Analyse du poème Un Hémisphère dans une chevelure. Petite question

Bonjour,

Je suis en train d'analyser le poème de Baudelaire et j'avoue -non sans honte- bloquer au niveau de la compréhension et du sens à donner pour l'interprétation de "goudron"

Dans l'ardent foyer de ta chevelure, je respire l'odeur du tabac mêlé à l'opium et au sucre; dans la nuit de ta chevelure, je vois resplendir l'infini de l'azur tropical; sur les rivages duvetés de ta chevelure je m'enivre des odeurs combinées du goudron, du musc et de l'huile de coco.

Merci d'éclairer un petit peu ma lanterne....

Tu es élève en quelle classe ? (pour savoir jusqu'où aller dans notre explication...)

Je ne suis pas élève...

Faut dire que je ne me suis pas présentée. Obligée?
En fait, je lis mais participe pas. en général, j'arrive à me débrouiller mais là, je bloque un peu.

Pour moi l'évocation du goudron est là car il était utilisé par les marins pour enduire les carènes et les cordages des bateaux... me semble-t-il...

Ce serait sympa que tu te présentes un petit peu quand même, non ? c'est un peu l'usage ici...

Violet a écrit:Ce serait sympa que tu te présentes un petit peu quand même, non ? c'est un peu l'usage ici...

J'y vais mais il n'y a rien de palpitant à dire mais j'y vais

Nous non plus nous n'avons pas forcément des vies palpitantes, don't worry !
Et puis point besoin d'en dire trop non plus...

le goudron est là pour évoquer l'exostime, lié à l'érotisme pour Baudelaire (parce que l'odeur du goudron... )

oui bien sûr ! bateau donc exotisme donc érotisme !

selon moi le goudron est mentionné parce qu'il s'agit d'une odeur très forte , qui agit puissamment sur les sens (peu importe qu'elle soit agréable ou non) , elle provient du port et selon moi sa combinaison avec une odeur exotique comme "l'huile de coco" tropicale montre dans le texte le mélange entre réalité et rêve d'évasion

ysabel a écrit:le goudron est là pour évoquer l'exostime, lié à l'érotisme pour Baudelaire (parce que l'odeur du goudron... )

En pharmacie, on vend des boules de gomme au goudron, mais je ne sais pas s'il s'agit d'une plante ou de quoi d'autre au juste.

Bon ma question bête du soir...

Vous parlez de versets ou de paragraphes pour ce poème ?

Paragraphes. On n'est pas encore chez Claudel, qui introduit la notion de verset (unité de souffle), tirée de la Bible, en poésie.
Les poèmes en prose de Baudelaire sont très "prosaïque". Ils ne jouent pas sur le rythme comme Claudel le fait; Donc, platement, paragraphes.

Merci !

(Mais Baudelaire joue qd même sur le rythme, non ? )

Pas sur un rythme oratoire comme Claudel ou Bossuet.

Cf. l'intro :

Quel est celui de nous qui n’a pas, dans ses jours d’ambition, rêvé le miracle d’une prose poétique, musicale sans rhythme et sans rime, assez souple et assez heurtée pour s’adapter aux mouvements lyriques de l’âme, aux ondulations de la rêverie, aux soubresauts de la conscience ?

La fin de l'énumération sur les "soubresauts", alors qu'il commence sur les "mouvements" lyriques (Lamartine, etc. ) montre qu'il n'y aura pas d'envolées lyriques. Toute élévation est interrompue. On est dans une succession chaotique de mouvements contradictoires, en accord avec le sujet du livre, la ville.

paragraphes, mais je dirais tout de même que Baudelaire joue sur le rythme avec les anaphores mélodiques

nuages a écrit:paragraphes, mais je dirais tout de même que Baudelaire joue sur le rythme avec les anaphores mélodiques

Oui. Pas sûr qu'il aille au bout de son programme.