- AudreyOracle
bruno09 a écrit:Le libre ne veux pas forcément dire gratuit ou totalement bénévole. Un exemple: tu installe Red Hat, le système professionnel linux pour les réseaux. Tu payes. Cher. Seulement, il existe des copies de Red Hat que tu peux utiliser gratuitement. Il ne peuvent s'y opposer car le code de Red Hat est libre, vu que leur noyaux est un Linux. Seulement, tu ne peux évidemment pas bénéficier du SAV, etc. Le livrescolairemachin ne fait que reproduire le modèle du libre: tu paies le papier mais la production est utilisable librement et le site est consultable. Plusieurs collègues que je connais l'utilisent alors qu'ils ont un autre manuel.
Quant aux profs qui travaillent gratuitement, ils sont libres de le faire ou pas. La motivation est simple: tu produis un truc sans obligation, sans date butoir et tu souhaite en faire profiter les autres.
Maintenant, je retourne le raisonnement: Qu'est ce que c'est que ces profs qui profitent du système pour se faire de l'argent sur le dos de l'éducation nationale en dispensant un savoir faire et des connaissances qu'ils doivent à la même Education Nationale. Je reconnais que l'attaque est spécieuse, mais il faut reconnaître qu'avec lelivrescolairetruc, on peut disposer d'un matériel pédagogique sans entraves (après on peut discuter de sa qualité, de sa cohérence...) et pour un coût relativement modique pour l'établissement.
Nuance: les cours que JE fabrique, à destination de MES élèves, dans MA situation pédagogique propre, bien sûr, je ne les leur fais pas payer. Et c'est là que s'arrête mon devoir. Pour tout ce qui concerne des cours que JE fabriquerais à destination d'AUTRES ENSEIGNANTS, fruits de MON expérience, et de MON TRAVAIL, bien évidemment, je ne dois rien à l'EN. Les manuels scolaires sont un outil mis à la disposition d'autres collègues pour profiter à d'autres élèves, et ne sont pas un savoir directement prodigué à ces dits élèves par l'auteur du manuel. En cela, ce travail doit être rétribué.
Nous sommes payés pour notre travail face aux élèves dans une classe, non pour la production de cours distribués généreusement à tous les collègues de France et de Navarre...
Allez, avoue: t'es super-tout-content-trop-frétillant à l'idée de devoir mettre en ligne tous tes supports de cours sur le cahier de texte électronique hein????
- User2350Niveau 7
bruno09 a écrit:Quant aux profs qui travaillent gratuitement, ils sont libres de le faire ou pas. La motivation est simple: tu produis un truc sans obligation, sans date butoir et tu souhaite en faire profiter les autres.
Sauf que le manuel scolaire est un des genres les plus contraints du marché. Même pour le livre scolaire, les spécimens sont dans les casiers en mai. Tout cela est "teinté" de libre et de travail collaboratif. Ca fait bien, ça fait moins multinationale.
- bruno09Niveau 10
Je crois que l'on mélange tout et n'importe quoi. Si quelqu'un veut écrire un manuel et en tirer une expérience enrichissante mais qu'il constate avec regret qu'il n'est pas payé, il ferait mieux de travailler pour un éditeur classique avec un contrat de travail en bonne et due forme. Ce qu'il a produit est sous le régime du copyright.
Si on est prof, on est agent de l'Etat et on perçoit un traitement. Point.
Si vous décidez de collaborer à un logiciel libre ou à une œuvre intellectuelle sous copyleft, c'est le plus souvent gratuit mais la création entre dans le domaine public et rien ne vous oblige à le faire. Tout le monde peut le publier mais il faut vous citer.
Dans le cas du gamin qui veux vendre vos cours: ils ne sont pas sous copyleft: il faut l'embastiller. Ils le sont: il est libre de faire ce qu'ils veut de vos cours pour peu qu'ils trouve des pigeons vu que vous vous êtes organisés pour qu'ils soient librement disponibles.
Si on est prof, on est agent de l'Etat et on perçoit un traitement. Point.
Si vous décidez de collaborer à un logiciel libre ou à une œuvre intellectuelle sous copyleft, c'est le plus souvent gratuit mais la création entre dans le domaine public et rien ne vous oblige à le faire. Tout le monde peut le publier mais il faut vous citer.
Dans le cas du gamin qui veux vendre vos cours: ils ne sont pas sous copyleft: il faut l'embastiller. Ils le sont: il est libre de faire ce qu'ils veut de vos cours pour peu qu'ils trouve des pigeons vu que vous vous êtes organisés pour qu'ils soient librement disponibles.
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- AudreyOracle
Oh, Cripure, si t'es IPR, tu veux pas venir dans mon aca pour m'inspecter l'an prochain dis-moi??? LOL
- User5899Demi-dieu
"enverrais" ? Ca commence bien, le manuel de français je vais demander à être relecteur, moi !Audrey a écrit:Alors là, je suis sur le cul...
En 10 jours, j'ai bien dû recevoir 4 mails de David B********, chargé de la promo du livrescolaire, visiblement, tournés à chaque fois de façon très légèrement différente, pour me proposer d'être "co-auteur" du man0eul de 3è.
Excédée, je lui ai dit hier d'arrêter d'inonder ma boîte mail...et sa réponse me laisse sans voix: "Je prends note de votre demande et ne vous enverrais plus de courriels. N’ayant pas eu de réponse de votre part à nos premiers envois, il nous était difficile d’imaginer votre lassitude. "
Purée, mais ils croient vraiment nous avoir à l'usure? Ils s'attendaient vraiment à avoir une réponse de ma part???
Franchement, leur technique commerciale me court sur le haricot! Depuis que ce bouquin existe et que j'ai eu le malheur d'aller voir une fois leur site, je suis constamment relancée! Marre! MERDRE!
- User5899Demi-dieu
C'est une position comme une autreAudrey a écrit:Et vlan, une nouvelle infiltration de partisans-missionnaires du livrescolaire.fr...
- User2350Niveau 7
Audrey a écrit:bruno09 a écrit:Le libre ne veux pas forcément dire gratuit ou totalement bénévole. Un exemple: tu installe Red Hat, le système professionnel linux pour les réseaux. Tu payes. Cher. Seulement, il existe des copies de Red Hat que tu peux utiliser gratuitement. Il ne peuvent s'y opposer car le code de Red Hat est libre, vu que leur noyaux est un Linux. Seulement, tu ne peux évidemment pas bénéficier du SAV, etc. Le livrescolairemachin ne fait que reproduire le modèle du libre: tu paies le papier mais la production est utilisable librement et le site est consultable. Plusieurs collègues que je connais l'utilisent alors qu'ils ont un autre manuel.
Quant aux profs qui travaillent gratuitement, ils sont libres de le faire ou pas. La motivation est simple: tu produis un truc sans obligation, sans date butoir et tu souhaite en faire profiter les autres.
Maintenant, je retourne le raisonnement: Qu'est ce que c'est que ces profs qui profitent du système pour se faire de l'argent sur le dos de l'éducation nationale en dispensant un savoir faire et des connaissances qu'ils doivent à la même Education Nationale. Je reconnais que l'attaque est spécieuse, mais il faut reconnaître qu'avec lelivrescolairetruc, on peut disposer d'un matériel pédagogique sans entraves (après on peut discuter de sa qualité, de sa cohérence...) et pour un coût relativement modique pour l'établissement.
Nuance: les cours que JE fabrique, à destination de MES élèves, dans MA situation pédagogique propre, bien sûr, je ne les leur fais pas payer. Et c'est là que s'arrête mon devoir. Pour tout ce qui concerne des cours que JE fabriquerais à destination d'AUTRES ENSEIGNANTS, fruits de MON expérience, et de MON TRAVAIL, bien évidemment, je ne dois rien à l'EN. Les manuels scolaires sont un outil mis à la disposition d'autres collègues pour profiter à d'autres élèves, et ne sont pas un savoir directement prodigué à ces dits élèves par l'auteur du manuel. En cela, ce travail doit être rétribué.
Nous sommes payés pour notre travail face aux élèves dans une classe, non pour la production de cours distribués généreusement à tous les collègues de France et de Navarre...
Allez, avoue: t'es super-tout-content-trop-frétillant à l'idée de devoir mettre en ligne tous tes supports de cours sur le cahier de texte électronique hein????
Tout à fait. Un manuel scolaire, c'est un boulot supplémentaire qui impose le sacrifice de son temps libre, ses vacances.
- bruno09Niveau 10
Allez, avoue: t'es super-tout-content-trop-frétillant à l'idée de devoir mettre en ligne tous tes supports de cours sur le cahier de texte électronique hein????[/quote]
Là j'avoue, toute honte bue, que c'est la triste vérité. C'est déjà le cas d'ailleurs. Je me couvre le visage de cendres.
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- User5899Demi-dieu
Si l'on acceptait ce raisonnement, il faudrait établir que nos connaissances proviennent de l'EN. Sans gloser sur le champ de ruines qu'est aujourd'hui notre institution, ce serait pousser le bouchon assez loin - et bien difficile à établir, tout simplement !bruno09 a écrit:Maintenant, je retourne le raisonnement: Qu'est ce que c'est que ces profs qui profitent du système pour se faire de l'argent sur le dos de l'éducation nationale en dispensant un savoir faire et des connaissances qu'ils doivent à la même Education Nationale.
- bruno09Niveau 10
Allons, un peu d'humour! J'ai dis que c'était spécieux!
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- AudreyOracle
Oui, Cripure, j'ai pensé pareil....
Mais imagine, on m'aurait taxée de mauvais esprit si je l'avais dit... mauvais esprit,...MOI!
Mais imagine, on m'aurait taxée de mauvais esprit si je l'avais dit... mauvais esprit,...MOI!
- AudreyOracle
bruno09 a écrit:Allons, un peu d'humour! J'ai dis que c'était spécieux!
Rhoooooo... dis... c'est au livrescolaire.fr de français que tu as participé, ou à celui d'histoire? Juste comme ça, pour savoir.....
- User5899Demi-dieu
Cette inspection va être un grand moment intellectuel ! Vous me ferez faire un tour en Clio ? :lol:Audrey a écrit:Oui, Cripure, j'ai pensé pareil....
Mais imagine, on m'aurait taxée de mauvais esprit si je l'avais dit... mauvais esprit,...MOI!
- AudreyOracle
bruno09 a écrit:
Allez, avoue: t'es super-tout-content-trop-frétillant à l'idée de devoir mettre en ligne tous tes supports de cours sur le cahier de texte électronique hein????
Là j'avoue, toute honte bue, que c'est la triste vérité. C'est déjà le cas d'ailleurs. Je me couvre le visage de cendres.
Allez, je suis généreuse: tu peux même te rouler dedans tout entier.
- bruno09Niveau 10
Audrey a écrit:Oui, Cripure, j'ai pensé pareil....
Mais imagine, on m'aurait taxée de mauvais esprit si je l'avais dit... mauvais esprit,...MOI!
Mouais, y'a pas si longtemps, certains me taxaient de moinillon VRP
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- bruno09Niveau 10
Audrey a écrit:bruno09 a écrit:Allons, un peu d'humour! J'ai dis que c'était spécieux!
Rhoooooo... dis... c'est au livrescolaire.fr de français que tu as participé, ou à celui d'histoire? Juste comme ça, pour savoir.....
Je vais participer au manuel de troisième Histoire Géo.
- AudreyOracle
Cripure a écrit:Cette inspection va être un grand moment intellectuel ! Vous me ferez faire un tour en Clio ? :lol:Audrey a écrit:Oui, Cripure, j'ai pensé pareil....
Mais imagine, on m'aurait taxée de mauvais esprit si je l'avais dit... mauvais esprit,...MOI!
Avec grand plaisir, si elle roule toujours d'ici là! Je laisserai ma chevelure flotter au vent, telle une Boudicca des temps modernes, en guerre contre le vil e-missionnaire-pédagogo-framasofté, en poussant de fédérateurs "Pugnaaaaaaate!" à tous les coquelets bressans que nous croiserons, forte de ton soutien moral (qui m'évitera, pour sûr, de mourir de ridicule!)...
- bruno09Niveau 10
Ah la faute d'orthographe! Ah perfide!
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- AudreyOracle
bruno09 a écrit:Audrey a écrit:bruno09 a écrit:Allons, un peu d'humour! J'ai dis que c'était spécieux!
Rhoooooo... dis... c'est au livrescolaire.fr de français que tu as participé, ou à celui d'histoire? Juste comme ça, pour savoir.....
Je vais participer au manuel de troisième Histoire Géo.
Ok. C'est moins pire.
- AudreyOracle
bruno09 a écrit:Ah la faute d'orthographe! Ah perfide!
Eh oui... c'est boooon...la perfidie...
- bruno09Niveau 10
Audrey a écrit:bruno09 a écrit:Audrey a écrit:bruno09 a écrit:Allons, un peu d'humour! J'ai dis que c'était spécieux!
Rhoooooo... dis... c'est au livrescolaire.fr de français que tu as participé, ou à celui d'histoire? Juste comme ça, pour savoir.....
Je vais participer au manuel de troisième Histoire Géo.
Ok. C'est moins pire.
Non, il ne faut pas dire ça, je n’ai que les trois lettres, enfin bref...
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- V.MarchaisEmpereur
bruno09 a écrit:Maintenant, je retourne le raisonnement: Qu'est ce que c'est que ces profs qui profitent du système pour se faire de l'argent sur le dos de l'éducation nationale en dispensant un savoir faire et des connaissances qu'ils doivent à la même Education Nationale. Je reconnais que l'attaque est spécieuse, mais il faut reconnaître qu'avec lelivrescolairetruc, on peut disposer d'un matériel pédagogique sans entraves (après on peut discuter de sa qualité, de sa cohérence...) et pour un coût relativement modique pour l'établissement.
Je m'étais promis de ne plus intervenir sur ce fil, n'étant pas la mieux placée pour cela, mais ça, ça me fait bondir.
Il faut vraiment ne pas connaître grand chose au travail d'écriture d'un manuel pour sortir de pareilles conneries.
C'est possible, de bosser gratos, quand on est une équipe de 150 et qu'on rédige quelques pages chacun. Mais tu admettras, Bruno, qu'il vaut mieux être dans l'air du temps, souffler avec le vent, être en accord avec la pensée dominante, la seule qui permette de réunir un si grand nombre de personnes travaillant de la même manière ou à peu près, et que si on veut proposer quelque chose de vraiment personnel, en rupture avec les habitudes existantes, c'est mort.
Première conséquence : le gratuit appliqué à la pédagogie devient un rouleau compresseur qui empêche toute dissidence. Si ce modèle s'impose à la faveur de la pénurie qui frappe les établissements scolaires, il va contribuer à la mort de la diversité pédagogique, parce qu'il ne laisse pas de place à l'initiative marginale. ET ça, excuse-moi, ça ne me fait pas rêver, moi qui me suis battue des années pour la restauration d'une véritable liberté pédagogique dans l'enseignement des Lettres.
Deuxième conséquence : ceux qui ont vraiment quelque chose d'original à proposer, une démarche en rupture avec ce qui prévaut, et pas juste une petit séquence ou une vague leçon comme on a l'habitude d'en voir, sont nécessairement une équipe très réduite. Et quand on prétend écrire un manuel à deux ou trois personnes, il n'y a qu'une seule solution, pour faire face à la charge de travail : prendre un temps partiel et en accepter les conséquences financières. Faut pas croire, c'est fini l'époque des Lagarde et Michard : on ne fait pas fortune avec des manuels. Pas en tant qu'auteur, en tout cas.
Je vais t'expliquer ce qu'a signifié, dans mon cas, "se faire de l'argent sur le dos de l'EN en dispensant un savoir faire et des connaissances [dus] à la même Education Nationale".
Premièrement, mon savoir, non seulement je ne le dois pas à l'EN mais à mes recherches personnelles, mais en plus, mes IPR n'ont jamais cessé de me mettre des bâtons dans les roues parce que je refusais le diktat pédagogique du travail en séquences, et l'instrumentalisation des textes et l'atomisation de la grammaire que cette démarche induit le plus souvent. Je me suis donné les moyens de construire autre chose pendant une période de recherche qui a duré près de dix ans - c'est tout de même pas rien -, et qui ne m'a valu, au sein de l'institution, que des conflits. Alors dire que je devrais mon savoir-faire à l'EN, c'est une contre-vérité totale. L'EN a au contraire tout fait pour m'empêcher de mener à bien ma réflexion et d'appliquer mes méthodes dans mes classes.
Quand j'ai eu l'impression d'avoir mis au point une démarche intéressante, j'ai eu envie de la partager. Je l'ai d'abord fait sur le net, pendant des années - bizarrement, je ne t'ai pas attendu pour cela. Mais les contributions sur le net restent utilisées de manière marginale par les collègues. Ce n'est pas ainsi qu'on peut prétendre infléchir les pratiques - et, vois-tu, mon ambition allait jusque là :devenir force de proposition, ouvrir d'autres voies que celle, unique, de la séquence, et être capable de faire évoluer les pratiques dans l'enseignement du français. Il faut dire que, dans le même temps, je travaillais au sein d'une association sur l'élaboration des nouveaux programmes. Je voulais faire changer les choses, pas seulement publier. C'est un ami et grand militant de la cause du français dans l'EN qui m'a convaincue qu'il fallait pour cela passer le cap des publications marginales et proposer un vrai manuel, seul capable de rendre lisible une démarche d'ensemble. Je l'ai fait, avec une amie de la même asso. Ce n'est pas exactement la même démarche que le Livre scolaire qui recrute n'importe qui par mailing, peu importe ses choix pédagogiques, du moment que c'est bien dans le moule.
Deuxièmement, comme je te le disais, j'ai pris un temps partiel - bien obligée : un projet aussi ambitieux, quoi que tu en penses, n'est pas compatible avec l'exercice d'un métier à plein temps. Et sache-le, pendant 3 ans, j'ai perdu de l'argent, y compris l'année où a paru mon premier volume, dont les ventes ne compensaient pas le manque à gagner dû à ce temps partiel. Je ne veux faire pleurer personne : je n'en ai aucun regret. Je trouve que l'aventure vaut le coup. Mais faut arrêter de dire n'importe quoi. Si je voulais m'en mettre plein les fouilles, il y aurait une solution beaucoup plus simple et plus sûre pour l'agrégée que je suis : fournir en HSA le temps de travail que je consacre, à perte, au manuel. Ça banque, des heures sup d'agrégé, à mon échelon ! Ça, ça vaudrait le coup. Mais je préfère continuer ce que je fais.
Parce que le pari est en passe d'être gagné. Des tas de manuels - y compris le livre scolaire - nous ont piqué des idées, voire des leçons, carrément, sans scrupules. Ça montre que nous avons réussi à convaincre, à influencer. Des tas de collègues me disent qu'ils ont redécouvert des méthodes pour travailler le vocabulaire, l'écriture, une nouvelle manière d'organiser la grammaire, et je suis fière de me dire que j'y suis un peu pour quelque chose. Ça vaut plus, à mes yeux, que tout ce que je pourrais me faire en heures sup.
Enfin, pour que cette diffusion des idées soit possible, il a fallu qu'un éditeur prenne le risque - c'en est un - de soutenir des auteurs hors norme - et rien que pour ça, je tire mon chapeau à cet éditeur, quelques différends que je puisse avoir avec lui par ailleurs - assume les pertes liées au manuel de 6e (car pour lui aussi, c'était à perte, cette publication) et continue de nous faire confiance malgré tout.
Disons-le honnêtement : cette année, pour la première fois, le manuel de 5e s'étant beaucoup mieux vendu, j'ai gagné de l'argent. Ça n'est pas loin de compenser ce que j'ai perdu pendant 3 ans. Cela veut dire que, si le manuel de 4e marche aussi bien, je vais même faire des bénéfices. Eh bien tu vois, après tout cela, après ces années de travail acharné fourni à perte, j'ai la fatuité de trouver cela normal. J'ambitionne même, si mes gains le permettent, de m'acheter
Par contre, je vois très bien les limites, voire la dangerosité pour la pluralité de pensée, de la logique du gratuit. S'il n'y avait eu qu'elle, je sais très bien que je n'aurais jamais pu faire entendre ma voix en matière de pédagogie. Et tu ne m'empêcheras pas de penser que c'eût été une perte, pour l'EN en premier lieu. Il faut que la diversité existe, et il faut un système qui permette à des individus en marge de proposer un travail original, ce que le gratuit ne permet pas.
- Pierre_au_carréGuide spirituel
V.Marchais a écrit:bruno09 a écrit:Maintenant, je retourne le raisonnement: Qu'est ce que c'est que ces profs qui profitent du système pour se faire de l'argent sur le dos de l'éducation nationale en dispensant un savoir faire et des connaissances qu'ils doivent à la même Education Nationale. Je reconnais que l'attaque est spécieuse, mais il faut reconnaître qu'avec lelivrescolairetruc, on peut disposer d'un matériel pédagogique sans entraves (après on peut discuter de sa qualité, de sa cohérence...) et pour un coût relativement modique pour l'établissement.
[...]
Je vais t'expliquer ce qu'a signifié, dans mon cas, "se faire de l'argent sur le dos de l'EN en dispensant un savoir faire et des connaissances [dus] à la même Education Nationale".
Premièrement, mon savoir, non seulement je ne le dois pas à l'EN mais à mes recherches personnelles, mais en plus, mes IPR n'ont jamais cessé de me mettre des bâtons dans les roues parce que je refusais le diktat pédagogique du travail en séquences, et l'instrumentalisation des textes et l'atomisation de la grammaire que cette démarche induit le plus souvent. [...]
Oui, on ne peut pas dire que c'est l'EN qui fournit la "formation" pour se faire de l'argent dans l'édition...
Sachant qu'en plus maintenant les stagiaires (formation au métier) ne sont plus payés comme avant.
L'EN ne cherche pas particulièrement à promouvoir ou aider les "talents" (à part le site tenuedeclasse.lol (nouvelle extension)) donc ils s'expriment où ils peuvent.
Et comme le disait autrement Véronique, l'édition, c'est pas la finance !!
- InvitéInvité
Partir d'un postulat erroné...
"être dans l'air du temps, souffler avec le vent, être en accord avec la pensée dominante, la seule qui permette de réunir un si grand nombre de personnes travaillant de la même manière ou à peu près, et que si on veut proposer quelque chose de vraiment personnel, en rupture avec les habitudes existantes, c'est mort. "
... n'aide pas à convaincre son auditoire.
"être dans l'air du temps, souffler avec le vent, être en accord avec la pensée dominante, la seule qui permette de réunir un si grand nombre de personnes travaillant de la même manière ou à peu près, et que si on veut proposer quelque chose de vraiment personnel, en rupture avec les habitudes existantes, c'est mort. "
... n'aide pas à convaincre son auditoire.
- V.MarchaisEmpereur
Et affirmer sans développer non plus.
Démontrez-moi donc que j'ai tort et qu'on peut rassembler 100 ou 150 personnes - condition pour écrire un manuel gratuit - travaillant de la même manière dissidente.
Démontrez-moi donc que j'ai tort et qu'on peut rassembler 100 ou 150 personnes - condition pour écrire un manuel gratuit - travaillant de la même manière dissidente.
- User5899Demi-dieu
Surtout quand l'auditoire ne veut surtout pas être convaincu.milasaintanne a écrit:Partir d'un postulat erroné...
"être dans l'air du temps, souffler avec le vent, être en accord avec la pensée dominante, la seule qui permette de réunir un si grand nombre de personnes travaillant de la même manière ou à peu près, et que si on veut proposer quelque chose de vraiment personnel, en rupture avec les habitudes existantes, c'est mort. "
... n'aide pas à convaincre son auditoire.
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