est l'œuf ? Elle a lu de plus en plus de documentaires.
Encore maintenant, les trois ont des profils de lecteurs très différents : mon aîné lit assez peu, mais quand un truc lui plaît, il le dévore. Il lit beaucoup de BD, mais aussi Kafka, Neil Gaiman ou Maupassant. La grande est une vraie littéraire, elle me lit à haute voix, en ce moment, des passages des "Nourritures terrestres" en s'extasiant sur la puissance d'évocation de Gide. La dernière n'aime que les récits d'aventures et l'héroic fantasy, elle lit "Lord of the Rings" en VO et des récits d'espionnages pour ados.
Bref, chacun trouve chaussure à son pied, et il n'y a pour moi ni obligation de qualité, ni de quantité.
Moi, j'avoue que j'ai beaucoup de mal avec l'obligation de lecture. Pour moi, la lecture a toujours été un plaisir, un refuge, et de plus j'ai toujours eu un esprit de contradiction fort développé et une tête de pioche. Heureusement, personne n'a jamais eu l'idée de me forcer à lire quoi que ce soit, sinon, je pense que je serais illettrée !
Bon, tous les gamins ne sont pas des têtes de pioche comme moi, je ne dis pas.
Mais l'idée d'une lecture contrainte, pour moi, renvoie les livres au rang des corvées. Je ne suis pas tellement d'accord. J'ai toujours lu beaucoup d'histoires à mes enfants, mais je ne les ai jamais forcés à lire.
Quand ils faisaient des bêtises, je les privais de lecture (très difficile à faire dans une maison bourrée de bouquin, bien souvent, les petits gredins arrivaient à se procurer un livre quand même. Et je faisais semblant de ne rien voir ! :diable: ).
On allait ensemble au salon du livre de jeunesse — d'ailleurs, ils y vont encore, sans moi, maintenant qu'ils sont grands !
J'ai beaucoup aussi utilisé les paroles magiques : comme la petite ne lisait pas autant que les deux grands, je disais à mes copines devant elle "La petiote, elle, elle préfère les livres documentaires, elle est très différente des aînés". Où est la poule, où est l'œuf ? Elle a lu de plus en plus de documentaires.
Encore maintenant, les trois ont des profils de lecteurs très différents : mon aîné lit assez peu, mais quand un truc lui plaît, il le dévore. Il lit beaucoup de BD, mais aussi Kafka, Neil Gaiman ou Maupassant. La grande est une vraie littéraire, elle me lit à haute voix, en ce moment, des passages des "Nourritures terrestres" en s'extasiant sur la puissance d'évocation de Gide. La dernière n'aime que les récits d'aventures et l'héroic fantasy, elle lit "Lord of the Rings" en VO et des récits d'espionnages pour ados.
Bref, chacun trouve chaussure à son pied, et il n'y a pour moi ni obligation de qualité, ni de quantité.
_________________
mon site sur l'écriture : www.ecritureparis.fr
- DuplayExpert
Ah oui, tu as raison, Double-Casquette ! Les Oralbums, en voilà une idée kelle è riche ! :Drapeaufrançai
Une autre idée kelle è trè riche ôssi, alors qu'on nous a supprimé des centaines d'heures de français sur une scolarité primaire, c'est "l'enseignement" des langues dès le CP.
Blou, raide, gouine, iélo, pinequeue, braoune, ouailleteu... ressassés chaque année... ça aide indubitablement à acquérir une solide maîtrise de la langue française. Et accessoirement, au collège, ce doit être un véritable bonheur pour nos collègues de lettres... et d'anglais !
:Drapeaufrançai :Drapeaufrançai :petitdrapeau:
Une autre idée kelle è trè riche ôssi, alors qu'on nous a supprimé des centaines d'heures de français sur une scolarité primaire, c'est "l'enseignement" des langues dès le CP.
Blou, raide, gouine, iélo, pinequeue, braoune, ouailleteu... ressassés chaque année... ça aide indubitablement à acquérir une solide maîtrise de la langue française. Et accessoirement, au collège, ce doit être un véritable bonheur pour nos collègues de lettres... et d'anglais !
:Drapeaufrançai :Drapeaufrançai :petitdrapeau:
- RikkiMonarque
On pourrait faire les deux combinés, non ?
Un oralbum en anglais !
Voilà qui serait un bel exemple d'interdisciplinarité ! :vvv:
Un oralbum en anglais !
Voilà qui serait un bel exemple d'interdisciplinarité ! :vvv:
_________________
mon site sur l'écriture : www.ecritureparis.fr
- ysabelDevin
doublecasquette a écrit:Pour comparaison avec le matériel qu'a scanné Lysimaque, voici ce qui est actuellement conseillé en maternelle :
LES ORALBUMS
Ph. BOISSEAU
Les « Oralbums » sont des « albums pour apprendre à parler ». Contrairement aux oralisations classiques d’albums qui visent à habituer les enfants aux structures de l’écrit et donc à préparer de futurs lecteurs, les Oralbums proposent des « textes de l’oral » tels que les conteurs de l’oral en produisent. A chaque âge (ou niveau), correspond un texte adapté : 3 ans (PS), 4 ans (MS), 5ans (GS) . L’objectif est d’améliorer les compétences de production orale des enfants, ce que l’on ne peut atteindre en oralisant des textes de l’écrit.
Caractéristiques des Oralbums :
De véritables albums de langue orale
Un Oralbum met en œuvre des structures de l’oral. Si, dans un album caractéristique de l’écrit, on trouve par exemple la phrase :
Sa maman lui dit de ne pas traîner parce qu’un loup rôde dans la forêt.
dans un Oralbum, on trouvera la forme caractéristique de l’oral :
Sa maman, elle lui dit de ( ne) pas traîner, parce qu’y a un loup qui rôde dans la forêt.
Pour les distinguer clairement des textes de l’écrit, on a placé les textes de l’oral dans des bulles qui, au début du livre s’amorcent dans la bouche d’un conteur.
Un peu plus loin, ils expliquent qu'ils ont gardé
certaines obligations de l’écrit. Ainsi, les l des il(s) et des elle(s)sont notés comme à l’écrit, alors que l’on se contente souvent de dire i(z) ou é(z). Les négations sont indiquées entre parenthèses (ne), ce qui laisse chacun libre de les dire ou non. Cependant, sur le CD, elles sont à peu près toutes dites . En revanche, les y’a de l’oral ont été préférés aux il y a.
Étonnez-vous après, madame, que, dans vos classes, seule votre fille ne soit pas muette !
C'est effrayant...
_________________
« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- NuitsFidèle du forum
cath5660 a écrit:Nuits a écrit:oui, le problème de la maîtrise du français chez nos élèves est assez hallucinant. Problème de lexique, de syntaxe...Mes élèves de 4° ne comprennent pas des mots comme "accoutumé", "orgueilleux", "sublime"... Ils ne confondent pas "c'est" et "s'est" mais "c'est" et "sait". Quand j'exige d'eux une réponse exprimée sous forme d'une phrase complète et intelligible, ils n'y arrivent pas, à l'écrit comme à l'oral. Il ne comprennent pas un texte simple de langue relativement contemporaine.
Je débute dans le métier et suis totalement désespérée devant l'ampleur de la catastrophe. J'ai le sentiment qu'il faudrait tout leur réapprendre, partir de zéro.
Comment faites-vous ?
Pareil...J'avais lancé un sujet sur ce thème (qui n'a eu aucun succès, peut-être parce que personne n'a de solution): comment réapprendre à lire/écrire à des ados?
Oui, je me souviens de ce fil. Le problème est en effet que je ne vois aucune solution. Pire, j'ai l'impression que les P.E sont "responsables" du désastre en collège, les prof de collège responsables du désastre en lycée, les prof de lycée responsables du désastre en supérieur. C'est du moins ce qui ressort souvent dans les discussions. Peut-être que si la soit-disant "liberté pédagogique" existait vraiment...
_________________
C'est dans l'intérêt de l'enfant.
- MatjoféNiveau 4
Et comment apprendre à rédiger à des enfants sans vocabulaire???
Les séances de rédaction, pardon, de production d'écrits sont un calvaire, tant pour les élèves que pour moi, et sont souvent réduites à peau de chagrin!
Ici, ils ont une histoire tous les soirs, papa autant que maman, et pourtant papa pas littéraire (mais bon, fils de profs littéraires), sauf quand ils ne sont pas sages (Rikki ), c'est la punition... Ils ont une bibliothèque à eux, remplis de bouquins des contes classiques au passé simple et bobinettes qui choient aux histoires modernes qui parlent moderne, en passant par des documentaires, des bd, des magazines... Je dois me battre le soir pour qu'ils arrêtent de "lire" et dorment... ils n'ont que 4 ans.
(et là, mon petit de 4 ans devant son livre abécédaire : "J comme Jardin, Joue, Jambon, Jouet..."... elle est contente Sapotille?)
Et en classe, nous n'avons effectivement plus de temps.
Quand il y a 30 ans, nous rabâchions une leçon pendant des heures, à grand renfort d'exercices, nous passons maintenant une petite heure au mieux sur la leçon, pour garder du temps pour l'anglais, les tice, la recherche scientifique, les arts, le sport...
Il n'y a pas de miracle : avec le même temps scolaire et deux fois plus de matières, c'est forcément les fondamentaux (hein messieurs les ministres) qui trinquent!
Et pourtant, je suis pour cette ouverture qu'offre aussi l'école : nous avons fait le choix d'un gros programme Arts dans notre petite école rurale : intervenant Musique, Danse et Cinéma. Je ne regrette rien, mais si on avait pu alléger sur d'autres domaines (comme sciences, tice, anglais, hist-géo...) le français et les maths auraient gardé leur place.
En fait, il faudrait en primaire un programme fixe en français - maths, et un programme optionnel dans les autres matières, avec pour seule obligation l'ouverture culturelle... Mais pour ça, il faudrait des PE cultivés et réellement polyvalents...
Les séances de rédaction, pardon, de production d'écrits sont un calvaire, tant pour les élèves que pour moi, et sont souvent réduites à peau de chagrin!
Il est là le début de réponse. Plus personne ne lit d'histoire aux enfants... Les femmes sont parties au travail, les hommes n'ont pas partagé la tâche... N'en déplaise aux féministes, il n'y a pas que du bon dans le travail des femmes... Il aurait aussi fallu qu'un équilibre soit envisagé dans le partage des tâches de la maison. Les enfants en sont le premier dommage collatéral! Les enfants ne lisent pas et n'apprennent pas leurs leçons, tout simplement parce qu'il n'y a personne pour leur suggérer, les motiver, les accompagner, les aider...Rikki a écrit:J'ai toujours lu beaucoup d'histoires à mes enfants, mais je ne les ai jamais forcés à lire.
Quand ils faisaient des bêtises, je les privais de lecture (très difficile à faire dans une maison bourrée de bouquin, bien souvent, les petits gredins arrivaient à se procurer un livre quand même. Et je faisais semblant de ne rien voir ! ).
Ici, ils ont une histoire tous les soirs, papa autant que maman, et pourtant papa pas littéraire (mais bon, fils de profs littéraires), sauf quand ils ne sont pas sages (Rikki ), c'est la punition... Ils ont une bibliothèque à eux, remplis de bouquins des contes classiques au passé simple et bobinettes qui choient aux histoires modernes qui parlent moderne, en passant par des documentaires, des bd, des magazines... Je dois me battre le soir pour qu'ils arrêtent de "lire" et dorment... ils n'ont que 4 ans.
(et là, mon petit de 4 ans devant son livre abécédaire : "J comme Jardin, Joue, Jambon, Jouet..."... elle est contente Sapotille?)
Et en classe, nous n'avons effectivement plus de temps.
Quand il y a 30 ans, nous rabâchions une leçon pendant des heures, à grand renfort d'exercices, nous passons maintenant une petite heure au mieux sur la leçon, pour garder du temps pour l'anglais, les tice, la recherche scientifique, les arts, le sport...
Il n'y a pas de miracle : avec le même temps scolaire et deux fois plus de matières, c'est forcément les fondamentaux (hein messieurs les ministres) qui trinquent!
Et pourtant, je suis pour cette ouverture qu'offre aussi l'école : nous avons fait le choix d'un gros programme Arts dans notre petite école rurale : intervenant Musique, Danse et Cinéma. Je ne regrette rien, mais si on avait pu alléger sur d'autres domaines (comme sciences, tice, anglais, hist-géo...) le français et les maths auraient gardé leur place.
En fait, il faudrait en primaire un programme fixe en français - maths, et un programme optionnel dans les autres matières, avec pour seule obligation l'ouverture culturelle... Mais pour ça, il faudrait des PE cultivés et réellement polyvalents...
_________________
Je vous souhaite des rêves à n'en plus finir et l'envie furieuse d'en réaliser quelques-uns. Brel
- ProvenceEnchanteur
Matjofé a écrit:
Il est là le début de réponse. Plus personne ne lit d'histoire aux enfants... Les femmes sont parties au travail, les hommes n'ont pas partagé la tâche... N'en déplaise aux féministes, il n'y a pas que du bon dans le travail des femmes... Il aurait aussi fallu qu'un équilibre soit envisagé dans le partage des tâches de la maison. Les enfants en sont le premier dommage collatéral! Les enfants ne lisent pas et n'apprennent pas leurs leçons, tout simplement parce qu'il n'y a personne pour leur suggérer, les motiver, les accompagner, les aider...
Tu crois vraiment que les mères ont toujours lu des livres à leurs enfants? Que leur travail les empêcherait de continuer à le faire?
Le travail des femmes ne date pas d'hier. Ma mère travaillait; mes grand-mères travaillaient; mes arrière-grand-mères travaillaient. Ça n'a empêché personne de lire, bien au contraire...
- doublecasquetteEnchanteur
Provence a écrit:Matjofé a écrit:
Il est là le début de réponse. Plus personne ne lit d'histoire aux enfants... Les femmes sont parties au travail, les hommes n'ont pas partagé la tâche... N'en déplaise aux féministes, il n'y a pas que du bon dans le travail des femmes... Il aurait aussi fallu qu'un équilibre soit envisagé dans le partage des tâches de la maison. Les enfants en sont le premier dommage collatéral! Les enfants ne lisent pas et n'apprennent pas leurs leçons, tout simplement parce qu'il n'y a personne pour leur suggérer, les motiver, les accompagner, les aider...
Tu crois vraiment que les mères ont toujours lu des livres à leurs enfants? Que leur travail les empêcheraient de continuer à le faire?
Le travail des femmes ne date pas d'hier. Ma mère travaillait; mes grand-mères travaillaient; mes arrière-grand-mères travaillaient. Ça n'a empêché personne de lire, bien au contraire...
D'accord avec toi. Cela m'étonnerait que les ouvrières qui faisaient les trois-huit, les paysannes qui s'occupaient du travail des champs, de la basse-cour et du potager, ou même les mères de trois ou quatre enfants sans machine à laver, lave-vaisselle, plats surgelés et aspirateurs aient eu plus le temps que les parents actuels de lire des histoires à leurs enfants.
En revanche, à l'école, on lisait, tous les jours, à voix haute, et on expliquait ensuite. On écrivait aussi, peu au début, mais sans tolérance pour une orthographe ou une syntaxe défectueuse.
Quand on voit ce que les évaluations nationales réclament d'élèves de huit ans en rédaction, on se doute bien que ce n'est plus le cas aujourd'hui et que les "mauvais plis" sont amoureusement cultivés dès le début.
- User4312Niveau 10
Provence a écrit:Matjofé a écrit:
Il est là le début de réponse. Plus personne ne lit d'histoire aux enfants... Les femmes sont parties au travail, les hommes n'ont pas partagé la tâche... N'en déplaise aux féministes, il n'y a pas que du bon dans le travail des femmes... Il aurait aussi fallu qu'un équilibre soit envisagé dans le partage des tâches de la maison. Les enfants en sont le premier dommage collatéral! Les enfants ne lisent pas et n'apprennent pas leurs leçons, tout simplement parce qu'il n'y a personne pour leur suggérer, les motiver, les accompagner, les aider...
Tu crois vraiment que les mères ont toujours lu des livres à leurs enfants? Que leur travail les empêcheraient de continuer à le faire?
Le travail des femmes ne date pas d'hier. Ma mère travaillait; mes grand-mères travaillaient; mes arrière-grand-mères travaillaient. Ça n'a empêché personne de lire, bien au contraire...
C'est bien vrai ça ! Ma mère a toujours travaillé, 37h par semaine minimum (c'était 37h à l'époque, je crois bien), elle était toujours la dernière à venir me chercher à l'école parce qu'elle faisait des heures sup' (pas trop d'argent à l'époque et elle avait un faible salaire) mais elle avait toujours du temps à accorder à sa fille (moi ) pour lire. Des contes, des BD, qu'elle me lisait ou qu'on lisait en même temps, côte à côte, et quand j'ai su suffisamment lire, c'est moi qui les lui lisais. Alors, c'est sûr, elle avait pas de temps pour faire les boutiques, se mettre du vernis sur les doigts de pieds, et pas trop le temps non plus pour tenir sa maison en mode ''maniaque du rangement et du ménage''. Mais ces moments avec elle, c'était chouette. Et c'est ce qui m'a donné le goût de lire, l'envie d'écrire, l'envie d'imaginer des histoires pour me distraire...
- MatjoféNiveau 4
Attention! je me suis mal exprimée!
Je sais bien qu'il s'agit plus d'une affaire de style de vie, et d'envie de "transmission" de partage avec ses enfants, mais je pense que cela n'a rien arrangé, et que perso, j'entends constamment des parents se plaindre de rentrer trop tard pour suivre les devoirs, et autres...
et ces gens-là doivent faire l'effort (enfin, pour moi c'est un plaisir, hein, mais sans doute pas pour tout le monde) de s'occuper de leurs enfants et, entre autres, leur lire des histoires...
Je sais bien qu'il s'agit plus d'une affaire de style de vie, et d'envie de "transmission" de partage avec ses enfants, mais je pense que cela n'a rien arrangé, et que perso, j'entends constamment des parents se plaindre de rentrer trop tard pour suivre les devoirs, et autres...
et ces gens-là doivent faire l'effort (enfin, pour moi c'est un plaisir, hein, mais sans doute pas pour tout le monde) de s'occuper de leurs enfants et, entre autres, leur lire des histoires...
_________________
Je vous souhaite des rêves à n'en plus finir et l'envie furieuse d'en réaliser quelques-uns. Brel
- ProvenceEnchanteur
Matjofé a écrit:Attention! je me suis mal exprimée!
Je sais bien qu'il s'agit plus d'une affaire de style de vie, et d'envie de "transmission" de partage avec ses enfants, mais je pense que cela n'a rien arrangé, et que perso, j'entends constamment des parents se plaindre de rentrer trop tard pour suivre les devoirs, et autres...
et ces gens-là doivent faire l'effort (enfin, pour moi c'est un plaisir, hein, mais sans doute pas pour tout le monde) de s'occuper de leurs enfants et, entre autres, leur lire des histoires...
Ça n'a donc rien à voir avec le travail féminin! Les parents ne rentraient pas plus tôt il y a dix, vingt ou trente ans. Et je connais des mères aux foyer qui ne lisent rien à leurs enfants.
- MatjoféNiveau 4
p'tet bien... au niveau de la lecture, mais au niveau du temps passé ?...
_________________
Je vous souhaite des rêves à n'en plus finir et l'envie furieuse d'en réaliser quelques-uns. Brel
- ProvenceEnchanteur
Matjofé a écrit:p'tet bien... au niveau de la lecture, mais au niveau du temps passé ?...
A quelle époque, d'après toi, les parents prenaient-ils du temps pour s'occuper de leurs enfants?
- LysimaqueHabitué du forum
doublecasquette a écrit:Provence a écrit:Matjofé a écrit:
Il est là le début de réponse. Plus personne ne lit d'histoire aux enfants... Les femmes sont parties au travail, les hommes n'ont pas partagé la tâche... N'en déplaise aux féministes, il n'y a pas que du bon dans le travail des femmes... Il aurait aussi fallu qu'un équilibre soit envisagé dans le partage des tâches de la maison. Les enfants en sont le premier dommage collatéral! Les enfants ne lisent pas et n'apprennent pas leurs leçons, tout simplement parce qu'il n'y a personne pour leur suggérer, les motiver, les accompagner, les aider...
Tu crois vraiment que les mères ont toujours lu des livres à leurs enfants? Que leur travail les empêcheraient de continuer à le faire?
Le travail des femmes ne date pas d'hier. Ma mère travaillait; mes grand-mères travaillaient; mes arrière-grand-mères travaillaient. Ça n'a empêché personne de lire, bien au contraire...
D'accord avec toi. Cela m'étonnerait que les ouvrières qui faisaient les trois-huit, les paysannes qui s'occupaient du travail des champs, de la basse-cour et du potager, ou même les mères de trois ou quatre enfants sans machine à laver, lave-vaisselle, plats surgelés et aspirateurs aient eu plus le temps que les parents actuels de lire des histoires à leurs enfants.
En revanche, à l'école, on lisait, tous les jours, à voix haute, et on expliquait ensuite. On écrivait aussi, peu au début, mais sans tolérance pour une orthographe ou une syntaxe défectueuse.
Quand on voit ce que les évaluations nationales réclament d'élèves de huit ans en rédaction, on se doute bien que ce n'est plus le cas aujourd'hui et que les "mauvais plis" sont amoureusement cultivés dès le début.
Même pour les mères au foyer. Dans les milieux ouvrier, les livres étaient plutôt rares.
Jamais ma maman ne m'a lu une seule histoire. Il n'y avait pas de livre à la maison. Si, il y avait une encyclopédie parce que ça faisait joli, tous ces livres bien alignés dans la vitrine de la salle à manger.
En plus on parlait patois à la maison. Celui du nord.
Tout ce que j'ai appris, c'est à l'école que je le dois.
- SapotilleEmpereur
Mowgli a écrit:Dhaiphi a écrit:Sapotille a écrit:Mes gamins, à l'école primaire, du CE1 au CM2 devaient lire un bouquin de 250 pages par semaine, sinon, punition.
Rien ne vaut une bonne motivation !
Je ne ferai aucune remarque sur les "250 pages" au CE1.
Ah ben moi, je vais en faire une ! Et je suis sûre que les copines vont être d'accord : à l'époque de Sapotille, les élèves lisaient peut-être des dizaines et centaines de pages, mais...
mais...
mais...
comme vous le savez bien,
- Spoiler:
ils n'accédaient pas au SENS !
:lol!:
- Spoiler:
Et même que, d'abord, hein, d'abord, eh ben c'est vrai : c'est Eveline qui l'a dit !
:Lool:
Ce n'était pas de mon temps !!! mais du temps de mes gamins !!!
C'est un peu moins vieux !!!
Et je leur avais appris à lire avant le CP !!!
- SapotilleEmpereur
Matjofé a écrit:
Il est là le début de réponse. Plus personne ne lit d'histoire aux enfants... Les femmes sont parties au travail, les hommes n'ont pas partagé la tâche... N'en déplaise aux féministes, il n'y a pas que du bon dans le travail des femmes... Il aurait aussi fallu qu'un équilibre soit envisagé dans le partage des tâches de la maison. Les enfants en sont le premier dommage collatéral! Les enfants ne lisent pas et n'apprennent pas leurs leçons, tout simplement parce qu'il n'y a personne pour leur suggérer, les motiver, les accompagner, les aider...
Une année, lors d'une conférence pédagogique, nous avions abordé ce thème de la pauvreté de langage de nos élèves et de la difficulté à les faire progresser.
Notre secteur est spécialement sinistré en la matière à cause de sa position géographique de "bout du monde" et zone frontalière avec un pays qui ne parle pas notre langue et où les papas et les mamans travaillent pour la plupart.
On nous avait répondu que la richesse du langage pour les enfants ne vient pas de la langue utilisée dans les familles , mais de la richesse des échanges...
Et nous l'avons effectivement vérifié, aussi bien avec des petits turcs que des petits anglais... Et la même chose en négatif avec des petits suisses allemands et des petits alsaciens.
L'école, là, a une lourde tâche !!!
Et elle ne doit pas baisser les bras ...
Ma belle soeur qui vit à 100 m de chez nous est américaine.
Le soir, elle lisait des livres en anglais à ses gamins.
Quand elle leur faisait préparer la dictée, mes nièces me racontaient en riant , qu'elle prononçait tous et que c'était chouette !!!
Cela donnait "les moutonssssss broutennnnnttttt danssss les préssssss;
L'aîné est médecin, la 2ème infirmière, le 3ème ingénieur avec un doctorat... Et ils sont parfaitement trilingues puis le grand mère qui habitait dans la même maison leur parlait alsacien et leur lisait La Bible en allemand ...
Ces mômes ont lu leur 200-250 pages de livres de bibliothèque chaque semaine, sinon punition...
Et nos enfants et neveux et nièces ont tous invité ce "méchant" maître à leur mariage !!!
- aposiopèseNeoprof expérimenté
je suis fille unique. Quand j'étais petite, on me laissait m'occuper toute seule le mercredi et le week-end. Du coup, je bouquinais non stop, j'enchaînais 2 ou 3 romans "bibliothèque rose" et ensuite "bibliothèque verte" chaque week-end. Je lisais tout le temps, les bibliothécaires me refourguaient les plus gros pavés du rayon jeunesse pour que je les laisse un peu tranquilles... Même en voiture, je lisais d'un bout à l'autre du trajet, mes parents avaient d'ailleurs toujours peur que je sois malade !
En Ce2, je maîtrisais le passé simple : mon institutrice avait photocopié une de mes rédactions et s'en souvient encore (aussi bien pour la langue que pour la fin assez tordue !)
Aujourd'hui, je me rends compte que je n'ai plus cette boulimie de lecture. Parce que l'EN me prend beaucoup de mon temps, mais aussi parce que je me disperse beaucoup plus et passe des heures sur internet. Je me demande d'ailleurs ce qui se serait passé si, étant petite, j'avais eu internet, jeux vidéos et autres occupations non littéraires ? C'est une simple question, je n'ai pas la réponse...
Sapotille : ton avatar, ce ne serait pas un livre de lecture dont les personnages s'appellent Mico et Mylène ? les dessins m'évoquent ce bouquin, avec lequel j'ai appris à lire en CP (en 1990)
En Ce2, je maîtrisais le passé simple : mon institutrice avait photocopié une de mes rédactions et s'en souvient encore (aussi bien pour la langue que pour la fin assez tordue !)
Aujourd'hui, je me rends compte que je n'ai plus cette boulimie de lecture. Parce que l'EN me prend beaucoup de mon temps, mais aussi parce que je me disperse beaucoup plus et passe des heures sur internet. Je me demande d'ailleurs ce qui se serait passé si, étant petite, j'avais eu internet, jeux vidéos et autres occupations non littéraires ? C'est une simple question, je n'ai pas la réponse...
Sapotille : ton avatar, ce ne serait pas un livre de lecture dont les personnages s'appellent Mico et Mylène ? les dessins m'évoquent ce bouquin, avec lequel j'ai appris à lire en CP (en 1990)
- SapotilleEmpereur
aposiopèse a écrit:
Sapotille : ton avatar, ce ne serait pas un livre de lecture dont les personnages s'appellent Mico et Mylène ? les dessins m'évoquent ce bouquin, avec lequel j'ai appris à lire en CP (en 1990)
Oui, mon avatar est la première page de ce livre avec lequel j'ai appris à lire à des dizaines et des dizaines de gamins.
Si tu as appris à lire avec ce bouquin, d'un, tu aurais pu être mon élève, et de deux, tu avais les bonnes bases pour être une lectrice "boulimique."
On dit "Merci Mico !!!" et c'est Milène, la fillette.: yesyes:
- aposiopèseNeoprof expérimenté
Mico c'est l'ours ou le frère de Milène ? mes souvenirs sont flous, mais j'adorais ce livre, j'étais pressée d'apprendre à lire pour avancer dans les chapitres :lol:
- DhaiphiGrand sage
aposiopèse a écrit:je suis fille unique. Quand j'étais petite, on me laissait m'occuper toute seule le mercredi et le week-end. Du coup, je bouquinais non stop, j'enchaînais 2 ou 3 romans "bibliothèque rose" et ensuite "bibliothèque verte" chaque week-end. Je lisais tout le temps, les bibliothécaires me refourguaient les plus gros pavés du rayon jeunesse pour que je les laisse un peu tranquilles... Même en voiture, je lisais d'un bout à l'autre du trajet, mes parents avaient d'ailleurs toujours peur que je sois malade !
Un psy aurait sûrement bien des choses à dire sur cette boulimie mais ce n'est pas mon rôle évidemment.
_________________
De toutes les écoles que j’ai fréquentées, c’est l’école buissonnière qui m’a paru la meilleure.
[Anatole France]
J'aime les regretteurs d'hier qui voudraient changer le sens des rivières et retrouver dans la lumière la beauté d'Ava Gardner.
[Alain Souchon]
- JohnMédiateur
+1Provence a écrit:Matjofé a écrit:
Il est là le début de réponse. Plus personne ne lit d'histoire aux enfants... Les femmes sont parties au travail, les hommes n'ont pas partagé la tâche... N'en déplaise aux féministes, il n'y a pas que du bon dans le travail des femmes... Il aurait aussi fallu qu'un équilibre soit envisagé dans le partage des tâches de la maison. Les enfants en sont le premier dommage collatéral! Les enfants ne lisent pas et n'apprennent pas leurs leçons, tout simplement parce qu'il n'y a personne pour leur suggérer, les motiver, les accompagner, les aider...
Tu crois vraiment que les mères ont toujours lu des livres à leurs enfants? Que leur travail les empêcheraient de continuer à le faire?
Le travail des femmes ne date pas d'hier. Ma mère travaillait; mes grand-mères travaillaient; mes arrière-grand-mères travaillaient. Ça n'a empêché personne de lire, bien au contraire...
_________________
En achetant des articles au lien ci-dessous, vous nous aidez, sans frais, à gérer le forum. Merci !
"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
Page 3 sur 5 • 1, 2, 3, 4, 5
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum