- nataliseJe viens de m'inscrire !
Bonjour, je m’appelle Eliseet je suis en Master 2 spécialité enseignement. Je me permets de vous contacter car je fais des recherches dans le cadre de mon mémoire de Master 2 sur l’apprentissage de la lecture en CP.
Dans mon mémoire, j’essaie de montrer en quoi le contexte linguistique, géographique et social influence les modes d’apprentissage et surtout l’apprentissage de la lecture. J’appuie mes recherches sur la comparaison de deux systèmes éducatifs : celui en France et celui en Grèce.
Il est possible que vous trouviez que ces questions soient trop vagues, recouvrent une notion trop large ou que certaines se fassent écho. Vous n’êtes donc pas obligé de répondre à toutes les questions si vous les jugez redondantes. Je souhaiterais simplement avoir un aperçu de votre façon d’enseigner afin d’étayer mes écrits.
Merci d’avance.
Elise
Questions :
- Quel manuel(s) utilisez-vous? Quand et de quelle façon l’utilisez-vous ?
- Pour vous que signifie savoir lire au CP ? Comment organisez-vous l’apprentissage de la lecture ?
- Quelle importance donnez-vous à la combinatoire ? et à la compréhension?
- Que proposez-vous aux élèves pour qu’ils découvrent le principe alphabétique ?
- Quelle progression suivez-vous dans l’étude des phonèmes ?
- Comment, de quelle façon, travaillez-vous la compréhension des textes ?
- Quelle place donnez-vous à l’écrit dans apprentissage de la lecture ? de quelle façon organisez et utilisez-vous cet apprentissage ?
- Quelle place donnez-vous à l’oral dans apprentissage de la lecture ? de quelle façon organisez et utilisez-vous cet apprentissage ?
- Comment susciter vous l’envie de lire aux élèves et plus particulièrement aux élèves réticents à la lecture ?
- Quelles différenciations pédagogiques faites vous afin d’aider les élèves en difficultés ?
- Comment évaluez-vous l’apprentissage de la lecture ? (identification et compréhension)
Dans mon mémoire, j’essaie de montrer en quoi le contexte linguistique, géographique et social influence les modes d’apprentissage et surtout l’apprentissage de la lecture. J’appuie mes recherches sur la comparaison de deux systèmes éducatifs : celui en France et celui en Grèce.
Il est possible que vous trouviez que ces questions soient trop vagues, recouvrent une notion trop large ou que certaines se fassent écho. Vous n’êtes donc pas obligé de répondre à toutes les questions si vous les jugez redondantes. Je souhaiterais simplement avoir un aperçu de votre façon d’enseigner afin d’étayer mes écrits.
Merci d’avance.
Elise
Questions :
- Quel manuel(s) utilisez-vous? Quand et de quelle façon l’utilisez-vous ?
- Pour vous que signifie savoir lire au CP ? Comment organisez-vous l’apprentissage de la lecture ?
- Quelle importance donnez-vous à la combinatoire ? et à la compréhension?
- Que proposez-vous aux élèves pour qu’ils découvrent le principe alphabétique ?
- Quelle progression suivez-vous dans l’étude des phonèmes ?
- Comment, de quelle façon, travaillez-vous la compréhension des textes ?
- Quelle place donnez-vous à l’écrit dans apprentissage de la lecture ? de quelle façon organisez et utilisez-vous cet apprentissage ?
- Quelle place donnez-vous à l’oral dans apprentissage de la lecture ? de quelle façon organisez et utilisez-vous cet apprentissage ?
- Comment susciter vous l’envie de lire aux élèves et plus particulièrement aux élèves réticents à la lecture ?
- Quelles différenciations pédagogiques faites vous afin d’aider les élèves en difficultés ?
- Comment évaluez-vous l’apprentissage de la lecture ? (identification et compréhension)
- ProvenceEnchanteur
natalise a écrit:Bonjour, je m’appelle Eliseet je suis en Master 2 spécialité enseignement. Je me permets de vous contacter car je fais des recherches dans le cadre de mon mémoire de Master 2 sur l’apprentissage de la lecture en CP.
Dans mon mémoire, j’essaie de montrer en quoi le contexte linguistique, géographique et social influence les modes d’apprentissage et surtout l’apprentissage de la lecture. J’appuie mes recherches sur la comparaison de deux systèmes éducatifs : celui en France et celui en Grèce.
J'avoue ne pas comprendre la démarche. Il me semble qu'une étude qui cherche à montrer quelque chose est, par nature, très orientée. Et si, justement, ces différents contextes n'étaient pas si influents qu'on le prétend? Ne serait-ce pas intéressant d'y réfléchir justement? Il s'agit d'une vraie question puisque je ne suis pas spécialiste du sujet.
- doublecasquetteEnchanteur
[/quote]
Institutrice de CP depuis un nombre d'années si grand que je n'ose même plus le donner, je confirme les intuitions de Provence : au niveau de l'apprentissage premier de la lecture, celui dont tu veux parler dans ton mémoire, je n'ai jamais vraiment remarqué de corrélation entre contextes linguistique (même un enfant primo-arrivant ne parlant pas un mot de français peut apprendre à lire en une année scolaire : il ne comprendra pas tout, mais la lecture sera bel et bien opérationnelle, n'attendant plus que le vocabulaire pour devenir efficiente), géographique (les petits ruraux se débrouillent aussi bien que les banlieusards ou les enfants de centre-ville) et social (on n'est pas plus stupide chez les prolos que chez les bourgeois et réciproquement).
Je réponds aux questions ci-dessous en gras afin que cela reste lisible.
Provence a écrit:natalise a écrit:Bonjour, je m’appelle Eliseet je suis en Master 2 spécialité enseignement. Je me permets de vous contacter car je fais des recherches dans le cadre de mon mémoire de Master 2 sur l’apprentissage de la lecture en CP.
Dans mon mémoire, j’essaie de montrer en quoi le contexte linguistique, géographique et social influence les modes d’apprentissage et surtout l’apprentissage de la lecture. J’appuie mes recherches sur la comparaison de deux systèmes éducatifs : celui en France et celui en Grèce.
J'avoue ne pas comprendre la démarche. Il me semble qu'une étude qui cherche à montrer quelque chose est, par nature, très orientée. Et si, justement, ces différents contextes n'étaient pas si influents qu'on le prétend? Ne serait-ce pas intéressant d'y réfléchir justement? Il s'agit d'une vraie question puisque je ne suis pas spécialiste du sujet.
Institutrice de CP depuis un nombre d'années si grand que je n'ose même plus le donner, je confirme les intuitions de Provence : au niveau de l'apprentissage premier de la lecture, celui dont tu veux parler dans ton mémoire, je n'ai jamais vraiment remarqué de corrélation entre contextes linguistique (même un enfant primo-arrivant ne parlant pas un mot de français peut apprendre à lire en une année scolaire : il ne comprendra pas tout, mais la lecture sera bel et bien opérationnelle, n'attendant plus que le vocabulaire pour devenir efficiente), géographique (les petits ruraux se débrouillent aussi bien que les banlieusards ou les enfants de centre-ville) et social (on n'est pas plus stupide chez les prolos que chez les bourgeois et réciproquement).
Je réponds aux questions ci-dessous en gras afin que cela reste lisible.
natalise a écrit:Bonjour, je m’appelle Eliseet je suis en Master 2 spécialité enseignement. Je me permets de vous contacter car je fais des recherches dans le cadre de mon mémoire de Master 2 sur l’apprentissage de la lecture en CP.
Dans mon mémoire, j’essaie de montrer en quoi le contexte linguistique, géographique et social influence les modes d’apprentissage et surtout l’apprentissage de la lecture. J’appuie mes recherches sur la comparaison de deux systèmes éducatifs : celui en France et celui en Grèce.
Il est possible que vous trouviez que ces questions soient trop vagues, recouvrent une notion trop large ou que certaines se fassent écho. Vous n’êtes donc pas obligé de répondre à toutes les questions si vous les jugez redondantes. Je souhaiterais simplement avoir un aperçu de votre façon d’enseigner afin d’étayer mes écrits.
Merci d’avance.
Elise
Questions :
- Quel manuel(s) utilisez-vous? Quand et de quelle façon l’utilisez-vous ?
- En Grande Section : les Alphas en début d'année (septembre octobre), puis "De l'écoute des sons à la lecture" (Grip Editions : http://www.slecc.fr/GS_lecture_methode.htm )
- Au CP : Bien Lire et Aimer Lire (ESF), tomes 1, 2 et 3.
- Pour vous que signifie savoir lire au CP ? Comment organisez-vous l’apprentissage de la lecture ?
- Savoir lire, c'est être capable de lire un texte adapté à son âge et à ses capacités de compréhension, sans hésitation ni lacune et de le comprendre.
- La seconde question est extrêmement vaste et pourrait faire l'objet d'un ouvrage d'environ deux cents à trois cents pages !
Pour faire plus court :
- va-et-vient constant entre l'écriture, la lecture, l'écoute et la compréhension selon un principe tout simple : lire ce que l'on sait écrire, écrire ce que l'on sait isoler au point de vue phonétique, entendre ce que l'on sait lire, comprendre ce que l'on entend.
- Quelle importance donnez-vous à la combinatoire ? et à la compréhension?
Une importance égale : rien ne sert de savoir combiner si c'est pour ne pas comprendre ce que l'on écrit ou lit et rien ne sert de comprendre si l'on n'est pas capable de déchiffrer ou d'écrire seul sans modèle ce que l'on est capable de comprendre.
- Que proposez-vous aux élèves pour qu’ils découvrent le principe alphabétique ?
- En Grande Section : les Alphas en début d'année (septembre octobre), puis "De l'écoute des sons à la lecture" (Grip Editions : http://www.slecc.fr/GS_lecture_methode.htm )
- Au CP : Bien Lire et Aimer Lire (ESF), tomes 1, 2 et 3.
- Quelle progression suivez-vous dans l’étude des phonèmes ?
Celles de ces deux méthodes :
1) les voyelles, une par une
2) les consonnes longues (celles dont on peut prolonger le son : f, s, ch, l, m, r, v, z, j), une à une
3) les consonnes courtes (les autres, une à une elles aussi) [la méthode de GS s'arrête à ce niveau]
4) les "digraphes" (an, on, ou, oi, in, etc.)
5) les dernières acquisitions (valeurs de g, de c ; ain, ein, ien ; ill, ail, eil, euil, ouil ; ay, ey, oy, uy)
- Comment, de quelle façon, travaillez-vous la compréhension des textes ?
- Tant que les enfants ne savent pas lire, à partir des lectures que je leur fais.
- Dès qu'ils déchiffrent, ne serait-ce qu'un mot ou qu'une phrase, aussi simples soient-ils, en les encourageant à expliquer, comprendre l'implicite, formuler des hypothèses sur la suite, etc.
- Quelle place donnez-vous à l’écrit dans apprentissage de la lecture ? de quelle façon organisez et utilisez-vous cet apprentissage ?
La place de l'écriture est primordiale.
- Les élèves de GS apprennent dès le début de l'année à écrire en écriture cursive, geste après geste, lettre après lettre.
- Dès qu'ils peuvent associer deux lettres, celles-ci sont associées en une syllabe, en privilégiant les syllabes qui constituent un mot (le, la, il, va, ma, me, te, etc.), qui sera écrite, lue, comprise.
- Cet apprentissage s'étale sur toute la Grande Section et est poursuivi au Cours Préparatoire où l'étude de l'orthographe, de la grammaire et de la rédaction est intégrée à l'apprentissage de l'écriture-lecture.
- Le but poursuivi est qu'en fin de Cours Préparatoire, chaque élève (quelles que soient ses origines linguistiques, géographiques et sociales, j'insiste lourdement là-dessus) puisse écrire seul, sans modèle (répertoires de mots, grilles à remplir ou phrases à transformer) un court texte de deux à trois phrases simples correctes syntaxiquement et orthographiquement.
- Quelle place donnez-vous à l’oral dans apprentissage de la lecture ? de quelle façon organisez et utilisez-vous cet apprentissage ?
- En Grande Section, l'écoute de l'oral est le "matériau de départ" de l'apprentissage de l'écriture-lecture, grâce au conte des Alphas puis à la progression de la méthode "De l'écoute des sons à la lecture" ; il en est de même au CP, aussi longtemps que cela s'avère nécessaire.
- En revanche, au CP, le but est de partir du matériau écrit, donc, l'écoute phonologique et les jeux que l'on pratique pour l'obtenir, sont vite remplacés par l'écriture autonome (dictées de syllabes, de mots, de phrases).
- Dès que les élèves en sont capables, au CP, ils lisent des textes longs (contes, récits), ne contenant que les sons qu'ils connaissent en cours d'apprentissage, puis sans aménagement dès que l'apprentissage des graphèmes est fini. Cette lecture s'effectue à voix haute, sans préparation préalable. La lecture expressive est encouragée et généralement obtenue avant la fin de l'année scolaire chez tous les élèves.
- La compréhension de ces textes (vocabulaire et fond) est régulièrement contrôlée par le "dialogue pédagogique" entre la maîtresse et les élèves en cours de lecture, puis à la fin.
- Les textes s'enchaînent au rythme d'un épisode d'une page A4 par jour (corps de police : 12) afin d'éviter le "par cœur" et de maintenir l'intérêt pour l'intrigue.
- Comment susciter vous l’envie de lire aux élèves et plus particulièrement aux élèves réticents à la lecture ?
Au CP (et en GS), il est extrêmement rare d'avoir un élève "réticent à la lecture".
Lorsque cela arrive, il s'agit toujours d'un enfant en difficulté intellectuelle (ou psychologique lourde) qui, malgré tous les soutiens que l'on peut lui procurer, n'a besoin que de temps pour mûrir.
L'idéal serait de pouvoir le laisser progresser à son rythme dans la section qui correspond à son développement intellectuel et de ne lui imposer l'effort de l'apprentissage de l'écriture puis de la lecture que plus tard, lorsqu'il serait prêt.
On peut l'aider en lui lisant, à lui seul, des livres adaptés à ses capacités de compréhension (livres intéressant les élèves de trois ou quatre ans, par exemple) et en utilisant avec lui un matériel ludique, du type des Alphas, en adaptant la progression à ses capacités mnésiques et conceptuelles.
L'important est qu'il se sente quand même valorisé avec les enfants de sa classe d'âge puisque l'école lui refuse maintenant le droit d'être plus lent et moins "performant".
- Quelles différenciations pédagogiques faites vous afin d’aider les élèves en difficultés ?
- Pour les cas "lourds" (très rares), celle décrite ci-dessus.
- Pour les cas "courants" (enfants lents, dispersés, peu matures, maladroits), je me contente d'être plus "derrière eux", de les solliciter plus souvent, de les encadrer de plus près. En aucun cas, ils n'auront un exercice différent, plus court, moins exigeant, que celui donné à leurs camarades. L'important est de ne surtout pas leur donner un "statut" d'élève en difficulté mais au contraire de leur faire comprendre que le coup de pouce qu'on leur donne est temporaire, car notre but est qu'ils rejoignent leur groupe de pairs et qu'ils se sentent à l'aise au milieu d'eux, sans être "victimes de différenciation".
- Comment évaluez-vous l’apprentissage de la lecture ? (identification et compréhension)
En les écoutant lire et expliquer ce qu'ils viennent de lire, en les regardant écrire, en corrigeant leurs exercices écrits tant en français (dictées, rédactions, exercices d'application) que dans les autres matières (lecture de consignes, de problèmes mathématiques, de textes documentaires, rédaction de phrases réponses, de comptes-rendus, de résumés), et ce quotidiennement.
- LouisBarthasExpert
On sait maintenant que l'apprentissage de la lecture n'est pas influencé par les différents contextes que vous citez parce que chez tous les individus, dans toutes les cultures du monde, la même région cérébrale, à quelques millimètres près, intervient pour décoder les mots écrits. Qu'on lise en français ou en chinois, l'apprentissage de la lecture passe toujours par un circuit identique.natalise a écrit:
Dans mon mémoire, j’essaie de montrer en quoi le contexte linguistique, géographique et social influence les modes d’apprentissage et surtout l’apprentissage de la lecture. J’appuie mes recherches sur la comparaison de deux systèmes éducatifs : celui en France et celui en Grèce.
L'idée qu'il y aurait diverses manières d'apprendre à lire repose sur le modèle philosophique du relativisme culturel qui trouve sa source chez les philosophes empiristes britanniques des XVIIe et XVIIIe siècles, John Locke, David Hume et Georges Berkeley pour lesquels l'homme serait comparable à une ardoise vierge où viendraient s'imprimer, à travers le filtre des cinq sens, les données de l'environnement naturel mais aussi culturel.
Ainsi, les enfants qui naîtraient dans la culture inuit, chez les Indiens mundurucus d'Amazonie ou dans une famille juive de L'Upper East Side de New-York n'auraient guère de points communs. La perception de la couleur, l'appréciation de la musique ou le sens moral seraient éminemment variables d'une culture à l'autre. Il n'y aurait donc pas de base biologique cérébrale à l'apprentissage de la lecture.
L'avancée des neurosciences depuis la fin du XXe siècle a invalidé ce modèle en montrant au contraire l'unité biologique de l'espèce humaine à travers la diversité des cultures.
L'ouvrage fondamental sur la question est celui de Stanislas Dehaene qui est professeur au Collège de France, "Les neurones de la lecture" (Odile Jacob, 2007) avec une préface de Jean-Pierre Changeux.
_________________
Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde ne se défasse. - Albert Camus
Aller apprendre l'ignorance à l'école, c'est une histoire qui ne s'invente pas ! - Alexandre Vialatte
À quels enfants allons-nous laisser le monde ? - Jaime Semprun
Comme si, tous ceux qui n'approuvent pas les nouveaux abus étaient évidemment partisans des anciens. - Edmund Burke
Versaillais de droite et Versaillais de gauche doivent être égaux devant la haine du peuple. - Manifeste des proscrits de la Commune
- Aide pour trouver des questions pour mon mémoire
- Deux questions pour les geeks : mémoire d'un netbook et dropbox.
- Recherche conseils de lecture pour un CM2
- Recherche participants pour mémoire de fin d'études à l'université de Cambridge
- Recherche pour classe 3e illustrations à analyser en contrôle de lecture pour 3 romans (LC)
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum